Mercredi 18 décembre 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Régis Yancovici (Dirigeant et fondateur, Luxavie)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Et nous enchaînons, nous finissons même cette émission avec l'œil de l'expert.
00:07Nous allons nous demander ensemble quelles leçons tirer de cette année 2024 en bourse.
00:12Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine
00:15Régis Siancovici.
00:16Bonjour Régis Siancovici.
00:17Bonjour Nicolas.
00:18Vous êtes fondateur et dirigeant de Luxavie.
00:20On va essayer de tirer ensemble quelques leçons de cette année 2024.
00:24Est-ce que vous avez déjà quelques grandes leçons qui vous apparaissent sur cette année
00:28boursière ?
00:29La cloche est proche de sonner.
00:31On ne sait pas si c'est la cloche de la récréation ou de la bourse.
00:35Bien sûr.
00:36Mais j'aimerais me positionner par rapport à ce que disait le Consensus en remontant
00:40un an avant.
00:41Est-ce que finalement il a vu juste ou pas ?
00:43Et finalement, il a dit des choses assez intéressantes.
00:47Il pensait que la surperformance des États-Unis allait se poursuivre.
00:51Bien sûr.
00:52Et une nouvelle fois, le S&P 500 qui progresse de plus de 25 %, l'Eurostock 50 de 9 %, on
00:58a vraiment un grand écart formidable qui ne date pas de cette année.
01:02Il faut se souvenir à peu près, j'ai regardé les chiffres depuis longtemps, entre les années
01:0580 et l'année autour de 2010, donc près de 30 ans, l'Eurostock 50 valait, pas en valorisation
01:13mais en termes d'indices, trois fois le S&P 500.
01:16Quand le S&P 500 valait 1 000, l'Eurostock 50 valait 3 000.
01:20Aujourd'hui, l'Eurostock vaut 20 % de moins.
01:22Donc depuis 2010, c'est une sous-performance magistrale.
01:27Alors il faut un tout petit peu pondérer ça parce que c'est vrai que dans l'Eurostock
01:3050, il y a un peu de tout.
01:31En particulier, il y a un pays qui sous-performe qu'ils appellent la France et lorsqu'on regarde
01:35la performance du DAX, ne serait-ce que cette année, vous vous souvenez, le DAX, c'était
01:40maintenant l'enfant malade de l'Europe qui allait subir le ralentissement chinois, la
01:46demande chinoise qui allait s'effondrer, la concurrence chinoise, voilà, et bien quand
01:50on le compare au marché américain mais avec un indice équipondéré, parce qu'il y a
01:54autre chose que le consensus avait bien vu, c'est la poursuite du thème de l'intelligence
01:58artificielle qui fait que les indices capipondérés surperforment largement les indices équipondérés.
02:06Et cet écart encore cette année est très large puisque le S&P 500, je dis plus de 25
02:11%, l'indice équipondéré, on est autour de 15 % à peu près.
02:16Et bien l'indice équipondéré fait la même chose que le DAX.
02:21Donc finalement, quand on prend des indices qui sont un peu retravaillés, on trouve que
02:26les Etats-Unis font à peu près comme l'Allemagne, pas comme l'Europe, comme l'Allemagne.
02:29Donc le consensus globalement…
02:30C'est ce que j'allais dire, a globalement vu juste sur l'année, d'accord.
02:34Il a bien vu juste également l'atterrissage en douceur des Etats-Unis, le taux de surmarche
02:38passait…
02:39Oui, bien sûr, c'est vrai que c'était la question il y a un an.
02:40Exactement, de 3,7 à 4,2, gentiment, je note quand même qu'on sait qu'on a atterri
02:44quand on touche le sol, aujourd'hui on n'a pas touché le sol, donc on poursuit l'atterrissage,
02:48il reste en douceur, quid de 2025, on verra.
02:51Bien sûr.
02:52Donc en ce sens, il ne s'est pas trompé.
02:55Avec des questionnements quand même, je me souviens en janvier ou en février, on se
02:59disait est-ce que la performance de l'année est déjà faite, que se passera-t-il sur
03:02le reste de l'année ? Est-ce que ça veut dire que suivre le consensus sur le long terme
03:06est une bonne manière d'aborder ces investissements boursiers ?
03:11En tout cas, en 2024, le consensus lorsqu'il s'est prononcé sur l'année avait prévu
03:17un marché américain autour de 5 000 points à la fin de l'année, le médian c'était
03:225 070 points, or aujourd'hui on est à autour de 6 000 points, même le plus optimiste des
03:30banques d'investissement n'avait pas prévu une telle hausse, c'est vrai qu'avec Nvidia
03:35qui progresse de 160%, ça aide clairement, mais il ne s'est pas trompé que sur ce point-là,
03:43je m'amuse à regarder les anticipations sectorielles, le secteur qui devait le mieux
03:48se comporter en 2024 était l'énergie, or il est neuvième sur douzième, et en termes
03:53de valeur, la valeur qui devait la mieux performer du S&P 500, on attendait une hausse de 50%
03:59sur Moderna, résultat des cours, ça l'a fait moins 50%.
04:04D'accord, donc il ne faut pas juste regarder le consensus, il faut regarder les composants
04:08presque de l'analyse ? En tout cas, la stratégie de dire je suis
04:14systématiquement au consensus, c'est une façon d'aller dans le mur, parce qu'on peut
04:18quand même s'interroger quel est l'objectif des banques d'investissement qui émettent
04:21des attentes pour l'année, c'est peut-être pas d'avoir le plus juste possible, pourquoi
04:27je dis ça ? C'est peut-être d'être le plus visible possible, quand on voit une banque
04:32célèbre qui fait un très bon travail, qui s'appelle Saxo, qui chaque année dit les
04:3610 événements les plus marquants possibles.
04:39Mais marquants, en fait, ils le disent eux-mêmes, ce n'est pas le plus probable, mais c'est
04:44le plus marquant.
04:45C'est rigolo, c'est intéressant, ça stimule l'intellect, mais ce n'est pas le plus probable.
04:49Donc ils cherchent à se faire remarquer, et puis donner une information « gratuite »
04:54à la presse, à tout le monde, en disant à la fin de l'année ça sera ça, franchement
04:59on sait bien que quand c'est gratuit, alors ce n'est pas nous le produit, mais ça n'a
05:03pas de valeur.
05:05Ce qui est important, c'est de savoir, pas chaque jour, mais savoir où on va, et non
05:09pas donner un chiffre en fin d'année pour l'année suivante.