Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir face à l'info et la Minute Info avec Adrien Fontenot.
00:08Bonsoir Adrien, ça va ?
00:09Bonsoir Christine, vous allez bien ?
00:12Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:13Les passeurs sont des criminels.
00:15La phrase est signée Gérald Darmanin qui réclame un traité migratoire entre Londres et l'Union Européenne.
00:20Une sortie qui intervient quelques heures après le naufrage d'une embarcation de plus de 60 personnes dans la Manche.
00:25Au moins 12 morts et de nombreux blessés sont à dénombrer.
00:29Il s'agit d'un naufrage le plus meurtrier depuis le début de l'année.
00:32Nouvelle victoire pour Oscar Gégou et Hugo Auradou.
00:35Les deux rugbymen français inculpés de viols aggravés depuis près de deux mois en Argentine vont pouvoir quitter le pays.
00:40Lors d'une nouvelle audience, l'accusation ne s'est pas opposée à la recommandation du parquet qui avait autorisé le départ des deux hommes.
00:46Leur demande de non-lieu dans cette affaire devrait être examinée dans les prochains jours.
00:49Et puis le déficit public de la France pourrait continuer de se creuser.
00:53Jusqu'à 16 milliards d'euros de pertes supplémentaires selon Bercy.
00:56En cause l'augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités.
00:59Des dépenses couplées à des recettes moins importantes que celles espérées par l'Etat.
01:03Les prévisions sur la croissance pourraient également être revues à la baisse.
01:07Merci mon cher Adrien.
01:09Et au sommaire ce soir, Thierry Baudet, ça y est, il a été testé.
01:14Bernard Cazeneuve, lui aussi testé.
01:16Xavier Bertrand en plein test du jour dans le feuilleton Un poste à pouvoir à Matignon.
01:22Alors qu'Emmanuel Macron poursuit ses consultations autour du président des Hauts-de-France,
01:26le RN laisse comprendre qu'il censurera Xavier Bertrand.
01:30Le RN est-il au centre du jeu ?
01:32Invisibilisation du parti, barrage, front républicain.
01:36Mais attentif à son pouvoir de censure.
01:38Attentif à son pouvoir tout court au sein du Parlement.
01:41L'édito de Mathieu Boccoté.
01:44Le terrible naufrage de migrants dans la Manche aujourd'hui.
01:4712 personnes au moins sont mortes et 2 portées disparues.
01:50Elle se rendait au Royaume-Uni à bord d'un bateau transportant près de 70 personnes.
01:55Il a chaviré au large de Vimereux, dans le Pas-de-Calais.
01:59Hier le quotidien Le Monde faisait état de plus de 20 000 migrants morts,
02:04refoulés par l'Algérie vers le Niger entre janvier et avril.
02:08Une association a même dénoncé les méthodes brutales de l'Algérie.
02:12Alarme Fun Sahara déplore les rafles en ville, je cite.
02:17Au niveau de leurs maisons, de leurs lieux de travail,
02:19avant d'être acheminés dans des camions vers le Niger.
02:22Quel est donc ce triste sort des migrants ?
02:24L'analyse de Gabrielle Cluzel.
02:27La fête du cochon fait parler en ce moment.
02:30Pourquoi cette fête deviendrait-elle problématique ou politique ?
02:35En quoi fêter le cochon serait une tradition française ou une revendication politique ?
02:39On peut aimer ou pas le cochon.
02:41Il n'empêche que cet animal a été domestiqué dès l'aube de l'humanité.
02:45A la fois utilisé pour les grands sacrifices, pour honorer les dieux, il y a bien longtemps.
02:50Et il est devenu un élément de vectuaille du quotidien des Français.
02:55Le regard de Marc Menand ce soir.
02:58Et une petite surprise pour nos mousquetaires.
03:01La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux depuis plusieurs jours.
03:06Ce spectaculaire refus d'obtempérir a colmar.
03:09L'homme à moto finalement interpellé a écopé de deux ans de prison ferme
03:14avec mandat de dépôt.
03:16Connu de la justice.
03:1721 mentions à son casier judiciaire.
03:19Il était sous médication pour traiter une addiction à la cocaïne.
03:23Et il touche le RSA.
03:25Après le suspect dans la mort du gendarme Eric Comines,
03:28avec dix condamnations, multirécidiviste mais jamais incarcéré,
03:32peut-on constater que la justice peut s'appliquer ?
03:35Nous parlerons également des propos de Clémentine Hautain
03:39qui déclare que ceux qui n'aiment pas la police sont ceux qui peuvent être contrôlés
03:43en fonction de leur couleur de peau.
03:44« Là où moi, dit-elle, à 51 ans, je n'ai jamais été contrôlé »,
03:49déclare-t-elle le décryptage de Charlotte Gornélas.
03:54Un suspect a été arrêté après le terrible incendie destructeur
03:58de l'Immaculée Conception à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais.
04:02On apprenait également aujourd'hui que la cour des comptes épinglait
04:05la gestion approximative des églises françaises à Rome.
04:09Église mal gérée ou négligée,
04:12l'État est-il en train de détruire la France ?
04:15L'État n'est-il pas en train de se retourner dans tous les domaines vitaux
04:19contre son peuple et son patrimoine ?
04:21L'édito de Mathieu Bocoté.
04:25Une heure avec nos mousquetaires, on se pose pour l'info, c'est parti.
04:43J'ai une petite surprise pour les mousquetaires dans un instant,
04:46à vous l'avérer, je pense que ça vous fera plaisir.
04:49Vous allez bien ?
04:51Oui et vous ?
04:52En pleine forme.
04:54En pleine forme.
04:56L'ERN, plusieurs en convenaient, était le grand perdant des législatives.
05:01Le franc républicain l'aurait renvoyé à l'extérieur du périmètre de la fréquentabilité.
05:06Son effort de dédiabolisation aurait échoué.
05:10Pourtant, il semble revenir au centre du jeu.
05:13Mathieu Bocoté, on l'a vu aujourd'hui, alors qu'il a été question de nommer
05:19Xavier Bertrand à Matignon.
05:21L'ERN fait-il ou est-il désormais faiseur de roi ?
05:26Je n'irai pas jusque-là, mais commençons d'abord par noter que commenter
05:31cette actualité en ce moment, j'ai l'impression de commenter
05:35un espèce de jeu de farce et attrape, et on regarde ça.
05:39Le président de la République joue avec chacun d'entre eux,
05:42avec les hommes politiques, avec les femmes politiques.
05:44Il leur dit « c'est peut-être ta chance ». « Ah non, c'est peut-être toi ».
05:47« Ah, c'est ton grand retour, mais tu peux être éjecté demain ».
05:50On a l'impression d'être devant une scène qui relève davantage des jeux d'enfants,
05:54avec peut-être un maître cruel qui s'amuse à neutraliser ou broyer
05:58le crâne de chacun d'entre eux.
06:00Ou alors, de l'autre côté, on est devant une espèce de désincarnation
06:03politique comme on ne l'a pas vue depuis longtemps.
06:05Je laisse de côté le retour du carousel, revenons à la proposition du jour,
06:10ou plutôt revenons aux exclus du jour.
06:12Hier, il n'y avait qu'un nom, Thierry Baudet.
06:14On se dit « ça y est, c'est le bon, ça y est, c'est lui ».
06:17Mais finalement, ce n'est pas lui, et on a presque déjà oublié son nom.
06:20Il est le bonnet d'âne.
06:22Je pense que vous êtes le premier à le faire.
06:25Ensuite, il y a Bernard Cazeneuve.
06:29Bernard Cazeneuve, ça me semblait un nom presque crédible.
06:32Ça revenait souvent.
06:34Mais là, on a compris que la gauche n'en voulait pas.
06:36Et plus encore, Manon Aubry a dit « est-ce que Bernard Cazeneuve est encore de gauche ? »
06:41Autrement dit, a-t-il renié ?
06:43Est-il désormais un hérétique qui a renié sa foi ?
06:46Ce qui nous rappelle une chose fondamentale.
06:48En politique, on ne décide pas si on est de gauche.
06:50C'est la gauche qui décide si on est avec elle.
06:52Bernard Cazeneuve, sans le vouloir, est devenu un homme de droite.
06:55Je devine qu'il ne l'assume pas, mais ce n'est pas lui qui décide.
06:58Donc, nouveau tour de carousel.
07:00On ressort aujourd'hui Xavier Bertrand,
07:02qui en est, je crois, à son troisième tour dans l'actualité récemment.
07:05Récemment, dis-je.
07:07Et là, ça semble crédible.
07:09Attention, demain, il y aura peut-être un autre nom.
07:11Mais ça semble crédible. Pourquoi ?
07:13Parce qu'il y a la possibilité, peut-être, de construire une majorité.
07:16Laquelle, on verra.
07:18Mais il est soutenu, à la différence de M. Cazeneuve, par son propre camp.
07:22Son propre camp, c'est les LR.
07:24Vous me direz que c'est un tout petit camp.
07:26Ce n'est plus grand-chose, mais c'est quand même quelque chose.
07:28Exister, c'est déjà bien.
07:29Donc, Xavier Bertrand est soutenu par ces gens qui disent
07:33« Oui, oui, d'accord, on le soutient, ça peut être notre candidat,
07:36mais à deux conditions.
07:38La première, c'est de s'assurer qu'il ne soit pas censuré. »
07:41Donc, ça nous amène à la question du RN.
07:43J'y arrive dans un instant.
07:45Et la deuxième, qu'il puisse mener une politique
07:47qui ne soit pas seulement celle du président de la République,
07:50qui soit une politique de droite.
07:52Mais, qu'est-ce qu'une politique de droite,
07:55chez Xavier Bertrand,
07:57qui s'est distinguée par son refus des politiques de droite
08:00dans son propre camp.
08:01Il ne faut pas oublier qu'il avait quitté les LR, version Wauquiez,
08:04parce que c'était trop à droite.
08:06Donc, il y a une droite, Bertrand,
08:08qui n'est pas la droite Wauquiez,
08:10qui est par ailleurs le patron de la droite en ce moment.
08:12Il faut avoir tout ça à l'esprit.
08:13Et il est revenu pour la présidentielle ?
08:15Bien sûr, il est revenu ensuite.
08:17C'est très particulier, parce que c'est une forme d'aller-retour,
08:19aller-retour, mais cela dit,
08:21je pense qu'on pourrait dire de lui qu'il incarne
08:23une forme de droite de centre-gauche.
08:25C'est-à-dire qu'il appartient historiquement à cette famille politique,
08:28mais sur le plan programmatique.
08:30C'est un homme qui, idéologiquement,
08:32n'appartient pas à la droite refondée telle qu'on la connaît intellectuellement
08:35depuis quelques années.
08:36J'ajoute, faut-il l'oublier,
08:38parce qu'on va le lui rappeler aussi aujourd'hui,
08:40que c'est un homme qui préférait voter pour un communiste
08:43plutôt que pour l'Union des droites.
08:45Donc, entre le communisme, héritier de Staline, de Lénine,
08:49de Mao, de Pol Pot,
08:51c'est quand même le communisme, c'est chargé en matière d'héritage,
08:53où l'Union des droites, qui hérite, à ce que j'en sais,
08:56n'hérite pas d'une telle tradition totalitaire,
08:59il choisissait ça.
09:00Peut-être une erreur de jugement.
09:01Il avait aussi dit, cela dit, qu'il préférait les communistes aux identitaires.
09:05C'est une préférence marquée pour les communistes dans les circonstances.
09:09Peut-être est-ce que ça peut le servir à l'Assemblée.
09:11Ce n'est pas un détail.
09:13Mais, évidemment, on pourrait dire au RM,
09:18parce que Xavier Bertrand s'est souvent essuyé les pieds sur le RM,
09:22il avait une réaction très vive.
09:24Et aujourd'hui, les alliés du RM, Rex Yossi le premier,
09:27a dit non merci, désolé, on vous censure si vous arrivez,
09:30on ne veut pas de vous, je le cite.
09:33Le groupe UDR à l'Assemblée nationale
09:35censura évidemment tout gouvernement
09:38qui aurait à sa tête Xavier Bertrand.
09:40Il a été jusqu'à appeler à voter communiste
09:42pour faire barrage à l'Union des droites,
09:44insultant au passage 11 millions d'électeurs.
09:47Impossible d'accorder notre confiance
09:49à ces années d'ambiguïté et de trahison.
09:51Donc, c'est assez clair.
09:53Les alliés RM disent on ne veut pas de lui.
09:56Au RM aussi, directement, on a annoncé au fil de la journée
09:59qu'il y aurait un blocage,
10:01qu'il y aurait censure contre Xavier Bertrand.
10:04Globalement, parce qu'on l'accusait de rénophobie.
10:07Ce n'est pas le terme,
10:08mais je pense que ça décrivait l'état d'esprit.
10:10Je cite un propos qui vient de la direction du RM.
10:12Il est insultant et outrancier envers le RM.
10:15Autrement dit, on dit non merci, vous nous avez insulté,
10:18il y a quand même des 5 limites à accepter cela.
10:21Il y a aussi une autre critique qu'on a entendue.
10:23Elle a été portée notamment par Sébastien Chenu,
10:25mais ce n'est pas le seul au RM,
10:26qui dit Xavier Bertrand est trop faible
10:28sur les questions de lutte contre l'islamisme.
10:30Donc, il faut savoir que puisqu'il serait trop faible
10:32sur les questions liées à l'islamisme,
10:34puisqu'il serait complaisant vers les communistes
10:36au point même de les préférer à l'Union des droites,
10:38le RM dit on va vous censurer finalement.
10:41Au final, le RM a même ajouté aujourd'hui
10:43qu'il censurerait Bertrand, qu'il censurerait Cazeneuve,
10:46qu'il censurerait Baudet.
10:48Autrement dit, il censure les candidats
10:50qui surgissent en ce moment.
10:51Cela remet assurément le RM au cœur du jeu
10:54parce qu'il a la capacité de dire non
10:56et de ce point de vue de faire tomber les têtes.
10:58Au-delà de Xavier Bertrand, est-ce que vous auriez repris
11:01cette formule selon laquelle le RM serait donc
11:04en train de devenir faiseur de droit?
11:07Je la crois abusive, mais pas complètement fausse.
11:10C'est-à-dire le RM a un pouvoir véritable.
11:12On a décidé au moment des législatives
11:14qu'on reconstituait contre lui le cordon sanitaire.
11:18Il ne fallait pas lui toucher,
11:20il ne fallait pas s'en approcher,
11:22même avec une perche arrière, arrière RM.
11:25On a même reconstitué le cordon sanitaire
11:27à l'Assemblée avec le RM en refusant
11:29qu'il puisse occuper des postes
11:31dans la gestion de l'Assemblée.
11:33Mais une fois qu'on a fait ce travail,
11:35on l'a parqué à l'extérieur, loin des fréquentables,
11:38on a quand même un peu besoin de lui.
11:40Comment désormais tendre la main
11:42à celui qu'on a présenté comme un monstre?
11:45Il existe. Il a beau être anti-républicain, méchant,
11:48héritier des pires heures de l'histoire,
11:50il existe et c'est un bloc cohérent à l'Assemblée,
11:53beaucoup plus discipliné d'ailleurs
11:55que d'autres blocs à l'Assemblée.
11:57Une partie de la gauche m'a dit en passant,
11:59aujourd'hui, parce que c'est un discours
12:01plus de gauche que de droite,
12:03la gauche dit le RN finalement.
12:05Emmanuel Macron a pavé le chemin pour le RN.
12:07Il y a par exemple Alexis Lévrier.
12:09Je me permets de le citer parce que c'est
12:11la gauche qui est souvent présentée dans les médias
12:13comme un historien des médias, ce qu'il est aussi,
12:15mais je pense qu'il parle en tant qu'idéologue
12:17d'extrême gauche.
12:19Même si le civisme des Français a permis
12:21d'éviter le pire aux législatives,
12:23ce président est déjà prisonnier du RN,
12:25l'aboutissement logique d'un règne,
12:27malgré par une complaisance constante
12:29à l'égard de l'extrême droite et de ses médias,
12:31un Jupiter sans doute, mais en carton pâte.
12:34C'est intéressant, l'idée du RN,
12:36faiseur de roi, est portée chez,
12:38dans la gauche intellectuelle en ce moment.
12:40Et Xavier Bertrand le découvre
12:42via un prix à diaboliser ses adversaires.
12:44D'ailleurs, quand on parle un peu,
12:46quand on sonde dans cet environnement-là,
12:48on comprend que sa majorité, il l'espère
12:50en détachant peut-être des éléments du PS.
12:53C'est-à-dire fracturer le NFP,
12:55ramener une partie du PS avec lui,
12:57être capable de construire une majorité
12:59donc du centre et des ralliés,
13:01on pourrait dire des blocs Macron compatibles,
13:03mais qui ne sont pas formellement
13:05dans le bloc central aujourd'hui.
13:07Mais, je l'ai dit, les stratégies
13:09du RN sont compliquées en ce moment
13:11parce qu'il y a deux options pour le RN.
13:13Le RN peut dire on vous censure tout simplement,
13:15mais s'il décide de ne pas censurer,
13:17parce que personne n'espère l'appui formel du RN,
13:19mais s'il décide de ne pas censurer,
13:21eh bien, celui qui réussira
13:23à devenir premier ministre
13:25en profitant de l'absence de censure,
13:27on serait obligé de lui demander
13:29quelle qualité avez-vous que le RN peut apprécier
13:31et qui fait en sorte qu'il a décidé
13:33de ne pas vous censurer.
13:35Le premier ministre nouveau,
13:37quand le RN décide de ne pas le censurer,
13:39ça l'oblige à faire preuve d'un langage
13:41qui relève moins de l'antifascisme de Carnaval.
13:43À travers cela,
13:45ça vaut la peine de le dire,
13:47on pourrait annoncer
13:49deux stratégies possibles aujourd'hui.
13:51La première, qui était celle des derniers temps,
13:53c'est le pragmatisme parlementaire.
13:55On ne censurera personne d'avance
13:57sauf, évidemment, la gauche radicale.
13:59Pour le reste, on est prêt à parler.
14:01Aujourd'hui, le principe de censure s'est étendu.
14:03Je l'ai dit, Baudin, mais aussi Bertrand.
14:05Autrement dit, le RN veut rappeler
14:07qu'il représente non seulement
14:09le pragmatisme parlementaire,
14:11il faut dire que ça n'a pas très bien fonctionné,
14:13il veut représenter la vraie opposition,
14:15celle qui s'oppose au pouvoir
14:17tel qu'il se manifeste en ce moment.
14:19Et le RN a dit, voilà ce qui nous intéresse.
14:21Voilà ce qui nous intéresse.
14:23Un gouvernement technique
14:25qui réformerait le mode de scrutin
14:27en intégrant une bonne dose de proportionnel,
14:29on pourrait le soutenir.
14:31Reste à voir si pour le RN,
14:33la priorité, c'est la réforme du mode de scrutin
14:35ou être capable d'imposer des politiques
14:37en matière d'immigration.
14:39C'est peut-être un peu étonnant.
14:41Surtout, la question de la réforme du mode de scrutin
14:43d'un proportionnel s'en dit beaucoup
14:45sur l'évolution de la psychologie politique du RN.
14:47Parce qu'autrefois, le RN disait,
14:49le scénario, c'est le suivant.
14:51On gagne la présidentielle,
14:53et ensuite, les législatives, portées par cette dynamique,
14:55on peut les gagner et on devient majoritaire.
14:57Et là, on a le pouvoir politique
14:59et on remplace la classe politique antérieure
15:01avec notre programme.
15:03Le jour où l'Assemblée,
15:05on basculerait dans un régime proportionnel,
15:07le RN peut renoncer à ce moment-là
15:09à l'idée d'avoir les pleins pouvoirs
15:11dans les paramètres démocratiques,
15:13évidemment, qui sont les nôtres,
15:15avec la présidence, l'Assemblée
15:17et la capacité de mener son programme.
15:19Il deviendrait durablement et pour toujours
15:21un groupe politique parmi d'autres.
15:23Il se normaliserait pour de bon.
15:25L'envers de ça, c'est qu'il pourrait négocier
15:27avec d'autres, peut-être des majorités à venir.
15:29Ces dernières semaines, ces derniers mois,
15:31on en avait parlé ici, ceux qui souhaitaient
15:33la réforme du mode de scrutin,
15:35c'est qu'ils disaient qu'un jour, la vague du RN
15:37va être tellement forte qu'il sera capable
15:39d'être majoritaire à l'Assemblée.
15:41Il faut empêcher ça à jamais.
15:43Retour à la proportionnelle.
15:45On s'y opposait à l'époque parce que ça permettait
15:47de tenir le RN éloigné.
15:49Aujourd'hui, favorable à la proportionnelle
15:51parce que ça évite qu'il ne devienne majoritaire
15:53au final, à travers tout ça.
15:55Le RN, oui, non pas faiseur de roi,
15:57le RN d'une Assemblée où on a voulu l'invisibiliser.
15:59Est-ce que les Français ne risquent pas
16:01de se lasser de ce que plusieurs voient
16:03désormais comme une comédie politique?
16:05Je crois que c'est le but.
16:07En partie.
16:09L'idée est de s'éloigner le plus possible
16:11du contexte des élections
16:13où une véritable protestation s'est manifestée.
16:15Qu'est-ce qu'on veut à partir de là?
16:17C'est faire oublier les élections
16:19et réduire, je pense que c'est le jeu
16:21d'Emmanuel Macron dans les circonstances,
16:23réduire justement la politique
16:25à ce petit jeu parlementaire,
16:27cette comédie des postes, ce défilé
16:29de noms contradictoires à certains égards.
16:31Chacun veut son poste.
16:33Chacun veut sa voiture.
16:35Chacun veut enfin habiter quelques semaines
16:37ou quelques mois dans les palais de la République.
16:39Et il les humilie. Il humilie aussi la politique
16:41en tant que telle. Et à travers cela,
16:43il détache, comme jamais, la politique
16:45des enjeux profonds du pays.
16:47Et je pense qu'il faut garder ça à l'esprit.
16:49D'un côté, une classe politique qui n'aura
16:51jamais été aussi lunaire pour le commun des mortels.
16:53Et de l'autre côté,
16:55les Français, donc des enjeux de fond
16:57qui ne sont plus traités politiquement
16:59parce que nous sommes seulement dans la comédie des postes.
17:01On réduit la politique à l'ajout parlementaire.
17:03On la détache des enjeux profonds.
17:05De ce point de vue, les catégories de la population
17:07qui sont dans une démarche d'opposition,
17:09on veut les démobiliser, on veut les renvoyer à la maison.
17:11On veut dire, regardez la politique, ça ne sert à rien.
17:13On a voté, ça ne donne rien. La comédie se poursuit.
17:15Jusqu'à la prochaine explosion, évidemment.
17:17Merci infiniment,
17:19mon cher Mathieu, pour votre regard.
17:21Aujourd'hui, on parlera des églises mal gérées
17:23ou églises négligées,
17:25avec vous, dans un instant.
17:27Je peux vous montrer ma petite surprise ?
17:29Pas tout de suite, mais regardez ça.
17:31Je vous ai emmené ça pour vous.
17:33Regardez l'apéro,
17:35parce que je sais que vous êtes souvent à l'apéro.
17:37Je vous ai emmené deux petites planches d'apéro.
17:39C'est une pour Mathieu et une pour moi.
17:41On va partager tout à l'heure.
17:43Parce que j'ai appris
17:45qu'il y a une fête du cochon.
17:47Je ne sais pas qui, est-ce qu'il savait que ça existait
17:49depuis toujours ?
17:51La fête du cochon, vous pensez ?
17:53Moi, j'appelle ça un repas.
17:57Regardez toutes les citations
17:59qu'il y a autour du cochon,
18:01parce que ça fait partie de notre tradition.
18:03Chaque cochon a son samedi.
18:05C'est une expression très, très, très antillaise.
18:07Copains comme cochons.
18:09Se demander si c'est du lard ou du cochon.
18:11Donner de la confiture au cochon.
18:13Cochon qui s'en dédie.
18:15Avoir élevé les cochons ensemble.
18:17Le cochon, caractère de cochon.
18:19Bref, le cochon fait partie de notre vie.
18:21Ça veut dire quoi, chaque cochon a son samedi ?
18:23Chaque cochon a son samedi.
18:25C'est très utilisé aux Antilles.
18:27Ça veut dire que de toutes les façons,
18:29tu vas payer pour ce que tu as fait.
18:31C'est utilisé ou pas ?
18:33Je l'avais déjà entendu.
18:35Je ne l'avais jamais entendu utiliser.
18:37C'est très utilisé aux Antilles.
18:39Bref, tout ça pour dire que le cochon
18:41fait partie de notre tradition française.
18:43On en parle avec vous ?
18:45Les propos cochons, on les voit.
18:47Il manquait que cela.
18:49Il manquait que cela.
18:51On en parle avec mon cher Marc dans un instant.
18:53D'abord,
18:55Gabriel Cluzel.
18:57Un nouveau drame.
18:59Dans la Manche, s'est produit en fin de matinée
19:01un bateau, 70 personnes à bord,
19:03acheveré au large de Vimreux
19:05sans gilet de sauvetage
19:07selon le maire de Vimreux.
19:09La préfecture maritime explique
19:11que l'ensemble des migrants
19:13se sont retrouvés à l'eau.
19:15Selon le ministre de l'Intérieur,
19:17Gérald Darmanin, qui s'est rendu sur place,
19:19le bilan provisoire est de 12 morts,
19:212 disparus et plusieurs personnes blessées.
19:23Il a d'ailleurs déclaré
19:25les passeurs sont des criminels.
19:27Il a encore déclaré
19:29qu'il devait absolument rétablir des relations particulières
19:31avec nos amis britanniques.
19:33Question pour vous d'abord.
19:35Première question, Gabriel Cluzel.
19:37Pourquoi des associations d'aide aux migrants
19:39pointent tout de suite
19:41à la responsabilité de la France ?
19:43Alors, disons-le en préambule,
19:45c'est évidemment un terrible drame humain.
19:47Moi, j'en ai pris
19:49vraiment une conscience aiguë en échangeant
19:51avec des marins qui sont intervenus
19:53sur des drames similaires par le passé.
19:55Et c'est parce que c'est
19:57un drame humain terrible
19:59que le récit culpabilisant
20:01contre la France, systématique,
20:03est devenu vraiment
20:05insupportable.
20:07Insupportable parce que
20:09à chaque fois, il se termine par cette injonction.
20:11On comprend que la France est responsable.
20:13Et il y a cette injonction
20:15d'ouvrir les frontières
20:17plus grandes que jamais.
20:19Et cette accusation
20:21est devenue
20:23un monument
20:25d'hypocrisie,
20:27d'hémiplégie et d'inversion
20:29accusatoire. Alors je vous cite
20:31par exemple Charlotte Cointes de l'association d'aide aux migrants
20:33Utopia 56, bien connue.
20:35Elle a dénoncé auprès de l'AFTP
20:37une politique de répression
20:39policière sur le littoral français
20:41complètement inefficace
20:43qui conduit à des incidents et à des drames
20:45à répétition. Et elle rajoute, ça fait
20:47deux mois et demi qu'il y a quasiment
20:49toutes les semaines des morts
20:51dans la Manche.
20:53Si on comprend bien, Gabrielle Cluzel, la France est
20:55coupable de faire respecter la loi, c'est ça ?
20:57En quoi ce discours devient inaudible ?
20:59L'inversion accusatoire est
21:01tellement énorme
21:03et évidente qu'elle en devient
21:05grotesque. Alors qui incite
21:07ces migrants à prendre
21:09ces bateaux, à cette folle traversée
21:11sinon l'accueil inconditionnel
21:13prôné par ces associations de jeunes
21:15bourgeois parisiens
21:17issus pour beaucoup de la rue Dulme ou de la rue
21:19Saint-Guillaume, qui voient dans cette
21:21grande cause de la migration, comme les dames patronesses
21:23du XIXe siècle avec leurs
21:25œuvres, une rédemption, une façon
21:27facile d'expier leur
21:29propre mode de vie ouatté dans l'appartement
21:31l'embrissé haussmanien de
21:33papa et maman. Sauf que battre sa
21:35coulpe sur la poitrine du voisin, c'est
21:37facile, en réalité.
21:39Ce ne sont pas eux qui devront affronter cette terrible
21:41traversée mortifère et ce ne seront
21:43pas eux qui, dans les quartiers
21:45populaires, seront sommés
21:47de les accueillir. Donc en fait, les associations
21:49de ce type sont évidemment les idiots
21:51utiles des passeurs. Ce sont les sirènes qui
21:53par leur chant attirent,
21:55font croire à un Eldorado qui n'existe
21:57pas. Après, d'ailleurs, ils dénonceront
21:59les conditions de vie en France
22:01et pourtant, ils les auront fait venir
22:03et tout ceci pour se
22:05donner bonne conscience, en se moquant bien
22:07des risques encourus.
22:09S'est-on demandé, par exemple, pourquoi
22:11les passeurs grassement payés qui ont été qualifiés
22:13de criminels, à raison
22:15par Gérald Darmanin,
22:17ces passeurs grassement payés n'ont pas donné
22:19de gilets de sauvetage ? Parce qu'en réalité,
22:21c'est une façon de plus de
22:23culpabiliser la France, puisque ces migrants
22:25n'ont pas de gilets de sauvetage,
22:27que pour la plupart d'entre eux, ils ne savent pas nager.
22:29En plus, ils sont
22:31voués à une mort certaine et c'est un
22:33chantage de plus exercé.
22:35C'est votre faute, ils vont
22:37se noyer. Si vous ne les prenez
22:39pas chez vous, ils se noient.
22:41Ah, ils se sont noyés, c'est la faute de la France.
22:43Mais quand un rafio surchargé,
22:45imaginons
22:47un cas sorti
22:49théorique de cette affaire, des migrants
22:51surchargés de voyageurs, ne sachant pas
22:53nager et sans gilet de sauvetage,
22:55vers une destination
22:57qui en plus est interdite,
22:59fait naufrage,
23:01qui accusent-on ? Ceux qui ont affrété
23:03le bateau et
23:05ceux qui l'ont encouragé à partir ?
23:07Évidemment.
23:09Les passeurs et les associations
23:11qui encouragent à violer la loi
23:13sont coupables, pas ceux qui font
23:15respecter la loi. Et là aussi, c'est fou
23:17de voir que ce truisme, cette
23:19évidence, c'est presque une lapalissade,
23:21n'est pas
23:23admise par tous et chacun.
23:25Et pour terminer,
23:27sur ce point précis,
23:29les bons chiffres récents de l'Italie
23:31en matière d'immigration, et à contrario
23:33les mauvais chiffres récents de l'Espagne
23:35et de la Grèce, montrent
23:37que ce n'est pas
23:39une politique de fermeté
23:41qui
23:43suscite ces drames, c'est au contraire
23:45un laxisme qui incite
23:47ces bateaux à venir.
23:49C'est tout l'inverse du narratif que l'on nous sert.
23:51Et on ira dans un instant
23:53un peu plus loin, on va se déplacer
23:55et s'arrêter un peu sur un article du Monde
23:57qui a peu fait parler
23:59et sur l'Algérie qui
24:01selon une ONG a refoulé
24:03plus de 20 000 migrants entre
24:05janvier et avril
24:07et que l'Algérie ferait même des rafles
24:09dans les villes pour aller chercher les migrants,
24:11les refouler vers le Niger, on en parle
24:13dans un instant et bien sûr on parlera
24:15du cochon. Vous me direz, si vous voulez
24:17jambon, chorizo ou
24:19saucisson, ce que vous préparez, hashtag
24:21apérofacealinfo, à tout de suite.
24:27Retour sur le plateau de Face à l'Info,
24:29on a appris qu'Emmanuel Macron penche
24:31plutôt pour une solution politique
24:33et continue de tester les pistes
24:35Cazeneuve et Bertrand, à suivre.
24:37On a parlé du cochon,
24:39montrez-moi un peu,
24:41dites-moi ce que vous avez dans le cochon,
24:43on va distribuer dans un instant.
24:45Dans le cochon tout est bon.
24:47Oh zut alors !
24:49Si vous permettez, c'est pas très poli mais
24:51j'attends que vous continuiez votre colis
24:53pour manger le petit morceau qui est tombé.
24:55On revient avec vous et on parlera
24:57de la fête du cochon avec Marc Menand.
24:59Gabriel Cluzel,
25:01on parlait de ce naufrage qui a eu lieu
25:03au large de Vimreux
25:05et parlons maintenant de cet article
25:07du Monde qui évoque l'Algérie.
25:09Curieusement, des associations
25:11sont plutôt discrètes
25:13quant aux agissements en matière migratoire
25:15de ce pays pourtant largement documenté.
25:17Qu'est-ce qui se passe concrètement ?
25:19C'est là qu'interviennent
25:21l'hémiplégie et l'hypocrisie dont nous parlions tout à l'heure.
25:23Parce que ces étudiants,
25:25ces fils à papa, ces filles à maman,
25:27je pensais qu'elles avaient
25:29l'habitude tous de lire ce journal
25:31de référence qu'est le Monde
25:33dans leurs grandes écoles et leurs classes préparatoires.
25:35Et bien,
25:37curieusement, alors que c'est toujours
25:39la France,
25:41l'Europe, l'Occident
25:43qui est accusé
25:45de ne pas accueillir les migrants,
25:47de mal accueillir les migrants,
25:49ils ne disent rien de l'Algérie.
25:51Or, le Monde, dans un article
25:53très bien documenté, vous l'avez dit,
25:55décrit la façon dont les migrants
25:57sont refoulés.
25:59L'Algérie a refoulé près de 20 000
26:01migrants africains
26:03entre janvier et août 2024,
26:05y compris
26:07des femmes et des enfants,
26:09vers le Niger.
26:11Donc, pas que tous
26:13ne sont pas originaires de ce pays-là,
26:15mais ils sont refoulés vers le Niger.
26:17Donc, c'est l'ONG locale Alarm Fonsara
26:19qui secoure des migrants
26:21dans le désert entre l'Algérie
26:23et le Niger, qu'ils racontent.
26:25Et alors, ils expliquent que depuis 2014,
26:27ces migrants sont expulsés dans des conditions
26:29absolument épouvantables,
26:31et avec, du reste, dans
26:33nombre de cas, des conséquences mortelles.
26:35Donc, les migrants sont arrêtés
26:37lors de rafles en ville.
26:39Ils donnent ce mot, c'est le monde qu'ils disent,
26:41au niveau de leur maison, de leur lieu de travail
26:43ou à la frontière tunisienne,
26:45et sont regroupés à Taman Rasset,
26:47avant d'être
26:49asseminés dans des camions
26:51vers le Niger.
26:53Alors, les réfugiés
26:55du Nigerien sont transportés
26:57au premier village nigérien
26:59où ils sont accueillis par les autorités locales,
27:01mais les autres, les migrants d'autres pays africains,
27:03sont débarqués au point zéro,
27:05c'est-à-dire une zone désertique
27:07délimitant la frontière
27:09entre les deux pays, et ils doivent parcourir
27:11à pied 15 kilomètres
27:13pour atteindre ce village que je vous ai cité
27:15à l'instant, dans des conditions climatiques
27:17extrêmes, avec donc des femmes
27:19et des enfants.
27:21Et il y a, je cite toujours Le Monde,
27:23beaucoup de témoignages d'abus, de violences
27:25et de confiscations de biens des
27:27migrants par les forces algériennes.
27:29Alors, on se demande où est
27:31Utopia 56 et consorts,
27:33ils sont portés disparus,
27:35où est LFI
27:37Sipron a dénoncé l'accueil
27:39des migrants en France et a tressé
27:41des couronnes de lauriers
27:43à l'Algérie, ce merveilleux pays de liberté,
27:45dit Sitri Mahassan, je vous rappelle,
27:47ou bien est-ce que c'est comme
27:49la traite arabo-musulmane, est-ce qu'il est interdit
27:51de l'évoquer parce que,
27:53selon l'expression de Christiane Taubira,
27:55les jeunes arabes ne doivent pas porter
27:57sur leur dos tout le poids
27:59de l'héritage
28:01et des méfaits des arabes passés.
28:03Ou alors, parce que cela,
28:05personne n'ose les traiter de racistes,
28:07de colonialistes, de suprémacistes,
28:09mais vraiment, de qui se moque-t-on ?
28:11Et pourtant, on pourrait dire
28:13assez logiquement que l'intégration
28:15se passerait mieux en Algérie
28:17peut-être que sous nos latitudes
28:19puisqu'il y a une religion
28:21commune, une culture partagée
28:23ou des cultures plus proches
28:25et pourtant, visiblement,
28:27ce n'est pas le cas. Alors, disons-le,
28:29disons-le, une bonne foi, c'est un drame,
28:31oui, ces naufrages
28:33de migrants, c'est un drame,
28:35mais dont la France n'est nullement
28:37coupable.
28:39Alors, il faut le dire
28:41là aussi, une bonne foi, les dames patronesses,
28:43elles n'ont plus de collier de perles
28:45ni de chapeau à plumes, elles ont des piercings,
28:47des cheveux bleus, souvent,
28:49mais elles habitent les mêmes immeubles qu'autrefois.
28:51Il faut qu'elles fassent leur examen de conscience
28:53parce qu'elles ont gardé le corset du XIXe
28:55et elles ont la pensée corsetée dans l'idéologie
28:57et les migrants
28:59meurent de leurs tartufferies
29:01trempées dans le catéchisme
29:03d'extrême-gauche et il faut
29:05enfin qu'aujourd'hui,
29:07peut-être, la France
29:09arrête de se laisser culpabiliser.
29:11Donc, on rappelle
29:13l'Algérie qui a refoulé près de
29:1520 000 migrants vers le Niger
29:17depuis janvier, selon
29:19une ONG. Merci beaucoup pour votre
29:21regard. Pardonnez-moi,
29:23j'ai mangé le morceau.
29:25Le morceau qui est tombé.
29:27Marc Menant,
29:29je distribue ces planches-là parce que je vais
29:31tout manger.
29:33Une de ce côté-là, une de droite, une de gauche.
29:35Moi, je suis tombée sur Marc
29:37et la pauvre Marie.
29:39Il y a un avantage.
29:45Je sais que vous n'avez pas mangé
29:47pendant l'émission
29:49donc dès que le générique
29:51est fini, je saute sur vos planches à tous les deux.
29:53Sur les deux planches d'ailleurs.
29:55Alors, Marc Menand, la fête du cochon...
29:58Non, ne me regardez pas !
30:01La fête du cochon fait parler donc en ce moment,
30:03pourquoi cette fête deviendrait-elle problématique voire politique ?
30:09En quoi fêter le cochon serait une tradition française,
30:13notre patrimoine ou bien une revendication politique ?
30:17Est-ce qu'on peut aimer ou pas le cochon ?
30:19Il n'empêche que c'est un animal qui a été domestiqué
30:22depuis l'aube de l'humanité.
30:25Il a été à la fois utilisé pour honorer des grands sacrifices
30:28il y a bien longtemps et aujourd'hui, il est devenu,
30:31comme on le voit, hashtag apéro face à l'info,
30:34un élément de victuaille du quotidien des Français.
30:37Dites-nous tout à propos de cette place du cochon
30:41et de la fête du cochon.
30:43Alors, c'est mondial, déjà.
30:45Il faut savoir que le cochon, c'est le compagnon des hommes
30:50quand on commence à se sédentariser.
30:53Le cochon, ce sont des sangliers, on en récolte quelques-uns
30:58et on interdit avec eux une sorte de pacte de sympathie.
31:05Ça se termine toujours mal pour le cochon,
31:08mais il n'en reste pas moins que c'est un animal
31:11avec lequel on peut se sentir une sorte d'aligné.
31:16D'après des études qui ont été faites sur les gènes,
31:19il y a 80 millions d'années, nous aurions un ancêtre commun.
31:24Et ce qui est extraordinaire, c'est que les cochons,
31:27je vais revenir après aux traditions, c'est quand même important,
31:30leur physiologie est si proche de celle de l'homme
31:34que, par exemple, l'insuline, on l'a fait à partir du sang de cochon.
31:38On a également des greffes avec des greffons
31:42à partir des extraits de cochon.
31:44Et l'année dernière, il y a eu une expérience qui a été menée.
31:47Malheureusement, elle s'est mal terminée,
31:49mais on a carrément greffé un coeur de cochon
31:52à un homme qui a vécu quelques jours.
31:55Par conséquent, ce cochon, on est en cousinage d'une certaine manière.
32:01Je ne vois pas trop le rapport avec mon saucisson.
32:03Ah non, mais c'est déjà pour vous plaire.
32:06On a pas envie de manger le saucisson, là.
32:08Lorsqu'on envisage ce cochon,
32:12il y a les sacrifices.
32:14N'oubliez pas, quand on est païen, il faut satisfaire les dieux.
32:17Apparemment, les dieux adoraient le cochon.
32:21Tout est bon dans le cochon, vous l'avez dit, effectivement.
32:24Et cet animal a une particularité,
32:29c'est que, contrairement à nombre d'autres,
32:31il a besoin de peu d'espace pour évoluer.
32:35De là à dire qu'ils sont cochons, non, non, non.
32:38Le cochon est, au contraire, très propre.
32:40Par exemple, tel le chien ou le chat,
32:42il n'est pas question, pour lui,
32:44là où il s'est laissé aller à ses besoins naturels,
32:47d'aller se placer sa couche.
32:50Non, au contraire, c'est même plutôt très loin.
32:54C'est un animal qui est remarquable de par son côté prolifique.
33:00C'est-à-dire qu'une truie, quand elle a une portée,
33:04c'est aux alentours de 10, 12 petits porcelets.
33:08Quand vous n'avez pas les moyens,
33:10c'est extraordinaire d'avoir un animal
33:12qui puisse ainsi vous réserver une telle production.
33:17Et dans les fermes isolées,
33:19on aura très tôt le plaisir d'avoir ce cochon
33:23que l'on sacrifie de manière très rituelle.
33:25Et là, on invite les amis.
33:27Ça se pratiquait chez les Romains,
33:29c'est repris par les Gaulois et chez nous.
33:31Et alors, ce qui est extraordinaire, je vous ai dit,
33:33ils n'ont pas besoin de beaucoup d'espace.
33:36Quand les villes commencent à se constituer,
33:38vers le Xe siècle, XIe siècle,
33:41eh bien, on peut avoir un porc dans la rue.
33:44Et ces porcs, ils vont, ils viennent,
33:47et alors qu'ils se régalaient de glands et de châtaignes,
33:52là, ils sont à l'affût de tous les déchets
33:55qu'on pourra leur proposer.
33:57D'où la mauvaise réputation.
34:00Disons que c'est un vorace qui n'est pas spécialement attentif,
34:03mais comme vous mangez de la pelure de pomme de terre,
34:06c'est pas spécialement dégueulasse.
34:08Bon, la France et le cochon, alors ?
34:10La France et le cochon, c'est ce que je vous dis.
34:12C'est venu d'abord de très loin, de l'Orient, en Chine,
34:17de Mésopotamie, de l'Irak, de la Syrie.
34:22Et au fur et à mesure, il y a eu cette sélection qui s'est faite.
34:26Et ce qui est extraordinaire,
34:28quand les Romains adoptent les cochons,
34:30et donc les Gaulois,
34:32il y a une race, encore,
34:34originaire de cette lignée venant du bout de l'Orient,
34:39en Corse.
34:41Et là encore, on établit ça comment ?
34:43Grâce à l'étude génétique.
34:45Et ensuite, c'est presque la seule espèce comme ça.
34:48C'est-à-dire que souvent, quand un animal est adopté,
34:52on continue à faire de la sélection.
34:54Les vaches, c'est l'auroch.
34:56Bon, et bien là, on a recréé nos propres espèces
35:00en copiant ce qui avait été tramé par les Orientaux,
35:06donc les Chinois, les gens de Mésopotamie.
35:09Le cochon, vous l'avez chez vous,
35:12vous pouvez le nourrir, pas beaucoup d'espace.
35:15Et lorsqu'il est avec cet instant
35:22où vous allez le sacrifier,
35:24rien ne sera perdu.
35:26Vous avez donc la possibilité de considérer
35:30que face à une famine,
35:32là, il y a une sorte de trésor sur patte.
35:35Et si vous avez un peu d'abondance,
35:37c'est la possibilité de revendre des morceaux de porc.
35:42Pourquoi la mauvaise réputation aussi ?
35:44C'est si vous cuisez mal le porc,
35:47malheureusement, le porc peut vous donner le ver solitaire.
35:51Il y a des parasites qui sont nichés en lui
35:54et si vous n'avez pas bien cuit votre porc,
35:57ça peut mal tourner pour vous.
35:59En revanche, si vous avez la salaison,
36:02ce qui existe très tôt dans l'humanité,
36:04il se conserve.
36:06Donc vous avez ce porc à disposition.
36:08Pourquoi je dis soudain ce porc ?
36:10Car quand il est vivant, on appelle ça un cochon.
36:14Quand il est mort, on appelle ça un porc.
36:18La truie, c'est celle qui produit des petits porcelets.
36:22Les porcelets, ce sont des gorets que l'on va nourrir.
36:26Et puis vous avez le vérat qui est le mâle reproducteur.
36:30Ce sont ces animaux qui sont dans notre environnement
36:40depuis toujours.
36:44C'est une revendication politique ou traditionnelle ?
36:47C'est une revendication politique.
36:51D'une certaine façon, non.
36:53J'ai l'impression que vous venez de dire le contraire.
36:55C'est aussi ce que je veux préciser.
36:57De chercher aujourd'hui à interdire ça.
36:59Ah d'accord.
37:01C'est-à-dire qu'au départ,
37:03dans notre civilisation,
37:06c'était la fête qui permettait aux uns et aux autres
37:11de pouvoir se laisser aller à l'abondance,
37:14tels les seigneurs.
37:16Parce qu'il n'y a pas que de la famine dans l'histoire.
37:18On s'aperçoit quand on lit les chroniques
37:21qu'il y a forte abondance, très souvent,
37:23avec des périodes où soudain,
37:25liées au climat, à la météo,
37:27il n'y a plus rien pour se nourrir.
37:29En revanche, le pauvre,
37:31il peut disposer de ce port.
37:33Et aux tables des seigneurs,
37:35dès l'entrée, vous avez de la soupe au lard,
37:37vous avez du rôti de porc,
37:39vous avez du boudin,
37:41vous avez tous ces éléments.
37:43Le boudin, le saucisson, les pâtés,
37:45parce que vous le fabriquez
37:47et parmi les premiers métiers de bouche,
37:49vous aurez le boucher,
37:51le charcutier,
37:53qui sont les spécialistes
37:55pour pouvoir bénéficier
37:57de chaque morceau
37:59sans les perdre.
38:01Voilà la logique
38:03d'une chronique qui arrive à bon port.
38:07Revendication politique
38:09ou tradition française ?
38:11Moi, c'est vrai que par exemple,
38:13l'ozantie, le cochon, il fait partie de nos traditions.
38:15Le boudin, le saucisson...
38:17On se serait tous jetés sur le cochon
38:19à partir du moment où certains n'en mangeaient pas.
38:21Il y aurait un débat.
38:23Là, Marc vient de nous prouver,
38:25on ne se souvient même plus
38:27quand est-ce qu'on a commencé à en manger.
38:29Il n'y a absolument zéro sujet.
38:31Evidemment, ce n'est pas une revendication politique,
38:33c'est une tradition, une manière de vivre.
38:35Mais revendiquer sa propre identité,
38:37c'est devenu paradoxalement
38:39une revendication politique aujourd'hui.
38:41Je rappelle qu'il y a quelques années,
38:43c'est devenu une recette islamophobe.
38:45Parce que les traditions françaises
38:47qui n'avaient pas été adaptées
38:49à l'avance au fil des siècles
38:51pour des populations nouvelles
38:53et qui se sont installées en France,
38:55ces traditions culinaires étaient frappées
38:57d'un interdit islamophobie.
38:59Pourquoi ? Parce qu'apparemment,
39:01tous ne pouvaient pas en manger
39:03en fonction de leur lieu de provenance sur la planète.
39:05Aujourd'hui, tout est politique,
39:07bien malheureusement.
39:09Pourtant, dans plusieurs religions,
39:11tout n'est pas politique.
39:13Ce n'est pas exactement au nom du catholicisme
39:15qu'on bannit le cochon des cantines aujourd'hui.
39:17Oui, oui.
39:19Je ne sais pas si on descend du cochon,
39:21j'ai envie de dire que les histoires
39:23de famille de Marc Meunand...
39:25C'est plus marqué, c'est certain,
39:27de chez nous.
39:29Mais ce qui est certain,
39:31c'est que mes grands-parents m'ont toujours dit
39:33qu'à la campagne pendant la guerre,
39:35c'est ce qui avait sauvé les familles
39:37de la ville qui étaient arrivées à la campagne.
39:39Et ça avait été un élément
39:41pour remercier les cochons
39:43d'avoir permis aux familles françaises
39:45de se nourrir.
39:47Ce que je trouve fou, c'est que le mot cochon,
39:49comme joyeux Noël,
39:51comme tout un tas de mots parfaitement innocents jusque-là,
39:53toutes ces références,
39:55sont aujourd'hui stigmatisées.
39:57C'est complètement fou.
39:59C'était un style d'abondance,
40:01d'où les tirelires en forme de cochon.
40:03Les premières tirelires étaient en forme de cochon.
40:05Ah oui, c'est ma première tirelire aussi.
40:07C'est la première tirelle de ces bêtes
40:09dans des conditions épouvantables.
40:11En tout cas, ne mangez pas tout pendant les chroniques.
40:13Attention, j'irai sur mon petit plateau apéro.
40:15Charlotte Dornelas,
40:17la vidéo,
40:19on va la voir en parallèle
40:21pendant que je parle,
40:23a fait le tour des réseaux sociaux
40:25depuis plusieurs jours.
40:27Un spectaculaire refus
40:29d'obtempérer à Colmar.
40:31L'homme, à moto,
40:33était poursuivi par des gendarmes
40:35sa course à pied.
40:37On a appris aujourd'hui que l'homme a écopé
40:39de deux ans de prison ferme
40:41avec mandat de dépôt.
40:43On a l'image ?
40:45Je dis bien,
40:47pour un refus d'obtempérer,
40:49deux ans de prison ferme,
40:51après le suspect,
40:53on l'a vu dans la mort du gendarme Eric Comine,
40:55qui avait eu dix condamnations,
40:57multiréfusiviste,
40:59jamais incarcéré,
41:01on constate que c'est faisable
41:03et que la justice peut s'appliquer.
41:05Oui et non
41:07en même temps dans le cas de cet homme.
41:09A partir de ce que l'on sait,
41:11évidemment,
41:13il faut voir, à mon avis,
41:15le pédigré total de cet homme
41:17et surtout du délinquant
41:19qu'il y a avant le condamné
41:21et ensuite comprendre
41:23ce qu'est ce refus d'obtempérer très exactement.
41:25Là,
41:27on a en effet un magistrat,
41:29qui a même dépassé les réquisitions
41:31du parquet, qui demandait moins que la peine
41:33qu'il a prononcée,
41:35il a mis 24 mois,
41:37qu'il a sorti d'un mandat de dépôt,
41:39c'est-à-dire l'assurance que cet homme dormait en prison
41:41le soir même, la peine n'est pas aménageable
41:43quand vous mettez un mandat de dépôt.
41:45Vous avez raison, la peine est ferme.
41:47Maintenant, on va s'attarder sur le profil de cet homme.
41:4936 ans, donc très bien,
41:51bien connu des forces de l'ordre,
41:53nous dit-on,
41:5521 condamnations au casier judiciaire,
41:57donc des condamnations inscrites au casier judiciaire,
41:59en 15 ans.
42:0121 condamnations, c'est plus d'une par an,
42:03je ne sais même pas comment on fait.
42:05Plus de permis voiture
42:07depuis 2018,
42:09et cet homme était en sursis probatoire.
42:11Un sursis probatoire,
42:13c'est une décision du tribunal,
42:15au moment où vous êtes condamné, vous avez une peine,
42:17et le tribunal autorise
42:19à ne pas exécuter la peine prononcée
42:21si vous respectez
42:23les obligations prévues dans le jugement.
42:25J'imagine que dans les obligations prévues dans le jugement,
42:27il y avait assez peu de refus d'obtempérer.
42:29Donc, il a une épée de Damoclès
42:31sur la tête cet homme, en plus
42:33de son profil, plus que délinquant.
42:35Par ailleurs, je vous le disais,
42:37il y a aussi le refus d'obtempérer
42:39à examiner, ce n'est pas un simple refus
42:41d'obtempérer, pardonnez-moi le terme,
42:43on a une course poursuite d'une dangerosité
42:45hallucinante, ce que tout le monde a vu
42:47sur la vidéo.
42:49Je vais essayer de la mettre sur mes réseaux sociaux,
42:51comme ça, si vous ne l'avez pas en régie,
42:53on l'a vu en tout cas, c'est un dernier,
42:55là, voilà, du coup,
42:57on voit cet homme, à partir de la vidéo
42:59qui a été prise par quelqu'un,
43:01il prend un sens interdit,
43:03il contourne des véhicules et des piétons,
43:05il est à
43:07contresens ensuite, il percute une voiture,
43:09d'ailleurs, conducteur, qui va finir
43:11par le suivre, et au tribunal,
43:13les forces de l'ordre ont précisé que, avant
43:15l'activation de cette vidéo,
43:17qui est prise par quelqu'un
43:19à sa fenêtre, avant cette activation,
43:21il avait préalablement brûlé six ou sept feux rouges,
43:23grillé plusieurs stops,
43:25pris un couloir de bus à contresens,
43:27le tout à 80 kmh en ville.
43:2980 kmh, ce que lui a rappelé
43:31d'ailleurs le magistrat,
43:3380 kmh, c'est une vitesse
43:35évidemment mortelle si vous percutez
43:37un piéton, donc concrètement,
43:39en plus de ne pas obéir aux forces de l'ordre
43:41qui lui demandent de s'arrêter, il a un comportement
43:43qui est objectivement criminel.
43:45Cerise sur le gâteau, il était
43:47sous l'emprise du cannabis, de la cocaïne
43:49et de la méthadone au moment
43:51où il était au volant de son scooter.
43:53Donc oui, la peine est sévère,
43:55mais elle arrive
43:57assez tard, on va dire,
43:59pour ce qui est de la prison ferme,
44:01dans son parcours délinquant.
44:03Et je précise également à ceux qui nous écoutent
44:05que cet homme était bénéficier du RSA,
44:07donc bénéficier de la solidarité
44:09de tous. Alors, on a
44:11parfois un débat sur est-ce qu'il faut donner ou pas,
44:13continuer à donner les allocations
44:15aux parents de délinquants
44:17qui ne sont pas en mesure, on va dire,
44:19d'élever correctement leurs enfants.
44:21Je comprends, il y a des arguments,
44:23ce débat peut être intéressant,
44:25mais alors les allocations au délinquant lui-même
44:27qui a 36 ans, donc qui est quand même en capacité
44:29de réfléchir un minimum,
44:31là je pense que le débat serait assez vite tranché
44:33si on demandait l'avis aux Français.
44:35Et qui a été interpellé avec une somme qui est supérieure au RSA,
44:37d'ailleurs, on n'est pas sûr.
44:39Et, alors, la bonne nouvelle,
44:41et vous le disiez quand même, c'est que la peine est ferme
44:43avant un éventuel drame.
44:45Parce que là, les images sont absolument stupéfiantes,
44:47ce qu'il a fait est extrêmement dangereux,
44:49c'est potentiellement criminel,
44:51mais il n'y a pas eu le drame qui pourrait arriver avant,
44:53il a très longtemps joué avec le feu,
44:55et notons que,
44:57notamment médiatiquement,
44:59l'existence de cette vidéo a probablement
45:01beaucoup aidé, on va dire,
45:03au récit qui s'est mis en place,
45:05qui condamne en effet ce conducteur,
45:07et par ailleurs à la crédibilisation du propos des policiers,
45:09puisqu'on sait que devant un tribunal,
45:11le policier est mis quasiment au même titre
45:13que le délinquant pour ce qui est de croire
45:15ce qu'il a à dire.
45:17Deux ans de prison, c'est peut-être pour lui
45:19la fin d'un sentiment d'impunité
45:21qui semblait accompagner ces 21
45:23condamnations.
45:25Comment expliquer, Charlotte Dornelas,
45:27une réponse aussi tardive ?
45:29Alors, il y a plusieurs condamnations,
45:31plusieurs explications qui s'accumulent,
45:33je vais m'extraire un peu de cette histoire-là,
45:35ne connaissant pas évidemment tout le détail
45:37de ce dossier et les décisions qui ont été prises,
45:39mais il y a indiscutablement,
45:41et ça on l'examine assez souvent,
45:43une réception laxiste de la justice
45:45qui appartient à certains magistrats,
45:47certains le revendiquent, le syndicat de la magistrature,
45:49pour ne pas le nommer, mais surtout
45:51au législateur qui, au fil du temps,
45:53n'a pas contraint
45:55les magistrats, on va dire laxistes,
45:57mais a beaucoup plus contraint
45:59les magistrats qui essayaient de mettre en place
46:01une exécution du code pénal,
46:03par ailleurs votée par le législateur.
46:05Vous savez, vous augmentez les peines
46:07dans le livre des peines, c'est-à-dire le code pénal,
46:09et en même temps, vous détricotez vous-même
46:11la possibilité de l'appliquer,
46:13en expliquant que les peines vont être aménagées,
46:15qu'il faut s'adapter au nombre de places de prison
46:17que, par ailleurs, vous ne construisez pas,
46:19que vous réduisez les peines
46:21précisément pour cette régulation,
46:23cette sorte de régulation également carcérale.
46:25Donc quand vous avez
46:27à la fois une conception qui organise
46:29le fait de ne pas exécuter
46:31la peine qui est prononcée par la Chambre,
46:33par le tribunal, parce que quand vous avez
46:35un juge qui prononce une peine, vous avez derrière
46:37un juge d'application des peines, vous avez un juge des libertés
46:39de la détention, donc vous avez une infinité,
46:41une chaîne finalement de décisions
46:43dont le métier est potentiellement
46:45de détricoter la première décision.
46:47Donc déjà, c'est original. Vous ajoutez
46:49à ça une embolie des tribunaux et des prisons
46:51dont on a aussi beaucoup parlé,
46:53qui oblige à la hiérarchisation.
46:55Combien de magistrats ont expliqué ?
46:57On arrive le matin, on a 15 affaires à juger,
46:59et on nous précise le matin qu'il y a deux places en prison.
47:01Vous faites comment ? Vous hiérarchisez.
47:03Et donc malheureusement,
47:05entre guillemets, vous êtes obligés
47:07de faire des alternatives aux poursuites,
47:09d'aménager potentiellement,
47:11de prononcer un sursis probatoire.
47:13Vous dites, écoutez, lui, il n'a tué personne
47:15alors que j'ai trois dossiers avec des morts.
47:17Lui, on va lui mettre un sursis probatoire,
47:19on va lui éviter la prison, on l'aura prévenu,
47:21mais en même temps, il y a aussi une adaptation
47:23qui est en effet pas du tout une manière
47:25correcte de rendre la justice, mais qui est
47:27notre réalité. Et par ailleurs,
47:29nous avons du mal à concevoir le parcours
47:31d'élinquants dans la justice.
47:33Quand on parle, nous, de manière un peu
47:35naturelle de multirécidiviste
47:37parce qu'il y a 21 condamnations,
47:39la justice ne le considère pas forcément.
47:41Un récidiviste, c'est quelqu'un qui récidive,
47:43c'est quelqu'un qui fait exactement
47:45la même chose pour laquelle il avait été condamné.
47:47Mais quand vous avez 21 condamnations
47:49pour des choses différentes, vous n'êtes pas
47:51nécessairement pris en compte
47:53comme un récidiviste. Vous voyez, on a du mal
47:55à prendre en compte tout le parcours
47:57d'élinquant au moment
47:59de juger dans certains cas.
48:01Et il y a évidemment cette question
48:03de la régulation carcérale.
48:05En effet, et là, c'est particulièrement
48:07pervers, c'est évidemment plus grave
48:09de percuter et de tuer
48:11un passant que de faire
48:13un refus d'obtempérer sans le drame.
48:15Mais si on prend les moyens
48:17de punir sévèrement le refus d'obtempérer
48:19sans le drame, peut-être évite-t-on
48:21la chaîne qui mène au
48:23Xème refus d'obtempérer qui, lui,
48:25fait un mort. Vous voyez,
48:27on pourrait réduire les conduites dangereuses.
48:29Je prends l'exemple des radars. Les radars, c'est pas
48:31le même enjeu. Il s'agit pas de protéger les gens, mais de récupérer
48:33de l'argent. On est souvent beaucoup plus efficaces.
48:35C'est triste à dire, mais c'est quand même exactement
48:37le cas. Mais quand vous mettez des radars,
48:39alors ça saoule tout le monde, mais globalement,
48:41la majorité des gens réduit la vitesse
48:43sur les routes. Et pourtant, le radar,
48:45il n'y a pas d'aménagement de peine. Vous avez tous remarqué,
48:47le radar, il tombe et vous payez.
48:49Terminé. À la question
48:51du rapport entre la police et la
48:53population, Clémentine Outhin a
48:55expliqué que toute la population n'avait pas
48:57un problème, mais la partie
48:59contrôlée sans cesse, au faciès
49:01est injustement
49:03traitée. Que penser de cette
49:05rhétorique récurrente ?
49:07C'est vrai que Clémentine Outhin nous dit
49:09finalement la population, c'est très paradoxal,
49:11c'est comme toutes ces prises d'opposition,
49:13c'est la population qui a du mal avec la
49:15police et celle qui est sans cesse contrôlée au faciès.
49:17Donc on comprend, la population qui a du mal
49:19avec la police est issue de l'immigration.
49:21Vous le dites dans l'autre sens, Clémentine Outhin vous fait
49:23un procès. Mais pourtant, elle dit
49:25exactement la même chose, déjà sur le constat.
49:27La deuxième chose, c'est qu'à la France
49:29Insoumise, il faudrait qu'elle parle avec Louis
49:31Boyard, parce qu'évidemment, contrôler au faciès
49:33sur la couleur de peau, c'est évidemment
49:35les personnes issues de l'immigration, et donc
49:37Clémentine Outhin faudrait qu'elle nous explique quel est le problème
49:39de Louis Boyard avec la police.
49:41Si ça ne se fait qu'au faciès, sur la
49:43couleur de peau qui n'est pas blanche, quel est
49:45le problème de Louis Boyard avec la police ? Donc peut-être
49:47qu'il y a autre chose. Par ailleurs, je ne sais pas quelle est la
49:49couleur de peau de l'homme dont on vient de parler,
49:51mais je sais que son problème avec la police
49:53ne vient vraiment pas de sa couleur de peau.
49:55C'est pour cause, on a expliqué tout ça.
49:57Par ailleurs, on a,
49:59on a un exemple extrêmement emblématique de ce sujet-là
50:01ces dernières années,
50:03Adama Traoré par le biais de sa sœur.
50:05Alors sa sœur a beaucoup dit que les contrôles
50:07au faciès se faisaient sur la couleur de peau. Si je prends
50:09la seule histoire à l'issue dramatique
50:11qui est arrivée à son frère,
50:13il y a une chose qui n'est discutée par personne,
50:15c'est que les gendarmes interviennent
50:17parce qu'ils fuient au moment où ils l'interpellent
50:19dans le cadre où ils sont
50:21en train d'interpeller son frère,
50:23puis prend la fuite, donc les gendarmes s'intéressent à lui.
50:25Donc la couleur de peau, en l'occurrence,
50:27n'intervient à aucun moment de cette histoire.
50:29C'est parce qu'il a fuit
50:31qu'il les poursuit. Donc vous voyez qu'à chaque fois
50:33dans ces histoires-là, c'est un peu plus compliqué.
50:35Ce qu'elle dit est sans doute vrai,
50:37il y a sans doute des contrôles d'abord abusifs
50:39parfois, et pénibles pour certains
50:41qui payent, on va dire, pour les mauvais.
50:43Donc c'est peut-être vrai dans certains cas
50:45et pour certaines personnes, simplement c'est injuste
50:47et trompeur de manière générale.
50:49Aucun contrôle
50:51de manière générale n'est organisé
50:53au faciès et pour la seule raison
50:55de la couleur de peau. D'abord, un contrôle
50:57identifié, il faut le répéter puisque eux le répètent
50:59dans l'autre sens, se fait dans un cadre
51:01extrêmement précis et pour qu'il puisse
51:03aboutir, il doit être justifié.
51:05Soit c'est du flagrant délit,
51:07surdescription de la victime, sauf
51:09à penser que toutes les victimes sont dans le
51:11complot général du contrôle au faciès,
51:13c'est compliqué, les proportions sont exactement les mêmes
51:15dans le flagrant délit. Ensuite, sur
51:17réquisition du procureur, qui dit dans tel lieu
51:19de telle heure à telle heure, vous pouvez
51:21contrôler autant de profils que vous
51:23voulez. Donc là c'est sur réquisition
51:25du procureur, en général ça se fait en
51:27raison de l'aspect criminogène
51:29de la zone. Ou alors du comportement
51:31suspect ou du risque de trouble à l'ordre
51:33public identifié
51:35chez quelqu'un. Il peut y avoir un
51:37contrôle abusif, ça peut exister, simplement
51:39vous ne pourrez, le policier ne pourra
51:41absolument rien faire de ce contrôle,
51:43il ne pourra même pas s'en servir si par hasard
51:45il trouve quelque chose puisqu'il ne pourra pas justifier
51:47la raison pour laquelle il a fait ce contrôle.
51:49Il faut quand même le préciser.
51:51Ensuite, s'il y a une surreprésentation
51:53de contrôle qui accrédite
51:55l'idée d'un contrôle au faciès, c'est en
51:57raison de zones plus criminogènes
51:59que d'autres, parfois peuplées
52:01de populations largement issues de l'immigration.
52:03Et je précise à Clémentine Autain
52:05qui répond, oui il y a des zones plus criminogènes
52:07que d'autres, dans lesquelles il y a
52:09des populations issues de l'immigration, normal,
52:11elles sont abandonnées par l'État.
52:13Mais d'accord, on peut discuter, mais vous dites donc
52:15la même chose, il y a des zones plus criminogènes
52:17dans lesquelles il y a une plus forte proportion
52:19de personnes issues
52:21de l'immigration. Donc, c'est en
52:23raison de la criminalité et non
52:25pas encore une fois de la couleur de peau.
52:27Comment peut-on le prouver ? Parce que si
52:29certains ont peur de la police en raison des contrôles
52:31au faciès dans ces quartiers, les autres
52:33également issus de l'immigration réclament
52:35plus de policiers parce qu'ils ont beaucoup plus
52:37peur des délinquants qui ont un problème
52:39avec la police que des policiers eux-mêmes
52:41et de leurs éventuels contrôles au faciès.
52:43Donc, comment expliquer que certains ne soient
52:45jamais contrôlés et appellent de leur
52:47vœu la présence d'une police qui serait
52:49raciste envers eux ou envers leurs frères ?
52:51C'est un peu absurde et par
52:53ailleurs, dans les rapports,
52:55on note qu'en effet, il y a plus
52:57de personnes issues de l'immigration qui sont
52:59contrôlées, mais on note également qu'il y a
53:01plus de jeunes que de personnes âgées
53:03et qu'il y a plus d'hommes que de femmes.
53:05Donc, est-ce qu'il y a également une police qui est sexiste
53:07contre les hommes ou une police
53:09qui participe d'un complot
53:11des vieillards contre les jeunes en France ?
53:13Peut-être que simplement, le contrôle
53:15d'identité vise
53:17une population qui est
53:19susceptible de
53:21délinquance et que
53:23à un endroit donné, c'est
53:25beaucoup plus la capuche sur la tête, vous voyez,
53:27que la couleur de peau. En costard,
53:29aux invalides, vous pouvez être noir, arabe,
53:31blanc, jaune, vous n'aurez pas trop de
53:33problèmes de contrôle d'identité
53:35a priori et c'est évidemment la question
53:37que l'on retrouve en garde à vue, voire même en
53:39prison. Il faut d'autres étapes que simplement
53:41la question de la police et on
53:43voit que l'immigration, on en parle assez régulièrement,
53:45est surreprésentée. On pourrait débattre
53:47à l'infini des causes de cette surreprésentation,
53:49ça n'enlève rien
53:51au fait que ce n'est pas par racisme
53:53initialement que ces contrôles sont
53:55effectués. Posons-nous les bonnes
53:57questions. Merci ma chère Charlotte.
53:59Un suspect
54:01déjà connu pour des faits
54:03d'incendie volontaire a été interpellé
54:05en garde à vue au lendemain de l'incendie
54:07de l'église de Saint-Omer
54:09dans le Pas-de-Calais qui a complètement été
54:11détruite. Cet homme de 39 ans
54:13sortait d'une longue incarcération
54:15pour vol et dégradation
54:17volontaire. Gendarme
54:19Andela a déclaré sur X
54:21colère et après la destruction
54:23partielle de l'église de l'immaculée
54:25conception de Saint-Omer dans un incendie
54:27criminel semble-t-il
54:29par un récidiviste que la réponse
54:31judiciaire n'a visiblement pas
54:33dissuadé. L'État doit
54:35protéger notre patrimoine
54:37religieux. Inestimable
54:39des effets du temps a
54:41déclaré Jordan Bardella. Alors maintenant
54:43Mathieu Bancoté, je me tourne vers vous. Le mauvais
54:45sort des églises de France
54:47qui s'embrase de plus en plus
54:49souvent pose largement la question du patrimoine
54:51français. Rachida Dati
54:53en a parlé hier. L'État est-il capable
54:55de gérer le patrimoine spirituel et
54:57matériel de la France ? La question
54:59surgit à nouveau aujourd'hui. Mais à partir
55:01d'un autre angle, le Figaro
55:03rapporte ainsi un rapport
55:05de la Cour des Comptes qui dénonce la
55:07mauvaise gestion des églises françaises
55:09à Rome. Vous voulez faire le lien entre les deux ?
55:11Parce que le lien doit être fait.
55:13On est dans les deux pôles, en fait, aux deux
55:15extrémités, si on veut, de la question
55:17du rapport au patrimoine. Alors
55:19j'y reviens, de plus en plus
55:21d'églises s'embrasent, de plus en
55:23plus d'églises brûlent. À tout le moins, il y a de plus
55:25en plus, soit disant passant, de vandalisme
55:27anti-chrétien. Nous le savons.
55:29Et, d'ailleurs, je
55:31note, soit disant passant, que ça suscite
55:33plus souvent qu'autrement une forme
55:35d'indifférence générale.
55:37L'émotion suscitée
55:39par l'incendie d'une église n'est
55:41d'aucune commune mesure avec l'émotion
55:43suscitée par d'autres lieux religieux
55:45qui ne sont pas sous le signe chrétien.
55:47Ayons ça à l'esprit.
55:49Donc, indifférence devant cette destruction
55:51du patrimoine. C'est pas toujours Notre-Dame
55:53qui brûle. Ça peut être quelquefois l'église d'un village.
55:55C'est pas toujours...
55:57Même qu'elle ne brûle pas. Une église qui tombe
55:59en ruine comme ça. Mais c'est une part
56:01de l'âme du pays qui est à cet endroit
56:03incarné. De l'autre côté,
56:05à Rome, là, on parle d'églises magnifiques.
56:07On parle de lieux qui sont
56:09du patrimoine, on pourrait dire de l'humanité
56:11dans son ensemble. Et là, on le traite
56:13avec négligence. C'est ce qu'on prend du
56:15rapport de la Cour des comptes qui dit
56:17qu'on ne sait même pas exactement tout ce qu'on a. On n'est pas capable
56:19de faire le décompte des biens, soit
56:21dans ces églises, soit dans ces lieux.
56:23Ce qui fait que, quelquefois, d'ailleurs, on a l'impression qu'une partie du
56:25patrimoine est vendue sans qu'on
56:27n'aperçoive, c'est quand même particulier.
56:29Donc, aux deux chaînes, aux deux bouts de la chaîne
56:31du patrimoine, une forme de
56:33négligence. Qu'est-ce qu'on peut trouver derrière ça?
56:35Alors, je me permettrai de citer quelqu'un,
56:37on n'a pas le droit de citer, mais qui a écrit
56:39une fois un livre qui avait, au début du 20e siècle,
56:41Maurice Barès avait écrit
56:43La grande pitié des églises de France.
56:45Et à travers cela, il posait déjà
56:47au début du 20e siècle la question
56:49du rapport de la France à son patrimoine religieux,
56:51à son patrimoine culturel, à son patrimoine
56:53spirituel. Et il se demandait est-ce que la
56:55France serait encore elle-même si elle
56:57sacrifiait finalement ce qui est la trace de sa
56:59continuité plus à plus profonde
57:01dans son histoire? Et cette question est
57:03revenue en boucle au 20e siècle,
57:05et elle nous frappe au 21e aujourd'hui,
57:07si la France sacrifie ainsi son patrimoine,
57:09pourquoi, enfin, non seulement si elle le fait,
57:11que sera-t-elle demain, et pourquoi
57:13est-elle aussi indifférente à son
57:15propre patrimoine? Qu'est-ce que ça cache,
57:17cette indifférence, ou même, quelquefois,
57:19ce mépris?
57:20La question du patrimoine était, pour ton
57:22coeur, des dernières législatives,
57:24le RN, notamment, s'est fait
57:26reprocher par la gauche de vouloir
57:28consacrer une trop grande part
57:30du budget de la culture au patrimoine.
57:32Quant à Éric Zemmour, il a déjà
57:34plaidé pour le remplacement du ministère de la Culture
57:36par le ministère du Patrimoine.
57:38Oui, mais pourquoi on s'était critiqué?
57:40Parce que pour une partie de la gauche, effectivement,
57:42le patrimoine, c'est la part morte de la culture,
57:44c'est la part usée de la culture,
57:46c'est la part vieillie de la culture.
57:48Certes, c'est un décor,
57:50mais fondamentalement, on s'en fout, la culture
57:52qui intéresse une bonne partie de la gauche, c'est la culture
57:54dite vivante, celle qu'il faut créer
57:56à partir des temps présents, donc la fascination
57:58souvent pour les élucubrations de l'art
58:00contemporain. On préfère une performance
58:02artistique étrange
58:04des temps présents plutôt que sauver
58:06une belle église, parce qu'on a l'impression d'être davantage
58:08dans l'esprit du temps. Et je crois que
58:10c'est lié à une certaine philosophie dans le rapport
58:12à l'État, dans le rapport à
58:14la fonction de l'État. L'État, dans les
58:16temps présents, a moins de soucis de conserver
58:18les traces de l'histoire,
58:20d'assurer la continuité historique
58:22d'un peuple, donc d'assurer la continuité, dans ce cas-là,
58:24du patrimoine français, que de créer
58:26une esthétique nouvelle qui cadre
58:28avec son idéologie dominante. Et ça
58:30s'applique à bien d'autres choses que le patrimoine,
58:32si je peux me permettre. L'État, plutôt que de soutenir
58:34la famille, préfère redéfinir
58:36la famille et en inventer une toute nouvelle
58:38qui cadrera avec l'idéologie
58:40contemporaine. L'État, plutôt que
58:42de défendre le peuple historique français, préfère
58:44en inventer un tout nouveau,
58:46sous le signe de la diversité, ou alors
58:48déplacer jusqu'à la référence à la
58:50France historique par la République.
58:52L'État considère, sur le plan économique, que votre
58:54argent que vous avez gagné, c'est pas vraiment l'argent que vous avez gagné.
58:56C'est le sien. Il vous laisse une petite part, ensuite, pour
58:58vous amuser, après avoir satisfait ses besoins.
59:00Votre liberté d'expression, ce n'est pas
59:02la vôtre. Il vous dit ce que vous avez le droit de dire ou non.
59:04Pour le reste, taisez-vous.
59:06En bien des domaines, il peut même décider, soit dit en passant,
59:08il a décidé qu'est-ce qu'un homme, qu'est-ce qu'une
59:10femme, le réel, la nature, il le balaie.
59:12Donc, ce qui est assez intéressant, c'est que l'État,
59:18c'est quelque chose dont on pourrait se débarrasser pour
59:20embrasser pleinement l'avenir, c'est-à-dire le vide.
59:24Place aux cochons.
59:26Grâce à notre plaquette d'apéro,
59:28notre planche apéro. Tout de suite, Pascal Praud,
59:30pendant qu'on déguste.