Face à l'Info (Émission du 03/10/2024)

  • il y a 12 heures
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcription
00:0019h, c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir, nous avons Jean-Sébastien Ferjot, vous mettez jamais le cravate ?
00:06Pour les enterrements, Christine.
00:08On se verra bien dedans.
00:10Non, non, ok d'accord, même Geoffroy Lejeune il met une cravate quand il vient ici.
00:15Bon, on vous aime comme ça, ça va, c'est pas encore l'enterrement de Face à l'Info, c'est Simon qui l'a.
00:2019h, c'est l'heure, c'est bon.
00:22Moi j'en mets tous les soirs, Christine.
00:24Ça va.
00:25Et avant la thème, il a remarqué qu'elle était adaptée aux couleurs de votre veste.
00:29Oui c'est vrai, on s'appelle pour se coordonner.
00:31Bordons-nous sur l'info, Simon.
00:33Bonsoir Christine et bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:35Israël dit avoir frappé le QG du renseignement d'U.S. Bola au Liban aujourd'hui.
00:39Le gouvernement libanais affirme que plus de 40 secouristes et pompiers ont été tués ces 3 derniers jours lors de frappes israéliennes.
00:46Et puis de son côté, l'armée libanaise annonce pour la première fois depuis un an avoir riposté à des tirs israéliens dans le sud du pays.
00:52Après l'Espagne et la Grèce, la France évacue du Liban ses ressortissants les plus vulnérables à bord de vols commerciaux.
00:58Ces vols ont été organisés par la compagnie libanaise Middle East Airlines à la demande du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud.
01:05Enfin, ce triste constat, plus de 3600 actes racistes et antisémites ont été recensés à l'école sur l'année scolaire 2023-2024.
01:13Un chiffre qui a été multiplié par 3 en un an, selon le ministère de l'Education nationale.
01:19Merci mon cher Simon.
01:21Et au sommaire ce soir, la politique de gauche vers la dictature de la bien-pensance.
01:28Pourquoi la mairie de Paris transforme-t-elle la ville en laboratoire politique ?
01:33Vitesse maximale à 50 km sur le périphérique parisien.
01:374 stations services contraintes de cesser leur vente de gazole.
01:41Pendant ce temps, Anne Hidalgo accusée de frais de bouche important est entendue aujourd'hui.
01:46Mais quelle est la vision de la gauche des grandes villes ?
01:50Jamais vous n'aurez eu cette analyse qui suivra ce soir avec l'édito de Mathieu Bocoté.
01:560,3%, c'est le pourcentage de foyers français qui seront concernés par la hausse des impôts,
02:03a annoncé aujourd'hui Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget.
02:06Ses contributions ciblées seront, je cite, « exceptionnelles et temporaires ».
02:10Mais l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, juge le projet « inacceptable ».
02:15Pas froid aux yeux, lui-même avait pourtant été ministre des Comptes publics.
02:19Nous nous interrogeons ce soir sur les conséquences concrètes de cette mesure.
02:23Pourquoi s'attaquer encore aux Français ? Pourquoi s'attaquer encore aux retraités ?
02:27Pourquoi taxer ceux qui font tourner la France ?
02:30L'analyse de Jean-Sébastien Ferjou.
02:33Une première depuis 33 ans, la France accueille demain et samedi le 19e sommet de la francophonie.
02:41Festivité à Villers-Cotterêts, un choix symbolique,
02:45puisque c'est dans cette commune, en 1539, que le roi François 1er avait ordonné l'usage du français dans les textes officiels.
02:52Le français, défi instauré par le roi pour ordonner à notre nation une assise,
02:58non seulement réglementaire mais compréhensible par tous,
03:01mais aussi l'ambition de posséder une langue qui permet les plus subtils raisonnements.
03:06Mais derrière la francophonie, c'est l'Afrique, l'ancien empire colonial.
03:11Et si célébrer la francophonie n'était hélas qu'une façade, le regard de Marc Menon.
03:18Bruno Retailleau est en Italie à l'occasion du G7.
03:22Aujourd'hui et demain, objectif du sommet, immigration et sécurité.
03:27Hier soir, le nouveau ministre de l'Intérieur auditionné à la commission des lois à l'Assemblée nationale
03:33a déclaré n'avoir jamais prôné une immigration zéro,
03:36même s'il a réaffirmé que l'immigration, ayant échappé à tout contrôle, n'est pas une chance.
03:42Le ministre de l'Intérieur semble prôner une ferme reprise de la politique migratoire
03:48qu'il a précisé dans le Figaro magazine.
03:50Pourra-t-il s'atteler à toutes ces mesures sans en être empêché de décryptage de Charlotte Dornelas ?
03:57Français de merde, ce sont les propos d'une élue.
04:01Une élue, oui, vous avez bien entendu, une élue française.
04:04Europe Écologie Les Verts d'Argenteuil, Donia La Suède, aurait été interpellée ce 25 septembre
04:11avec son conjoint pour outrage envers des forces de l'ordre.
04:14Résultat, elle aurait été convoquée pour un stage de citoyenneté en novembre prochain.
04:19Dans quel pays un élu peut-il inquiéter des policiers et insulter les citoyens ?
04:26La France, un marchepied qui ne se laisse plus respecter, l'édito de Mathieu Bocquete.
04:32Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
04:51Bonsoir à tous, je vais être un petit peu triste ce soir
04:54parce qu'il y a un sujet dont les mousquetaires ne voulaient pas parler ce soir
04:58et je vais quand même les obliger à en parler.
05:00C'est une histoire dramatique qui s'est passée à Nantes
05:03et l'histoire du viol d'un enfant de 4 ans lourdement handicapé.
05:07On en parlera dans un instant.
05:09Je vais vous montrer quelques secondes du procureur de la République de Nantes
05:13sur ses actes de torture et de barbarie faits rarissime sur un enfant de 4 ans.
05:19On ne peut pas ne pas se taire devant une telle violence.
05:23On en parlera tout à l'heure.
05:25D'abord, Mathieu Bocquete, c'est fait.
05:27Désormais à Paris, la circulation sur le périphérique sera limitée à 50 km par endroit.
05:32De même, 4 stations services du périphérique ne pourront plus vendre de diesel.
05:40Au nom de l'environnement, dit la maire de la capitale,
05:44d'autres y voient une guerre contre les automobilistes, mais on ira très loin ce soir.
05:48C'est pour ça que je dis que c'est un édito assez particulier, très intéressant.
05:51En quoi, première question, cette décision nous permet-elle de comprendre
05:55la vision qu'a la gauche aujourd'hui des grandes villes ?
05:59Oui, des grandes villes et pas que de Paris.
06:01Ce que je décrirai ce soir, c'est vrai un peu partout dans le monde occidental.
06:05Mais point de départ, c'est la réaction légitime de tant d'automobilistes
06:09qui se disent « mais est-ce qu'on pourrait un jour nous ficher la paix ?
06:13Pourquoi est-ce qu'on s'acharne toujours sur nous ?
06:15Est-ce qu'il y a une guerre à la voiture ?
06:18Est-ce qu'il y a une volonté d'éliminer l'automobile et les automobilistes,
06:22symboliquement, de la vie publique ?
06:25Ou est-ce qu'on est simplement devant des mesures techniques qui un jour s'arrêteront ? »
06:29Le point de départ de tout cela, c'est de se dire qu'effectivement,
06:32et vous avez donné les deux exemples, 50 km heure,
06:35on limite l'accès au diesel pour l'essentiel,
06:38donc qu'est-ce qu'on voit à travers ça ?
06:40C'est effectivement une volonté de compliquer à ce point la vie aux automobilistes
06:45qu'ils en viendront peu à peu à renoncer à l'utilisation de leur véhicule.
06:50C'est vrai pour ceux qui sont à l'intérieur de Paris,
06:52mais c'est aussi vrai pour ceux qui voudraient venir à Paris.
06:54Il ne faut pas l'oublier, c'est une dimension qui s'ajoute à cela.
06:58Alors, ce n'est pas qu'un caprice.
07:00On peut avoir l'impression quelquefois que Mme Hidalgo a des caprices,
07:03des caprices tyranniques, diraient certains, ce n'est pas mon cas,
07:05mais des caprices tyranniques, souveraines absolues,
07:07qui par ailleurs aiment compliquer la vie de ces sujets.
07:09Ce n'est pas votre analyse ?
07:11Non, je privilégie toujours l'idéologie sur les caprices personnelles.
07:14Donc, de ce point de vue, je pense qu'effectivement,
07:16elles compliquent la vie des gens, mais en pensant les libérer.
07:19On appelle ça la gauche.
07:21Point de départ, pourquoi cet acharnement contre l'automobile ?
07:24Rappelons-nous l'évolution du symbole qu'est l'automobile dans nos sociétés
07:28depuis les années 50 pour l'essentiel.
07:30L'automobile, des deux côtés de l'Atlantique,
07:32c'est d'abord et avant tout un incroyable symbole de liberté.
07:36C'est la possibilité de se déplacer soi-même, d'aller où on le veut,
07:39comme on le veut, quand on le souhaite, à nos propres conditions,
07:42sans être soumis à quelques contraintes collectives que ce soit.
07:46C'est le symbole d'une liberté véritable.
07:48En Amérique du Nord, c'est le symbole des grandes aventures possibles,
07:51mais en Europe même, c'est le symbole de l'autonomie de la classe moyenne,
07:54c'est l'accession à la liberté de mouvement.
07:56Dans l'histoire du monde, c'est assez récent, c'est le moins qu'on puisse dire.
08:00Donc, se délivrer des circuits déjà établis, des circuits programmés,
08:04c'est la possibilité d'être libre et maître de sa propre vie.
08:07On pourrait dire que ça s'est menu jusqu'aux années 90,
08:11et à partir des années 2000, il y a un discours nouveau qui s'impose sur l'automobile
08:15et qui est alors présenté comme le symbole de l'aliénation du conducteur, de l'automobiliste.
08:20Pourquoi ? On peut dire les grandes raisons des phénomènes de congestion, c'est très vrai.
08:25L'automobile est présenté comme finalement la prison de l'automobiliste.
08:29On le croyait libre, en fait, il est prisonnier de son moyen de transport.
08:33Et plus encore, on commence à politiser la critique de l'automobile.
08:37On va dire, par exemple, aux États-Unis, c'est un lieu favorable au basculement en droite des sociétés.
08:44Comment ça ? Parce que lorsque vous êtes dans votre voiture,
08:47vous écoutez ce qu'on appelle aux États-Unis la talk radio, donc la radio parlée.
08:50Donc, ce n'est pas la radio musicale, c'est la radio plus politique.
08:53Or, elle est plutôt à droite aux États-Unis, la radio parlée.
08:57Donc là, on dit que les gens qui écoutent la radio basculent à droite,
09:00et c'est un problème qu'ils se laissent ainsi influencer dans leur voiture,
09:03en cultivant en plus le ressentiment parce qu'ils subissent la congestion.
09:06Croyez-moi, c'est un argument qui a été développé pendant plusieurs années aux États-Unis, encore aujourd'hui.
09:11Ensuite, évidemment, il y a l'argument plus important, c'est le symbole de l'individualisme mauvais.
09:16Donc, autant l'individualisme était valorisé dans les années 50,
09:19l'homme maître de sa propre vie, la femme maître de sa propre vie.
09:22Aujourd'hui, c'est plutôt vous vous soustrayez aux exigences collectives.
09:26Il y a des plans qui ont été faits pour vous.
09:28Pourquoi vous entêtez-vous à vouloir vivre selon vos propres règles ?
09:31Êtes-vous un peu anarchiste au fond de vous-même ?
09:34S'ajoute à ça, et là c'est très important dans les temps présents,
09:37l'automobiliste est présenté comme le responsable individuel du changement,
09:42du réchauffement climatique, des dérèglements climatiques, comme on dit aujourd'hui.
09:45Donc, chaque fois que vous prenez votre voiture, et qu'elle n'est pas électrique,
09:49parce que si c'est une voiture électrique, c'est un peu différent, on y reviendra.
09:51Chaque fois que vous prenez votre bagnole, sachez que vous vous transformez en personnage éco-sidère, comme on dit.
09:57Donc, vous tuez la planète un peu chaque jour lorsque vous prenez votre voiture.
10:00C'est la culpabilisation de l'automobiliste, votre empreinte carbone, qui est l'autre nom de la vie de chacun.
10:05Votre empreinte carbone ne cesse de s'alourdir.
10:08Dès lors, lorsque vous utilisez votre véhicule, c'est un problème.
10:12Ajoutez à ça, et c'est une chose qui est importante, il y a différents types de véhicules.
10:16Je l'ai dit, il y a le véhicule de la bonne bourgeoisie urbaine, l'automobile électrique.
10:20C'est très bien, on lui souhaite bonne chance.
10:22Mais il y a l'autre, il y a l'autre voiture, la voiture thermique.
10:25C'est comme quand on n'occupe pas l'électricité en hiver.
10:28J'ai cru comprendre.
10:30Donc là, il y a l'autre symbole, la voiture avec laquelle il faut en finir, c'est l'automobile thermique.
10:352035, d'ailleurs, il ne sera plus possible d'en acheter.
10:38Et l'automobile thermique, et plus particulièrement le diesel, qu'est-ce que c'est?
10:41C'est la voiture par excellence des gens « de peu », des gens qui ont moins d'argent,
10:47des gens qui n'ont pas accès justement aux voitures de l'oligarchie et de l'aristocratie,
10:51les voitures qui sont recommandées par la transition écologique.
10:55Dès lors, ces gens sont inquiétants avec leurs voitures.
10:58Rappelez-vous cette formule, je reviendrai dans un instant,
11:00mais de M. Grimaud au moment des Gilets jaunes,
11:02des gens qui fument des clopes et qui roulent en diesel,
11:05vraiment la lit de l'humanité, le bas de gamme de la société française,
11:08qu'est-ce que ces gens viennent faire dans nos villes?
11:11Pourquoi est-ce qu'on les accepterait dans nos villes?
11:14Ils viendraient les souiller en quelque sorte.
11:16Donc il y a cette idée, l'automobile, ça devient le symbole en quelque sorte
11:20de ce dont on doit se délivrer.
11:23Les grandes villes font tout ce qu'elles peuvent, concrètement,
11:26pour compliquer la vie aux automobilistes.
11:28Quel que soit le côté de l'Atlantique, je pourrais vous parler longtemps du mien,
11:31en comment, par exemple, on fait tout pour que le trajet qui pouvait se faire
11:34il y a quelques années en cinq minutes de la point A au point B,
11:37maintenant ça en prend 35 pour vous convaincre de ne pas utiliser votre bagnole.
11:40Il y a quand même du génie chez les ingénieurs urbains.
11:43Mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres de ce qui se passe aujourd'hui,
11:46c'est une volonté de contrôle social.
11:49La gauche connaît ça, mais elle considère que le lieu privilégié
11:52de contrôle social aujourd'hui, c'est moins la nation, on y reviendra,
11:55que la ville qui est devenue le laboratoire privilégié
11:58pour exercer son contrôle social, pour imposer aujourd'hui,
12:01non pas au nom du socialisme, mais de l'écologisme,
12:04un contrôle tatillon des existences.
12:07Je vais vous donner quelques exemples aussi qui sont liés à ça.
12:10Par exemple, exemple montréalais, mais pas seulement, ça existe aussi en Europe,
12:13l'existence d'une police des poubelles.
12:16Une police des poubelles, qu'est-ce que c'est?
12:20Vous avez tel sac de poubelle, est-ce qu'il y a, par exemple,
12:23du non-recyclable dans le recyclable?
12:26Il y a du non-recyclable dans le recyclable, et là, on trouve dans le sac
12:29la petite affiche, par exemple, une affiche Amazon,
12:32qui dit, voilà, quelle est votre adresse?
12:35Nous savons à qui envoyer la contravention.
12:38Il y a des fouilleurs de poubelles payés par l'État
12:41pour savoir exactement comment vous triez vos déchets.
12:44Si vous ne voyez pas là-dedans une intrusion exceptionnelle dans la vie privée,
12:47il y a des fouilleurs de poubelles étatiques.
12:50Mais c'est pour la planète.
12:53Il y a beaucoup de choses qui se font pour la planète aujourd'hui.
12:56Alors, comprenons cela. Même chose, et là, Paris, tout récent,
12:59la guerre de plus en plus contre l'habitation privée.
13:02La hausse de la taxe foncière, dont on parle régulièrement,
13:05ne croyez pas que tout ça n'est pas sans conséquences réelles sur le droit d'accès à la propriété.
13:08La légitimation du squat, la normalisation du squat.
13:11Il faut comprendre ce que ça veut dire.
13:14La volonté partout présente des deux côtés de l'Atlantique
13:17d'assurer ce qu'on appelle la densification urbaine.
13:20La densification urbaine, qu'est-ce que ça veut dire?
13:23C'est de moins en moins d'espace pour vous.
13:26Parce qu'on considère justement que si vous avez accès à votre propriété,
13:29le vieux rêve des classes moyennes,
13:32l'accès à la propriété, c'est l'autre nom du comportement éco-sidère.
13:35Un peu plus loin là-dessus,
13:38quand je dis la guerre au logement,
13:41si votre appartement est trop grand, un jour peut-être faudrait-il vous taxer
13:44en particulier pour pénaliser les appartements trop grands.
13:47Qu'est-ce qu'on voit à travers tout ça? C'est la gauche
13:50qui a redéployé au niveau municipal, au niveau local,
13:53ses ambitions collectivistes de régulation,
13:56de contrôle social. Tout comme l'extrême-centre privilégie
13:59les tecto-structures mondialisées, tout comme ce qu'on appelle les populistes
14:02ou les conservateurs privilégient la nation, la gauche radicale
14:05est dans un réflexe féodal, se dit on va construire de nouvelles
14:08unités politiques conformes au progressisme et au contrôle social
14:11auquel on rêve de plus en plus, ou à tout le moins de nouveau.
14:14Mais l'histoire ne s'arrête pas là.
14:17Pour reprendre notre petite phrase d'hier.
14:20Maintenant, on va commencer à en parler.
14:23Ce que vous allez nous dire maintenant, c'est capital à observer et à analyser.
14:26Vous avez parlé d'une logique féodale, qu'est-ce que vous entendez par là
14:29et allons encore plus loin.
14:32Les municipalités, les villes, veulent se séparer plus largement du pays
14:35qui est vu comme étant trop conservatrice.
14:38On dit que les nations c'est dangereux, c'est conservateur,
14:41c'est l'homogénéité culturelle, c'est les vieux fonds de la France moisie
14:44comme aurait dit Philippe Solers.
14:47Donc la ville c'est autre chose, c'est le lieu de la réinvention de la société.
14:50Donc c'est le séparatisme des riches en quelque sorte.
14:53C'est le séparatisme des riches et du petit personnel qu'ils font venir
14:56d'à travers le monde pour servir leur bien dans les...
14:59Nous y voilà.
15:03Est-ce qu'on veut véritablement avoir ces Français qui fument des clopes
15:06en diesel qui entrent dans nos villes et qui viennent nous pourrir la vie?
15:09Non.
15:12Ce qu'on veut, ce qu'on préfère, c'est les touristes internationaux
15:15qui ne sont que de passage, qui dépensent beaucoup et qui repartent.
15:18Mais les Français de base sont-ils encore les bienvenus dans leur métropole?
15:21On les préfère dans la France périphérique où on ne les croise pas.
15:24Séquence gilets jaunes, je me permets d'en témoigner un instant
15:27parce que ça m'avait marqué, j'étais à Paris à ce moment-là
15:30et j'ai plusieurs journalistes qui me disent de manière un peu étonnée et agacée
15:33« Non, mais vous voyez la trongue des gens qui se promènent aujourd'hui,
15:36ils ont des drôles de tête. On n'avait pas vu des têtes comme ça à Paris
15:39depuis très longtemps, ils auraient peut-être la décence de se tenir un peu loin de nous. »
15:42Ça m'avait marqué ce mépris de classe comme on voyait surgir le peuple
15:45avec une sale gueule qui n'était pas la gueule attendue
15:48des magazines de papier glacé dans lesquels on espère prendre la pause.
15:51C'est aussi aujourd'hui, une sociologie des très riches
15:54ou à tout le moins des gens très fortunés
15:58et du petit personnel venu d'ailleurs pour les servir.
16:01C'est aussi, soit dit en passant, la ville devient le laboratoire
16:04d'un changement de conception de l'identité.
16:07À partir des années 80, aux États-Unis, on a parlé des villes sanctuaires.
16:10Les villes sanctuaires, qu'est-ce que c'est ?
16:13C'est cette idée que vous avez des politiques d'immigration,
16:16des politiques, aujourd'hui on en parle de plus en plus,
16:19et qu'est-ce qu'on fait avec les OQTF, qu'est-ce qu'on fait avec les gens
16:22qui n'ont pas le droit d'être ici ? Faites la liste.
16:25Désolé, nous sommes des lieux de cosmopolitisme
16:28et on ne veut pas appliquer vos politiques d'immigration en nos villes.
16:31Ville sanctuaire.
16:34Ville sanctuaire, d'autant plus que la ville est le laboratoire
16:37d'un multiculturalisme réussi dans leur esprit.
16:40Prenez à l'échelle de la nation. La démographie est encore favorable
16:43au peuple historique français. Si vous regardez les villes aujourd'hui,
16:46il y a un basculement démographique qui fait que la culture de référence
16:49n'est plus nécessairement la culture française.
16:52Mais ça, pour la gauche, c'est formidable, parce que ça permet dès lors
16:55de programmer un multiculturalisme assez agressif au niveau municipal.
17:00Ça fait en sorte qu'on comprend dès lors la politique internationale
17:03de ces villes, souvent des villes, sur le financement
17:06de SOS Méditerranée, sur le financement des différentes associations
17:09de migrants, sur le mode, la ville devient ouverte
17:12à cet espèce de changement de société dont elle devient le laboratoire.
17:16Ça peut aller plus loin. Je donne un exemple.
17:19Au début des années 2000, on a beaucoup parlé du programme
17:22des cités interculturelles du Conseil de l'Europe.
17:25Barcelone, Montréal, un peu partout, parce qu'on s'en inspire
17:28de notre côté de l'Atlantique. Et on avait lancé les agents antirumeurs.
17:31Hein? Qu'est-ce qu'un agent antirumeur?
17:34Mais il y avait cette idée qui était portée par ce conseil qui disait
17:37« Vous savez, aujourd'hui, il y a un sentiment réservé à l'endroit
17:40de l'immigration dans nos sociétés. Donc on va éduquer des gens
17:43à se promener dans les villes, à surgir dans les conversations
17:46des uns et des autres. Vous n'auriez pas peut-être des préjugés
17:49sur les immigrés, vous? Eh bien, nous allons corriger vos préjugés.
17:52On a un État qui, non seulement a des agents qui surveillent
17:55les poubelles, mais aussi veut surveiller vos conversations
17:58pour vous assurer que vous n'ayez pas de préjugés.
18:01– Vous me permettez une parenthèse ? – Bien sûr.
18:04– Il y a des policiers municipaux à Paris qui demandent de ne pas filmer
18:07justement les immigrés qui sont sous les ponts pour ne pas donner
18:10de mauvaises images de la capitale. – Bien sûr.
18:12Non mais c'est quand même le principe Potemkin.
18:14Nous allons offrir une image G.I.O. de la ville à temps plein,
18:17sauf que la ville n'est pas à temps plein sous G.I.O.
18:19Et n'oublions pas, soit dit en passant, que pour le moment vécu des G.I.O.,
18:24c'était idéal, c'est formidable, tout était bien.
18:27Il fallait quand même avoir un dispositif répressif exceptionnel
18:30pour vivre tranquillement le temps que la visite vienne de l'étranger.
18:33Ensuite, lorsqu'elle repart, on peut vivre autrement.
18:36Donc tout ça, pour ajouter à ça, dans les grandes villes françaises,
18:39lorsque les écolos prennent le pouvoir, la guerre déclarait souvent
18:42plutôt des symboles traditionnels, culturels, la guerre contre Noël,
18:45souvent menée dans plusieurs villes.
18:47La ville, ce n'est plus simplement une municipalité,
18:49c'est le laboratoire où la gauche dit « cette fois, nous pouvons gagner ».
18:53– Dernière question, ce phénomène, disiez-vous, n'est pas réservé aux grandes villes.
18:56Pourquoi ? Vous avez d'autres exemples de villes comme ça, de grandes villes ?
18:59– Londres, par exemple, je ne parle même pas du côté londonistan.
19:02Londres, après le Brexit, qu'est-ce qu'on dit à Londres ?
19:05On dit « c'est quand même pas vrai que tous ces Britanniques
19:07qui ont osé voter pour la sortie de l'Union européenne,
19:09ces espèces de crétins, édentés, malodorants même à l'écran,
19:12c'est quand même pas vrai que ces gens vont se donner le droit
19:14de nous priver notre destin européen ».
19:16Donc, il y avait un peu cette idée, est-ce que Londres ne pourrait pas
19:18s'affranchir du Brexit ?
19:20L'histoire des villes démocrates aux États-Unis,
19:22il faut comprendre ce que sont devenues les grandes villes
19:24dirigées par les démocrates aux États-Unis.
19:26San Francisco, Détroit, Portland, ce que redevient New York
19:30après la parenthèse Giuliani, ce que redeviennent plusieurs villes,
19:33eh bien, on pourrait dire qu'on les prenait pour des villes monde,
19:36c'est de plus en plus des villes tiers-monde.
19:38Et on en paie le prix.
19:40Puis j'ajoute, et ça c'est un dernier point,
19:42dans nos villes, la déshérence contemporaine,
19:44la misère contemporaine qui s'exprime de plus en plus,
19:46et dont on se fait une étrange fierté,
19:48ce qui fait que l'homme contemporain des grandes villes
19:50aujourd'hui, ce n'est pas les citoyens, trop souvent,
19:52c'est le zombie.
19:57Merci beaucoup, mon cher Mathieu.
19:59Dans un instant, vous allez nous parler de ces Français de merde.
20:01Pardon, ce n'est pas moi qui le dis.
20:03C'est une députée, Europe Écologie Les Verts,
20:05on va essayer d'analyser un peu tout ça.
20:07Je n'oserais même pas.
20:09Laurent Saint-Martin, Jean-Sébastien Ferrer,
20:11j'aurais bien que vous vous appelez Jean,
20:13ça vous irait bien, Jean tout court.
20:15Laurent Saint-Martin.
20:19Non mais ce n'est pas ça, je dis Mathieu,
20:21Mac, Chris,
20:23Jean,
20:25non mais voilà, c'est ça.
20:31Je mariais très bien à Jean.
20:33Vous êtes d'accord ?
20:35Jean, Laurent Saint-Martin,
20:37ministre du budget,
20:39a pour sa part de préciser aujourd'hui
20:41la contribution exceptionnelle
20:43au redressement des finances publiques
20:45qui sera demandée par le gouvernement
20:47aux Français les plus fortunés
20:49dans le cadre du budget
20:512025 et qui concernera
20:530,3 %
20:55des ménages, soit 65 000
20:57foyers fiscaux.
20:59Que vous inspirent ces précisions ?
21:01Et ensuite, on ira plus loin.
21:03Oui, on ne les a pas encore toutes justement
21:05les précisions, puisque le plan a été
21:07transmis au conseil des finances publiques,
21:09mais il ne sera rendu public que le 10 octobre.
21:11Ce qu'on sait aujourd'hui, c'est ce que vous
21:13disiez, c'est un effort
21:15concentré sur les ménages les plus fortunés,
21:17donc sur les 0,3 % des ménages les plus
21:19fortunés et sur le plan global,
21:2120 milliards de hausse d'impôts, 40 milliards
21:23de baisse des dépenses. Mais quand on
21:25parle des plus fortunés, c'est qui ?
21:27C'est qui les plus fortunés ? Il y a l'INSEE
21:29qui dit de manière générale,
21:31probablement selon la définition de l'INSEE,
21:33parce que la définition de l'INSEE, ce sont les 10 %
21:35des Français les plus riches, mais ce qui n'a pas
21:37forcément beaucoup de sens, parce que 10 %, si on
21:39devenait tous très pauvres demain ou tous très riches,
21:41à Monaco aussi, il y a un 10 % des plus riches,
21:43ce n'est pas forcément très éclairant.
21:45Une autre définition qui est retenue
21:47par l'Observatoire des inégalités,
21:49et là, qui constatait qu'en 2021,
21:51il y avait 7,4 %
21:53de Français qui étaient riches, selon cette
21:55définition, c'est de dire ceux qui gagnent au moins
21:57le double du revenu médian. Le revenu
21:59médian, c'est quoi ? Le revenu médian, ce n'est pas
22:01la moyenne. Le revenu médian, c'est qu'il y a autant de gens
22:03qui gagnent moins que de gens qui gagnent
22:05plus. Donc,
22:07ce revenu médian, en France, il est
22:09à 1930 euros. Donc, vous êtes
22:11riche, finalement, si vous gagnez par individu,
22:133 860 euros,
22:155 490 si vous êtes
22:17un couple et une famille avec deux adolescents,
22:19c'est 9 650 euros.
22:21Donc, je ne sais pas si Marc aura trouvé la réponse
22:23pour savoir s'il est riche.
22:25Pour vous le dire
22:27par an, pour être dans les
22:2910 % des Français les plus riches, il faut gagner
22:3150... Mais là, on ne parle que de revenus, pas de patrimoine
22:33parce que vous ne pouvez pas gagner beaucoup d'argent
22:35et avoir, évidemment, un patrimoine.
22:37Mais là, ils taxent, a priori,
22:39quand même les revenus.
22:41Pour être dans les 10 %
22:43les plus riches, il faut gagner un peu plus de
22:4550 000 euros par an. Pour être dans le
22:471 %, c'est 115 000
22:49euros par an. Pour être dans le
22:510,1 %, parce qu'il y a une extrême
22:53inégalité... C'est pour ça que je vous disais, les 10 % des plus
22:55riches, ça ne veut pas dire grand-chose. La plus grande
22:57inégalité, elle est finalement parmi
22:59ces riches. Pour être dans le 0,1 %, il faut
23:01gagner plus de 310 000 euros
23:03par an. Alors, quelle est la définition que le gouvernement, lui,
23:05a retenue ? C'est-à-dire qu'il y avait 65...
23:0765 000 ménages
23:09concernés. Donc, les 65 000 ménages concernés
23:11sont ceux qui gagnent plus de 250 000
23:13euros bruts pour une
23:15personne, 500 000 euros
23:17quand vous êtes deux. Mais moi, j'ai fait un petit calcul
23:19parce qu'ils nous disent que...
23:21Bah oui, pour qu'ils sachent à combien
23:23s'attendre. C'est que
23:25le gouvernement nous dit qu'il espère 2 à 3 milliards
23:27de... Que ça rapporte 2 à 3 milliards.
23:29Donc, vous divisez par 65 000 personnes,
23:31c'est-à-dire que la facture, elle sera
23:33à minima de 40 000 euros
23:35pour les ménages... Enfin, ou les
23:37individus concernés. Moi, j'aurais tendance
23:39à dire que comme les individus sont moins bien
23:41organisés politiquement que les entreprises, très
23:43vraisemblablement, on ira chercher un peu plus
23:45sur les ménages... Enfin, sur ces ménages-là
23:47que sur les entreprises. Et donc, on pourrait
23:49imaginer si c'était un tiers, deux tiers,
23:51par exemple, un tiers sur les ménages, deux tiers sur les entreprises,
23:53que la note, elle monte à 60
23:55ou 70 000, voire 80 000
23:57euros. Donc, après,
23:59quel effet est-ce que ça a sur
24:01les fameux riches, justement ? Qu'est-ce qu'on en sait
24:03de ceux qui partent ou de ceux qui ne partent pas ?
24:05On va marquer une pause, justement, pour savoir
24:07quel effet... Non, mais c'est vrai, il faut savoir un peu quel effet ça
24:09a sur les riches. Parce que moi, j'ai beaucoup entendu
24:11des gens qui ne sont pas forcément riches. Des gens comme Marc Menon,
24:13par exemple, qui sont un petit juste au bon niveau
24:15et qui disent, je vais quitter la France, ou...
24:17Ah non, je quitte pas la France ! Mais non !
24:19Ou bien les effets sur les entreprises,
24:21etc., les conséquences. Et puis,
24:23petite réflexion quand même sur Gérald Darmanin,
24:25qui a été, n'oubliez pas, ministre des Comptes publics.
24:27On marque une pause. On revient dans un instant
24:29avec ces Français de merde. C'est pas moi qui le dis.
24:31Et on revient avec Jean, dans un instant.
24:33À tout de suite.
24:37On revient dans Face à l'Info.
24:39Je dois vous parler d'un petit son
24:41du procureur de Nantes, à propos
24:43de cette enfant de
24:454 ans, violée,
24:47alors qu'elle était lourdement handicapée
24:49par un ancien candidat. Elle est fiste.
24:51On en parle dans un instant, même si
24:53le sujet est terriblement lourd.
24:55Une information aussi, avant de revenir
24:57vers vous, c'est à propos de Sarah Knafo.
24:59On en avait parlé ici, des 800 000 euros
25:01d'aide à l'Algérie. Vous vous rappelez
25:03qu'elle en avait parlé.
25:05Elle avait parlé de ses 800 000 euros d'aide à l'Algérie.
25:07Et le parquet a classé
25:09la plainte sans suite.
25:11Voilà. Voilà.
25:13Déposée deux jours par l'État algérien, à propos de
25:15Sarah Knafo, au motif qu'il s'agit
25:17davantage d'une information insuffisamment
25:19vérifiée et plutôt imprécise que
25:21délibérément mensongère.
25:23C'est pour que l'information soit complète
25:25sur les sujets que nous évoquons autour de cette table.
25:27Parlons
25:29chiffres, mon cher Jean.
25:31Puisque ce soir,
25:33on a appris effectivement un peu plus
25:35sur ces
25:37hausses d'impôts. Est-ce que
25:39toutes ces décisions
25:41à l'heure qu'il est,
25:43ou qu'on connaît à l'heure qu'il est, peuvent inciter
25:45certains Français à quitter la France,
25:47à partir ?
25:49C'est la grande question. Justement, on se souvient
25:51que Gérald Darmanin, notamment, avait utilisé
25:53cet argument-là en disant que nous avons fait
25:55la fortune des Suisses ou des Belges ou des Luxembourgeois
25:57en taxant trop les riches.
25:59Maintenant, quand on regarde vraiment les chiffres, il y a déjà eu
26:01un chèque fiscal dans les années récentes. C'était pendant
26:03les années François Hollande qui avait augmenté
26:05la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, notamment.
26:07En gros, le nombre de foyers
26:09qui partaient en 2016, me semble-t-il,
26:11c'était 4 662.
26:13Ça vous donne un ordre de grandeur par rapport au nombre,
26:15malgré tout, de Français qu'il y a
26:17au total. Même si,
26:19évidemment, quand ils partent avec beaucoup d'argent, ça a un impact.
26:21Curieusement, il y a très peu de chiffres
26:23qui sont disponibles. Et moi, j'ai eu beau
26:25chercher, appeler différentes personnes, il n'y a pas l'air
26:27d'avoir beaucoup de chiffres qui existent sur des années
26:29plus récentes. Est-ce que les gens sont moins partis
26:31grâce à Emmanuel Macron ou pas ?
26:33C'est assez difficile à savoir.
26:35Je crois quand même que ceux qui
26:37devaient partir sont déjà partis. Ce n'est pas si simple
26:39de partir, ça dépend de la structure de votre patrimoine
26:41et de la structure
26:43de vos revenus. Il y a des choses que vous ne pouvez pas déménager
26:45avec vous. Il y a d'autres pays
26:47aussi autour, la Belgique notamment, qui a changé
26:49elle-même sa fiscalité. Donc, c'est un peu moins intéressant
26:51d'y aller, à part les victoires de succession,
26:53que ça l'était
26:55dans le passé.
26:57Après,
26:59on a vu, quant à la perspective
27:01d'une victoire du NFP ou d'une accession
27:03au pouvoir du NFP, c'est précisé
27:05au mois de juillet dernier, certains avocats
27:07ont dit qu'il y avait eu plus de 30% de demandes
27:09de gens sur comment pouvoir
27:11déménager mon patrimoine
27:13à l'étranger. Mais, de toute façon,
27:15même en supposant qu'il y a assez peu de gens
27:17qui partent, ce n'est pas tellement la question.
27:19La question, c'est qui sont les riches. Bien souvent, il y a des
27:21héritiers qui ne font rien d'autre que d'hériter,
27:23mais si vous regardez ceux qui gagnent beaucoup
27:25d'argent grâce à leur travail,
27:27ce sont les plus dynamiques. Dans une époque de croissance
27:29faible, et nous sommes depuis plusieurs
27:31années dans une époque de croissance faible, ceux qui gagnent
27:33de l'argent, bien souvent, ce sont les moteurs de la croissance.
27:35Parce que vous pouvez, sans les faire partir,
27:37les décourager, tout simplement
27:39parce qu'à un moment, vous considérez
27:41que ça n'a pas beaucoup de sens de travailler plus
27:43si vous allez consacrer 75%
27:45de l'argent gagné en plus
27:47à les donner
27:49aux impôts.
27:51Donc, on ne sait pas
27:53exactement la théorie économique. Là aussi,
27:55il y a la courbe de l'affaire, cette fameuse courbe
27:57de l'affaire qui dit qu'au-delà d'un certain seuil,
27:59ça fait baisser
28:01le produit des impôts. Aucun économiste ne la
28:03prend vraiment au sérieux. C'est un conseiller de Ronald Reagan
28:05qui l'avait dessiné sur une serviette, sur un coin de table
28:07dans un restaurant dans les années 70.
28:09Mais il y a quand même de la littérature économique
28:11qui montre qu'il y a des effets, des incitatifs
28:13sur
28:15les riches.
28:17Après, il y a la question des niches fiscales. Parce que
28:19celle-là, elle n'a pas été éclairée jusqu'à présent.
28:21Parce qu'au-delà de la question des riches, il va falloir
28:23aller chercher les autres
28:25hausses d'impôts dont nous parlait
28:27le gouvernement.
28:29Les niches fiscales, c'est beaucoup de choses. Ça peut être tout aussi bien
28:31réduit de TVA que les aides à la personne.
28:33Les aides à la personne, ça a déjà été
28:35essayé dans le passé. Le plafond, à l'heure actuelle,
28:37il est de 12 000 euros par an. On avait
28:39essayé de le repasser à 6 000 euros par an.
28:41Ça avait fait s'effondrer
28:43le nombre d'emplois, puisque
28:45ils étaient pour beaucoup au black.
28:47Après, les entreprises, parce que les riches
28:49c'est aussi les entreprises. Je vous le disais tout à l'heure, moi je pense que ça
28:51sera in fine plus facile d'aller chercher de l'argent
28:53malheureusement sur les ménages que sur les entreprises.
28:55Parce que les grandes entreprises, là les seuils retenus
28:57par le gouvernement, c'est plus d'un milliard
28:59de chiffre d'affaires. Bien souvent, elles gagnent leur argent
29:01à l'étranger. Et quand vous regardez l'état de l'économie
29:03française aujourd'hui, moi je vous rappelle que depuis
29:05avril 2022, nous sommes en
29:07récession manufacturière et que
29:09le seul secteur qui gagne à peu près de l'argent
29:11c'est celui qui exporte. Bon courage
29:13pour aller chercher de l'argent sur des entreprises qui gagnent de l'argent
29:15à l'étranger, parce que mécaniquement
29:17ils peuvent s'organiser d'un point de vue comptable
29:19pour que cet argent, il reste à l'étranger.
29:21Un mot sur Gérald Darmanin. On a du
29:23mal à comprendre, parce que
29:25ses annonces ont suscité notamment sa réaction
29:27à l'ancien ministre des Comptes Publics, tout de même,
29:29il faut le rappeler. Oui, parce qu'il dit
29:31qu'il refuse toute hausse
29:33d'impôts. Mais enfin, il était quand même, comme vous le disiez,
29:35ministre depuis
29:377 ans, parce que moi je veux bien qu'on
29:39me parle de baisse d'impôts. Comme tout le monde,
29:41je peux trouver l'idée intéressante. Mais enfin,
29:43une baisse d'impôts qui n'est pas financée,
29:45quand vous baissez les impôts, mais que vous n'adaptez
29:47pas le niveau des recettes
29:49à celui des dépenses, ça s'appelle une
29:51hausse d'impôts différée. Et c'est exactement
29:53ce que nous sommes en train de vivre. Donc Gérald Darmanin,
29:55il ferait bien de se souvenir que nous sommes là
29:57non pas en train d'augmenter les impôts,
29:59mais de payer le prix, justement, de baisse d'impôts,
30:01pas en soi de baisse d'impôts, mais du fait qu'elle n'ait
30:03pas été financée. Et je vous rappelle
30:05ce que le Haut Conseil des Finances Publiques avait dit
30:07au printemps dernier, sur le plan que le gouvernement
30:09de l'époque avait présenté, en disant que c'était
30:11un plan qui n'était pas crédible, qui n'était pas
30:13suffisamment documenté, et que
30:15de toute façon, ça supposerait un effort de gouvernance
30:17bien plus important. Donc c'est vrai que c'est
30:19assez étonnant d'entendre ça. Maintenant, est-ce que
30:21on peut y croire à ces efforts-là ?
30:23Moi, je ne doute pas de l'intention du gouvernement,
30:25mais pour vous donner un ordre de grandeur, l'effort qui est demandé
30:27en termes de baisse des dépenses publiques,
30:29c'est 40 milliards d'euros. 40 milliards d'euros,
30:31c'est quoi ? C'est un vingtième
30:33des dépenses... Enfin, 60 milliards d'euros
30:35en tout, ce choc fiscal. C'est un vingtième des dépenses
30:37publiques totales. C'est-à-dire État, plus collectivité
30:39territoriale, plus dépenses sociales.
30:41Moi, je vous dis, on ne le fera pas. On ne le fera pas
30:43avec le capital politique dont dispose
30:45ce gouvernement. Les dépenses
30:47de l'État, seulement de l'État, qui est plutôt bien gérée,
30:49parce que ce n'est pas là où il y a le plus
30:51de dérapages, c'est 400 milliards d'euros.
30:53Est-ce que vous croyez qu'on va arriver à
30:55trouver les 40 milliards d'euros
30:57de dépenses, c'est-à-dire 10% ? Parce que
30:59je vous rappelle que ces dernières années, tous les ans,
31:01on a parlé récemment, là, c'est plus des collectivités
31:03territoriales, mais de l'agriculture
31:05à Paris, avec un rendement
31:07complètement ridicule.
31:09On a parlé de beaucoup
31:11de dépenses diverses et variées parce qu'on
31:13satisfait des clientèles. Je ne vois pas
31:15comment on va réussir à sortir
31:17de cette logique-là.
31:19Derrière, il y a
31:21les dépenses sociales.
31:23Est-ce que vous croyez qu'il y a un mandat politique
31:25pour aller taper dans les dépenses sociales, sur les retraites
31:27notamment ? Parce que les retraites des fonctionnaires,
31:29c'est ça qui coûte très cher au budget
31:31de l'État. Est-ce que vous croyez qu'il y a le capital politique
31:33pour le faire ? Après, il y a les collectivités
31:35territoriales. C'est l'option
31:37que privilégie la Cour des comptes, sauf que
31:39il y a quand même deux obstacles, c'est que l'essentiel des dépenses
31:41des collectivités territoriales, c'est de la masse salariale.
31:43Je ne sais pas si on va éliminer des fonctionnaires
31:45territoriaux, si ça paraît très réaliste
31:47à court terme. Et le reste,
31:49c'est si on tape sur les investissements des collectivités
31:51territoriales. Là, c'est directement les routes,
31:53les écoles et un certain nombre de choses
31:55de cet ordre-là. Je ne suis pas certain non plus
31:57qu'on puisse beaucoup y croire.
31:59Sur le budget de l'État, on a quand même sanctuarisé
32:01beaucoup de choses, la défense, l'école, les hôpitaux.
32:03Je ne sais pas où on y va.
32:05Donc, dernier mot, en 10 secondes,
32:07on est dans une impasse.
32:09Non, encore une fois, il y a une volonté
32:11du gouvernement. Je pense que le gouvernement est conscient,
32:13y compris conscient, d'ailleurs, de l'impact récessif
32:15que ça peut avoir. Parce qu'un choc fiscal
32:17de cette ampleur-là, ça produit des effets
32:19où ça a tendance à assuitrer encore plus
32:21la croissance que ce qu'elle est déjà.
32:23Ils essayent de faire au mieux avec,
32:25encore une fois, la situation dont ils ont
32:27hérité. Moi, je crois qu'il y a quand même un point sur lequel
32:29on se pose assez peu la question. C'est ce qu'on appelle
32:31le policy mix en économie.
32:33Parce qu'il y a la politique budgétaire. Là, on parle
32:35de budgétaire, mais il y a quand même la politique monétaire.
32:37Ne l'oublions pas, nous vivons avec
32:39la zone euro. Pour qu'un choc
32:41fiscal de cette ampleur-là puisse marcher,
32:43il faut un assouplissement monétaire. Le plan Piner EF,
32:45vous savez, le général De Gaulle, il a redressé les finances
32:47publiques françaises en 1958.
32:49Mais comment on a fait à l'époque ? On a fait une dévaluation.
32:51Nous n'avons plus l'arme de la dévaluation
32:53aujourd'hui. Donc, ne serait-ce
32:55que ce point-là, il faudrait à minima
32:57que le gouvernement obtienne de la BCE
32:59mais qui est indépendante. Parce que la semaine dernière,
33:01il y a des ministres, madame Mélanie,
33:03qui ont demandé à la BCE
33:05de se montrer plus accommodante.
33:07Christine Lagarde les a envoyés bouler.
33:09Merci beaucoup mon cher Jean. Vous êtes bavard
33:11ce soir.
33:13C'est parce que vous m'avez appelé Jean.
33:15Je vous l'accorde.
33:17Je vous l'accorde.
33:19Dans un instant, on parlera
33:21de cet assistant
33:23familial mis en examen
33:25pour viol avec torture
33:27sur une fillette
33:29handicapée de 4 ans qui était
33:31médicalisée chez lui.
33:33Juste avant, parlons avec vous
33:35Marc Menon de ce qui va se passer demain.
33:37Alors une première depuis
33:3933 ans. C'est la France qui va
33:41accueillir le 19ème
33:43sommet de la francophonie.
33:45Les festivités vont débuter
33:47à Villers-Cotterêts, un choix symbolique
33:49de cette commune. Dites-nous
33:51déjà ce que vous pensez
33:53de ce sommet de la francophonie
33:55et est-ce que derrière
33:57tout ça, cette célébration de la
33:59francophonie, il ne se naît
34:01qu'une certaine façade ?
34:03Une toute petite façade.
34:05C'est-à-dire qu'il y avait une dépêche de l'AFP
34:07camarades de l'agence France Presse
34:09qui diffusent
34:11les informations à reprendre par les uns et les autres
34:13qui disaient que c'était extraordinaire.
34:15Cette année, la France, il y a eu les grands événements
34:17les Jeux Olympiques, il va y avoir
34:19la célébration de la francophonie
34:21et il y aura la réouverture
34:23de Notre-Dame. Alors quand on
34:25prend tous les autres événements,
34:27vous avez la télévision, les directs,
34:29le tam-tam, des mois avant, des mois
34:31après, etc. Et là,
34:33on vous annonce deux jours avant
34:35qu'il va y avoir à Villers-Cotterêts
34:37et puis après au Grand
34:39Palais, une manifestation.
34:41Est-ce qu'il va y avoir une soirée
34:43en direct avec, je sais pas,
34:45une pièce de Molière,
34:47des lectures qui permettent de
34:49comprendre que cette langue, elle est flamboyante,
34:51qu'elle peut nous entourlouper, qu'elle peut
34:53nous disadmettre ? Non, rien !
34:55Il y aura une brève dans le journal, le président
34:57sera à tel endroit, éventuellement
34:59pour une fois, il ne parlera pas en anglais,
35:01il n'évotera pas
35:03la start-up nation,
35:05il parlera peut-être d'une
35:07France qui veut s'exprimer
35:09telle Molière, tout en l'ignorant lui-même.
35:11Bon voilà, ça c'est le premier point.
35:13Alors donc on va se retrouver confinés,
35:15mais on aime bien en France le confinement depuis
35:17un certain temps, dans des petits lieux
35:19pour évoquer ce qui
35:21concerne quand même 88 pays
35:23avec presque 400 millions
35:25de personnes qui parlent cette langue
35:27qui a été la langue de la diplomatie
35:29de l'Europe, la langue que l'on prenait
35:31parce qu'elle a ses subtilités.
35:33Alors quand même, ça me fait plaisir
35:35qu'il y aura
35:37des petites messes, si je puis dire,
35:39pour faire plaisir
35:41à mon ami Charlotte,
35:43qui se dérouleront à la gaieté lyrique.
35:45Et la gaieté lyrique, c'est la
35:47symbolique même du français.
35:49Le français, c'est effectivement
35:51la possibilité
35:53de mettre l'esprit en joie,
35:55en gaieté et dans une
35:57musicalité, quelque chose
35:59qui vous chatoie.
36:01Bah oui, la langue française,
36:03c'est l'ironie. La langue française,
36:05c'est la satire, c'est la caricature,
36:07c'est la dérision,
36:09c'est le blatfemme, c'est l'outrance.
36:11La langue française, c'est Rabelais.
36:13La langue française, c'est Céline.
36:15On est là, on est dans quelque chose
36:17qui vous prend les tripes. Enfin,
36:19ça c'était hier.
36:21Car depuis quelque temps, je vais reprendre
36:23de temps en temps, je suis là,
36:25j'écoute mes camarades
36:27et il n'y a que de notes à prendre.
36:29Et Mathieu m'a de nouveau inspiré.
36:31Tout à l'heure, il était en train
36:33d'évoquer les fouilleurs de poubelles.
36:35Eh bien, vous avez les
36:37fouilleurs de poubelles de la langue française.
36:39C'est-à-dire les laminoirs
36:41d'une écriture
36:43qui vous projette
36:45vers l'inclusif. Il faut faire attention.
36:47Oh !
36:49J'ai évoqué tout à l'heure l'ironie,
36:51le blasphème, toutes ces subtilités.
36:53Plus question de cela.
36:55Ne choquez pas. Alors,
36:57érodez la langue, purifiez-la.
36:59Et vous avez maintenant, dans les maisons
37:01d'édition, des gens qui relisent.
37:03Attention, il y a un gros, comment ça ?
37:05Vous allez vexer votre lexeur.
37:07Un gros,
37:09vous vous rendez compte ? C'est terrible
37:11comme insulte. On n'est pas gros, on peut être
37:13un peu rond, mais on n'est pas gros.
37:15Mais non, mais ce sont des choses qui sont importantes.
37:17Alors, on élude
37:19comme ça, on rappe. Et la langue
37:21n'a plus la moindre signification.
37:23Et c'est même plus que ça.
37:25Parce que les Jeux olympiques,
37:27j'ai vaguement écouté ici et là.
37:29Et alors, il n'y a plus
37:31ce sens de la précision.
37:33Si ce n'est pas de l'horlogerie,
37:35si ce n'est pas de l'orfèvrerie,
37:37la langue, elle est rien. Elle devient une sorte
37:39de vague communication.
37:41Et alors, par exemple, on vous disait,
37:43je l'ai déjà évoqué ici, la médaille
37:45devenait breloque. La breloque, c'est
37:47la pacotille, donc vous vous levez tous les matins
37:49pendant des années pour aller gagner une breloque.
37:51Ça ne vaut rien. Et puis après,
37:53vous avez les héros. Alors, vous savez
37:55qu'ils étaient les grands héros des Jeux
37:57olympiques. Déjà, un héros, c'est quelqu'un
37:59qui risque sa peau, etc. Non, pas du tout.
38:01Là, le héros, c'est le bénévole
38:03qui a participé
38:05à l'orchestration. Vous êtes un héros.
38:07Ah ben oui, j'ai eu ma place,
38:09mon petit maillot, et puis j'allais contrôler.
38:11Et avec ça, vous méritez
38:13la Légion d'honneur et toutes
38:15les choses. Vous imaginez
38:17où nous en sommes.
38:19Donc, aujourd'hui, ce que
38:21l'on devrait faire, c'est pas cette
38:23fausse célébration. La célébration,
38:25elle est au quotidien. C'est de dire
38:27aux gamins, là encore, je vais reprendre une partie
38:29de ce que disait Mathieu tout à l'heure
38:31sur cette notion
38:33d'un multiculturalisme
38:35qui apparaissait dans
38:37ce désir de contrôler
38:39les uns et les autres. Là, le multiculturalisme,
38:41c'est quoi ?
38:43Eh bien, c'est au lieu de prendre des gamins à l'école
38:45en leur disant, vous avez une chance inouïe.
38:47Et on va vous faire comprendre cette chance.
38:49J'ai une question à vous poser.
38:51Je vous la laisse la poser.
38:53Aujourd'hui, on dit, éventuellement,
38:55il faut enseigner l'arabe, mais le matin,
38:57on n'a pas une petite poésie,
38:59on n'a pas une lecture pour donner le goût
39:01de la langue. Est-ce que le G7
39:03et le sommet de la francophonie ne pourraient pas
39:05fusionner ? J'entends par là, est-ce que
39:07derrière la francophonie, on ne pourrait pas parler
39:09aussi immigration, sécurité ?
39:11Est-ce que la francophonie ne serait pas,
39:13comme certains le disent, aussi un vecteur
39:15d'immigration ?
39:17Moi, c'est là où je dis, la francophonie devrait être
39:19un vecteur d'assimilation.
39:21C'est-à-dire, ceux qui sont venus chez nous,
39:23qui se sont installés, c'est par
39:25la langue qu'on leur permettrait
39:27de se sentir citoyen.
39:29C'est par la langue qui se trouverait
39:31dans une prospérité de l'esprit.
39:33Vous ne trouvez pas les forts effets, là ? Mais non !
39:35Le matin, la première chose à faire, on lit une poésie
39:37dès la maternelle.
39:39On apprend le plaisir de l'ajoute
39:41verbale. C'est-à-dire, comment
39:43on est dans l'excellence de
39:45l'échange, de la construction
39:47d'un raisonnement, argument par
39:49argument, ça permettrait quoi ?
39:51Eh bien, d'éviter ce
39:53que nous notons à Sciences Po aujourd'hui,
39:55de pauvres personnes
39:57qui se disent futures,
39:59appartenant à l'élite
40:01et qui sont incapables de réfléchir,
40:03qui ne font que reprendre
40:05la bien-pensance
40:07édictée par les uns et les autres
40:09et dans une contagion
40:11compulsive, sont là à
40:13manifester sans savoir pourquoi.
40:15Petit exemple pour conclure.
40:17J'ai ma fille Puyne, comme vous le savez,
40:19qui est au théâtre, et il y a une de ses collègues
40:21avec laquelle elle joue actuellement,
40:23qui donne des cours au théâtre.
40:25Et hier, elle dit, bon,
40:27les garçons d'un côté, les filles de l'autre,
40:29et là, il y a une jeune fille qui se lève
40:31et qui dit, Madame, s'il vous plaît,
40:33moi, je me sens fille,
40:35et dorénavant, je trouve que c'est blessant
40:37de mettre les filles d'un côté et les garçons de l'autre.
40:39Par conséquent,
40:41il faudrait qu'il y ait les voix aiguës d'un côté
40:43et les voix graves de l'autre.
40:45La preuve,
40:47qui symbolise la culture,
40:49a dit oui, mais ce qui est extraordinaire,
40:51sur les 20 élèves qui étaient là,
40:53tous ont dit
40:55qu'il a raison.
40:57Vous vous rendez compte où nous en sommes ?
40:59Moi, je serais peut-être
41:01chez les garçons.
41:03J'ai une voix grave.
41:05Oui, c'est grave.
41:09Charlotte Dornelas, avant de parler avec vous,
41:11avec ma voix grave,
41:13de Bruno Rotailleau, qui a fait plusieurs annonces concrètes
41:15sur l'immigration et de savoir
41:17si c'est concrètement faisable ou pas,
41:19on va faire
41:21un petit tour de table
41:23et écouter le son du procureur
41:25de Nantes, puisqu'à Nantes,
41:27un assistant familial a été mis en examen
41:29le 25 septembre
41:31pour viol avec torture
41:33sur une fillette handicapée de 4 ans
41:35qui était médicalisée chez lui.
41:37Je prends toute mon énergie
41:39pour me concentrer parce qu'on a tous eu du mal
41:41à en parler de ce sujet
41:43aujourd'hui et même en coulisses.
41:45L'accusé s'occupait de l'enfant
41:47depuis le 7 décembre
41:492023 chez lui.
41:51D'après le Conseil départemental de loi atlantique,
41:53son casier judiciaire avait fait l'objet
41:55d'un double contrôle et aucun signe
41:57d'alerte n'avait été détecté.
41:59L'homme de 32 ans
42:01s'est avéré être Pierre-Alain Cotineau,
42:03un ancien candidat de la France insoumise
42:05aux élections départementales
42:07de 2021
42:09sur le canton d'Ancenis-Saint-Jérôme
42:11en Loire-Atlantique.
42:13Hier, le parti a annoncé
42:15l'avoir exclu.
42:17Je vous propose d'écouter quelques mots
42:19du procureur de la République
42:21de Nantes.
42:23Elle a été immédiatement placée
42:25en garde à vue et au cours de celle-ci
42:27a reconnu la commission
42:29de plusieurs faits de viols aggravés.
42:31Elle a également reconnu
42:33des faits d'agression sexuelle aggravée
42:35ainsi que des faits d'enregistrement,
42:37de diffusion
42:39et de visionnage
42:41de vidéos présentant
42:43un caractère pornographique
42:45d'une mineure âgée de moins de 15 ans.
42:47Lorsqu'il dit elle, il dit la personne.
42:49J'ajoute que jusqu'à récemment,
42:51l'homme en question
42:53accusé, donc présumé
42:55innocent, était
42:57président de l'association Esprit Arc-en-Ciel
42:59d'aide et de défense des personnes LGBT.
43:01Il a reconnu,
43:03on l'a entendu,
43:05les faits et il paraît
43:07que son association aussi allait parfois
43:09dans les écoles. Pourquoi ?
43:11Je m'adresse à vous, Charlotte. Pourquoi c'est difficile d'en parler ?
43:13Pourquoi personne autour de la table n'a envie de parler de ce sujet ?
43:15Soyons clairs.
43:17En fait, il y a plusieurs choses. Il y a l'horreur absolue
43:19de ce qu'a décrit le procureur.
43:21C'est vraiment le mal absolu qui s'attaque
43:23à la faiblesse totale.
43:25Un enfant de 4 ans est en plus
43:27handicapé.
43:29Vous voyez, ça associé à la torture,
43:31la barbarie, comme si le viol
43:33ne suffisait pas.
43:35C'est l'horreur absolue. Et devant le mal,
43:37on peine parfois à trouver les mots.
43:39Et la deuxième chose, c'est l'étiquette politique
43:41de cet homme, qui là, en l'occurrence, n'a pas
43:43de rapport très direct.
43:45La seule chose que l'on peut remarquer,
43:47avec honnêteté, c'est qu'il est certain
43:49que cette étiquette, si elle avait été autre,
43:51se serait retrouvée dans les titres de presse.
43:53En l'occurrence, il y a une chose
43:55qui est bonne, c'est qu'elle ne le soit pas cette fois-ci.
43:57Si elle pouvait ne pas l'être les autres fois,
43:59ce serait une bonne chose pour tout le monde.
44:01J'irais dans ce sens, oui.
44:05Comment pourrait-on penser que son appartenance
44:07politique ait eu
44:09un sens par rapport
44:11à cette monstruosité
44:13qu'il incarne ? C'est l'ordure absolue.
44:15C'est l'homme qui est en marge,
44:17qui est sorti de l'humanité.
44:19Et malheureusement, il ne faut pas en faire
44:21un débat politique.
44:23C'est quand il y a eu, au moment
44:25des élections, des candidats
44:27du RN qui étaient incapables de
44:29balbutier quelques mots. On disait, regardez,
44:31ils ne sont pas capables d'eux.
44:33Ne tombons pas dans les petits tests
44:35la médiocrité de certains.
44:37Je crois qu'évidemment,
44:39ce qu'a fait cet homme
44:41ne discrédite en rien les causes
44:43qu'il défend, lui. Après,
44:45on ne les partage pas, c'est une autre question.
44:47En revanche, malgré tout...
44:49Après, d'autres causes qu'il défendrait, tout le monde en parle.
44:51Moi, je m'arrête devant l'horreur.
44:53Juste devant l'horreur.
44:55Comme ce qui vient d'être dit, il ne faut pas
44:57tomber dans les mêmes travers,
44:59mais il y a toujours des gens qui font un étalage
45:01de vertu. Lui, sur les réseaux sociaux,
45:03échangé avec un certain nombre de gens
45:05qui lui disaient, par exemple, si tu veux tellement
45:07défendre les migrants, pourquoi n'en accueilles-tu pas
45:09chez toi ? Et il répondait, précisément,
45:11je le fais, il accueillait des mineurs.
45:13Malheureusement, on comprend pourquoi, encore une fois,
45:15ça ne discrédite en rien les gens
45:17qui défendent, par ailleurs, les mêmes causes que lui.
45:19Enfin, si je peux parler, je suis absolument d'accord
45:21avec ce qu'a dit Charlotte. C'est-à-dire, on est devant une horreur
45:23absolue, tout simplement. Je ne sais pas quoi dire
45:25devant l'horreur absolue. Pour le reste,
45:27le fait qu'il soit engagé en politique
45:29ou ailleurs, ou éboueur, ou chauffeur d'Etrein,
45:31j'en sais rien, ne dit rien d'autre
45:33qu'on est devant l'horreur absolue qui peut frapper
45:35dans tous les milieux, quels qu'ils soient.
45:37Je ne vois pas de réflexion politique
45:39tirée de cela, sinon que la bête humaine
45:41est laide, fondamentalement, au fond d'elle-même.
45:43Elle n'est pas que laide, mais elle est aussi laide.
45:45Pas toutes les bêtes. Français de merde,
45:47on en parle dans un instant.
45:49D'abord, Charlotte Dornelas. Bruno Rotailleau,
45:51courageux,
45:53téméraire, déterminé,
45:55a annoncé
45:57plusieurs mesures concrètes sur l'immigration.
45:59Une question, est-il
46:01réellement capable de les réaliser ?
46:03En tout cas,
46:05depuis une semaine, vous avez
46:07utilisé plusieurs mots.
46:09Il a la stratégie de l'asphyxie, c'est-à-dire
46:11qu'il dit tellement de choses qu'on n'a pas
46:13entendues dans la bouche d'un ministre
46:15en exercice depuis des semaines. Il en dit tellement
46:17par jour que même les réactions
46:19peinent à suivre. En réalité, je pense
46:21qu'il y a un état de sidération
46:23dans la réaction. Il part du
46:25principe, et il le répète en permanence,
46:27que ce qui est nécessaire
46:29doit devenir faisable.
46:31On a beaucoup parlé
46:33ici de l'impuissance
46:35affichée du politique. Il dit que ça, on ne peut pas le faire
46:37puisque tel texte,
46:39puisque l'état du droit
46:41nous empêche de le faire.
46:43Lui dit, si l'état du droit, c'est tout le débat
46:45de la semaine, si l'état du droit
46:47nous empêche de le faire, alors il faut
46:49interroger le droit.
46:51C'est le point de départ
46:53de ce qu'il fait. Et il donne des
46:55exemples, et il accumule des exemples concrets
46:57pour convaincre
46:59des Français qui le sont déjà
47:01largement, on le commente très souvent,
47:03mais pour aussi convaincre,
47:05potentiellement, en tout cas empêcher
47:07de contredire des idéologues
47:09qui refusent systématiquement
47:11de comprendre que des droits
47:13secondaires peuvent être discutés
47:15quand il est question de la vie et de la sécurité,
47:17droits fondamentaux dans l'état
47:19du droit, je le précise,
47:21des citoyens français.
47:23Quand je dis droits secondaires, c'est-à-dire qu'on a l'impression
47:25qu'on nous parle de valeurs fondamentales en permanence,
47:27il n'est pas question de la dignité des personnes
47:29ici, ce n'est pas ça qui est discuté.
47:31Il n'est pas question de vie ou de mort sur des personnes.
47:33Il est le moment
47:35de discuter d'un état du droit
47:37qui finit par créer
47:39un droit imprescriptible
47:41à venir s'installer en France.
47:43C'est ça qui est discuté et à y demeurer
47:45par ailleurs. Et partant de là,
47:47Bruno Retailleau dresse les étapes
47:49justement de ce qui est faisable ou non
47:51par rapport à ce que vous disiez.
47:53Il dit qu'il y a d'abord des choses qui relèvent
47:55de la circulaire, du décret
47:57ou de la directive et donc,
47:59potentiellement, de son ministère.
48:01Et il le dit lui-même, trop souvent,
48:03l'administration ne tente pas tout ce qui est déjà
48:05autorisé par le droit.
48:07Il dit qu'il veut que les préfectures
48:09fassent appel systématiquement.
48:11Par exemple, quand un étranger
48:13est libéré des centres de rétention administrative,
48:15il dit désormais, l'appel doit être systématique
48:17quand bien même il ne serait pas
48:19suspensif. Ensuite, il attaque
48:21alors là, un sujet, un gros sujet,
48:23il dit le conseil juridique et social aux personnes
48:25retenues dans les centres de rétention
48:27administrative relèvent de l'OFI qui dépend
48:29directement du ministère de l'Intérieur
48:31et non des associations.
48:33Et il précise au passage que ces associations
48:35reçoivent
48:37un milliard d'euros de la part
48:39de l'Etat tout en étant jugé
48:41parti, parfois contre l'Etat
48:43lui-même. Il dit il faut utiliser
48:45la procédure de transferment qui existe
48:47déjà, dit-il, donc là c'est dans l'état
48:49actuel du droit, et qui n'est pas assez
48:51utilisé, c'est-à-dire transférer un détenu
48:53dans son pays d'origine pour qu'il y
48:55purge sa peine sans besoin
48:57de passer par les centres de rétention administrative.
48:59Il demande à ce que soient
49:01publiés immédiatement tous les décrets
49:03de la loi immigration votée l'année
49:05dernière. Vous vous souvenez, il y a quelque temps, on a dit
49:07n'importe quoi, fake news, les décrets. Bon ben là, on a le ministre
49:09de l'Intérieur qui nous explique qu'il faut publier
49:11les décrets de la loi immigration, donc j'en déduis
49:13que c'était pas tant une fake news que ça, bon.
49:15Au passage,
49:17il nous dit il y a des mesures
49:19réglementaires ou des circulaires qui
49:21peuvent être prises pour restreindre le
49:23regroupement familial directement via
49:25les préfectures, et des mesures
49:27de rétention pour les demandeurs d'asile
49:29et des mesures de rétention
49:31qui peuvent être prises contre des demandeurs
49:33d'asile en vue de leur éloignement
49:35quand ils ne respectent pas la procédure
49:37du guichet unique, ça c'est
49:39déjà possible, il veut
49:41que ça devienne systématique.
49:43Voilà pour ce qui relève de sa compétence.
49:45Ensuite, il dit, il y a ce qui
49:47relève de l'action gouvernementale dans son
49:49ensemble, notamment, évidemment, avec son
49:51collègue de la justice, on en a beaucoup
49:53parlé, mais également des affaires
49:55étrangères, du quai d'Orsay. Il dit dialogue
49:57avec les pays d'origine, notamment
49:59pour, vous savez, la délivrance
50:01des laissés-passés consulaires. Et, dit-il,
50:03les visas ne fonctionnent pas seuls, alors ajoutons
50:05l'aide au développement, ajoutons la
50:07préférence commerciale au sein de l'Union Européenne,
50:09discutons sur tous les leviers
50:11possibles. Il dit également
50:13qu'il y a un accord possible avec les
50:15pays tiers ou les pays de transit,
50:17vous savez, pour renvoyer les étrangers illégaux
50:19dès lors qu'ils sont passés dans
50:21d'autres pays, et ça, dit-il, le droit européen
50:23le permet, il faut donc le mettre
50:25en place. Ensuite, il dit, il y a
50:27certaines choses qui relèvent de la loi, et là,
50:29dit-il, dans l'état actuel des forces politiques
50:31en présence, chacun prendra ses
50:33responsabilités, et de préciser
50:35que les Français,
50:37très largement, et au-delà des
50:39étiquettes politiques, sont d'accord sur certaines
50:41choses, notamment sur ce qu'il évoque,
50:43il parle de allonger le délai
50:45de rétention, ça nécessite une loi,
50:47mais l'Union Européenne le permet,
50:49et retenter, par le biais
50:51d'une loi, tout ce qui a été retoqué
50:53par le Conseil Constitutionnel dans la dernière
50:55loi Immigration. Pourquoi ? Parce que
50:57le Conseil Constitutionnel avait dit
50:59l'AME, les restrictions sur
51:01l'engouement familial, ça n'a rien à voir avec la question
51:03de l'immigration. On aimerait bien que le Conseil
51:05Constitutionnel nous explique, mais ils
51:07avaient donc jugé sur la forme, et Bruno
51:09Retailleau dit, nous devons retenter sur
51:11le fond, il dresse en clair deux
51:13priorités dans l'état actuel du droit,
51:15un, revoir toutes les règles
51:17au sein de l'Union Européenne, pour ne jamais
51:19être plus attractif que le reste
51:21de l'Union Européenne, c'est donc bien qu'il y a des choses
51:23à faire, et ensuite juguler
51:25les entrées tant que c'est possible.
51:27Mais d'autres
51:29dispositions, Charlotte Dornelas,
51:31nous l'avons souvent traité,
51:33nécessitent une négociation
51:35à l'échelle européenne, voire
51:37même une révision de la Constitution,
51:39alors comment il compte s'y prendre ?
51:41Alors il les liste à part, et il le précise
51:43à chaque fois, preuve qu'il a compris
51:45les règles qui s'imposent à lui, par exemple
51:47la hiérarchie des normes. Je referme
51:49la parenthèse, là, encore une fois. Au niveau
51:51européen, dit-il, il est possible de négocier
51:53par exemple la directive retour, vous savez
51:55qu'il nous empêche, par la jurisprudence
51:57de la Cour de Justice de l'Union Européenne,
51:59aujourd'hui, quand quelqu'un se présente, vous devez
52:01lui laisser 30 jours pour
52:03qu'il quitte volontairement le sol. Bon, évidemment, il s'évanouit
52:05dans la nature entre temps, et derrière, vous distribuez
52:07des OQTF que, par ailleurs, vous n'arrivez pas à
52:09appliquer. Il dit, il faut
52:11discuter cette directive, ça tombe bien, elle est sur la table
52:13depuis 2018, et personne ne s'en occupe.
52:15Par ailleurs, précise-t-il, chose très
52:17importante, la majorité des
52:19ministres de l'Intérieur des États-Membres
52:21aujourd'hui, réclament des restrictions
52:23à la Commission Européenne. Donc, au lieu
52:25de les regarder, il dit, eh bien, on va se
52:27lier à eux pour
52:29alourdir, on va dire, la demande
52:31sur cette question. Il dit, il faut renverser
52:33la charge de la preuve, par exemple, si l'étranger
52:35n'est pas capable de justifier qu'il a le
52:37droit à l'asile ou au séjour, c'est
52:39à lui de le prouver, et
52:41non plus à la France de prouver l'inverse, ce
52:43qui est le cas aujourd'hui, et par ailleurs,
52:45il veut également rétablir le délit de séjour
52:47irrégulier, puisqu'une majorité,
52:49là encore une fois, d'États, le demande.
52:51Sur la question de la Constitution, il sait
52:53qu'il existe aujourd'hui, qu'il n'existe pas
52:55plus exactement la majorité des trois-cinquièmes
52:57nécessaires à la réforme de la
52:59Constitution, mais il précise toutefois
53:01que certaines choses nécessitent
53:03une réforme de la Constitution,
53:05vous savez, puisqu'elle est tout en
53:07haut de l'État de droit, précisément,
53:09c'est par le biais de cette réforme de la Constitution
53:11qu'il pourrait y avoir des choses
53:13qui sont par ailleurs faites en Italie
53:15ou au Danemark, pas dans des dictatures
53:17lointaines, non plus.
53:19Donc il le précise, et il précise
53:21par où il faudra passer, en gros, pour accéder
53:23aux souhaits des Français, sur cette question.
53:25Comment a expliqué Charles-André Lasdellor
53:27le procès qui lui est fait sur ce point
53:29précis ? Il a quand même parlé d'un État
53:31de droit qui n'est pas intangible.
53:33Alors, en effet, il avait dit ça parce qu'il pensait
53:35l'État de droit comme un contenu philosophique et
53:37idéologique, et ce, et non pas comme
53:39la hiérarchie des normes, puisque ça, il le dit
53:41aujourd'hui, mais il le disait déjà la semaine
53:43dernière. Donc si on avait écouté en entier, par exemple, son interview
53:45sur LCI, il développait exactement la
53:47même chose, avec le même respect quand il dit
53:49ça, il faut une réforme constitutionnelle, c'est donc
53:51bien qu'il sait que la Constitution est au-dessus du reste.
53:53Mais il pensait l'État
53:55de droit comme le contenu, puisque
53:57la hiérarchie des normes est un contenant,
53:59et à l'intérieur, tout change en permanence,
54:01voire même la Constitution, on l'a vu il y a quelques mois,
54:03et donc il l'a pensé comme le contenu
54:05philosophique et idéologique, exactement de la
54:07même manière que ses détracteurs. Pourquoi ?
54:09Parce que, et sur la question de l'immigration,
54:11et sur la question de la sécurité,
54:13le contenu
54:15philosophique, c'est quoi ? C'est de dire
54:17le délinquant est pensé comme une victime
54:19de la société, donc il faut
54:21préserver ses droits. L'étranger
54:23est une victime, pour toujours, de la
54:25colonisation, donc il ne faut
54:27regarder que ses droits. Donc les droits
54:29à la sécurité et à la liberté
54:31des Français, de manière générale,
54:33disparaissent devant les droits de
54:35l'étranger, dans un cas, l'immigration,
54:37et du délinquant ou du criminel, dans l'autre,
54:39celui de la justice, beaucoup
54:41plus important que le reste. Parce que
54:43vous noterez, et là je fais le lien avec la chronique de Mathieu,
54:45que la question de la propriété,
54:47la question de la liberté, la question de la sécurité,
54:49qui sont des droits fondamentaux dans la
54:51déclaration des droits de l'homme, là,
54:53pour le coup, l'état de droit n'intéresse plus personne.
54:55Quand il est question d'écologie, quand il est question de Covid,
54:57et qu'il s'agit de s'asseoir sur tous ces droits-là,
54:59là, l'état de droit n'a plus inquiété
55:01personne. Donc vous dites que la sécurité
55:03et l'immigration, là, ça fait réagir.
55:05Merci. Bravo
55:07Bruno Rotailleau.
55:09Il ose dire les choses que pensent les Français.
55:11Dernière chronique,
55:13Mathieu Bock-Côté, DENIA,
55:15la Suède, conseillère municipale
55:17d'Europe Écologie Les Verts à Argenteuil,
55:19a beaucoup fait parler d'elle,
55:21puisqu'elle s'est permise d'insulter des policiers
55:23français de merde.
55:25J'ai pas de questions, en fait.
55:27Explorons
55:29la signification de cette formule, néanmoins.
55:31C'est une façon de compter le fait...
55:33Elle est élue, elle est députée, elle est élue.
55:35Oui, mais à la rigueur. On y arrive.
55:37C'est une incivilité. C'est-à-dire qu'on ne devrait pas, en général,
55:39dans la vie, insulter son prochain.
55:41Comme ça, non plus que ses collègues, non plus que ses parents,
55:43et encore moins oserais-je dire un policier.
55:45Encore moins. Théoriquement.
55:47Un élu devrait donner un peu
55:49l'exemple, minimalement,
55:51et ne pas insulter les policiers.
55:53Ça aussi, on le comprend, mais on laisse ça de côté
55:55parce que c'est plutôt secondaire dans l'histoire.
55:57Ce qui m'intéresse, moi, c'est la nature de l'insulte.
55:59Français de merde.
56:01De la part d'une élue de la...
56:03Pas de la nation, mais d'une élue de la République,
56:05comme on dit. Eh bien,
56:07français de merde. Il y a deux choses.
56:09Premier élément, on comprend donc que madame
56:11Doña Lasued se situe
56:13à l'extérieur du groupe français
56:15auquel elle ne s'identifie pas.
56:17C'est-à-dire que si elle dit français de merde,
56:19c'est que vous êtes les français et je ne suis pas française.
56:21Ce qui est étonnant, probablement,
56:23de la part d'une personne qui a la nationalité française.
56:25Donc, auto-exclusion de la nation,
56:27c'est intéressant.
56:29Deuxième élément, français de merde.
56:31Alors là, on comprend que le mot
56:33français est connoté fondamentalement
56:35négativement et relève
56:37du vocabulaire de l'excrément.
56:39C'est-à-dire, le français
56:41relève de l'excrément. Le français
56:43relève des déchets évacués
56:45par le corps. Et de ce point de vue,
56:47cette dame, lorsqu'elle veut parler
56:49des policiers, des policiers qui
56:51incarnent l'autorité, qui incarnent l'autorité de l'État,
56:53qui incarnent la force de l'État,
56:55en tant que telle, elle dit que ce que vous représentez
56:57en fait, c'est des français. Et les français,
56:59fondamentalement, lorsqu'on les caractérise tel qu'ils sont,
57:01c'est des français de merde. Je suis extérieur
57:03à vous, je ne suis pas française moi-même. J'ai peut-être
57:05les papiers, j'ai peut-être les avantages sociaux,
57:07j'ai peut-être les droits sociaux, j'ai peut-être les revenus
57:09qui viennent avec ça, j'ai peut-être la protection de l'État, j'ai peut-être
57:11tout ça, mais je ne me sens pas française.
57:13D'ailleurs, le terme, je vous le renvoie. Et de merde,
57:15je l'ai dit, est le vocabulaire de l'excrément.
57:17Convenons néanmoins que c'est
57:19une formule qui n'est pas neuve.
57:21C'est le même registre que
57:23sale blanc. Sale blanc aussi,
57:25c'est une insulte assez fréquente.
57:27Les deux se croisent sans être la même chose.
57:29Tous les français ne sont pas blancs, tous les blancs ne sont pas
57:31français, mais en France,
57:33on utilise souvent ces deux termes pour désigner
57:35la même réalité. Mais sachez,
57:37chère Christine, que selon
57:39les théoriciens de l'antiracisme, ce n'est pas
57:41du racisme. Français de merde, ce n'est pas du
57:43racisme antifrançais. Ce n'est pas une insulte
57:45à connotation ethnique ou raciale.
57:47À la rigueur, c'est une forme d'autodéfense
57:49raciale devant un système oppressif
57:51qui nous pousse, en quelque sorte, à utiliser
57:53ce terme, ce qui fait en sorte que
57:55est-ce qu'on doit véritablement la juger? Imaginez,
57:57imaginez si elle avait utilisé d'autres termes pour
57:59parler d'autres groupes dans les circonstances.
58:01Imaginez l'histoire. Mais quoi qu'il en soit,
58:03cette dame considère que parler de
58:05son peuple, on peut le devenir sur le plan juridique à tout le moins,
58:07ce n'est pas positif.
58:09Mais la justice a réagi.
58:11Daniela Sued devra faire
58:13un stage, d'après ce qu'on a vu,
58:15de citoyenneté.
58:17Cette mesure suffit-elle?
58:19C'est formidable. Un petit moment de rééducation superficielle.
58:21Imaginez si, plutôt que de dire
58:23français de merde, elle avait
58:25utilisé ce terme de merde pour parler
58:27d'autres groupes. Je vous laisse les imaginer,
58:29je suis une personne polie. Donc si elle
58:31avait dit groupe X de merde, groupe Y
58:33de merde, etc. Est-ce que vous croyez
58:35que, ah, ce serait, on aurait
58:37parlé de cette histoire d'une manière simplement secondaire,
58:39ce ne serait pas devenu un événement
58:41central de la vie publique?
58:43Est-ce qu'un élu se permet de qualifier quelqu'un
58:45de X de merde ou de Y de merde?
58:47Deuxièmement, est-ce qu'on n'aurait pas tous
58:49vu la date de déclaration d'un racisme tel
58:51qui exige une sanction la plus brutale?
58:53Je note que dans le stage de citoyenneté,
58:55l'espèce de côté Kumbaya,
58:57dans ça, c'est le
58:59degré le plus mineur
59:01de la sanction. C'est le degré
59:03mineur de la sanction. Alors, j'en arrive à la conclusion
59:05suivante. Quand on est devant du racisme
59:07anti-français, je vais quand même me permettre cette formule,
59:09on est dans une logique de
59:11banalisation du racisme anti-français.
59:13Le racisme anti-français n'est pas
59:15du véritable racisme et d'ailleurs, faut-il
59:17lui accorder tant d'importance.
59:19Mais si on est dans la banalisation du racisme anti-français,
59:21dans le système qui est le nôtre,
59:23on est dans l'effet, dans la valorisation et la
59:25légitimation du racisme anti-français,
59:27ce que fait notre bon système lorsqu'il
59:29décide de sanctionner cette dame d'un petit stage
59:31de citoyenneté où elle va peut-être chanter des comptines.
59:33Un sale français de merde,
59:35sale français de merde.
59:37C'est permis, ça. Ce que je peux le dire, je ne serai jamais
59:39là pour le dire. Imaginez si je disais autre chose.
59:41Un petit stage de citoyenneté ?
59:43Non, merci quand même.
59:45Nom à cette culture
59:47qui encourage
59:49la haine de la France.
59:51Excellente chute de programme. Merci à tous.
59:53Pascal Proulx et ses invités.

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