• il y a 6 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00J'espère que vous aimez ma veste. Elle est un peu spéciale, j'avoue.
00:00:07C'est le pari d'une copine. C'est la veste d'une copine. Ça va ?
00:00:13Non, c'est très bien.
00:00:15Bon, allez. L'info, bonsoir à tous. Simon Guélin pour l'info. Ça va, Simon ?
00:00:21Ça va en pleine forme et moi ?
00:00:23Non, ça va pas du tout. Vous êtes toujours impeccable.
00:00:26Évitez de poser des questions.
00:00:28Bonsoir, chère Christine. Bonsoir à tous, chers téléspectateurs.
00:00:31Le procès en appel de l'attentat de Nice s'est ouvert ce matin devant la cour d'assises spéciale de Paris.
00:00:35En première instance, Mohamed Grayeb et Chorky Chafroud avaient été condamnés à 18 ans de prison.
00:00:41Il s'agit de deux proches de l'auteur de l'attentat au camion bélier qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016.
00:00:47Le chanteur Kenji Jirac, hospitalisé à Bordeaux après avoir été blessé par balle au thorax la nuit dernière,
00:00:53son pronostic vital n'est pas engagé et son état de santé est stabilisé.
00:00:57Les circonstances de ce tir restent encore floues. Aucune hypothèse n'est écartée à ce stade de l'enquête.
00:01:02Et puis le gouvernement fixera de nouvelles règles à partir du 1er juillet concernant l'assurance chômage.
00:01:08L'objectif de ces nouvelles mesures est d'atteindre le plein emploi
00:01:11et de favoriser le retour au travail des chômeurs indemnisés.
00:01:14C'est ce qu'indique un communiqué du ministère du Travail, chère Christine.
00:01:17Merci beaucoup, Simon Guélin.
00:01:20Et au sommaire ce soir, si nous sommes ici, c'est que vous étiez là-bas.
00:01:26Voilà ce qu'on pouvait lire sur certaines pancartes lors de la manifestation contre le racisme et l'islamophobie
00:01:32qui s'est tenue ce week-end à Paris.
00:01:34En quoi cette affiche représente bien l'état d'esprit de la manifestation.
00:01:39L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:41Faut-il introduire une dose de proportionnel aux élections législatives ?
00:01:46Yael Bonne-Privé s'est une fois encore prononcée pour ce changement.
00:01:51Mais quel con cela avantagerait-il ?
00:01:54Avant, il ne fallait pas de proportionnel pour éviter aux RN d'avoir des députés.
00:01:59Maintenant, il faut de la proportionnel pour que le RN n'ait pas la majorité.
00:02:03Que comprendre ? L'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:02:06Lors de la manifestation hier à Paris contre le racisme et l'islamophobie,
00:02:12des portraits de personnalités de C8 et Cnews ont été pris pour cible.
00:02:17Comme Jean-Marc Morandini et Cyril Hanouna.
00:02:20N'est-on pas là dans une dérive sectaire, dangereuse pour la démocratie ?
00:02:25Un appel à la haine dont eux-mêmes ont l'impudeur de se dire victimes ?
00:02:31Le regard de Marc Menon.
00:02:33Selon un décret paru hier, il faudra passer au moins 9 mois en France
00:02:38et non plus 6 pour bénéficier des aides familiales et du minimum vieillesse à partir de 2025.
00:02:44Voilà qui intervient dans le cadre d'un vaste plan de lutte contre la fraude sociale.
00:02:49Est-ce le début d'une reconnaissance de cette fraude sociale
00:02:52que beaucoup voudraient minimiser, voire nier ou excuser ?
00:02:55Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:02:57Et puis hier, le 21 avril, l'ex-ministre Clément Beaune a voulu rappeler à tous sur les réseaux sociaux
00:03:06cette date du 21 avril 2002, moment important de la vie politique.
00:03:10Ce moment où Jean-Marie Le Pen s'est qualifiée pour le second tour à la surprise générale.
00:03:1521 ans plus tard, qu'est-ce qui a changé ?
00:03:18L'édito de Mathieu Beaucoute.
00:03:21Une heure avec nos mousquetaires qui sont là ce soir en pleine forme pour démarrer la semaine.
00:03:27C'est parti !
00:03:41Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver.
00:03:43Je veux une jolie veste.
00:03:45Merci alors.
00:03:47Hashtag, hashtag veste, si ça vous plaît.
00:03:51Alors j'espère que vous avez passé un excellent week-end.
00:03:53Je vois Mathieu Beaucoute est déjà très concentré, beaucoup d'actualité, beaucoup de choses à dire.
00:03:57On commence tout de suite avec vous ?
00:03:58Avec plaisir.
00:03:59Allez, ce week-end s'est tenu à Paris une manifestation contre le racisme et l'islamophobie
00:04:03au cœur de cette manifestation de nombreux discours, de nombreux slogans, de nombreux affiches.
00:04:09Et c'est l'une d'entre elles qui a frappé votre attention, Mathieu Beaucoute.
00:04:12Si nous sommes ici, c'est parce que vous étiez là-bas.
00:04:16Selon vous, cet affiche est particulièrement représentative de l'état d'esprit de ceux qui se trouvaient à la manifestation.
00:04:22Pourquoi ?
00:04:23Et non seulement de ceux qui étaient à la manifestation,
00:04:25mais de tout un discours qui justifie l'immigration massive sur le mode revanchard.
00:04:30Mais j'y reviens dans un instant.
00:04:32D'abord et avant tout, un rappel sur la manifestation.
00:04:36Elle a d'abord été interdite.
00:04:38Elle a été interdite, pourquoi ?
00:04:39Parce qu'on redoutait, notamment, qu'on entende certains slogans antisionistes ou antisémites.
00:04:44Je note qu'encore une fois, c'est la logique de pré-crime.
00:04:47Parce qu'on redoute que se tienne un crime, on redoute certains slogans, on redoute un certain discours,
00:04:52on cherche à interdire d'avance l'événement.
00:04:54Finalement, la manifestation n'a pas été autorisée.
00:04:57Mais je note que c'est de plus en plus fréquent, cette manie.
00:05:00Parce qu'on redoute un discours, on interdit.
00:05:02Il y a quelque chose là-dedans qui fait penser au film « Rapport minoritaire » dont on a déjà parlé ici.
00:05:07Avant c'était un seul camp, maintenant c'est…
00:05:09Oui, oui.
00:05:10Une petite évolution, non ?
00:05:11Franchement, j'ai l'impression que le pouvoir a le sens de l'arbitraire en ces matières.
00:05:15Dès lors qu'il pense qu'il va entendre quelque chose qu'il n'aimera pas, il veut censurer.
00:05:18Première chose.
00:05:19Deuxième élément, ce qui est intéressant aussi dans cette manif,
00:05:24c'est de voir tous les groupes qui, d'une manière ou de l'autre, l'ont porté, l'ont soutenu.
00:05:28On pense à la France insoumise, à l'attaque au planning familial, notamment, ce n'est pas un détail,
00:05:32c'est une évolution permanente.
00:05:33Plusieurs groupes de défense des droits des sans-papiers.
00:05:37Donc c'est le point de contact, ou la mouvance indigéniste aussi,
00:05:40c'est le point de contact de deux gauches, pourrait-on dire.
00:05:43La gauche radicale, donc tendance LFI,
00:05:46et la gauche décoloniale qui, elle, est dans une logique souvent de conquête,
00:05:51de revanchisme décolonial.
00:05:53Je reviens dans un instant.
00:05:54Je note, soit dit en passant, la poignée de main entre Mathilde Panot, Louis Boyard et Médine,
00:05:58qui ensemble se sont rassemblés.
00:06:00On se souvient de Médine avec sa chanson, notamment, où elle voulait crucifier les laïcars sur le Golgotha.
00:06:06Bon, on comprend ici son immense tendresse pour la laïcité,
00:06:09son immense compréhension pour les victimes de Charlie Hebdo, les victimes du Bataclan.
00:06:13Donc probablement est-ce pour cela que nos amis de LFI lui serraient la main aussi joyeusement.
00:06:18Donc, c'est un état d'esprit qui se manifestait là.
00:06:21Mais vous avez raison de le mentionner, parmi les pancartes, parmi les slogans,
00:06:25certains sont particulièrement parlants.
00:06:27Parce que quand on s'intéresse à une manif, il faut voir justement quelles sont les affiches,
00:06:30quelles sont les pancartes, quels slogans sont mobilisés.
00:06:33Ça permet de voir quel est l'état d'esprit de ceux qui y sont.
00:06:36Et l'un d'entre eux était exceptionnel.
00:06:38« Si nous sommes ici, c'est que vous étiez là-bas ».
00:06:42Autrement dit, et là il y a différents modes de lecture de ça, mais sur le mode « vous l'avez bien cherché »,
00:06:47« nous sommes ici parce que vous vous êtes imposés chez nous autrefois »,
00:06:51« nous sommes ici pour que vous ayez à payer ».
00:06:54Mais là il y a différents types de lecture de « si nous sommes ici, c'est parce que vous étiez là-bas ».
00:06:58Le premier, c'est un argument assez classique,
00:07:00qu'on entend souvent lorsqu'on dit « la France connaît aujourd'hui l'immigration de ses anciennes colonies,
00:07:04c'est un mouvement inévitable, de quoi se plaint-elle d'ailleurs,
00:07:08elle était ailleurs, il est normal qu'elle accueille désormais d'ailleurs chez elle ».
00:07:12C'est un argument qui a ses limites, pourquoi ?
00:07:14Parce que l'immigration massive aujourd'hui se déverse dans l'ensemble de l'Europe
00:07:18et pas seulement dans les anciennes puissances coloniales.
00:07:21On le voit au Danemark, on la voit en Suède, on la voit en Irlande,
00:07:26alors je pense qu'on peut reconnaître que l'Irlande n'était pas une puissance coloniale particulièrement présente en Afrique autrefois,
00:07:31non plus qu'au Maghreb.
00:07:33Or, tous les pays européens connaissent aujourd'hui ces vagues migratoires,
00:07:39donc l'argument du « finalement nous payons le prix de nos excès d'hier » me semble à relativiser.
00:07:45Le deuxième argument me semble plus intéressant si on cherche à comprendre ce slogan,
00:07:49« Si nous sommes ici, c'est parce que vous étiez là-bas ».
00:07:53C'est la notion de ce qu'on pourrait appeler le revanchisme décolonial.
00:07:56À l'échelle de l'histoire, il y a des civilisations, il y a des peuples, il y a des nations,
00:08:01et certains s'étendent et un jour ils perdent leur vitalité, perdent leur énergie,
00:08:05ils se fatiguent, ils se refluent vers leurs frontières,
00:08:08et là c'est le mouvement qu'on pourrait dire contre-colonial.
00:08:11Donc non seulement décolonial, ça c'est l'argument utilisé, mais contre-colonial.
00:08:14J'essaie d'interpréter, je ne dis pas que c'est ça définitivement.
00:08:17Donc contre-colonial, vous nous avez colonisés, nous vous colonisons aujourd'hui.
00:08:22Et là, quand on comprend les choses ainsi, on comprend que c'est un slogan sans générosité excessive,
00:08:28c'est un slogan qui est sur le mode de la vengeance,
00:08:31c'est un slogan qui est sur le mode « vous nous avez fait payer, vous payerez aujourd'hui ».
00:08:36Et nous nous installons chez vous à nos conditions.
00:08:40C'est comme ça que je le comprends encore une fois, je ne sais pas, dans toutes les nuances,
00:08:43je ne veux pas surinterpréter, je cherche à décrypter.
00:08:46Et là, il y avait trois grandes oppositions dans cette manifestation,
00:08:50le racisme, l'islamophobie et les violences policières.
00:08:53Mais qu'entend-on par racisme, islamophobie, violences policières à la lumière de ce slogan ?
00:08:58Par racisme, on entend seulement le refus de la submersion migratoire.
00:09:02Vous n'êtes pas favorable à l'immigration massive, vous êtes un raciste.
00:09:05C'est assez clair, on l'a compris avec le temps.
00:09:08Si vous êtes pour des frontières, si vous croyez que les frontières veulent dire quelque chose,
00:09:11qu'elles doivent stopper les vagues migratoires, vous êtes vous-même un raciste.
00:09:15L'islamophobie, c'est un concept qui est associé intimement à l'islamisme.
00:09:20Qui dit islamophobie dit nous sommes dans l'univers mental de l'islamisme.
00:09:23Et qu'est-ce qu'on nomme islamophobie ?
00:09:25C'est le refus de permettre à l'islam de se déployer ici à ses propres conditions
00:09:31et non pas aux conditions de la France et de sa laïcité.
00:09:34On nomme islamophobie la critique de l'islam et de l'islamisme
00:09:37ou la volonté de lui demander de s'intégrer à la culture française.
00:09:41Et les violences policières, c'est la présence de l'ordre républicain dans certains quartiers
00:09:46où on juge que ces « violences policières », c'est l'expression d'une autorité illégitime.
00:09:51Un autre slogan qu'on a entendu, il y en a quelques-uns,
00:09:53« y'en a marre, y'en a marre, y'en a marre ».
00:09:55Il tournait beaucoup sur les réseaux sociaux.
00:09:57On pourrait dire, presque de bonne foi, mais si vous trouvez ça si pénible que ça vivre en France,
00:10:02que faites-vous ici ? Personne n'est obligé de vivre en France,
00:10:05personne n'est obligé de s'y installer, c'est pénible d'y habiter.
00:10:09Mais là, il y a une réponse qu'on peut comprendre qui est en lien avec les précédents propos.
00:10:12Ce sont constitués au fil du temps, nous reprenons ici la formule de Georges Bensoussin,
00:10:16les territoires perdus de la République, qui ont évolué, qui se sont constitués en petites républiques autonomes,
00:10:22en petites républiques qui ne disent pas leur nom, mais avec un changement de population,
00:10:26un changement de peuple, un changement de culture, un changement de mœurs, un changement d'identité.
00:10:31Quand on a tout ça, on peut dire que sur ces territoires, si on est toujours à la lumière du slogan,
00:10:37si nous sommes ici, c'est parce que vous étiez chez nous,
00:10:39se sont constituées des zones de peuplement nouvelles sur lesquelles ne doivent pas s'appliquer
00:10:44les fameuses lois de la République, la culture française et rien de tout ça.
00:10:48Mais ces populations sont nombreuses. Comment les fédérer ?
00:10:52C'est difficile de fédérer tout ce monde-là, ils ne viennent pas tous du même endroit.
00:10:55On a vu quel drapeau fédérait ces populations lors de la manifestation, j'entends.
00:11:00Est-ce que c'est le drapeau français ? Non, c'est le drapeau palestinien.
00:11:03Le drapeau palestinien, version Gaza, devient le symbole qui permet d'unifier ces populations
00:11:09dans la lutte contre le racisme français, soit disant racisme français, et l'islamophobie française.
00:11:14C'est ainsi que je comprends ce premier slogan qui, encore une fois, si nous sommes ici,
00:11:18c'est parce que vous étiez chez nous, qui sent bon la revanche décoloniale
00:11:21ou la volonté de contre-coloniser, si je comprends bien.
00:11:25Un discours a aussi trouvé un écho lors de cette manifestation, celui d'un jeune homme
00:11:29expliquant que si la France est la septième puissance économique du monde, c'est grâce aux immigrés.
00:11:36Il dénonçait aussi dans sa tirade les fachos, je cite, et l'extrême droite.
00:11:42En quoi ce discours était-il aussi représentatif de la manifestation du week-end ?
00:11:46Il faut dire que c'était dans un français approximatif.
00:11:48C'est important de noter que quelqu'un arrive ici, manifestement,
00:11:52sa compréhension de la culture française est assez limitée, sa compréhension de la langue française est limitée.
00:11:57Mais tout de suite, que fait-il ? Il dénonce les méchants désignés par le système.
00:12:01Les fachos et l'extrême droite, les fachos et l'extrême droite.
00:12:04Il dit « on en a marre, on n'est pas respectés ».
00:12:06Donc là, ce qu'on comprend, c'est que c'est le signe de la plus ultime gratitude, n'est-ce pas ?
00:12:10On arrive quelque part et qu'est-ce qu'on fait ?
00:12:12On décide d'insulter des gens qui rendent possible notre prospérité.
00:12:15Possible. C'est comme ça qu'on tisse des liens entre les peuples.
00:12:20Ce qui est intéressant, par ailleurs, dans sa phrase, c'est que la France serait la septième puissance économique dans le monde
00:12:25grâce à ceux qui arrivent tout juste et qui occuperaient tous les emplois dont les Français disent « de ça, je ne voudrais pas ».
00:12:30On peut dire que si ces emplois étaient correctement payés, je suis persuadé que beaucoup de gens voudraient les occuper.
00:12:34Mais ça, c'est autre chose.
00:12:35Ça, ça nous ramène à une double thèse, encore une fois.
00:12:37C'est-à-dire les éco-historiques.
00:12:39Le travail des historiens, quelquefois les plus déconstructeurs, se transforme en slogan chez des jeunes personnes qui arrivent ici et qui n'aiment pas la France.
00:12:45D'abord, il y a le discours de la « prospérité empruntée de la France ».
00:12:49La France ne devrait sa prospérité qu'à l'étranger.
00:12:51Par elle-même, elle serait pauvre.
00:12:53Par elle-même, elle serait misérable.
00:12:55Par elle-même, ce serait un pays complètement négligé.
00:12:57Mais grâce à l'arrivée massive de ces populations qui entrent sans être invitées, qui s'installent sans en avoir le droit,
00:13:02et qui défilent dans les quartiers sous le signe du drapeau palestinien, la France pourrait enfin être prospère.
00:13:08C'est comme ça que je le comprends.
00:13:10Et ça fait écho à deux thèses historiques.
00:13:12La première, c'est l'idée que la France se serait enrichie au 19e siècle, 20e siècle seulement grâce à son empire colonial.
00:13:19Mais nous savons que c'est faux.
00:13:21Ce que nous savons, Jacques Marseille a fait des travaux très forts là-dessus.
00:13:23Raymond Aron l'avait mentionné au moment de l'indépendance algérienne.
00:13:26L'empire a coûté très cher à la France.
00:13:28L'empire a coûté si cher à la France que c'est pour ça qu'en bonne partie, une figure comme de Gaulle, mais d'autres,
00:13:33ont dit « on doit se retirer, c'est terminé, on n'a pas les moyens d'entretenir cet empire ».
00:13:37Donc il se peut que finalement l'entreprise coloniale ait coûté à la France davantage qu'elle ne l'ait enrichie.
00:13:43Et sur le même registre, c'est la mythologie de la reconstruction grâce aux étrangers après 1945.
00:13:47Qu'il y ait des étrangers qui contribuent ou qu'il y ait des populations de l'empire qui contribuent à la reconstruction après 1945, c'est un fait.
00:13:53Est-ce que toute la reconstruction est due à ces populations? Bien sûr que non.
00:13:58Mais ces thèses martelées, martelées, martelées de l'université, dans les médias et ainsi de suite,
00:14:02le point d'aboutissement, c'est qu'une jeune personne qui arrive ici sans gratitude reprend ses slogans
00:14:07en expliquant à la France que si elle est prospère, c'est grâce à lui.
00:14:10On inverse la France. Ce n'est plus la France qui est une chance pour les immigrés.
00:14:15Ce sont les immigrés qui sont une chance pour la France. Elle est chanceuse, la France.
00:14:19Mais c'est très intéressant parce qu'un jour, je me suis fait arrêter dans la rue par quelqu'un
00:14:23qui avait discuté avec notre belle Charlotte et qui avait repris tout ce discours-là.
00:14:28Et ce discours-là, il est repris, repris, repris.
00:14:31Par contre, l'autre version du discours que vous avez donné, personne ne le reprend.
00:14:35Personne n'en parle de ça. Est-ce que du pas suffisamment, peut-être, pour équilibrer les choses?
00:14:39Il y a très, très peu d'échos sur le service public, mais j'ai vu madame Adèle Vendrée dire aujourd'hui ou hier
00:14:43qu'elle était ouverte à tous les points de vue, à France Inter notamment.
00:14:46C'est formidable. Elle va pouvoir inviter tous ceux qui remettent en question la thèse aujourd'hui
00:14:50de la France qui se serait enrichie de manière coupable avec ses colonies.
00:14:54J'attends l'invitation à tous ces chercheurs remarquables.
00:14:56Elle pourra les inviter puisqu'elle dit elle-même qu'elle y est ouverte.
00:14:58C'est formidable, autant d'ouverture.
00:15:00Bientôt, Mathieu Bocoté sur France Inter.
00:15:02Non, pas trop.
00:15:03En tourisme, attention.
00:15:04Une autre manifestation, Mathieu, a lieu ce week-end rassemblant des Afghans.
00:15:09Faut-il la mettre en lien avec celle dont vous parliez tout à l'heure?
00:15:12Bien sûr que oui.
00:15:13Elle a beaucoup fait parler cette manifestation.
00:15:15Vous trouvez? Elle a fait parler en certains lieux, je trouve.
00:15:17On n'en a pas beaucoup parlé, on ne l'a pas beaucoup vue.
00:15:21J'ai ma petite hypothèse, elle vaut ce qu'elle vaut.
00:15:23C'est parce qu'elle était tellement choquante que mieux valait ne pas la montrer.
00:15:27Alors, qu'est-ce qu'on voit ici?
00:15:28Le point d'origine, c'est toujours des tensions dans la communauté afghane et ainsi de suite.
00:15:31Mais là, ça se déverse dans la rue.
00:15:33Ça se déverse de manière assez violente.
00:15:35Ça se déverse de manière… En fait, on sème la pagaille.
00:15:37On décide de détruire, on décide de s'en prendre à la propriété des uns et des autres.
00:15:41Des gens qui, à ce que j'en sais, n'ont pas tous leur papier qui leur permettrait formellement d'être ici.
00:15:46Donc, quelle belle manière de dire merci au pays qui nous accueille que d'aller dans la rue et de détruire.
00:15:51Et là, qu'est-ce que ça fait?
00:15:52On décide de ne pas trop le montrer parce que ça pourrait laisser croire qu'en toutes circonstances,
00:15:55l'immigration n'est pas une richesse.
00:15:57À tout le moins, c'est comme ça que je comprends le grand silence des uns et des autres.
00:16:00Mais je vais faire un lien avec d'autres manifs.
00:16:02Il y a celle-là.
00:16:03Il y a celle dans Barbès dont on a parlé.
00:16:05Faisons un lien avec d'autres manifestations.
00:16:07Par exemple, en Grande-Bretagne, encore récemment, les manifestations d'islamistes à Londres.
00:16:11Imaginons si on faisait une espèce de carte, une cartographie, en fait, des manifestations en temps réel
00:16:16qui se réclament d'un drapeau étranger, qui se réclament d'une identité étrangère
00:16:20et qui cherchent à occuper l'espace public pour affirmer une souveraineté,
00:16:23pour affirmer une lutte de territoire, pour affirmer une volonté de s'affirmer en tel ou tel lieu.
00:16:28Je pense que, de ce point de vue, on pourrait avoir une vision assez inquiète.
00:16:32On pourrait dire que l'effondrement, ce n'est pas demain, c'est maintenant.
00:16:35Ces manifestations, pour moi, ne sont pas des luttes sociales au sens traditionnel en France,
00:16:39des luttes sociales pour obtenir différents droits sociaux.
00:16:42Nous sommes devant des volontés de manifester, d'occuper, pardonnez-moi, le territoire,
00:16:46d'affirmer une souveraineté, d'expliquer qu'ici, c'est chez nous et non plus chez vous.
00:16:50De ce point de vue, c'est tout autant le signe de ce qu'on appelle ici le choc des civilisations au quotidien.
00:16:56Et là, de source policière, il y a un afghan qui a été interpellé parce qu'il voulait taper des petits blonds.
00:17:03Il tapait, il s'amusait à gifler des enfants.
00:17:06Comme tel, il voulait taper des petits blancs ?
00:17:08D'après la source policière, comment vous voyez, c'est ça.
00:17:11Je tiens à rassurer, ce n'est pas du racisme. Ce n'est pas possible que ce soit du racisme anti-blanc.
00:17:14Je le sais d'avance, je tiens à rassurer tous ceux qui osent dire cela, ils se trompent.
00:17:18Et qu'il a tapé un enfant de 12 ans.
00:17:21Qu'est-ce que ça vous évoque ? Juste, on ne fait pas de candidats parce qu'on a beaucoup de sujets,
00:17:24mais vous, Marc Menand, avec votre âme de gauche, c'est très accueillante.
00:17:29J'ai envie de vous entendre, parce que lorsqu'on voit la réaction des Afghans, la réaction de ce jeune homme aussi,
00:17:35qui effectivement, comme le dit si bien Mathieu, il vient à peine d'arriver, critique déjà celui qui l'accueille.
00:17:42Est-ce que ça ne vous interpelle pas aussi ?
00:17:44Bien évidemment que ça interpelle, mais c'est parce qu'on est au-delà de la générosité de l'accueil.
00:17:50Aujourd'hui, on est malheureusement dans ce principe de submersion.
00:17:55C'est-à-dire que ce n'est pas une porte ouverte.
00:17:58Et en disant aux gens maintenant, nous allons vous proposer la société d'accueil telle qu'elle existe,
00:18:04et voici nos façons de vivre.
00:18:06Donc, il y a une sorte d'apprentissage, d'éveil à notre société,
00:18:11ce qui permettrait d'envisager de pouvoir s'intégrer, de pouvoir vivre en conscience.
00:18:18Et n'oubliez pas que théoriquement, quand vous obtenez la nationalité française,
00:18:22après l'avoir réclamée, vous prenez l'engagement de vivre selon les mœurs de la société française.
00:18:29Où sont les mœurs de la société française quand on se comporte comme ça ?
00:18:33Vous voyez, on est dans une sorte de folie, mais parce que c'est la submersion.
00:18:37J'ai quand même envie de faire un tour de table.
00:18:39Allez-y.
00:18:40M. Charlotte, votre regard.
00:18:41Il y a un discours sur le fait que les gens le reprennent extrêmement rapidement.
00:18:44Il y a aussi le rôle des associations dans la gestion de l'immigration au premier jour,
00:18:49dès le début et dès même l'arrivée sur le continent européen.
00:18:52Et là, c'est un discours qui est très ouvertement prôné, porté,
00:18:57notamment dans l'accompagnement juridique par rapport aux pays d'accueil,
00:19:01donc la France en l'occurrence.
00:19:02Donc, c'est un discours qui est entendu très tôt.
00:19:05Et finalement, le premier contact avec la France est ce discours contre la France lui-même.
00:19:10C'est-à-dire que c'est quand même le premier contact,
00:19:11puisque l'État a délégué lui-même à ses associations la gestion première de l'immigration.
00:19:16Ça, c'est un vrai problème au-delà de la question que posent ces associations financièrement, par exemple.
00:19:21Et pour connaître des jeunes qui ont dû subir, vous savez, le stage
00:19:25où théoriquement on vous fait comprendre ce qu'est la France,
00:19:27la première chose que les responsables transmettent, c'est
00:19:31« vous êtes ici pour vivre selon vos coutumes ».
00:19:35C'est la capacité d'accueil de la France.
00:19:37Mais je veux dire, oui, mais il y a des limites aussi.
00:19:39Et Dimitri, est-ce que...
00:19:41Non, mais vous rendez compte.
00:19:42Quand on entend tout ça, on se dit mais dans quel autre pays ça peut se passer comme ça ?
00:19:47Je crois que ça se passe dans beaucoup de pays occidentaux,
00:19:49parce que c'est un projet politique, ça doit être un projet de fierté.
00:19:52Et ce qu'on voit, c'est que le projet décolonial, c'est un colonialisme inversé.
00:19:56Colonisons le colonisateur, quelque part.
00:19:58On retourne l'arme, on retourne le couteau.
00:20:00C'est ça qu'on voit quand on dit « nous sommes ici parce que vous étiez là-bas ».
00:20:04Moi, c'est comme ça qu'en tout cas, je le perçois.
00:20:06Belle analyse en tout cas de Mathieu.
00:20:08Dernier mot là-dessus, Mathieu ?
00:20:10Oui, j'avais oublié une chose, Laurent.
00:20:11J'ai dit un symbole les unifie, c'est le drapeau palestinien.
00:20:14Un deuxième, c'est le voile.
00:20:15Le voile qui est le symbole unificateur de cette résistance anticoloniale dans leur esprit.
00:20:20Merci beaucoup pour votre regard.
00:20:22Dans un instant, on parlera avec vous du 21 avril.
00:20:25Hier, c'était le 21 avril.
00:20:2721 ans plus tard, si j'ai bien compris.
00:20:28Non, 22 ans plus tard, c'est ça ?
00:20:29Si j'en compte bien, je ne sais plus.
00:20:302002.
00:20:31Non, 22 ans plus tard.
00:20:33Comment analyser 22 ans plus tard ce 21 avril qui a tant marqué ?
00:20:38Dimitri, on va parler des institutions avec vous ce soir.
00:20:41Faut-il introduire une dose de proportionnel aux élections législatives ?
00:20:44A l'occasion hier du 80e anniversaire de la reconnaissance du droit de vote des femmes en France,
00:20:49Yael Brown-Privet, la présidente de l'Assemblée nationale,
00:20:52est reparti à la charge sur ce thème qui lui est cher,
00:20:54mais qui suscite des hostilités dans son camp.
00:20:57On ne peut pas s'empêcher de dire, Dimitri, qu'il y a aussi un calcul politique
00:21:01pour avantager son camp aux élections.
00:21:04C'est vrai, on a envie de vous entendre, parce que dès qu'on parle proportionnel,
00:21:07on dit non, on pense tout de suite au RN, en tout cas.
00:21:10Ça paraît logique qu'un parti qui est au pouvoir
00:21:13défende le mode de scrutin qui va l'avantager aux prochaines élections.
00:21:17Je ne peux pas faire ce reproche-là à Yael Brown-Privet.
00:21:20Je veux dire, rappelez-vous, la droite en 86 qui veut défaire la proportionnelle
00:21:24pour s'en procurer un avantage.
00:21:26Charles Pasqua avait passé des années sur le redécoupage de la carte électorale.
00:21:31Mais je pense que vous allez être assez surprise, Christine,
00:21:33et je pense que les téléspectateurs qui nous regardent aussi,
00:21:35du visage qu'aurait eu l'Assemblée nationale que nous avons élue en 2022
00:21:40avec la fameuse dose de proportionnel.
00:21:43On va revenir sur cette expression.
00:21:45Je voudrais juste commencer par dire que cette dose de proportionnel,
00:21:48c'est l'arlésienne.
00:21:49C'était dans le programme d'Emmanuel Macron en 2017.
00:21:52Il y avait un projet de loi qui était sur le point d'aboutir.
00:21:54On en discutait à l'Assemblée juste avant l'été 2018, juste avant l'affaire Benalla.
00:21:58Ça a un peu fait capoter l'affaire.
00:22:00C'était un projet plus vaste.
00:22:01Il était question de réduire aussi le nombre de députés,
00:22:03de le tomber aux alentours de 400,
00:22:05et de faire élire une partie de ce Parlement restreint à la proportionnelle.
00:22:10C'est revenu en 2021.
00:22:12Je ne sais pas si vous vous en souvenez.
00:22:14Il y avait une échéance.
00:22:15Il fallait que ça se fasse minimum un an avant une élection.
00:22:18Donc à partir de mai 2021, ça n'avait pas pu se faire.
00:22:21Et en fait, il faut dire que ce serait assez facile à adopter
00:22:24et de changer le mode de scrutin.
00:22:26Ce n'est pas une réforme de la Constitution.
00:22:28Ça demande simplement un vote simple à l'Assemblée nationale.
00:22:30Donc ça pourrait se faire.
00:22:32Pourquoi ça ne se fait pas ?
00:22:33Je ne pense pas qu'il y ait de complot particulier.
00:22:35Enfin, pas de complot.
00:22:37Je ne sais pas si le mot complot est le plus adapté.
00:22:39Il n'y a peut-être pas d'intérêt politique
00:22:42pour la majorité de le faire à certains moments.
00:22:44Peut-être que là, c'est en train de se présenter.
00:22:46En tout cas, ce n'est jamais une urgence politique.
00:22:48Il y a toujours plus d'urgence à légiférer.
00:22:50Voilà.
00:22:51Alors, une dose...
00:22:52On a fait une loi sur les cheveux quand même.
00:22:53Oui, oui.
00:22:54Proposition de loi.
00:22:56Oui, mais quand même.
00:22:57Ça venait.
00:22:58C'est une initiative parlementaire.
00:23:00Alors, une dose de proportionnelle.
00:23:02Ça voudrait dire quoi ?
00:23:03Ça voudrait dire qu'on ne ferait pas de la proportionnelle
00:23:05sur l'ensemble de l'élection des députés.
00:23:07Ça voudrait dire qu'on panacherait le mode de scrutin
00:23:10avec le système actuel que nous avons.
00:23:13En fait, c'est quoi un garçon député ?
00:23:15C'est une mini-présidentielle à l'échelle de sa circonscription.
00:23:18Vous avez des candidats.
00:23:19Ceux qui font plus de 12,5 % au premier tour passent au second.
00:23:22C'est pour ça que vous pouvez avoir des triangulaires ou des quadrangulaires.
00:23:25Et à la fin, c'est celui qui fait le plus gros score
00:23:27et qui remporte le siège.
00:23:28Scrutin uninominal, un nom, majoritaire à deux tours.
00:23:32La proportionnelle, ce n'est pas tout à fait le même fonctionnement.
00:23:34On va voir ça dans un instant.
00:23:36Votre chronique, elle est magnifique.
00:23:38On va voir effectivement ce que ça changerait.
00:23:41La proportionnelle.
00:23:42On se voit dans un instant.
00:23:43On marque une toute petite pause.
00:23:44Je vais vous montrer les images des drapeaux français.
00:23:47Où est-ce qu'ils se trouvent ?
00:23:48Devinez où ?
00:23:49Ouh, je vais vous montrer.
00:23:50On a les images des drapeaux français.
00:23:52Pas sur le territoire hexagonal.
00:23:54Et je vais vous faire une petite surprise.
00:23:56Le livre qui a bouleversé chacun des mousquetaires.
00:23:59J'en parle dans ma chronique du journal du dimanche.
00:24:02Et j'ai emmené le livre.
00:24:03Je l'ai acheté pour vous.
00:24:04Allez, on marque une pause.
00:24:05À tout de suite.
00:24:10Alors, devinez quel est le livre qui a embarqué,
00:24:14emporté chacun des mousquetaires vers l'âge de 10, 11 ans.
00:24:17Hashtag face à l'info.
00:24:19Je vous dévoile le résultat dans un instant.
00:24:22Alors, Dimitri, on est en train de parler de la proportionnelle.
00:24:26On se disait que Yael Brown-Privé pense à la proportionnelle.
00:24:31On se demandait pourquoi et à quoi ça pourrait ressembler
00:24:34une dose de proportionnelle.
00:24:36Alors, une dose de proportionnelle.
00:24:38Pourquoi une dose ?
00:24:40C'est rigolo cette expression, une dose.
00:24:42On pourrait dire une fraction de proportionnelle.
00:24:44C'est vrai, pourquoi une dose ?
00:24:45Sinon, soit on fait la proportionnelle intégrale.
00:24:47Ben oui.
00:24:48La proportionnelle intégrale, c'est les élections européennes.
00:24:50C'est-à-dire qu'on fait un scrutin.
00:24:52Non, pour se simplifier.
00:24:53Mais en gros, on fait un scrutin national.
00:24:55On regarde le pourcentage que fait chaque parti politique.
00:24:58On fait une règle de trois.
00:25:00Et on attribue le nombre de sièges en fonction du poids électoral
00:25:04de chacun des partis.
00:25:05La dose de proportionnelle, ce serait de dire...
00:25:08Alors, c'est la proposition de Yael Brown-Privé.
00:25:10Ce serait de dire une partie des sièges de nos députés
00:25:13serait attribuée à chaque formation politique
00:25:15en proportion des voix obtenues par leurs candidats
00:25:18à l'échelle, en l'occurrence, disons, d'un département.
00:25:21C'est que dans un département, vous avez plusieurs circonscriptions.
00:25:23Vous avez un nombre variable de députés par département
00:25:27selon leur poids démographique.
00:25:29Alors, ce que dit Yael Brown-Privé, c'est...
00:25:32Introduisons de la proportionnelle
00:25:35dans tous les départements qui élisent plus de 11 députés.
00:25:38Et c'est peu ou prou le système qu'on a au sénatorial.
00:25:41On vote pas, nous, pour les sénatorials,
00:25:42parce que c'est un suffrage indirect.
00:25:43Mais au sénatorial, vous avez 54 départements
00:25:47qui désignent trois sénateurs ou plus.
00:25:49Donc, ce sont les départements les plus peuplés.
00:25:52Ceux-là procèdent à des élections sénatoriales
00:25:55à la proportionnelle.
00:25:56Donc, regardez, vous avez la carte des départements,
00:25:58en l'occurrence, qui seraient concernés par la réforme
00:26:00si jamais on l'appliquait.
00:26:02Expliquez-nous.
00:26:03Donc, là, en rouge, vous voyez les départements
00:26:05qui envoient à l'Assemblée nationale
00:26:07plus de 11 députés chacun.
00:26:09Donc, vous avez Paris, qui envoie, par exemple, 18 députés.
00:26:11Vous avez les Yvelines, dans l'Ouest parisien,
00:26:13qui en envoie 12.
00:26:14Vous avez les Bouches-du-Rhône.
00:26:16Vous avez le Rhône.
00:26:17Vous avez la Gironde.
00:26:18Vous avez le Nord et le Pas-de-Calais.
00:26:22Et puis, vous avez toute l'Île-de-France.
00:26:24Voilà.
00:26:25Donc, sur ces 11 départements,
00:26:27ça représente en tout 152 députés.
00:26:29Donc, vous voyez, un quart de l'Assemblée nationale,
00:26:32quand même, qui serait élue à la proportionnelle
00:26:34si on appliquait la réforme que préconise Yael Brown-Pivet.
00:26:38Alors, concrètement, qu'est-ce que ça changerait ?
00:26:40On va prendre...
00:26:41On prend un exemple.
00:26:42Prenons l'exemple de Paris.
00:26:44On prend les législatives de 2022.
00:26:46Il y avait...
00:26:47Paris, c'est 18 députés en 2022.
00:26:49Donc, 18 sièges à pourvoir.
00:26:50On a, au scrutin 2022...
00:26:53Vous voyez, c'est pas compliqué.
00:26:54Vous avez 9 Nupes.
00:26:55Vous avez 9 députés Renaissance.
00:26:57Si l'on procédait à la proportionnelle,
00:27:00à ce moment-là, vous voyez, ça change complètement.
00:27:02Vous n'avez plus que 8 Nupes.
00:27:04La majorité présidentielle perdrait 2 sièges.
00:27:06Et là, vous verriez surgir 2 députés Les Républicains.
00:27:09LR, qui avait disparu,
00:27:11de la dernière législative du tableau parisien.
00:27:16Et vous auriez un élu Reconquête.
00:27:18Voyez ?
00:27:19Alors que Reconquête n'en a aucun, actuellement, dans l'actuelle Assemblée.
00:27:22Voyons un autre exemple.
00:27:23Les Yvelines.
00:27:25J'ai pris volontairement ces 2 départements
00:27:27parce qu'ils sont très à l'avantage de la majorité présidentielle.
00:27:31Alors là, vous voyez,
00:27:33on ne peut pas faire plus avantageux pour la majorité présidentielle.
00:27:35Sur 12 députés, vous en avez 10 qui sont des députés macronistes.
00:27:39Vous en avez 2 Nupes.
00:27:40Avec la proportionnelle, vous voyez, les cartes sont totalement rebattues.
00:27:43Je vous ai mis 4 Nupes.
00:27:44En fait, ce serait soit 4, soit 3 Nupes et 1 Reconquête.
00:27:48Donc déjà, nous aurions 2 députés hémorriens à l'Assemblée nationale
00:27:51dans un scénario de proportionnelle
00:27:53cantonné à ces départements les plus peuplés.
00:27:56Vous n'auriez plus que 5 députés de la majorité présidentielle.
00:27:59Donc vous voyez, ce n'est pas une très bonne affaire quand même pour la Macronie.
00:28:022 LR et donc 1 député Rassemblement national dans les Yvelines.
00:28:08Je vous ai montré ces exemples-là.
00:28:12On voit que dans d'autres départements,
00:28:14là, ce serait un petit peu plus à l'avantage de Renaissance.
00:28:17Par exemple, à Seine-Saint-Denis, vous n'avez aucun élu Renaissance.
00:28:20Là, ils auraient un siège.
00:28:21Dans le Pas-de-Calais également, le RN perdrait un siège à l'avantage de Renaissance.
00:28:25Donc c'est assez instructif.
00:28:28On voit que ce n'est pas forcément à l'avantage du camp présidentiel.
00:28:32Je dirais même bien au contraire.
00:28:33Alors maintenant, regardons à quoi ressemblerait l'Assemblée nationale.
00:28:37Ici, Mathieu, je vous vois hocher la tête en contestant ce que je dis.
00:28:40Regardez à quoi ressemblerait l'Assemblée nationale avec la règle de Brown-Pivet.
00:28:46C'est-à-dire avec cette règle, les députés en voyant plus de 11 députés à l'Assemblée nationale,
00:28:50on est à la proportionnelle.
00:28:51Alors les petits malins qui vont me dire
00:28:53« Oui mais regardez, il n'y a pas 577 députés dans votre Assemblée. »
00:28:56Je sais.
00:28:57Ce sont les chiffres de l'Assemblée.
00:28:58Ce sont les projections de l'Assemblée.
00:29:00C'est précisé avec les chiffres hors Outre-mer.
00:29:02Ça, c'est pour la précision.
00:29:04C'est important de le préciser.
00:29:06Mais vous voyez, qu'est-ce que l'on voit ?
00:29:08C'est qu'avec la dose de proportionnelle,
00:29:10nous aurions une majorité relative qui serait encore plus relative
00:29:14et nous aurions des oppositions qui seraient sensiblement plus fortes.
00:29:18Donc ce n'est pas non plus la révolution.
00:29:19Mais regardez pour LR.
00:29:20Neuf sièges de plus pour LR dans un scénario avec dose de proportionnelle.
00:29:24Le Rassemblement national serait tout près des 100 députés.
00:29:27Et la NUPES serait encore un peu plus solide.
00:29:31Mais alors quel avantage tireraient les macronistes d'une telle réforme
00:29:35si elle signifie moins de députés pour eux finalement ?
00:29:38Je ne comprends pas.
00:29:39C'est pour ça que je pense qu'à travers cette réforme,
00:29:43il y a un calcul politique.
00:29:44J'y viens.
00:29:45Vous avez d'ailleurs vendu la mèche dans le lancement
00:29:47pour ceux qui étaient là au début de l'émission.
00:29:48Mais c'est très bien.
00:29:49Je crois qu'on peut aussi croire.
00:29:50Il y a une Braune-Pivet sincère lorsqu'elle nous explique
00:29:54qu'en fait il faut faire cette réforme tout simplement
00:29:56pour que l'Assemblée ressemble un peu davantage aux Français.
00:29:59Qu'elle représente mieux,
00:30:00que cette Assemblée représente mieux les forces politiques en présence en France.
00:30:04Vous savez, elle est engagée politiquement.
00:30:07Elle est militante de la formation présidentielle.
00:30:09Je pense que c'est aussi une femme d'État
00:30:11en tant que présidente de l'Assemblée nationale.
00:30:13Et c'est bien de lui reconnaître cela.
00:30:16Après, la question c'est
00:30:18est-ce qu'on peut se satisfaire d'un mode de scrutin
00:30:23qui quand même pendant des décennies a barré la route du Parlement
00:30:27à des formations politiques
00:30:29qui faisaient 15, 20, 25% des voix à l'échelle nationale
00:30:34et qui à la fin se retrouvaient sans aucun député ou très très peu.
00:30:39Vous pensez au Front National et ensuite au Rassemblement National.
00:30:42Est-ce qu'on peut se satisfaire d'un système politique comme celui-là ?
00:30:46Est-ce qu'à l'inverse on peut se satisfaire
00:30:48qu'une formation politique qui fait 25, 30% des suffrages
00:30:51rafle jusqu'à 50% des sièges ?
00:30:54Est-ce que c'est acceptable ?
00:30:56C'est ce que nous voulons français sur un plan démocratique.
00:31:00Donc là on voit que la proportionnelle
00:31:02elle est supérieure au système majoritaire
00:31:05en termes de justice politique, en termes de représentativité.
00:31:08En revanche, la proportionnelle a un très gros défaut
00:31:11c'est qu'elle a tendance à déconnecter nos élus de la circonscription.
00:31:15Je m'explique, c'est que dans le système majoritaire
00:31:17je vous ai dit c'est une petite présidentielle.
00:31:20Donc le député est ancré territorialement
00:31:25parce qu'il a gagné cette élection sur tous les autres
00:31:27et c'est son visage qui a fait gagner son parti politique.
00:31:31Dans le système proportionnel c'est exactement l'inverse
00:31:33c'est-à-dire que vous en tant qu'électeur
00:31:35vous me laissez un bulletin pour des idées pour un parti politique
00:31:38et finalement le député qui vous représentera
00:31:40il n'a pas tellement d'importance
00:31:42ce ne sera pas tellement le député de votre circonscription
00:31:44ce sera un des députés de votre département.
00:31:47Donc il n'y a pas de système qui ait tous les avantages.
00:31:50Alors pour revenir au calcul politique
00:31:52parce que finissons par là quand même
00:31:54c'est un système assez frappant
00:31:56de voir que quand on fait le calcul
00:31:59imaginons que ce soit Marine Le Pen
00:32:01qui arrive à l'Elysée en 2027
00:32:03est-ce qu'elle aurait intérêt
00:32:05à ce système proportionnel
00:32:07dont on dit qu'il la favoriserait
00:32:09comme je vous l'ai montré tout à l'heure
00:32:11s'il était appliqué totalement
00:32:13partiellement ou intégralement.
00:32:15En fait on se rend compte que non
00:32:17parce qu'on voit que tous les présidents
00:32:19de premiers mandats
00:32:21finalement à travers les législatives
00:32:23qui sont derrière
00:32:25décrochent une majorité de confirmations
00:32:27qui pourraient se retrouver
00:32:29considérablement relativisées
00:32:31pour Marine Le Pen
00:32:33dans l'hypothèse de son élection
00:32:35à la présidence de la République
00:32:37en 2027.
00:32:39Donc il y a peut-être un calcul de la part
00:32:41des macronistes de se dire
00:32:43ça limiterait la case quelque part
00:32:45la défaite qui pourrait leur arriver
00:32:47pour le candidat macroniste en 2027
00:32:49serait comme cela relativisée.
00:32:51En fait la proportionnelle
00:32:53a tendance à tempérer
00:32:55à diluer finalement le dégagisme.
00:32:57Et vous l'avez dit en introduction
00:32:59c'est quand même frappant
00:33:01c'est que la proportionnelle on l'a refusée pendant des décennies
00:33:03pour contenir le Rassemblement National
00:33:05parce que c'était prendre le risque d'inonder
00:33:07l'Assemblée de Parlement de députés
00:33:09frontistes, de députés lepénistes.
00:33:11Et là on est en train de nous expliquer
00:33:13que la proportionnelle c'est absolument ce qu'il faut faire
00:33:15pour contenir Marine Le Pen
00:33:17et le Rassemblement National.
00:33:19C'est fou de voir que le système politique
00:33:21finalement son baromètre
00:33:23c'est la santé du Rassemblement National
00:33:25la santé de l'extrême droite
00:33:27je le dis un petit peu moins bien que Mathieu
00:33:29mais vous avez saisi l'idée.
00:33:31Excellent analyse.
00:33:33Alors justement restons sur le Rassemblement National
00:33:35puisque Marine Le Pen
00:33:37elle est à Mayotte et moi je ne comprends pas
00:33:39Mathieu Bocoté, les drapeaux français
00:33:41sont à Mayotte, regardez les images
00:33:43les drapeaux français sont à Mayotte
00:33:45ils ne sont pas dans les rouilles de Paris
00:33:47ils sont à Mayotte. Rappelons que
00:33:49ici ce sont des Mahorais musulmans
00:33:51à 95% racisés
00:33:53pour la plupart. Un accueil
00:33:55très chaleureux pour Marine Le Pen
00:33:57ils sont racistes ou ils n'ont pas compris ?
00:33:59On en a déjà parlé mais je repose
00:34:01la question Mathieu Bocoté.
00:34:03J'ai l'impression que du point de vue de la gauche
00:34:05nous sommes devant une espèce de bris cognitif
00:34:07ils ne comprennent tout simplement pas ce qui peut se passer en ce moment
00:34:09des gens qui sont censés être les victimes
00:34:11les persécutés du RN
00:34:13qui finalement se reconnaissent en lui partiellement
00:34:15je pense qu'ils ne peuvent pas comprendre
00:34:17On va écouter une dame
00:34:19qui a accueilli Marine Le Pen
00:34:21elle dit que nous comptons sur vous
00:34:23pour parler au gouvernement. C'est assez lunaire
00:34:27Depuis des années
00:34:29Cavani est gangrénée
00:34:31par des violences urbaines
00:34:35L'axe de boulevard
00:34:37Marcel Henry est un coup d'orge
00:34:39pour nous et nos enfants
00:34:41Nous comptons sur vous
00:34:43Car nous savons
00:34:45que vous êtes capable
00:34:47d'attirer l'attention
00:34:49du gouvernement
00:34:51sur la gravité
00:34:53et l'indignité
00:34:55de cette réalité
00:34:57Je vous remercie
00:34:59Ce qui est étonnant
00:35:01c'est que les écologistes
00:35:03et les gens de gauche
00:35:05ne comprennent pas le problème
00:35:07n'oubliez pas qu'il n'y a pas assez d'eau sur place
00:35:09c'est à dire qu'on fait monter
00:35:11de plus en plus de gens sur le navire
00:35:13alors qu'on sait qu'il n'y a pas
00:35:15les capacités vitales
00:35:17pour que tout un chacun
00:35:19puisse envisager son quotidien
00:35:21C'est une folie invraisemblable
00:35:23Charlotte, par exemple
00:35:25on a vu par exemple ce week-end
00:35:27Stanislas Rigo de Reconquête
00:35:29lui tabasser à Paris
00:35:35C'est paradoxal
00:35:37L'accueil là-bas dans un monde musulman
00:35:39français racisé
00:35:41et ici dans l'Hexagone
00:35:43on crache par exemple sur quelqu'un
00:35:45comme Stanislas Rigo
00:35:47C'est assez choquant
00:35:49C'est paradoxal par rapport à l'adoxa ici
00:35:51qui est complètement hémiplégique
00:35:53mais évidemment qu'il n'y a pas une couleur de peau
00:35:55une religion pour s'inquiéter de l'insécurité
00:35:57ou d'une immigration qui déborde absolument vos capacités
00:35:59C'est ça que nous prouve Mayotte en l'occurrence
00:36:01et ça se passe absolument partout dans le monde
00:36:03c'est à dire qu'il ne voit qu'une partie de la réalité
00:36:05mais vous allez dans énormément de pays
00:36:07ailleurs qu'en Occident
00:36:09il s'inquiète évidemment de la question de l'immigration
00:36:11notamment illégale
00:36:13lorsqu'elle devient massive
00:36:15et il s'inquiète aussi de la question de la sécurité
00:36:17qui est une prérogative de tous les états du monde
00:36:19évidemment
00:36:21Après je dirais que Mayotte c'est si petit
00:36:23que malheureusement vous ne pouvez pas
00:36:25échapper à l'insécurité
00:36:27à la gravité de ce qui se passe là-bas
00:36:29on en a parlé dix fois ici
00:36:31il y a des corps démembrés sur les routes quand même
00:36:33c'est pour terroriser tout le monde
00:36:35donc à partir de là, nier l'insécurité
00:36:37c'est quand même extrêmement compliqué
00:36:39par contre le sentiment d'oubli
00:36:41il s'exprime aussi à travers ça
00:36:43Marine Le Pen qui est perçue comme une sauveuse
00:36:45peut-être qu'avec elle
00:36:47ce qu'on demande depuis des années on l'aura
00:36:49moi je vois une forme de désespoir
00:36:51dans cette popularité de Marine Le Pen
00:36:53là-bas
00:36:55Marc Meunant, revenons à la manifestation d'hier
00:36:57à Paris contre les racismes
00:36:59et l'islamophobie, on en parlait tout à l'heure
00:37:01avec Mathieu Bocoté, des portraits de personnalités
00:37:03de CNews et de C8 ont été préponsibles
00:37:05comme Jean-Marc Morandini
00:37:07qui a répondu ce matin sur notre antenne
00:37:09ou encore Cyril Hanoula
00:37:11la question que je posais en titre c'est
00:37:13n'étons pas là dans une dérive sectaire
00:37:15un appel à la haine
00:37:17une dérive sectaire dangereuse pour la démocratie
00:37:19dont ils ont eux-mêmes
00:37:21l'impudeur de se dire victimes
00:37:23c'est ça qui est terrifiant
00:37:25je dirais que ce sont des affiches
00:37:27abjectes
00:37:29il est écrit, l'extrême droite
00:37:31vous parle 24h sur 24
00:37:33le portrait d'Hanouna
00:37:35le portrait de Morandini
00:37:37alors déjà c'est quand même oublié
00:37:39qu'Hanouna a contribué
00:37:41à son corps défendant ou à son esprit défendant
00:37:43à l'élection de Boyard
00:37:45etc etc, il y a au moins 3 députés
00:37:47et les filles qui lui doivent sa place
00:37:49alors ils sont...
00:37:51qui étaient ses chroniqueurs
00:37:53voilà, qui étaient ses chroniqueurs
00:37:55il n'existait pas
00:37:57il leur a donné une image et c'est cette image
00:37:59qui leur a valu les votes
00:38:01quel manque de reconnaissance
00:38:03bon, ça c'est le premier point
00:38:05mais c'est surtout que c'est dramatique
00:38:07ça nous rappelle quoi ? c'est le Far West
00:38:09c'est Wanted
00:38:11regardez ces énergumènes
00:38:13il faut les éliminer
00:38:15c'est ça que ça veut dire
00:38:17et dans un contexte où vous voyez
00:38:19de plus en plus des énergumènes
00:38:21qui sortent le couteau
00:38:23sans le moindre prétexte
00:38:25qui se sont laissés emporter par je ne sais trop
00:38:27quelle déviance mentale
00:38:29ou par une conviction
00:38:31quelle qu'elle soit et ils sont capables
00:38:33de tout, donc ça signifie
00:38:35en brandissant de telles pancartes
00:38:37d'encourager
00:38:39des gens à aller agresser
00:38:41que ce soit notre camarade Morandini
00:38:43ou Hanouna
00:38:45c'est abject et c'est incroyable
00:38:47que personne, personne
00:38:49ne prenne position
00:38:51contre ça en disant mais arrêtez
00:38:53il faut savoir si on est là pour débattre des idées
00:38:55ou on est là pour nourrir la haine
00:38:57si on est là pour briser la France
00:38:59cela même était victime de censure
00:39:01et criait justement manque de liberté d'expression
00:39:03ah bah non mais ça aussi c'est extraordinaire
00:39:05mais c'est parce que c'est l'inversion
00:39:07généralisée, mais après
00:39:09faisons de l'histoire puisque monsieur Mélenchon
00:39:11se tape d'avoir une grande culture
00:39:13monsieur Mélenchon il aime bien nous rappeler
00:39:15qu'en Robespierre etc etc
00:39:17alors j'ai pas le temps de vous faire l'histoire
00:39:19de l'anticléricalisme
00:39:21il n'en reste pas moins
00:39:23que si la laïcité émerge
00:39:25un jour c'est bien parce qu'il y a d'abord
00:39:27eu Gambetta, il y a eu Jaurès
00:39:29et des personnages
00:39:31qui demandaient à ce que la religion
00:39:33puisse se restreindre afin que
00:39:35la liberté d'opinion
00:39:37s'exprime dans l'ensemble
00:39:39du territoire et cet anticléricalisme
00:39:41a été une virulence
00:39:43jusque dans les années
00:39:4560 et
00:39:47il y avait pour je dirais
00:39:49mieux l'enraciner
00:39:51ce fondement qui était
00:39:53la loi de 1905
00:39:55alors là il va nous falloir prendre un petit
00:39:57élément, dans les années 70
00:39:59on a fait
00:40:01appel à énormément de
00:40:03maghrébins et de turcs
00:40:05pour répondre à la demande
00:40:07de production des automobiles
00:40:09alors c'était à Aulnay-sous-Bois
00:40:11c'était à Saint-Ouen
00:40:13c'était à Poissy, soit chez Citroën
00:40:15soit chez Talbot, soit
00:40:17chez Peugeot et
00:40:19sans que personne ne le stache
00:40:21on a atteint dans certaines usines
00:40:23entre 50 et 75%
00:40:25de gens qui
00:40:27étaient de confession musulmane
00:40:29et qui ont instauré
00:40:31une façon d'être en oubliant
00:40:33qu'ils étaient venus
00:40:35non pas dans un pays pour
00:40:37vivre leur foi mais pour participer
00:40:39sans doute à un effort économique
00:40:41qui se faisait comme
00:40:43le criait Georges Marchais
00:40:45aux dépens du monde ouvrier
00:40:47et alors dans ces usines là
00:40:49on a vu émerger des syndicats
00:40:51des syndicats
00:40:53la confédération
00:40:55des syndicats libres, ça veut dire quoi ?
00:40:57c'était des gens de droite et du patronat
00:40:59qui faisaient en sorte
00:41:01d'éliminer la CGT
00:41:03que la CGT qui représentait
00:41:05le monde ouvrier et la menace communiste
00:41:07soit exclue
00:41:09de toutes les revendications
00:41:11de ce personnel
00:41:13et la gauche prend le pouvoir
00:41:15la situation économique
00:41:17est catastrophique
00:41:19on produit trop de voitures
00:41:21on licencie et en 1982
00:41:23le 22 avril
00:41:25qu'à l'hasard
00:41:27vous avez à Saint-Ouen
00:41:29le débrayage dans les usines
00:41:31citroën
00:41:33que réclament ces ouvriers
00:41:35alors ils réclament 400 francs
00:41:37à l'époque
00:41:39400 francs d'augmentation
00:41:41une semaine de congé
00:41:43du social
00:41:45mais également une salle de prière
00:41:47car il se trouve
00:41:49que dans ces usines
00:41:51on a pris l'habitude de décrocher
00:41:53selon les rituels de la religion
00:41:55de l'islam
00:41:57aux heures des prières
00:41:59et là sur les chaînes
00:42:01on se laisse aller
00:42:03à cette incantation vers le céleste
00:42:05on demande aussi
00:42:07à ce que les règles changent
00:42:09pendant le ramadan
00:42:11et la CGT qui jusque là
00:42:13était dans cet
00:42:15anticléricalisme
00:42:17qui représentait
00:42:19le communisme
00:42:21eh bien elle vire
00:42:23sa cutie pour essayer
00:42:25de récupérer le mouvement
00:42:27au moment des négociations
00:42:29et c'est comme ça que l'on va avoir
00:42:31une inversion
00:42:33du principe
00:42:35de la gauche
00:42:37qui est contre la religion
00:42:39dans l'espace public
00:42:41et qui devient multiculturaliste
00:42:43et toutes
00:42:45les positions
00:42:47durant les élections
00:42:49que ce soit du PS
00:42:51que ce soit des écologistes
00:42:53qui demandent
00:42:55à ce que ce soit les voix
00:42:57de la religion
00:42:59qui puissent s'exprimer
00:43:01et qui soient reconnues
00:43:03voilà ce principe d'inversion
00:43:05extrêmement pervers
00:43:07il faut le reconnaître
00:43:09à des sortes de fatwas
00:43:11sur des garçons qui font leur métier
00:43:13simplement en exposant certaines
00:43:15situations et qui ont permis
00:43:17à beaucoup de gens d'émerger en politique
00:43:19je rappelle, et qui sont
00:43:21éléphistes.
00:43:23Merci beaucoup Marc Menand pour votre regard
00:43:25je disais tout à l'heure que je voulais
00:43:27vous montrer le livre qui a bouleversé
00:43:29chacun de nos mousquetaires, je fais vite parce que
00:43:31Charlotte Dornelas a beaucoup de choses à nous dire
00:43:33sur la politique familiale
00:43:35alors ça, devinez qui ?
00:43:37Jean Joël, 1984
00:43:39qui est-ce que ça a bousculé ?
00:43:41Non c'est pas le bon à l'écran
00:43:43ah non c'est pas le bon
00:43:45alors c'est le livre de Mathieu Bocoté
00:43:47il vous a empêché de dormir quand vous l'avez lu, vous aviez quel âge ?
00:43:49assez jeune quand même, autour de 12-13 ans
00:43:51je préfère l'ancienne traduction
00:43:53parce que la nouvelle est un peu
00:43:55politiquement correcte
00:43:57le monde neuf langues apparaît dans l'ancienne traduction
00:43:59néo-parler on dit dans la nouvelle, donc
00:44:01mais vive 1984
00:44:03le livre qui a bousculé Charlotte Dornelas
00:44:05le déclin du forage
00:44:07et vous aviez quel âge lorsqu'il vous a bouleversé ?
00:44:09je sais pas, je devais être un peu plus âgé
00:44:11quand même, mais je ne suis pas 15 ans je pense
00:44:13on m'avait offert ce livre, c'est incroyable
00:44:15c'est très petit, je dis ça
00:44:17pour les gens qui veulent le commander, ça se lit
00:44:19très vite et il y a, je pense, à peu près
00:44:21tout en fait, de ce qui nous arrive
00:44:23tout !
00:44:25celui qui a bouleversé Dimitri Pavlenko
00:44:27là c'était quand vous étiez à Cannes
00:44:29à Cagnes
00:44:31ah oui pas à Cannes
00:44:33Robert Antelme, l'espèce humaine
00:44:35voilà, c'était
00:44:37le compagnon de Marguerite Duras
00:44:39c'est la littérature des camps
00:44:41on a lu beaucoup, si c'est un homme de Primo Levi
00:44:43il faut lire Robert Antelme, l'espèce humaine
00:44:45sur la déshumanisation notamment
00:44:47c'est un livre qui m'a changé
00:44:49vous en parlez avec émotion, ça se sent
00:44:51celui-ci, c'est celui qui a bouleversé
00:44:53Guillaume Bigot, Victor Hugo
00:44:55à 93, La Révolution
00:44:57ça m'étonne pas
00:44:59bien profitons pendant qu'il n'est pas là
00:45:01et puis un autre Victor Hugo
00:45:03ça c'est pour vous Marc Menand
00:45:05celui-là aussi vous a bouleversé
00:45:07l'homme qui rit
00:45:09c'est extraordinaire, c'est d'une imagination
00:45:11débordante, le style
00:45:13florissant, et on ne peut pas
00:45:15quand on a cette adoration
00:45:17de notre langue
00:45:19s'enticher d'un autre livre que celui
00:45:21qui porte
00:45:23le verbe comme le fait si bien
00:45:25la plume de Victor Hugo
00:45:27que d'originalité
00:45:29on n'a pas le temps
00:45:31je sais que vous pourriez parler pendant des heures
00:45:33en tout cas très intéressant de voir un peu
00:45:35le livre qui vous a bouleversé, moi je n'en ai pas
00:45:37je ne savais pas lire
00:45:39Charlotte Dornelas, en
00:45:412023, le gouvernement avait
00:45:43annoncé son intention de porter
00:45:45le délai de séjour en France à 9 mois
00:45:47avant de toucher les allocations
00:45:49familiales, est-ce que c'est chose faite ?
00:45:51parce qu'hier un décret est paru
00:45:53vous vous souvenez Gabrielle Atel
00:45:55de longues années
00:45:57peut-être pas mais des longs mois avant de devenir
00:45:59Premier Ministre, il s'était vraiment attaqué à la fraude sociale
00:46:01il avait expliqué, enfin dans les mots en tout cas
00:46:03il avait fait plusieurs discours en expliquant que
00:46:05il allait s'y attaquer et
00:46:07il avait fait cette annonce dans le cadre
00:46:09de son plan de lutte contre la fraude sociale
00:46:11et c'est dans un décret qui est
00:46:13paru dimanche que la
00:46:15chose est actée, donc en effet
00:46:17avant, enfin
00:46:19jusqu'à maintenant, vous pouvez toucher les allocations
00:46:21familiales en vivant 6 mois par an
00:46:23en France
00:46:25et il faudra désormais en passer 9
00:46:27par an, alors juste
00:46:29notons qu'en l'occurrence ça n'a rien à voir
00:46:31avec la fraude, il l'avait annoncé dans
00:46:33ce cadre là mais si vous voulez, les gens qui
00:46:35touchaient les prestations familiales
00:46:37parce qu'ils avaient passé 6 mois de l'année en France
00:46:39ils ne fraudaient pas, c'était conforme
00:46:41à la loi, donc c'est juste un changement de règles
00:46:43en réalité, d'accès
00:46:45ça a beaucoup plus à voir, un, avec
00:46:47l'attractivité à la limite et surtout avec la
00:46:49générosité du modèle
00:46:51social français, alors ça
00:46:53concerne toutes les prestations familiales, des
00:46:55allocations familiales
00:46:57jusqu'à la prime pour la naissance d'un enfant par exemple
00:46:59et ça touche également le minimum
00:47:01vieillesse qui est
00:47:03présent également dans le décret et Gabriel
00:47:05Attal nous avait dit qu'en gros, il voulait
00:47:07harmoniser à 9 mois, c'est déjà
00:47:09le cas pour le RSA, vous devez passer 9 mois
00:47:11de l'année en France pour le toucher, les
00:47:13APL c'est 8 mois, il avait expliqué
00:47:15qu'il voulait harmoniser tout ça à 9 mois
00:47:17mais notons aussi que la mesure
00:47:19s'arrête là puisqu'il y a certaines prestations
00:47:21qui ne rentrent pas
00:47:23du tout dans ce cadre
00:47:25là, par exemple la protection universelle maladie
00:47:27dont on a déjà parlé ici, la Puma
00:47:29l'ancienne CMU, qui elle
00:47:31n'est pas soumise aux mêmes règles par exemple
00:47:33Alors cette question Charlotte Dornelas
00:47:35de la politique familiale revient
00:47:37très souvent dans l'actualité, certains
00:47:39réclament de la renforcer
00:47:41d'autres de la réduire, certains de la
00:47:43conditionner, comment s'y retrouver ?
00:47:45Oui et parfois ce sont les mêmes, on a l'impression d'un sujet à l'autre
00:47:47qui demande parfois de la réduire
00:47:49parfois de l'augmenter, bon alors on va mettre
00:47:51de côté ceux qui s'imaginent que
00:47:53l'argent coule à flot en permanence
00:47:55et que donc on peut le redistribuer sans aucune limite
00:47:57ça on le met de côté et
00:47:59en réalité on comprend que la politique
00:48:01familiale est à la croisée de
00:48:03plusieurs sujets politiques
00:48:05qui sont également pertinents, c'est à dire
00:48:07que 1, pour reprendre votre exemple
00:48:09certains réclament de la renforcer, d'autres de la réduire
00:48:11d'autres de la conditionner, on peut
00:48:13vouloir les choses selon des situations
00:48:15différentes, la première qui se pose
00:48:17c'est la question de la natalité et donc de la
00:48:19politique familiale, on en avait
00:48:21peu parlé mais certains députés
00:48:23avaient tenté d'en parler au moment
00:48:25de la réforme des retraites pour
00:48:27une raison assez simple
00:48:31c'est à dire qu'on a un modèle de redistribution
00:48:33en l'occurrence les actifs travaillent
00:48:35et financent pour payer la retraite
00:48:37de ceux qui ne le sont plus
00:48:39si vous avez moins d'actifs que de personnes qui sont à la retraite
00:48:41assez rapidement vous vous posez la question des actifs
00:48:43c'est la seule question qui était interdite pendant cette réforme
00:48:45c'était assez original mais finalement
00:48:47c'était assez français, sur ce point là
00:48:49alors évidemment on pourrait appeler nataliste
00:48:51cette question de la natalité
00:48:53de la politique familiale pour
00:48:55encourager la natalité et ce seul
00:48:57mot génère en France un blocage
00:48:59idéologique qui est
00:49:01à mon sens assez absurde puisque
00:49:03en général on dit, enfin c'est
00:49:05Sandrine Rousseau
00:49:07qui nous avait dit l'état n'a pas à se
00:49:09mêler de nos utérus
00:49:11que tout le monde se rassure c'est vraiment pas la question
00:49:13la question d'une politique familiale
00:49:15qui a été mise en place notamment au début du siècle
00:49:17en France et qui avait très bien fonctionné
00:49:19jusque assez récemment
00:49:21c'est évidemment pas d'obliger qui que ce soit
00:49:23à avoir un enfant ou un enfant de plus
00:49:25c'est simplement de constater qu'entre le nombre
00:49:27d'enfants que les français ont
00:49:29et le nombre qu'ils aimeraient avoir
00:49:31il y a un hiatus et que donc l'état peut être présent
00:49:33à ce moment là pour aider
00:49:35éventuellement financièrement
00:49:37d'abord pour aider ces personnes là mais surtout
00:49:39pour investir
00:49:41sur son avenir parce que accessoirement les enfants
00:49:43des uns sont l'avenir du pays tout entier
00:49:45si on regarde ça collectivement
00:49:47donc c'est évidemment le sens de cette politique là
00:49:49il y a un blocage total en France
00:49:51donc là sur ce terrain là il y a des gens
00:49:53qui en effet voudraient
00:49:55augmenter la politique familiale pour soutenir
00:49:57la natalité dans le pays
00:49:59la deuxième question qui se pose par rapport
00:50:01à ça c'est la question de l'attractivité
00:50:03du modèle social français
00:50:05et notamment familial mais c'est
00:50:07beaucoup plus large et là se pose
00:50:09la question de l'état-providence
00:50:11même de la question de la redistribution
00:50:13sans limite des gens
00:50:15à qui vous la redistribuez
00:50:17c'est vrai de tout le système, cette fois-ci
00:50:19on en avait parlé au moment de la loi immigration
00:50:21et cette fois-ci c'était les mots
00:50:23préférence nationale qui avaient rendu le débat
00:50:25absolument impossible, on est un peu binaire
00:50:27dans ce pays, vous dites nataliste tout le monde
00:50:29se met à hurler, vous dites préférence nationale
00:50:31tout le monde se met à hurler et le débat devient impossible
00:50:33en l'occurrence quel est le débat ?
00:50:35c'est de se dire concrètement quand vous prélevez
00:50:37une somme d'argent à un nombre
00:50:39limité de personnes qui vivent en France
00:50:41essentiellement des français
00:50:43et parfois des étrangers qui travaillent en France
00:50:45si vous avez un nombre limité
00:50:47de contributeurs vous ne pouvez pas
00:50:49partir du principe que le nombre de bénéficiaires
00:50:51peut lui être illimité
00:50:53c'est juste ça la question en l'occurrence
00:50:55qui se pose et par ailleurs la préférence nationale
00:50:57quand on nous explique que c'est raciste ou xénophobe
00:50:59la préférence nationale se base sur la question
00:51:01de la nationalité, je referme
00:51:03la parenthèse et donc
00:51:05là en l'occurrence la question qui se pose
00:51:07c'est dans la générosité du modèle
00:51:09la question de la discrimination
00:51:11encore un autre mot qui est inimaginable
00:51:13discriminer en politique c'est simplement
00:51:15traiter différemment des situations
00:51:17différentes et je signifie
00:51:19à tous nos amis de gauche qui se
00:51:21mettent à hurler quand on parle de ça
00:51:23qu'en l'occurrence ils le font parfaitement bien
00:51:25entre les riches et les pauvres par exemple
00:51:27même sur le terrain des prestations sociales
00:51:29ils font la distinction entre les deux
00:51:31sur le terrain de la politique familiale
00:51:33ils ont milité pendant des années et des années
00:51:35par exemple pour casser ce qu'avait fait
00:51:37François Hollande, l'universalité
00:51:39de la politique familiale, c'est à dire que vous
00:51:41recevez de l'aide de l'Etat
00:51:43quel que soit votre niveau de revenu
00:51:45quand vous avez un enfant, ce qui en l'occurrence
00:51:47peut aussi se discuter parce qu'un pays
00:51:49a évidemment intérêt à ce que
00:51:51toutes les classes sociales différentes
00:51:53se renouvellent pour l'avenir de son
00:51:55pays, qu'on puisse passer de l'une à l'autre
00:51:57ça c'est une autre question mais en l'occurrence
00:51:59vous avez besoin de tout le monde
00:52:01pour poursuivre votre pays
00:52:03en l'occurrence c'est une question qui ne les gêne pas sur ce terrain là
00:52:05et qui les gêne sur la question de la nationalité
00:52:07qu'on fasse la différence en France
00:52:09ou au Mali, entre un Malien
00:52:11et quelqu'un qui vient de l'étranger
00:52:13en France, entre un Français et quelqu'un qui vient
00:52:15de l'étranger, enfin même pas qui vient
00:52:17de l'étranger, qui est étranger en l'occurrence
00:52:19c'est déjà inimaginable, c'est original
00:52:21quand vous êtes en train de parler de redistribution de l'argent
00:52:23des Français en l'occurrence
00:52:25et la troisième question qui se pose cette fois-ci
00:52:27c'est la question du mérite
00:52:29dans l'attribution de ces prestations sociales
00:52:31en l'occurrence vous disiez certains
00:52:33veulent les conditionner, bon là c'est la
00:52:35question qui s'est énormément posée ces derniers temps
00:52:37sur la question des parents de délinquants
00:52:39voire des délinquants eux-mêmes puisque parfois
00:52:41les parents eux-mêmes sont pris
00:52:43dans la délinquance, est-ce que tous les
00:52:45parents, selon l'éducation qu'ils donnent
00:52:47à leurs enfants, méritent
00:52:49l'argent de l'Etat sur le terrain
00:52:51familial, là encore une fois
00:52:53il faut se poser la question du bien fondé de cette générosité
00:52:55sur le terrain familial
00:52:57pourquoi est-ce que l'Etat met en place une politique
00:52:59familiale ? Parce que la France
00:53:01par le biais des Français, puisque
00:53:03ça n'est jamais que l'argent des contribuables français
00:53:05donc par le biais des Français, la France
00:53:07considère qu'aider dans l'éducation
00:53:09qu'assister financièrement
00:53:11des parents dans l'éducation de leurs enfants
00:53:13c'est évidemment consolider son avenir
00:53:15quand vous avez des parents
00:53:17qui contreviennent de manière volontaire
00:53:19et de manière évidente
00:53:21et c'est pour ça que ça se passerait
00:53:23devant un juge évidemment
00:53:25quand ils contreviennent à l'éducation nécessaire
00:53:27à l'avenir de votre pays
00:53:29alors pourquoi est-ce qu'il faudrait continuer
00:53:31à accorder cet argent qui est fait pour une éducation
00:53:33qui n'est volontairement pas donnée
00:53:35je précise volontairement parce qu'il y a des parents
00:53:37on nous dit tout le temps, oui mais il y a des parents qui sont dépassés
00:53:39mais si c'est devant un juge, précisément
00:53:41c'est cette situation
00:53:43qu'on va
00:53:45examiner, mais je reprends mon exemple de Cannes
00:53:47quand vous avez les parents eux-mêmes
00:53:49qui donnent un alibi inexistant
00:53:51faux à leur fils qui vient de renverser
00:53:53une vieille dame à la police
00:53:55là peut-être qu'on a un problème d'éducation
00:53:57très clair qui apparaît
00:53:59aux yeux de tous, donc finalement
00:54:01ces trois questions apparemment
00:54:03contradictoires ne le sont pas, elles appellent
00:54:05simplement à penser
00:54:07globalement le système, là en l'occurrence
00:54:09des prestations familiales
00:54:11avec ce que l'on veut faire des familles
00:54:13et ce que l'on veut faire de l'argent à investir
00:54:15pour l'avenir de la France
00:54:17assez rapidement
00:54:19peut-être, parce que j'ai une petite
00:54:21séquence à vous montrer de ce qu'il se passe
00:54:23à Sciences Po en ce moment, dans un instant
00:54:25mais ma dernière question Charlotte
00:54:27nous entendons aussi le discours
00:54:29selon lequel il faudrait limiter
00:54:31le nombre de naissances parce que
00:54:33nous sommes trop nombreux, que c'est mauvais
00:54:35pour la planète, comment s'en sortir ?
00:54:37Cette politique là, elle est
00:54:39imaginée au niveau mondial et non pas national
00:54:41et donc elle est inexistante
00:54:43parce qu'aucun de ceux qui portent ce discours là
00:54:45aujourd'hui, c'est vrai
00:54:47à l'échelle du monde, ça n'est pas vrai
00:54:49en France puisqu'on a en parallèle
00:54:51un débat sur la dénatalité
00:54:53et sur le problème de notre modèle
00:54:55après on peut changer de modèle aussi social
00:54:57mais là en l'occurrence, dans ces circonstances
00:54:59et par ailleurs ce sont parfois
00:55:01et souvent les mêmes
00:55:03qui nous expliquent que pour contrer la chute des naissances
00:55:05il faut compter sur l'immigration
00:55:07donc il faut bien des naissances
00:55:09il y en a par ailleurs dans le monde et donc on va
00:55:11les importer parce que nous si on a des enfants
00:55:13la planète ne peut pas s'en remettre
00:55:15en clair, on a un mouvement croisé
00:55:17entre deux choses, un, une crise
00:55:19existentielle de l'Occident
00:55:21c'est à dire une fatigue de vivre de l'Occident
00:55:23doublée d'une volonté
00:55:25de restreindre la politique
00:55:27familiale par détestation en l'occurrence
00:55:29de ce soutien à la famille
00:55:31c'est ce qui s'est passé ces 12 dernières années
00:55:33de manière très claire sur le terrain de la politique familiale
00:55:35et d'un autre côté, en 20 ans
00:55:37le nombre de naissances en France
00:55:39d'un parent étranger ou de deux parents étrangers
00:55:41a considérablement augmenté
00:55:43alors que celui de deux parents français
00:55:45a considérablement baissé
00:55:47preuve d'ailleurs que c'est pas d'abord
00:55:49une question d'argent mais d'abord
00:55:51évidemment il y a un élan vital qui
00:55:53lui non plus n'est pas entretenu politiquement
00:55:55c'est le moins qu'on puisse dire en France
00:55:57Merci beaucoup Charlotte Dernelas pour votre
00:55:59analyse, donnez moi quelques
00:56:01secondes vous permettez, regardez un peu
00:56:03quelques petites images
00:56:05de ce qui se passe à Sciences Po
00:56:07où Jean-Luc Mélenchon tient une conférence depuis 19h30
00:56:09un peu chahutée, écoutez
00:56:13Sciences Po est avec toi !
00:56:15RIMA ! RIMA !
00:56:17Sciences Po est avec toi !
00:56:19RIMA ! RIMA !
00:56:21Sciences Po est avec toi !
00:56:23RIMA ! RIMA !
00:56:25Sciences Po est avec toi !
00:56:27RIMA ! RIMA !
00:56:29RIMA ! RIMA !
00:56:31On entend bravo RIMA
00:56:33Sciences Po est avec toi
00:56:35Jean-Luc Mélenchon a été aussi critiqué
00:56:37de son côté, la conférence a été
00:56:39très perturbée par des individus
00:56:41aussi qui ont crié
00:56:43Mélenchon complice, voilà
00:56:45pour vous montrer un peu ce qu'il se passe en ce moment
00:56:47Mathieu, pour le côté, on ne peut pas ne pas s'arrêter
00:56:49sur ce qui s'est passé le 21 avril 2002
00:56:51d'autant plus que
00:56:53l'ancien ministre Clément Beaune
00:56:55ce week-end a voulu rappeler à tout le monde
00:56:57que c'était un moment important
00:56:59de sa vie politique quand Jean-Marie Le Pen
00:57:01s'est qualifiée pour le second tour à la surprise générale
00:57:03vous souhaitez revenir sur ce tweet ?
00:57:05Alors oui, le tweet de Clément Beaune
00:57:07c'est le tweet classique de cette gauche
00:57:09qui rappelle son entrée en politique
00:57:11pour cause de Jean-Marie Le Pen
00:57:13au deuxième tour de la présidentielle
00:57:15en 2002
00:57:17c'est présenté comme un grand traumatisme
00:57:19le traumatisme qu'il a fallu surmonter
00:57:21le traumatisme qui justifie l'engagement
00:57:23de toute une génération, et c'est présenté
00:57:25comme un grand moment de soulèvement démocratique
00:57:27la France alors a fait barrage au nom de la démocratie
00:57:29on s'en souvient notamment avec les méthodes suivantes
00:57:31hautement démocratiques, par exemple le refus
00:57:33du candidat principal de débattre
00:57:35avec son adversaire au moment
00:57:37pour le deuxième tour, il n'y a rien de plus démocratique
00:57:39que de refuser un débat avec l'adversaire
00:57:41on est tous d'accord avec ça. De la même manière
00:57:43on se rappelle la mobilisation totale
00:57:45de la société, des lycéens, des collégiens
00:57:47qui étaient invités à manifester
00:57:49dans les rues contre le résultat
00:57:51démocratique des uns des autres, parce que
00:57:53mobiliser la jeunesse en toutes circonstances
00:57:55pour hurler des slogans, ça aussi
00:57:57c'est l'autre nom du soulèvement démocratique
00:57:59à partir de là un récit médiatique
00:58:01s'est installé depuis 2002
00:58:03le véritable danger
00:58:05c'est non pas ce qui a conduit
00:58:07tant de français à voter pour le FN
00:58:09à ce moment là, mais le fait qu'ils aient
00:58:11voté pour le FN, voilà pourquoi
00:58:13il fallait se mobiliser, et de ce point de vue
00:58:15il n'est pas la marque d'une démocratie
00:58:17exemplaire que de refuser la possibilité
00:58:19même d'une opposition avec laquelle on pourrait
00:58:21débattre. C'est un souvenir comme un autre
00:58:23de ce grand moment démocratique.
00:58:25Mais que retenir de cette élection
00:58:27car elle nous est présentée comme un grand moment
00:58:29de résistance démocratique
00:58:31Heureusement que Jacques Chirac l'a emporté
00:58:33avec une telle majorité parce que ça a permis
00:58:35de renverser la situation et ça va beaucoup mieux aujourd'hui
00:58:37En 22 ans plus tard, l'antisémitisme
00:58:39recule. Ah non, il progresse, c'est vrai
00:58:41par l'islamisme. 22 ans plus tard
00:58:43les territoires perdus de la république ont été reconquis
00:58:45Ah non, ils se sont multipliés
00:58:47L'immigration est enfin maîtrisée
00:58:49au moins. Ah non, ça non plus
00:58:51ça n'a pas fonctionné. La société a au moins jugulé
00:58:53la violence. Il y a moins de violence 22 ans plus tard
00:58:55Ah non, c'est pas le cas. Mais quand même
00:58:57vive la victoire du président Chirac
00:58:59Mais je note que dans tout cela
00:59:01il y a un jour où, bon, la dernière fois c'était 42%
00:59:03pour Marine Le Pen, je devine qu'encore
00:59:05une fois il faut mobiliser le cordon
00:59:07sanitaire antifasciste en toutes circonstances
00:59:09sur le mode nous avons sauvé la démocratie
00:59:11nous devons la sauver demain
00:59:13Moi ce que je retiens de cette période
00:59:15c'est quand même le verrouillage du débat public
00:59:17autour du concept d'extrême droite qui devient
00:59:19le concept pour abolir la pensée
00:59:21pour abolir toute réflexion
00:59:23Vous avez un contradicteur répété extrême droite
00:59:25hurlez-le, hurlez-le. Faites-le hurler
00:59:27par des collégiens, par des lycéens et vous réussirez
00:59:29à éviter un débat démocratique
00:59:31Je me demande si on regarde 20 ans
00:59:33ou plus de 20 ans plus tard, si on regarde tout ça
00:59:35est-ce qu'on se dit, les Français qui vont
00:59:37demain peut-être, peut-être voter
00:59:39pour le RN, c'est ce que disent certains sondages
00:59:41au deuxième tour de la présidentielle de 2027
00:59:43est-ce qu'on va encore leur dire on n'accepte pas
00:59:45de débattre avec eux, c'est un effondrement de la démocratie
00:59:47ou est-ce qu'on va se dire que le refus
00:59:49de prendre au sérieux ce premier
00:59:51signal en 2002, le refus de prendre au sérieux
00:59:53tout ce qui avait amené tant de Français à voter
00:59:55à ce moment pour Jean-Marie Le Pen
00:59:57et peut-être demain pour Marine Le Pen
00:59:59est-ce que peut-être que ceux qui aujourd'hui s'élèvent
01:00:01sur le mode ahaha nous a envoyé notre première libération
01:00:03antifasciste à nous, c'était notre entrée
01:00:05dans l'histoire sous le signe de l'antifascisme
01:00:07peut-être ont-ils créé les conditions de ce qu'ils redouteront
01:00:09demain, de ce qu'ils maudiront demain
01:00:11Très intéressant d'analyser tout ça
01:00:13merci beaucoup Mathieu, merci Dimitri
01:00:15merci Charlotte, merci Marc
01:00:17à tout de suite l'heure des pro 2

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