• il y a 4 mois
Jeudi 4 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Paul Jackson (Responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs, Invesco) , Sebastian Paris Horvitz (Directeur de la recherche, LBPAM) et Vincent Lequertier (Gérant Senior, responsable de l'allocation d'actifs, WeSave)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète, marcher.
00:13Sébastien Paris-Sorvides, c'est avec nous, le directeur de la recherche de LBPAM.
00:16Bonsoir Sébastien.
00:17Bonsoir.
00:18Vincent Lecartier nous accompagne également, gérant et responsable de l'allocation d'actifs
00:22de WeSave.
00:23Bonsoir Vincent.
00:24Bonsoir Grégoire.
00:25Et Paul Jackson enfin à nos côtés, le responsable monde de la recherche en allocation d'actifs
00:28d'Invesco.
00:29Bonsoir Paul.
00:30Bonsoir Grégoire.
00:31Ravi de vous retrouver à plusieurs titres, je me suis permis de préciser en introduction
00:34votre nationalité britannique, vous êtes un éminent sujet de sa majesté et votre
00:40présence m'intéresse à double titre, c'est-à-dire, j'estime toujours qu'on a une compréhension
00:43un peu plus profonde des mécanismes électoraux quand il s'agit de son pays donc je serai
00:46ravi de vous entendre dans un instant sur les enjeux de cette élection britannique
00:49mais je serai aussi très content d'avoir votre regard extérieur sur la situation politique
00:54en France et comment un investisseur global regarde ça aujourd'hui.
00:57Parlons du Royaume-Uni, Paul, c'est en doute peut-être une victoire historique qui attend
01:04le Labour de Keir Starmer, peut-être plus importante encore que la victoire de Tony
01:08Blair en 1997, face à cela c'est une défaite historique peut-être qui s'annonce également
01:13pour les conservateurs de Ritchie Sennac, 14 ans de pouvoir, 8 ans de Brexit seront
01:18venus à bout peut-être du plus vieux parti britannique et peut-être un des plus vieux
01:23du monde, 300 ans d'histoire, comment est-ce qu'on en arrive là et comment est-ce qu'on
01:28explique que l'élection attendue de Keir Starmer et du Labour soit aussi marquette
01:33positive ?
01:34D'abord je crois qu'après 14 ans de pouvoir il y a une espèce de... peut-être le gouvernement
01:42est épuisé et la publique aussi, on en a marre quelque part du même gouvernement
01:52mais aussi il y a le Brexit que voilà c'était les conservateurs qui avaient appelé un référendum
01:59et puis ils avaient négocié un Brexit qui était assez dur et je crois que la plupart
02:07des britanniques maintenant se sont rendus compte que peut-être ce n'était pas les
02:12meilleures des idées et puis comme ailleurs aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, dans
02:20l'ensemble, on avait la pandémie qui a fait un choc économique et puis avec l'augmentation
02:29du prix du coût de vie, la crise du pouvoir d'achat, la crise du coût de la vie, c'est
02:36quelque chose qui a beaucoup impacté tous les gouvernements en place à cette époque.
02:42Donc le gouvernement britannique s'est affaibli en termes de l'opinion du public mais aussi
02:50ils n'ont pas été aidés par tous les scandales qui sont arrivés et encore une fois ça c'est
02:59quelque chose qui produit si on est en pouvoir pendant une telle période, donc pendant la
03:06pandémie, il y avait beaucoup de problèmes et surtout le problème des fêtes qui se
03:16sont faites à l'intérieur de Downing Street, Boris Johnson, et puis ça s'est suivi par
03:24les trusts, c'était une catastrophe prévisible et après Rishi Sunak est arrivé qui était
03:31censé être enfin un adulte qui est revenu à la table, mais c'est trop tard, mais en plus il a
03:42pris des décisions bizarres, il est toujours dirigé par la partie extrême droite de la
03:53partie conservateur et ça n'a pas été bon pour le business, ça n'a pas été bon pour la
03:59population, donc on en a marre. Donc l'alternance est plus que légitime si j'entends votre analyse.
04:07C'est comme ça qu'on est arrivé à ce stade. Comment cette alternance s'annonce ? Ce qui est
04:13intéressant, moi je veux comprendre un petit peu qui est Kerstheimer et sa plateforme comme on dit,
04:17j'ai compris que c'était plus Jérémy Corbyn, plus le Labour de Corbyn, que c'était peut-être pas non
04:22plus totalement le New Labour de Tony Blair, mais il y a quand même quelque chose quand on lit la
04:26presse financière internationale qui est très pro-business, très pro-worker. Sur le Brexit,
04:32visiblement il a été capable d'aller récupérer des pro-leave du Brexit, peut-être 25% des leave
04:40qui ont voté ou revoté Labour à l'occasion de cette élection, avec un slogan qui n'est plus
04:46le « make Brexit done », c'est « make Brexit work » désormais. Je dirais que plutôt le message
04:55de Labour, c'est « c'est le temps pour un changement, il faut changer, on ne peut pas continuer
05:03comme ça ». Mais il est vrai que dans leur programme, il y a très peu qui est radical. Au niveau fiscal,
05:14c'est les mêmes règles fiscales que le gouvernement qui leur précédait.
05:21La ligne de conduite, c'est donner de la stabilité, de la visibilité au monde du business.
05:25C'est la stabilité, mais aussi d'avoir la stabilité dans les processus de prendre des
05:31décisions. Comme je disais, Richie Sunak, il a inversé pas mal de décisions côté changement
05:38du climat, leur attitude envers de l'énergie renouvelable, et aussi de l'autre côté, la politique
05:55sur le pétrole, l'accès au gaz et au pétrole dans la mer Nord. Donc il y a beaucoup qui a changé,
06:08et ça a perturbé les business qui ne savent pas sur quels pieds danser. Et quand les business
06:14se trouvent dans cette situation, c'est très difficile à investir. Donc, stabilité, stabilité,
06:22stabilité. Et oui, ce n'est pas du tout la même partie Labour que de Jeremy Corbyn. C'est plus
06:31aligné avec Tony Blair, mais sans l'enthousiasme qu'il y avait pour Tony Blair. Il n'y a pas du tout
06:39un enthousiasme pour Keir Starmer. Il n'y a pas ce charisme qu'on pouvait avoir chez Tony Blair.
06:46Et parmi le public, quand on demande quel est votre avis sur Keir Starmer, il est aussi,
06:55je ne veux pas dire détesté, mais son ranking est au même niveau que les gens dans le passé qui
07:08ne réussissaient pas à être élus comme Premier ministre. Mais il a la bonne chance que Rishi
07:15Sunak est encore plus détesté. Il profite d'une situation. Néanmoins, il va être quand même mis
07:22à l'épreuve. J'aime bien l'idée d'un retour à quelque chose de « a bit boring ». C'est-à-dire,
07:26c'est ce que décrit Paul Keir Starmer, ce n'est pas flamboyant, c'est un peu ennuyeux. Et en même
07:32temps, comme il le dit dans sa campagne, on est là pour vendre un espoir, évidemment, mais un espoir
07:37raisonnable, un espoir normal. Et on a l'impression qu'on retrouve ça après huit années de Brexit,
07:44et c'est ce que je disais, d'un espèce de pic populisme, au moins au Royaume-Uni, qui semble
07:49dépasser aujourd'hui. C'est vrai qu'on vit dans le monde de l'image, et son image n'est pas extraordinaire,
07:55mais c'est quelqu'un qui semble apaisé. Et comme disait Paul, je pense que le plus important, c'est
08:01cette idée de changement. Et il y a un peu de populisme, mais c'est un populisme, je dirais,
08:06constructif, dans le sens où il traite des sujets qui touchent beaucoup les Anglais. Il y a le Brexit.
08:12Aujourd'hui, je pense que, comme l'a dit Paul, la plupart des Britanniques pensent que c'était
08:17une erreur. Il n'empêche que Ferrage va, avec ce nouveau groupe...
08:21— Reforme UK. On verra où il arrive, s'il est en tête devant les conservateurs ou pas.
08:27— Oui. Sauf que là, c'est important... — Finissez, Sébastien.
08:32— Sur l'histoire des majorités à la Chambre, dans le sens où il va avoir un groupe très très petit,
08:41même si au niveau des résultats des élections, il peut effectivement faire un bon résultat.
08:46Non, mais je reviens sur le changement. Et le changement, c'est quoi ? Il y a, comme en France,
08:53les problèmes de pouvoir d'achat. Et donc c'est un des éléments qu'il veut traiter. Mais il y a
08:58plusieurs sujets sociétaux qui sont importants en France aussi et qu'il essaie, auxquels il veut
09:05s'attacher. C'est le problème de la santé, qui est quelque chose de très important pour les Anglais,
09:11parce que le système, l'NHS, ne fonctionne pas bien. Les gens doivent attendre. Comment il va les traiter ?
09:18On sait pas. C'est le mystère. L'immigration est quand même un sujet qui reste très important
09:23aussi au Royaume-Uni. On sait qu'il a été mal géré. Il y a des déficits sur le nombre de personnes
09:29dans ce genre de secteur. Mais il y a aussi cette immigration qui essaie d'arriver au UK comme celle
09:35qui arrive ici et qui crée des tensions. Il veut travailler sur ce sujet. Il y a, c'est vrai,
09:43la transition énergétique, un autre sujet très important, outre le fait que ça n'apporte pas
09:50de visibilité. Donc il y a plein de sujets sociétaux qui créent un peu d'espoir. C'est pas de l'euphorie,
09:56mais de l'espoir. Et c'est très bien structuré avec, au-dessus de tout ça, le calme et le fait
10:03de donner de la direction pour l'avenir. Sur la fiscalité, il est accusé par les conservateurs,
10:09vous allez voir, les impôts vont monter, les impôts vont monter, les impôts vont monter.
10:12Alors, de ce que je comprends, il dit, un, l'impôt sur les sociétés, on va le caper à 25%, je crois
10:20que c'est aujourd'hui, maximum. C'est un des plus bas taux qu'on a aujourd'hui parmi les pays
10:24développés. On n'ira jamais au-delà. Et si on doit changer ce taux, parce qu'il y a une concurrence
10:30fiscale qui s'installe, d'ailleurs, on vous préviendra. C'est-à-dire qu'on ne fera pas ça,
10:33comme ça, au dernier moment. Il y aura, chaque année, effectivement, un moment dédié à la
10:37fiscalité et aux taxes pour repenser, s'il faut, le système de taxation. Mais on ne fera pas ça
10:43à l'emporte-pièce. Donc, je pense que s'il y a un message, et c'est plutôt rassurant, c'est vrai,
10:48mais bon, on voit bien qu'ailleurs, les sujets sont à peu près les mêmes, mais on n'arrive
10:51pas à créer une sorte d'unité. Et pour une nation, c'est important qu'il y ait un peu d'unité sur les
10:58sujets. Ils ont le choc du Brexit, mais encore une fois, il y a une partie de la population qui
11:02continue à penser que travailler avec l'Europe, c'est compliqué. Mais d'autres pensent qu'économiquement,
11:07moins, ça devait apporter quelque chose que le Brexit n'a pas apporté. Et c'est important. Donc,
11:15il y a aussi les problèmes de sécurité. Mais je pense que c'est trouver de l'apaisement dans la
11:19société anglaise, c'est quelque chose de très important. Est-ce qu'il va réussir ? C'est le
11:24mystère, mais c'est vrai que ça se fait sur une plateforme qui se veut sérieuse, après ce qui s'est
11:29passé sur l'épisode de l'Istrus. C'était un vrai choc pour les Anglais. Et lui, il veut apaiser. Est-ce
11:39qu'il va réussir ? S'il réussit, dans une économie ou une population apaisée, à faire quand même des
11:45réformes ? Parce qu'il faut avoir une politique très claire sur la transition, sur la santé. C'est
11:51des sujets très importants. Sur l'éducation, il veut embaucher 6 500, je crois, nouveaux professeurs.
11:57Donc, il faut quand même des ressources financières pour faire tout ça. S'il arrive à apaiser, je pense
12:03que c'est important pour cette lutte que tout le monde voudrait voir, finalement, arriver contre les
12:10populistes. Tout le monde pensait que l'Obama avait réussi, que même Macron avait réussi. On voit bien
12:15que ce n'est pas le cas. Tout ça est compliqué. Est-ce que l'UK sera celui qui nous montrera la voie
12:21pour demain ? Oui, encore une fois, je dis, ils sont passés par 8 ans de Brexit et des moments de
12:26populisme assez exacerbés qui ont eu des répercussions importantes, y compris sur le plan des
12:31marchés financiers avec l'épisode Truss, octobre 2022. Vincent, quels sont les enseignements ? Alors,
12:36le scrutin n'est pas terminé au Royaume-Uni, mais si on se fie aux projections des sondeurs,
12:42quels sont les enseignements que vous en retirez pour le Royaume-Uni, pour le cas d'investissement
12:46britannique, et puis par répercussions vues de chez nous en France et en Europe ?
12:51– Probablement plus de visibilité. Je rejoins ce qui a été dit. Ce qui veut dire que pour les marchés,
12:56c'est plutôt une thèse qui redevient intéressante. Vous avez une valorisation qui est, grosso modo,
13:03un point en dessous de celle des autres marchés européens. Volatilité, un point en dessous de celle
13:09qui est sur les autres marchés européens. Un rendement, un point au-dessus des autres marchés européens.
13:15Une très belle diversification sectorielle avec de très belles sociétés. Vous avez un point fort pour moi,
13:26quand je le regarde de l'extérieur, qui est la partie énergétique, matière première, qui manque dans beaucoup
13:33d'autres indices. Donc il y a une forme de complémentarité qu'on peut essayer de trouver sur ce marché
13:39par rapport au DAX, par exemple, qui a zéro énergie sur le DAX. Moi, je trouve que c'est une belle complémentarité
13:45qu'on peut essayer d'y trouver. Donc je pense que le cas anglais, avec une forme de prévisibilité sur la fiscalité,
13:55sur ce genre de choses, je pense que ça doit attirer un petit peu les investisseurs internationaux,
14:01surtout si la France perd un petit peu de son momentum. Alors, je ne sais pas si c'est durable. De mon point de vue,
14:09c'est plutôt temporaire, parce qu'en réalité, les actions du CAC 40 sont à 15% domestiques.
14:18LVMH, j'exagère, mais ce qui se passe en France, ça n'a pas énormément d'impact, hormis une réforme fiscale.
14:30Je pense que ça ne changerait pas grand-chose sur leur business model, donc je pressens que ça sera fugitif.
14:38Mais vous dites quand même, si le UK, c'est-à-dire les pays G7 là aussi, si le UK redevient un peu plus facilement investissable
14:46pour un certain nombre d'investisseurs globaux, ça veut dire que d'autres marchés avec un peu moins de momentum,
14:53peut-être seront moins privilégiés ?
14:57Soit vous le faites par ponction sur les US, j'ai des doutes vu le contexte actuel, soit vous le faites par ponction sur les émergents.
15:06Là, pourquoi pas, puisque les émergents ne sont toujours pas spécialement à la mode, à part quelques pays,
15:13mais globalement, la thématique n'est pas extrêmement porteuse. Soit vous le faites par ponction sur d'autres zones européennes,
15:21d'autres pays européens. Donc je pense que la France faisait partie des pays qui étaient plutôt captifs pour beaucoup d'investisseurs internationaux,
15:30parce que le luxe ou ce genre de thème sont absents, ou peu présents en tout cas, dans les grands indices internationaux.
15:38Donc ponctionner un petit peu d'allocation du CAC 40 pour la réattribuer sur le FTSE, je pense que certains investisseurs y pensent, voire même l'actent.
15:47Ça paraît pas idiot, oui, effectivement. Comment vous regardez le cas des investissements britanniques ?
15:51C'est vrai que dès l'annonce des élections anticipées en mai par Richie Senac, on a vu quand même continuellement le sterling se renforcer à nouveau.
16:00Alors je redonne, pré-Brexit, on était sur des niveaux de 1,50, 1,60, 1,70 sterling dollar. Donc on n'est plus du tout dans cet univers-là, autour de 1,27.
16:13C'est un mouvement qui peut se poursuivre, selon vous, Paul ? Qu'est-ce que vous recommandez sur les actifs britanniques ?
16:19Peut-être. Mais les résultats des élections britanniques ne seraient pas une surprise.
16:24Non.
16:24C'est quelque chose qui a été indiqué dans les sondages depuis deux ans.
16:30Oui. Et puis là, on n'est plus dans la marge d'erreur comme le Brexit. C'est-à-dire que là, visiblement...
16:35Donc, pour avoir une réaction dans les marchés importante, je crois que ça devait être une surprise.
16:45Il n'y aura pas de surprise. En fait, la surprise sera qu'il n'y aura pas de surprise.
16:49D'accord.
16:49Et donc, il peut y avoir un impact positif, mais je dirais que ce sera une ampleur assez minimale.
16:59Mais quand même, il y aura plus de confiance. Vous parliez du Sterling. Oui, c'est vrai, à une époque, avant le Brexit,
17:09contre le dollar, 1,50, 1,60, mais le Brexit a clairement affaibli Sterling et on ne va pas atteindre ces niveaux,
17:21à part peut-être des pics cycliques, si on veut rêver. Et pour moi, le Sterling, probablement, va s'orienter entre 1,30 et 1,40.
17:32D'accord.
17:33Après cet affaiblissement. Mais en ce moment, parce que la Banque d'Angleterre ne baisse pas ses taux,
17:43et il y a plus de 25 banques centrales qui ont déjà baissé leurs taux, peut-être le Sterling bénéficie de ce fait aussi.
17:53C'est clair.
17:54Comme le dollar.
17:55Très clair.
17:56Mais au moins, je crois, oui, encore une fois, maintenant, c'est les adultes qui gèrent le pays et ça sera, j'espère, une bonne chose.
18:05Peut-être qu'il y aura une relance de confiance parmi les Britanniques. En 1997, j'habitais en France.
18:15Mais quand je rentrais, très peu de temps après les élections de Tony Blair, c'était clair qu'il y avait une confiance.
18:26C'était booming.
18:28C'était la fête.
18:31Peut-être, après les élections d'aujourd'hui et demain, peut-être qu'on va prendre le thé et le gâteau dans l'après-midi.
18:38Ce sera plus boring.
18:40Et peut-être qu'on fera afternoon tea.
18:41D'accord.
18:42Mais ça ne sera pas la fête totale.
18:45Mais je crois qu'il peut y avoir une augmentation de la confiance qui peut aider l'économie.
18:51Mais quand les problèmes économiques sont assez profonds, ça ne va pas aller.
18:57Oui, ça ne sera pas explosif.
18:59J'ai bien compris le message.
19:01Qui sera le premier opposant du Labour de Keir Starmer au pouvoir ?
19:05Est-ce que ce sera le Parti conservateur ?
19:07Ou est-ce que c'est peut-être, là, la fin du Parti conservateur britannique ?
19:11300 ans d'histoire.
19:17Je crois que c'est entre les conservateurs et les Liberal Democrats.
19:21D'accord.
19:24Difficile à dire.
19:26Les sondages les plus difficiles à lire pour les conservateurs
19:32leur amènent à peut-être 50 sièges dans le Parlement parmi 650.
19:38Donc ça, c'est la vraie catastrophe.
19:42À mon avis, les résultats réels ne seront pas aussi graves que ça.
19:50Donc probablement, ça sera toujours les conservateurs en deuxième place.
19:54En parlant de réformes, vous avez raison,
19:58peut-être même avec 15% des voix,
20:02peut-être qu'ils auront 3 sièges au Parlement.
20:06Donc il ne sera pas une force politique.
20:10Entre 50 et 100 sièges, on va dire, pour les conservateurs.
20:13C'est peut-être ce qui les attend à l'issue de ces élections.
20:17Ben, venons-en à l'entre-deux-tours français.
20:19Vincent, je vous redonne la parole sur le sujet.
20:22C'est vrai que cet entre-deux-tours est assez calme du point de vue des mouvements de marché.
20:27Le spread s'est stabilisé.
20:29On n'est pas resté à 85.
20:31On est plutôt à 70.
20:33Les actions rebondissent un peu.
20:35Comment vous appréciez ce moment ?
20:38Est-ce que c'est un soulagement temporaire
20:40avec un risque peut-être à nouveau devant nous le 8 juillet prochain ?
20:45Ou est-ce que c'est le signe que le marché a intégré l'idée d'une nouvelle gouvernance politique en France, quelle qu'elle soit ?
20:53Je pense que le 8 juillet, tout se passera bien.
20:56C'est plutôt à la rentrée en septembre s'il devait y avoir quelque chose,
20:59c'est-à-dire au moment où il va falloir réétablir un budget.
21:04Là, ça peut être compliqué.
21:07Mais à l'évidence, le Rassemblement national,
21:12qui est aujourd'hui en tête, a peu de chances d'avoir une majorité.
21:17Donc, on risque d'avoir un triptyque.
21:20Il va falloir trouver une forme de nouvelle gouvernance autour de ça.
21:25Pour les marchés, ça veut probablement dire une forme de statu quo économique.
21:31Ce n'est pas satisfaisant pour les partenaires européens qui nous ont déjà mis sous surveillance.
21:37Le statu quo pour la France, ça veut dire un déficit qui continue de filer
21:40et qui, à fin mai 2024, est plus important que le déficit qu'on avait à fin mai 2023.
21:47Donc, c'est ça le statu quo.
21:48C'est ça, mais en même temps, ça veut dire que la France continue de dépenser,
21:52d'entretenir sa croissance et d'avoir une forme de prévisibilité
21:56sur la croissance et le rythme de déficit budgétaire ou de dette français.
22:03Donc, d'une certaine manière, je force un peu le trait,
22:07et oui, ce sont des mauvaises nouvelles de ne pas essayer de rémédier à ces différents problèmes,
22:13mais en même temps, vous avez une visibilité pour l'investisseur
22:18qui peut retrouver du coup dans l'investissement en France
22:24une forme de satisfaction à venir placer son argent à la fois sur les actions et sur les obligations.
22:31Le rendement obligataire, il a un petit peu monté, mais rien de choquant.
22:36Mais on voit bien la tendance de fond.
22:39En 2005, le différentiel de coût d'emprunt avec l'Allemagne, zéro.
22:45Avant la Covid, 30 points de base.
22:50Avant les élections européennes, 50.
22:53Et aujourd'hui, on tournicote autour de 70 à 80 pour essayer de donner une fourchette.
22:58Et on est aujourd'hui sur un coût d'emprunt qui est celui du Portugal,
23:04alors que la note du Portugal n'est pas la nôtre.
23:07Ce qui veut dire que le marché intègre déjà à la fois une dynamique
23:11de non-respect des déficits budgétaires et de dégradation de la dette française structurelle
23:19et une dégradation à venir de la notation de la France.
23:24– Le marché ne se berce pas d'illusions sur ce qu'est la France aujourd'hui
23:28et ce qui sera encore le 8 juillet.
23:30– Donc la question, elle est plus de savoir si le gouvernement qui sera en place
23:35fera quand même quelques investissements
23:40ou est-ce que les dépenses somptuaires, entre guillemets,
23:44seront pour faire plaisir à telle ou telle partie de l'électorat.
23:51Et là, ça veut dire une dégradation additionnelle non souhaitable
23:56par les marchés de la dette et du déficit.
24:00– Comment on gère la contrainte économique,
24:02notamment la contrainte en termes de finances publiques,
24:05si demain effectivement la France est ingouvernable
24:08ou en tout cas sans majorité claire absolue pour diriger ?
24:12– Parfois la politique influence beaucoup les marchés,
24:15en général ce n'est pas le cas aujourd'hui
24:17et ça permet de voir le cas du Royaume-Uni.
24:21On a l'impression qu'il y a une unité en tous les cas
24:23parce qu'on a vu l'engouement provoqué par le Labour.
24:26Quand on regarde la France, on voit bien qu'on a un pays fragmenté.
24:30Et les marchés, devant l'incompréhension de la décision,
24:36on est passé tout de suite à la forte inquiétude
24:39parce que ce qui était proposé étaient souvent des politiques
24:43qui allaient créer du désordre.
24:46– En rupture, à l'inverse de ce que propose le Labour.
24:50– Entre les marchés et la lecture, on le sait,
24:52si on prend que la dette française,
24:54elle est détenue à moitié par des étrangers
24:56qui ne comprennent pas forcément tout ce qui se passe en France
24:59mais ils voyaient bien qu'ils auront des problèmes à l'intérieur du pays
25:03comme dans ses relations avec le reste de l'Europe.
25:06Et aujourd'hui, avec le premier tour des élections,
25:10et là où on semble se diriger, il ne reste plus que l'incertitude.
25:15Qu'est-ce qui va vraiment se passer ?
25:17Et cette incertitude, comme l'a dit Vincent, se situe aujourd'hui,
25:21on est passé par 80 points de base,
25:23on est à 70 points de base sur la différence
25:27entre le spread à 10 ans français et allemand.
25:30Et nous, on pense qu'on risque de rester là un certain temps.
25:33C'est-à-dire qu'il y aura une prime,
25:35et c'est normal que les marchés vont donner à la France.
25:37Donc ça va nous coûter plus cher de nous endetter
25:40et ça va peser davantage sur le déficit.
25:43Et donc l'incertitude aussi, c'est dans la dynamique qui suit.
25:47C'est-à-dire, comme vous le disiez Grégoire,
25:49le déficit va continuer à monter,
25:52davantage qu'avant, parce qu'on va payer plus cher.
25:55Plus vite encore !
25:56Tous les taux ont monté, comme vous le savez,
25:58sur les derniers 2-3 mois, et notamment le français forcément.
26:02Et donc on va payer plus cher,
26:05et c'est un élément d'incertitude,
26:07d'autant plus que, comme vous le savez,
26:10on avait arrêté le fameux pacte de croissance,
26:13on a établi de nouvelles règles,
26:15pas forcément plus souples, mais en tous les cas de nouvelles règles.
26:17On l'a remis en place là,
26:19d'où cette mise au pilori,
26:22non seulement de la France,
26:23il y a 7 pays qui sont avec la France,
26:25et pour respecter le pacte,
26:28qui est toujours cette idée qu'il faut que la dette baisse,
26:32et surtout que le déficit soit en dessous de 3%.
26:35Et comme nous on est à plus de 5%,
26:37il va falloir faire quelque chose.
26:38Et l'idée c'est que tous les ans,
26:40pour montrer sa bonne foi,
26:42au moins 0,5% de déficit structurel,
26:44le calcul peut être compliqué,
26:46il faut qu'on fasse ce travail.
26:48Si on ne le fait pas, forcément ça créera des tensions,
26:51parce qu'on n'a pas pratiqué.
26:53Avant on avait des règles comme ça,
26:55et personne n'a payé d'amende, etc.
26:58Cette fois-ci, est-ce que ça sera différent ou pas ?
27:00Et ça, c'est la relation de la France avec le reste de l'Europe,
27:04et ça sera un élément de prime sur les actifs français,
27:07qui restera.
27:09Et la prime c'est 70-80 comme aujourd'hui ?
27:11Ou dans un contexte où on ne fait rien,
27:13et s'il y a 12 mois, on n'est pas capable de montrer des signes,
27:17et même d'engager des mesures correctives du déficit,
27:22est-ce que ce n'est pas plutôt 100, 125, 150
27:25qui nous attendent à un moment ?
27:27Le stress qu'on vient de vivre,
27:29et qui pourtant était important,
27:31montre qu'il n'y a pas cet appétit-là.
27:34Tout d'abord parce que beaucoup de gens trouvent
27:36que la dette française dans l'Europe,
27:39c'est le bon jouet pour participer à ce qui se passe en Europe,
27:45le risque européen.
27:47Nous on pense que 70, ça semble raisonnable.
27:51Est-ce que c'est complètement raisonnable ?
27:53C'est votre question ? Je ne sais pas.
27:55À court terme, nous ça nous semble raisonnable
27:57que cette prime reste,
27:59et qui est finalement assez faible.
28:02Ça nous met au-dessus du Portugal,
28:04mais toujours en dessous de l'Espagne ou de l'Italie.
28:08Il n'empêche que c'est quand même une prime.
28:10Ça c'est quand même l'actif sans risque français,
28:13avec une prime supplémentaire.
28:15Qu'est-ce qui se passe pour les marchés sur le reste ?
28:18Quelle sera la trajectoire économique de la France ?
28:21En partie, elle va être déterminée par les politiques publiques.
28:25Est-ce que comme au UK, il y aura de la stabilité
28:28qui sera proposée ? On l'espère.
28:30Et c'est pour ça que si on a un gouvernement
28:33qui peut être formé avec toutes les bonnes volontés,
28:36ça serait quelque chose de positif,
28:38parce qu'il y aura un peu de stabilité.
28:40Tout le monde cherchera cette stabilité,
28:42après, ou le désordre en tous les cas, l'inquiétude.
28:45Il n'empêche que ça pose problème de où on va.
28:48Et pour les entreprises, ça sera le sujet.
28:51Maintenant, il y a une dynamique,
28:53et c'est le coup de chance pour tout le monde,
28:55y compris pour le Royaume-Uni, pour les autres pays.
28:58On a une petite reprise qui était là,
29:01un petit vent porteur pour l'ensemble du monde.
29:04On était tous en train de se battre contre l'inflation.
29:07On y est presque.
29:09Il y a encore, on voit bien, de l'hésitation.
29:11Donc tant mieux, ça arrive au moment
29:13où les banques centrales vont baisser les taux.
29:15Et la baissière va continuer de baisser ses taux.
29:17C'est notre avis. Peut-être plus lentement,
29:19parce que c'est un peu plus difficile au UK,
29:21même si je pense que la Banque d'Angleterre a indiqué
29:24qu'elle valait plus ou moins, en tous les cas,
29:26nous orienter vers cette baisse,
29:28même si eux, ils ont plus de problèmes que nous.
29:30Il n'empêche qu'on va dans ce sens.
29:32Ça devrait aider la reprise.
29:34Alors, est-ce qu'on va être les voyageurs un peu...
29:38Les passagers clandestins ?
29:40C'est possible, mais il n'empêche que c'est positif.
29:43Ça va nous aider pour nos finances publiques.
29:45Donc aujourd'hui, nous, pour l'instant,
29:47on est très prudents, parce qu'on ne sait pas lire
29:49dans la mare de café.
29:51Et on pense que les choses devraient être soulagées.
29:54Les actifs qui ont beaucoup souffert,
29:56déjà, ils commencent à corriger.
29:58C'est positif.
30:00Et l'Europe n'est pas chère, Vincent l'a dit.
30:02Donc c'est intéressant d'aller se diversifier.
30:04Donc tout le cas d'investissement,
30:06ce n'est pas effondré avec les élections françaises
30:08et les résultats compressants ?
30:10On voit que ce n'est pas le cas.
30:12On verra lundi.
30:14Oui, on en reparlera.
30:16Mais c'est ce qui se profile.
30:18Si on veut être pessimiste, évidemment,
30:20on peut mettre...
30:22Non, mais moi, j'essaie d'être réaliste.
30:24Et nous, on essaie d'être un peu objectif
30:26et réaliste sur ce qui peut se passer.
30:28On a senti ce que le marché voulait
30:31ou ce qu'il jugeait.
30:33Et nous, c'est notre travail
30:35de comprendre ce que veut le marché.
30:37Et nous, on voit que les choses s'apaisent.
30:39Bon, Paul ?
30:41Sorti de l'émotion française,
30:43comment vous regardez ce qui se passe en France ?
30:45Est-ce que c'est un grain de sable
30:47qu'il faut surveiller ?
30:49Ou un caillou dans la chaussure ?
30:51Est-ce que ça vient casser un peu
30:53le cadre d'investissement européen ?
30:55Ou est-ce que c'est un sujet qui se règlera
30:57alors à la Truss,
30:59à la Mélanie, je n'en sais rien,
31:01mais qui trouvera une solution
31:03dans un cadre européen
31:05tel qu'il est défini aujourd'hui ?
31:07Je crois que
31:09sur le court terme,
31:11il y aura une solution
31:13plus ou moins convenable
31:15pour les marchés.
31:18Selon les sondages
31:20que j'ai vus ce matin,
31:22après l'accord entre
31:24la gauche et le sombre,
31:26de retirer le candidat,
31:30le RN aura peut-être
31:32à peu près 200 sièges,
31:34au lieu de quelque chose qui pouvait approcher
31:36300.
31:38Donc, je crois qu'il y aura
31:40un équilibre entre les trois
31:42blocs,
31:44qui sera
31:47beaucoup plus équilibré
31:49qu'on avait imaginé.
31:51Moi, je suppose qu'il y aura une solution
31:53qui sera
31:55une espèce de
31:57quelque chose d'administratif.
31:59Ça peut être
32:01une espèce de
32:03technocrate
32:05ou un gouvernement
32:07qui continue de faire
32:09le minimum,
32:11juste pour que le pays puisse fonctionner,
32:13donc de passer le budget.
32:15Passer les JO, déjà.
32:17Non, mais c'est des trucs tout bêtes.
32:19Et on a vu ça.
32:21On a vu le côté technocrate
32:23en Italie. On a vu
32:25l'autre cas de figure
32:27aux Pays-Bas, en Espagne,
32:29à la Belgique.
32:31J'ai l'impression qu'en France,
32:33c'est le genre de solution
32:35qui peut moins fonctionner, peut-être,
32:37qu'ailleurs.
32:39On ne l'a jamais essayé.
32:41J'ai l'impression qu'à l'issue de ce résultat
32:43de scrutin, je n'ai pas l'impression
32:45que les électeurs français attendent
32:47la venue d'un grand technocrate
32:49européen, comme on a pu saluer
32:51l'arrivée de Mario Draghi en Italie, à un moment, par exemple.
32:53Oui, mais
32:55pour moi, le
32:57risque, donc, peut-être
32:59la solution est
33:01peut-être moins
33:03effrayant qu'on avait
33:05imaginé il y a quelques semaines.
33:07Mais au-delà de ça, il y a quelque chose
33:09qui est abîmé dans le cas français,
33:11mais le problème, c'est que
33:13c'est un problème qui s'écarte.
33:15Donc, dans
33:17au moins,
33:19dans trois ans, il y aura
33:21des élections présidentielles
33:23et législatives
33:25et peut-être, entre temps, encore
33:27des élections pour le Parlement.
33:29Mais
33:31en trois ans, selon ce que j'ai vu,
33:33la dernière fois, Marine Le Pen
33:35était très proche
33:37et, selon
33:39ce que j'observe, elle est encore
33:41plus forte
33:43aujourd'hui et
33:45si l'économie française
33:47ne se réétablit pas,
33:49que la situation
33:51économique pour les
33:53individus ne s'améliore pas,
33:55je crois qu'il y aura
33:57une tendance, dans trois ans,
33:59de partir encore plus
34:01vers les extrêmes
34:03et, donc, on sera
34:05confronté par
34:07un président
34:09et un gouvernement
34:11extrême droite.
34:13Et, donc, les marchés seront
34:15confrontés par cette situation.
34:17Ce scénario-là,
34:19il restera comme une épée
34:21de Damoclès pendant les deux, trois ans
34:23qui viennent.
34:25Le problème pour les marchés européens, c'est l'impact
34:27sur le projet
34:29européen.
34:31Et je crois que c'est ça qui a fait peur.
34:33Il y a eu une augmentation des spreads
34:35ailleurs, dans la périphérie
34:37et
34:39déjà, c'était
34:41toujours la France et l'Allemagne.
34:43Il y avait des problèmes de relations entre les deux
34:45depuis un certain temps. Les choses
34:47étaient en train de s'améliorer.
34:49Maintenant, peut-être, ça s'est gâché.
34:53Mais s'il y a une...
34:55si le projet s'arrête,
34:57ou peut-être il y a...
34:59on prend des pas en arrière,
35:01on a Mélanie,
35:03en Italie, on a le problème
35:05aux Pays-Bas, il y a des
35:07gouvernements un peu partout maintenant,
35:09pas partout, mais dans
35:11certains endroits, qui s'y opposent
35:13au projet européen.
35:15En tout cas, le projet fédéraliste
35:17européen, tel qu'il a été pensé, oui, ça c'est sûr.
35:19Oui, ils aiment bien l'argent
35:21européen, mais pas
35:23les règles et les lois.
35:25Mais ça peut
35:27provoquer des
35:29crises dans la
35:31périphérie, et la France,
35:33en faisant partie du
35:35problème,
35:37éventuellement, il peut y avoir
35:39ces problèmes. Mais pour l'instant, je n'ai pas...
35:41je n'ai rien changé.
35:43Vous n'avez rien changé dans les allocations ?
35:45Parce que les marchés réagissent
35:47plus rapidement que moi.
35:49Vous parlez même
35:51d'euro-portunité, c'est ça, Vincent ?
35:53Je reprends le terme, vous l'avez écrit, je crois, il y a
35:55quelques jours, dans une note à vos clients
35:57chez WeSave.
35:59C'est pour taquiner un petit peu, pour faire
36:01un petit peu de provocation. D'accord.
36:03Pour moi, en fait, la réponse,
36:05on l'a sous les yeux tous les jours,
36:07c'est 1,08 sur l'euro-dollar.
36:09Tant que je ne vois pas,
36:11on va dire, en dessous de 1,05,
36:13c'est que le projet européen, pour le moment, reste
36:15relativement confortablement
36:17installé.
36:19Pour ce qui est de nos allocations,
36:21nous, on a eu de la chance, on avait fait un
36:23rebalancement un tout petit peu avant, et du coup,
36:25on avait abaissé le poids de la
36:27France dans nos allocations.
36:29Parce que ça avait bien progressé ?
36:31Oui, exactement.
36:33Et on avait fait, et on a fait,
36:35et pour le moment, il ne paye pas, mais je
36:37reste convaincu que ça devrait
36:39être intéressant. On a fait un arbitrage
36:41aussi sur la partie américaine.
36:43On a arbitré une partie
36:45du S&P 500 vers du S&P
36:47500 Equal Weight.
36:49L'idée étant de se méfier un petit peu
36:51des publications de résultats sur les
36:53majors qui tirent tout.
36:55Il y a quand même un écart de, on va dire...
36:57C'est un trade qui n'a pas marché.
36:59Jusqu'à présent, c'est le trade qui n'a pas marché.
37:01Il y a un bon 10% d'écart de performance
37:03entre le
37:05S&P Equal Weight et le S&P
37:07traditionnel. Et ça s'est vraiment
37:09fortement écarté, on va dire, depuis
37:112-3 mois maintenant.
37:13Donc, pour nous,
37:15il y a quand même un peu de méfiance à avoir
37:17de ce côté-là. Donc, ça permet de
37:19rester exposé sans en prendre forcément
37:21tous les risques. Bon, sur la
37:23logique d'investissement qui vous intéresse ?
37:25Nous, on est assez prudents.
37:27On a resté assez prudents. C'est vrai qu'on avait réduit
37:29parfois par chance
37:31et par conviction
37:33un peu l'Europe.
37:35Mais on reste quand même investis.
37:37On est
37:39assez neutres, surtout, en attendant
37:41que les choses...
37:43Mais on reste investis. On n'est pas du tout
37:45dans le
37:47camp de la peur, disons.
37:49Oui, les fondamentaux, on n'a plus tellement le temps de développer.
37:51Mais vous disiez, il y a quand même un vent
37:53de reprise, en tout cas en Europe, dans les émergents
37:55qui soufflaient, des banques centrales
37:57plus forward-looking, avec quand même
37:59des baisses de taux à venir
38:01et déjà mises en place.
38:03Ces environnements-là, ils perdurent.
38:05Oui, bien sûr. Et qu'ils restent porteurs.
38:07C'est-à-dire qu'on dit, s'il y a 3 ans,
38:09malgré ce qu'a dit Paul Sio,
38:11le cas terrible qui serait pour la
38:13France, qui est beaucoup de troubles
38:15en tous les cas, qui cassent
38:17la croissance. Mais sinon,
38:19nous, on est assez favorable
38:21toujours, on est
38:23sur l'Europe. On pense qu'il y a,
38:25non seulement parce qu'on a des
38:27valorisations qui sont attrayantes,
38:29pour continuer à avoir une progression.
38:31Et donc, nous,
38:33si on compare l'Europe
38:35aux Etats-Unis, on se dit qu'en
38:37Europe, il y a quand même
38:39de l'intérêt. Il y a beaucoup de choses qui sont pas
38:41chères. Aujourd'hui, encore moins chères
38:43en France, certaines.
38:45Et quand on regarde les Etats-Unis, c'est vrai,
38:47on a un cas de figure
38:49qu'on n'a pas vécu, on n'a pas vu
38:51souvent. On l'a vu, mais
38:53pas à cet extrême.
38:55C'est quelques entreprises, qui sont
38:57des monopoles, donc des monopoles, comme ça,
38:59on n'en est pas connus, et qui
39:01continuent à progresser
39:03de façon très vive, et qui portent le marché américain.
39:05Donc, il faut être
39:07pas complètement absent, mais
39:09il faut être prudent sur la dynamique, le momentum
39:11qu'il y a sur le marché. Et, il y a
39:13toutes les entreprises
39:15américaines,
39:17qui sont à la traîne. Elles restent très
39:19à la traîne. Quand on fait
39:21l'indice S&P
39:23à poids
39:25équivalent, on voit bien que
39:27tout le monde
39:29ne performe pas. Et donc,
39:31on s'attend, si le cycle américain
39:33reprend, ça ira mieux.
39:35Mais ce n'est pas pour tout de suite. Bien que les Etats-Unis
39:37décélèrent, pas trop,
39:39mais ils décélèrent, le deuxième trimestre va être
39:41pas très bon, et nous, on a l'air
39:43d'accélérer un tout petit peu. Donc, on se dit
39:45que peut-être l'Europe fera
39:47mieux que...
39:49La thèse reste valable. Mais avec prudence.
39:51Paul, pour conclure avec vous, sur ce qui
39:53vous intéresse dans le marché aujourd'hui.
39:55Oui, j'allais dire,
39:57je suis surprendé dans les actions
39:59européennes, zone
40:01euro, parce qu'il faut
40:03toujours comparer avec d'autres choses.
40:05Et aux Etats-Unis,
40:07hyper cher,
40:09une économie qui ralentit, et moi
40:11je fais peur d'une
40:13récession pas très
40:15profonde, mais quand même
40:17une petite récession aux Etats-Unis.
40:19Et quand même, on a des problèmes
40:21politiques en Europe, certes,
40:23mais regardons la situation aux Etats-Unis.
40:25Les Etats-Unis ne déméritent pas. Oui, effectivement,
40:27de ce point de vue-là, c'est ce qu'on signale depuis le début de l'année.
40:29On n'aura pas eu le temps de parler des Etats-Unis, on en a parlé dans d'autres
40:31émissions, on en parlera évidemment largement encore,
40:33au moins jusqu'au 5 novembre prochain.
40:35Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché.
40:37Paul Jackson, Invesco,
40:39Jean-Luc Cartier, WeSave, et Sébastien Paris-Sorvitz,
40:41LBPAM.

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