SMART BOURSE - Emission du jeudi 4 juillet

  • il y a 3 mois
Jeudi 4 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Sebastian Paris Horvitz (Directeur de la recherche, LBPAM) , Vincent Lequertier (Gérant Senior, responsable de l'allocation d'actifs, WeSave) , Paul Jackson (Responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs, Invesco) et Roni Michaly (Président Directeur Général, Galilée AM)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute
00:12des marchés, chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck
00:16TV, émission que vous retrouvez chaque soir en replay, dans la foulée sur Bismarck.fr
00:21ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, la politique qui continue de nous accompagner
00:28et qui continuera de nous accompagner bien sûr jusqu'au second tour des élections
00:33législatives françaises et sans doute au-delà, mais l'événement politique du jour, c'est
00:37la victoire écrasante qui est attendue de la part du Labour, du parti travailliste britannique
00:43prêt à reprendre le pouvoir au Royaume-Uni.
00:46Après 14 ans de pouvoir conservateur et 8 ans de Brexit, les sondages donnent une victoire
00:52écrasante pour le Labour de Keir Starmer et peut-être même en face de cela une défaite
00:57historique pour le parti conservateur emmené aujourd'hui par Richie Sonnac, nous en parlerons
01:02avec nos experts dans un instant et avec notamment un investisseur britannique de nationalité
01:08qui aura un regard sans doute effectivement peut-être encore plus précis que le nôtre
01:12sur les enjeux de cette élection britannique qui semble montrer qu'on peut traverser le
01:18pic populisme.
01:19A partir d'un certain stade en tout cas, les marchés voient cette élection comme étant
01:23plutôt un fleuve tranquille par rapport à la situation française qu'on peut observer
01:29dans cet entre-deux-tours.
01:31La France qui a réussi néanmoins à placer sa dette, c'était le deuxième test majeur
01:35depuis la dissolution annoncée le 9 juin par Emmanuel Macron, la France qui a placé
01:39du 10 ans, du 30 ans, du 40 ans, au total ce sont 10,5 milliards d'euros qui ont été
01:43levés si les investisseurs ne délaissent pas la dette française, en revanche ils ne
01:48sont pas prêts à surpayer les émissions de l'agence française du Trésor, on l'a
01:54vu avec les résultats de l'adjustation à 11h ce matin, là aussi ce sera un sujet
01:59de commentaire avec nos invités dans un instant, qu'en est-il du statut de l'OAT aujourd'hui
02:04et demain après l'émergence d'une nouvelle gouvernance politique, on va dire les choses
02:09ainsi pour la France et puis dans le dernier quart d'heure de Smartbourse, le quart d'heure
02:14thématique, nous ferons le bilan justement de la gestion thématique sur l'ensemble de
02:17ce premier semestre 2024 et c'est Ronny Michaly, le président de Galilée Asset Management
02:22qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:36Mais d'abord, tendance mon ami, comme chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos
02:39clés du jour sur les marchés avec vous Pauline Grattel.
02:41Bonsoir Pauline.
02:42Bonsoir.
02:43J'ai omis de le préciser, c'est une séance calme en Europe en l'absence des marchés
02:47américains, jour férié évidemment pour la fête nationale de l'indépendance américaine.
02:52Oui et malgré ça, l'ensemble des bourses européennes est en hausse, le CAC 40 reste
02:57d'ailleurs sur sa lancée d'hier et gagne 0,8% pour se rapprocher des 7700 points.
03:04En soutien du CAC 40 aujourd'hui, on retrouve les valeurs bancaires, Société Générale
03:10est en hausse de 3%, Crédit Agricole et BNP Paribas de plus de 2%.
03:15D'ailleurs, selon Bloomberg, BNP Paribas et AXA discutent de rapprocher leurs activités
03:20de gestion d'actifs, le dialogue tournerait autour de la création d'une co-entreprise
03:25entre AXA Investment Managers et BNP Paribas Asset Management, toujours selon ses sources.
03:31Si ce rapprochement est effectif, il représenterait 1400 milliards d'euros d'encours sous gestion.
03:37Mise à part cela, et je le disais en introduction, on en parlera largement avec nos invités
03:41Dans un instant, l'événement politique du jour se situe outre-manche.
03:45Oui, 48 millions d'électeurs prennent la direction des urnes pour élire les 650 membres
03:51de la Chambre des communes, avec une large victoire du Labour attendue pour la première
03:55fois depuis 14 ans.
03:57Du côté du marché obligataire, l'agence France Trésor a émis pour 10,5 milliards
04:03d'euros doigtés.
04:04Aujourd'hui, le rendement de l'obligation française à 10 ans se stabilise autour des
04:083,25 et 3,30 %. Le rendement de l'obligation allemande de même échéance tourne autour
04:13de 2,57 %. L'écart entre ces deux obligations est autour de 70 points de base.
04:20L'agenda du jour était relativement léger en matière de publication économique, quelques
04:24indicateurs sont à signaler.
04:25Oui, les investisseurs ont tout de même pris connaissance des commandes à l'industrie
04:29allemande du mois de juin, qui reculent de 1,6 % sur un mois, un repli bien plus important
04:36que le mois dernier, moins 0,6 %, et alors que le consensus tablait plutôt sur une hausse
04:41de 0,5 %.
04:42Qu'est-ce qui retient votre attention du côté de l'actualité des entreprises ce
04:46soir Pauline ?
04:47Alors, dans l'actualité, Plexi, la filiale des titres restaurants et chèques cadeaux
04:51de Sodexo, lâche plus de 10 % au sein du SBF 120, malgré un relèvement de son objectif
04:58de croissance du chiffre d'affaires pour 2024.
05:01L'entreprise qui a été introduite en bourse le 1er février dernier fait état d'un
05:05chiffre d'affaires en hausse de 18 % en données organiques pour le 3e trimestre,
05:10mais cela ne suffit pas à rassurer les investisseurs.
05:13Une autre chute au sein du SBF 120, c'est celle de Atos, qui lâche 9 %, toujours plombée
05:20par les rebondissements concernant sa restructuration.
05:23Un accord avait été trouvé en début de semaine avec les créanciers, mais l'action
05:27est toujours très volatile.
05:29Enfin, côté réglementation, l'Union européenne relève ses droits de douane à partir de
05:34demain, jusqu'à 37,6 % pour les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine.
05:41Un mot de l'agenda de demain Pauline ?
05:43Demain, Wall Street rouvrira ses portes avec au programme la publication du très attendu
05:48rapport mensuel sur l'emploi de juin.
05:51En France, la balance commerciale et la production industrielle de mai sont attendues.
05:55Pour l'ensemble de la zone euro, les ventes de détails du mois de mai seront publiées.
05:59Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur
06:03les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
06:34Dines Vesco, bonsoir Paul, ravi de vous retrouver à plusieurs titres, je me suis permis de
06:39préciser en introduction votre nationalité britannique, vous êtes un éminent sujet
06:43de sa majesté et votre présence m'intéresse à double titre, c'est-à-dire, j'estime
06:48toujours qu'on a une compréhension un peu plus profonde des mécanismes électoraux
06:50quand il s'agit de son pays, donc je serai ravi de vous entendre dans un instant sur
06:54les enjeux de cette élection britannique, mais je serai aussi très content d'avoir
06:57votre regard extérieur sur la situation politique en France et comment un investisseur global
07:02regarde ça aujourd'hui.
07:03Parlons du Royaume-Uni, Paul, c'est en doute peut-être une victoire historique qui attend
07:10le Labour de Keir Starmer, peut-être plus importante encore que la victoire de Tony
07:14Blair en 1997, face à cela, c'est une défaite historique peut-être qui s'annonce également
07:19pour les conservateurs de Ritchie Sennac, 14 ans de pouvoir, 8 ans de Brexit seront
07:24venus à bout peut-être du plus vieux parti britannique et peut-être un des plus vieux
07:29du monde, 300 ans d'histoire, comment est-ce qu'on en arrive là et comment est-ce qu'on
07:34explique que l'élection attendue de Keir Starmer et du Labour soit aussi marquette
07:39positive ?
07:40D'abord je crois qu'après 14 ans de pouvoir, il y a une espèce de... peut-être le gouvernement
07:48est épuisé et la publique aussi, on en a marre quelque part du même gouvernement,
07:58mais aussi il y a le Brexit que voilà c'était les conservateurs qui avaient appelé un référendum
08:05et puis ils avaient négocié un Brexit qui était assez dur et je crois que la plupart
08:13des Britanniques maintenant se sont rendus compte que peut-être ce n'était pas les
08:18meilleures des idées et puis comme ailleurs aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, dans
08:25le monde en ensemble, on avait la pandémie qui a fait un choc économique et puis avec
08:34l'augmentation du prix du coût de vie...
08:39La crise du pouvoir d'achat, la crise du coût de la vie.
08:41Oui, c'est quelque chose qui a beaucoup impacté tous les gouvernements en place à cette époque.
08:48Donc le gouvernement britannique s'est affaibli en termes de l'opinion du public, mais aussi
08:57ils n'ont pas été aidés par tous les scandales qui sont arrivés et encore une fois ça c'est
09:05quelque chose qui produit si on est en pouvoir pendant une telle période.
09:10Donc pendant la pandémie il y avait beaucoup de problèmes et surtout les fêtes qui se
09:22sont faites à l'intérieur de Downing Street.
09:24C'était donc l'époque Boris Johnson, effectivement.
09:27Et puis ça s'est suivi par les trusts, c'était une catastrophe prévisible et après Rishi
09:36Juna qui est arrivé, qui était censé être enfin un adulte qui est revenu à la table.
09:44C'est trop tard, mais en plus il a pris des décisions bizarres, il est toujours dirigé
09:55par la partie extrême droite de la partie conservateur et ça n'a pas été bon pour
10:02le business, il n'a pas été bon pour la population, donc on en a marre.
10:08Donc l'alternance est plus que légitime si j'entends votre analyse.
10:13Oui, c'est comme ça qu'on est arrivé à ce stade.
10:16Comment cette alternance s'annonce ? Ce qui est intéressant, moi je veux comprendre
10:20un petit peu qui est Keir Starmer et sa plateforme comme on dit.
10:23J'ai compris que c'était plus Jérémy Corbyn, plus le Labour de Corbyn, que c'était peut-être
10:28pas non plus totalement le New Labour de Tony Blair, mais il y a quand même quelque chose
10:32quand on lit la presse financière internationale, qui est très pro-business, très pro-worker.
10:37Sur le Brexit, visiblement il a été capable d'aller récupérer des pro-leave du Brexit,
10:44peut-être 25% des leave qui ont voté ou re-voté Labour à l'occasion de cette élection
10:51avec un slogan qui n'est plus le « make Brexit done », c'est « make Brexit work » désormais.
10:57Je dirais que plutôt le message de Labour, c'est le temps pour un changement.
11:05Il faut changer, on ne peut pas continuer comme ça.
11:10Mais il est vrai que dans leur programme, il y a très peu qui est radical.
11:19Au niveau fiscal, c'est les mêmes règles fiscales que le gouvernement qui leur précédait.
11:27Stabilité. La ligne de conduite, c'est donner la stabilité, la visibilité au monde du business.
11:32C'est la stabilité, mais aussi d'avoir la stabilité dans le processus de prendre des décisions.
11:38Comme je disais, Rishi Sunak, il a inversé pas mal de décisions côté changement du climat,
11:46leur attitude envers de l'énergie renouvelable, et aussi de l'autre côté, la politique sur le pétrole,
12:04l'accès au gaz et au pétrole dans la mer Nord.
12:12Il y a beaucoup qui a changé, et ça a perturbé les business qui ne savent pas sur quels pieds danser.
12:19Quand les business se trouvent dans cette situation, c'est très difficile à investir.
12:25Donc, stabilité, et oui, ce n'est pas du tout le même parti Labour que Jeremy Corbyn.
12:35C'est plus aligné avec Tony Blair, mais sans l'enthousiasme qu'il y avait pour Tony Blair.
12:44Il n'y a pas du tout un enthousiasme pour Keir Starmer.
12:47Il n'y a pas ce charisme qu'on pouvait avoir chez Tony Blair.
12:52Parmi le public, quand on demande quel est votre avis sur Keir Starmer, il est aussi, je ne veux pas dire détesté,
13:04mais son ranking est au même niveau que les gens dans le passé qui ne réussissaient pas à être élus comme Premier ministre.
13:18Mais il a la bonne chance que Rougisunac est encore plus détesté.
13:24Il profite d'une situation, néanmoins, il va être quand même mis à l'épreuve.
13:28J'aime bien l'idée d'un retour à quelque chose de « a bit boring ».
13:32C'est-à-dire, c'est ce que décrit Paul Keir Starmer, ce n'est pas flamboyant, c'est un peu ennuyeux.
13:37Et en même temps, comme il le dit dans sa campagne, on est là pour vendre un espoir, évidemment,
13:42mais un espoir raisonnable, un espoir normal.
13:46Et on a l'impression qu'on retrouve ça après 8 années de Brexit,
13:51et c'est ce que je disais, d'un espèce de pic populisme, au moins au Royaume-Uni, qui semble dépasser aujourd'hui.
13:56C'est vrai qu'on vit dans le monde de l'image, et son image n'est pas extraordinaire, mais c'est quelqu'un qui semble apaisé.
14:04Et comme disait Paul, je pense que le plus important, c'est cette idée de changement.
14:08Et il y a un peu de populisme, mais c'est un populisme, je dirais, constructif,
14:13dans le sens où il traite des sujets qui touchent beaucoup les Anglais.
14:17Il y a le Brexit, aujourd'hui, je pense que, comme l'a dit Paul, la plupart des Britanniques pensent que c'était une erreur.
14:24Il n'empêche que Ferrage va, avec son nouveau groupe...
14:27— Réforme UK. On verra où il arrive, s'il est en tête devant les conservateurs ou pas.
14:33— Oui, sauf que là, c'est important... — Finissez, Sébastien.
14:37— Sur l'histoire des majorités à la Chambre, dans le sens où il va avoir un groupe très très petit,
14:47même si au niveau des résultats des élections, il peut effectivement faire un bon résultat.
14:52Non mais je reviens sur le changement. Et le changement, c'est quoi ?
14:57Il y a, comme en France, les problèmes de pouvoir d'achat. Et donc c'est un des éléments qu'il veut traiter.
15:03Mais il y a plusieurs sujets sociétaux qui sont importants en France aussi et qu'il essaie, auxquels il veut s'attacher.
15:12C'est le problème de la santé, qui est quelque chose de très important pour les Anglais, parce que le système, l'NHS, ne fonctionne pas bien.
15:21Les gens doivent attendre. Comment il va les traiter ? On sait pas. C'est le mystère.
15:25L'immigration est quand même un sujet qui reste très important aussi au Royaume-Uni.
15:30On sait qu'il a été mal géré. Il y a des déficits sur le nombre de personnes pour l'ensemble du secteur.
15:37Mais il y a aussi cette immigration qui essaie d'arriver au UK, comme celle qui arrive ici, et qui crée des tensions.
15:43Il veut travailler sur ce sujet. Et il y a, c'est vrai, celui de la transition énergétique, un autre sujet très important,
15:53outre le fait que ça apporte pas de visibilité. Donc il y a plein de sujets sociétaux qui créent un peu d'espoir.
16:01Peut-être pas de l'euphorie, mais de l'espoir. Et c'est très bien structuré avec, au-dessus de tout ça, le calme et le fait de donner de la direction pour l'avenir.
16:12Sur la fiscalité, il est accusé par les conservateurs, vous allez voir, les impôts vont monter, les impôts vont monter, les impôts vont monter.
16:19De ce que je comprends, il dit, un, l'impôt sur les sociétés, on va le caper à 25%, je crois que c'est aujourd'hui le maximum.
16:27C'est un des plus bas taux qu'on a aujourd'hui parmi les pays développés. On n'ira jamais au-delà.
16:33Et si on doit changer ce taux, parce qu'il y a une concurrence fiscale qui s'installère, on vous préviendra.
16:38C'est-à-dire qu'on fera pas ça, comme ça, au dernier moment. Il y aura chaque année, effectivement, un moment dédié à la fiscalité et aux taxes
16:45pour repenser, s'il faut, le système de taxation. Mais on fera pas ça à l'emporte-pièce.
16:50— Donc, je pense que s'il y a un message, et c'est plutôt rassurant, c'est vrai, mais bon, on voit bien qu'ailleurs, les sujets sont à peu près les mêmes,
16:57mais on n'arrive pas à créer une sorte d'unité. Et pour une nation, c'est important qu'il y ait un peu d'unité sur les sujets.
17:04Ils ont le choc du Brexit. Mais encore une fois, il y a une partie de la population qui continue à penser que travailler avec l'Europe, c'est compliqué.
17:12Mais d'autres pensent qu'économiquement, au moins, ça devait apporter quelque chose que le Brexit n'a pas apporté. Et c'est important.
17:21Donc il y a aussi les problèmes de sécurité. Mais je pense que trouver de l'apaisement dans la société anglaise, c'est quelque chose de très important.
17:28Est-ce qu'il va réussir ? C'est le mystère. Mais c'est vrai que ça se fait sur une plate-forme qui se veut sérieuse, après ce qui s'est passé
17:36sur l'épisode de l'Istrus. C'était un vrai choc pour les Anglais. Et lui, il veut apaiser. Est-ce qu'il va réussir ? S'il réussit, dans une économie
17:48ou une population apaisée, à faire quand même des réformes ? Parce qu'il faut avoir une politique très claire sur la transition, sur la santé.
17:57C'est des sujets très importants. Sur l'éducation, il veut embaucher 6 500, je crois, nouveaux professeurs.
18:04Donc il faut quand même des ressources financières pour faire tout ça. S'il arrive à apaiser, je pense que c'est important pour cette lutte
18:11que tout le monde voudrait voir finalement arriver contre les populistes. Tout le monde pensait que l'Obama avait réussi, que même Macron avait réussi.
18:21On voit bien que ce n'est pas le cas. Tout ça est compliqué. Est-ce que le UK sera celui qui nous montrera la voie pour demain ?
18:28— Encore une fois, je dis qu'ils sont passés par 8 ans de Brexit et des moments de populisme assez exacerbés qui ont eu des répercussions importantes,
18:36y compris sur le plan des marchés financiers, avec l'épisode Truss octobre 2022. Vincent, quels sont les enseignements...
18:42Alors le scrutin n'est pas terminé au Royaume-Uni. Mais si on se fie aux projections des sondeurs, quels sont les enseignements que vous en retirez
18:50pour le Royaume-Uni, pour le cas d'investissement britannique, et puis par répercussions vues chez nous en France et en Europe ?
18:57— Probablement plus de visibilité. Alors je rejoins ce qui a été dit. Ce qui veut dire que pour les marchés, c'est plutôt une thèse
19:04qui redevient intéressante. Vous avez une valorisation qui est grosso modo un point en dessous de celle des autres marchés européens,
19:13une volatilité un point en dessous de celle qui est sur les autres marchés européens, un rendement un point au-dessus des autres marchés européens,
19:21une très belle diversification sectorielle avec de très belles sociétés. Vous avez un point fort pour moi, quand je le regarde de l'extérieur,
19:33qui est la partie énergétique, matière première, qui manque dans beaucoup d'autres indices. Donc il y a une forme de complémentarité
19:42qu'on peut essayer de trouver sur ce marché par rapport au DAX, par exemple, qui a zéro énergie sur le DAX. Moi, je trouve que c'est
19:50une belle complémentarité qu'on peut essayer d'y trouver. Donc je pense que le cas anglais, avec une forme de prévisibilité sur la fiscalité,
20:00sur ce genre de choses, je pense que ça doit attirer un petit peu les investisseurs internationaux, surtout si la France perd un petit peu
20:09de son momentum. Alors je sais pas si c'est durable. De mon point de vue, c'est plutôt temporaire, parce qu'en réalité,
20:19les actions du CAC 40 sont à 15% domestiques. LVMH, j'exagère, mais ce fichu de ce qui se passe en France, ça n'a pas énormément d'impact,
20:33hormis une réforme fiscale. Je pense que ça ne changerait pas grand-chose sur leur business model. Donc je pressens que ça sera fugitif.
20:44— Mais vous dites quand même que si le UK... Enfin, je veux dire, les pays G7, là aussi. Si le UK redevient un peu plus facilement investissable
20:52pour un certain nombre d'investisseurs globaux, ça veut dire que d'autres marchés avec un peu moins de momentum, peut-être, seront moins privilégiés.
21:03— Soit vous le faites par ponction sur les US. J'ai des doutes, vu le contexte actuel. Soit vous le faites par ponction sur les émergents.
21:12Là, pourquoi pas, puisque les émergents sont toujours pas spécialement à la mode, à part quelques pays. Mais globalement, la thématique
21:21n'est pas extrêmement porteuse. Soit vous le faites par ponction sur d'autres zones européennes, d'autres pays européens.
21:29Donc je pense que la France faisait partie des pays qui étaient plutôt captifs pour beaucoup d'investisseurs internationaux,
21:36parce que le luxe ou ce genre de thème, voilà, sont absents ou peu présents, en tout cas, dans les grands indices internationaux.
21:43Donc ponctionner un petit peu d'allocation du CAC 40 pour la réattribuer sur le FTSE, je pense que certains investisseurs y pensent,
21:52voire même l'actent. — Oui. Ça paraît pas idiot. Oui, effectivement. Comment vous regardez le cas des investissements britanniques ?
21:57C'est vrai que dès l'annonce des élections anticipées en mai par Richie Senac, on a vu quand même continuellement le sterling se renforcer à nouveau.
22:06Alors je redonne. Près-Brexit, on était sur des niveaux de 1,50, 1,60, 1,70 sterling dollar. Donc on n'est plus du tout dans cet univers-là, autour de 1,27.
22:19C'est un mouvement qui peut se poursuivre, selon vous, Paul ? Qu'est-ce que vous recommandez sur les actifs britanniques, là ?
22:25— Peut-être. Mais les résultats des élections britanniques seraient pas une surprise. C'est quelque chose qui a été indiqué dans les sondages depuis 2 ans.
22:36— Oui. Et puis là, on n'est plus dans la marge d'erreur comme le Brexit. C'est-à-dire que là, visiblement...
22:40— Donc pour avoir une réaction dans les marchés importante, je crois que ça devait être une surprise. Il n'y aura pas de surprise.
22:52En fait, la surprise sera qu'il n'y aura pas de surprise. Et donc il peut avoir un impact positif. Mais je dirais que ça sera une ampleur assez minimale.
23:04Mais quand même, il y aura plus de confiance. Vous parliez du sterling. Oui, c'est vrai, à une époque, avant le Brexit, contre le dollar, 1,50, 1,60.
23:17Mais le Brexit a clairement affaibli le sterling. Et on va pas atteindre ces niveaux, à part peut-être des pics cycliques, si on veut rêver.
23:30Et pour moi, le sterling, probablement, va s'orienter entre 1,30 et 1,40 après cet affaiblissement.
23:40En ce moment, parce que la Banque d'Angleterre ne baisse pas ses taux, et il y a plus de 25 banques centrales qui ont déjà baissé leurs taux,
23:53peut-être le sterling bénéficie de ce fait aussi, comme le dollar. Mais au moins, je crois... Oui, encore une fois, maintenant, c'est les adultes qui gèrent le pays.
24:07Et ça sera, j'espère, une bonne chose. Peut-être qu'il y aura une relance de confiance parmi les Britanniques. En 1997, j'habitais en France.
24:20Mais quand je rentrais, très peu de temps après les élections de Tony Blair, c'était clair qu'il y avait une confiance.
24:32C'était la fête. Et peut-être, après les élections d'aujourd'hui et demain, peut-être qu'on va prendre le thé et le gâteau dans l'après-midi, et peut-être qu'on fera afternoon tea, mais ça ne sera pas la fête totale.
24:51Mais je crois qu'il peut y avoir une augmentation de la confiance qui peut aider l'économie, mais quand les problèmes économiques sont assez profonds.
25:00— Oui, oui. — Ça ne va pas aller. — Oui, oui. Ça ne sera pas explosif. J'ai bien compris le message. Qui sera le premier opposant du Labour de Keir Starmer au pouvoir ?
25:11Est-ce que ce sera le Parti conservateur ? Ou est-ce que c'est peut-être, là, la fin du Parti conservateur britannique ? 300 ans d'histoire.
25:19— Ah, OK. Je crois que c'est entre les conservateurs et les libéral-democrates. — D'accord.
25:27— Difficile à dire. Les sondages les plus difficiles à lire pour les conservateurs leur amènent à peut-être 50 sièges dans le Parlement parmi 650. Donc ça, c'est la vraie catastrophe.
25:46À mon avis, les voix réelles, les résultats réels ne seront pas aussi graves que ça. Donc probablement, ça sera toujours les conservateurs en deuxième place.
25:59On parlait de réformes. Et oui, vous avez raison. Peut-être même avec 15% des voix, peut-être ils auront 3 sièges au Parlement.
26:11Donc il sera pas une force politique pour l'instant. — Entre 50 et 100 sièges, on va dire, pour les conservateurs. C'est peut-être ce qui les attend à l'issue de ces élections.
26:22Ben, venons-en à l'entre-deux-tours français. Vincent, je vous redonne la parole sur le sujet. Bon, alors c'est vrai que cet entre-deux-tours est assez calme
26:31du point de vue des mouvements de marché. Le spread s'est stabilisé. On n'est pas restés à 85. On est plutôt à 70. Les actions rebondissent un peu.
26:40Comment vous appréciez ce moment ? Est-ce que c'est un soulagement temporaire avec un risque peut-être à nouveau devant nous le 8 juillet prochain ?
26:51Ou est-ce que c'est le signe que le marché a intégré l'idée d'une nouvelle gouvernance politique en France, quelle qu'elle soit ?
26:59— Je pense que le 8 juillet, tout se passera bien. C'est plutôt à la rentrée en septembre s'il devait y avoir quelque chose, c'est-à-dire au moment où il va falloir
27:08réétablir un budget. Là, ça peut être compliqué. Mais à l'évidence, le RN, qui est aujourd'hui en tête, a peu de chances d'avoir une majorité.
27:22Donc on risque d'avoir un triptyque. Et il va falloir trouver une forme de nouvelle gouvernance autour de ça. Donc pour les marchés, ça veut probablement dire
27:34une forme de statu quo économique. Alors c'est pas satisfaisant pour les partenaires européens qui nous ont déjà mis sous surveillance.
27:42— Oui, le statu quo pour la France, ça veut dire un déficit qui continue de filer et qui, à fin mai 2024, est plus important que le déficit qu'on avait à fin mai 2023.
27:52Donc c'est ça, le statu quo. — C'est ça. Mais en même temps, ça veut dire que la France continue de dépenser, d'entretenir sa croissance et d'avoir
28:00une forme de prévisibilité sur la croissance et le rythme de déficit budgétaire ou de dettes français. Donc d'une certaine manière, je force un peu le trait.
28:12Mais oui, ce sont des mauvaises nouvelles de ne pas essayer de rémédier à ces différents problèmes. Mais en même temps, vous avez une visibilité
28:21pour l'investisseur qui peut trouver du coup dans l'investissement en France une forme de satisfaction à venir placer son argent à la fois sur les actions
28:34et sur les obligations. Le rendement obligataire, il a un petit peu monté. Mais rien de choquant. Mais on voit bien la tendance de fonds.
28:45En 2005, le différentiel de coût d'emprunt avec l'Allemagne, zéro. Avant la Covid, 30 points de base. Avant les élections européennes, 50.
28:58Et aujourd'hui, on tournicote autour de 70 à 80 pour essayer de donner une fourchette. Et on est aujourd'hui sur un coût d'emprunt qui est celui du Portugal,
29:09alors que la note du Portugal n'est pas la nôtre. Ce qui veut dire que le marché intègre déjà à la fois une dynamique de non-respect des déficits budgétaires
29:21et de dégradation de la dette française, structurelle, et une dégradation à venir de la notation de la France.
29:29— Le marché se berce pas d'illusions sur ce qu'est la France aujourd'hui. Et ce sera encore le 8 juillet. Point de vue là.
29:37— Donc la question, elle est plus de savoir si le gouvernement qui sera en place fera quand même quelques investissements, ou est-ce que les « dépenses somptuaires »
29:49seront pour faire plaisir à telle ou telle partie de l'électorat. Et là, ça veut dire une dégradation additionnelle non souhaitable par les marchés de la dette et du déficit.
30:06— Comment on gère la contrainte économique, notamment la contrainte en termes de finances publiques, si demain, effectivement, alors, la France est ingouvernable,
30:13ou en tout cas sans majorité claire, absolue, pour diriger ?
30:18— Parfois, la politique influence beaucoup les marchés. En général, c'est pas le cas aujourd'hui. Et ça permet de voir le cas du Royaume-Uni.
30:27On a l'impression qu'il y a une unité, en tous les cas, vu l'engouement pour voter pour le Labour. Et quand on regarde la France, on voit bien qu'on a un pays fragmenté.
30:35Et les marchés, devant l'incompréhension de la décision, ont passé tout de suite à la forte inquiétude, parce que ce qui était proposé était souvent des politiques qui allaient créer du désordre.
30:51— En rupture. À l'inverse de ce que propose le Labour. — Du désordre. Pour les marchés, la lecture, on le sait.
30:58Si on prend que la dette française, elle est détenue à moitié par des étrangers qui comprennent pas forcément tout ce qui se passe en France.
31:05Mais ils voyaient bien qu'ils auraient des problèmes à l'intérieur du pays comme dans ses relations avec le reste de l'Europe.
31:12Et aujourd'hui, avec le premier tour des élections et là où on semble se diriger, c'est plutôt... Il reste plus que l'incertitude. Qu'est-ce qui va vraiment se passer ?
31:22Et cette incertitude, comme l'a dit Vincent, se situe aujourd'hui... On est passé par 80 points de base. On est à 70 points de base sur la différence
31:32entre le spread à 10 ans français et allemand. Et nous, on pense qu'on risque de rester là un certain temps. C'est-à-dire une prime.
31:40Et c'est normal que les marchés vont donner à la France. Donc ça va nous coûter plus cher de nous endetter. Et ça va peser davantage sur le déficit.
31:48Et donc l'incertitude aussi, c'est dans la dynamique qui suit. C'est-à-dire, comme vous le disiez, Grégoire, le déficit va continuer à monter, davantage qu'avant
31:59parce qu'on va payer plus cher. Tous les taux ont monté, comme vous le savez, sur les derniers 2-3 mois, et notamment le français, forcément.
32:08Et donc on va payer plus cher. Et c'est un élément d'incertitude, d'autant plus que, comme vous le savez, on avait arrêté le fameux pacte de croissance.
32:18On a établi de nouvelles règles. Pas forcément plus souples, mais en tous les cas, de nouvelles règles. On l'a remis en place là, d'où cette mise au pyloride,
32:27non seulement de la France, mais à ces pays qui sont avec la France, et pour respecter le pacte, qui est toujours cette idée qu'il faut que la dette baisse
32:37et surtout que le déficit soit en dessous de 3%. Et comme nous, on est à plus de 5, il va falloir faire quelque chose. Et l'idée, c'est que tous les ans,
32:46pour montrer sa bonne foi, au moins 0,5% de déficit structurel, le calcul peut être compliqué, il faut qu'on fasse ce travail. Si on ne le fait pas, forcément,
32:55ça créera des tensions, parce qu'on n'a pas pratiqué. Avant, on avait des règles comme ça, et personne n'a payé d'amende, etc. Cette fois-ci, est-ce que ça sera différent ou pas ?
33:06Et ça, c'est la relation de la France avec le reste de l'Europe, et ça sera un élément de prime sur les actifs français qui restera.
33:15— Et la prime, c'est 70-80 comme aujourd'hui, ou dans un contexte où on ne fait rien, et s'il y a 12 mois, on n'est pas capable de montrer des signes,
33:22et j'allais dire même d'engager des mesures correctives du déficit, est-ce que c'est pas plutôt 100, 125, 150 qui nous attendent à un moment ?
33:32— Alors, le stress qu'on vient de vivre, et qui pourtant était important, montre qu'il n'y a pas cet appétit-là. D'abord parce que beaucoup de gens trouvent
33:42que la dette française dans l'Europe, c'est le bon jouet pour participer à ce qui se passe en Europe, le risque européen.
33:52Et donc nous, on pense que 70, ça semble raisonnable. Est-ce que c'est complètement raisonnable ? C'est votre question. Je ne sais pas.
34:00À court terme, nous, ça nous semble raisonnable que cette prime reste, et qui est finalement assez faible. Alors ça nous met au-dessus du Portugal,
34:11mais toujours en-dessous de l'Espagne ou de l'Italie. Il n'empêche que c'est quand même une prime. Alors ça, c'est quand même l'actif sans risque français,
34:19avec une prime supplémentaire. Qu'est-ce qui se passe pour les marchés sur le reste ? Quelle sera la trajectoire économique de la France ?
34:27Bon, en partie, elle va être déterminée quand même par les politiques publiques. Est-ce que comme au UK, il y aura de la stabilité qui sera proposée ?
34:35On l'espère. Et c'est pour ça que si on a un gouvernement qui peut être formé avec toutes les bonnes volontés, ça sera quelque chose de positif,
34:44parce qu'il y aura un peu de stabilité. Tout le monde cherchera cette stabilité après, ou le désordre en tous les cas, l'inquiétude.
34:51Il n'empêche que ça pose problème de où on va. Et pour les entreprises, ça sera le sujet. Maintenant, il y a une dynamique, et c'est le coup de chance pour tout le monde,
35:01y compris pour le Royaume-Uni, pour les autres pays. On a une petite reprise qui était là, un petit vent porteur pour l'ensemble du monde.
35:11On était tous en train de se battre contre l'inflation. On y est presque. Il y a encore, on voit bien, de l'hésitation.
35:17— Donc, tant mieux. Ça arrive au moment où les banques centrales vont baisser les taux. La BCE va continuer de baisser ses taux.
35:22— C'est notre avis. Peut-être plus lentement, parce que c'est un peu plus difficile au UK, même si je pense que la Banque d'Angleterre a déclaré
35:30qu'elle va aller plus ou moins, en tous les cas, nous orienter vers cette baisse, même si eux, ils ont plus de problèmes que nous.
35:36Il n'empêche qu'on va dans ce sens. Ça devrait aider la reprise. Alors est-ce qu'on va être les voyageurs un peu...
35:43— Passagers clandestins. — Les passagers clandestins dans cette... C'est possible. Mais il n'empêche que c'est positif.
35:48Ça va nous aider pour nos finances publiques. Donc aujourd'hui, nous, pour l'instant, on est très prudents, parce qu'on sait pas lire dans la mare de café.
35:56Et on pense que les choses devraient être soulagées. Les actifs qui ont beaucoup souffert, déjà, ils commencent à corriger.
36:03C'est positif. Et l'Europe n'est pas chère. Vincent l'a dit. Et donc c'est intéressant d'aller se diversifier.
36:09— Donc tout le cas d'investissement, c'est pas effondré avec les élections françaises et les résultats compressants dimanche soir.
36:16— On voit que c'est pas le cas. Et on verra lundi. — Oui, oui. On en reparlera.
36:20— On en reparlera. Mais c'est ce qui se profile. Et si on veut être optimiste, si on veut être pessimiste, évidemment, on peut...
36:26— Ah bon, des scénarios. Oui, oui. Non mais moi, j'essaie d'être réaliste.
36:29— Mais je pense que... Et nous, on essaie d'être un peu objectifs et réalistes sur ce qui peut se passer. Et on a senti ce que le marché voulait ou ce qu'il jugeait.
36:38Et nous, c'est notre travail de comprendre ce que veut le marché. Et nous, on voit que les choses s'apaisent.
36:45— Bon. Paul, sorti de l'émotion française, comment vous regardez ce qui se passe en France ?
36:51Est-ce que c'est un grain de sable quand même qu'il faut surveiller ou un caillou dans la chaussure ?
36:56Est-ce que ça vient casser un peu le cas d'investissement européen ou est-ce que c'est un sujet qui se règlera alors à la Truss, à la Mélanie,
37:05j'en sais rien, mais qui trouvera une solution dans un cadre européen tel qu'il est défini aujourd'hui ?
37:12— Je crois que sur l'accord terme, il y aura une solution plus ou moins convenable pour les marchés. Selon les sondages que j'ai vus ce matin,
37:27après l'accord entre la gauche et le centre de retirer le candidat, le RN aura peut-être à peu près 200 sièges au lieu de quelque chose
37:41qui pouvait approcher 300. Donc je crois qu'il y aura un équilibre entre les trois blocs qui sera beaucoup plus...
37:52Donc ça sera beaucoup plus équilibré qu'on avait imaginé. Moi, je suppose qu'il y aura une solution qui sera une espèce de...
38:02Quelque chose d'administratif. Ça peut être une espèce de technocrate ou un gouvernement qui continue de faire le minimum juste pour que le pays puisse fonctionner,
38:18donc de passer le budget... — Passer les JO, déjà ? Non mais c'est des trucs tout bêtes, mais ça compte.
38:26— On a vu le côté technocrate en Italie. On a vu l'autre cas de figure aux Pays-Bas, en Espagne, à la Belgique.
38:36— Mon impression, c'est que j'ai l'impression qu'en France, c'est le genre de solution qui peut moins fonctionner peut-être qu'ailleurs. C'est-à-dire que...
38:44— On a jamais essayé. — Oui. Puis j'ai l'impression qu'à l'issue de ce résultat de scrutin, j'ai pas l'impression que les électeurs français
38:52attendent la venue d'un grand technocrate européen, comme on a pu saluer l'arrivée de Mario Draghi en Italie à un moment, par exemple.
38:58— Oui, mais pour moi, le risque... Donc peut-être la solution est peut-être moins effrayante que qu'on avait imaginé il y a quelques semaines.
39:13— Mais au-delà de ça, il y a quelque chose qui est abîmé dans le cas français pour vous ?
39:17— Mais le problème, c'est que c'est un problème qui s'écarte. Donc au moins... Dans 3 ans, il y aura des élections présidentielles et législatives,
39:30et peut-être entre-temps encore des élections pour le Parlement. Mais dans 3 ans, selon ce que j'ai vu... La dernière fois, Marine Le Pen était très proche.
39:43Et selon ce que j'observe, elle est encore plus forte aujourd'hui. Et si l'économie française ne se réétablit pas, que la situation économique
39:58pour les individus ne s'améliore pas, je crois qu'il y aura une tendance dans 3 ans de partir encore plus vers les extrêmes.
40:08Et donc on sera confronté par un président et un gouvernement extrême-droite. Et donc les marchés seront confrontés par cette situation.
40:22— Ce scénario-là est possible, mais il restera comme une épée de Damoclès pendant les 2-3 ans qui viennent aujourd'hui sur l'internet.
40:30— Pour les marchés européens, c'est l'impact sur le projet européen. Et je crois que c'est ça qui a fait peur. Donc il y a eu une augmentation des spreads ailleurs dans la périphérie.
40:43Et déjà, c'était toujours la France et l'Allemagne. Il y avait des problèmes de relations entre les deux depuis un certain temps. Les choses étaient en train de s'améliorer.
40:54Maintenant, peut-être ça s'est gâché. Mais s'il y a une... Si le projet s'arrête ou peut-être on prend des pas en arrière, on a Mélanie, en Italie, on a le problème aux Pays-Bas.
41:12Il y a des gouvernements un peu partout maintenant, pas partout mais dans certains endroits, qui s'y opposent au projet européen.
41:21— En tout cas, le projet fédéraliste européen tel qu'il a été pensé. Oui, ça, c'est sûr.
41:25— Oui, ils aiment bien l'argent européen mais pas les règles et les lois. Mais ça peut provoquer des crises dans la périphérie. Et la France, en faisant partie du problème, éventuellement, il peut y avoir ses problèmes.
41:45Mais pour l'instant, je n'ai rien changé. — Non, non, non. Vous n'avez rien changé dans les allocations ?
41:50— Oui, parce que les marchés réagissent plus rapidement que moi. — Vous parlez même d'europortunité. C'est ça, Vincent ? Je reprends le terme.
41:59Vous l'avez écrit, je crois, il y a quelques jours dans une note à vos clients chez WeSave.
42:04— C'était pour taquiner un petit peu, pour faire un petit peu de provocation. — D'accord.
42:08Mais pour moi, en fait, la réponse, on l'a sous les yeux tous les jours. C'est 1,08 sur l'euro dollar. Tant que je vois pas – on va dire – en dessous de 1,05, c'est que le projet européen, pour le moment,
42:20reste relativement confortablement installé. Pour ce qui est de nos allocations, nous, on a eu de la chance. On avait fait un rebalancement un tout petit peu avant.
42:30Et du coup, on avait abaissé le poids de la France dans nos allocations. — Parce que ça avait bien progressé ? — Oui, oui, exactement.
42:37— Ouais, c'est ça ? D'accord. Ah oui. — Exactement. Et on a fait... Et pour le moment, ils payent pas. Mais je reste convaincu que ça devrait être intéressant.
42:45On a fait un arbitrage aussi sur la partie américaine. On a arbitré une partie du S&P 500 vers du S&P 500 Equal Weight. L'idée étant de se méfier un petit peu des publications
42:57de résultats sur les majors qui tirent tout, il y a quand même un écart de – on va dire – un bon 10%. — Mais c'est un trade qui n'a pas marché.
43:04Jusqu'à présent, c'est le trade qui n'a pas marché. — Il y a un bon 10% d'écart de performance entre le S&P Equal Weight et le S&P traditionnel.
43:13Et ça s'est vraiment fortement écarté – on va dire – depuis 2-3 mois maintenant. Donc pour nous, il y a quand même un peu de méfiance à avoir de ce côté-là.
43:23Donc ça permet de rester exposé sans en prendre forcément tous les risques.
43:27— Ouais. Bon. Sur la logique d'investissement qui vous intéresse... — Nous, on est assez prudents. On a resté assez prudents.
43:33C'est vrai qu'on avait réduit parfois par chance et par conviction un peu l'Europe. Mais on reste quand même investis.
43:43On est assez neutres, surtout, en attendant que les choses... Mais on reste investis. On n'est pas du tout dans le camp de la peur, disons.
43:54— Oui, les fondamentaux, on n'a plus tellement le temps de développer. Mais c'est ce que vous disiez. Il y a quand même un vent de reprise, en tout cas en Europe,
44:00dans les émergents qui soufflaient, des banques centrales plus forward-looking, avec quand même des baisses de taux à venir et déjà mises en place.
44:08Cet environnement-là, il perdure, quoi. — Oui, bien sûr. Non, et qui reste porteur. C'est-à-dire qu'on se dit, s'il y a 3 ans,
44:14malgré ce qu'a dit Paul sur le cas terrible qui serait pour la France, qu'il y ait beaucoup de troubles, en tous les cas, qui cassent la croissance.
44:23Mais sinon, nous, on est assez favorables. Toujours, on est sur l'Europe. On pense que non seulement parce qu'on a des variations
44:33qui sont attrayantes pour continuer à avoir une progression. Et donc nous, si on compare l'Europe aux États-Unis, on se dit qu'en Europe,
44:43il y a quand même de l'intérêt. Il y a beaucoup de choses qui sont pas chères. Aujourd'hui, encore moins chères en France certaines.
44:51Et quand on regarde les États-Unis, c'est vrai, on a un cas de figure qu'on n'a pas vu souvent. On l'a vu, mais pas à cet extrême.
45:00C'est quelques entreprises qui sont des monopoles. Donc des monopoles, comme ça, on n'en est pas connus et qui continuent à progresser
45:08de façon très vive et qui portent le marché américain. Donc il faut être pas complètement absent, mais il faut être prudent sur la dynamique,
45:16le momentum qu'il y a sur le marché. Et il y a toutes les entreprises américaines qui sont à la traîne. Elles restent très à la traîne.
45:25Quand on fait l'indice S&P à poids équivalent, on voit bien que tout le monde ne performe pas. Et donc on s'attend.
45:37Si le cycle américain reprend, ça ira mieux. Mais c'est pas pour tout de suite. Bien que les États-Unis décélèrent, pas trop, mais ils décélèrent.
45:45Le deuxième trimestre va être pas très bon. Et nous, on a l'air d'accélérer un tout petit peu. Donc on se dit que peut-être l'Europe fera mieux
45:53que la thèse reste valable, mais avec prudence.
45:57Paul, pour conclure avec vous sur ce qui vous intéresse dans le marché aujourd'hui.
46:00Oui, j'allais dire, oui, je suis surprendé dans les actions européennes, zone euro, parce qu'il faut toujours comparer avec d'autres choses.
46:11Et aux États-Unis, hyper cher, une économie qui ralentit. Et moi, j'ai peur d'une récession pas très profonde,
46:21mais quand même une petite récession aux U.S. Et quand même, on a des problèmes politiques en Europe, certes, mais regardons la situation aux U.S.
46:30Les U.S. ne déméritent pas, effectivement, de ce point de vue-là, c'est ce qu'on signale depuis le début de l'année.
46:34On n'aura pas eu le temps de parler des U.S., on en a parlé dans d'autres émissions, on en parlera évidemment largement encore, au moins jusqu'au 5 novembre prochain.
46:40Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché. Paul Jackson, Invesco, Vincent Lecartier, WeSave et Sébastien Paris-Sorvitz, LBPAM.
46:51Le dernier quart d'heure de Smart Bourse chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:02Le thème ce soir, c'est celui de la gestion thématique qu'on aborde régulièrement avec Rony Michalil, président de Galilée Asset Management.
47:08À mes côtés, bonsoir, Rony.
47:09Bonsoir, Christophe.
47:10Généralement, vous venez de décrypter une des 25 grandes thématiques d'investissement que vous analysez avec votre outil chez Galilée, le codex des thématiques.
47:18Comme nous arrivons et comme nous avons passé même la mi-année 2024, nous faisons cette fois le palmarès semestriel des grandes thématiques de marché que vous analysez.
47:29Tout d'abord, un palmarès assez traditionnel et un podium avec les meilleures performances.
47:37C'est la mesure qui fait référence de ce point de vue-là.
47:41Et puis, à l'inverse, le flop, les pires performances qu'on a pu observer dans ces grandes thématiques d'investissement sur les six premiers mois de cette année.
47:49Qu'en est-il, Rony ?
47:50Exactement.
47:51On appelle ça le top 3 et flop 3.
47:54Et donc, directement, je vous ai emmené le tableau avec le podium.
47:59Robotik et IA en première avec plus de 16% cette année.
48:04Deuxième, gaming et metaverse.
48:06Et troisième, l'économie numérique, talonnée par le MSCI World, en vérité, qui se place quand même assez haut.
48:14On le verra tout à l'heure, puisqu'il n'y a que cinq thématiques sur les 25 qu'on regarde qui le battent, le MSCI World, depuis le début de l'année.
48:22L'année est encore longue, mais effectivement, le MSCI World a une performance assez robuste.
48:29Merci le Nasdaq.
48:30Je rappelle, sous votre contrôle, si vous achetez l'indice, un ETF MSCI World, vous êtes exposé au moins aux deux tiers au marché américain.
48:37Et dans les deux tiers du marché américain, il y a une bonne partie qui revient à la Tech US et au Nasdaq.
48:42Absolument.
48:43Mais pour être tout à fait honnête, merci au Nasdaq, dans Robotik et IA, dans gaming et metaverse, et dans l'économie numérique aussi.
48:52Et puis dans le flop 3, on a tourisme et loisirs, qui a fait une bonne année l'année dernière, mais qui cette année est un petit peu en recul.
49:00Alors recul modéré quand même.
49:02Et puis on a deux thématiques, défi alimentaire et énergie propre, qui ont déjà fait une mauvaise année l'année dernière et qui continuent.
49:09Surtout pour la thématique énergie propre, là, c'est vraiment catastrophique.
49:13En plus, on voit à côté, donc dans la deuxième colonne, la volatilité.
49:17Tout cela pour la thématique énergie propre se fait dans une volatilité quand même assez importante.
49:23Donc voilà, au niveau du top 3 et du flop 3, on a ces thématiques-là, et notamment gaming et metaverse, économie numérique, qui ont encore une volatilité assez contenue,
49:36qui ont fait une bonne année l'année dernière et qui refont une bonne année cette année.
49:40Qu'est-ce qu'on peut dire d'ailleurs spécifiquement, au moins sur les trois premières, si on prend économie numérique, gaming et metaverse, robotique et IA ?
49:47Sur économie et numérique, qu'est-ce qu'il y a à dire précisément sur la performance ?
49:51Tout à fait. Alors on peut voir maintenant ici en graphique, on a le MSCI World en pointillé noir, qui dallonne vraiment les thématiques du top 3.
50:02Et puis vous avez en rouge, en marron et puis en vert les trois thématiques du flop 3 qui sont bien loin derrière.
50:11Donc si on prend économie numérique en jaune ici, elle a bien progressé.
50:17C'est une thématique qui a bien profité de sa corrélation à la croissance US, 0,85% de corrélation avec le MSCI Growth quand même.
50:26Bien sûr, une belle saison de résultats aussi.
50:29On a Netflix qui a bien publié, plus 40% hier to date quand même Netflix.
50:359 millions d'abonnés en plus sur janvier et mars, ça fait quand même 15% par rapport à l'année dernière sur la même période de plus.
50:43On a Amazon, presque plus 30 depuis le début de l'année, qui a bien publié aussi.
50:48De manière générale, on peut dire que c'est une thématique qui est portée par les nouveaux modes de consommation post-Covid.
50:54Bien sûr, l'ubérisation, bien sûr la digitalisation du shopping, mais également l'économie de la flemme.
51:01On a eu l'occasion d'en parler ensemble.
51:03L'économie du canapé, c'est ça.
51:05Exactement. Et il faut savoir, selon la Banque mondiale, que l'économie numérique, c'est 15% du PIB mondial et que ça croît 2,5 fois plus vite que le PIB mondial.
51:16Qu'est-ce qu'on peut dire de gaming et métaverse ? Tiens, là, ça nous amène peut-être un peu aussi à l'économie de la flemme.
51:22Un petit peu. Alors gaming et métaverse, plus 46% l'année dernière.
51:27On continue cette année, plus 14% cette année.
51:30C'est une thématique qui ne peut pas s'analyser sans le prisme de l'IA, c'est clair.
51:35Mais il y a aussi dans cette thématique des sociétés qui sont liées aux semi-conducteurs et des sociétés qui sont liées au cloud.
51:41Pourquoi ? Parce que dans le gaming, maintenant, après les consoles de dernière génération qui sont sorties dans les années 2020, on va dire.
51:49Maintenant, les grandes entreprises et éditrices de jeux vidéo travaillent à des consoles carrément virtuelles, à l'absence de consoles.
51:57Tout se passerait maintenant sur le cloud.
51:59Donc effectivement, il y a des entreprises du cloud qui sont bien impliquées également dans cette thématique.
52:03Il y a également un fort développement du métaverse.
52:06Le métaverse, ce n'est plus vraiment le monde un peu virtuel, loin des réalités qu'on connaissait.
52:12On commence à utiliser le métaverse vraiment dans le business modèle des boîtes, notamment les boîtes de construction qui vont, avant de construire un immeuble, par exemple, faire des plans sur le métaverse.
52:23Le métaverse a un taux de croissance de 44% estimé d'ici à 2028.
52:29Et méta fait plus 40% depuis le début de l'année.
52:33Et puis enfin, le leader, toute catégorie confondue, si je puis dire, toujours autour du digital dans son ensemble.
52:39Là, on parle de robotique et IA qui continuent sur sa lancée.
52:43Absolument.
52:44Plus 51% l'année dernière.
52:47C'était la deuxième thématique l'année dernière.
52:50Médaille d'argent, on va dire.
52:52Et plus 16% cette année, donc médaille d'or cette année.
52:55On a Nvidia, évidemment, dans cette thématique.
52:59Plus 150% depuis le début de l'année.
53:01On a Qualcomm dans les semis, plus 41%.
53:03Et puis Intuitive Surgical, plus 32% depuis le début de l'année.
53:07Un petit peu plus dans le médical.
53:09Et ici, on voit le grave du PII.
53:13C'est le PII versus le MSCI World.
53:15Le MSCI World étant bleu-marine, noir en dessous.
53:19On voit que ça arrête plus cher que le MSCI World, évidemment.
53:22Mais quand même, on a une normalisation, finalement, du PII.
53:26Malgré ces hausses que je vous ai annoncées, Nvidia, etc.
53:30On a une normalisation du PII.
53:31Parce que les résultats progressent très vite.
53:33Parce que les résultats progressent très vite.
53:35Parce qu'il y a un engouement sur l'IA qui s'explique par le fait qu'on attend 1300 milliards d'euros d'investissement d'ici 2032.
53:44Et il y a un deuxième catalyseur qui est la robotique.
53:47Puisque c'est robotique et IA, c'est une thématique bicéphale.
53:49Avec, bien sûr, beaucoup de passerelles entre l'IA et la robotique.
53:52Mais aussi la progression des valeurs japonaises, qu'il ne faut pas oublier.
53:55Mais aussi la progression des valeurs japonaises, qu'il ne faut pas oublier.
53:56Et qui font quand même 20% de cette thématique.
53:58Je vous ai ramené, pour finir sur cette thématique, un graphique sur la popularité du terme IA.
54:06Ça, c'est Google Trends de Google Analytics.
54:08Il y a un avant et un après de Jadjipiti.
54:11Clairement, sur la popularité, la démocratisation, sur les recherches de Monsieur Tout-le-Monde sur l'IA.
54:18Clairement, il y a un décollage à partir de 2023.
54:23Un mot rapide des trois moins bonnes thématiques.
54:26Que ce soit tourisme et loisirs, défi alimentaire ou encore énergie propre.
54:29Ronny, sur leur contre-performance de ce semestre.
54:33Oui, on peut commencer par la moins pire.
54:35C'est tourisme et loisirs.
54:37Une baisse qui est modérée.
54:41Il y a des fortunes diverses dans cette thématique.
54:45Il y a les avionneurs, Airbus et Boeing.
54:49Pour Airbus, il y a eu des difficultés de livraison.
54:52Et pour Boeing, je n'en parle même pas.
54:55C'est structurel, visiblement.
54:58Tout à fait.
54:59C'est une série noire.
55:00Ça bat de l'aile, sans jeu de mots.
55:03On reste quand même assez positif, malgré tout, pour cette thématique pour le deuxième semestre.
55:10Parce que l'arrivée des touristes internationaux dans le monde a atteint 97% de son niveau pré-Covid.
55:16On est quasiment revenu à la normale.
55:18Une hausse de 20% entre janvier et mars par rapport à l'année dernière.
55:22Et en dehors des avionneurs et leurs sous-traitants, on a Hilton Worldwide, dans l'hôtellerie,
55:33qui elle, progresse de presque 20% year to date.
55:37Donc effectivement, on retrouve un peu de confiance sur cette thématique.
55:41Encore une fois, très bonne année l'année dernière.
55:43On respire un petit peu moins.
55:44Je comprends.
55:45Moins 2% cette année, 25% l'année dernière.
55:47Bon, c'est un peu cyclique.
55:49À l'inverse, défi alimentaire, c'est peut-être une thématique défensive, effectivement,
55:53qui accuse une baisse de 6% sur l'ensemble du premier semestre.
55:56Alors oui, défi alimentaire, c'est une thématique qui a clairement été rattrapée par le poids de l'inflation.
56:02Ce qui est très négativement corrélé au secteur de la consommation,
56:07qui représente une bonne partie de cette thématique.
56:11Donc ça a largement pesé sur les marges bénéficiaires des sociétés.
56:15Et également, on a l'importance du coût d'emprunt qui devient une limite à l'investissement.
56:22Parce que dans la partie agriculture de cette thématique défi alimentaire,
56:26on a des agriculteurs qui hésitent à acheter des équipements coûteux
56:31à cause des taux d'emprunt élevés et de la baisse de la rentabilité des récoltes,
56:35puisque les matières premières ont rebaissé, comme vous avez pu voir.
56:38Et on a une société, par exemple, d'Irenco, qui fait des tracteurs, machines agricoles, etc.
56:44qui est en baisse d'environ 7% depuis le début de l'année.
56:47Enfin, la green tech, les énergies propres.
56:50Vous le disiez, 2023 a déjà été une année noire.
56:53Et 2024 est parti dans cette lancée là également.
56:56Des gringolades pour cette thématique.
56:59Réellement, ça fait plusieurs mois maintenant que c'est très compliqué.
57:04Moins 13 l'année dernière, moins 13 quasiment cette année.
57:08Donc tout ce qui est green tech, c'est bien sûr du high growth.
57:13Tant que la croissance est là et que les taux d'intérêt sont bas,
57:16ça porte le cours de bourse, surtout que c'est des boîtes très innovantes.
57:21Mais évidemment, lorsque les taux remontent,
57:24ça vient anéantir le fragile équilibre qui permet à ces sociétés innovantes de survivre.
57:30Et donc, seuls des grands groupes implantés style ENGIE s'en sortent bien.
57:36On a une boîte comme Plug Power à moins 48 depuis le début de l'année sur les batteries à hydrogène.
57:42Donc c'est très compliqué pour cette thématique.
57:44Il nous reste une minute.
57:45Quelles sont les quelques thématiques qu'on peut mettre en avant,
57:48que vous souhaitez d'ailleurs mettre en avant, Reny, pour vos clients,
57:52pour la deuxième partie de l'année 2024 ?
57:55Oui, alors il y en a trois.
57:56Il y a Finances du futur, que j'ai eu l'occasion de présenter ici courant du début de l'année, du premier semestre.
58:04Une croissance importante, évidemment, sur les fintechs, sur la blockchain qui nous intéresse dans cette thématique.
58:10La reprise du bitcoin, bien sûr, avec le halving qu'il y a eu.
58:15Une valorisation raisonnable pour s'y exposer de fonds.
58:18En tout cas, un fonds qui s'appelle Odo Future of Finance et un autre qui s'appelle BGF FinTech.
58:24Ensuite, il y a Cycle de l'eau.
58:26Une thématique qui nous intéresse, que j'ai présenté ici le mois dernier à ArsQL, un bêta faible.
58:31Un équilibre croissance value et une valorisation attractive.
58:36Et pour s'y exposer, un ETF Amundi MSCI Water et un fonds BNP Paribas Aqua.
58:42Et enfin, Robotik IA, on en a déjà parlé.
58:45Ce qui nous intéresse, la croissance des bénéfices par action, évidemment, près de 20%.
58:50Le pourcentage du CA réinvesti en R&D, très important.
58:54Une valorisation qui se normalise, on l'a vu sur l'écran.
58:57Et pour s'y exposer, un ETF iShares Automation & Robotics et un fonds Candrium Robotics & Innovative Tech.
59:04Attention, thématique très corrélée à ce que dit, à ce que représente NVIDIA.
59:08Merci beaucoup Rony, merci pour votre analyse thématique dans l'émission
59:13et ce palmarès des thématiques à l'issue du premier semestre.
59:16Rony Micheli, président de Galilée Asset Management, était l'invité et l'interviewé de ce quart d'heure thématique sur SmartBank.
59:27Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandations