Michel Portier, Agritel : « La volatilité des marchés va encore s'accroître dans les années à venir »

  • il y a 2 mois
Tchat bilan de récolte 2010

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00:00Nous venons de passer une heure avec des agriculteurs pour répondre à toutes les questions sur
00:11la thématique des marchés, avec Michel Portier, directeur de la Société Agritel.
00:15Beaucoup de questions sur la notion de volatilité des marchés.
00:17La question qu'on peut se poser c'est est-ce que cette volatilité va encore continuer
00:21dans les mois qui vont suivre ?
00:22Tout laisse à croire qu'effectivement cette volatilité va encore s'accroître pour
00:26les mois à venir, voire les années à venir, dans la mesure où nous avons un marché qui
00:31est de plus en plus sensible au niveau de l'offre aux aléas climatiques.
00:34On a de plus en plus d'aléas climatiques, donc de plus en plus d'aléas sur la production
00:39en elle-même.
00:40Et d'autre part, le marché au niveau de la demande est de plus en plus dépendant des
00:44pays asiatiques et les données économiques, toutes les données statistiques que l'on
00:49peut récupérer de la part de l'Inde ou de la part de la Chine sont extrêmement sujets
00:53à caution.
00:54Dans ce contexte, on a de plus en plus d'incertitudes sur les équilibres de bilan et on peut s'attarder
00:59à l'accentuation de la volatilité.
01:00Alors que faire dans ce cas-là ?
01:01Dans ce cas-là, la meilleure solution c'est évidemment de repartir sur des fondamentaux
01:06parce que nul ne les devint sur les marchés.
01:08Repartir sur les fondamentaux c'est dans un premier temps calculer son prix d'objectif,
01:12de savoir à partir de quel niveau mon exploitation est rentable et ensuite de sécuriser au-delà
01:17de ce prix d'objectif à travers des outils financiers dans le cadre de la réglementation
01:21de la PAC, tels que les marchés à terre notamment.
01:24Alors si on regarde justement les fondamentaux, on constate quand même que dans certaines
01:27productions en tout cas, les niveaux de stock sont quand même très faibles, les fondamentaux
01:31sont tous au vert je dirais.
01:33Comment ça se fait qu'on n'ait pas plus d'augmentation sur certains marchés ?
01:35Je trouve que les prix sont déjà relativement élevés quand même en blé parce que je
01:40distinguerais en termes de fondamentaux le maïs et le colza où là effectivement les
01:45stocks sont extrêmement tendus, particulièrement sur les oléagineux donc en colza.
01:49Maintenant en blé on ne peut pas dire que les fondamentaux soient tendus dans la mesure
01:54où nous avons un stock de report de 170 millions de tonnes, ce qui représente à peu près
01:57trois mois de consommation.
01:58Ça compare par rapport à la situation de 2007 où nous étions descendus à peu près
02:02à 130-132 millions de tonnes.
02:04La problématique est un problème de logistique sur le blé, c'est-à-dire que les quantités
02:07disponibles à l'exportation sont à hauteur de 50% localisées sur les Etats-Unis, alors
02:13que généralement ils sont répartis un petit peu partout dans le monde.
02:16Les Etats-Unis doivent exporter du maïs, du soja sur la Chine et exporter du blé.
02:22Les capacités des ports sont saturées au jour d'aujourd'hui.
02:25Alors prenons l'exemple du maïs et du colza, hausse à prévoir ?
02:27Maïs et colza je dirais, je distinguerais un petit peu les deux.
02:31Colza, hausse à prévoir, nous sommes vraiment très confiants sur la hausse de ce marché
02:36dans la mesure où le bilan est déficitaire de l'ordre de 2,5 millions de tonnes au niveau
02:40européen et d'ores et déjà on sait que les emblèvements de colza pour la récolte
02:452011 sont en baisse de l'ordre de 300 000 hectares en Europe à cause essentiellement
02:50du retard de la récolte en Allemagne, je rappelle que l'Allemagne est le premier producteur
02:53de colza sur l'ordre des 27 et ensuite nous estimons la baisse des emblèvements en colza
02:58sur la récolte 2011 en Ukraine, le deuxième pays producteur au niveau de la mer Noire,
03:04à hauteur de 30% compte tenu de la sécheresse qu'ils ont subi.
03:08Donc on n'arrivera pas à équilibrer les bilans de 2011-2012, donc hausse à prévoir
03:12sauf importation massive d'huile de soja pour mettre dans nos moteurs.
03:16Alors justement récolte 2011, que faire, vendre dès maintenant ou attendre ?
03:20Du coup récolte 2011 nous ne sommes pas pressés réellement de vendre, nous considérons
03:25que les niveaux de prix actuels sont effectivement intéressants à mettre en pratique, notamment
03:31sur le blé, c'est pour ça que nous considérons que vendre aujourd'hui 20% du blé récolte
03:362011 peut paraître sécuritaire vu les niveaux de prix pratiqués, par contre en ce qui concerne
03:40le maïs et surtout à nouveau le colza, nous ne sommes vraiment pas pressés d'attendre,
03:45malgré les niveaux de prix actuels, nous pensons que nous pourrons avoir des prix supérieurs.

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