Michel Portier : « Le marché des céréales a peu de potentiel de hausse »

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00:00À la veille des récoltes 2010, quel état des lieux peut-on faire ? Aujourd'hui, après
00:13un épisode de crainte de sécheresse que l'on a connu au mois de mai, les tensions
00:17se sont un peu apaisées et on s'attend en France tout au moins à une récolte, on va
00:22dire moyenne, de qualité, de quantité moyenne, certainement inférieure à l'an passé, mais
00:28on va dire conforme à peu près à la moyenne de ces cinq dernières années. Dans ce contexte,
00:33le marché se repose sur ses fondamentaux, notamment sur les fondamentaux mondiaux, qui
00:38sont très lourds. En effet, les stocks mondiaux de blé sont toujours attendus autour de 200
00:44millions de tonnes, à juin 2010 comme à juin 2011, on n'attend pas de grands changements.
00:48Les stocks de maïs, pareil, au niveau mondial sont attendus autour de 140-145 millions de
00:55tonnes, ce qui reste relativement élevé. Dans ce contexte, les prix ne devraient que
01:03peu évoluer par rapport au niveau actuel, c'est-à-dire les niveaux de 140 euros la
01:07tonne si je prends une base de blé Euronext novembre 2010. Aujourd'hui, le marché des
01:15céréales a peu de potentiel de hausse, parce que même s'il devait encore y avoir un incident
01:21climatique d'ici à la prochaine récolte, le contexte mondial reste lourd, les conditions
01:26climatiques restent extrêmement favorables sur les Etats-Unis, ils restent favorables
01:30pour l'instant sur le bassin mer Noire, et puis même si on a connu, comme je disais,
01:36un petit épisode de sécheresse en mai sur l'ouest de l'Europe, sur la France, les autres
01:40pays un peu plus à l'est de l'Europe, c'est-à-dire Allemagne, Hongrie, Bulgarie, etc., ont eu
01:45des conditions climatiques favorables. Donc voilà un petit peu pour le blé et l'orge
01:49d'une manière générale. En ce qui concerne le maïs, c'est beaucoup trop tôt évidemment
01:52pour donner des prévisions de récolte, mais toujours est-il que le potentiel de hausse
01:57des cours du maïs est aussi relativement faible et limité de par l'abondance des céréales
02:02à paille. J'ai envie de dire qu'au niveau des matières premières à récolte, la seule
02:08matière qui reste avec des fondamentaux solides sur lesquels on continue à porter des espoirs
02:12de hausse de prix, c'est le colza. En effet, au niveau européen, on s'attend à une récolte
02:18de colza de l'ordre d'entre 20,5 et 21 millions de tonnes, sachant qu'il nous faut 23 millions
02:25de tonnes pour subvenir à nos besoins, que ce soit au niveau de la structuration ou du
02:30secteur biodiesel. On devra, au niveau européen, importer environ 2,5 millions de tonnes de
02:35colza. Ces 2,5 millions de tonnes de colza, généralement, on les importe de l'Ukraine.
02:39On sait que l'Ukraine sera en retrait par rapport à l'année dernière en termes de
02:43production, notamment parce qu'on estime que 30% des colza ont gelé en Ukraine cette
02:49année. Donc, on va se tourner certainement vers des importations de canola, c'est-à-dire
02:54de colza canadien, avec toujours cette problématique d'OGM, puisque les colza canadiens sont dits
03:00OGM et donc sont limités à l'importation en Europe. Donc, le colza est à des niveaux
03:08de prix relativement satisfaisants. Il s'affiche entre 300 et 310 euros la tonne sur le MATIF,
03:14c'est-à-dire que ça fait un équivalent autour de 280 euros la tonne pour les agriculteurs,
03:19ce qui est un prix relativement acceptable dans la conjoncture actuelle, mais nous continuons
03:24à porter des espoirs dessus.

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