« Mon souhait pour 2011 : que les agriculteurs aient une visibilité sur leur outil de travail »

  • il y a 2 mois
Sima 2011 - Interview de Christophe Hillairet, agriculteur et président de la Chambre d'agriculture d'Ile-de-France

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00:00Bonjour à toutes et à tous. Le grand plaisir d'accueillir sur le plateau de la CIMA Internet Web TV en exclusivité Christophe Hilleret, que nous recevions sur ces mêmes lieux il y a deux ans.
00:23Christophe, précise-nous ton parcours et aujourd'hui tes fonctions.
00:27Mon parcours, il est modeste. Avant tout, je suis un agriculteur, agriculteur dans les Yvelines, mais aussi, bien évidemment, président de la Chambre d'agriculture d'Île-de-France.
00:37Très bien. Bienvenue, Christophe. Un grand plaisir de te retrouver. Alors, l'actualité est très chargée. Il est vrai que tu viens d'une région céréalière et ton groupe, notamment lorsque tu étais responsable GIA, était composé essentiellement de jeunes céréaliers.
00:54La campagne FNE très récente visait avant tout dans ces images, dans ce qu'on pouvait en voir, l'élevage. En quoi cela t'a-t-il touché, toi, qui étais représentant et est représentant aussi de céréaliers ?
01:12Elle a touché l'élevage, mais je pense qu'elle a touché toute l'agriculture, puisqu'il y avait, je ne sais plus, 6 ou 8 affiches qui étaient prévues. Et pour moi, c'est assez déplorable, c'est-à-dire qu'on est pris entre deux feux.
01:25D'un côté, on a les distributeurs, les grands distributeurs qui essayent de s'accaparer la bonne image de l'agriculture assez facilement et à moindre frais. Et d'un autre côté, on a toutes ces associations environnementales qui essayent de vivre sur le dos du monde agricole en essayant de le caricaturer dans les plus mauvais termes de ce qui peut exister.
01:46Et en fait, ils essayent de faire refléter une réalité qui est complètement tronquée, qui n'existe pas.
01:52Qui n'existe pas ou qui n'existe plus ou qui est en voie de résolution ? Est-ce qu'il n'y a pas un message de fond qui s'appuie aussi sur des erreurs passées ?
02:03C'est-à-dire que comme tout secteur d'activité, nous évoluons. Effectivement, aujourd'hui, il y a des attentes sociétales importantes en matière environnementale. L'agriculture d'il y a 15 ou 20 ans n'est pas l'agriculture d'aujourd'hui.
02:13On le voit dans ces bâtiments et on voit qu'elle évolue sur le plan technologique, elle évolue sur le plan agronomique. Et bien évidemment, l'agriculture d'il y a 20 ans n'est pas l'agriculture d'aujourd'hui.
02:24Sauf qu'aujourd'hui, on est en train de payer les conséquences environnementales de cette agriculture passée et on ne veut pas voir tous les efforts qu'ont fait les exploitants agricoles et continuent à faire les exploitants agricoles sur le plan environnemental.
02:35Une campagne comme ça, c'est de nature à décourager tous les efforts des agriculteurs qui sont faits déjà depuis 10 ou 15 ans. C'est-à-dire que chacun d'entre nous, aujourd'hui, essaye de travailler sur des notions agro-environnementales qui sont de plus en plus minces.
02:51Et à côté de ça, tous les efforts qui sont faits, ils sont annihilés par une campagne qui est purement délétère. Moi, j'appellerais ça du fumier. Ils ont créé du fumier.
03:01Alors pourquoi ce type de campagne ? Quel est l'objectif, le but ? Vous avez dû en parler dans les différents cercles. Quelle est votre analyse ? Tout simplement, votre analyse.
03:12L'analyse, elle est toute basique. La FNE, où sont les revenus de la FNE ? C'est une association non-gouvernementale, entre guillemets, puisque quand on regarde ses recettes, elles proviennent essentiellement du ministère de l'Environnement.
03:25Aujourd'hui, pour boucler ses comptes, des associations environnementales ont besoin d'avoir des adhérents. Et pour avoir des adhérents, il faut qu'elles soient plus visibles.
03:34Alors la FNE doit être plus visible que WWF, que doit être plus visible que Greenpeace. Et donc c'est une surenchère qui est faite sans fondement, simplement pour avoir des adhérents supplémentaires.
03:44Mais c'est absolument honteux.
03:48Et face à ce marketing de la peur, à cette communication très accrocheuse et de style contemporain bling bling, la réponse du monde agricole ?
04:01Pour moi, la réponse du monde agricole, c'est de rester droit dans ses bottes. C'est-à-dire que les efforts qu'on fait et qu'on a faits, on doit les mettre en avant, qu'ils soient sur le plan de la production, de la qualité des produits, sur le plan environnemental.
04:12Nos agriculteurs doivent mettre en avant cet aspect-là. Et on ne doit pas rentrer dans ce débat qui est pour moi un débat de bobos, point à la ligne.
04:20Aujourd'hui, les bobos sont bien contents d'aller trouver des produits de qualité. Il suffit d'aller au SIA pour voir dans les allées tous ces gens-là.
04:28De toute façon, je n'ai jamais vu qu'on cultivait bien que sur du fumier. On a besoin de la terre. Et la terre, c'est nous, le fumier. Je laisse aux associations environnementales.
04:39En résumé, penses-tu que la Maxime, un bobo des bobards, soit bien appropriée pour ce type de campagne de communication ?
04:48Je n'avais pas en tête cette Maxime. Mais effectivement, c'est vrai que c'est réellement ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, moi, je pense que, bien évidemment,
04:57ces campagnes-là n'amèneront rien ni au monde agricole, d'ailleurs, ni aux pratiques. Sincèrement, des agriculteurs sont beaucoup plus prêts à comprendre que,
05:05sur le plan environnemental, en utilisant telle ou telle pratique, on évolue, plutôt que d'aller mettre une pomme de maïs sur la tempe de quelqu'un,
05:12sachant en plus la détresse qui existe aujourd'hui dans le monde agricole, globalement, et notamment dans le monde des éleveurs. Je trouve que c'est...
05:19Je veux dire, moi, je ne comprends même pas que la justice n'intervienne pas sur une campagne de ce type-là, quoi.
05:24Je suis bien d'accord. Tout internet média se sent bien concerné, surtout quand on connaît les malheureux événements de suicides chez nos amis et collègues agriculteurs.
05:36C'est vraiment, en effet, lamentable et je m'associe volontairement à ce coup de gueule et coup d'humeur.
05:43Continuons à creuser le sujet. Je suis étonné d'avoir lu quelques rapports très sérieux sur le financement de la FNE.
05:53Financement de la FNE, donc à 57% par nos impôts, donc par le ministère de l'Écologie et de l'Environnement, mais aussi des mécènes.
06:04Et des mécènes du monde agricole. Quelle dispersion, quel gâchis.
06:11C'est vrai que ces mécènes, puisque tu les cites, il y a des mécènes. Et entre autres, on a retrouvé dans les financeurs de la FNE la caisse régionale de crédit agricole d'Île-de-France.
06:22Moi, j'étais le premier surpris par ce mécénat. Je pense qu'ils se sont fait piéger.
06:28J'aurais préféré que ce même mécène vienne en appui de nos organisations professionnelles agricoles et nous aide à communiquer sur nos produits et sur nos bonnes pratiques,
06:37plutôt que d'aller financer une institution qui arrive très rapidement dans l'état d'esprit et avec une campagne aussi délétère que celle-là.
06:47Mais encore une fois, moi, je ne suis que président de la Chambre d'Agriculture. Je ne suis pas président du crédit agricole. Donc je regrette sincèrement la chose.
06:54Et en tant qu'élu, parce que tu es élu, as-tu remonté ?
06:59Bien évidemment. On a repris des contacts avec cette institution. Et visiblement, eux disent qu'ils se sont fait piéger.
07:07C'est-à-dire qu'à un certain moment, ils ont eu une demande, etc. Ils n'étaient pas au courant que cette campagne allait être menée.
07:13Et visiblement, les échos que j'ai, c'est que même les associations qui composent la FNE, un certain nombre d'entre elles,
07:21désavouent complètement la campagne qui a été menée. Et je crois qu'au sein de la FNE, il y a un débat qui est très lourd qui est en train d'être engagé.
07:29Mais moi, ça ne m'appartient pas. Pour moi, de toute façon, c'est une institution... En tout cas sur le plan local,
07:34je n'ai aucune envie d'aller travailler avec des gens qui désagrègent une profession de cette façon-là.
07:41En effet, le mal est fait. Et dans les têtes de nombreux collègues et amis agriculteurs.
07:49Un autre sujet lourd. La régulation OMC. Je dirais que nous avons eu du mal, nos gouvernants ont eu du mal,
07:58n'ont pas réussi à réguler les marchés financiers français. Comment pouvons-nous espérer une régulation des marchés au niveau de l'OMC
08:10en ce qui concerne l'agriculture ? Et la question, elle est très simple. Mythe ou réalité ? Et à partir de là, quelle réaction des professionnels agricoles ?
08:21C'est tout simple. Je n'ai qu'une position sur la régulation des marchés. Je pense que la régulation des marchés est souhaitable.
08:27Parce qu'il ne faut pas oublier que derrière le marché céréalier, il y a le marché de la viande, des éleveurs qui ont besoin aussi de nos produits à un certain moment.
08:34Mais plus que de parler de régulation, moi, ce que je souhaite, c'est qu'on parle avant tout de revenus dans les exploitations.
08:39Et aujourd'hui, le revenu dans les exploitations, on sait qu'il est très hétérogène d'une année à l'autre.
08:43On se rappelle tous de l'année 2009 côté céréalier. Les éleveurs, aujourd'hui, sont au fond du trou et on le sait.
08:49Moi, je préférerais... On a la LMA qui est passée il y a un an. J'aurais préféré qu'on travaille sur des notions fiscales, c'est-à-dire qu'au lieu...
08:56Moi, j'ai l'habitude de dire en tant qu'agriculteur, je vais avoir 45 bulletins de salaire sur une carrière. Je suis céréalier, 45 boissons, point,
09:02et je suis fiscalisé à la fin de mon bulletin de salaire. Je trouve que ce n'est pas logique et qu'une possibilité d'étaler dans le temps
09:08et pas que sur 3 ans, des résultats seraient quand même largement souhaitables, ça, c'est de la régulation.
09:13Et puis la régulation, il faut quand même dire que notre président de la République, c'est en train de s'ériger en grand zoro ou défenseur, en tout cas,
09:20de ces marchés et qu'il veut les moraliser. Moi, je voudrais rappeler qu'il y a 2 ans, il s'est érigé de la même façon vis-à-vis des marchés financiers.
09:28Je ne sais pas ce qu'il a fait. En tout cas, moi, je ne vois pas beaucoup de conséquences sur les marchés financiers.
09:33Aujourd'hui, c'est les marchés des matières premières. Moi, j'ai le sentiment que le G20 ne sera pas un rendez-vous sur ces marchés-là.
09:41Déjà, la première chose qu'il faudrait qu'on obtienne sur les marchés céréaliers, entre autres, c'est une visibilité sur le stockage,
09:47c'est-à-dire qu'on ne sait absolument pas aujourd'hui, dans un certain nombre de pays dans le monde, quel est le volume de céréales qui peut être stockée.
09:55Après, moi, j'entends ce que dit notre président de la République. Il faut savoir que le renexte français et européen est beaucoup plus libéral
10:05que les marchés à terme américains, puisqu'il n'y a qu'un jour ou trois semaines, les intervenants autres que les agriculteurs,
10:12les institutionnels et fonds de pension ont été limités au niveau du volume financier qu'ils pouvaient engager quotidiennement ou pas sur ces marchés-là,
10:21ce qui n'a toujours pas été mis en place sur les marchés européens. Alors, moi, j'entends les discours, mais entre le discours et puis les faits, il y a quand même un fossé.
10:30– Oui, pour exemple, le Colsa a perdu près de 30 euros en une seule journée, c'est-à-dire un peu plus de 9%.
10:39Là, en effet, c'est un déni de politique ou un déni des faits d'annonce. Donc, au niveau de tes représentations, de la Chambre agriculteure,
10:49quelles mesures concrètes réclamez-vous à la fois pour laisser allier mais pour vos collègues éleveurs ?
10:55– Moi, je pense que sincèrement, avant de reporter la faute systématiquement comme on sait le faire en France ou en Europe sur d'autres,
11:05c'est-à-dire que je pense que le système franco-français et notre gouvernement auraient pu agir.
11:09La LMA était le lieu sur le plan fiscal de travailler, c'est-à-dire que l'étalement d'un résultat dans le temps
11:15et pas des mesures ponctuelles comme l'ADPA ou l'ADPI qui, pour moi, sont purement un pansement sur une jambe de bois,
11:23auraient été des mesures souhaitables. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait qu'on va rentrer dans un cycle avec des marchés complètement erratiques.
11:30Alors, sur le plan céréalier, peut-être les animaux aussi. Ce qui serait souhaitable, c'est de pouvoir, dans le temps fiscalement,
11:37niveler ces revenus et de ne pas être... Dès qu'il y a une bonne année, boum, on a les MSA et on a les impôts qui nous tombent dessus.
11:44Et l'année d'après, c'est le trou. Ça, c'est purement inadmissible. Et la régulation, c'est aussi ça. Il faut quand même le dire.
11:51Et nos politiques n'ont pas voulu prendre leurs responsabilités dans le cadre de la LMA sur ces sujets-là.
11:55Et pourtant, c'est des sujets qui ont été évoqués au plus haut niveau. Mais voilà, moi, j'en fais le constat.
12:00Alors aujourd'hui, on reporte la faute en disant à Bruxelles « Faites le ménage sur les marchés, faites le ménage sur la régulation », c'est pas supportable.
12:07Mais il y a une chose qu'il faut dire aussi. Le trou dans lequel se trouvent les éleveurs, c'est proprement inadmissible.
12:12Quand on voit le prix de la viande qui n'a pas évolué depuis 15 ou 20 ans... Non mais, je veux dire, dans le budget d'un ménage,
12:17aujourd'hui, les gens dépensent plus en téléphone portable, en abonnement Internet que sur l'alimentaire.
12:22Il va falloir un moment que nos politiques soient courageuses et qu'elles disent aux consommateurs « La valeur des produits agricoles, c'est une valeur et il va falloir la payer.
12:31On ne peut pas continuer à nourrir la France, la planète, pour 3 sous. Nos agriculteurs en crèvent. »
12:37Donc, mesures fiscales, mesures fiscales à l'intérieur de nos frontières avant tout et avant de réfléchir au monde entier où nous avons bien compris.
12:48Dernière question, Christophe. La chance de l'agriculture française, c'est son pluralisme.
12:53Au niveau de ses productions, au niveau aussi de sa qualité, de ses terroirs, au niveau de ses représentations.
13:00Mais est-ce que le mal de l'agriculture française, ce n'est pas sa dispersion ?
13:04La dispersion au niveau de la multiplicité de ses organisations, de ses organismes, de ses prises de parole.
13:12On sent qu'en face de nous, il y a des blocs qui se constituent.
13:17On a parlé d'organismes, d'organisations environnementalistes.
13:22Et il y a même au niveau politique plusieurs réponses.
13:27Regarde bien deux ministres différents côte à côte qui, un, condamnent et l'autre, caresse cette organisation environnementaliste.
13:38Sur le même sujet, je dirais que c'est une totale cacophonie.
13:42Et est-ce que le mal de l'agriculture française ne réside-t-il pas dans cette multiplicité d'interlocuteurs ?
13:48Et je n'ai pas dit pluralisme, il en faut.
13:51Mais cette multiplicité, cette cacophonie entre les différentes organisations et organismes.
13:56C'est vrai que c'est le discours. Alors moi je préfère que la cacophonie soit dans le gouvernement que dans les organisations professionnelles agricoles.
14:02Mais elle est réelle dans le gouvernement, ça c'est clair.
14:05C'est vrai que les organisations professionnelles agricoles sont multiples.
14:08Elles ont répondu à un moment donné à une problématique et aujourd'hui à elle de s'adapter aussi à cette agriculture qui évolue.
14:15Et je ne dis pas que demain il faut regarder les mêmes organisations dans le même état.
14:19Moi je suis président de chambre d'agriculture, c'est ce que je dis.
14:22Si demain ma structure n'a plus le mérite d'être et ne rend plus service à mes agriculteurs, moi je suis prêt à la tuer.
14:27Ça ne me dérange absolument pas.
14:28Moi je suis au service des agriculteurs, je ne suis pas au service d'une structure.
14:31Donc voilà, ça c'est une première réponse.
14:34Mais derrière, moi j'entends aussi la question, derrière tout ça il y a aussi l'organisation des marchés que l'on parle.
14:39Et notre président n'arrête pas de nous dire vous êtes mal organisé, c'est de votre faute aujourd'hui si vous ne touchez pas, si vous n'arrivez pas à valoriser vos produits.
14:48Je l'entends ce message là.
14:50Mais est-ce qu'il veut le modèle néo-zélandais où il n'y a plus qu'une coopérative laitière ?
14:54Je ne suis pas persuadé que nos producteurs pourront demain faire valoir leur typicité de territoire comme tu l'as évoqué.
15:02On sait que le lait qui est produit dans le Jura n'est pas le même que celui qui est produit en Bretagne.
15:07Il n'a pas la même destination.
15:08Donc demain d'avoir une coopérative, moi l'organisation de filières ou de producteurs, oui, mais à la limite.
15:14Et la limite c'est celle de nos territoires.
15:16C'est à mon avis assez paradoxal d'entretenir ces deux messages en disant gardons des territoires, gardons des produits, gardons des typicités.
15:23Et puis d'un autre côté, vous n'êtes pas suffisamment organisé pour peser face à la grande distribution.
15:28Il y a deux messages qui sont à mon avis paradoxaux.
15:32Un souhait profond pour 2011 ?
15:35Le souhait profond, bien évidemment, je suis au service des agriculteurs.
15:38C'est de voir toutes les filières pouvoir vivre et plus particulièrement en Ile-de-France.
15:42En tout cas, mon souhait, c'est d'avoir une visibilité sur nos outils de travail.
15:45Parce que ce qu'il faut dire aujourd'hui, c'est que l'Ile-de-France, on a des grands projets.
15:48Entre autres qui viennent aussi du même endroit et entre autres de la présidence de la République.
15:54Par rapport à l'aménagement du territoire, on a le projet du Grand Paris, on a le projet d'Ust-Drift.
15:58On ne sait pas lequel des deux va sortir.
16:01L'avenir de nos exploitations est en jeu.
16:03Je voudrais rappeler simplement que sur Saclay, puisque Agro-ParisTech doit bouger, doit arriver sur Saclay.
16:09C'est quand même 5 ou 600 hectares qui vont disparaître.
16:13Le Président de la République nous donne simplement une garantie, c'est de préserver 2300 hectares sur ce plateau-là.
16:19Moi, ce que je souhaite, c'est que ce territoire-là soit un territoire dynamique et pas une réserve d'Indiens comme aujourd'hui on nous le présente.
16:25Demain, je n'ai pas envie que ça soit grillagé et qu'on nous balance des cacahuètes simplement pour entretenir un territoire agricole.
16:31Non, j'ai besoin d'un territoire agricole qui vive, qui sorte des productions et qui serve à l'environnement proche et à l'urbanisation proche
16:38en fournissant des produits, de l'énergie, des biomatériaux, etc.
16:42Très bien. Toute dernière question, c'est promis.
16:45Qu'attends-tu de la presse agricole française ? En quoi doit-elle se remettre en cause ? En quoi doit-elle évoluer ?
16:52La presse agricole, ce que je souhaiterais, c'est que côté presse agricole, elle est très centrée sur elle-même et très centrée sur ses lecteurs
17:00et qui sont purement des agriculteurs, ce qui nous manque.
17:03On a un fossé aujourd'hui qui existe entre la presse quotidienne classique, qu'elle soit nationale ou locale, et puis la presse agricole.
17:11Et quand on parlait de la FNE et des campagnes publicitaires, il serait judicieux d'avoir une presse un peu transversale,
17:17qui soit de type rural ou autre, qui nous permette des vecteurs, qui nous permette de transmettre un certain nombre de messages.
17:25Aujourd'hui, le problème, c'est que les politiques parlent agriculture, les associations parlent agriculture.
17:31Et nous, on a du mal. On a du mal parce qu'on n'a pas forcément ces moyens financiers, cette connaissance auprès des médias de divulguer
17:38ou de faire passer un certain nombre de messages. Et moi, je trouve qu'il y a une presse qui serait sans doute judicieuse,
17:44qui soit à cheval entre la presse spécialisée purement agricole et puis la presse quotidienne classique,
17:50qui nous permettrait de faire passer un certain nombre de messages.
17:53Merci beaucoup, Christophe, pour cette passion et ces arguments. Vraiment le sentiment que des débats avancent.
18:00Encore merci. Je ne te dis pas dans deux ans parce qu'on se reverra d'ici là.
18:04C'était en direct et en exclusivité du plateau de la CIMA Internet Web TV. Bonne soirée à toutes et à tous.

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