Méthanisation
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00:00Dans le cadre d'une mécanisation valorisée par la co-génération, la rentabilité n'était
00:13pas complète car nous avions un souci de valorisation de chaleur.
00:17L'électricité n'est pas un souci en soi, le réseau électrique national permet de se
00:22raccorder à peu près partout, par contre la valorisation de la chaleur est un élément
00:26beaucoup plus complexe.
00:27Dans notre cas, en tant qu'exploitation agricole isolée, ferme, au champ, on avait des soucis
00:35de valorisation.
00:36L'injection, quelque chose de nouveau en France mais qui se pratique à l'étranger,
00:41était une opportunité pour valoriser 100% de la production via l'injection du gaz épuré
00:48dans un réseau de distribution.
00:49La co-génération travaille sur un process de moteurs à explosion et les moteurs à
00:57explosion ont aujourd'hui une rentabilité de l'ordre de 38-39%, maximum 40%.
01:02C'est-à-dire que pour 100% d'énergie brute rentrée, on sort 38-39% d'énergie électrique.
01:09Dans le cadre de l'injection, on va utiliser une partie de la production pour le process,
01:15en l'occurrence pour chauffer le digesteur et donc pour permettre à l'unité de fonctionner,
01:21la part nécessaire pour faire fonctionner l'unité de l'ordre de 10%, maximum 15%,
01:26ce qui laisse donc entendre qu'après épuration, on est en mesure d'exporter 85% de l'énergie
01:35produite.
01:36En termes de coût, c'est plus coûteux de monter un projet de méthanisation avec un
01:41par rapport aux autres projets en France qui se sont développés autour de la co-génération ?
01:45Aujourd'hui, c'est effectivement quelque chose d'un peu plus coûteux.
01:47C'est coûteux d'une part parce que c'est nouveau.
01:50Il faut bien se rendre compte que l'injection est une technologie récente, en particulier
01:55en ce qui concerne l'injection par filtration membrane qui est notre cas.
01:58C'est quelque chose qui a également des contraintes.
02:02Nous serons sujet à la saisonnalité puisque notre production va répondre à la demande
02:06et dans certains cas, saturer la demande est donc nous imposer de réduire notre production
02:11en été.
02:12Un facteur qui aujourd'hui est quand même beaucoup plus coûteux dans le cadre de l'injection,
02:15c'est les frais annuels liés au raccordement et à la location du poste d'injection d'odorisation
02:21contrôle.
02:22Aujourd'hui, on a des facteurs coûts qui sont 2, 3, 4, 5, parfois même 10 fois supérieurs
02:30à ce qu'on peut avoir en électricité.
02:33Il faut compter pour des structures moyennes visant l'injection aujourd'hui en France,
02:39des charges de l'ordre de 100 000 euros par an pour se permettre d'injecter dans le réseau.
02:46Encore une fois, l'objectif à terme, c'est que ces coûts puissent diminuer dans le temps
02:51si la filière injection se généralise en France.
02:57L'injection directe des projets de méthanisation agricole, est-ce que ça peut se généraliser,
03:05est-ce que c'est applicable partout, notamment aux projets qui sont déjà en cours d'études ?
03:10Une unité qui aujourd'hui fonctionne sous le régime de la co-génération n'aura pas
03:15forcément la possibilité de l'injecter.
03:17Nous sommes en discussion avec la DGEC et le ministère pour voir si on ne peut pas
03:20faire évoluer cette législation.
03:24Toujours est-il que la mise en place du tarif qui a été faite est un tarif bonifié qui
03:31vise à lancer la filière aujourd'hui.
03:33Ce tarif sera réévalué de la même manière qu'on a pu voir se réévaluer le tarif électrique
03:40courant de cette année afin de rendre les projets économiquement viables.