La Confédération paysanne entendait déjà devenir le premier syndicat agricole

  • il y a 2 mois
Dans le rétroviseur/ En juin 2012

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00:00Philippe Collin, les modalités de scrutin pour les élections chambres d'agriculture doivent être décidées, fixées six mois avant le début du scrutin, donc avant le 1er juillet.
00:12Vous avez à la Confédération paysanne deux attentes fortes. Quelles sont-elles ?
00:15La première chose, c'est qu'on veut qu'il y ait une réelle proportionnalité dans les modes d'attribution des sièges aux élections chambres.
00:22Aujourd'hui, on a un système qui n'est pas un système qui permet d'améliorer une majorité, contrairement à ce qu'il a annoncé.
00:28C'est un système qui permet d'avoir une hégémonie pour la liste qui est arrivée en tête.
00:31Donc c'est un système qui n'est pas démocratique du tout.
00:34Non seulement il y a une prime à celui qui est arrivé en tête, mais en plus tous les modes de calcul d'attribution des sièges ne font que conforter ceux qui sont déjà arrivés en tête.
00:44Donc ce mode-là est totalement aberrant.
00:46Et puis il y a autre chose par rapport aux élections chambres d'agriculture, il y a la composition du corps électoral.
00:52Aujourd'hui, 65.000 paysans qui sont actuellement cotisants solidaires ont le droit d'avoir un accident du travail, puisqu'ils cotisent à l'accident du travail.
01:03Ils ont le droit de se former, donc de ce point de vue-là, ils se considèrent comme paysans, sauf qu'ils n'ont pas le droit civique et en particulier pas le droit de voter aux élections chambres d'agriculture.
01:11Donc il suffirait qu'à partir du moment où ils sont reconnus comme ayant payé une cotisation assurant cet accident du travail,
01:17comme les autres paysans qui votent dans ce collège-là sont reconnus comme électeurs à partir du moment où ils payent leur cotisation MSA,
01:25pour leur permettre d'avoir un droit d'expression qui permettra petit à petit que ces paysans soient enfin reconnus et que, nous l'espérons,
01:35ils aient aussi des droits sociaux, le droit à couverture maladie, le droit à accéder aux fonciers, au droit à prime et ainsi de suite.
01:41Donc vraiment, c'est les deux chapitres aujourd'hui qui nous importent par rapport à cette évolution des chambres d'agriculture.
01:48Pour ces élections chambres, vous allez commencer la bataille entre guillemets en mettant en avant le bilan qui de ces quelques années vient de s'écouler.
01:59Sur quel dossier vous allez axer votre campagne ?
02:02Je pense qu'aujourd'hui, on doit se poser des questions par rapport à l'affaire Doux, par exemple,
02:08qui est une illustration d'un mode d'agriculture, d'un mode d'organisation de filière qui est non seulement fragile,
02:15mais qui ne correspond pas à ce qui se consomme chez nous, qui ne fait que transformer des marchandises qui, parfois, viennent d'ailleurs de très loin, comme du soja.
02:26Et donc, ce mode de production-là, aujourd'hui, doit être interrogé.
02:30Il y a 10 000 travailleurs qui sont concernés par l'affaire Doux, 700-800 paysans, plus tout l'amont et l'aval.
02:37Donc ça, c'est une interrogation sur ce mode d'agriculture.
02:40Donc ça, je crois qu'aujourd'hui, la société doit se poser des questions, les paysans doivent se poser des questions.
02:46Est-ce que ce mode-là est le mode d'avenir en Europe ?
02:51Donc le bilan, il est à mettre en relation avec les projets qui nous sont proposés.
02:56Il y a un projet de concentration de 1 000 vaches dans la baie de Somme.
03:01Si c'est le modèle qui s'impose, 2 500 producteurs en France, 2 500 fermes, suffiront pour assurer la totalité de la production laitière, contre 70 000 aujourd'hui.
03:11Est-ce que c'est ça qu'on veut ?
03:13Ou est-ce qu'on veut, à l'inverse, une agriculture qui permette à des paysans de valoriser du travail, et pas leur capacité à concentrer du capital ou des aides publiques,
03:23qui soit en lien avec leur territoire, qui soit en lien avec les familles, en lien avec la société, en lien avec l'amélioration de la qualité des produits,
03:31parce qu'il y a une attente de la part des consommateurs qu'on doit satisfaire.
03:34Donc là, je crois qu'on a vraiment deux modes d'agriculture qui risquent de s'opposer.
03:39Et en tout cas, je crois que vous avez reconnu lequel nous allons défendre.

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