Jacques Jaouen : « Un Space pour donner des solutions et des perspectives »

  • il y a 2 mois
Space 2015

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00:00Bonjour et bienvenue sur le plateau de la Spaceweb TV au coeur du space.
00:10J'accueille Jacques Jaouen. Bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Président de la Chambre régionale d'agriculture de Bretagne et vice-président de ce salon.
00:17Oui.
00:18Le salon ouvre ses portes ce mardi 15 septembre. C'est une belle édition qui s'annonce ?
00:24Au niveau du salon, c'est une très belle édition parce qu'il y a toujours de plus en plus d'exposants,
00:29de plus en plus d'étrangers à venir également sur notre salon, ce qui est important.
00:34Ce qui montre aussi l'impact qu'a notre région Grand Ouest à l'international et notamment en termes d'élevage.
00:44Je crois que c'est ça qui est important, que ce salon-là existe et démontre un peu toute cette puissance que l'on a chez nous.
00:51Et pourtant, c'est un petit peu paradoxal. Cette année, je dirais, on a des filières d'élevage en crise aujourd'hui.
00:59Et pourtant, on a un salon qui se porte bien. Il n'y a pas un petit côté paradoxal dans tout ça ?
01:03Si, mais le paradoxe existe et existe depuis très, très longtemps, même dans l'agriculture elle-même.
01:10Il y a des différences entre les exploitants, entre les différentes entreprises.
01:14Si, c'est paradoxal, mais je crois qu'on va vivre dans ce monde de très volatil.
01:22Les décisions ont été prises à Bruxelles, sont prises à Paris et notamment Bruxelles a libéralisé le marché.
01:29Il n'y a plus d'outils de gestion de marché. Donc on rentre dans une volatilité beaucoup plus importante.
01:34Et le marché, il va du local au mondial. Donc on est sous l'influence de ces différents marchés.
01:40Et donc, voilà, on vit des moments extrêmement difficiles. Et je crois que c'est ça que l'ensemble des agriculteurs, moi-même,
01:48on a du mal à assumer, à pouvoir réagir par rapport à ça, parce qu'on a d'abord... Toutes les productions n'ont pas été habituées à ça.
01:55Et dans un monde de production où les circuits sont quand même assez lents et les engagements financiers importants, c'est extrêmement difficile à vivre.
02:04Les éleveurs qui manifestent aujourd'hui, selon vous, ils se trompent de cible finalement ?
02:09Moi, je crois qu'il y a eu beaucoup d'actions et tout ce qui a été mené durant l'été. Donc il y a eu Bruxelles. Ils y sont allés, d'ailleurs, ceux qui sont là.
02:16Il y a eu des actions à Paris. Moi, je le dis toujours. Il y a des décisions politiques qui se prennent à Bruxelles.
02:22Donc ça, c'est sur les outils de gestion de marché, comment on anticipe un peu les périodes difficiles. Et il y a également Paris.
02:30Je crois que les décisions politiques se prennent à ce niveau-là. Ici, le salon, que voulez-vous qu'on fasse ? On est à Rennes.
02:37Il n'y a pas de décision politique. Nous, si on avait... Je discutais avec les responsables du salon également et le responsable du parc Expo.
02:46Si on avait cette possibilité-là, on aurait pris des décisions depuis longtemps. Mais on n'a pas ce pouvoir-là. Moi, je crois qu'il faut faire attention.
02:53Il faut qu'on reste extrêmement unis. C'est tous en même temps qu'on arrivera à trouver des solutions et à peser sur nos responsables politiques.
03:00C'est sûrement pas en se battant entre nous. Donc ma crainte, elle est là. Les oppositions intestines n'ont jamais porté leurs fruits.
03:09Donc il faut qu'on regarde comment on peut vraiment travailler en même temps et mettre en avant notre agriculture, notre agroalimentaire,
03:16parce que c'est quand même la puissance économique de notre région, le Grand Ouest et Bretagne.
03:20– Vous parliez à l'instant de pouvoir politique. Et si l'absence de visite officielle se confirme, c'est quelque chose que vous regrettez ?
03:29– Ah oui, tout à fait. Il n'y a pas officiellement d'annonce, mais j'espère que les politiques viendront.
03:36C'est pas possible de ne pas venir sur un salon comme celui-ci, même si ça paraît difficile et dans un contexte difficile.
03:43Je crois qu'il faut être capable d'affronter la réalité de la situation, tout simplement.
03:47Après, je crois que nous-mêmes, on a intérêt à ce que nos responsables politiques viennent voir sur le terrain,
03:53puissent échanger avec les différents acteurs qui sont ici présents, de façon à entendre et pouvoir aussi réagir par rapport au positionnement des uns et des autres.
04:04Je crois que c'est comme ça qu'on avancera. C'est pas que dans un bureau, il ne faut surtout pas rester qu'à Paris,
04:08qu'ils viennent un peu voir ce qui se passe dans nos territoires ruraux.
04:10Parce que je crois qu'il y a une vraie réalité, et cela est importante.
04:14J'ai eu l'occasion de le dire aux différents responsables politiques, notre ruralité peut être en danger si on continue comme ça.
04:20Donc, tout le tissu rural tel qu'il est construit, notamment ici dans notre région, peut se retrouver en fortes difficultés.
04:27Et je crois que le pilier, et ça a toujours été depuis de longues années, le pilier, c'est quand même l'agriculture et l'agroalimentaire.
04:34Donc, il ne faut quand même pas l'oublier.
04:36Vous, en tant que producteur, qu'est-ce que vous attendez que ça se passe ?
04:39Moi, j'attends, en tant que producteur, de regarder un peu toutes ces innovations.
04:45Pour moi, il y a deux, trois, enfin, j'allais dire, il y a des enjeux majeurs.
04:49L'élevage, c'est contraignant.
04:51Donc, c'est difficile économiquement parce qu'on vit dans une volatilité, comme je l'ai expliqué tout à l'heure.
04:56En plus, c'est contraignant.
04:57Donc, il faut qu'on trouve des outils qui améliorent les conditions de travail, qui permettent d'accompagner l'éleveur au quotidien, de façon à lui faciliter la tâche.
05:06Ça, c'est important.
05:07Et on trouve ici, sous le salon, ces différents outils.
05:11Donc, on est de plus en plus connectés.
05:13Donc, je crois que ça, ça nous permet aussi de capter des données et de pouvoir anticiper dans nos élevages.
05:21Après, il y a justement toute cette relation politique et de montrer un peu et faire passer des messages.
05:29Nous, ce que l'on demande, c'est que l'on anticipe et que l'on ait des outils de gestion de crise.
05:35Ce qu'avait Bruxelles à un moment donné, toute la politique qui a été menée au niveau de l'Europe, c'était dans ce sens-là, le producteur et le consommateur.
05:42On en tenait compte. Donc, on essayait d'avoir une alimentation de qualité pour l'ensemble des consommateurs européens.
05:50Et depuis les années 90, tout ça a explosé. Donc, avec l'OMC, je pense qu'on a cédé trop facilement.
05:56Nos responsables politiques ont cédé trop facilement et on se retrouve dans cette situation-là.
06:00Regardez ce qui se passe aux Etats-Unis. Ils soutiennent dans des périodes difficiles.
06:04Ils soutiennent systématiquement leurs agriculteurs et notamment leurs éleveurs de façon à éviter de se retrouver dans une situation extrêmement difficile.
06:14Un éleveur qui quitte, c'est très difficile de repartir. Il faut toujours l'avoir en tête.
06:18Jacques Jaouen, merci et je vous souhaite un excellent salon.
06:22Et je vous invite à retrouver toute l'actualité de ce SPAS 2015 sur la SPAS Web TV.
06:34Sous-titrage Société Radio-Canada

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