E. Brossellier (Crédit Mutuel): « Nous avons un devoir particulier de conseil »

  • il y a 2 mois
Outils de sécurisation du revenu

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00:00Bonjour et bienvenue à tous. On va parler ensemble de sécurisation des revenus agricoles.
00:10J'ai face à moi Étienne Brosselier. Bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Vous êtes responsable du marché de l'agriculture au Crédit Mutuel de Nantes, le CM LACO.
00:17Alors au Crédit Mutuel, vous défendez, vous mettez en avant trois outils de sécurisation des revenus. Quels sont-ils ?
00:25Dans un premier temps, on a la DPA, déduction pour aléas climatiques. On a l'assurance récolte et on a le marché à terme.
00:34Le marché à terme, ça s'adresse plutôt aux producteurs de grandes cultures ?
00:39Principalement, oui. Mais après, on peut avoir aussi des éleveurs qui peuvent l'avoir.
00:46Les marchés à terme, ce sont quand même des outils très techniques qui demandent des formations. Vous avez beaucoup de clients chez vous qui les utilisent ?
00:58On en a quelques-uns. C'est vrai que c'est un produit plus technique que l'on a plus sur des départements où on a des céréaliers.
01:08C'est vrai que c'est du temps. Il faut la formation. Après, certains clients ne souhaitent pas, parce que par manque de temps sur leur exploitation, pour se former sur le marché à terme.
01:19Il faut suivre très régulièrement sur l'informatique les cours des céréales.
01:25Il y a aussi l'assurance récolte. Ça a été très important compte tenu des aléas climatiques qu'on a connues cette année, en 2016.
01:35L'assurance récolte, est-ce qu'elle est utilisée par beaucoup d'agriculteurs ? Est-ce que d'autres agriculteurs pourraient l'utiliser ?
01:45Effectivement, on en a l'assurance récolte qui est le nom de notre produit. Malheureusement, il est peu utilisé. On a à peu près 30% de clients qui l'utilisent.
01:56Et principalement des viticulteurs sur notre zone de sud de Nantes. Et c'est dommage, parce que dans des années difficiles, les gens auraient été assurés. Ils auraient limité les pertes sur leur revenu.
02:08Pourquoi il est si peu utilisé, ce dispositif ?
02:11Je ne sais pas. Peut-être par manque de conseil de notre part également, mais aussi peut-être par le coût. Les gens se disent que c'est un coût supplémentaire, une charge supplémentaire sur l'exploitation.
02:24Et peut-être qu'il faut qu'on conseille davantage les gens en leur faisant des calculs, en leur expliquant tout simplement le fonctionnement.
02:31L'assurance récolte, est-ce qu'une année comme 2016 va-t-elle inciter des producteurs à souscrire une assurance récolte dans les prochaines années ?
02:41Ou au contraire, est-ce que ça ne va pas en dissuader certains, puisque certains disent déjà que les primes vont augmenter avec tous les aléas qu'il y a eu cette année ? Comment vous pensez que ça va évoluer ?
02:54C'est vrai que dans cette année difficile sur toutes les filières, je pense que c'est vraiment cette année qu'il faut qu'on insiste sur ce produit, bien l'expliquer.
03:04Parce qu'en fait, malgré tout, le coût de la cotisation, on a une prise en charge partielle par une subvention européenne qui peut aller jusqu'à 50%.
03:13Donc peut-être ça, il faut bien l'expliquer aussi. Et que dans des années comme aujourd'hui, ils peuvent fortement limiter la perte sur leurs revenus et derrière avoir un avenir sur l'exploitation.
03:26Et l'ADPA ? Vous me disiez en préparant cette émission que l'ADPA n'est pas tant que ça utilisé par les producteurs. Pour quelles raisons ?
03:37Je reviens encore sur ce que je disais. Peut-être aussi un manque d'explications, de conseils de notre part. Peut-être également sur les centres de gestion qui n'en parlent pas suffisamment.
03:46Mais avant tout, c'est un produit sain parce que c'est de l'épargne de précaution qui est mise sous forme d'un compte à terme. Donc c'est un placement sur 8 ans qui est aussi avant tout un outil d'optimisation fiscale et sociale.
04:02Et puis c'est surtout un outil d'anticipation de crise face aux conditions climatiques très volatiles qu'on peut voir surtout cette année et même depuis quelques années.
04:13Parce que c'est vrai que le marché de l'agriculture est très tributaire des conditions climatiques. Et face aux aides de l'Etat incertaines ou en diminution, il faut vraiment qu'on insiste sur ce produit.
04:23Mais comme je le disais tout à l'heure, faut-il avoir la trésorerie pour pouvoir le faire ? Et aujourd'hui, c'est difficile.
04:30Alors aujourd'hui, c'est difficile. Cette année, elle serait utile. Avoir souscrit une DPA serait très utile cette année puisque la conjoncture est quand même très compliquée pour bon nombre de producteurs.
04:44Qu'est-ce qui fait que dans les années précédentes où la conjoncture dans certaines filières était bien meilleure, les agriculteurs n'y ont pas souscrit ?
04:53Je pense que dans les années passées, c'était là qu'il leur a fallu la souscrire pour pouvoir la remettre dans la trésorerie.
05:01Et en bénéficier aujourd'hui.
05:02Exactement. Peut-être que les gens ont continué de l'investissement, que ce soit sur le matériel, que ce soit sur les bâtiments ou toute autre raison.
05:10Et peut-être qu'à ce moment-là, on ne les a pas suffisamment conseillés, on ne leur a pas suffisamment parlé de ce produit, peut-être pas suffisamment bien expliqué pour pouvoir le remettre en trésorerie cette année.
05:22Et donc, malgré le contexte difficile, vous défendez la souscription de cette DPA quand c'est possible et faire en sorte d'avoir, si possible, un peu de trésorerie pour pouvoir la placer ?
05:33Avec le plan de soutien qu'on a aujourd'hui, les difficultés, chaque conseiller agricole aujourd'hui rencontre les agriculteurs. On fait du cas par cas.
05:43On refait le point sur la situation. Et soit on remet de la trésorerie, soit on fait de la restructuration, de la consolidation. Vraiment, on fait du cas par cas.
05:55Et on leur parle de ces produits que l'on fait sur cette sécurisation de revenus par rapport à la conjoncture qu'on a aujourd'hui pour bien leur expliquer.
06:02Si vous aviez fait ça, on aurait pu le faire comme ça, vraiment, pour qu'ils aient toutes les données d'informations que l'on peut leur proposer.
06:10D'où un conseil très important.
06:13Je pense que là, on a vraiment un devoir de conseil cette année. C'est vrai que le banquier a toujours le rôle, mais on a un devoir encore plus de conseil d'être au plus proche de nos clients
06:26pour pouvoir bien leur expliquer ces 3 produits, ces 3 outils que l'on peut leur proposer.
06:31Etienne Brossolier, merci beaucoup.

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