Les agriculteurs sont impatients de voir les promesses se concrétiser

  • il y a 2 mois
Prix rémunérateurs, Mercosur, ZDS…

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00:00Un millier de jeunes agriculteurs à l'Elysée à deux jours du Salon de l'Agriculture.
00:04Ils ont été reçus par Emmanuel Macron avec un discours avant un déjeuner avec nous pour en parler.
00:10Arnaud Carpon, bonjour. Vous êtes journaliste agricole à Ternet Média, un site internet consacré au monde agricole.
00:15Vous avez assisté à ce discours du Président de la République et discuté un petit peu avec les jeunes agriculteurs qui étaient présents.
00:22Est-ce qu'ils ont été rassurés par le discours du Président ?
00:25Eh bien, pas vraiment, je pense. Je n'ai pas discuté le très longtemps, mais le discours en soi, il est le même depuis ses précédents discours.
00:37Emmanuel Macron a fait un discours pour ses voeux au monde agricole au mois de janvier, un autre en octobre pour les États généraux de l'alimentation.
00:48Le discours est le même. Il se veut rassurant, ferme sur certains points, mais il est le même.
00:54Et malgré quelques petites mesures qui sont mises sur la table aujourd'hui, veille du salon de l'agriculture, les inquiétudes sont encore très grandes sur certains sujets.
01:06Le mercosur, la question des prix surtout, les prix à la production restent l'élément majeur de préoccupation des agriculteurs.
01:14Donc l'ambiance des jeunes agriculteurs présents n'est pas très bonne.
01:23Il a tout de même annoncé notamment un milliard d'euros de prêts garantis pour les jeunes agriculteurs. Ça peut servir, ça ? Est-ce que ça a été salué ou pas ?
01:30Oui, c'est toujours bien d'avoir des mesures, des accompagnements financiers pour des agriculteurs qui ont du mal à investir.
01:39Mais un jeune agriculteur me disait « Mais oui, mais ça va être encore de l'endettement. Pour moi, il y a des facilités pour emprunter, mais je vais repartir sur de l'endettement et je suis déjà trop endetté. »
01:50Ce qui inquiète surtout les jeunes agriculteurs, c'est bien sûr à quel prix ils vont pouvoir vendre leur production.
01:55Le gouvernement a lancé quand même des discussions entre la distribution, les producteurs, les agriculteurs. Est-ce que ça va assez loin ou est-ce que l'inquiétude reste vraiment réelle ?
02:04Sur la forme, on peut attribuer ce crédit-là au Président de la République. C'est la première fois qu'on met autour de la table tout le monde.
02:12C'est sur la forme une très bonne initiative. Après, les résultats restent très mitigés. Il y a eu des engagements pris par tous les acteurs des filières agroalimentaires.
02:22Et on voit aujourd'hui l'état des négociations commerciales entre transformateurs et distributeurs qui ne sont pas meilleures que les années précédentes.
02:30Donc en fait, les agriculteurs, face à cela, ils attendent du concret toujours, un an après l'élection d'Emmanuel Macron.
02:41Il y a notamment la question de l'importation facilitée de viande d'Amérique latine avec ce fameux accord entre l'UE et le Mercosur, le marché des pays de l'Amérique du Sud.
02:53Emmanuel Macron dit qu'il est bon cet accord pour l'agriculture française. Qu'en pensez-vous ?
02:58Alors il dit qu'il est bon. Et à côté de ça, il reconnaît également qu'il y a des viandes aujourd'hui qui sont importées et qui ne respectent pas les normes européennes et françaises,
03:11parce qu'il y a des failles dans les systèmes de contrôle. Ça, il le reconnaît. Il l'a reconnu tout à l'heure.
03:16Mais les jeunes agriculteurs aujourd'hui, les agriculteurs en général, ne comprennent pas comment un accord sur un quota de viande bovine va améliorer ces choses-là.
03:25Alors certes, il dit qu'il faut améliorer ces contrôles. Mais aujourd'hui, les agriculteurs restent très dubitatifs sur cette qualité de contrôle.
03:34Dans le même temps, il dit qu'il n'y aura jamais de boeuf aux hormones en France. Est-ce qu'on peut croire le chef de l'État d'un petit pays comme la France à l'échelle mondiale qu'il n'y aura jamais de boeuf aux hormones chez nous ?
03:43C'est la force des contrôles qui pourrait le permettre. Mais aujourd'hui, force est de constater que les contrôles ne sont pas sûrs à 100%.
03:52Et il reste des kilos de viande bovine qui passent en France.
03:58Un mot rapidement pour terminer. A deux jours du Salon de l'agriculture, à votre avis, est-ce que le président de la République va être reçu là-bas ? Quel est l'état d'esprit en général du monde agricole ?
04:08Il y a une phrase qui a été marquante dans son discours. Il a dit « Moi, l'ambiance au Salon de l'agriculture, je m'en moque ». C'est exactement les mots qu'il a dit.
04:17En disant ça, je pense qu'en fait, il ne s'en moque pas vraiment. Cette opération-là, aujourd'hui, ressemblait...
04:26Ce n'est pas anodin, deux jours avant.
04:27L'opération, aujourd'hui, ressemblait quand même à une opération de déminage sur des sujets qui cristallisent le monde agricole, le Mercosur, les zones défavorisées, qui conditionnent l'attribution de certaines aines dans les zones difficiles.
04:40Le climat reste tendu. Les agriculteurs sont en attente de prix pour qu'ils vivent dignement de leur métier. Et ça, ils attendent toujours du concret.
04:49Merci beaucoup, Arnaud Carpon. Pour votre éclairage, La Météo, tout de suite, Daniela Prépelluc.

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