À 1 250 €/1 000 l de lait, Thierry Lemarchand met du beurre dans ses épinards
Froments du Léon
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00:00Thierry, vous élevez des Froments du Léon à passer en Ile-et-Vilaine.
00:10Oui.
00:11Alors c'est rigolo puisque vous étiez en Holstein avant et vous êtes passé en Froments
00:15du Léon.
00:16Alors expliquez-moi un petit peu cette conversion.
00:17Oh, c'était un choix affectif au départ puisque mes grands-parents en avaient une.
00:21Et puis après, ça a été un choix plus économique, il y a longtemps que je voulais
00:27faire de la transformation et donc, la Froment du Léon étant une race bretonne et qui pouvait
00:33se démarquer par la nature de ses produits, notamment le beurre, et c'est ça qui m'a
00:39décidé à passer le cap.
00:41Alors par rapport à de la Holstein, vous avez dû voir une sacrée différence quand
00:44même au niveau de la production.
00:45On est à combien sur de la Froment ?
00:47Trois fois moins, 3500 kilos en moyenne.
00:50Par contre, elle se démarque surtout par ses taux.
00:54Elle a un très bon taux de matière grasse et surtout la nature de cette matière grasse,
01:00elle est riche en bétacarotène liée à l'herbe que les vaches ingèrent et puis la nature
01:07même des globules gras fait qu'on obtient un beurre qui est complètement différent.
01:12Donc au niveau conduite du troupeau, en alimentation, ça va être quoi principalement de l'herbe ?
01:17C'est l'herbe maintenant puisque je suis en conversion biologique et donc l'objectif
01:22à terme est de valoriser l'herbe, poiturer au maximum et faire du chouin pour l'hiver.
01:29Donc vous transformez toute votre production, ça représente combien ?
01:35Actuellement 180 000 litres de lait, c'est depuis six mois seulement.
01:39Et donc tout part en beurre ?
01:40Tout part en beurre, oui.
01:41Donc ça représente combien de kilos de beurre ?
01:44En moyenne 150 la semaine.
01:46Alors donc au niveau du beurre, vous vendez essentiellement à des restaurateurs ?
01:51Oui.
01:52Et ça représente comment ? C'est des barquettes de beurre comme on trouve au supermarché,
01:55c'est comment ?
01:56Pour mon acheteur sur Paris, c'est plutôt en grosse quantité, donc en conditionnement
02:01saut.
02:02Et autrement, je livre mes restaurateurs en marrons, ce sont des poteries en grais de
02:08cinq kilos que je récupère d'une fois sur l'autre.
02:12Et puis prochainement, là je suis en train de travailler sur le conditionnement pour
02:16le particulier.
02:17Il y a une marque qui a été déposée à cet effet, donc ce sera le beurre de madame
02:22puisque la Froment du Léon aussi, à l'origine, était la vache de madame par sa docilité.
02:27Le beurre est plutôt haut de gamme sur la Froment du Léon.
02:32C'est un beurre qui est réputé pour ça.
02:35Donc vous arrivez à le commercialiser à quel prix à peu près ?
02:39Ça tourne autour de 25 euros.
02:41Du kilo ?
02:42Oui.
02:43Donc on pourrait potentiellement dire que la Froment du Léon, on ne connaît pas trop
02:46la crèche du lit ?
02:47Non, elle est à part, c'est vraiment une vache à part.
02:51Et vous êtes très peu d'éleveurs en France ?
02:53Nous sommes 6 professionnels, il y a une centaine d'éleveurs, d'étanteurs d'animaux,
02:58sachant que dans la race, il y a 400 vaches adultes de plus de 2 ans.
03:04Alors au niveau génétique, ce n'est pas trop compliqué de trouver ?
03:08On est obligé de faire avec l'existant.
03:11Il y a 4 souches différentes de taureaux, mais il semblerait que l'Auchten c'est
03:17la même chose.
03:18Donc on y arrive, il y a possibilité de progresser.
03:21On voit que vous êtes quelqu'un qui fait des projets quand même.
03:25Vous n'avez pas eu peur de passer de l'Auchten à la Froment du Léon ?
03:28Oui.
03:29Vous avez de nouveaux projets pour l'avenir avec en plus la transformation ?
03:32Il y a modification du système d'alimentation en séchage en grange et valoriser le plus
03:40possible tous les produits de la Froment du Léon.
03:44Donc la Froment de Passé a de longs moments à vivre devant elle ?
03:49J'espère.
03:50Pour vous, ça dure.
03:51Merci.