Didier Le Hec, éleveur : « un lait payé 50 % plus cher que le conventionnel »

  • il y a 2 mois
Lait de foin

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00:00Bonjour et bienvenue sur la SPACE TV de Webagri.
00:02Alors aujourd'hui, je suis en compagnie de Didier Lehecq.
00:05Didier, bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Alors, vous êtes éleveur dans le Morbihan,
00:08mais aujourd'hui, vous êtes venu avec votre casquette de président
00:11de l'association lait de foin.
00:13Tout à fait, on est dans le Morbihan,
00:14maintenant éleveur depuis une vingtaine d'années,
00:17donc en système laitier avec beaucoup d'herbes,
00:19à 20 km de Vannes.
00:20On est à Troyes-sur-la-Côte-de-France.
00:22Et on est ici avec Didier Lehecq.
00:23Bonjour.
00:24Alors, vous êtes éleveur dans le Morbihan,
00:26maintenant éleveur depuis une vingtaine d'années,
00:28donc en système laitier avec beaucoup d'herbes,
00:30à 20 km de Vannes.
00:31On est à Troyes-sur-la-Côte-de-France.
00:33Et puis, voilà.
00:35Alors, donc le lait de foin, qu'est-ce que c'est ?
00:37En fait, moi, je connaissais en Bretagne le lait de pâturage,
00:40mais là, c'est une nouvelle filière qui s'appelle lait de foin.
00:42Alors, qu'est-ce que c'est ?
00:43Alors, on ne parle pas du tout de la même chose.
00:45Si vous voulez, nous, ça fait déjà une vingtaine d'années
00:47que notre système laitier est basé
00:49sur un système à base d'herbes et foin.
00:52Donc, au travers du Ségrafo,
00:54des producteurs qui pratiquent le séchage en grange,
00:57on a développé ça au fil des années.
01:00Au sein de cette association, tous les 2 ans,
01:02un voyage pour aller voir ce qui se fait ailleurs
01:05au niveau du séchage, au niveau du matériel,
01:08de la conduite du troupeau.
01:09On est allés dans l'est de la France, dans le centre,
01:11mais aussi en Autriche, en Suisse.
01:13Et donc, là, on a vu des systèmes
01:17qui, effectivement, font du lait de foin,
01:19à savoir une alimentation principalement
01:22à base d'herbes et foin.
01:23Je peux déjà vous dire, parce que c'est le point clé,
01:2575 % d'herbes ou foin minimum dans la ration.
01:29Donc, voilà, le lait de foin, c'est une production laitière
01:32issue d'un troupeau nourri à l'herbe et au foin principalement.
01:35D'accord. Donc, c'est devenu une vraie filière
01:37avec un cahier des charges bien défini.
01:40L'objectif, c'est quoi ?
01:41C'est d'amener de la plus-value dans les exploitations laitières ?
01:44Vous avez parlé d'une vraie filière.
01:45C'est exactement ça.
01:46C'est pas une opération commerciale
01:48avec un petit peu d'herbe sur le bord de l'alimentation.
01:51Donc, aujourd'hui, en Autriche, les producteurs,
01:54c'est bien à l'origine des producteurs,
01:56c'est l'obtention d'un signe de qualité
01:58qui a été validé en Europe en mars 2016.
02:01Donc, aujourd'hui, il y a une STG qui existe en Europe,
02:04qui est reconnue.
02:05En Autriche, ce lait représente 15 % de la production nationale.
02:09Donc, ce n'est vraiment pas rien, c'est conséquent.
02:12Et ça fait école sur l'Allemagne, sur la Suisse.
02:15Donc, aujourd'hui, c'est largement reconnu.
02:17En France, nous, on a estimé que c'était
02:20un projet super sympa.
02:22C'était une reconnaissance morale.
02:24C'est le travail qu'on fait tous les jours.
02:26Et c'est une fierté de pouvoir mettre un label
02:28sur notre production spécifique.
02:30Alors, justement, vous êtes combien actuellement
02:34à pouvoir bénéficier de ce label ?
02:36Au sein du Ségrafo, au séchage engrange,
02:38dans le Grand Ouest, c'est 200 producteurs.
02:40Donc, c'est vrai que nous, on est partis sur notre région historique.
02:43Mais une STG, c'est un signe de qualité national,
02:45contrairement aux AOP, aux IGP, etc.
02:48Donc, aujourd'hui, on s'adresse aux territoires français.
02:50Donc, les limites de notre potentiel, on ne les connaît pas.
02:53De but en blanc, d'ici fin d'année,
02:55on pense être entre 20 et 30 producteurs
02:58dans notre région Grand Ouest à pouvoir certifier nos fermes.
03:01Donc, c'est déjà super pour démarrer.
03:03OK. Donc, justement, là, vous allez essayer
03:05d'avoir des contrats avec des lettris ou pas du tout ?
03:08Alors, notre 1er objectif, c'était vraiment
03:10de valoriser un signe de qualité sur notre production.
03:13Donc, chacun d'entre nous, tous les producteurs
03:15sont, effectivement, déjà...
03:17fournissent une lettrie ou transforment.
03:19Donc, l'objectif, effectivement, ce sera de valoriser
03:23un contrat, un prix.
03:25C'est le marché qui va décider.
03:27En Autriche, on nous a bien dit que c'est d'abord
03:29une démarche producteur.
03:31Un ou 2 transformateurs se sont intéressés.
03:33Et finalement, tout le monde a eu peur de perdre ses producteurs.
03:36Donc, leur schéma nous va très bien.
03:38Donc, on va se caler sur ce projet-là.
03:40Et pour le moment, depuis 3 ans, c'est exactement
03:42la marche que l'on a adoptée.
03:45Et donc, justement, là, on ne peut pas trop parler
03:47de prix aujourd'hui en France, puisqu'il n'y a rien de fait.
03:49Mais en Autriche, vous avez visité des fermes.
03:51Ils sont à quel prix, les 1 000 litres de lait,
03:54par exemple, avec cette valorisation ?
03:56Depuis 3 ans, on nous pose la question du prix,
03:58moi et mes collègues.
03:59Mais c'est la 1re question qu'on a posée en Autriche aussi.
04:02Donc, aujourd'hui, tout seul, on ne décide pas d'un prix.
04:04C'est, effectivement, en lien avec les débouchés
04:06et la valorisation qu'on pourra y trouver.
04:08Maintenant, oui, puisque vous demandez un prix,
04:12on sait très bien qu'en Autriche, le lait de foin,
04:17en plus, il est en bio, c'est 50 % plus cher
04:20que le lait conventionnel au prix du conventionnel.
04:22Maintenant, le prix du lait est très fluctuant.
04:24Malheureusement, chez nous, on sait qu'il est scotché
04:26à 300 euros et je crains que ce soit pour longtemps.
04:29Donc, voilà, le prix va se trouver par rapport
04:32à ces éléments-là.
04:34On verra, mais ce sera quelque chose d'un plus.
04:36De toute façon, c'est nous, producteurs,
04:38qui faisons le travail d'information, de communication.
04:40Pour le moment, c'est du bénévolat.
04:41C'est une fierté de mettre en avant notre produit.
04:43Donc, à un moment, il faut aussi un retour sur nos fermes.
04:46Je pense quand même que ça intéressera
04:48pas mal de consommateurs, parce que ça répond vraiment
04:51à une demande. La vache qui mange de l'herbe,
04:54c'est vraiment une image que les consommateurs ont.
04:56Et également, pour la transformation laitière,
04:58on sait que pour faire du fromage,
05:00tous les laits ne peuvent pas convenir.
05:02Pour faire un bon fromage, il faut un bon lait,
05:04mais pour faire un bon yaourt, il faut un bon lait.
05:06Donc, effectivement, nous, on propose,
05:09je dirais, les ingrédients historiques et traditionnels.
05:12Mais la vache est herbivore, l'herbe et le foin.
05:14Donc, on a remis ça depuis des années
05:16naturellement dans nos fermes.
05:18Aujourd'hui, nécessairement, c'est ce qui va
05:20trouver sa place sur le marché.
05:22Mais on a vu parallèlement depuis un ou deux ans,
05:24notamment l'accélération des questions du marché,
05:28les demandes sociétales, on qualifie toujours ça comme ça.
05:31Aujourd'hui, les produits finis, les produits transformés,
05:35d'où ça vient, comment c'est fait, que mangent les animaux,
05:37comment ils sont élevés.
05:39Et à tous ces plans-là, on a des réponses hyper intéressantes.
05:42Donc, les atouts sont directement dans nos mains.
05:45Écoutez, on espère que ce projet ira loin.
05:49Et puis, on mettra les actualités sur WebAgri.
05:52Merci, Didier.
05:53On peut remercier WebAgri de nous avoir accordé
05:56une place sur ce projet super passionnant.
05:58Et on est archi convaincus que l'avenir est devant
06:01et que ça va hyper bien fonctionner, évidemment.
06:04Merci beaucoup.
06:05Retrouvez toute l'actualité de l'élevage sur webagri.fr.
06:08Merci.

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