• il y a 3 mois
Jeudi 12 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Michel Martinez (Chef économiste Europe, Société Générale CIB) , Pierre-Olivier Beffy (Gérant et chef économiste, Boussard et Gavaudan) , Malik Haddouk (Directeur de la Gestion Diversifiée, CPR Asset Management) et David Benamou (Associé Gérant - Directeur des Investissements, Axiom Alternative Investments)

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Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur BeSmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour à 17h si vous me suivez en direct à la télévision
00:16sur vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur besmart.fr ou encore
00:21en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, la réunion de la Banque Centrale Européenne
00:27qui était attendue et qui a été sans surprise pour les marchés, avec des réactions de
00:32marchés assez muettes on peut le dire ainsi, pas de grandes surprises puisqu'elle a délivré
00:39une deuxième baisse de taux de 25 points de base et Christine Lagarde a fermement refusé
00:45à ce stade de s'engager sur la suite et sur la poursuite éventuelle, attendue en tout
00:51cas, des baisses de taux de la Banque Centrale Européenne.
00:54Vous aurez le détail et discussions à suivre bien sûr sur ces sujets de politique monétaire
00:58avec nos invités de Planète Marché dans un instant et Pauline Grattel qui vous donnera
01:03le compte-rendu de cette réunion.
01:05Sur les marchés, difficile de savoir où on en est, entre le coup de chaud de l'été
01:09avec le paroxysme du 5 août, le stress de la rentrée, on l'a vu la semaine dernière,
01:14on voit des marchés qui ont plutôt remonté un peu la pente hier notamment à Wall Street,
01:20est-ce qu'on est vraiment reparti sur de l'appétit pour le risque, sur un marché
01:24risconne ou est-ce qu'on est plutôt dans des phénomènes de contre-pied après effectivement
01:28le stress de la semaine dernière, question là aussi qu'on posera à nos invités de
01:32Planète Marché dans un instant.
01:34Et puis gros focus sur le secteur bancaire en fin d'émission dans le quart d'heure
01:37thématique de Smart Bourse, secteur particulièrement animé depuis 24 heures puisque les grandes
01:43manœuvres semblent être de retour et Unicredit a bâti une position de 9% au capital de Commerzbank
01:50ce qui relance évidemment de nombreuses spéculations.
01:53Est-ce qu'on est au bord d'un mouvement de consolidation bancaire pan-européen ou
01:58est-ce que la situation de Commerzbank reste très spécifique ? A ce stade nous en parlons
02:02avec les spécialistes d'Axiom Alternative Investments, David Benhamou, directeur des
02:07investissements d'Axiom, il sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:21Tendance mon ami, chaque soir pour débuter Smart Bourse, les infos clés du jour sur
02:24les marchés et c'est Pauline Grattel qui nous accompagne bien sûr.
02:28Bonsoir Pauline, c'était l'événement attendu de ce jour, la baisse des taux directeurs
02:32de la Banque Centrale Européenne.
02:34Oui, la BCE baisse ses taux une seconde fois, le taux de la facilité de dépôt passe donc
02:39de 3,75 à 3,5%.
02:42Christine Lagarde confirme que la BCE maintient une approche data-dependent, meeting par meeting
02:48pour décider de l'évolution de sa politique monétaire.
02:51Elle a fermement refusé de s'engager sur un quelconque chemin de baisse des taux.
02:55Les observateurs ont été attentifs également à la mise à jour des projections économiques
03:00de la BCE pour les prochaines années.
03:03Oui, pour ce qui est de l'inflation globale, les projections du mois de juin restent inchangées.
03:08Elle devrait atteindre en moyenne 2,5% en 2024, 2,2% en 2025 et il faudra attendre
03:15jusqu'en 2026 pour qu'elle passe sous les 2% à 1,9%.
03:19Pour l'inflation cœur, hors alimentation et énergie, les estimations ont été révisées
03:24en légère hausse à 2,9% cette année, 2,6% en 2025 et enfin 2% en 2026.
03:32La BCE revoit marginalement à la baisse ses prévisions de juin sur la croissance économique
03:37de la zone euro.
03:38Elle table sur une croissance de 0,8% cette année, de 1,3% en 2025 et de 1,5% en 2026.
03:47Que dire des réactions de marché, Pauline, notamment en provenance des marchés obligataires ?
03:51Les investisseurs étaient largement préparés à cette annonce.
03:54Peu de mouvements sont à signaler.
03:56Le rendement de l'obligation allemande à 10 ans tourne autour de 2,15%.
04:00Le rendement de l'obligation française à 10 ans tourne autour de 2,85%.
04:05Le spread entre ces deux obligations est stable, autour de 70 points de base.
04:10Du côté des indices actions, les marchés européens sont en légère hausse, notamment
04:14après le fort rebond de Wall Street hier.
04:17A ce sujet, on notera que les indices américains semblent caler un petit peu aujourd'hui.
04:21Et puis c'est donc l'histoire du moment et peut-être un feuilleton qui démarre dans
04:25le secteur bancaire avec cette prise de contact et même un peu plus entre Unicredit et Commerzbank.
04:32Oui, lors d'un entretien accordé à Bloomberg TV, le PDG d'Unicredit, Andréa Orsel, a annoncé
04:38être prêt à prendre complètement le contrôle de Commerzbank.
04:42Il évoque le fait que les discussions sur une éventuelle fusion acquisition sont en tête.
04:47Le titre Commerzbank avance encore aujourd'hui de plus de 2%, tout comme celui de Unicredit.
04:53On parlera spécifiquement dans le dernier quart d'heure de Smartbourse ce soir.
04:56Et puis en France, on notera que l'un des nouveaux venus dans le monde des titres restaurant,
05:02le groupe Swaill, est aujourd'hui rentable au premier semestre.
05:06C'est la toute première fois que Swaill dégage un bénéfice et ça intervient 18 mois après le rachat de Bimpli.
05:12Ses concurrents Plexi, la filiale chèque-restaurant de Sodexo, reculent de 2%.
05:17Et Edenred finit dernier du CAC 40 en baisse de plus de 4% au cours de la séance.
05:22Bon, les gros enjeux de la semaine sont derrière nous avec la BCE et l'inflation américaine.
05:26Mais il y aura encore quand même quelques statistiques macro demain à surveiller.
05:30Oui, les investisseurs prendront connaissance de la deuxième estimation de l'inflation française du mois d'août.
05:35En zone euro et au Japon, on regardera la production industrielle du mois de juillet.
05:39Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs du Michigan du mois de septembre sera publiée.
05:44Côté micro, les investisseurs arbitreront les résultats d'Adobe publiés ce soir après la clôture de Wall Street.
05:50Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smartbourse
05:53pour vous apporter les informations clés du jour sur les marchés.
06:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:10Malik Haddouk est avec nous, le directeur de la gestion diversifiée de CPR, Asset Management.
06:14Bonsoir Malik, ravi de vous retrouver, ravi de retrouver Pierre-Olivier Béfi également.
06:18Bonsoir Pierre-Olivier, chef économiste et gérant chez Boussard et Gavodan et Michel Martinez qui nous accompagne également.
06:24Bonsoir Michel, merci d'être là.
06:26Vous êtes chef économiste Europe de Société Générale CIB.
06:29Qu'est-ce que vous retenez Michel de la journée BCE ?
06:33Qu'est-ce que vous comprenez à ce stade de la fonction de réaction de la Banque Centrale Européenne ?
06:37Un point que je retiens un peu dans le discours de Christine Lagarde, c'est qu'elle répète,
06:43je crois que ce n'est pas la première fois qu'elle le dit,
06:44que les risques sur la croissance sont plutôt orientés à la baisse aujourd'hui en zone euro.
06:49En revanche, quand on lui demande un peu la balance des risques sur l'inflation, ce n'est pas très clair.
06:54Oui, alors je crois que le message principal, c'est qu'il n'y a pas de pré-engagement,
07:00il y a de moins de décisions dans les prochaines réunions.
07:04Donc la façon de l'interpréter, c'est que le risque de baisser les taux en octobre est plutôt limité.
07:09C'est plutôt des baisses de taux qui vont continuer de façon graduelle tous les trimestres,
07:14à chaque fois qu'il y aura une nouvelle prévision d'inflation.
07:18Voilà, à part ça, on n'en sait pas plus.
07:22Il n'y a aucune réponse sur, en particulier, ce que doit être le taux neutre.
07:27Est-ce que la BCE a en tête quel est le point d'atterrissage ?
07:30A quel niveau on va baisser les taux ? 2, 2,5 ?
07:34C'est ce que price le marché autour de 2, mais elle décide de ne pas répondre à ce type de questions.
07:40Et sur les risques inflationnistes, on voit bien, elle continue de rappeler
07:48que l'une des raisons qui justifient l'approche graduelle, c'est que l'inflation domestique,
07:54l'inflation sous-jacente, les prix des services restent élevés.
08:00Les services d'inflation domestique, autour de 4 %, et que sur les salaires,
08:05il y a eu une modération au deuxième trimestre, mais ça peut réaccélérer.
08:10Et donc, il n'y a pas un degré de confiance suffisant pour procéder à des coupes claires dans les taux immédiatement.
08:17C'est les seuls messages, mais c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'informations aujourd'hui par rapport aux dernières semaines.
08:24Ça, c'est la position de la BCE, avec une Banque Centrale Européenne qui refuse d'aller un peu trop loin dans sa vision des choses.
08:34Qu'est-ce que vous en dites, vous, chez Société Générale CIB ?
08:37Est-ce que d'avoir une BCE qui continuerait pour un temps au moins à baisser ses taux de 25 points de base chaque trimestre,
08:44est-ce que c'est compatible avec l'état économique de la zone euro aujourd'hui, et la vitesse à laquelle baisse l'inflation aujourd'hui ?
08:52Même si je conçois que dans la partie services, ça reste peut-être un sujet.
08:56Ou est-ce que vous estimez qu'à un moment, il faudra que la BCE passe à une vitesse supérieure ?
09:00Non, non, on est plutôt dans cette optique de baisse graduelle.
09:05Nous, on a une idée, mais avec un degré de confiance qui n'est pas extraordinaire sur les taux terminaux.
09:12Autour de 2,5, là, on est à 3,5, donc il y a encore 4 baisses des taux.
09:16Aujourd'hui, quand on regarde les fondamentaux de l'économie européenne, il n'y a pas matière à s'alarmer.
09:21C'est vrai que ce n'est pas fort, la croissance va être faible, mais quand on regarde l'état du marché du travail,
09:29quand on regarde en moyenne les marges des entreprises, il n'y a pas de signaux alarmistes aujourd'hui.
09:36Donc pour nous, ça peut être pour y aller graduellement.
09:40On ne peut pas faire un scénario central sur l'idée quand même que les marges d'entreprise, elle le note aussi,
09:45la BCE commence aussi à se réduire un petit peu, que je ne sais pas.
09:50On voit beaucoup de surcapacité dans un secteur comme l'automobile, par exemple.
09:54Alors je sais que les négociations salariales en Allemagne vont commencer,
09:56mais elles ne seront peut-être pas de la même nature que les négociations salariales, par exemple, des deux prochaines années.
10:02Tout ça, pour les économistes, c'est quand même des indicateurs avancés qui permettent d'être...
10:05– Déjà, il y a beaucoup de retard dans les négociations salariales
10:08par rapport à l'état du secteur industriel.
10:12Et puis, c'est vrai que quand on regarde l'ensemble de l'industrie, ça ne va pas bien, ça décroît.
10:19On va avoir demain la production industrielle pour juillet,
10:22mais on sait probablement que les prochains mois vont être plutôt faibles.
10:27Mais ce n'est pas le cas de tous les secteurs d'activité.
10:30En particulier dans les secteurs d'activité des services, ça tient encore.
10:34Alors ce n'est pas extraordinaire, mais ça tient encore.
10:37Donc il n'y a pas de...
10:39Je veux dire, il n'y a pas aujourd'hui, même si vous voyez le consensus des économistes,
10:45il est plutôt sur des taux de croissance dans la zone euro autour de 20% l'an prochain,
10:50ce qui n'est probablement pas très loin du potentiel de croissance.
10:54Donc il y a une sorte de consensus que c'est moyen,
10:58mais pas au point d'y aller très fort dans les baisses des taux.
11:03Et si on veut faire écho au débat sur les taux neutres, on ne sait pas où ils sont.
11:08Les marchés de price sont autour de 2, et nous on dit 2,5.
11:12Il y a certaines estimations qui montent même jusqu'à 3.
11:15On voit bien...
11:16– D'autres qui sont en dessous, Michel.
11:18– D'autres qui sont en dessous, à zéro, voilà, à zéro.
11:23Mais voilà, on peut aller de zéro à 3, donc on ne sait pas où on est.
11:28Mais peut-être qu'il y a pas mal de gouverneurs qui pensent qu'il faut y aller de façon graduelle,
11:35parce que si on passe en dessous de ce taux neutre qu'on ne connaît pas,
11:39du coup la politique monétaire ne sera plus restrictive, elle supportera l'économie.
11:46Il y a quelques secteurs d'activité, dont l'immobilier par exemple,
11:49qui ont beaucoup souffert, qui sont vraiment à un point bas maintenant,
11:52qui ont cessé de baisser.
11:55En tout cas, en ce qui concerne les mesures d'activité,
11:58donc il pourrait y avoir un rebond, et puis avec ça un rebond du côté de la consommation.
12:02Donc on voit ici que cette interrogation sur jusqu'où on peut aller,
12:09elle est fondamentale dans l'approche graduelle.
12:12Si on était convaincu que c'était zéro...
12:14– Oui, on pourrait y aller assez vite.
12:15– C'est vite.
12:16– Je suis d'accord.
12:16– Si on pense que c'est 2 voire 3, il faut y aller doucement.
12:22Comment vous regardez effectivement, Pierre-Olivier,
12:24alors l'ABCE spécifiquement, mais plus généralement un peu ce cycle de baisse de taux,
12:29puisque après l'ABCE, la Fed va quand même entrer en jeu aussi la semaine prochaine.
12:35Qu'est-ce que ça change d'avoir la Banque Centrale Américaine qui va rentrer dans le jeu ?
12:38Comment est-ce que la Fed va rentrer dans le jeu d'ailleurs la semaine prochaine ?
12:41Et qu'est-ce que ça change au cycle global de baisse de taux,
12:44qui a déjà commencé ici et là pour certaines banques centrales
12:48que je ne qualifierais pas de mineures non plus,
12:50la Suisse, le Canada, l'Angleterre, l'ABCE ?
12:53– Moi je dirais que la première chose, alors ce qui concerne la Fed,
12:57c'est assez bien télégraphié normalement qu'elle va faire 25 points de baisse la semaine prochaine.
13:01Moi je ne vois pas trop, vu les dernières données qu'on a eues,
13:04vu l'état du marché, du crédit, des actions,
13:08je pense qu'il n'y a pas de raison qu'aujourd'hui elle accélère vraiment.
13:11Voilà, ça c'est mon point de vue.
13:14Je pense qu'il n'y a...
13:15– Ce serait perturbant pour vous que la Fed entre en jeu avec un 50 points de baisse ?
13:19– Alors non, je pense que ça serait très bien.
13:21– Ah bon, alors allons-y directement là-dessus.
13:24– Personnel, je pensais même déjà qu'elle aurait dû baisser de 25 points de baisse en juillet.
13:29– En juillet, elle est en retard.
13:31– Alors allez, pour moi, cette question ça dépend.
13:35En fait je pense qu'on est dans un environnement très réflexif avec les marchés.
13:39C'est-à-dire que si les marchés reviennent au top,
13:43par exemple le S&P remonte à 5 650 etc,
13:46ça veut dire que le marché va pricer vraiment le soft landing.
13:50C'est vraiment le scénario de base du marché.
13:52– Le marché actions, oui, et plutôt dans cette idée-là, oui.
13:54– Voilà, dans ce cas-là, la Fed, si elle a des marchés actions au plus haut,
13:59des spreads de crédit très resserrés,
14:00c'est-à-dire qu'elle a des conditions financières qui sont très très bonnes,
14:03elle peut se permettre simplement d'y aller de 25 BP en se disant
14:07de toute façon le marché a déjà fait un peu le travail pour moi.
14:09Alors si d'ici la semaine prochaine les marchés reprennent une petite...
14:13En fait tout ça peut aller très vite,
14:14mais moi par exemple j'avais calculé que si les marchés perdaient à peu près 15%
14:20par rapport au plus haut, c'est-à-dire un peu plus de 10%,
14:23peut-être un peu plus mais en 12% par rapport à là où on est aujourd'hui,
14:26eh bien en fait ça équivaudrait, pour garder les mêmes conditions financières stables,
14:30il faudrait baisser de 100 BP de plus que ce qu'il y a dans le marché.
14:34Donc l'idée c'est que voilà, si on a des marchés qui se commencent à être
14:38très inquiets etc, que les conditions financières se dégradent,
14:41ça peut pousser la Fed à accélérer,
14:42et puis a contrario, si les marchés sont au plus haut,
14:45que les spreads de crédit sont très contraints,
14:47bon ben finalement c'est très très bien pour...
14:49Mais pour vous ça vient du marché ?
14:50La différence entre 25 ou 50 BP, ça vient du marché,
14:55des marchés actions, des marchés de crédit, et donc des conditions financières ?
14:59Tout à fait.
14:59Ça ne vient pas de la macro quoi ?
15:01Bah du coup les marchés réagissent aussi parfois à la macro,
15:03on va dire ça comme ça, comme toujours.
15:05Mais on l'a vu hier, d'ailleurs la price action d'hier était très intéressante,
15:09parce que sur la macro les marchés ont baissé,
15:11et puis après, une fois que le patron d'Envy a parlé,
15:14ça a tout arraché et finalement la tech a tout emporté,
15:17alors que tous les secteurs finissent dans le rouge sauf la tech.
15:20D'ailleurs, en petite aparté, il y a toujours des statistiques de baseball
15:25qui sortent sur ces joueurs de journée quand est-ce qu'on les observe,
15:28et bien paradoxalement, disons 9 fois sur 10,
15:31c'est plutôt dans des marchés baissiers en fait,
15:33donc ça ne veut pas dire...
15:34Les statistiques du baseball, ça monte aujourd'hui,
15:37et dans une semaine on ne sera plus bas.
15:39On verra si la statistique du baseball marche encore.
15:42Mais ce que je veux dire, c'est que du coup,
15:43à mon avis, dans un environnement très tactique,
15:46je pense que si la Fed baisse que de 25,
15:49ça diminue quand même le poudre de la Fed pour les mois qui viennent,
15:52notamment en amont des élections US.
15:53Je pense qu'en amont des élections US, c'est quand même une période un peu compliquée.
15:56Bon, si vous êtes par exemple dans le Shiloh aux Etats-Unis,
15:59vous allez peut-être attendre le résultat des élections avant d'investir.
16:04Je pense que pour les investisseurs, c'est un peu pareil.
16:05Il y a des CRE qui sont quand même très différents sur les secteurs,
16:08entre la tech, l'énergie, etc.
16:11Donc, suivant le résultat, on ne va pas investir de la même manière.
16:13Bon, est-ce qu'on a envie de jeter une pièce en l'air,
16:16même si Kamala Harris, quand on regarde en moyenne le consensus,
16:20c'est-à-dire qu'elle a plutôt fait un bon débat contre Trump.
16:22Oui, ce n'est pas parce qu'on a gagné un débat qu'on a gagné l'élection.
16:25Oui, non, mais c'est sûr.
16:26Donc, je pense qu'en amont des élections, c'est ça qui va jouer.
16:29Et par exemple, il se peut très bien que la Fed réaccélère,
16:32si par exemple le marché...
16:32Et ça, pour vous, ce serait le pire, en fait.
16:34Ça, ce ne serait pas bon.
16:35Vous préférez voir la Fed commencer à 50,
16:38plutôt que d'être obligé d'accélérer ensuite ces baisses d'autos ?
16:40Moi, la manière dont je le vois, c'est que je trouve que la Fed...
16:44Alors, Michel le disait très bien.
16:45D'abord, elle commence de beaucoup plus haut que la banque centrale européenne.
16:48Après, moi, je pense qu'il faut être honnête,
16:51si on veut avoir un impact sur l'économie aujourd'hui,
16:53baisser de 25 points de base, ça ne sert à rien.
16:55Non, mais on voit bien qu'est-ce qui fait ralentir l'économie américaine.
16:58Par exemple, d'abord, le secteur immobilier.
16:59Bon, le secteur immobilier, il faut baisser de 200 à 300 points de base
17:03pour avoir vraiment un impact.
17:04Si vous baissez de 25 points de base,
17:05je dirais que l'américain moyen, ça ne va pas lui faire ni chaud ni froid.
17:08On va dire ça comme ça.
17:09Donc, je pense qu'en fait, il y a une histoire d'un peu de non-linéarité
17:12et que, vu où la Fed part, elle peut y aller plus agressivement.
17:16Après, évidemment, si quelqu'un est dans le marché actions, il sera content.
17:19Plus il se dit que la Fed est agressive, plus il sera content.
17:21Intéressant.
17:22Bon, il y avait des rumeurs aussi autour de la BNS.
17:24On verra, le franc suisse est au plus haut.
17:26Ils ont une réunion le 26 septembre.
17:28Alors, ils sont peut-être un peu plus petits, effectivement,
17:30et beaucoup plus petits que la Fed.
17:31Mais on verra si des banques centrales de pays développés
17:35passent à la vitesse supérieure.
17:36Malik, ben allons-y, 25-50.
17:40Est-ce que 50, c'est forcément négatif marché
17:44si la Fed délivre ça la semaine prochaine ?
17:46Ou est-ce que ça peut être argumenté ?
17:49Personnellement, je pense que si c'était 50,
17:50ça serait mal interprété par le marché.
17:52Ça veut dire qu'il y a un ralentissement,
17:54ou il y a des choses dont on n'est pas au courant
17:57et que la Fed a des éléments en sa possession qu'on n'a pas.
18:01Parce que compte tenu des conditions,
18:03comme ça a été expliqué, des conditions financières
18:05qui sont vraiment aujourd'hui vraiment bonnes aux États-Unis,
18:08il n'y a pas de raison.
18:09Le marché de l'emploi se tient plutôt bien.
18:11La consommation se tient plutôt bien.
18:14Le marché financier se tient plutôt bien.
18:16La richesse réelle des Américains a augmenté au cours de l'année dernière.
18:20Il n'y a pas de raison aujourd'hui d'accélérer,
18:22sauf s'il y a une situation qu'on ne connaît pas aujourd'hui.
18:25Parmi les banques centrales, vous en avez oublié une
18:27qui pourrait déjouer tout ça, c'est la Banque du Japon.
18:30Ah bah oui, bien sûr.
18:32Je n'espère qu'elle ne va pas le faire.
18:35C'est la semaine prochaine à la Boge aussi, je crois.
18:36Oui, c'est la semaine prochaine.
18:39Ils ont été assez agressifs dans leur communication,
18:40mais ça ne veut pas dire qu'ils vont entrer en action.
18:43Parce que le Yen s'est beaucoup apprécié au cours des dernières semaines.
18:48Augmenter les taux, c'est jeter un peu de l'huile sur le feu sur la situation actuelle.
18:53Oui, j'entends.
18:54On pense que nous, ce serait plutôt pour décembre.
18:56Pour revenir aux Etats-Unis, oui, 25 BP pour le mois prochain.
19:01Et puis, je pense que le chiffre de la semaine prochaine sera aussi très déterminant.
19:04C'est le chiffre de vente de détail qui va sortir pour voir où en est la consommation américaine.
19:09Parce qu'on a des inquiétudes sur le consommateur américain.
19:11Mais pour l'instant, ça n'a été étayé par aucun chiffre.
19:15Je reprends l'argument de Pierre Olivier, parce que ça fait des années que j'entends
19:18si la Fed nous surprend, c'est qu'il voit quelque chose qu'on ne voit pas.
19:22Vous êtes économiste, vous voyez quand même beaucoup de choses.
19:25Vous avez beaucoup d'outils, d'instruments pour voir aussi quand même beaucoup de choses.
19:28Est-ce que la Fed, fondamentalement, voit plus de choses ?
19:31Sans doute qu'elle a peut-être une finesse de données plus importante.
19:33Mais juste au-delà de ça, un discours qui dirait
19:37« Bon, on a une dose des restrictions monétaires très élevée.
19:40L'économie est à un bon niveau, mais on voit quand même que la trajectoire a envie de s'affaiblir.
19:44On n'a pas envie de prendre de risques avec ça.
19:47Donc, on est capable de tout de suite éliminer 50 points de base de restrictions monétaires.
19:51Et ensuite, on verra. »
19:52Et le marché n'est pas capable d'entendre ça et de se dire que ce serait légitime.
19:56Non, ce n'est pas du tout.
19:57C'est que la communication de la Fed a été très claire, notamment de Gérald Powell.
20:00C'est de dire que le sujet aujourd'hui, ce n'est pas l'inflation.
20:03Aujourd'hui, c'est le marché du travail.
20:05Si je baisse de 50 BP, c'est que je m'attends à ce que le marché du travail s'effondre
20:10dans les semaines à venir et qu'il y ait un...
20:12D'accord.
20:13Non, mais j'entends, je comprends tout à fait cette logique.
20:15Donc, c'est ça la logique.
20:17D'ailleurs, on ne voit pas cette logique.
20:19Le taux de chômage a baissé à 4,2.
20:21Les salaires continuent à être bien orientés.
20:25On ne voit pas d'où pourrait venir l'accident sur le marché du travail à l'heure actuelle.
20:30Mais si on veut préserver cet état, peut-être qu'il faut faire...
20:33Oui, 25 BP.
20:34Pourquoi pas 50 BP ?
20:35Qu'est-ce que ça changerait de faire 25 puis 25 ?
20:38Parce que 50 BP, je pense que le marché ne s'y attend pas du tout aujourd'hui.
20:42Là, vous avez raison.
20:43C'est que la Fed pourrait agir parce que c'est vrai que les taux d'intérêt réels
20:47aux Etats-Unis restent très élevés.
20:49Ça, c'est un argument.
20:52C'est un argument aussi qui peut se faire progressivement, pas à pas.
20:56Parce que lorsqu'on pense que la Fed va baisser les taux,
21:01on s'attend aussi qu'à la suite de la baisse des taux,
21:04l'inflation remonte peut-être légèrement, ce qui ferait baisser les taux réels.
21:08Mais ce n'est pas ce à quoi on assistait depuis le début de l'année,
21:11depuis qu'il y a eu l'annonce d'un précommittement d'une baisse des taux.
21:14Les taux d'intérêt restent très élevés aux Etats-Unis,
21:16au-dessus d'un moyen qui est autour de 1,70.
21:19Donc ça, oui, ça pourrait peser sur l'économie à terme.
21:23J'ai juste une vision un peu différente de Malik,
21:26alors comme ça, ça fait un peu de débat.
21:27Mais moi, je pense qu'en effet, si elle le fait très agressivement,
21:31on peut penser que ça le fait pour de mauvaises raisons.
21:33Moi, je pense qu'à ce stade, en septembre,
21:35on sait à peu près où est l'économie américaine.
21:37On sait que le taux de chômage a monté d'à peu près d'un point de pourcentage,
21:41essentiellement parce que le taux de participation a bougé.
21:44Donc pour l'instant, ce n'est pas non plus une des terres du marché.
21:46Le travail est très, très marqué.
21:48On en a vu aujourd'hui, les jobless claims étaient encore à l'espace.
21:52Moi, je pense que le point quand même, à mon avis,
21:56et c'est un des choix que devront faire les banques centrales,
21:59c'est si elles baissent plus agressivement,
22:03mais même dans le cycle capital,
22:05elle en verra, et plus vite en fait, c'est dès le début,
22:07c'est-à-dire qu'elle enverra un message en disant « écoutez, moi, j'ai choisi.
22:10Moi, le risque d'inflation, même si j'en ai un peu plus,
22:13ça ne m'intéresse pas.
22:14Moi, ce qui m'intéresse, c'est le marché de l'emploi, la croissance.
22:18Et je trouve que ça, c'est un message très, très beau pour le marché.
22:20Parce que finalement, le marché,
22:21est-ce qu'aujourd'hui, on a peur d'une inflation à 5, 6%, 10%
22:26comme on a connu à un moment ?
22:27Bon, on n'a pas de choc du Covid devant nous.
22:29Ce risque-là, il est définitivement, enfin, au moins temporairement mis de côté.
22:33On va avoir une inflation qui ne remonte pas à ce qu'on a dit.
22:34D'accord, mais pas à 5, 6.
22:35Et puis en plus, il y a le resserrement budgétaire qui arrive.
22:38Sachant que si les économies mondiales ont si bien tenu,
22:41c'est parce qu'on avait fait beaucoup de dépenses budgétaires.
22:43Il y a du resserrement budgétaire dans le pipe aux Etats-Unis, là ?
22:45En fait, c'est avec la hausse des charges d'intérêt qui arrive.
22:48Soit les déficits budgétaires vont complètement exploser,
22:50soit il y aura quand même un tout petit peu de resserrement.
22:53Ça sera peut-être à la marge, mais en tout cas, on n'est plus dans les...
22:55Oui, ce n'est plus les vannes grandes ouvertes.
22:56Il n'y a plus de contribution positive.
22:58L'impulsion, ok, oui, d'accord.
23:00Après, peut-être qu'on se trompe et qu'on va aller à des déficits à 10% aux Etats-Unis.
23:03Ils sont à 6% à peu près.
23:05Donc, voilà.
23:06Donc, moi, j'ai cette interprétation-là en me disant que plus la fête est de viches,
23:10plus elle dit, écoutez, moi, finalement, je suis assez content de l'économie,
23:15mais je ne veux quand même prendre aucun risque.
23:16En fait, je trouve que ça serait assez boule.
23:18Je ne sais pas s'il a le consensus pour ça, quand même,
23:19parce que lui n'a pas prononcé le mot « graduel » dans son discours de Jackson Hole,
23:23j'ai mon problème, mais d'autres se sont chargés de le rappeler.
23:25Non, et après, si par contre, on a les données détériorées
23:27et que là, ils baissent de 50, oui, ça sera mauvais.
23:29Mais là, c'est parce que...
23:30Mais je pense que les données sont paradoxalement plus importantes
23:33que la fonction de réaction de la fête qui, plus elle est de viches et plus elle est moins de viches.
23:35Et le cas où il baisserait de 25 avec, je ne sais pas,
23:37un très mauvais rapport sur l'emploi, par exemple, début octobre pour le mois de septembre...
23:41Moi, je pense que le marché va...
23:42Là, ça stresse, quoi.
23:43Oui, ça va stresser.
23:44Oui, c'est ça.
23:44Bon, Michel, sur la fête et le cycle un peu global de baisse de taux,
23:47est-ce que tout ça peut rester un peu synchronisé, coordonné, en parallèle ?
23:51Ou est-ce qu'il y a un moment où certaines banques centrales
23:54devront s'affranchir du rythme qui peut être imposé par d'autres ?
23:58Je ne sais pas si on peut parler de synchronisation de l'un des cycles économiques.
24:02Ça me paraît pas vrai.
24:06On mentionnait le Japon qui va remonter ses taux.
24:09En Asie, c'est quand même aussi des logiques différentes.
24:12Et puis, en zone euro, quand on compare Etats-Unis en zone euro,
24:16on n'a pas non plus la même photo budgétaire,
24:20la même situation du marché de l'emploi en termes de niveau,
24:24pas du tout les mêmes moteurs de croissance.
24:27Donc, moi, je ne ferais pas vraiment de comparaison.
24:29Je dirais, pour moi, si on compare les banques centrales européennes et américaines,
24:34pour moi, il y a un point commun, c'est que...
24:38Le point commun, c'est qu'on pense que l'inflation va être plus proche de la cible.
24:44Donc, on ne craint pas, effectivement, des taux de fort d'inflation.
24:47Mais on a peu de crainte de retomber dans des craintes d'inflation très faibles.
24:54Et deuxième point qui est lié à ça aussi, on ne sait pas du tout quel est le taux neutre.
25:01Nulle part. En tout cas, quand vous regardez les estimations, ça allait partout.
25:07Alors, si le taux neutre en zone euro, c'est 2,5,
25:10je ne sais pas où est-ce qu'il est aux Etats-Unis, il est peut-être à 3,5 ou 4.
25:15– Il est peut-être aussi à 5,5.
25:18– Non, mais voilà, effectivement, si la Fed baisse de 25 points de base,
25:24le marché immobilier ne va pas rebondir fortement.
25:27Mais si elle baisse de 100 points de base, c'est une autre question, je pense.
25:31Et 100 points de base, tant que l'économie tient,
25:35on peut le faire de façon graduelle, 25 points de base tous les trimestres.
25:41– Si l'objectif, c'est de neutraliser la politique monétaire,
25:44vous dites qu'il n'y a pas besoin d'y aller si vite que ça.
25:47– Mais tant que l'économie résiste, et pour l'instant, quand on regarde la macro,
25:53en tout cas du côté de l'activité, aux Etats-Unis, ça résiste.
25:58Alors, ça ralentit, mais ça résiste, il n'y a pas de...
26:02Là, on parlait du marché du travail, des jobs de la classe,
26:04mais quand vous regardez les licenciements, il n'y en a pas aux Etats-Unis.
26:07En général, c'est plutôt les signaux avancés.
26:10– Est-ce qu'il y aurait des raisons que les entreprises
26:12se mettent à licencier dans un avenir proche ?
26:15– En même temps, vous voyez, il y a peut-être la hausse des charges d'intérêt
26:18qui, un jour, va jouer, mais le fait qu'il y ait une décélération de l'inflation,
26:23décélération aussi de la croissance salariale, et puis même création d'emplois,
26:30ça aide, ça va aider les entreprises à préserver des marges,
26:35des marges qui restent... – Élevées !
26:37– Stratosphériques. – Stratosphériques,
26:39nous dit l'économiste, d'accord, oui, oui.
26:41– Historiquement, donc, voilà, si on revient au risque macroéconomique
26:50qui serait, ou qui pousserait les banques centrales à être très élevées,
26:53le risque de récession forte, s'il n'y a pas de crise immobilière,
26:57s'il n'y a pas de crise financière, si c'est juste la fin, la sigle, la belle mort,
27:03en général, c'est parce que les entreprises ont leurs marges qui baissent.
27:09– Je licencie pour protéger mes marges.
27:11– Et je limite mon CAPEX, je fais ça, aujourd'hui, États-Unis comme Europe,
27:17bon, je suis désolé, mais il n'y a pas de signaux qu'on est dans cette zone-là.
27:24Ça ne veut pas dire que la croissance va être forte,
27:26mais ça veut dire que le risque de coupe claire, aujourd'hui, il me semble...
27:30– On n'a pas la surchauffe ou les déséquilibres d'une fin de cycle habituelle.
27:34– Non, on ne voit pas, on ne voit pas ça aujourd'hui.
27:38– Vas-y, finis, monsieur.
27:39– Non, mais il y a encore quelques semaines, on parlait de risque de récession forte,
27:44de ça, mais avant, c'était la cour des taux inversés, mais ça ne veut rien dire.
27:48Il faut avoir une visite plus fondamentale de l'économie,
27:52et je reviens toujours, c'est quelle est la santé des agents privés.
27:56Alors, si on met de côté le secteur public,
27:58on suppose qu'il n'y a pas de changement notable,
28:01mais c'est quelle est la santé du secteur privé.
28:03États-Unis comme Europe, les entreprises, en moyenne, vont bien,
28:07aux États-Unis, en moyenne, elles vont très bien,
28:11du côté des ménages, en Europe, ça va très très bien,
28:15si on regarde la situation financière,
28:19et aux États-Unis, un peu moins bien, leur épargne a beaucoup baissé,
28:23donc, il y a un moment, la consolidation devrait ralentir,
28:25mais on ne le voit pas encore.
28:27– Oui, parce que le patrimoine des Américains, aussi,
28:30a bien augmenté pour des dernières années.
28:32Non, mais la question essentielle, c'est quel cycle de baisse d'été,
28:34pour quelle raison, parce que là, on rentre dans un cycle
28:37où on aura une baisse d'été aux États-Unis,
28:39alors qu'on est en expansion, une expansion économique.
28:42Donc, on se pose la question de savoir
28:44quelle répercussion ça aura sur le marché des actions,
28:47en premier, parce que le mouvement d'étau qu'on a subi,
28:50là, il est, pour moi, déjà fait.
28:53– Sur les marchés, les marchés obligataires ont déjà intégré…
28:55– On a un marché obligataire, comme vous disiez tout à l'heure,
28:59qui, lui, depuis le début du mois de juillet-août,
29:01lui, a pour scénario un ralentissement marqué,
29:04voire une récession, ce qui n'est pas le cas du marché actuel.
29:06Et d'ailleurs, le marché du crédit, non plus, ne voit pas une récession.
29:11Comme vous voyez, les spreads de crédit, ils ont un peu bougé,
29:13mais dans la correction, ils n'ont rien fait.
29:14Il y a un appétit, encore, pour le crédit qui reste très important,
29:17même sur le Yahïl, qui reste la meilleure classe d'actifs.
29:20Donc, la baisse des taux, est-ce que c'est parce qu'on normalise
29:23la politique monétaire, parce que l'inflation ne nous inquiète plus,
29:26et on a une politique qui reste quand même restrictive
29:28avec des taux réels, élevés, c'est pour ça qu'on veut les faire baisser,
29:31ou alors, on a une politique monétaire qui se met en place,
29:34parce qu'on craint un effet récessif.
29:36Et là, ce n'est pas le scénario qu'on voit, nous,
29:39c'est le premier scénario, c'est un ralentissement.
29:41Donc, il y a un ralentissement qui se met en place,
29:44mais pour autant, les bénéfices d'entreprise ne sont pas impactés
29:48de manière radicale par ce ralentissement.
29:51Et ce qui était mentionné est vrai, c'est que les marges des entreprises
29:54aux Etats-Unis ont continué à progresser,
29:56ce n'est plus le cas en Europe, elles stagnent, voire légèrement baissent.
29:59Mais pourquoi ? Parce que les entreprises bénéficient toujours
30:01du différentiel positif entre l'inflation et le PPI.
30:04Il a baissé...
30:06Les prix de la production.
30:07Oui, oui, non, mais si, si.
30:08Les prix de la production, donc l'inflation et les prix de la production,
30:11ce différentiel reste positif, donc elle garde, malgré tout,
30:14un pricing power qui reste...
30:18C'est aussi qu'il y a de la productivité, de ce que je comprends.
30:21Quand même, vu le niveau de progression des salaires,
30:24s'il n'y avait pas eu cette productivité,
30:26peut-être que les marges des entreprises américaines
30:28ne seraient pas aussi stratosphériques.
30:29Tout à fait, tout à fait, vous avez tout à fait raison,
30:31c'est le deuxième élection, moi aussi, qui concourt à cela.
30:34Donc, quelle est la situation pour la fin de l'année ?
30:38Nous, on considère que le marché américain reste bien orienté,
30:41la dynamique n'est pas pour l'instant arrêtée.
30:44Il y a un effet saisonnier qui joue de plein fou en ce moment.
30:48C'est la mauvaise saison, c'est septembre, c'est l'effet septembre.
30:51Psychologiquement, ça influence sur les gens.
30:53Quand vous voyez la séance d'hier, honnêtement,
30:55on ne comprend pas ce qui s'est passé.
30:58Ah oui, ça partait dans tous les sens.
31:00Oui, c'est vraiment psychologique.
31:02Il y a Goldman Sachs qui dit qu'NVIDIA, c'est un strong buy,
31:05sur les déclarations du PDG, tout est retourné.
31:08Donc ça, c'est la petite vie quotidienne du marché, vous dites.
31:10Mais dans les grands changements de tendance de marché,
31:13si on prend l'épisode estival également,
31:15vous dites qu'il n'y a rien fondamentalement qui a changé.
31:17Non, ce qui est important aussi, c'est la profondeur du marché américain.
31:20Aujourd'hui, ce ne sont pas les valeurs technologiques
31:22qui ont porté le marché depuis deux mois,
31:24ce sont des valeurs défensives.
31:26Donc, il y a eu une propagation aux autres secteurs.
31:29Et quand vous voyez la contribution
31:31aux bénéfices à venir des entreprises américaines,
31:33ce sont ces secteurs-là qui vont contribuer,
31:35qui vont progresser.
31:37Donc, c'est légitime de voir cette partie-là du marché revenir sur le devant de la scène.
31:40Ce n'est pas un signal négatif, parce que moi,
31:42quand je vois des défensives de la santé, des telcos,
31:44des utilities qui reviennent sur le devant de la scène,
31:46je veux dire, ou les investisseurs ne savent plus quoi faire après NVIDIA,
31:49ou le marché action lui-même
31:51se prépare à traverser une phase macro un peu compliquée.
31:55Il y a l'effet taux qui a joué, mais il y a aussi
31:57les progressions de bénéfices. Il y a deux secteurs qui sont en peine.
31:59Il y a une dynamique bénéficiaire
32:01derrière ces secteurs qui justifient qu'ils reviennent sur le devant de la scène.
32:03Les deux secteurs qui restent en peine, c'est les ressources, l'énergie
32:05et les matières premières.
32:07Mais pour le reste,
32:09il y a une dynamique positive, c'est-à-dire
32:11que ces secteurs défensifs, en termes de progression de bénéfices,
32:13vont rattraper le rat
32:15qu'ils avaient accumulé
32:17par rapport aux valeurs technologiques.
32:19Et ça, c'est une tendance.
32:21Il y a une classe d'actifs dont on n'a pas parlé,
32:23c'est les matières premières et le pétrole, notamment.
32:25Je veux bien qu'on en dise un mot, je ne sais pas en tant qu'économiste
32:27comment vous regardez ça, Michel, mais déjà,
32:29la corrélation entre les taux longs et le pétrole,
32:31ça marche encore pas trop mal.
32:33C'est-à-dire qu'on a vu des taux longs baisser
32:35tout au long de l'été. Le pétrole aussi a beaucoup baissé,
32:37par exemple.
32:39C'est quoi l'histoire du pétrole
32:41par rapport aux autres marchés ?
32:43Moi, je vais vous dire
32:45la vision de...
32:47De vos équipes.
32:49Bien sûr.
32:51On suit...
32:53En tant qu'économiste, on suit de ça après,
32:55parce que c'est une variable importante
32:57dans nos prévisions d'inflation.
32:59Il y a...
33:01Je pense qu'il y a deux choses.
33:03Il y a le fait que
33:05l'offre est
33:07constamment réévaluée à la hausse.
33:09Et en particulier, c'est l'histoire
33:11de la production non OPEP.
33:13Voilà,
33:15le gaz de schiste, le pétrole de schiste.
33:17Il y a des productions qui continuent de monter.
33:19Visiblement, en plus, avec un
33:21break-even,
33:23un point d'équilibre
33:25qui continue de baisser aux Etats-Unis.
33:27Ça, c'est le premier point.
33:29Donc, il y a une offre
33:31qui est toujours révisée à la hausse,
33:33au point même que, visiblement, on craint que l'OPEP...
33:35L'OPEP a dit
33:37qu'elle allait arrêter
33:39avec les baisses.
33:41Les baisses de production.
33:43Peut-être qu'un jour, elle voudra...
33:45Elle dira, je suis le seul perdant de l'affaire,
33:47alors allons-y.
33:49Et puis, du côté
33:51de la demande aussi, ce qu'observent
33:53nos analyses, c'est que
33:55leur modèle prévoit...
33:57Finalement, on a des modèles
33:59qui sont région par région,
34:01PIP par PI, qui sont
34:03bâtis sur le PIB.
34:05Il y a même d'autres indicateurs plus fins
34:07que le PIB.
34:09Et ces modèles sont toujours
34:11en décalage, en fait.
34:13Autrement dit, la demande
34:15est toujours plus faible que ce qui est prévu.
34:17Même si on est bon sur les chiffres
34:19de croissance anticipés,
34:21un trimestre, deux trimestres...
34:23La demande pour le restaurant se surprend toujours à la baisse.
34:25Et là,
34:27ils ont commis des travaux récemment
34:29qui expliquent, en fait, que ce qui...
34:31En particulier, la demande
34:33d'essence, des ailes,
34:35est toujours plus faible
34:37que ce que les modèles
34:39donnaient.
34:41Et là, on voit le développement
34:43des véhicules électriques,
34:45des hybrides,
34:47et pour les modèles
34:49thermiques, le fait que finalement, les nouveaux modèles
34:51consomment moins.
34:53Juste pour donner un chiffre,
34:55aujourd'hui, dans les ventes de voitures,
34:57la part de marché du véhicule électrique en Chine,
34:59c'est plus de 50%.
35:01Vous voyez bien qu'après un an, deux ans,
35:03trois ans, quatre ans,
35:05il y a, par conséquent,
35:07j'entends,
35:09de la consommation habituelle
35:11d'essence. Et qui vient perturber même les équilibres
35:13d'un marché comme le pétrole.
35:15Voilà.
35:17Donc, c'est ce que
35:19nos analystes,
35:21ils disent que ça va continuer.
35:23Voilà, oui.
35:25Parce qu'on s'inquiète de la demande pour l'électrique,
35:27dans une certaine partie du monde, aujourd'hui, quand même.
35:29Peut-être pas en Chine, mais... Pas en Chine,
35:31mais il n'y a pas que l'électrique.
35:33Vraiment, il y a tout. Il y a aussi les nouveaux modèles.
35:35Oui, oui.
35:37Les nouveaux modes de consommation
35:39électrifiés, etc., qui prennent de plus en plus
35:41de place. Il n'y a pas que les voitures.
35:43Mais c'est bon, le macro... Il y a aussi
35:45tous les transports en commun. Oui, oui.
35:47Toute la mobilité, en général. Par exemple, les bus,
35:49ils sont complètement
35:51électrifiés de plus en plus
35:53partout. Ou l'hydrogène,
35:55le gaz, etc.
35:57Et là, ils nous disent que ça se voit vraiment
35:59dans les chiffres de demande. Mais ça veut dire que
36:01le pétrole est un peu
36:03moins qu'avant un baromètre
36:05macroéconomique, au sens où on l'entendait,
36:07Michel. Oui, oui. D'accord.
36:09Oui, alors ça nous amène à réviser
36:11constamment à la baisse nos prévisions
36:13de prix du pétrole. Et donc, nos anticipations
36:15d'inflation totale.
36:17Oui, on est d'accord.
36:19Je disais qu'il y a quand même toujours un lien entre le pétrole
36:21et les taulons. Enfin, ça fonctionne
36:23encore un peu. Oui, je ne sais pas, de voir ces marchés
36:25de matières premières qu'on... Enfin, je ne sais pas, il y a eu des séances
36:27à moins 4, moins 5, là, sur les cours du pétrole.
36:29Quand ça se coûte sur ces marchés, ça se coûte
36:31toujours un peu fort. Mais je ne sais pas s'il y a une lecture
36:33particulière de votre côté, Pierre-Olivier.
36:35Moi, à part, nous...
36:37La Chine, je ne sais pas, on n'a pas parlé
36:39de la Chine, mais j'ai l'impression
36:41que la Chine pose quand même toujours beaucoup de problèmes aux marchés,
36:43aux investisseurs, quand même. Je pense qu'il y a quand même un peu
36:45de réaction. Après, c'est vrai que ce que dit
36:47Michel, c'est que
36:49bon, d'abord, tout le monde est bien riche sur le pétrole, aujourd'hui.
36:51Quand on va à l'IPO, il s'y a demandé.
36:53Il n'y a plus grand monde qui est très, très boulot
36:55sur le pétrole.
36:57Je pense que ça a un peu réagi quand même sur... On l'a vu,
36:59par exemple, quand le marché a eu peur...
37:01Je ne sais pas si c'est, par exemple, peur de récession, mais en tout cas,
37:03peur que le soft landing soit plus soft que prévu.
37:05Il s'est dit, bon...
37:07Moins soft.
37:09Plus hard, quoi.
37:11C'est mon anglais qui est défaillant.
37:13Après, on voit aussi
37:15le cuivre a quand même pas mal corrigé. En fait,
37:17il y a l'or qui surperforme beaucoup.
37:19Record, encore, au moment où on se parle.
37:21Mais ça, c'est un peu normal parce que, moi, je pense que
37:23l'or, c'est toujours un actif quand il y aura...
37:25S'il y a vraiment un problème, à un moment, c'est pas ça
37:27qui nous protégera. Mais en amont, il a tendance à bien anticiper
37:29les thématiques. Et je pense qu'il est en train
37:31d'anticiper que, en nominal,
37:33ça a l'air fantastique. En réel, c'est peut-être
37:35moins bien. À un moment, il va falloir tout monétiser.
37:37Bref, avec les déficits, etc.
37:39Plus la thématique des banques centrales,
37:41la géopolitique, etc. Mais enfin, bon.
37:43Si on revient sur le pétrole, moi, je pense que...
37:45C'est intéressant parce que toutes les matières premières, à mon avis,
37:47elles price...
37:49En fait, je pense que le marché est un peu au milieu du guet.
37:51C'est-à-dire que, si les matières premières...
37:53Moi, je pense que le pétrole, s'il y a vraiment une récession,
37:55on ira à 40 dollars.
37:57Il n'y a aucun problème pour qu'on y aille.
37:59S'il n'y en a pas, on peut imaginer
38:01aussi qu'on remonte à 85, 90.
38:03Comme les gens, en effet, ont tendance
38:05à bien réviser à la baisse chaque fois le haut du range.
38:07Donc, on...
38:09On remontera moins haut.
38:11Le cuivre, c'est un peu pareil. Si on va en récession, sur le futur,
38:13on ira... Là, aujourd'hui, on est plutôt vers
38:15450. On peut aller à 350. Mais, en fait, on peut très bien
38:17remonter à 500. Voilà.
38:19Ce n'est pas tranché, vous dites, là.
38:21Les taux, je trouve, aussi, c'est pareil. Le message des taux...
38:23Enfin, si on va vraiment en récession, on peut imaginer
38:25qu'on a fait de...
38:27Oui. 360 sur 10 ans américain, ce n'est pas cher.
38:29Si on est en récession demain.
38:31Si il n'y a pas de récession, que l'inflation repart un peu,
38:33on peut repartir à 4, 2, 4, 5.
38:35Je trouve que le marché, il est au milieu du gay.
38:37Il ne sait pas trop encore où aller.
38:39Je pense qu'en effet, après les élections américaines,
38:41après avoir servi un peu plus de données,
38:43si, par exemple, on est confronté dans le fait
38:45qu'il n'y a pas de récession,
38:47les marchés repartiront très bien là-haut.
38:49Comment ça se traduit, concrètement,
38:51dans le positionnement d'une stratégie que vous pouvez gérer
38:53aujourd'hui, Pierre-Olivier ?
38:55Je raisonne un peu en probabilité
38:57parce que je pense qu'il y a beaucoup de choses...
38:59Malgré tout, on commente quand même
39:01beaucoup de données qui sont là aujourd'hui,
39:03mais ce n'est pas forcément celle de demain.
39:05Donc après, il faut avoir un peu
39:07des scénarios en probabilité.
39:09Moi, je pense que le scénario d'une récession
39:11n'est pas forcément très marqué,
39:13mais en tout cas, on a un ralentissement
39:15beaucoup plus fort que ce qu'on pense.
39:17Je pense que c'est autour d'aujourd'hui.
39:19Je l'estime au cours de 30-35 %.
39:21Sur un horizon de 3, 6, 9 mois ?
39:23Sur 6 à 12 mois.
39:25Je dirais même plutôt 6 mois.
39:27Et puis,
39:29un scénario de self-lending immaculé,
39:31je pense qu'aussi, c'est à peu près 30-35 %.
39:33Et puis, un peu un scénario
39:35intermédiaire où, en fait,
39:37le marché,
39:39là, comme l'a bien dit Malik,
39:41pour des raisons de psychologie,
39:43je pense de saisonnalité...
39:45Il y a des raisons, parfois, pour quelqu'un qui a des saisonnalités,
39:47s'inquiète un peu à court terme,
39:49mais finalement, on s'aperçoit que ce n'est pas si méchant.
39:51Et donc, on a un bon rallye de fin d'année.
39:53On finit à 6 000 sur l'S&P, comme certains voient.
39:55Et donc, du coup, nous, notre positionnement,
39:57c'est comme on a 2 tiers à court terme
39:59de notre probabilité, qui est plutôt sur une probabilité
40:01que ça ne se passe pas forcément très bien.
40:03On peut avoir des peurs.
40:05On attend. C'est très prudent aujourd'hui.
40:07Jusqu'à mi-octobre. Et puis, mi-octobre,
40:09on réfléchira si le marché a baissé de 15 %.
40:11Très clair.
40:13Intéressant de comprendre comment on construit
40:15effectivement un horizon tactique de ce point de vue-là.
40:17On se reverra en octobre.
40:19Exactement.
40:21Malik, c'est quoi l'idée pour vous, là,
40:23sur une gestion diversifiée chez S&P ?
40:25Aujourd'hui, sur la gestion diversifiée,
40:27c'est vraiment le retour du 60-40.
40:29On l'a vu cet été. Ça a bien marché.
40:31Ça a très bien marché. Ça va continuer à bien marcher.
40:33Donc, s'exposer aux actions, mais avoir une sensibilité
40:35assez longue sur les portefeuilles,
40:37notamment sur les taux d'État,
40:39et garder aussi du cari sur le crédit.
40:41Sur la partie actions,
40:43c'est vraiment majoritairement USA.
40:45Parce que la dynamique
40:47des bénéfices, encore une fois,
40:49elle plaide pour les États-Unis.
40:51Et plutôt dans la partie
40:53du marché US, hors
40:55cette magnifique ? Non, pas forcément.
40:57Stratégie Barbell, c'est-à-dire
40:59que vous investissez sur la technologie
41:01et les défensives en même temps,
41:03parce que, comme je disais,
41:05la progression des bénéfices à venir va...
41:07Pas besoin de lâcher les techs pour aller aussi
41:09prendre des défensives.
41:11Non, on n'a pas besoin de lâcher les techs
41:13sur l'intelligence artificielle, par exemple.
41:15Je pense que c'est une thématique
41:17qui va continuer
41:19à intéresser les investisseurs
41:21quand on voit les chiffres de TCNC,
41:23etc. Donc, il y a une demande qui est là.
41:25Je pense que les chiffres de Nvidia
41:27à l'époque ont été mal interprétés.
41:29En tout cas, sur la demande du marché.
41:31Mais c'est...
41:33Chen Xiang, il a dit, vous savez, on fait ce qu'on peut.
41:35On peut faire que ce qu'on peut.
41:37Ce qui est déjà pas mal.
41:39Et donc, la value de l'Europe,
41:41ça ne vous intéresse pas tellement ?
41:43Ce n'est pas que ça ne m'intéresse pas du tout.
41:45C'est qu'en Europe,
41:47il y a un ralentissement quand même.
41:49En tout cas, il y a
41:51une économie qui a été indiquée
41:53qui croit autour de 0,5,
41:550,6, 0,8.
41:59Il y a...
42:01Oui, je comprends. Ce n'est pas enthousiasmant.
42:03Ce n'est pas enthousiasmant. Et même la croissance des bénéfices
42:05a commencé à être...
42:07C'est révisé un peu à la baisse.
42:09Enfin, quand vous voyez les courbes aux Etats-Unis,
42:11ça remonte. En Europe, ça stagne.
42:13Voir, ça baissote un peu.
42:15Qu'est-ce qui pourrait revenir,
42:17dynamiser l'économie européenne,
42:19sachant que les situations sont différentes ?
42:21On a une Allemagne
42:23qui aujourd'hui
42:25est en très mauvaise pose.
42:27Les pays du Sud qui s'en sortent mieux.
42:29Et une France au milieu.
42:31Moi, j'ai la réponse. Mario Draghi.
42:33Quelques minutes quand même, Michel.
42:35Donc, il y a eu 2012, 26 juillet 2012,
42:37trois mots pour sauver l'euro.
42:39Et puis, cette semaine,
42:41le 9 septembre 2024,
42:43400 pages pour relever l'Europe.
42:45C'est la legacy de Mario Draghi.
42:47Oui.
42:49Une personne très intelligente
42:51qui produit un rapport très intéressant.
42:53Je crois qu'il y a deux messages clés.
42:57Déjà, il y a un constat.
42:59C'est que l'Europe est à risque.
43:01Elle croit faiblement.
43:03Elle fait face à un risque quasi existentiel
43:05de perdre sa place.
43:07Sortir de l'histoire, comme on dit.
43:09Oui, sortir de l'histoire
43:11par rapport aux grandes zones
43:13États-Unis et Chine.
43:15On pense aux technologies,
43:17mais les gains de productivité,
43:19pouvoir d'achat, c'est tout lié.
43:21Ce qui est intéressant,
43:23c'est qu'il en tire deux conclusions.
43:25Deux conclusions qui vont un peu
43:27à l'encontre de la vision
43:29de l'Europe qu'on s'est bâtie
43:31depuis la grande crise financière.
43:33La première vision, c'est qu'on ne dépense pas assez.
43:35Avec beaucoup plus d'argent public.
43:37Il chiffre ça à 5 points de pipe.
43:41Ça atteint un ordre de grandeur.
43:43Deuxième vision, on ne prend pas assez de risques.
43:45Quand on regarde tout ce qu'on a fait
43:47depuis la grande crise financière
43:49sur tous les marchés,
43:51on a régulé partout dans le secteur financier
43:53prendre moins de risques.
43:55Lui, il dit qu'il faut tourner la page
43:57et prendre plus de risques.
43:59Je partage ce point de vue.
44:01Il n'y a pas de conseil.
44:03La question, c'est
44:05quelle est la capacité
44:07d'implémenter tout ça.
44:09On a déjà eu le nom allemand immédiatement
44:11sur l'aspect finances publiques.
44:13Je crois que dans l'aspect finances publiques,
44:15ça paraît compliqué de dégager
44:17des ressources nouvelles.
44:19Ça paraît très mal barré.
44:21Sur l'aspect prendre plus de risques,
44:23à priori, c'est moins coûteux
44:25pour le contribuable sur le papier.
44:27Prendre plus de risques, ça veut dire
44:29changer la régulation.
44:31C'est possible.
44:33On verra s'il y a des majorités au Parlement européen
44:35auprès des chefs d'État
44:37pour aller dans ce sens.
44:39Mais ça, ça me paraît plus facile à implémenter.
44:41Maintenant,
44:43on sait qu'il y a plusieurs chantiers
44:45comme l'union bancaire et le marché des capitaux.
44:47On en parle depuis 10 ans
44:49et il n'y a rien qui a été fait.
44:51Même si je me souviens bien...
44:53Le constat,
44:55c'est que l'Europe n'a pas assez de risques.
44:57C'est nouveau.
44:59On le trouve sur les nouvelles technologies,
45:01sur l'intelligence artificielle,
45:03les technologies de la santé.
45:05Dans le secteur financier, ça revient partout.
45:07Dans le rapport de Draghi,
45:09il faut regarder où mon risque
45:11est présent une fois ou deux.
45:13Chaque page.
45:15C'est un u-turn qu'il faut faire.
45:17C'est un logiciel, un mindset
45:19comme disent les américains.
45:21Il y a les 800 milliards.
45:23C'est une manière de mettre
45:25l'Europe face à ses enjeux
45:27et les moyens financiers qu'il faut développer.
45:29Mais il y a des choses à faire
45:31sans avoir besoin de 800 milliards de budget additionnel par an.
45:33A priori, c'est non coûteux
45:35pour contribuer à l'Europe.
45:37Mais je trouve que
45:39en termes de logiciel,
45:41je trouve que c'est
45:43une idée clé
45:45intéressante.
45:47Je ne retiens pas trop mon souffle
45:49pour savoir
45:51ce qui sera implémenté rapidement.
45:53Comme me l'a dit une économiste allemande
45:55cette semaine.
45:57Sur le ton de la plaisanterie,
45:59le 9 allemand est arrivé plus vite
46:01que le temps qu'il fallait pour lire les 400 pages
46:03du rapport de Mario Draghi.
46:05Merci beaucoup messieurs.
46:07Merci d'avoir été des invités de Planète Marché ce soir.
46:09Michel Martinez, chef économiste de Société Générale CIB.
46:11Pierre-Olivier Beffy, chef économiste et gérant
46:13chez Boussard et Guevaudan.
46:15Et Malika Douk, directeur de la gestion diversifiée
46:17de CPR, Asset Management.
46:21Le dernier quart d'heure de Smartbourg.
46:23Chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:25Le thème ce soir, c'est celui du secteur
46:27bancaire en Europe.
46:29Nous en parlons avec les spécialistes
46:31d'Axiom Alternative Investment.
46:33Ce sont directeurs des investissements
46:35et cofondateurs, bien sûr, associés et gérants.
46:37David Benhamou, bonsoir David.
46:39Bonsoir.
46:41Vous tombez à pic, David, puisque
46:43on voulait parler, on va parler un peu
46:45des résultats des banques.
46:47Mais non, la grosse actualité c'est que
46:49est-ce que c'est le retour
46:51des grandes manœuvres dans le secteur bancaire
46:53européen ? On parle bien sûr de l'opération
46:55Unicredit-Commerzbank.
46:57Unicredit a construit une position
46:59de 9% au capital de Commerzbank.
47:01Ça s'est fait ces dernières heures en partie.
47:03Et donc, prise de contact,
47:05début de réflexion,
47:07voire de spéculation sur ce qu'il pourrait
47:09se passer désormais entre ces deux
47:11grandes banques. L'histoire n'est pas nouvelle.
47:13Ça fait partie des serpents de mer bancaire
47:15européen. Mais c'est-à-dire que
47:17comment vous regardez cette opération ?
47:19Est-ce qu'elle donne le signal
47:21de quelque chose de plus large
47:23au niveau européen ?
47:25Ou est-ce qu'à ce stade, ça reste
47:27très spécifique ?
47:29Unicredit avec Andrea Orsell à la manœuvre
47:31et Commerzbank avec les difficultés
47:33qu'on connaît du secteur bancaire en Allemagne ?
47:35D'abord, ce n'est pas la seule opération.
47:37Puisqu'il y a quelques semaines, BNP Paribas
47:39a fait un pas
47:41important en rachetant
47:43l'Asset Management
47:45en rachetant Axiom.
47:47On a une première opération
47:49d'envergure.
47:51Ce qui fait qu'en quelques semaines,
47:53on en a deux.
47:55La deuxième n'est pas faite.
47:57La séquence, pour vous,
47:59elle commence avec l'Enego exclusive
48:01BNP Paribas Asset Management
48:03Axiom ? Oui. C'est la première grosse
48:05opération significative en Europe.
48:07Même si elle est locale,
48:09on sent que quelque chose se passe.
48:11Il y a quelque chose qui permet
48:13d'éclairer ce qui se passe.
48:15C'est l'adoption
48:17du paquet bancaire
48:19par le Parlement européen
48:21en avril 2024 qui marque
48:23l'adoption de BAL4.
48:25C'est-à-dire que c'est
48:27la fin de 15 ans
48:29de diverses législations,
48:31transformation du secteur,
48:33coussins de capital,
48:35revue des risques moyens pondérés,
48:37etc.
48:39Constitution d'un superviseur unique,
48:41d'une résolution unique,
48:43etc.
48:45La seule chose qui manque
48:47aujourd'hui, c'est la garantie
48:49des dépôts communes.
48:51On sait comment elle devrait être tissée.
48:53Elle avance très lentement.
48:55Mais en tout cas,
48:57toutes les problématiques
48:59de capital réglementaire
49:01et de stabilité du système
49:03financier européen avec la résolution
49:05et la supervision sont derrière nous.
49:07Le risque réglementaire, ça y est,
49:09une bonne fois pour toutes, est derrière nous
49:11et derrière pour le secteur bancaire européen.
49:13Oui, parce qu'en fait, il n'y a plus
49:15de nouvelles législations qui prévoient
49:17des nouveaux coussins de capital, un recalcul
49:19des risques moyens pondérés. Tout ça, c'est fini.
49:21Il n'y a plus de projet devant nous.
49:23Et c'est probablement ce qui a déclenché
49:25les grandes malheurs.
49:27Parce qu'on ne s'attend plus
49:29à une nouvelle surprise, à une mauvaise surprise,
49:31à une incertitude réglementaire.
49:33Il n'y a plus d'incertitude réglementaire
49:35sur ce qui va se passer si on fait une acquisition
49:37de cette ampleur. Par ailleurs,
49:39ce qui est très intéressant et ce qui a facilité
49:41probablement l'opération d'hier,
49:43c'est que dans ce texte
49:45qui a été adopté en avril,
49:47la pondération des participations financières
49:49a été abaissée à 250%.
49:51Donc en gros, ça veut dire que
49:53l'acquisition qui a été faite hier,
49:55les fameux 4,5% rachetés,
49:57consomment très peu de capital réglementaire
49:59et comme Commerzbank
50:01a quand même un rendement
50:03aujourd'hui un rendement cash qui est très important
50:05puisqu'on parle de 13%,
50:07c'est déjà une très bonne affaire,
50:09en dehors de l'augmentation
50:11du cours de 20%.
50:13C'est déjà relutif pour l'opération.
50:15D'accord.
50:17Qu'est-ce qu'on peut dire du dossier
50:19spécifique Unicommerz ?
50:21Et puis, comme vous le dites, si la séquence
50:23commence avec les manœuvres entre BNP
50:25et AXA sur l'asset management,
50:27aujourd'hui Unicredit Commerzbank,
50:29alors je sais qu'on a détaillé avec vous
50:31des consolidations qui se passaient au niveau domestique,
50:33local en Espagne, en Italie,
50:35bien sûr, mais est-ce que là, c'est quelque chose
50:37de plus grand qui commence ?
50:39Alors, ça peut être quelque chose de plus grand qui commence.
50:41Ce qui est très intéressant, c'est que Unicredit,
50:43on pense que c'est une banque italienne, en fait,
50:45dans Unicredit, il y a Hupe Forensbank,
50:47et donc, ça veut dire que les Italiens
50:49connaissent déjà très très bien l'Allemagne,
50:51et la fusion se ferait probablement par HVB.
50:53Elle a beaucoup de sens,
50:55ça permet aux groupes
50:57de passer, je crois, plus de 10%
50:59de parts de marché en fait
51:01au plan local.
51:03C'est un peu le même type de banque,
51:05avec la même sensibilité au taux,
51:07mais ça veut dire qu'on commence à créer
51:09une taille critique.
51:11Il ne manquera pas dans tous les métiers,
51:13donc il y aura encore des choses
51:15à racheter, mais, voilà, André Orsell
51:17qui vient des fusions acquisitions,
51:19qui a une quantité
51:21énorme d'excès de capital,
51:23qui a été constituée
51:25d'abord sous l'ère de Jean-Pierre Mustier,
51:27qui a fait la plus grosse augmentation
51:29de capital à l'époque,
51:31et la banque a été totalement nettoyée,
51:33et puis ensuite, évidemment, par la profitabilité
51:35du nicrédit, grâce à la hausse des taux,
51:37donc il a un très très gros trésor de guerre,
51:39et il peut consolider
51:41commerce et peut-être
51:43d'autres.
51:45Je crois que pour la petite histoire, c'est Orsell,
51:47qui était chez Merrill à l'époque, qui conseillait
51:49unicrédit pour le rachat de HVB
51:51au début des années 2000, c'est ça,
51:53en Allemagne.
51:55C'est suffisant
51:57pour se dire que, parce que là,
51:59on a les premières prises de parole, Andréa Orsell,
52:01le patron d'unicrédit s'est exprimé,
52:03alors évidemment, on sent qu'il a envie d'y aller,
52:05qu'il a envie de faire l'opération,
52:07après, il est aussi honnête, il dit
52:09on peut monter au capital, on peut redescendre
52:11si on n'est pas les bienvenus,
52:13si nécessaire, on peut bien sûr
52:15envisager un rapprochement
52:17total avec commerce.
52:19Comment c'est reçu côté allemand ?
52:21Est-ce qu'aujourd'hui,
52:23au-delà de l'aspect réglementaire,
52:25il n'y a pas les freins psychologiques
52:27ou politiques de se dire qu'Hertzbank
52:29peut demain être détenue par une banque
52:31italienne, même si elle est déjà présente
52:33sur le marché allemand ? Est-ce que c'est possible
52:35aujourd'hui, ou est-ce qu'on va passer
52:37par un moment où il faudra explorer
52:39d'autres options
52:41en Allemagne, en France ?
52:43Comment vous voyez la séquence
52:45se dérouler ?
52:47Il a aussi précisé, on a du temps.
52:49Et on peut être patient.
52:51On peut être patient.
52:53C'est précisément ce qu'il a dit.
52:57Le frein,
52:59potentiellement, c'est
53:01entre guillemets
53:03l'overlap
53:05qu'il va y avoir entre
53:07Hippoforence Bank et Commerce Bank.
53:09Ça veut dire qu'il y a probablement
53:11un plan de licenciement, un ajustement
53:13des effectifs à faire.
53:15Ça peut être le frein
53:17principal à l'opération.
53:19D'ailleurs, les syndicats ont réagi tout de suite assez rapidement
53:21en disant
53:23que c'était assez amusant.
53:25C'est la représentante Verdi, syndicats, salariés
53:27représentant
53:29chez Commerce.
53:31La déclaration était assez amusante
53:33parce qu'il expliquait qu'il préférait
53:35éventuellement des Français.
53:37Je comprends mieux avec les Français, il a dit.
53:39Je pense qu'il y avait deux degrés
53:41de lecture dans ce qu'il a dit
53:43puisque c'est probablement qu'effectivement
53:45une fusion exogène, il n'y a pas d'activité en Allemagne
53:47donc ce serait beaucoup plus simple.
53:49Donc ça, ça peut être un des principaux freins.
53:53Pour l'instant, il n'y a pas
53:55de communiqué de presse officielle
53:57donc je pense qu'il y a beaucoup de tractations
53:59de discussions, en tout cas de discussions
54:01en cours pour voir
54:03ce qui est faisable.
54:07Moi j'ai le sentiment qu'il va aller jusqu'au bout
54:09parce que ça fait
54:11beaucoup de sens. C'est la première
54:13opération transfrontalière.
54:15On montre
54:17souvent des classements
54:19de banques
54:21dans le monde et on voit à quel point
54:23nos banques européennes sont toutes petites,
54:25n'ont pas de taille critique
54:27et se font damer le pion régulièrement
54:29par les banques américaines.
54:31Donc voilà, ça a quand même
54:33beaucoup de sens.
54:37C'est à l'air d'être quand même le centre de l'histoire.
54:39Avec ce choc réglementaire, cette épée de Damoclès
54:41réglementaire qui est partie,
54:43Mario Draghi qui nous dit
54:45qu'il faut prendre des risques,
54:47il faut desserrer les taux réglementaires.
54:49Il parle pour un nombre de secteurs
54:51importants, bien sûr, pour tous les secteurs
54:53mais il parle aussi pour
54:55le secteur financier.
54:57On va suivre ça avec attention.
54:59Au-delà de ça,
55:01ça veut dire que
55:03les banques européennes se portent toujours
55:05bien sur le plan de leurs performances
55:07opérationnelles, de leurs fondamentaux,
55:09de leurs modèles d'affaires,
55:11mais elles sont encore dans des phases
55:13où elles améliorent peut-être même encore
55:15leurs profils opérationnels
55:17aujourd'hui, dans un début de cycle de baisse de taux.
55:19Si vous voyez ce que je veux dire, David.
55:21Tout à fait.
55:23C'est intéressant parce qu'on vient
55:25juste de terminer la publication
55:27des résultats du deuxième trimestre.
55:31C'est le 17ème trimestre
55:33consécutif
55:35où, après la publication des résultats,
55:37les analystes rehaussent les attentes de résultats
55:39pour l'année.
55:41Après le deuxième trimestre, c'est une hausse
55:43de 3-4% en moyenne.
55:47Les banques européennes se portent
55:49très bien.
55:51Les raisons sont extrêmement
55:53simples.
55:55On est passé dans un cycle de taux
55:57à nouveau normal. Ça veut dire quoi ? C'est-à-dire qu'on a des taux positifs.
55:59Et quand on a des taux positifs,
56:01ça veut dire que
56:03les banques gagnent aussi de l'argent sur les dépôts.
56:05Ce qui n'a pas été le cas pendant 10 ans,
56:07sous l'ère des taux négatifs.
56:09Ça surprend tout le monde, mais
56:11il y a tout d'un coup la profitabilité
56:13du secteur qui est redevenue
56:15normale, ce qu'on n'avait pas connu
56:17depuis très longtemps.
56:19On entre dans ce cycle de baisse de taux.
56:21Ce qui va se passer, c'est que le moteur
56:23marge nette d'intérêt sur les dépôts
56:25va baisser un peu.
56:27En revanche, ce qui est
56:29très intéressant, c'est que
56:31la partie marge d'intérêt sur les crédits
56:33va monter,
56:35notamment par le
56:37renouvellement du stock.
56:39Parce que
56:41le stock historique
56:43qu'ont les banques, c'est un stock
56:45qui a été originé
56:47dans les taux zéro.
56:49Donc les marges
56:51sont réduites.
56:53Même si les taux baissent
56:55un peu, renouveler une partie
56:57de ce stock, ce sera toujours plus positif
56:59que ce qu'on avait au départ.
57:01Ça ne peut être que mieux.
57:03Donc voilà.
57:05C'est assez lent.
57:07Grosso modo, si on regarde
57:09deux types de portefeuilles,
57:11de près à la consommation, c'est 5 ans en moyenne.
57:13On a renouvelé le total du stock pour environ 5 ans.
57:15Pour l'immobilier, c'est plus long, c'est 12 ans en moyenne.
57:17Donc ce n'est pas immédiat.
57:19Mais graduellement, on va avoir
57:21une amélioration
57:23de la contribution
57:25à la marge nette d'intérêt
57:27des portefeuilles de près.
57:29Il y a un autre élément qui est aussi important,
57:31c'est la pente des taux.
57:33S'il y a
57:35une pente des taux
57:37entre 0,3 ans
57:39et 0,5 ans selon le type de banque,
57:41les banques font de la transformation
57:43et ça contribue aussi
57:45à la marge.
57:47Pente de taux, elle était plate. Il n'y en avait pas
57:49pendant des années et des années.
57:51Donc si
57:53les taux courts baissent
57:55et qu'on a
57:57des attentes
57:59de rebond de l'économie,
58:01on va avoir un état positif
58:03entre les parties longues et les parties courtes.
58:05Exactement.
58:07C'est juste sur la partie marge nette d'intérêt.
58:09Ensuite, il y a les commissions.
58:11Quand les taux rebaissent, l'activité repart.
58:13Que ce soit l'activité de prêt,
58:15la banque d'investissement, etc.
58:17Ça veut dire que
58:19quand on prend une perspective
58:21historique, ce qu'on a fait
58:23dans notre webinaire,
58:25on a regardé l'historique
58:27de la marge, on se rend compte qu'on est
58:29à des niveaux qui sont en dessous
58:31de la moyenne historique. On est revenu à peu près
58:33à la marge normale.
58:35Mais il y a une marge
58:37de progression qui est
58:39vraiment importante.
58:41Donc une vue positive sur le secteur.
58:43Aujourd'hui, on n'a plus le temps,
58:45mais je signale que les performances sont au rendez-vous.
58:47Ça fait déjà 2-3 ans que le secteur
58:49surperforme et que vous, avec des stratégies
58:51et actions sur les banques et les financières
58:53européennes, vous surperformez très largement
58:55de manière très significative.
58:57Pour vous, la vue positive
58:59ne change pas ? Elle est intacte aujourd'hui ?
59:01Oui, la vue
59:03reste vraiment positive.
59:05Tant qu'on a des taux
59:07qui restent positifs,
59:09on a un secteur
59:11qui continuera de s'améliorer.
59:13Le dernier point, c'est qu'il y a beaucoup d'excès de capital
59:15qui a été accumulé, qui fait qu'aujourd'hui,
59:17le rendement est en moyenne de 11%.
59:21C'est une énorme protection
59:23en tout cas
59:25contre les événements qui peuvent se produire.
59:27Toujours un bon secteur, toujours un secteur leader
59:29et c'est encore un des secteurs leaders
59:31en Europe depuis le 1er janvier.
59:33Merci beaucoup David Benhamou qui vient nous éclairer
59:35sur les sujets bancaires régulièrement
59:37dans Smart Bourse, cofondateur et directeur des investissements
59:39d'Axiom Alternative Investments.