Le surpoids progresse en France...

  • il y a 2 mois
Avec Hervé Collado, patron des médecins du sport français ; Dr Pierre Souvet, cardiologue, auteur de la préface de l’étude de l’association Respire qui alerte : la quasi-totalité des terrains de sport à Paris sont soumis à des niveaux de pollution supérieurs aux seuils recommandés.

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00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Thierry Guerrier, Joseph Ruiz.
00:06Alors Joseph, le surpoids, la fin du sport, ou en tout cas moins de sport chez les Français,
00:12le surpoids revient.
00:13Oui, il revient.
00:14La France est classée 119ème sur 146 pays en termes de pratiques physiques.
00:19On est à J-9 avant le début des Jeux Olympiques et on a l'impression que les Français n'aiment
00:24pas trop faire du sport.
00:25On est en ligne avec le docteur Hervé Collado qui est président de la Société Française
00:30de Traumatologie du Sport.
00:32Bonjour docteur.
00:33Bonjour.
00:34Alors quand on voit ces chiffres-là, on se dit peut-être que les Jeux Olympiques vont
00:38changer quelque chose, mais pour le moment, le constat, c'est que les Français effectivement
00:42ne font pas assez de sport.
00:44Je vous le confirme, vous avez donné les chiffres qui sont vérifiés exacts, c'est
00:48l'OMS qui a sorti ça.
00:49Mais le pire, si vous voulez, ce n'est pas forcément qu'on compte moins de sport,
00:54c'est les conséquences.
00:55C'est-à-dire qu'en gros, on sait maintenant, il y a eu des études qui sont sorties, que
00:58les adolescents d'aujourd'hui ont 30% de capacité cardiovasculaire que les adolescents
01:03des années 2000.
01:04Donc vous imaginez bien que…
01:05Ça veut dire quoi concrètement docteur ?
01:06Ce qui va en découler, si vous voulez, c'est que globalement ils sont en moins de bonne
01:12santé au niveau cardiovasculaire et donc il y a des maladies qui vont se développer
01:15et on va avoir des maladies cardiovasculaires, des problèmes d'hypertension, de diabète,
01:20de cholestérol et ça risque d'être une bombe à retardement dans les années futures
01:24et l'inactivité est une bombe à retardement.
01:26Mais vous avez ce terme technique de Toubib, de médecin et c'est tout à votre honneur
01:31mais vous dites 30% de capacité cardiovasculaire, ça veut dire quoi ? Ils ont des plus petits
01:36poumons et des plus petits cœurs ? Ils n'ont plus la boîte comme disent les sportifs ?
01:39Alors, ce n'est pas plus petit si vous voulez, la taille, ce n'est pas le problème.
01:43Le problème c'est, vous savez, le cœur est un muscle et ce muscle, il faut l'entretenir.
01:46Il est forcé de constater qu'il n'entretient pas ce muscle et de fait, il n'est pas entraîné
01:52et donc on a des capacités cardiovasculaires, une adaptabilité à l'effort qui est beaucoup moindre.
01:56Et on va en continuer à en parler juste après avec le docteur Piastouvé,
02:00cardiologue qui va nous rejoindre. Qu'est-ce qu'ils vous disent les Français quand vous
02:05les avez avec vous en rendez-vous ? Pourquoi est-ce qu'ils font moins de sport finalement ?
02:09Vous savez, il y a des choses très très basiques, l'inactivité du fait des écrans,
02:14on pourrait en parler pendant des heures, les téléphones, les écrans, tout ça fait que le
02:19sport est moins mis à l'honneur. Et puis vous savez, les Jeux Olympiques, on y compte,
02:24on y compte, mais on y compte beaucoup si vous voulez pour donner le coup de fouet.
02:26Mais vous y croyez vraiment à ça ?
02:29Alors en fait, oui, j'y crois un petit peu. Forcément, vous savez qu'il y a dans toutes
02:33les publicités, même si c'est une publicité de lait, si vous l'écoutez et puis ça vous
02:36passe au-dessus de la tête, malheureusement, vous la gardez dans la tête. Donc le sport,
02:39le sport, le sport, là en ce moment, on en parle. Deuxièmement, vous savez, vous ne savez pas,
02:43mais peut-être, mais les Jeux Olympiques ont servi, servent de fil rouge à de nombreuses
02:47associations régionales, départementales, voire dans les communes, où on essaye d'aller dans les
02:53écoles pour prêcher la bonne parole sur l'activité, l'intérêt de l'activité. Par exemple, à Marseille,
02:58puisque j'y en fais partie, on a une association qui s'appelle M24 et on va dans les écoles et on
03:02leur explique les effets néfastes de la sédentarité, les effets bénéfiques de l'activité. On leur fait
03:08faire des activités autour du rugby, du foot, etc.
03:10Et les enfants vous écoutent parce que le JO quoi, c'est-à-dire que c'est à l'occasion du JO que vous réalisez ça ?
03:15Exactement, les JO sont vraiment un moteur pour ça parce que c'est médiatique. Et puis, il y a
03:19une troisième chose, si vous voulez, c'est le fait qu'on a tous besoin, notamment les enfants,
03:23d'idoles. Et j'espère que ces JO vont leur permettre d'avoir des idoles parce qu'ils vont
03:28vouloir ressembler à ce Français qui va avoir une médaille d'or, etc. Et construire des vies ou des
03:33ambitions basées sur le sport. Je pense que c'est important aussi.
03:36Et est-ce que ce n'est pas un peu contradictoire, par exemple, d'avoir Coca-Cola qui est sponsor des Jeux Olympiques ?
03:41On sait aussi que la Ligue 1 va être sponsorisée par McDonald's. Est-ce qu'il n'y a pas une petite
03:46contradiction dans tout ça ?
03:47Il faut du sucre.
03:49Alors, oui, il faut du sucre. Je déplore bien évidemment Coca-Cola, je déplore encore plus probablement
03:56McDo et la Ligue 1. Quoi faire ? Si vous voulez, c'est le business aujourd'hui. Alors, il y a deux solutions.
04:03Soit on baisse les bras et on dit, ben voilà, c'est comme ça, on se bat. Et puis, on dit, voilà, c'est le business.
04:08Mais vous savez, il faut, comme un philosophe qui disait, il faut agir sur ce qu'on peut, sur ce qu'on peut changer.
04:13Et le reste, moi Coca-Cola, je ne vais rien pouvoir faire. Donc moi, on accède et on va essayer de se battre.
04:20On va essayer de se battre avec des actions.
04:22Et alors, vous allez être très actif pendant cette période des Jeux Olympiques parce que vous êtes un peu le monsieur des JO à Marseille.
04:28Monsieur santé des JO. En gros, si un athlète se blesse, c'est vous qui allez un peu coordonner les équipes, c'est ça ?
04:34Il y a la voile à Marseille, on rappelle.
04:36Il y a la voile et le football. Moi, je suis responsable de la voile avec d'autres médecins.
04:40On a coordonné ça avec différents niveaux de prise en charge.
04:43Et moi, je suis en charge, si vous voulez, de gérer le réseau local des spécialistes et le réseau public privé
04:49pour une meilleure prise en charge des athlètes et de leur entourage proche.
04:52Et alors, on ne vous a pas appelé au secours pour savoir si les lèvres ou les yeux de madame Hidalgo, de madame Oudéak, etc.
04:59ont été polluées par les bactéries qui figurent encore, malgré tout.
05:03Il y en a beaucoup moins, mais malgré tout... Non, je fais de la provoque.
05:06Non, je comprends. Alors là, je ne suis pas compétent pour juger l'état de la scène.
05:12Je suis comme vous, j'entends...
05:13Dans le vieux port, c'est moi dans le jeu que dans la scène, finalement.
05:16Tout va bien, Marseille.
05:17On les attend, on les attend.
05:18Joseph Ruiz.
05:20Il y a des coups de com' effectivement, ce matin. Mais bon, écoutez, c'est normal, c'est un jeu.
05:24Ça fait partie du jeu.
05:25Merci beaucoup, docteur Collado, d'avoir été avec nous.
05:28On rappelle, président de la Société Française de Traumatologie du Sport.
05:32On est aussi avec le docteur Pierre Souvet, cardiologue, qui est auteur de la préface de l'étude de l'association Respire,
05:38qui alerte ce matin.
05:40La quasi-totalité des terrains de sport à Paris sont soumis à des niveaux de pollution supérieurs aux seuils recommandés.
05:46Docteur Souvet, bonjour.
05:48Oui, bonjour.
05:48Bon, alors, on nous demande de faire du sport, mais en même temps, à Paris et dans les grandes villes,
05:51on a l'impression que c'est quand même un peu dangereux, non ?
05:53Oui, c'est quand même un paradoxe énorme, docteur.
05:56Oui, alors attention, ce n'est pas tous les jours des niveaux, ça fluctue.
06:00La pollution, ça dépend des conditions, anticyclone ou pas, s'il y a de la pluie, s'il y a du vent.
06:05Et donc, ça peut être variable.
06:07Alors, où est-ce que c'est dangereux, en gros ?
06:09En général, c'est près des voies de grande circulation.
06:13Donc, on a plusieurs stades ou terrains de sport près du périphérique, par exemple,
06:17qui a un gros pouvoir ailleurs de particules fines et de dioxyde d'azote qui sont irritants respiratoires,
06:23qui peuvent augmenter le risque même d'infarctus en cas d'exposition.
06:29Et donc, il faut...
06:33Je rebondis juste sur mon collègue, le sport, souvent, ça fait peur.
06:36En tant que cardio, j'ai eu plein de cas.
06:39Donc, moi, je veux remettre les Français à l'activité physique.
06:42Et donc, ne pas les effrayer en disant « on va faire du sport, en plus c'est pollué ».
06:45Non, l'intérêt, c'est de commencer...
06:47Parce que là, on est en train de faire fuir les gens des stades.
06:51En même temps, quand on regarde l'étude très intéressante de cette association
06:56avec laquelle vous collaborez, Respire,
06:58on voit que, par exemple, au Stade de France, donc Saint-Denis,
07:00c'est à quelques mètres de l'autoroute du Nord,
07:02la qualité de l'air, elle est inquiétante.
07:05On a des taux de dioxyde d'azote quatre fois supérieurs au seuil de recommandation de l'OMS.
07:09En gros, c'est quoi ?
07:10Il faut vraiment éviter le sport proche de ces grands axes ?
07:16Déjà, pour les sportifs de haut niveau qui vont quand même courir,
07:20puisqu'on n'est a priori pas capable de reporter en cas de grand pic de pollution les épreuves,
07:25c'est écrit, ceci dit, c'est écrit.
07:27Mais bon, avec les enjeux qu'il y a, ce n'est pas toujours possible.
07:31Déjà, pour n'importe qui, même aller se promener,
07:33c'est écrit par la haute autorité de santé auxquelles j'ai participé,
07:37même si vous allez vous promener, vous ciblez les rues où il n'y a pas beaucoup de trafic.
07:41Si vous pouvez, à l'impossible, on a une tenue.
07:43Et quand vous faites du sport, c'est pareil.
07:45Il faut parfois décaler ses horaires.
07:48Par exemple, si vous faites ça à Paris entre 7h30 et 10h30,
07:51il y a un gros trafic ou en fin d'après-midi, évitez de faire à ce moment-là.
07:55Ciblez grâce à cette carte les lieux qui sont particulièrement pollués.
07:59Alors là aussi, ce n'est pas toujours facile de changer de lieu où on va faire son exercice
08:04et adapter l'intensité de votre effort.
08:07Il y a une grosse étude qui a montré que même en zone polluée,
08:12faiblement en pollution modérée, l'activité physique diminuait la mortalité.
08:16Alors évidemment, s'il n'y a pas du tout de pollution,
08:18ça diminue encore plus la mortalité et les maladies qui sont liées.
08:22Mais il faut donc adapter l'intensité de son effort.
08:25Si c'est très pollué, réduisez l'intensité de votre effort.
08:31Merci docteur Pierre Souvet.
08:33Vous êtes cardiologue et vous travaillez avec Respire pour essayer de nous aider
08:38à améliorer les moments et les lieux où on fait du sport.
08:42Et on l'a bien compris quand même, après le docteur Collado et le docteur Souvet de Toubib.
08:46Il faut faire du sport, c'est quand même clair.
08:49Ça améliore la vie et nos chances d'aller plus loin.
08:53Merci à tous les deux messieurs.
08:55Et à tout de suite, vous restez avec nous.
08:57Ça s'appelle les JO dans tous leurs états dans les débats de l'été avec Joseph Ruiz.
09:02A tout de suite.

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