• il y a 11 heures
Avec Xavier Driencourt

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2025-01-10##

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Nous sommes avec, et je l'en remercie, Xavier Driancourt, ancien ambassadeur de France en Algérie. Xavier Driancourt, bonjour.
00:11— Bonjour, M. Bourdin. — Merci. Je rappelle que vous avez été deux fois, je crois, ambassadeur. 2008-2002 et 2017-2020. C'est bien ça, Xavier Driancourt.
00:20— Tout à fait. C'est bien ça. — Bon, bon, bon. L'affaire de cet influenceur d'Oualem, expulsé par la France en Algérie,
00:27avant que l'Algérie ne le renvoie vers la France. Il est aujourd'hui dans un centre de rétention en Seine-et-Marne.
00:32Je regarde ce qu'a écrit ce matin sur son compte X Michael Delafosse, qui est le maire de Montpellier, parce que d'Oualem,
00:40c'est Montpellier. « L'expulsion de cet individu incitant à la haine a eu lieu. Nous ne devons rien laisser passer ».
00:46La République a donc fait preuve dans cette affaire de fermeté. Les autorités d'Algérie, en refusant d'accueillir leurs ressortissants,
00:53ont fait preuve de faiblesse. Vous partagez ou pas ?
00:56— Écoutez, là, clairement, on est dans une escalade avec l'Algérie. Et le fait qu'hier soir, la personne en question de Oualem
01:09n'ait pas pu rentrer en Algérie, c'est quand même un signal extrêmement fort et négatif de la part d'Alger. Reprenons les événements.
01:19Il y a eu quand même l'arrestation de Boalem Sansal. Il y a eu le discours du président algérien il y a 8 jours,
01:27dans lequel il avait des mots extrêmement violents à l'égard de la France. Il y a eu la réponse du président de la République
01:33lundi devant la conférence des ambassadeurs, qui a donné un signal également. Mais maintenant, il faut peut-être passer aussi
01:40à l'acte aux actions du côté français, parce qu'après ce refus d'hier soir, on a franchi une étape supplémentaire.
01:49— C'est un nouveau défi lancé par l'Algérie et la France, Xavier Dray, encore ? — Très clairement.
01:55— Très clairement. Alors que peut faire... Quel est l'état, avant de voir les répliques possibles de la part des Français,
02:04quel est l'état aujourd'hui des relations entre la France et l'Algérie ? — Elles sont extrêmement dégradées.
02:10Je crois que c'est la crise la plus violente depuis très longtemps, même depuis 1962. Ça rappelle la crise qui avait eu lieu
02:19sous le général de Gaulle avec le Maroc au moment de l'affaire Ben Barca. On en est quasiment à cette situation.
02:27J'entendais en début de semaine... D'abord, il y a eu le président de la République qui s'est exprimé. Il y a eu également
02:33M. Barrault, le ministre des Affaires étrangères, qui a fait part de ses doutes ou de ses interrogations sur la bonne volonté
02:41des Algériens. Aujourd'hui, très clairement, il n'y a plus de doutes à avoir. Il y a des certitudes. Et la certitude, c'est qu'Algérie,
02:48comme on dit, nous cherche. — Et quelles peuvent être les répliques françaises ? — Je pense que, et je l'ai dit souvent et écrit souvent,
03:00les Algériens ne comprennent que le rapport de force. Donc il faut envoyer des signaux extrêmement clairs également aux Algériens.
03:09Faut pas se contenter de parole. Il faut passer à l'action. Alors M. Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a pris un certain nombre
03:17d'actions qui sont importantes. Mais il faut sans doute aller plus loin. Il faut prendre des mesures. Alors j'en ai souvent parlé, l'accord de 68,
03:26l'échange de lettres de 2007, la mosquée de Paris, etc. Et puis là, dans les cas comme celui d'hier soir, il faut se poser la question
03:35de savoir jusqu'où on va aller dans cette escalade. Est-ce qu'un jour, il va pas falloir interdire les avions d'air Algérie,
03:43puisque les passagers ne peuvent pas descendre à Alger ? Il faut se poser la question. Il faut se poser la question des relations consulaires.
03:53Il faut se poser la question peut-être... On n'y arrivera sans doute pas. Mais il faut se poser la question un jour d'une éventuelle rupture
04:01des relations diplomatiques. — Vous avez écrit l'énigme algérienne chronique d'une ambassade à Alger aux éditions de l'Observatoire en 2022.
04:09Guy Carlier est à mes côtés. Vous avez une question à poser à Xavier Ndri en cours. — Oui. M. l'ambassadeur, comment réagit la communauté
04:18franco-algérienne, c'est-à-dire les Français, mais de la troisième génération, etc. Est-ce que l'attitude de l'Algérie à l'égard de la France...
04:31Oui, les met en porte-à-faux ? Quelle est leur position par rapport à... Est-ce qu'on sait, oui, quelle est la position des franco-algériens ?
04:40— Oui. Alors écoutez, je crois que la communauté algérienne ou franco-algérienne, elle est très hétérogène. Je crois qu'on peut pas parler
04:51d'une communauté franco-algérienne. Il y a des réactions très diverses. Il y a des réactions, on voit sur les réseaux sociaux,
04:59d'un certain nombre de personnes qui soutiennent la politique de fermeté de M. Retailleau et de la France. Et il y en a d'autres qui, au contraire,
05:08font preuve d'un nationalisme, dirais-je, d'un nationalisme algérien qui dépasse l'entendement. Alors il faut voir aussi dans ces réseaux sociaux
05:18quels sont les vrais comptes, quels sont les trolls, les mouches électroniques, etc. Mais je crois encore une fois que la communauté algérienne,
05:25elle est très variée, très diverse. Il y a des gens parfaitement intégrés qui regrettent cette escalade à laquelle on assiste tous les jours.
05:35— Évidemment. Xavier Dray en cours. Le président Tebboune joue sur le nationalisme volontairement.
05:40— Bien sûr. Bien sûr. Il y a une fuite en avant du pouvoir algérien. C'est clair. Une fuite en avant qui s'explique de mon point de vue – encore une fois,
05:52je ne parle que mon nom – de mon point de vue par deux phénomènes. D'abord, une très grande fragilité intérieure du pays. Et ce pouvoir est aux abois.
06:01Le président algérien a été réélu il y a 2 mois avec 10% de participation et 85% des voix. Donc vous voyez la nature du régime démocratique.
06:14Et deuxièmement, il y a un hashtag qui circule en Algérie et qui est viral depuis plusieurs semaines. Ce hashtag, c'est « Je suis mécontent ».
06:25Et je suis mécontent de qui ? Je suis mécontent du pouvoir. Et le pouvoir algérien craint des manifestations.
06:32Et notamment à l'approche de l'anniversaire du Hirak qui avait provoqué la chute de Bouteflika, le pouvoir algérien est très anxieux.
06:41Et puis deuxièmement, le pouvoir est très fragile au plan international parce qu'ils sont brouillés avec le Maroc,
06:48ils sont brouillés avec l'Espagne, aujourd'hui brouillés fortement avec la France. Ils ont été mis à la porte du Mali.
06:54Et la Russie n'a pas soutenu Bachar. Donc vous voyez, il y a une sorte de crispation, une double crispation de ce pouvoir sur le plan interne et sur le plan international.
07:06Et la relation franco-algérienne est un des signaux de cette fuite en avant.
07:15– De cette fuite en avant. Très intéressant ce que vous venez de nous expliquer, Xavier Dray, en cours. Merci beaucoup.
07:21– Je vous en prie.
07:22– Je rappelle le titre de votre dernier livre, « L'énigme algérienne chronique d'une ambassade à Alger » aux éditions de l'Observatoire.
07:29Il est 8h30, je reçois Jérôme Gage dans un instant. Très intéressant aussi.
07:35Député de l'Essonne, surtout porte-parole du Parti socialiste. En attendant, le rappel des titres de l'actualité, Laurie Leclerc.

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