Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Europe 1 reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 18h30 à 19h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend
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00:00Europe 1 Soir Week-end, Victor Pourcher.
00:0418h29, presque 30 il faut le dire, à quelques secondes près, vous êtes bien dans Europe 1 Soir Week-end, de l'info et du débat.
00:12Le débat, on y vient, on parlait des Jeux Olympiques juste avant, on va y rester.
00:16Pour cela, j'accueille dans ce studio Émilie Zapalski, bonsoir.
00:20Bonsoir.
00:21Communicante politique et fondatrice de l'agence Émilie Conseil.
00:24Bernard Cohen à date, bonsoir.
00:26Bonsoir.
00:27Journaliste, entrepreneur, président du Think Tank Etienne Marcel, je signale aussi votre livre, L'Avenir appartient aux PME, c'est aux éditions du Nau.
00:35Les PME, on va aussi en parler.
00:37Tiens, peut-être tout de suite.
00:39D'ailleurs, je voulais vous faire écouter l'inquiétude des restaurateurs parisiens avant les Jeux Olympiques.
00:44On en a parlé dans le journal.
00:45Écoutez ces autres témoignages recueillis par Yoann Madec, notre reporter Europe 1.
00:49Une des premières semaines où il fait vraiment beau et chaud.
00:52Un samedi midi, on a fait 54 euros de chiffre d'affaires.
00:55Un samedi midi, on ne sera jamais à très très haut non plus, mais c'est autour de 2 000, 3 000.
00:58Donc, c'est compliqué.
01:00Ça ne va pas être tenable longtemps.
01:02Si ça ne s'arrête pas d'ici vendredi, je pense qu'on va être obligé de fermer pour quelques jours.
01:06Le personnel, la marchandise, les charges, il faut payer tout ça.
01:10Mais s'il n'y a pas de sous qui rentrent, on fait comment ?
01:12Vous l'entendez donc, cette inquiétude des restaurateurs.
01:16On a eu aussi d'autres débuts de mouvements sociaux.
01:19Je pense aux différents appels à la grève, la SNCF, la RATP.
01:23Même les danseurs, je ne sais pas si vous avez vu ça.
01:26Les danseurs de la cérémonie d'ouverture.
01:28Bernard Cohen, à date, je me tourne d'abord vers vous.
01:31Est-ce que les Jeux Olympiques...
01:32Alors oui, au niveau affichage, on nous dit que ça va être super beau.
01:34Et on n'en doute pas.
01:35On espère que ce sera super beau.
01:36Mais est-ce qu'il n'y a pas une crise sociale qui est en train de couver là ?
01:39Il y a certainement déjà une volonté de faire en sorte que ce soit une aubaine pour les entreprises
01:46et pour la France en matière d'attractivité.
01:48C'est ce qui était affiché.
01:49C'est ce qui était affiché.
01:50On l'a assez écrit, on l'a assez défendu.
01:51Il faut que ça reste une fête.
01:52Et on s'aperçoit que ça ne va pas être la fête tout de suite.
01:55Que c'est beaucoup de contraintes, beaucoup d'angoisse.
01:58Et on le voit bien, ça ne va pas être la fête des entreprises en matière de mobilité.
02:02On l'a évoqué dans le témoignage, en matière aussi de présence dans les restaurants, dans les terrasses
02:08après un début d'été qui a été catastrophique avec des pluies d'Illuvienne.
02:13Et puis on le voit bien aussi avec un poignet moyen qui se baisse.
02:17Donc on a effectivement des gens qui, y compris chez le boucher, y compris chez le boulanger,
02:24y compris en restauration, se déplacent moins, dépensent moins.
02:27Et des touristes qui ne sont pas là, alors qu'on attendait beaucoup de touristes étrangers et français.
02:32Émilie Zapalski, est-ce qu'il n'y a pas aussi le contre-coup de cet affichage ?
02:36C'est-à-dire que ça fait des mois qu'on nous dit que ça va être une grande fête.
02:39Et messieurs les commerçants, messieurs les restaurateurs et mesdames les restauratrices d'ailleurs,
02:43vous allez pouvoir en profiter.
02:45Et là, au moment où ça arrive, une semaine même avant que ça arrive,
02:48on se rend compte qu'en fait c'est beaucoup plus compliqué que ça.
02:50Moi je pense qu'au bout du bout, ça va être une belle fête et on en sera fiers, on sera contents.
02:54Vous êtes partie des optimistes ?
02:55Oui, je pense qu'il faut toujours l'être.
02:57Et globalement c'est comme ça, c'est des gros événements, c'est quand même assez compliqué.
03:01Moi j'ai l'impression que ça rappelle un mauvais souvenir et un bon souvenir.
03:04Mauvais souvenir, c'est les QR codes.
03:06Chez les parisiens et chez les restaurateurs, c'était quand même des mauvais souvenirs.
03:10QR codes nécessaires pour accéder à certaines zones sécurisées.
03:13Oui, je pense plutôt au Covid et à toutes ces lettres quand on ne sortait pas.
03:17Et le bon souvenir, c'est le quoi qu'il en coûte.
03:19Et quelque part, on a quand même des entreprises qui font un petit peu monter les enchères
03:23à une semaine des Jeux Olympiques.
03:25Vous avez parlé des danseurs aussi, un petit peu cette crise sociale qui est sous-jacente,
03:30qui émerge comme ça à des moments quand même particuliers,
03:33qui leur permettent d'avoir un petit peu de force de frappe.
03:36En tout cas, le rapport de force avec l'État est un petit peu plus important.
03:39Je ne dis pas qu'ils demandent forcément des aides ou quoi,
03:41mais c'est une façon d'alerter sur leur situation.
03:44On sait que c'est compliqué quand même pour certaines PME.
03:47D'ailleurs, depuis le Covid, parce qu'il y en a qui ont eu du mal à rembourser
03:50leurs prêts garantis par l'État.
03:52Il y en a qui ont du mal au niveau croissance, activité.
03:55Et il y en a qui ont du mal parce qu'on voit que les défaillances,
03:58il y a des petits signaux d'alerte quand même qui sont assez présents.
04:01Donc voilà, c'est un moment propice pour alerter.
04:04Moi, j'ai l'impression que ça va être...
04:07Là, d'abord, on n'est pas tout à fait dans les JO encore.
04:10Il y a beaucoup de peur aussi que ça ne se passe pas bien.
04:13Encore une fois, je pense qu'on saura s'adapter.
04:15Bien sûr que c'est particulier, même de voir Paris comme ça
04:18et de se dire où est-ce que je peux aller, même pour dîner.
04:20Est-ce que je peux aller dîner ?
04:21Je n'ai pas de QR code, même en tant que Parisien.
04:23C'est compliqué de recevoir cette information.
04:25Je pense que petit à petit, je pense qu'à la fois les entreprises,
04:30le public et les Parisiens sauront s'adapter à cette situation.
04:34Et je reste toujours optimiste.
04:36Vous parliez du bon souvenir, du quoi qu'il en coûte.
04:39Mais si on a bien entendu, et je pense que les patrons de PME
04:42ont bien entendu Bruno Le Maire ces derniers mois,
04:45Bernard Cohen à date, le quoi qu'il en coûte,
04:47on nous a dit et répété que c'était terminé.
04:49Ce n'est pas la première fois.
04:50Oui, c'est terminé.
04:51Mais vous savez, ça fait quand même 18 mois qu'on travaille
04:54avec, je parle de Paris, l'île de France,
04:57l'État, sur les conséquences d'une baisse de chiffre d'affaires
05:01dans les entreprises, avec une capacité aussi de chômage partiel,
05:04il faut quand même le dire, d'un fonds de solidarité
05:07en cas de baisse aussi liée à l'activité économique,
05:10en cas, on ne sait pas ce qui peut arriver,
05:12il peut y avoir aussi un risque d'attentat.
05:14Vous savez qu'aujourd'hui, on n'est pas dans une période rassurée.
05:18On voit des agressions tous les jours.
05:20Et puis, il y a aussi une inquiétude liée tout simplement à l'après.
05:25Deux chiffres, entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024,
05:34on a plus de 23% de défaillances d'entreprise.
05:36Mais parmi ces 23%, ce sont 75% des TPE-PME de moins de 50 salariés.
05:42Donc vous voyez que l'ambiance n'est quand même pas à la fête,
05:44même si, comme l'a dit Émilie, on a tous intérêt à ce que les Jeux Olympiques
05:49soient une fête d'attractivité, une fête des métiers,
05:52une fête des savoir-faire, une fête aussi d'accessibilité.
05:55Malheureusement, c'est un peu difficile de se déplacer à Paris.
05:58Tout le monde n'aura pas des places.
06:00Mais si on peut utiliser ce moment-là pour montrer
06:03qu'on est dans une belle ville et aussi dans l'ensemble des sites olympiques,
06:06les métiers et l'activité économique ainsi que les entreprises
06:10participent à cette activité-là, ce sera déjà gagné.
06:13C'est pour ça qu'il faut rester positif.
06:15On se donne rendez-vous après le mois de septembre
06:18pour savoir si on aura gagné ce pari-là.
06:20Émilie Zapalski ?
06:21Oui, j'ai l'impression que souvent, justement, on présente ces événements
06:24et je pense que le gouvernement y est pour quelque chose aussi
06:27parce que comme on veut vraiment réussir, c'est sous la contrainte,
06:29c'est-à-dire la sécurité.
06:31On comprend bien, il vous l'avait dit, il y a quand même un risque d'attentat.
06:34Mais du coup, on contraint un petit peu.
06:37Alors qu'en effet, c'est plutôt une ambition positive,
06:39c'est plutôt un investissement, ce qui se passe pour les JO.
06:42Mais moi, au-delà des JO, je pense que ce qui est plus inquiétant
06:45et qui met en suspens un petit peu les projets
06:47et qui inquiète pour l'avenir, c'est ce qui se passe surtout
06:49à l'Assemblée nationale et au niveau du gouvernement.
06:51Parce que là, alors si là c'est les trois semaines,
06:54et encore c'est dix jours, je pense, les JO c'est quinze jours,
06:58ça va être un cap un peu difficile
07:00et je pense que ça va bien se passer.
07:02Mais c'est surtout pour l'après, et c'est vrai qu'on n'a
07:04aucune visibilité sur ce qui va se passer,
07:07sur les projets de loi, il y avait quand même un projet de loi
07:09ne serait-ce que simplification qui devait avoir lieu
07:11pour justement tout le milieu des entreprises.
07:14Qu'est-ce qui se passe ? Il est en arrêt ? Qu'est-ce qu'on fait ?
07:16On ne peut pas tout faire par décret non plus quand même.
07:19Et je pense que ça, ça crée beaucoup d'inquiétude,
07:21beaucoup d'anxiété, y compris au niveau des particuliers,
07:24des gens, des citoyens qui s'arrêtent d'acheter des logements,
07:28qui s'arrêtent d'acheter et de dépenser à tout va,
07:30parce qu'ils ne savent pas de quoi va être fait demain.
07:32Je pense que ça, ça pèse encore plus que les JO, je pense.
07:35Et vous croyez donc à un scénario,
07:37alors je ne sais pas si c'est la bonne expression,
07:39mais cocotte minute olympique,
07:41où on fait monter la pression et bam, en septembre,
07:43au moment où on n'aura probablement peut-être
07:46pas encore le nouveau gouvernement,
07:48ça explose avec du monde dans la rue ?
07:50En tout cas, il y a tous les ingrédients,
07:51parce qu'on sait qu'il y a une espèce de colère sociale,
07:53une colère tout courte qui est là depuis,
07:55moi je dirais les gilets jaunes finalement,
07:57c'est quelque chose qui est présent,
07:58il y a des gens qui ne se sentent pas pris en compte,
08:00et d'ailleurs les PME, les TPE aussi,
08:02parce que c'est vrai qu'elles ne sont pas toujours traitées
08:04comme les grands groupes,
08:06ou alors c'est au bout du bout, on pense à elles.
08:08Donc oui, il y a tous les ingrédients
08:10pour que ça explose depuis plusieurs années,
08:12et là en plus, avec un gouvernement qui risque d'être affaibli,
08:15avec cette situation quand même compliquée,
08:17un président qui a une parole démonétisée,
08:20oui ça laisse libre cours
08:22à quelque chose de plus radical,
08:24on en parlait, c'est pas la solution,
08:26c'est vraiment pas la solution,
08:28mais parfois les mouvements sociaux on ne les maîtrise pas.
08:30Mais alors, si cette colère en septembre arrive dans la rue,
08:35elle sera dirigée contre qui ?
08:37Pour donner une image, sur les panneaux,
08:39sur les cartons en manifestation,
08:41il y aura marqué les noms de qui comme coupable.
08:44Est-ce que ce sera Emmanuel Macron dont on dit
08:46il est affaibli et il aura du mal à imposer ses choix ?
08:49Est-ce que ce sera le gouvernement actuel
08:51qui est démissionnaire, qui ne gère que les affaires courantes ?
08:53Est-ce que ce sera les parlementaires
08:55qui n'arrivent pas à s'accorder ?
08:57Sur qui cette colère pourrait réagir Bernard Cohen Haddad ?
09:00Écoutez, déjà, la colère elle rejaillit
09:03sur le président de la République
09:05qui a raté sa dissolution.
09:07Puisqu'il est dans une situation
09:09où la majorité qu'il avait avant est pire,
09:13c'est-à-dire l'absence de majorité
09:15et qu'on se retrouve dans une situation
09:17plus instable qu'en 2022,
09:19avec une radicalisation
09:21de ce que j'appelle deux blocs identitaires,
09:23extrême-gauche et extrême-droite,
09:25qui n'ont pas prévu, tout simplement,
09:27d'arrêter la guérilla,
09:29les péterades médiatiques,
09:31les interventions au sein
09:33de l'Assemblée Nationale.
09:35Preuve en est les provocations
09:37encore hier de M. Thomas Porte.
09:39Vous voyez très bien,
09:41et je vous fais grâce, de Mme Pannot,
09:43de M. Boyard,
09:45et qu'on sort. Donc on voit bien
09:47qu'on est dans une dynamique
09:49de radicalisation politique,
09:51une volonté de déstabilisation
09:53de l'activité économique,
09:55alors que nous, l'ensemble du monde économique,
09:57l'ensemble des entreprises,
09:59l'ensemble des investisseurs,
10:01l'ensemble des créanciers,
10:03veulent le maintien de la politique de l'offre,
10:05une stabilisation, la baisse du déficit public,
10:07la baisse de la dette publique,
10:09un programme budgétaire
10:11qui est quand même plus sécurisé
10:13vis-à-vis des investisseurs.
10:15On entend même certains patrons de PME
10:17dire qu'au bout d'un moment,
10:19c'est n'importe quelle politique, si vous le voulez,
10:21mais une politique stable. C'est tout l'inverse.
10:23C'est l'arrêt des politiques de stop-and-go,
10:25non pas cette politique anxiogène
10:27qu'on a pu entendre d'augmentation de la taxation,
10:29d'augmentation, comment dirais-je,
10:31des privatisations,
10:33l'augmentation aussi
10:35de tout ce qui peut considérer
10:37l'ensemble des taxes fiscales
10:39et sociales. Donc aujourd'hui,
10:41nous, nous sommes dans une stratégie
10:43de gros dos,
10:45et on attend bien entendu la nomination
10:47du futur gouvernement
10:49qui pourra, nous l'espérons,
10:51avoir une ligne politique,
10:53plutôt, on va le dire, Émilie,
10:55elle est plus à même que moi
10:57dans ses analyses, une politique
10:59de droite ou de centre droit pour continuer
11:01une politique économique
11:03de la demande et de l'offre, surtout,
11:05afin d'éviter que nos entreprises soient
11:07écartelées, parce qu'aujourd'hui,
11:09on a borgné sur les marges,
11:11je parle des PME, des commerçants, des artisans,
11:13des indépendants, ceux de moins de 20, ceux de moins de 20-50,
11:15qui ne s'en sortent plus parce que
11:17on est dans une économie mondialisée
11:19et les autres ne nous attendent pas.
11:21Et on entend donc votre souhait,
11:23Émilie Zapaski, qui
11:25a intérêt dans cette situation-là
11:27à entrer dans un gouvernement ?
11:29Parce que tout le monde a
11:31certainement envie d'avoir
11:33le pouvoir, de pouvoir mener son programme,
11:35on pense au NFP, d'abord,
11:37il faudrait qu'il trouve un premier ministre,
11:39mais je suis sûr que les négociations vont se poursuivre,
11:41mais est-ce que vraiment même la gauche a
11:43intérêt, maintenant,
11:45à entrer dans un gouvernement ?
11:47Je pense que c'est un casse-tête, parce qu'en effet, déjà,
11:49si on voulait, vraiment, il n'y a pas de majorité
11:51et même pas de grosse majorité relative
11:53qui se dessine même à droite et centre-droite
11:55si on imagine Macron avec les Républicains,
11:57et de l'autre côté, à gauche, c'est difficile aussi.
11:59Et en effet, comme vous le dites,
12:01ce n'est pas le meilleur moment,
12:03parce que comme il n'y aura pas une majorité relative
12:05suffisante, il y a une motion de censure quasiment
12:07assurée derrière, donc
12:09il n'y a pas de stabilité et on risque
12:11de prendre toutes les foudres des populations
12:13en disant, vous voyez, si c'est la gauche,
12:15vous n'arrivez pas à démêler les choses,
12:17et si c'est Macron, c'est la
12:19suite de la politique qui nous a déçus.
12:21Donc on est dans un jeu de dupe où tout le monde gagne du temps ?
12:23Je pense que ça va être surtout
12:25un gros bazar pendant
12:27un an, parce que je ne vois pas comment
12:29ça peut s'arranger, est-ce que ça mettra
12:31la question de la démission du Président
12:33sur la table ou pas, je ne sais pas,
12:35mais je vais en rajouter une couche, c'est le déficit, vous en avez parlé
12:37tout à l'heure, mais il va y avoir aussi des
12:39exigences de la Commission européenne parce qu'on a
12:41un déficit excessif, ça va nous
12:43amener à devoir faire des économies sur un
12:45rythme beaucoup plus important que ce qu'avait prévu
12:47le gouvernement
12:49précédent, et ça, ça peut
12:51aussi faire peur. Non, je pense qu'on est vraiment dans
12:53une situation explosive et
12:55pourtant, je trouve qu'il y a des éléments,
12:57on en parlait,
12:59il y a des éléments qui pourraient être positifs
13:01et on attendait d'un Emmanuel Macron
13:03ou de quelqu'un qui porte quelque chose, un message
13:05un peu plus positif, plus ambitieux, pour
13:07essayer de redonner du courage
13:09à ces acteurs économiques qui sont un petit peu débordés
13:11par ce qui se passe, par la concurrence mondiale,
13:13il y a dans le domaine de l'écologie,
13:15il y a des secteurs où on aurait pu
13:17essayer d'inventer quelque chose,
13:19là, c'est vrai que vu la situation, on a du mal
13:21à voir du positif qui pourrait être fait
13:23dans l'année qui vient, avec en plus le déficit
13:25qui va nous plomber.
13:27Mais bon,
13:29la France, encore une fois, je reste très optimiste
13:31décidément, la France,
13:33elle est résiliente, elle a peut-être,
13:35elle arrive peut-être en bout de course
13:37par rapport à ses voisins, à tout ce qui
13:39se passe, mais elle saura se réinventer.
13:41Le temps file et je voulais
13:43vous entendre sur
13:45cette déclaration dont
13:47vous avez fait mention, Bernard Cohen
13:49Haddad, celle de
13:51Thomas Porte, toujours en lien donc avec
13:53les Jeux Olympiques, le député insoumis
13:55qui lors d'une manifestation pro-palestinienne
13:57prend le micro et dit
13:59la délégation israélienne n'est pas
14:01la bienvenue à Paris, évidemment
14:03on a entendu le tollé dans la communauté
14:05juive de France, Bernard
14:07Cohen Haddad, votre réaction
14:09à ces mots ? Ma réaction c'est qu'on est
14:11du côté de lfi
14:13dans une politique depuis
14:15de nombreuses années
14:17qui
14:19vise tout simplement à mettre
14:21l'index sur l'état d'Israël
14:23et au-delà la communauté juive en
14:25France, tout simplement.
14:27Il y a une vraie haine, moi je le dis,
14:29je le dis sans embarge,
14:31il y a une vraie haine d'un certain nombre
14:33d'élus vis-à-vis de la communauté
14:35juive avec des menaces qui
14:37visent leur intégrité physique.
14:39Je me demande comment on peut encore accepter
14:41ce type de propos vis-à-vis
14:43d'un état qui est
14:45un état démocratique, je pense à l'état d'Israël
14:47et je fais cela abstraction avec la politique
14:49de Benjamin Netanyahou.
14:51Ce sont deux choses différentes.
14:53Comment aujourd'hui on peut
14:55jeter
14:57le discrédit et mettre
14:59une épée de Damoclès
15:01sur un certain nombre de membres de la communauté
15:03laïque ou pas
15:05et on conduit un certain nombre
15:07de juifs français,
15:09de français juifs à s'invisibiliser
15:13dans la communauté.
15:15Et c'est ça que je trouve extrêmement grave.
15:17Emilie Zapalski, je précise d'ailleurs que
15:19Thomas Porte a repris la parole après
15:21ces propos-là et en fait se défend
15:23en disant qu'il ne faut pas qu'il y ait deux poids, deux mesures.
15:25La Russie ne peut pas,
15:27ce qu'elle fait en Ukraine, ne peut pas participer
15:29au JIO, c'est le CIO qui l'a décidé
15:31et donc lui, la manière
15:33dont il se défend, c'est en disant
15:35je veux que ce soit pareil, pas pour
15:37le régime de Benjamin Netanyahou.
15:39Ce qui est terrible, c'est qu'en plus il y a une stratégie
15:41électoraliste derrière et qui fonctionne.
15:43Parce qu'on a vu que dans les quartiers,
15:45dans un électorat musulman, ça fonctionnait.
15:47Donc c'est terrible parce que
15:49c'est un sujet qui est hyper inflammable
15:51avec une communauté juive, comme vous l'avez dit,
15:53très importante, c'est la plus importante d'Europe en France
15:55et une communauté musulmane qui est importante
15:57aussi, donc forcément le conflit, il est
15:59importé. C'est terrible
16:01de jeter encore des flammes là-dessus.
16:03Moi, je trouve
16:05que c'est scandaleux ce qui se passe à gauche
16:07sur ce sujet-là.
16:09C'est très difficile d'avoir des
16:11propos nuancés sur le
16:13Proche-Orient. Moi, je trouve que c'est scandaleux
16:15de mélanger les Israéliens
16:17avec, comme vous l'avez dit, la politique
16:19du gouvernement israélien
16:21qui est sous sanctions
16:23internationales ou quoi. C'est lamentable de faire
16:25ça et en plus quand c'est à des fins électoralistes.
16:27Et nul doute que cette polémique
16:29nous en reparlerons, nous en aurons
16:31l'occasion. Merci à vous deux,
16:33Émilie Zapalski, communicante politique
16:35et fondatrice de l'agence Émilie Conseil,
16:37Bernard Cohen Haddad, essayiste,
16:39entrepreneur, président du Think Tank,
16:41Etienne Marcel signale votre livre
16:43L'Avenir appartient au PME, c'est aux
16:45éditions Duneau. Dans un instant,
16:47vos chroniques de l'été tient un avant-goût,
16:49Couple Royal et Bouchon-Lyonnais.
16:51Si avec ça vous n'avez pas envie de rester,
16:53je ne peux plus rien faire pour vous.
16:55Ne bougez pas, on revient tout de suite.