• il y a 2 mois

Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Il est 19h33 et nous continuons de tirer les enseignements de la mort du chef du Hezbollah, Nasrallah.
00:07Mort qui a été reconnue très rapidement d'ailleurs par le mouvement chiite libanais.
00:12On ne s'attendait pas à ce que ça aille aussi vite.
00:15Généralement ça prend du temps de reconnaître la mort, là c'est allé très très rapidement.
00:19Généralement le Hezbollah, dès qu'il a des pertes, l'annonce.
00:23Et la question qui a été posée hier c'est que les Israéliens l'annonçaient et le Hezbollah ne l'annonçait pas.
00:29Donc il a fallu un peu de temps, la première réaction ça a été nous n'avons plus le contact avec M. Nasrallah.
00:36Et puis ensuite, après les recherches, ils ont découvert que bien sûr il était mort.
00:40Général Trinquant, oui effectivement.
00:43Non je disais, ça a pris du temps parce qu'on s'attendait, je vais vous dire, hier soir quand on a vu effectivement cette information tomber,
00:47nous étions en direct sur Europe 1 et nos spécialistes nous disaient ça mettra du temps.
00:51Reconnaître que leur chef est mort ça mettra un peu de temps, c'est pour ça que je revenais sur cette information, c'est vrai que c'est allé très vite.
00:58Non mais il faut bien voir que dans leur mentalité c'est un martyr.
01:01D'ailleurs le communiqué du Hezbollah c'est un morceau d'anthologie, il y en a deux pages et demie pour expliquer que c'est un martyr qui va rejoindre, etc.
01:09Donc voilà, c'est...
01:11Et juste pour revenir sur l'opération, parce que vous allez nous quitter dans quelques minutes Général Trinquant,
01:15donc je profite de votre présence dans ce studio juste pour revenir sur l'opération.
01:20En nom, c'est une opération chirurgicale qui a été menée par l'armée israélienne
01:25pour pouvoir atteindre ce chef du Hezbollah qui se trouvait dans un bunker sous des résidences d'habitation avec des civils.
01:35Oui, alors le premier point c'est le renseignement.
01:37Avoir le renseignement, savoir où est le bunker.
01:39Déjà délimiter le bunker.
01:41Deuxième point, savoir qui sont les personnes qui vont dans le bunker.
01:45Et autant la première partie c'est un travail de longue haleine qui a permis de définir ça très longtemps à l'avance,
01:51autant là c'est une opération qui permet d'avoir le renseignement immédiat.
01:55Et là vous avez des avions qui sont déjà en l'air, qui attendent,
01:58puisque je rappelle que l'espace aérien libanais est totalement tenu par les israéliens,
02:03et donc qui attendent, qui ont les bons armements qui sont à bord,
02:07puisqu'on sait que ces bunkers sont sous des immeubles d'habitation,
02:11que donc on va taper pour essayer de faire exploser les bunkers qui sont en dessous,
02:16donc ce sont des armes spéciales qui ont été employées également à Gaza,
02:20qui permettent de descendre dans les bunkers, d'exploser en dessous,
02:24avec l'effet explosif, l'écrasement bien sûr, l'effet de souffle en fait toujours,
02:28tous ces effets, et qui permet effectivement, alors après c'est compliqué pour savoir qui est en dessous,
02:34et qui a été tué, c'est là que ça prend un peu de temps,
02:36parce que imaginez-vous des bombes de cette forme-là,
02:40vous ne retrouvez pas grand-chose en clair en dessous.
02:42Donc voilà, mais c'était une opération, je le répète,
02:46très bien menée militairement, mais qui nécessite un verrou politique,
02:50parce que là, on décapite le Hezbollah au plus haut niveau,
02:54ça veut dire que si on veut négocier maintenant, on négocie avec qui ?
02:57Alors bien sûr, comme à chaque fois, tous ces mouvements vont avoir un adjoint, un adjoint de l'adjoint, etc.
03:04Mais n'empêche que pour l'instant, il n'y a personne avec qui pouvoir parler.
03:09Merci beaucoup Général Trinquant d'avoir été avec nous sur Europe 1, Régis Le Saumier,
03:14c'est une question aussi qui se pose, quelles conséquences ?
03:17On reviendra évidemment sur le Hezbollah, quel avenir pour le Hezbollah ?
03:20C'est vrai qu'il y a cent mille combattants, qui va prendre la suite ?
03:23Est-ce qu'il y a déjà des visages qui émergent ?
03:28Ou est-ce que vraiment ce mouvement va se tarir, Régis Le Saumier ?
03:33Ce mouvement ne risque pas de se tarir dans la mesure où il est l'émanation d'une communauté chiite,
03:41je ne dis pas que tous les chiites au Liban font partie du Hezbollah,
03:45il est la représentation politique, militaire, culturelle et religieuse
03:51d'une communauté qui représente environ un tiers de la population au Liban.
03:55Le Hezbollah n'est pas simplement populaire dans la communauté chiite,
04:00il est soit extrêmement impopulaire, soit extrêmement populaire.
04:03Mais il y a une partie des chrétiens aussi au Liban qui soutiennent le Hezbollah,
04:08y compris l'ancien président Michel Aoun,
04:10qui a fait un communiqué en traitant Hassan Nasrallah de son ami.
04:14Donc il faut rappeler un petit peu la réalité sociétale du Hezbollah.
04:20Mais Régis Le Saumier, on a vu des images de liesse, de libanais,
04:23on a vu ces images de liesse de libanais quand ils ont appris la mort de Nasrallah.
04:27Le Liban a vécu dix ans d'une guerre civile épouvantable entre plusieurs factions,
04:32Le Liban est réparti suivant une répartition constitutionnelle multireligieuse,
04:41avec un représentant des chiites qui est président de l'Assemblée,
04:46un premier ministre sunnite et un président chrétien maronite.
04:52Donc si vous voulez, cette représentation confessionnelle fait que les groupes sont toujours là.
04:59Simplement, jusqu'à présent, le Hezbollah avait, à la différence des autres,
05:04des armes, donc les autres n'ont plus d'armes depuis la guerre civile,
05:09le Hezbollah a conservé ses armes et a multiplié évidemment ses armes,
05:13puisque aujourd'hui le problème principal posé par le Hezbollah c'est ça,
05:16et le problème principal va être que comment va agir l'armée libanaise par rapport au Hezbollah ?
05:21On se souvient, et là pareil, on a un petit peu oublié,
05:25mais qu'au moment de la période de Daesh, vous connaissez son essor en Syrie et en Irak,
05:31le Liban n'était pas indemne justement de mouvements djihadistes,
05:36et le Hezbollah à l'époque a combattu avec l'armée libanaise,
05:39notamment la Herzal ou dans le Calamoun, les montagnes du Calamoun,
05:43pour chasser Daesh, le Hezbollah a même protégé des villages chrétiens à l'époque.
05:48Donc si vous voulez, l'importance militaire dans la société libanaise,
05:52et à l'époque le fait que le Hezbollah ait défendu un certain nombre de communautés,
05:57fait qu'il a une importance considérable, et que les chiites sont très hiérarchiques,
06:01à la différence des sunnites, le monde chiite est organisé autour d'une structure politique,
06:08qui est la république islamique iranienne,
06:09et puis d'un grand taïr Yatollah, qui est la Yatollah Sistani,
06:12qui se trouve à Najaf en Irak, donc c'est très important,
06:15ça veut dire que hiérarchiquement il va y avoir une personne,
06:18effectivement c'est un cousin d'Astralah qui devrait être nommé,
06:22en plus il est marié, un de ses fils est marié avec quelqu'un de la famille de Hassan Soleimani,
06:27qui était le chef des gardiens de la révolution iranienne,
06:30qui a été tué dans une frappe à Bagdad sous Donald Trump,
06:33donc si vous voulez, tout ce monde chiite est extrêmement lié entre eux,
06:38on appelle ça le croissant chiite,
06:40et aujourd'hui par rapport à la société libanaise,
06:43qui va prendre l'ascendant ?
06:44Voilà, c'est ça la vraie question, alors que le Hezbollah était le groupe le plus puissant.
06:48On craint un embrasement dans la région, en tout cas c'est la question qui se pose, Rachel Khan,
06:53la France appelle au calme et au cessez-le-feu,
06:58Israël répond, pas du tout, nous on va continuer à faire le ménage,
07:02pardon mais c'est comme ça que je simplifie les choses,
07:07quels sont les risques pour Israël ?
07:08Est-ce qu'Israël, évidemment à conscience des risques, par exemple de riposte,
07:12on parle de l'Iran, même si on se demande si l'Iran a vraiment les moyens de riposter contre Israël,
07:17mais Israël se pose cette question.
07:18Oui mais la souffrance israélienne et la souffrance juive à travers le monde,
07:23depuis le 7 octobre 2023, elle est tellement intense
07:28que pour cette population démocratique,
07:32donc vous savez que quand il y a deux Israéliens dans la salle,
07:35il y a six avis différents,
07:37mais en tout cas ils veulent éperdument défendre leur pays.
07:42Après, moi j'ai un véritable problème avec cette tentative de neutralité française qui s'exprime,
07:49on ne peut pas mettre sur le même plan des groupes terroristes
07:52et un État démocratique qu'est Israël,
07:54avec en plus cette diaspora à travers le monde,
07:57c'est juste impossible de faire ce...
08:00Finalement cet équilibre-là, c'est le choix de la lâcheté,
08:04parce que lorsqu'on entend dans les rues de Paris,
08:06Intifada, lorsqu'on voit les judéoscites en France etc,
08:11depuis les années 80 et que ça s'est accéléré depuis le 7 octobre,
08:17c'est impossible d'avoir un discours d'équilibre.
08:19Vous faites bien de revenir juste sur la France à un moment,
08:22on s'approche de cette date du 7 octobre,
08:25est-ce que vous redoutez qu'en France,
08:27est-ce que vous redoutez en France d'une explosion des actes antisémites à cette occasion ?
08:30Tout à fait, tout à fait,
08:31parce qu'en fait à partir du moment où on n'a pas un cap fixe et clair
08:38de notre position française,
08:40qui ne cesse de regarder dans le passé des années 80,
08:43au lieu de regarder la France des lumières,
08:45celle qui a été motrice sur le droit d'ingérence,
08:48celle qui a été motrice dans le droit international pour créer du droit international,
08:51celle qui normalement devrait créer un droit international contre le terrorisme
08:56et être très claire sur nos principes fondamentaux de laïcité etc etc, d'égalité,
09:01et bien on ouvre la porte,
09:03parce que comme si on avait peur d'être nous-mêmes,
09:07on va continuer d'en parler bien sûr,
09:10vous êtes sur Europe 1, il est 19h42,
09:12une annonce en têne, Pierre De Villeneuve pour le grand rendez-vous CNews Les Echos Europe 1,
09:17un entretien sans concession, c'est tous les dimanches en direct de 10h à 11h,
09:20sur Europe 1, et demain Pierre De Villeneuve reçoit Gilles Kepel,
09:24professeur des universités spécialistes du monde arabe.
09:27On revient dans un tout petit instant avec le journal Permanent,
09:31et bien sûr nous allons continuer de tirer les enseignements de la mort de Nasrallah,
09:35le chef du Hezbollah, tout de suite.
09:43Frédéric Ancel est avec nous en direct,
09:46professeur de géopolitique à Sciences Po,
09:49et auteur du livre dévoie de la puissance aux éditions Odile Jacob,
09:52on est toujours avec Rachel Khan et Régis Le Saumier,
09:55Frédéric Ancel évidemment, nous voulions avoir votre expertise,
09:58question sur ce qu'il va se passer maintenant,
10:01Israël continue et va continuer de détruire le Hezbollah,
10:04après la mort d'Assad Nasrallah,
10:07y a-t-il un risque d'embrasement dans cette région ?
10:10Que peut faire l'Iran qui a promis la destruction d'Israël ?
10:13Frédéric Ancel.
10:15Depuis avril, jeudi, ou au biais torbi,
10:18je le disais d'ailleurs à votre micro à plusieurs reprises,
10:21le roi est nu.
10:22L'Iran a beau entretenir des discours de matamor,
10:24comme d'ailleurs Nasrallah le faisait encore avant-hier,
10:27c'est-à-dire qu'avril a marqué, me semble-t-il,
10:30le début de la fin d'un credo ou d'un mythe
10:34selon lequel le rapport de force dans la région dorénavant
10:37était du côté de l'axe irano-hezbollahiste.
10:40Ce qui a été dit tout à l'heure par Régis Le Saumier est très juste,
10:43le Hezbollah dispose d'une force tout à fait considérable,
10:46y compris d'ailleurs au Liban et pas seulement dans les communautés chiites.
10:50Sauf qu'il est allé trop loin,
10:53c'est-à-dire que l'Iran comme son inféodé créé de toutes pièces en 82-83 au Liban
10:59et qui lui obéit aux doigts et à l'œil,
11:01en réalité après le massacre très bien rappelé par Mme Rachel Kahn du Hamas le 7 octobre dernier,
11:07l'état-major israélien, le gouvernement israélien,
11:10il aurait pu d'ailleurs être un gouvernement de gauche, peu importe,
11:14là en l'occurrence ça ne joue pas.
11:15L'état-major, le gouvernement et soutenu par la population,
11:18c'est-à-dire Israël en réalité,
11:19ne pouvaient pas s'interdire de se réapproprier ce que j'appelle en géopolitique
11:24la matière géopolitique précieuse, c'est-à-dire la crédibilité d'Israël.
11:29Et ça c'est d'autant plus vrai que l'Iran et le Hezbollah aux frontières directes d'Israël
11:35sont beaucoup plus dangereux en réalité et bien mieux armés que ne l'est le Hamas.
11:41Et donc c'est la raison pour laquelle, me semble-t-il,
11:43aujourd'hui l'Iran, et depuis d'ailleurs notez-le bien,
11:46depuis quelques jours, quelques semaines, freine des cas de fer,
11:49semble tenir des discours prétendument apaisants,
11:52d'ailleurs c'est ce que faisait Nasser Abdellah aussi,
11:53parce que je pense, si je peux me tromper je le dis d'un mot,
11:56que ces dernières semaines, il avait compris, parce que c'était un vrai stratège,
11:59c'était quelqu'un de tout à fait intelligent, très violent, fanatique, mais très intelligent,
12:03il avait compris, me semble-t-il, ces dernières semaines,
12:05qu'il était allé trop loin depuis le 8 octobre et l'après massacre du Hamas
12:09et qu'il risquait de lui enfuir.
12:12Donc vous pensez Frédéric Ancel que l'Iran n'a pas, pardon je vais peut-être vulgariser,
12:17mais intérêt à riposter trop fort contre Israël ?
12:22Non mais vous ne vulgarisez pas, c'est exactement ça.
12:25Pourquoi ? Parce que tout à l'heure vos invités ont bien parlé,
12:28vous d'ailleurs leur avez posé à juste titre la question de l'escalade,
12:31l'embrasement, et je dis toujours, dans une escalade, il y a différents échelons.
12:34Or, les prochains échelons de l'administration de la violence,
12:39comme on dit publiquement chez les géopolitologues,
12:41on fait des frappes pour faire court,
12:44entre l'Iran et le Hezbollah d'une part, Israël d'autre part,
12:50ces échelons n'appartiennent pas à l'Iran et au Hezbollah.
12:53Je veux dire par là, en deux mots, que s'il devait y avoir une guerre réellement totale
12:58entre ces deux entités plus la troisième entité qui est Israël,
13:03Israël ne peut pas perdre et Israël pourrait, en l'occurrence si on parle de l'Iran,
13:08détruire sans doute tout ou partie de plusieurs zones porte-fermes,
13:12mais également des dernières raffineries dont dispose l'Iran sur le golfe Persique.
13:16Et ce sont, j'allais dire, ces dernières capacités pour éviter l'asphyxie économique totale,
13:21et notamment en termes d'exportation d'huile lourde vers la Chine.
13:24Alors on va aller voir ce qu'en dit la population israélienne,
13:27les Israéliens concernés en premier lieu.
13:30Frédéric Simon, vous êtes avec nous en direct d'Israël,
13:34correspondant d'Europe en Israël.
13:36La population, que dit-elle aujourd'hui ?
13:38A la fois, on imagine que c'est une victoire cette mort de Nasrallah,
13:46et de l'autre côté, elle s'inquiète des suites.
13:51Oui, en effet, il y a un état d'esprit généralisé qui est un petit peu ambivalent,
13:57puisque d'un côté, après le traumatisme terrible du 7 octobre,
14:02et puis une guerre qui n'en finissait pas,
14:03cette série de revers infligés au Hezbollah a redonné aux Israéliens
14:08un élément qui manquait ces derniers mois,
14:10c'est-à-dire la confiance dans leur armée,
14:13la confiance dans leur gouvernement.
14:15Là, manifestement, avec cette série de succès et de revers terribles infligés au Hezbollah,
14:19les Israéliens peuvent à nouveau y croire, en quelque sorte.
14:22Mais tout de même, ils savent, parce que malheureusement,
14:25ils ont l'expérience que la riposte risque d'être cinglante,
14:30ils ne tombent pas dans l'euphorie, c'est très clair.
14:33Lorsqu'on écoute les médias israéliens, la plupart des experts t'engardent
14:37contre les risques d'un état d'esprit qui serait par trop euphorique,
14:41parce que les ennemis d'Israël ont encore des capacités de nuire tout à fait considérables.
14:45Donc ils se préparent, très concrètement, pour expliquer aux auditeurs d'Europe 1,
14:49comment se prépare-t-il à la riposte ?
14:50Il y a déjà un missile envoyé du Yémen qui est passé,
14:53ce n'était pas le premier, cette semaine ça a été le cas également.
14:57Et vous nous dites, Régis Le Sommier, que vous avez une information,
15:00pardon à Frédéric Simon, mais Régis Le Sommier montre son téléphone,
15:03vous avez une information que je n'ai pas réussi à lire.
15:05C'est NBC News qui annonce ça, qui cite un officiel iranien,
15:08l'Iran annonce l'envoi de troupes au Liban dans les prochains jours.
15:13Pour renforcer le sud du Liban ?
15:15On ne sait pas, mais en tout cas c'est un scénario qui montre que...
15:18C'est un message d'avertissement à Israël ?
15:20On ne sait pas, c'est difficile de l'interpréter pour le moment,
15:22en tout cas ça veut dire que l'Iran est prêt à...
15:24À en découdre ?
15:25À en découdre, oui.
15:26Mais ce n'est pas avec une posture, non ?
15:28Il va voir si ça va se faire,
15:30en tout cas c'est cité par une source américaine.
15:35Une source fiable, effectivement, Israël va devoir se préparer.
15:40Technique d'intimidation, mais comme de la même manière,
15:42il y a les réservistes aussi qui ont été appelés justement à se préparer également.
15:49Donc ça, le terme nombre d'hommes fait partie aussi d'une question de dissuasion.
15:56Oui, et l'opération terrestre, peut-être envisagée par Israël,
15:59Israël peut-il faire une opération terrestre au Liban comme il l'avait fait en domicile ?
16:04C'est toute la question.
16:05La France s'y oppose d'ailleurs.
16:06La France a réagi en disant cessez le feu et on est contre les opérations terrestres.
16:12C'est peut-être pour ça aussi que l'Iran envoie ses troupes.
16:14Il faut rappeler encore une fois que l'Hezbollah a eu une imbrication totale
16:22avec l'état-major des gardiens de la révolution iranienne.
16:27D'ailleurs, un général iranien se trouvait dans le bunker dans lequel il a été tué
16:32en même temps que Qassam Nasrallah.
16:34Il y a eu une délégation iranienne qui était là à ce moment-là.
16:37Donc l'Iran, le Hezbollah fonctionnent main dans la main depuis extrêmement longtemps.
16:42Les armes sont approvisionnées via la plaine de la Beka,
16:49et donc il y a, je dirais, via la Syrie également.
16:55Donc on a dans cette configuration une solidarité totale entre ces entités.
17:01On va continuer d'en parler, mais juste Rachel Kane qui doit nous quitter dans un tout petit instant.
17:06Juste une question, Rachel.
17:08Il n'empêche, quelles que soient les conséquences que cette mort du chef du Hezbollah va avoir pour Israël,
17:16peut-on dire que le peuple israélien a retrouvé confiance en son gouvernement, en son armée,
17:20depuis le 7 octobre ?
17:22Pardon, mais c'est vrai que ça avait été un coup terrible pour les Israéliens qui se croyaient en sécurité en Israël.
17:28Ça n'était pas le cas. Est-ce qu'aujourd'hui, les Israéliens se sentent rassurés ?
17:32Je pense que sur la question du gouvernement, c'est encore autre chose.
17:35Parce que j'ai pu assister la semaine dernière aux manifestations pour les otages,
17:40et c'est une question la plus politique.
17:43En revanche, sur la question de l'armée israélienne, c'est vrai que là, c'est factuel,
17:49et que ça redonne effectivement une confiance.
17:52C'est-à-dire d'avoir, la semaine dernière, l'opération BIPER, d'un côté, qui a été préparée depuis 10 ans, je crois,
18:01puis aujourd'hui, cette opération ciblée, cette opération chirurgicale sur cette tête du Hezbollah,
18:10forcément, c'est concret. Après, on est à l'approche du 7 octobre,
18:14et je veux, juste avant de vous quitter, avoir une pensée pour les deux otages français,
18:18au fer et au hannes, dans les tunnels du Hamas.
18:21Merci beaucoup Rachel Kaddi, et la semaine prochaine, nous reparlerons effectivement de ce 7 octobre.
18:27Et vous serez là, bien sûr, dans l'Europe 1, soir, week-end.
18:32Merci beaucoup d'avoir été avec nous. Régis Le Saumier, vous restez avec nous.
18:34Frédéric Ancel, merci infiniment, également, d'avoir répondu à nos questions.
18:38Dans un instant, on va continuer de tirer les enseignements de la mort de Nasrallah.
18:44Le général Jean-Paul Paloméros va nous rejoindre dans un instant.
18:49Et puis, nous reparlerons aussi de la mort de Philippine, et de la conséquence sur les OQTF.
18:55Doivent-ils être incarcérés ? Pourquoi est-ce aussi compliqué de les expulser ?
18:59Nous en reparlerons tout à l'heure, notamment, avec Xavier Driancourt, qui est diplomate,
19:03et au fonctionnaire français, qui sera avec nous sur Europe 1, il est 19h57.

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