Les Vraies Voix avec Marie-Claire Restoux, Daniel Sangouma, Gilles Ganzmann et Antoine Mazère
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00:00Comment vous avez vécu tout ça, ces histoires de canicules, de pollution, que ce soit de l'air, de l'eau,
00:07les risques d'orages quand on fait du sport en plein air aussi, alors c'est un défi supplémentaire,
00:11mais surtout comment on s'y prépare, comment on a anticipé et quels sont peut-être les pays avantagés ou pas désavantagés,
00:17comment tout ça est préparé. Yann Cuchra, vous êtes avec nous ce soir. Bonsoir Yann Cuchra.
00:22Bonsoir.
00:24Vous êtes le manager des Jeux et de gagné en France à l'Agence Nationale du Sport, à l'ANS.
00:29Déjà, de ce que vous savez de cette journée là aujourd'hui, où on est vraiment sur un gros pic de chaleur sur Paris et l'Île-de-France,
00:37est-ce que vous avez des retours, on va dire, somme toute classique, tout s'est bien passé, pour les athlètes en compétition au moins cet après-midi ?
00:46Oui, aujourd'hui tout s'est bien passé, il y a un pic de chaleur un peu élevé aujourd'hui,
00:52que les athlètes avaient anticipé avec leur fédération, puisqu'on sait qu'on a des étés de plus en plus caniculaires,
00:58et que donc dans la pré-séparation ça faisait aussi partie des protocoles, et donc chaque fédération, et notamment celles qui jouent à l'extérieur,
01:05ont l'habitude de s'adapter et se préparent en conséquence évidemment.
01:09Oui, alors justement la préparation pour, on va dire, supporter de telles chaleurs, quand on est sur les sports extérieurs,
01:16parce que dans toutes les salles aujourd'hui de compétition tout ça est climatisé,
01:20mais dans les parties extérieures, quelles sont les techniques modernes aujourd'hui pour s'acclimater à des 35, 38, 40 degrés, voire plus ?
01:31C'est un travail qui se met en place tout au long de la saison, même tout au long du cycle olympique,
01:38avec beaucoup de fédérations qui vont s'entraîner dans des pays à chaleur un peu plus forte,
01:46ou avec des taux d'humidité plus conséquents, pour avoir les bons réflexes, les bons automatismes, les bonnes sensations,
01:52au moment où la compétition va arriver.
01:56Et donc c'est vrai que, si on prend l'exemple de l'ATC, qui a l'habitude d'aller s'entraîner en Afrique du Sud, sur l'île de la Réunion,
02:03ils ont essayé de se projeter sur ce que pourraient être typiquement les Jeux à Paris en pleine chaleur.
02:09Mais bon, ça c'est des disciplines qui ont l'habitude d'être à l'extérieur,
02:13mais il y a aussi toutes les disciplines qui sont en intérieur, qui dans leur gymnase sont moins impactées,
02:19mais il y a quand même toute la récupération qui va avec,
02:22et quand on sort du gymnase, quand on arrive au village et qu'il fait chaud,
02:25ça nécessite aussi un certain nombre d'adaptations,
02:28et c'est ce qu'on a essayé de mettre en place avec les dispositifs gagnés en France, notamment.
02:31Alors justement, comment ça se passe, puisqu'on le sait, au village olympique,
02:34il n'y a pas de climatisation dans les chambres, donc comment vous avez anticipé ?
02:38Que font les athlètes ? Comment tout ça est organisé, Yann Cuchera ?
02:42En fait, l'Agence nationale du sport, il y a à peu près trois ans maintenant,
02:46a créé le programme gagné en France avec tous les acteurs du sport français,
02:49donc en milieu avec le comité olympique et le comité paralympique,
02:52pour qu'on fasse converger nos expertises, qu'on soit dans une logique complémentaire,
02:57et on a essayé de travailler sur tous ces petits détails qui n'y doutent pas,
03:01vous pouvez faire la différence, les gains marginaux, comme on les appelle,
03:04et notamment au village, on a fait en sorte d'avoir le bâtiment où il y avait les planchers rafraîchissants,
03:10où il y a quand même des blocs clim dans chaque appartement,
03:14qui peuvent être mis en route si nécessaire, un certain nombre de ventilateurs.
03:19Le comité olympique a fait installer des filtres UV sur chaque vitre exposé au soleil,
03:25pour que justement les athlètes, la nuit, puissent être dans une dimension de récupération beaucoup plus pertinente.
03:32Et on a fait exactement la même chose à côté, au lycée Marcel Cachin,
03:36puisqu'on a créé la maison de la performance, on a complètement transformé ce lycée
03:40pour permettre aux français d'avoir une bulle sereine, où ils puissent se préparer,
03:45récupérer, faire des soins médicaux supplémentaires,
03:49et là on est dans un lycée ultra moderne, avec des matériaux nobles,
03:54qui permettent d'avoir des espaces vraiment naturellement frais,
03:58et donc les athlètes peuvent les ressourcer efficacement.
04:01On est avec les vrais voix des JO sur ce dradeau Yann Cussera,
04:05il y a Daniel Sangoumin qui a peut-être une question à vous poser.
04:08Non, c'est pas une question, c'était simplement une observation.
04:11C'est vrai que dans mon sport, qui est l'athlétisme,
04:15on est peut-être plus habitués à ce genre de variations de température,
04:24notamment en sprint, puisque nous les sprinters on recherche clairement la chaleur,
04:28pour être beaucoup mieux, beaucoup plus déliés au niveau musculaire.
04:33Moi je me souviens d'avoir fait les Jeux de la Francophonie à Casablanca,
04:39il faisait 39 degrés au départ, du 200 mètres, c'était horrible.
04:43Même mettre les mains au sol, je ne sais pas combien de degrés il devait faire sur la piste,
04:47mais ça ne m'a pas empêché de battre mon record ce jour-là.
04:50Donc pour nous les sprinters, c'est presque ce qu'on recherche le plus souvent.
04:56Après pour les courses plus longues, là c'est plus compliqué,
05:00c'est beaucoup plus compliqué, et notamment j'ai vu en vélo,
05:04quand il y a les contrôles à montre, etc.,
05:06maintenant ils ont des vestes dans lesquelles ils refrigérent,
05:10pour faire vraiment baisser la température du corps au maximum le plus longtemps possible,
05:13pour que ça n'impacte pas la performance, en tout cas pas dans le mauvais sens.
05:17Est-ce que vous avez évoqué, Yann Cuchra,
05:20s'il y a de plus en plus de canicules, où le thermomètre s'affole,
05:27imaginez qu'on démarre les Jeux à 5h du matin ou à 4h du matin pour certaines épreuves,
05:32est-ce que c'est l'ultime chose que vous pouvez faire ?
05:37En tout cas pas à mon niveau.
05:39Je ne suis pas du tout dans l'organisation Paris 2024,
05:42je suis vraiment dans l'accompagnement des équipes de France,
05:44et c'est bien les athlètes avec leurs entraîneurs et les FED qui portent les projecteurs,
05:48et nous à notre niveau on essaye de mettre tous les ingrédients supplémentaires
05:51pour les mettre dans les meilleures dispositions.
05:53Alors après ça appartiendra au COJO, au CIO,
05:55de prendre un certain nombre de décisions en fonction des fortes canicules,
05:59mais en l'occurrence ce n'est pas le cas.
06:01On voit bien que la météo impacte les épreuves,
06:05avec notamment le triathlon qui devait se dérouler ce matin pour les garçons
06:08et qui est reporté à demain matin,
06:10donc forcément les organisateurs sont obligés de s'adapter,
06:13mais ce n'est pas du niveau de l'agence que d'aller dans ce domaine-là.
06:16Sur le plan de la récupération, vous en parlez Yann Cuchra,
06:19justement ces variations de température,
06:21qu'est-ce que ça provoque en tous les cas ?
06:24Peut-être plus difficile de récupérer dans des conditions
06:28avec on va dire 20 degrés d'écart entre une salle par exemple climatisée
06:31et puis un extérieur où on frolle les 40 degrés ?
06:35Est-ce que ça joue vraiment ?
06:37Oui ça joue parce que dès qu'on sort du gymnase,
06:40il y a une sensation un peu étouffante,
06:42on a l'impression que les muscles ont du mal à se relâcher,
06:47on a quelque chose qui ne facilite pas la récupération.
06:50C'est pour ça que notamment dans notre stratégie,
06:53le lycée Marcel Cachin à 3 minutes 30 à clé du village
06:56permettait de limiter les déplacements dans les transports officiels
06:59qui parfois mettent du temps à aller jusqu'au gymnase.
07:02C'est pour ça que le judo s'entraîne en permanence au lycée Marcel Cachin,
07:05comme la boxe, comme le basket 3-3, le hang, l'haltérophilie, etc.
07:09et ils sont très nombreux à venir au lycée.
07:12C'était pour gagner justement dans les phases de récupération,
07:15pas perdre de temps dans les transports.
07:17De la même manière, on y a mis deux bains froids à 11°C,
07:21qui permettent là aussi des phases de récupération encore plus qualitatives et rapides.
07:26Finalement, on essaye de reproduire ce que les athlètes connaissent au quotidien
07:29dans leur zone d'entraînement, dans leur zone de confort.
07:32On essaye de le déplacer, de le délocaliser en proximité immédiate du village,
07:36puisqu'on sait qu'au village, il y a des contraintes,
07:38il y a du monde, il y a du bruit, ça fourmille de partout.
07:40On essaye d'y apporter cette sérénité, ces espaces beaucoup plus confortables
07:44avec des zones conviviales de repos où les athlètes peuvent rester dans leur bulle.
07:49Je pense que ça fait partie aussi de ces enjeux-là,
07:51et qui répondent à des phénomènes climatiques de plus en plus dégradés.
07:55Yann Kusraïa, Marie-Claire Restaud qui va intervenir.
07:57Bonjour Yann.
07:58Oui, simplement pour dire, effectivement la météo, on n'a pas la main dessus,
08:01et on ne maîtrise absolument pas la météo,
08:03donc c'est à l'homme de s'adapter.
08:06Ce qu'on fait là, et tout ce qui a été fait,
08:09on a pu le faire parce qu'on était en France.
08:12Est-ce que dans des Jeux précédents,
08:15on a l'équivalent de cette organisation
08:18en ayant la possibilité de s'entraîner à proximité du village ?
08:25Là, tout a été fait pour l'ensemble des fédérations sur un site à proximité,
08:30et c'est super,
08:32mais ce n'est pas toujours facile quand on est sur des Jeux en dehors de chez nous.
08:38C'est très juste.
08:39On avait voulu faire une maison de la performance à Tokyo,
08:41mais avec le Covid, on avait abandonné le projet.
08:44Mais typiquement, on travaille avec les fédérations divers,
08:47sur Milan,
08:48pour essayer de voir,
08:50en capitalisant sur ce qu'on a mis en place ici pour Paris,
08:53pour mettre en place des choses sur Milan.
08:55De la même manière,
08:56on est déjà en train de travailler sur Los Angeles 2028 et Brisbane 2032,
09:00pour créer aussi des conditions similaires,
09:02qui sont certainement moins qualitatives
09:04que ce qu'on a eu la capacité de faire en France,
09:06puisqu'on jouait à domicile.
09:07Mais sur cette base-là,
09:08on va pouvoir construire quelque chose de solide,
09:10de durable,
09:11pour que justement,
09:12de l'expérience qui a été la nôtre sur ces Jeux,
09:15on transforme positivement sur les Olympiades,
09:17les Paris Olympiades qui vont suivre.
09:19C'est super ça,
09:20parce que je me souviens...
09:21Pardon, on dit Daniel Sangoma, bonjour.
09:23Je me souviens des Jeux de 1984 à Los Angeles,
09:26et effectivement,
09:27on parlait beaucoup à l'époque de fog,
09:29de températures caniculaires, etc.
09:32Et on n'avait pas beaucoup de solutions.
09:34C'était très compliqué.
09:36Donc si on peut bénéficier de l'expérience de ces Jeux-là
09:39et des suivantes,
09:40pour les équipes de France de 20...
09:432032, 2028, je ne sais plus.
09:452028.
09:462028, c'est ça.
09:47Los Angeles.
09:48Oui, 2028, pardon.
09:49Oui, c'est tout bénef pour nous.
09:51Surtout qu'en ce moment,
09:52il fait plus de 39 degrés.
09:53Il y a des incendies en Californie et à Los Angeles.
09:56Là, il fait 41 en ce moment à Los Angeles.
09:59Donc en effet, autant prévoir.
10:02Yann Cussera,
10:03il y a la question de la pollution.
10:05Je sais que vous ne pouvez pas grand-chose sur la pollution,
10:07parce que si vous aviez la solution,
10:08je pense que vous seriez Premier ministre à cette heure-là.
10:11Mais simplement, sur la pollution,
10:14quelles sont les incidences ?
10:15Alors, je ne parle pas de la pollution de la Seine,
10:17on en a parlé tous ensemble,
10:18mais la pollution atmosphérique
10:20qui est vraiment liée aux conditions climatiques
10:22et où là, il faut attendre que ça redescende
10:24et que ça puisse...
10:26Est-ce que là aussi,
10:27vous avez au moins anticipé
10:29ou est-ce que ça peut avoir des conséquences sur les performants ?
10:31Je pense aux disciplines de fond,
10:34des disciplines qui sont à haute intensité.
10:38Là, pour le coup,
10:39nous, on ne peut pas...
10:40On ne peut pas intervenir.
10:41Là, on ne peut vraiment rien y faire,
10:44si ce n'est de faire en sorte
10:46d'avoir des équipements
10:47qui nous permettent notamment
10:48pour les disciplines d'endurance
10:50où il y a besoin de courir,
10:51de pédaler, etc.,
10:52d'avoir des équipements ultra adaptés
10:54qui permettent aussi en intérieur
10:56de continuer à s'entraîner,
10:57de garder le capital physique.
11:00Et donc, là encore,
11:01que ce soit à la Maison de la Perse,
11:02mais aussi au village,
11:03parce qu'on a vraiment agi en complémentarité
11:04avec le comité olympique au village.
11:06On a des espaces cardio,
11:07des espaces musculs adaptés
11:09pour que les fédérations viennent sur ces sites-là,
11:11qu'elles ne soient pas obligées forcément
11:13d'aller faire leur footing dehors
11:14ou de pédaler dehors
11:15sur des jours à grosse chaleur
11:17ou à un pic de pollution très élevé.
11:19Vous avez des salles réfrigérées,
11:20j'ai vu également un peu...
11:23Les chambres ne sont pas climatisées,
11:25mais il y a des pièces
11:26où vous avez des climatisations.
11:29En fait, tous les rez-de-chaussée au village
11:31sont climatisés,
11:32donc tous les espaces de vie commune
11:35sont climatisés.
11:36C'est dans les chambres
11:37où la question s'est posée,
11:38et vraiment, on a travaillé dessus.
11:40Ça fait pratiquement deux ans
11:41qu'on se pose la question.
11:42On a commandé des climatiseurs supplémentaires
11:45pour répondre aux enjeux
11:46en cas de fortes canicules.
11:48C'est pour ça qu'il y a un climatiseur
11:49par appartement,
11:50les ventilos, je l'ai dit.
11:51Mais on est allé plus loin,
11:52parce que, par exemple,
11:53Zélo, le cycliste qui dort à Saint-Quentin-en-Yvelines,
11:57un hôtel où il n'y avait pas la clim,
11:59on a fourni 15 blocs clim
12:00pour que les chambres
12:01puissent être aussi climatisées
12:02et que nos cyclistes
12:03puissent récupérer convenablement.
12:05On est allé beaucoup plus loin
12:06que ce qu'on trouve au village
12:07ou à la maison de la Perse.
12:08De la même manière
12:09qu'avec certaines fédérations
12:10qui ont plusieurs sessions dans la journée,
12:13plutôt que de revenir au village,
12:15on a essayé de travailler avec elles
12:16pour leur trouver des lieux
12:17en proximité immédiate
12:18de leur zone de compétition
12:19pour que les athlètes
12:20aillent récupérer sur ces sites-là,
12:22au frais,
12:23plutôt que de se refaire
12:24un aller-retour en bus
12:25où il fait chaud.
12:26Donc on a vraiment essayé
12:27de tout optimiser.
12:28Et vraiment, depuis trois ans,
12:29avec tous les acteurs du sport français,
12:31on a dû travailler
12:32sur une bonne centaine de sujets
12:34qui, de manière isolée,
12:36n'ont peut-être pas beaucoup d'impact,
12:37mais, n'y doute à vous,
12:38permettront peut-être
12:39de transformer une quatrième place
12:40en médaille
12:41ou une deuxième place
12:42en médaille d'or.
12:43On a essayé d'avoir
12:44le même niveau d'exigence
12:45que ce qu'on demande aux athlètes
12:46et aux entraîneurs.
12:48Mais sans langue de bois,
12:50est-ce qu'au final,
12:52cet effort écologique,
12:54dans le sens de la planète,
12:57est-ce que ce sol réfrigéré
12:59fonctionne ou pas ?
13:00Est-ce que, finalement,
13:02on n'a pas sacrifié
13:03le confort des athlètes
13:05pour du militantisme écologique ?
13:08Non, je ne crois pas,
13:10parce que l'objectif était
13:12qu'on reste à des températures
13:14décentes pour pouvoir dormir
13:15et récupérer convenablement.
13:17Et dès qu'on a...
13:18Alors, on a eu des données
13:20tout l'été dernier,
13:21on a essayé de prendre des mesures
13:22pour essayer de voir
13:23quelles allaient être
13:24les températures dans les chambres
13:25et que, donc,
13:26on avait mis en place un dispositif
13:27qui permettait de s'adapter
13:28à ces fortes chaleurs.
13:29Mais on n'avait pas
13:30de signaux trop faibles
13:32il y a un an.
13:33Alors, c'est vrai qu'on n'a pas eu
13:34l'été le plus caniculaire,
13:36il y a N-1.
13:39Mais pour autant,
13:40je crois que les athlètes,
13:42c'est normal qu'ils puissent dormir
13:43dans de bonnes conditions
13:44et que personne n'aurait jeté
13:46le discrédit là-dessus.
13:47Mais il faut aussi faire face
13:48aux enjeux écologiques,
13:50au devenir de notre planète.
13:52Et je pense que c'est
13:53la responsabilité de tous
13:54et des sportifs aussi
13:55d'être exemplaires.
13:56Mais là, il fonctionne le sol,
13:57ça fonctionne ?
13:59Comme solution ?
14:00Oui, en tout cas,
14:01au moment où on se parle,
14:02je n'ai pas eu de remontée
14:04de fédération sur des problématiques
14:05au village.
14:06Je suis allé ce matin,
14:07j'ai posé la question
14:08et mes collègues du comité olympique
14:10m'ont indiqué qu'ils n'avaient pas eu
14:11de remontée,
14:12qu'ils étaient suffisamment frais,
14:15je ne vais pas aller jusqu'à dire
14:16qu'ils étaient frais dans les chambres.
14:17En tout cas, c'était étonnable.
14:21Donc, je ne voudrais pas
14:23que le pic dure trop longtemps,
14:25évidemment.
14:26Mais en tout cas,
14:27aujourd'hui, je n'ai pas d'alerte
14:28au moment où je vous parle.
14:29D'accord.
14:30Yann Cussera, évidemment,
14:31je vous demande un avis
14:32sur comment vous trouvez
14:33les prestations des Français.
14:35Puis comme vous êtes
14:36un ancien gymnaste aussi,
14:37la prestation des petites Françaises,
14:41visiblement,
14:42il s'est passé des choses
14:43qui les ont perturbées.
14:45Donc, il n'y a pas eu
14:46de médaille au bout.
14:47En tous les cas,
14:48il n'y a pas eu de possibilité
14:49d'aller plus loin dans la compétition.
14:50C'est quoi votre bilan,
14:51Yann Cussera ?
14:52Je suis forcément très déçu
14:54pour l'équipe féminine de gymnastique
14:56qui nous avait fait rêver
14:57il y a un peu moins d'un an
14:58en décrochant une médaille de bronze
15:00aux championnats du monde.
15:01Et malheureusement,
15:02elles sont passées à côté
15:04de leur compétition
15:06pour diverses raisons.
15:07Je n'étais pas en proximité,
15:08mais j'ai eu quelques retours.
15:10Il y a des faits de match.
15:12Je pense à Aurélien Giraud aussi hier
15:14qui a eu du mal
15:15alors qu'il était un prétendant au titre.
15:17Mais à côté de ça,
15:18on a eu une dynamique
15:19sur ces trois premiers jours
15:21assez incroyable.
15:22Encore deux médailles d'assurées
15:24aujourd'hui avec la finale en esclime
15:26qui pourrait peut-être nous rapporter
15:28une nouvelle médaille d'or.
15:29On est en avance
15:30sur les projections qui étaient les nôtres.
15:32Maintenant, on sait que...
15:33Est-ce que c'est grâce
15:34à l'Agence Nationale du Sport
15:35ou au soutien inconditionnel du public
15:37qui est quand même absolument dingue
15:39et qui pousse les athlètes
15:41d'une façon absolument gigantesque ?
15:43Je crois que c'est avant tout
15:45grâce aux athlètes et aux entraîneurs
15:47qui travaillent dur depuis de nombreuses années
15:49pour atteindre ces résultats
15:50qui sont investis sans retenue.
15:53On a un élan formidable du public
15:55et les stades sont juste déchaînés.
15:57Je pense que ça transporte les athlètes
16:00jusque dans leur retranchement
16:02et modestement,
16:03mais avec passion,
16:04l'Agence et tous les collègues de l'Agence
16:06travaillent au quotidien
16:07pour vraiment accompagner nos athlètes.
16:09Alors il faudra capitaliser
16:13sur l'Agence Nationale du Sport
16:15pour qu'après ça ruisselle
16:17toutes ces médailles
16:18sur le sport d'en bas.
16:19Je vous dis ça parce que c'est mon dada
16:22Je le souhaite plus que tout.
16:24Très clairement,
16:25l'Agence a bougé beaucoup de lignes
16:27en quelques années.
16:28Elle a surtout réussi, je crois,
16:30à créer du lien avec tous les acteurs
16:32pour que collectivement,
16:33on soit meilleur et on soit plus fort.
16:35Et effectivement,
16:36il faudra aller un peu plus loin
16:37que sur la haute performance,
16:38aider aussi sur le développement des pratiques
16:41à renforcer le modèle du sport français
16:44pour qu'on arrive à avoir encore plus de talents,
16:46à mieux détecter nos jeunes potentiels
16:48et les amener au plus haut niveau
16:50en respectant bien sûr les uns et les autres
16:52et les individus avant tout.
16:53Voilà, pas la médaille à n'importe quel prix,
16:55mais la médaille passion,
16:56celle qui fait vibrer les gens,
16:58qui met des étoiles dans les œufs des enfants,
16:59ça on les aime.
17:00Voilà, il faut que ça ruisselle en bas,
17:02comme dirait quelqu'un qu'on connaît bien.
17:04Et puis dans 15 ans,
17:05on fera les JO à Centorparks.
17:07Où ça ?
17:08Centorparks.
17:09Vous aurez de l'eau, de la piscine,
17:11tout sera protégé.
17:13Merci beaucoup Yann Cussera
17:14d'avoir été avec nous
17:15dans les vraies voix des JO.
17:17On fera un bilan peut-être avec vous,
17:18on vous repassera un petit coup de fil
17:20sans doute à la fin de cette quinzaine
17:22olympique et paralympique
17:24qui arrivera à la fin du mois d'août,
17:26parce qu'il ne faut pas oublier les paralympiques
17:28sur cette quinzaine,
17:30avec cette météo qui semble-t-il
17:32va s'éterniser au niveau de la chaleur
17:34quelques jours,
17:35mais en fin de semaine ça devrait redescendre.
17:37Donc ce ne sera pas une quinzaine étouffante,
17:39c'est quand même la bonne nouvelle.
17:41A vous en tout cas,
17:43au plaisir d'avoir partagé un moment avec vous.
17:45Merci Yann Cussera d'avoir été avec nous
17:48On explique à nos auditeurs,
17:50parce que les auditeurs ne connaissent pas,
17:52l'ANS c'est l'Agence Nationale du Sport,
17:54c'est elle qui donne le tempo, Marie-Claire,
17:56sur toute la discipline,
17:58en tous les cas, toute la politique de développement sportive.
18:00Il y a le ministère des Sports
18:02et il y a l'Agence Nationale du Sport
18:04qui est un acteur...
18:06Est-ce qu'il fait doublon ?
18:08Parce que des fois c'est un peu la question qu'on peut se poser.
18:10Qui est un acteur majeur
18:12aujourd'hui,
18:14qui a un certain nombre de missions,
18:16complémentaires
18:18du ministère des Sports.
18:20Maintenant, je ne rentrerai pas
18:22dans les détails exacts de l'Agence,
18:24mais ça fait partie des acteurs majeurs
18:26qui accompagnent le développement
18:28et les fédérations
18:30dans le cadre du développement du sport.