Ouverture de la Pride House, fan zone pour la communauté LGBT

  • il y a 3 mois
Avec Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la Maire de Paris chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations.
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##JO_VUS_D_AILLEURS-2024-07-31##

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Transcription
00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Thierry Guerrier, Joseph Ruiz.
00:06Avec Joseph, on revient sur l'actualité des Jeux Olympiques, bien sûr, les résultats
00:11sportifs et puis aussi les coulisses.
00:13Alors il y a parmi les coulisses des Jeux Olympiques, il y a les fan zones, bien entendu,
00:17on est allé à Perpignan, on est allé à Châteauroux et puis là on va aller dans
00:21Paris avec une fan zone un peu particulière.
00:24Joseph, de quoi s'agit-il ? Une fan zone pour la communauté LGBT, la
00:29Pride House a ouvert ses portes aux Rosa Bonheur, donc c'est un endroit sur la Seine
00:36en face des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris et elle a été inaugurée par plusieurs
00:41personnalités politiques, Aurore Berger, Amélie de la Casera et Jean-Luc Romero, Michel
00:46Adjouan, la mairie de Paris chargée des droits humains, de l'intégration et de la lutte
00:50contre les discriminations.
00:51Il est avec nous, Monsieur Jean-Luc Romero.
00:53Bonjour.
00:54Bonjour.
00:55Merci beaucoup d'être avec nous.
00:56Pourquoi est-ce que c'est important d'ouvrir une Pride House et expliquez-nous en quoi
01:02elle consiste, qu'est-ce qu'on y trouve ?
01:03Ce n'est pas quelque chose de nouveau puisque dans le milieu sportif, je crois que c'est
01:08la 24e en 14 ans et tous les derniers Jeux olympiques ont eu une Pride House.
01:13La maison de la fierté.
01:15Vous avez dit tout à l'heure pour les personnes LGBT mais c'est ouvert à tout le monde.
01:20Évidemment, ce n'est pas réservé aux personnes LGBT parce qu'en fait le but c'est à la
01:25fois évidemment de sensibiliser les spectateurs aux problèmes de LGBTphobie qui existent beaucoup
01:30dans le sport, c'est une réalité, et puis de déployer enfin des pratiques qui soient
01:36beaucoup plus inclusives.
01:37C'est aussi l'occasion pour les sportifs LGBT qui osent le dire, ils ne sont pas très
01:41nombreux aujourd'hui de pouvoir être aussi visibilisés et puis bien sûr c'est une fête,
01:47ça célèbre les Jeux comme dans tous les fan zones que vous évoquiez tout à l'heure.
01:50Mais Jean-Luc Romero, Michel, on se souvient, je dis ça pour le rappel, il y a eu de la
01:53violence par des Argentins qui sont sifflés en ce moment dans les stades, il y a quelques
01:56semaines dans le rugby, il y a eu des attaques racistes et des attaques homophobes contre
02:01l'équipe de France.
02:03Donc le lieu de la Pride House, de cette maison de la fierté, c'est de rappeler qu'il y a
02:09parfois des problèmes et qu'il faut y remédier et il y a des gens qui sont différents mais
02:12qui ont le droit d'exister.
02:13C'est un peu ça votre objectif ?
02:14Oui, bien sûr, parce qu'on le sait aujourd'hui, dans le sport ça reste plus compliqué.
02:19On le voit bien, vous évoquiez le rugby, alors paradoxalement ce n'est pas de chance
02:23parce qu'en général dans le rugby, en tout cas en France, c'est là où ça fonctionne
02:26le mieux.
02:27C'est-à-dire qu'on a une fédération de rugby...
02:28Il y a une tolérance à l'homosexualité plus spécifique ?
02:30Non mais c'est très ouverte là-dessus, c'est-à-dire qu'ils luttent contre le racisme, l'antisémitisme
02:34et les LGBT-phobies avec une vraie implication de la direction, c'est-à-dire de défédération
02:41des dirigeants et ça c'est quand même assez spectaculaire.
02:44On aimerait bien qu'il y ait la même chose dans le foot, parce que dans le foot ce n'est
02:46pas tout à fait la même chose.
02:47Ça veut dire quoi, que dans le foot ils ont peur et dans d'autres sports aussi ?
02:50C'est-à-dire que dans le foot, quand il y a la journée mondiale contre le racisme,
02:56tous les footballeurs y participent et tant mieux.
02:58Quand c'est la journée contre l'homophobie, il y a certains footballeurs qui refusent
03:02et la fédération ne leur dit rien.
03:04Donc on voit bien qu'il y a un moment où il faut arriver, parce que c'est les discriminations
03:08quelles qu'elles soient, il n'y a pas de hiérarchie entre elles et je pense qu'on
03:11voit bien dans le sport, il reste des choses qui sont très compliquées aujourd'hui,
03:15qu'il faut les faire avancer, mais que ça avance, la preuve, cette pride house qui n'est
03:18pas nouvelle, elle fonctionne et je peux vous dire, pour y être allé, j'y retourne
03:21demain, c'est assez formidable parce que vous avez beaucoup de personnes LGBT, mais
03:25vous avez beaucoup de personnes évidemment qui ne seront pas LGBT qui viennent parce
03:29qu'elles ont envie aussi un peu de comprendre, parce qu'aussi des responsables de fédération
03:33viennent pour un peu s'inspirer des propositions que font ces pride house, parce que le but
03:39de ces pride house, c'est évidemment toute cette partie festive, etc., qu'on connaît
03:42tous et qu'on aime bien en ce moment, mais c'est aussi de donner des nouvelles pratiques
03:45et ils ont travaillé, avant de l'ouvrir, avec des groupes de travail dans le cadre
03:51du Lab pour faire des propositions concrètes pour que les fédérations du plus haut niveau
03:55au niveau le plus bas soient les plus inclusives possibles, contre le racisme, contre l'antisémitisme,
04:00le sexisme aussi qui parfois est extrêmement compliqué et bien sûr l'LGBT-phobie qui
04:06reste un tabou dans certains pays et dans certains sports.
04:08Mais Jean-Luc Romero, Michel, on rappelle, vous êtes adjoint à la mairie de Paris chargé
04:12des droits humains, de l'intégration et de la lutte contre les discriminations, la
04:15pride house, elle ouvre quand même sur un fond de polémique après la cérémonie
04:20d'ouverture des Jeux et justement il y a la DJ Barbara Butch qui était au milieu
04:24du tableau incarné par des drag queens pendant la cérémonie d'ouverture des JO qui est
04:29la cible d'une vague de cyber harcèlement et Quentin Gérard, notre journaliste, va
04:35un peu expliquer pourquoi.
04:36Quentin Gérard, il y a eu une enquête qui a été ouverte après cette plainte ?
04:39Oui, elle avait d'abord, Barbara Butch, dénoncé sur Instagram le déferlement d'insultes
04:44qu'elle recevait avant de porter plainte hier et ce matin, son avocate était sur
04:49RMC et a indiqué le jour de message dont elle est la cible.
04:51Elle reçoit des insultes à caractère antisémite, typiquement salle juive, grossophobe, lesbophobe,
04:59transphobe, sexiste, des insultes très violentes qui s'accompagnent aussi de menaces de mort,
05:07qui s'accompagnent de tout un tas d'autres menaces, menaces de torture, menaces de violence,
05:13menaces d'atteinte à son intégrité physique.
05:15Des milliers de menaces qui viendraient du monde entier.
05:18Elle a aussi précisé ce matin, pour le coup Barbara Butch, qu'elle recevait un bon nombre
05:22de croix gammées.
05:23Le parquet a annoncé que le pôle national de lutte contre la haine en ligne a saisi
05:27l'office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine
05:31pour une enquête portant sur les messages discriminants à raison de la religion ou
05:34l'orientation sexuelle, qui sont susceptibles d'être qualifiés d'injures aggravées par
05:39la discrimination, menaces de mort et provocations publiques aux intents volontaires à la vie
05:44ou à l'intégrité physique.
05:45Et aussi le comité Paris 2024 a pour sa part fermement condamné le cyber harcèlement
05:51dont est victime toute l'équipe artistique de la cérémonie d'ouverture.
05:54Nous sommes à leur côté, nous les soutenons, a ajusté la directrice de la communication
06:00du Cojo.
06:01Jean-Luc Romero Michel, vous attendiez à ce que ça crée un tel tollé ?
06:05Écoutez, d'abord, comme vous disiez, toute notre solidarité à Barbara Butch, parce
06:09que personne ne peut accepter toutes les insultes qu'elle reçoit, qui sont vraiment...
06:14En plus, elle reçoit toutes sortes d'insultes que vous évoquiez tout à l'heure, la grande
06:17agression sur le public.
06:18Mais c'est plutôt les associations que la réalité de...
06:19Oui, oui, bien sûr, mais quand même, vous savez, c'est quand même d'une violence absolue.
06:24Mais bien sûr, et il faut aussi le dire, ça ne représente pas la majorité des Français.
06:27Vous avez vu, les Français, quand on les a interrogés pour savoir ce qu'ils avaient
06:30pensé de la cérémonie, 85% l'ont adoré.
06:33Mais bien sûr, il y a une partie, notamment l'extrême droite, quand on voit certains
06:37propos de Marion Maréchal-Le Pen, il ne faut pas s'étonner après qu'il y ait des extrémistes
06:41qui envoient des insultes pareilles, surtout quand, en plus, on dit n'importe quoi.
06:44Elle n'a absolument pas mimé la scène, ça a été prouvé depuis et il n'était pas question
06:50de stigmatiser les catholiques et les chrétiens dans le monde.
06:53Mais évidemment, aujourd'hui, on est avec les réseaux sociaux, il y a un vrai problème
06:58et vous l'avez dit, ça ne représente pas le pays, ça c'est clair.
07:01Mais c'est quand même d'une violence absolue, vous savez, des artistes comme elles, elles
07:07ont besoin aussi d'utiliser Instagram, etc., qui était jusqu'à présent préservé.
07:12Là, on voit que, malheureusement, ces jours-ci, sur Instagram, c'est aussi d'une violence
07:16insoutenable.
07:17Et moi, j'en appelle d'ailleurs au grand réseau, il faut qu'à un moment, insulter
07:21les gens, les menacer de mort, ce n'est pas la liberté d'expression, ça.
07:26En France, c'est pénalisé.
07:28La Pride House n'est pas au goût de tout le monde, Jean-Luc Romero-Michel, il faut
07:33le dire.
07:34Et justement, sur les réseaux sociaux, Marguerite Sterne, qui est militante féministe, comme
07:38elle se définit, qui dit notamment à propos de cette Pride House, tu t'identifies comme
07:43une flaque d'eau ou un elfe, la Ville de Paris a ouvert une fan zone spécialement
07:48pour toi.
07:49Qu'est-ce que vous avez à répondre ? Qu'est-ce que ça vous inspire, ce genre de commentaire ?
07:51Marguerite Sterne, franchement, je n'ai rien à lui répondre, parce que, franchement,
07:54la manière dont elle parle des personnes trans et dont elle les insulte, c'est absolument
07:57terrible.
07:58Et puis d'ailleurs, c'est rigolo, parce que c'est toujours la mairie de Paris qui
08:00en prend plein la gueule.
08:01Pourtant, moi, je voudrais quand même rappeler que les Pride House, c'est soutenu par les
08:04CIO, c'est dans tous les Jeux Olympiques, que, évidemment, le gouvernement, d'ailleurs,
08:09on l'a ouvert avec Amélie Oudéac, Astéra et avec Aurore Berger, c'est soutenu par
08:14l'État, c'est soutenu par la région Ville de France et c'est soutenu par Paris.
08:17On a un partenaire parmi d'autres.
08:19Mais comme par hasard, c'est toujours la mairie de Paris qui en prend plein la gueule.
08:23Par exemple, quand il y a la cérémonie « C'est la faute à Paris », personne
08:27oublie que tout le monde était d'accord sur cette cérémonie-là.
08:31Et puis par contre, quand il s'agit d'invisibiliser Paris, quand il y a la séance où on n'a
08:35même pas vu une seule fois la maire de Paris à l'écran pendant la séance, alors que
08:39c'est quand même elle qui est à l'origine de ces Jeux Olympiques, là, ça choque personne.
08:42Donc, je voudrais dire, il faut relativiser les choses.
08:45Je pense qu'il y a vraiment un consensus et je vous dis, l'immense majorité des gens
08:48est d'accord avec ça.
08:49Après, que des gens ne soient pas d'accord, ils ont le droit aussi de ne pas être d'accord.
08:52Le problème, c'est qu'ils n'ont pas le droit d'insulter.
08:53Dites-nous, la Pride House, on y fait quoi ? On regarde les matchs et on soutient comme
08:58partout dans toutes les autres fanzones les athlètes, on rigole, on boit.
09:02Dites-nous, rends un mot, c'est la conclusion.
09:03Bien sûr, on fait ça parce que c'est aussi la fête.
09:05Mais je vous dis, on a des débats.
09:07On a des débats pour évoquer la question des LGBT-phobies et de toutes les discriminations.
09:12Elle est où, elle se trouve ? Et on arrête là ? Allons-y, dites-nous où elle est.
09:16C'est le Rosa Bonheur.
09:18C'est la péniche du Rosa Bonheur.
09:20C'est presque en face de l'Assemblée Nationale et c'est ouvert à tout le monde.
09:23C'est pas réservé aux LGBT.
09:25C'est noté.
09:26Merci Jean-Luc Rumeyraud, Michel, vous êtes maire adjoint à la Ville de Paris.
09:32Merci d'avoir accepté d'être en direct avec nous dans SUL Radio.
09:36Merci à Marie Fay, à Mélie Béguin, Jamel Abdelak et vous, Joseph, d'avoir préparé
09:41évidemment cette émission 10-13.
09:43On se retrouve demain à 10 heures pour les débats de l'été.
09:46Puis ensuite, mettez-vous d'accord, nos quatre débatteurs, bien sûr.
09:49Et puis, cette émission, les JO, les Jeux Olympiques, dans tous leurs états où on est.
09:55Vous avez vu, ce matin, c'était quand même, pour nous, c'était formidable de pouvoir
09:59en direct commenter cette magnifique victoire dans le triathlon.
10:03Et bien sûr, ça continue, c'est sur SUL Radio.

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