Tous les midis et pendant tout l'été, les invités de #MidiNewsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Midi News. Nous sommes ensemble jusqu'à 14h pour décrypter et échanger sur l'ensemble de l'actualité.
00:00:08Avec moi pour cette première heure, Rina Baptiste, bonjour.
00:00:11Bonjour.
00:00:12Vous êtes correspondante pour la radio israélienne à Paris. Jean-Michel Fouvel, bonjour.
00:00:15Bonjour Elodie.
00:00:16Ancien chef du RAID et Vincent Lamandière, bonjour.
00:00:18Bonjour.
00:00:19Vous êtes avocat. On va commencer avec la situation internationale dans un instant, mais tout de suite on fait le point sur l'actualité avec Maureen Vidal. Bonjour Maureen.
00:00:27Bonjour Elodie, bonjour à tous.
00:00:28À la une de l'actualité, le Grand Palais, victime d'une cyberattaque ce week-end.
00:00:33Lieu mythique parisien où se déroulent des épreuves des Jeux Olympiques.
00:00:36Le système permettant la centralisation de données financières a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche.
00:00:41Les hackers ont demandé une rançon.
00:00:43L'agence française de sécurité informatique l'a certifié.
00:00:46Cet incident n'affecte pas le déroulement des JO.
00:00:49Une réunion de crise à la Maison Blanche face au risque de guerre au Proche-Orient.
00:00:53Les tensions sont vives entre l'Iran et Israël.
00:00:56Les États-Unis, inquiets, s'investissent dans une diplomatie intense.
00:00:59Le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken appelle un cessez-le-feu à Gaza pour casser le cycle de violence dans la région.
00:01:07Les Pyrénées-Orientales placées en vigilance orange canicule par Météo France dès ce midi.
00:01:13Les températures devraient atteindre jusqu'à 35 degrés dans le département.
00:01:16Ce début août est marqué par de fortes chaleurs, notamment dans le sud du pays.
00:01:23Merci beaucoup Maureen. On vous retrouve à 11h30 pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:01:27On va parler pour commencer de la situation au Royaume-Uni une semaine après l'attaque au couteau
00:01:32qui a coûté la vie à trois fillettes dans le nord-ouest de l'Angleterre.
00:01:35Sur fond de spéculation sur l'origine du suspect, le pays est confronté à ses pires émeutes depuis 13 ans.
00:01:42Ces derniers jours ont vu des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile ou des mosquées prises pour cible des commerces pillés.
00:01:47Le Premier ministre a promis une réponse ferme pour mettre un coup d'arrêt aux violences d'extrême droite
00:01:52qui se sont propagées à travers tout le Royaume pendant le week-end et ont donné lieu encore à des incidents hier soir.
00:01:57On va justement se rendre sur place, rejoindre notre envoyé spécial Thibaut Marcheteau.
00:02:01Thibaut, est-ce que la nuit a été un peu plus calme que les précédentes ?
00:02:07Un petit peu plus, mais il y a encore eu des manifestations très violentes en Angleterre,
00:02:11notamment dans la ville de Plymouth, dans la ville de Birmingham ou encore à Belfast, en Irlande du Nord.
00:02:17Mais cela n'a rien à voir avec ce qu'il s'est passé ce week-end.
00:02:19Ce week-end, il y a eu plus de 150 interpellations et plus d'une dizaine de villes concernées par des manifestations violentes,
00:02:26surtout dans le nord de l'Angleterre.
00:02:28Certaines personnes qui ont été interpellées ce week-end seront présentées devant des juges dès aujourd'hui
00:02:32parce que le Premier ministre britannique l'a demandé, une sanction pénale très forte.
00:02:38Alors les tribunaux fonctionnent jour et nuit avec des magistrats qui sont mobilisés
00:02:43pour essayer de traiter le plus rapidement possible ces individus qui ont pris part à ces émeutes,
00:02:49mais également la police qui continue d'analyser toutes ces vidéos que l'on peut voir sur les réseaux sociaux
00:02:55ou encore les vidéosurveillances.
00:02:57On peut donc s'attendre à de nouvelles interpellations dans les jours à venir.
00:03:01Vous le voyez, je me trouve à Southport, la ville où a eu lieu ce drame lundi dernier.
00:03:06De nombreuses fleurs ont été déposées par les habitants ici,
00:03:09mais également de très nombreuses peluches des habitants qui viennent encore entretenir ces endroits d'hommage
00:03:15à ces fillettes qui ont été assassinées.
00:03:17On sent encore une émotion très forte ici à Southport.
00:03:20Vous le voyez aussi, la police continue de bloquer le quartier
00:03:24pour que les riverains ne puissent pas s'approcher de ce lieu de drame.
00:03:28Merci beaucoup à Thibault Marcheteau pour toutes ces précisions.
00:03:30On vous retrouvera d'ailleurs un petit peu plus tard dans l'émission.
00:03:33Vincent Delamorandière, on a beaucoup effectivement parlé maintenant depuis un peu moins d'une semaine de ces émeutes.
00:03:38Selon vous, de quoi sont-elles le symbole ou la revendication finalement ?
00:03:42Alors c'est très important parce que la première chose c'est qu'on voit en amont l'étincelle.
00:03:48Le fait criminel est un fait qui divise la société.
00:03:51Il faut le savoir, quand il y a un drame, quand il y a un crime,
00:03:54la société se divise entre ceux qui veulent juger et ceux qui veulent exercer une violence.
00:03:59Donc ça c'est un premier point.
00:04:01Et on s'aperçoit que face à un fait criminel aussi grave que ce qui s'est passé là,
00:04:05c'est tout le tissu social qui est en train de s'embraser.
00:04:08Il y a comme un effet papillon d'un côté où il y a une disproportion totale
00:04:12entre ce qui s'est passé initialement et les manifestations aujourd'hui.
00:04:15Et je crois que c'est le symbole, pour reprendre votre question initiale,
00:04:19du fait qu'on est vraiment tous en société et que le fait de faire société ça fait toujours débat,
00:04:24c'est toujours difficile et que tous on doit s'interroger à l'intérieur
00:04:28comment je fais société avec mes proches,
00:04:30avec des gens que je vais tenir pour responsables de toutes les fautes de la Terre.
00:04:34Et je crois qu'il faut sortir de cette logique-là.
00:04:36Oui c'est vrai que Rina Bassist, on voit là, d'ailleurs au Royaume-Uni,
00:04:39comme on le voit parfois en France en fait, un fait dont vous parliez,
00:04:42le meurtre de ces trois fillettes qui est en fait une excuse aussi pour aller tout casser
00:04:45parce qu'il y a eu des attaques contre les forces de l'ordre,
00:04:47des attaques contre des centres de sans-abri, des attaques contre des mosquées.
00:04:49On voit que ce sont des revendications qui n'ont pas forcément grand-chose à voir
00:04:52avec ce qui a initialement déclenché l'étincelle.
00:04:55Oui mais je crois qu'il y a d'un côté cette question de criminalité bien sûr,
00:05:00mais il y a la question plus profonde, la question d'immigration
00:05:03dont tous les pays en Europe font face depuis plusieurs années.
00:05:08Et là on voit que c'est peut-être un choc pour beaucoup de Britanniques.
00:05:13Je pense que ce sujet tellement sensible a pu enclencher de telles violences.
00:05:20C'est ça en fait le problème.
00:05:22Mais il faut aussi dire qu'à part de ce problème d'immigration,
00:05:26la Grande-Bretagne notamment a beaucoup de chemin à faire,
00:05:29pour affronter, pour discuter aussi le problème de l'insertion bien sûr.
00:05:34Il y a aussi un problème politique très profond,
00:05:37parce que depuis des années maintenant, depuis le Brexit en fait,
00:05:41la Grande-Bretagne souffre d'une grande instabilité politique
00:05:45avec des changements presque tous les ans du Premier ministre.
00:05:48Certains qui restent deux ou trois semaines en plus, on se rappelle de l'histoire.
00:05:51Là enfin on avait des élections assez calmes,
00:05:55avec un nouveau Premier ministre qui a gagné de façon tout à fait légitime,
00:06:00avec une bonne majorité si on peut le dire.
00:06:03Au lieu de s'occuper justement de tous les sujets qui l'ont fait gagner ces élections,
00:06:10il est confronté à un autre sujet, et ce n'est pas un sujet qui va disparaître.
00:06:15C'est un sujet qui va rester sur la table pour je pense plusieurs années à venir.
00:06:22Donc tout ce plan qu'il avait sûrement pour redresser la Grande-Bretagne,
00:06:26maintenant il faut se focaliser ailleurs.
00:06:28Je voudrais qu'on écoute, et on va continuer ce débat,
00:06:30mais ce que disait notre correspondant justement sur place, Olivier Weber,
00:06:33il parlait de cet angle justement politique sur l'immigration. Écoutez.
00:06:37Une justice accélérée a été mise en place ici au Royaume-Uni
00:06:40pour tenter d'endiguer les pires émeutes du pays depuis 13 ans.
00:06:44Justices où les tribunaux peuvent siéger toute la nuit depuis hier.
00:06:48Les premiers prévenus comparaissent déjà. Ils ont entre 14 ans et 69 ans.
00:06:53Ils ont attaqué des mosquées, pillé des magasins, affronté des policiers.
00:06:58Certains font tant l'arme devant le juge car ils risquent de lourdes peines de prison.
00:07:04Alors de nouveaux incidents ont éclaté cette nuit dans plusieurs villes.
00:07:08A Plymouth, de nombreux policiers ont été blessés alors qu'ils tentaient de s'interposer
00:07:13entre deux groupes de manifestants. Ultradroite anti-immigration d'une part et anti-racisme d'autre part.
00:07:20A Belfast, des cocktails Molotov ont été lancés sur la police.
00:07:24Enfin à Birmingham, des centaines de jeunes hommes musulmans masqués et certains armés de batte
00:07:31se sont réunis autour d'une mosquée pour la défendre d'une éventuelle attaque de militants de l'ultradroite.
00:07:38Vous le voyez, une semaine après l'attaque au couteau de Southport, le calme est loin d'être revenu au Royaume-Uni.
00:07:46Vincent Delamandière, ce qu'on entend aussi c'est que là on a vu d'abord la ministre de l'Intérieur, Yvette Cooper,
00:07:51dire qu'elle voulait des réponses très très fermes et une fermeté totale.
00:07:54On voit peut-être ces tribunaux spéciaux qui vont être mis en place.
00:07:57On voit le côté action-réaction, on en parle beaucoup chez nous en France.
00:08:00Là alors il faudra voir effectivement les réponses pénales qui sont apportées
00:08:03mais on voit qu'en tout cas dans la volonté politique, les choses vont très vite.
00:08:06Oui, et puis c'est une volonté politique en fait du pouvoir exécutif, c'est intéressant,
00:08:10qui se décharge un petit peu sur le pouvoir judiciaire.
00:08:12Ce qu'ils disent, il faut des réponses judiciaires, des condamnations, des ordonnances pénales, des procédures courtes.
00:08:18Tout ce qu'on connaît aussi en droit pénal en France.
00:08:21Donc c'est vrai qu'on est sur un pouvoir qui se décharge un peu sur un autre.
00:08:26Moi j'avoue qu'à mon avis il faut vraiment appeler à chaque citoyen,
00:08:31que chaque citoyen s'interroge en disant comment on fait société
00:08:34et comment on évite l'embrasement de la société.
00:08:37Ce n'est pas si simple.
00:08:38Les questions des migrations...
00:08:39Il y a peut-être des citoyens qui se posent cette question
00:08:41mais de toute évidence ce n'est pas ceux qui vont manifester malheureusement.
00:08:43Oui, effectivement.
00:08:44Et puis là on s'aperçoit aussi quelque chose de positif quand on regarde la situation française,
00:08:48c'est que ça ne dérape pas.
00:08:49On critique beaucoup ce qui se passe en France
00:08:52mais on s'aperçoit en fait que cette question-là, elle est quand même plus pacifiée en France
00:08:56et je trouve ça assez positif.
00:08:58Là encore quand je vois l'exemple de la Grande-Bretagne,
00:09:01je trouve ça assez positif de voir comment c'est régulé en France.
00:09:05Je profite de votre présence Jean-Michel Fauvergue parce qu'on a vu effectivement ces émeutes,
00:09:08on a vu aussi d'ailleurs des violences contre les forces de l'ordre.
00:09:10Est-ce que la doctrine du maintien de l'ordre entre le Royaume-Uni et la France est très différente ?
00:09:14Comment ça se passe ?
00:09:15Les opérations de maintien d'ordre que l'on voit à la télé au Royaume-Uni
00:09:21sont effectivement très différentes.
00:09:23On voit des policiers qui sont mal équipés pour le maintien de l'ordre
00:09:27puisqu'ils n'ont pas ces carapaces protectrices qu'ont les CRS ou les gendarmes mobiles.
00:09:33D'ailleurs il y a des unités anti-émeutes en Angleterre, au Royaume-Uni
00:09:38mais là visiblement elles ne sont pas déployées ou alors elles ne sont pas en nombre suffisant.
00:09:42En plus ces policiers-là qui ont juste des casques et des matraques
00:09:46sont immédiatement au contact, ils sont mis au contact.
00:09:49En France on a une technique de maintien d'ordre qui est la mise à distance.
00:09:56Voilà pourquoi vous avez beaucoup de gaz lacrymogènes, de lanceurs de balles de défense, etc.
00:10:02Pour garder la distance c'est parce qu'on sait qu'au contact déjà c'est trop tard
00:10:06et au contact on peut avoir énormément de blessés.
00:10:08Le nombre de blessés au Royaume-Uni est beaucoup plus important
00:10:12que dans une manifestation française qui a néanmoins des blessés.
00:10:22Ceux qui trinquent en cas de manifestation c'est toujours les forces de l'ordre d'une manière générale.
00:10:28Donc on a un contact avec des manifestants qui sont eux aussi très hargneux
00:10:36qui n'ont rien à envier à un certain nombre de manifestants que nous avons connus
00:10:40style gilets jaunes radicalisés, j'entends bien les gilets jaunes les plus durs,
00:10:45les black blocs, etc.
00:10:48Donc effectivement le maintien de l'ordre là est très difficile.
00:10:52Peut-être une légère différence quand même malgré tout dans la réponse pénale.
00:10:58D'abord la rapidité de la réponse pénale.
00:11:00Ce ne sont pas des tribunaux d'exception qui sont mis en place
00:11:03mais des tribunaux qui siègent sur des heures exceptionnelles, qui siègent toute la nuit.
00:11:08La réponse pénale est immédiate et le quantum de peine est beaucoup plus important qu'en France.
00:11:14Il y a véritablement au Royaume-Uni un bloc entre police et justice
00:11:20que nous n'avons plus du tout en France.
00:11:23La justice étant sur des sommets différents que le...
00:11:31C'est gentiment dit, c'est poliment dit.
00:11:33Justement j'allais vous demander forcément, j'imagine que vous êtes d'accord avec ce que vient de dire Jean-Michel Fauverg,
00:11:38mais effectivement on voit là une réponse couplée.
00:11:40Est-ce que ça pourrait nous inspirer peut-être à la fois ces tribunaux
00:11:44qui sur des horaires un peu exceptionnels et un peu changeants peuvent rendre plus facilement la justice.
00:11:50Nous on a de cesse de dire qu'entre le moment où on commet un acte et le moment où on prononce une peine,
00:11:54il se passe trop de temps. Ce n'est pas une idée.
00:11:56Une fois n'est pas coutume, je vais dire beaucoup de bien des magistrats.
00:12:00Il faut quand même aller en comparution immédiate pour voir que les magistrats
00:12:04siègent parfois jusqu'à 1h, 2h, 3h du matin
00:12:07et que le système des comparutions immédiates fonctionne aussi en France
00:12:11de manière habituelle sur les nuits et sur des horaires nocturnes.
00:12:15Il n'y a pas de difficulté.
00:12:17Ce que disait votre invité, c'est que c'est vrai qu'à une époque,
00:12:21la police disait le problème de la police c'est la justice.
00:12:24Ce n'est pas la police qui le disait, c'est un syndicat de police.
00:12:26C'est un syndicat de police qui disait le problème de la police c'est la justice
00:12:29en disant en fait en gros la justice, la sphère judiciaire défait ce que les policiers ont fait avec leurs enquêtes.
00:12:36Ce qui est une façon à mon avis très partielle de voir l'association police-justice.
00:12:42Voilà, je ne commenterai pas plus.
00:12:45Je ne suis pas complètement d'accord mais voilà.
00:12:47On reparlera de toute façon de ce sujet évidemment du Royaume-Uni dans toutes les heures de Midi News.
00:12:53On va parler maintenant plutôt de la situation aussi en Israël
00:12:56puisque les menaces de l'Iran inquiètent évidemment et relancent ces interrogations
00:12:59à la fois sur la puissance militaire de l'Iran et aussi sur ses réelles capacités.
00:13:04On fait le point avec Juliette Sadat.
00:13:13Alors que le monde s'inquiète d'une escalade des tensions dans la région,
00:13:16l'Iran montre les muscles et revendique le droit de punir Israël pour la mort du numéro un du Hamas.
00:13:22Mais de quoi se compose la force militaire de la République islamique ?
00:13:26L'armée iranienne est divisée en deux groupes.
00:13:28L'armée régulière composée d'environ 415 000 soldats
00:13:31et les gardiens de la révolution islamique qui comptent 300 000 hommes dans leur rang.
00:13:36S'ajoute à cela un arsenal important, l'Iran possède le plus grand nombre de missiles balistiques de la région
00:13:41suivant les modèles nord-coréens, russes et chinois.
00:13:45L'Iran, grand producteur de drones, fièrement exposé comme ici à la télévision iranienne.
00:13:50Enfin la principale inquiétude de l'Occident, c'est la capacité nucléaire de la République islamique.
00:13:56Difficile pour les experts de savoir à quel point l'Iran s'approche de la bombe atomique
00:14:00même si l'Iran prétend des activités pacifiques.
00:14:03L'agence internationale de l'énergie atomique alerte sur le stock d'uranium enrichi par l'Iran
00:14:08qui dépasse largement le taux autorisé par l'accord sur le nucléaire iranien.
00:14:13Marina Bassist, on voit effectivement que maintenant c'est aussi ça les questions qui se posent,
00:14:17c'est-à-dire quelles sont les réelles capacités militaires des uns et des autres,
00:14:20parce qu'on parle de cette riposte, on y est un peu malheureusement,
00:14:23on imagine que les populations locales l'appréhendent et sont suspendues à ça,
00:14:27avec toujours cette question, quelles sont les capacités et qui a intérêt véritablement
00:14:30à aller vers une riposte et un embrasement total de la région ?
00:14:33D'abord il faut dire que je pense que ni Israël, ni le peuple libanais par exemple,
00:14:39probablement ni le peuple iranien non plus sont intéressés par un embrasement.
00:14:45Oui, aucune des populations ne veut de cette guerre, ça c'est sûr.
00:14:49Maintenant on est dans une situation où tous les leaders iraniens,
00:14:54y compris l'échelle politique et l'échelle sécuritaire,
00:14:57ils ont tous dit la même chose, qu'il y aura une riposte au moment venu.
00:15:02Qu'est-ce que c'est le moment venu ? Maintenant ça fait quelques jours,
00:15:04en Israël c'est très difficile bien sûr cette attente,
00:15:07cette aiguasse qui croise de jour en jour pour la population, c'est très très compliqué.
00:15:14On attend cette riposte et on attend aussi de voir s'il y aura une riposte coordonnée
00:15:18entre l'Iran et le Hezbollah.
00:15:22C'était bien mentionné que l'Iran possède le plus grand nombre de missiles et de drones,
00:15:28mais Israël craint d'abord je pense justement l'attaque des Hezbollah,
00:15:34ils sont beaucoup plus proches.
00:15:36On a déjà vu que cette proximité est très dangereuse
00:15:40parce qu'il y avait justement ce tir d'un roquette,
00:15:43ce n'était même pas un missile guidé, un missile balistique
00:15:47qui a tué deux enfants dans le village de Majd el Shams.
00:15:50C'était tellement proche que les enfants n'avaient pas le temps,
00:15:53il y avait l'alarme, mais c'était en fait trop tard à cause de cette proximité.
00:15:57Donc d'abord cette menace de Hezbollah et à côté aussi les menaces iraniennes.
00:16:02Il faut aussi dire qu'avec la rhétorique iranienne,
00:16:05bien sûr aussi la rhétorique israélienne,
00:16:07ce qu'on attend de ces dernières quelques heures c'est déjà la spéculation
00:16:14sur quel site Israël pourra cibler pour répondre à cette réponse potentielle.
00:16:21Certes votre correspondante a mentionné le projet nucléaire,
00:16:27mais le projet nucléaire iranien est plutôt caché au sous-sol,
00:16:31donc il faut trouver soi-disant d'autres cibles.
00:16:34Les cibles mentionnées c'est bien sûr l'aéroport,
00:16:37les ports maritimes qui sont énormes en Iran.
00:16:42On mentionne aussi l'industrie militaire,
00:16:48certaines bases militaires iraniennes.
00:16:52On peut s'imaginer que la réaction israélienne sera proportionnée.
00:16:59Si l'Iran est vraiment cible des infrastructures civiles,
00:17:06Israël peut répondre de la même façon.
00:17:10L'embrasement sera à 12h45 avec le général Bruno Clermont,
00:17:14et on fera le point avec lui sur toutes les options militaires dont pouvait disposer Israël.
00:17:20On va parler aussi des manœuvres diplomatiques qui se sont intensifiées,
00:17:24notamment hier, pour tenter d'éviter cet embrasement.
00:17:27Écoutez ce que disait le secrétaire d'État des États-Unis, Anthony Blinken.
00:17:33Nous sommes engagés dans une diplomatie intense,
00:17:36pratiquement 24h sur 24, avec un message très simple.
00:17:39Toutes les parties doivent s'abstenir de toute escalade.
00:17:45Toutes les parties doivent prendre des mesures pour apaiser les tensions.
00:17:50L'escalade n'est dans l'intérêt de personne.
00:17:52Elle ne fera qu'aggraver les conflits, la violence et l'insécurité.
00:17:58On voit qu'il y a d'un côté dans la région cette guerre de communication
00:18:03où chacun prévoit la riposte.
00:18:05Mais sur la scène totalement internationale,
00:18:07on voit aussi cette tentative d'étouffer cet embrasement.
00:18:11On voit bien que les États-Unis ont un rôle clé sur place
00:18:15et tentent de se dire qu'il faut pacifier.
00:18:17Comme le disait Irina Bassist, s'il y a une riposte importante,
00:18:21c'est des ripostes qui vont aller dans tous les sens
00:18:24à chaque fois où chacun se sentira légitime d'aller attaquer l'autre.
00:18:27Je pense que c'est vraiment le minimum que les États-Unis puissent dire,
00:18:30c'est-à-dire éviter une absence d'escalade.
00:18:33On sait que depuis un millénaire, presque avant Jésus-Christ,
00:18:36le peuple d'Israël est un peuple qui est connu pour sa résilience et sa combativité.
00:18:42C'est vrai que je suis impressionné quand l'Iran menace Israël,
00:18:47je trouve ça extrêmement décalé.
00:18:49Mais c'est vrai qu'à côté de cette grande tradition d'Israël,
00:18:52qui est une tradition de capacité à mener la guerre et à réussir la guerre,
00:18:56il y a aussi dans Israël une dimension prophétique.
00:19:00Et dans tout l'ADN biblique d'Israël, il y a la voix prophétique
00:19:03et des gens qui se lèvent pour la paix.
00:19:05Et c'est une question que je m'interroge et que j'aimerais entendre,
00:19:08c'est est-ce qu'au sein d'Israël, il y a des peuples,
00:19:12il y a des signes, des paroles prophétiques, des gens qui se battent pour la paix,
00:19:17qui ont une pensée pour une paix durable ?
00:19:20Et c'est vrai que c'est une question que je pose, qui m'interroge.
00:19:23C'est vrai que Jean-Michel Fouvert, quand on écoute aussi les témoignages
00:19:26des populations sur place, on sent l'inquiétude,
00:19:28mais on a aussi beaucoup de personnes qui disent qu'on vit dans des régions,
00:19:31quelque soit le pays, que ce soit Israël ou Liban,
00:19:33tellement déstabilisé depuis des années que bien sûr qu'il y a une inquiétude.
00:19:35Évidemment, personne ne veut de cet embrasement.
00:19:37Mais finalement, c'est aussi un peu la vie presque normale,
00:19:40malheureusement, de ces populations, par exemple, en Israël ou au Liban.
00:19:43Oui, alors je vais être beaucoup plus prosaïque que Vincent Dalmoranière.
00:19:48Effectivement, c'est une région qui est secouée et embrasée
00:19:55depuis des décennies et des décennies.
00:19:58Des millénaires.
00:20:00Et des millénaires. Je parle de l'époque moderne, évidemment.
00:20:05Les gens et les populations vivent dans une espèce d'ambiance de ce type-là.
00:20:14Mais il faut bien voir aussi les intérêts des uns et des autres
00:20:17et ce qui se passe aujourd'hui au Proche-Orient.
00:20:19Alors certes, il y a les intérêts d'Israël.
00:20:22Et ça serait difficile pour un autre pays, imaginons le nôtre par exemple,
00:20:27d'être attaqué sur son aile ouest, sur son aile nord et au sud.
00:20:34Et sur le nord, on sait que le Hezbollah est une armée puissante.
00:20:38Et un groupe terroriste, d'ailleurs.
00:20:40Rétablissons les choses telles qu'elles sont.
00:20:42Un groupe terroriste puissant, évidemment, s'appuyant sur l'Iran.
00:20:46Peut-être plus dangereux, d'ailleurs, que l'Iran elle-même.
00:20:49Ça, c'est le premier enjeu qu'il y a.
00:20:51Mais vous avez aussi dans la région et sur la région de la Mer Rouge
00:20:54un enjeu économique crucial pour l'ensemble du monde.
00:20:57C'est-à-dire le passage des bateaux et donc le positionnement aussi des États-Unis
00:21:04qui essayent de protéger cette partie-là du monde et ses intérêts personnels.
00:21:09Les États-Unis qui sont des alliés inconditionnels d'Israël
00:21:14mais qui essayent quand même de jouer le rôle d'arbitre, on l'a vu,
00:21:17sans trop y arriver quelquefois, mais qui seront derrière Israël le moment venu.
00:21:22Et puis, j'ai écouté ce matin une analyse de ce conflit-là
00:21:27qui disait, un analyste en tout cas, qui disait
00:21:31n'est-ce pas le moment venu aujourd'hui de faire un peu taire cet Iran ?
00:21:37Cet Iran qui est dangereux parce qu'il travaille sur la bombe atomique,
00:21:41sur l'arme atomique, et cet Iran qui est dangereux pour son propre six
00:21:44et qui est contesté à l'intérieur.
00:21:46Donc ne serait-ce pas le moment de porter un peu le fer
00:21:50pour pouvoir déclencher un mouvement populaire interne à l'Iran
00:21:54et le déstabiliser complètement et retourner sur un Iran un peu plus pacifique ?
00:22:00Évidemment, malheureusement, cette situation inquiète beaucoup aussi
00:22:03les familles d'otages qui ont participé hier soir à Tel Aviv
00:22:07à une cérémonie pour célébrer malheureusement le cinquième anniversaire d'Ariel Bibas.
00:22:11Il est réclamé la libération à la fois évidemment du garçon et de ses proches
00:22:15qui sont toujours retenus en otage dans la bande de Gaza.
00:22:18Le reportage est signé Mathilde Ibanez.
00:22:21Anniversaire douloureux pour la famille du petit Ariel Bibas.
00:22:25Hier, le petit garçon a fêté ses cinq ans loin de ses proches, toujours otage à Gaza.
00:22:32Une marche s'est organisée dans les rues de Tel Aviv.
00:22:35Comme pour son petit frère, les Israéliens se sont réunis pour ne pas oublier ses enfants.
00:22:42Nous pensons à eux parce que les enfants ne devraient pas être retenus prisonniers,
00:22:47en captivité, pris en otage dans leur maison.
00:22:50Nous ne pouvons pas accepter cela.
00:22:53Nous ne pouvons pas accepter une telle chose comme étant normale.
00:22:56Cela fait bien trop longtemps, plus de 300 jours qu'ils sont là.
00:23:00Ce n'est pas normal. Ils doivent rentrer chez eux et être ici avec nous.
00:23:05Portant des ballons, des vêtements orange rappelant la couleur des cheveux de l'enfant
00:23:09mais aussi de son frère et de sa mère, c'est un anniversaire extrêmement atroce pour ses proches.
00:23:15C'est la chose la plus difficile que nous ayons faite en neuf ou dix mois.
00:23:22Nous avons organisé l'anniversaire de Kfir, qui a été extrêmement difficile
00:23:27et cet anniversaire est encore plus difficile.
00:23:29Parce que le temps passé, depuis janvier, c'est comme si au début nous avions compté les heures,
00:23:34puis nous avons commencé à compter les jours, les semaines et les mois
00:23:37et nous sommes arrivés à une année. Dans deux mois, dans moins de deux mois.
00:23:44Des hommes et des femmes ont défilé une nouvelle fois pour demander la libération immédiate
00:23:49des 115 otages toujours détenus par le Hamas.
00:23:53Jean-Michel, on en parlait pendant qu'on visionnait ce reportage.
00:23:56Effectivement, libérer des otages en temps de guerre, vous disiez, c'est quasiment impossible
00:24:01et encore plus maintenant quand on voit la situation.
00:24:03Éradiquer d'un côté le Hamas et libérer les otages, ce sont à priori deux objectifs
00:24:08qu'on ne peut pas poursuivre ensemble.
00:24:10Oui, et d'ailleurs, si vous vous souvenez bien de ce qu'avait dit le Premier ministre Netanyahou
00:24:15au début du conflit et qui a été répété, la délivrance des otages vient en numéro deux
00:24:21des priorités. La priorité numéro une étant d'éradiquer les groupes terroristes
00:24:26et le Hamas en particulier.
00:24:28Effectivement, croyez-moi sur parole, délivrer des otages dans un pays en paix,
00:24:33c'est déjà difficile, mais délivrer des otages pendant qu'on fait la guerre,
00:24:38je ne vois pas comment on peut y arriver, bien que quand même,
00:24:41Saad a réussi à délivrer quelques otages.
00:24:44Elle a aussi, rappelons-le, tué par erreur trois otages qui se rendaient.
00:24:49Voilà, parce qu'on est dans un monde chaotique et c'est très difficile.
00:24:55Le seul moyen de libérer les otages, c'est ce qui a été fait au tout début,
00:24:58c'est-à-dire avoir une trêve et essayer de négocier.
00:25:01Mais je trouve qu'un des négociateurs à l'époque, c'était Agnès,
00:25:05qui vient d'être éliminée.
00:25:07Donc, il faut retrouver des négociateurs ensuite et des gens,
00:25:11j'allais dire de bonne volonté, la moins mauvaise volonté possible
00:25:15pour pouvoir arriver à ces résultats-là.
00:25:18Aujourd'hui, c'est très dur, ça va être très dur de trouver.
00:25:22C'est vrai que, Rina Bassist, le moral des familles d'otages, on imagine,
00:25:25est très compliqué à tenir.
00:25:27Parce qu'on a d'un côté beaucoup de manifestations,
00:25:29on voit qu'ils ont envie de continuer à expliquer,
00:25:31de demander, de réclamer la libération des otages.
00:25:33Et d'un autre côté, on voit bien que la situation
00:25:35rend ça quasiment impossible, de toute manière, malheureusement.
00:25:39Oui, je crois que ces photos qui ont été montrées
00:25:41d'Ariel Biba 5 ans et d'Ekfir Biba 1 an,
00:25:45ça reflète en fait ce déchirement dans la société israélienne
00:25:49et dans la politique israélienne aussi.
00:25:51Les familles des otages, il faut dire d'abord,
00:25:53personne en Israël pleure le sort d'Ismail Haniyeh.
00:25:56Ça, il y a une anonymité.
00:25:58Mais de l'autre côté, il y a quand même les sentiments,
00:26:01il y avait plusieurs membres des familles des otages
00:26:03qui ont exprimé ces sentiments d'incompréhension
00:26:07pourquoi justement M. Netanyahou et son gouvernement
00:26:10ont choisi exactement ce moment-là pour éliminer Ismail Haniyeh,
00:26:16qui est recherché par Israël depuis des années,
00:26:19bien avant le 7 octobre.
00:26:22Ce n'est pas quelque chose de nouveau.
00:26:24Là, on était justement en train de renégocier d'une certaine façon
00:26:28un possible accord pour la libération des otages,
00:26:31un possible accord pour un cessez-le-feu à Gaza.
00:26:35Donc pour les familles des otages, c'est très compliqué à comprendre
00:26:38pourquoi même si on réalise tout qu'il y avait
00:26:42cette peut-être exceptionnelle fenêtre d'opportunité de l'effet.
00:26:47Mais de l'autre côté, les familles des otages disent
00:26:50qu'il fallait peser les pours et les contres.
00:26:53Et pour certains d'entre eux, ils disent qu'il y avait
00:26:57une volonté exprès par M. Netanyahou de ralentir les négociations.
00:27:01Ça aussi, c'est quelque chose qui est mis sur la table.
00:27:04Vincent Lamandière pour terminer sur cette partie.
00:27:06Effectivement, on voit aussi d'un côté l'angle stratégique de la guerre
00:27:10et de l'autre peut-être la population israélienne,
00:27:12comme vous le disiez à l'instant, qui ne comprend pas forcément,
00:27:14qui n'a pas évidemment les mêmes intérêts que ses dirigeants
00:27:17et qui donc peut se poser légitimement la question de se dire
00:27:20est-ce que c'était le bon moment ? Est-ce que la priorité,
00:27:22ce n'est pas les otages ? Evidemment, on sait que ce n'est pas si simple
00:27:24mais il peut y avoir cette opposition entre les décisions prises et la population.
00:27:28C'est vrai qu'il doit y avoir un niveau d'angoisse pour la population
00:27:30qui doit être totalement extrême.
00:27:32Je crois qu'on ne se rend pas compte de la chance qu'on a en France
00:27:35d'être en paix depuis presque 75 ans.
00:27:41Je comprends qu'ils doivent se tourner vers leurs dirigeants politiques
00:27:47avec extrêmement d'inquiétude.
00:27:50Je suis d'accord avec vous sur ce point-là.
00:27:52On va marquer une première pause dans Midi News
00:27:54et on parlera des Jeux Olympiques,
00:27:56on parlera d'un certain nombre de vols qui ont eu lieu pendant les Jeux Olympiques
00:28:00et puis on parlera aussi, il n'y a pas que Paris pendant les Jeux Olympiques,
00:28:03il y a les autres villes, notamment les villes où vous êtes peut-être en vacances
00:28:07et on verra que la ferveur y est un peu moins présente.
00:28:09A tout de suite.
00:28:13De retour pour la deuxième partie de Midi News.
00:28:15Je vous le disais, dans un instant on va reparler des Jeux Olympiques
00:28:18mais d'abord on fait un tour de l'actualité avec Maureen Vidal.
00:28:23La tension au Bangladesh s'intensifie après le départ de la Première ministre
00:28:27face aux émeutes violentes.
00:28:29Le mouvement anti-gouvernement réclame Mohamed Younous
00:28:32prix Nobel de la paix pour diriger le gouvernement intérimaire.
00:28:35Au moins 109 personnes sont mortes dans de nouveaux affrontements hier.
00:28:39Ce qui porte à 409 le nombre de morts depuis le début des émeutes en juillet.
00:28:44Au lendemain d'une chute historique, la bourse de Tokyo a clôturé en être bon,
00:28:49plus 10,2%.
00:28:51C'est la plus forte envolée en nombre de points sur une séance de son histoire.
00:28:54La bourse de Tokyo s'était effondrée hier en raison de l'effet combiné
00:28:57du ralentissement de l'économie américaine
00:28:59et du dénouement d'un mouvement de spéculation sur le Yen.
00:29:03Médaille d'or pour le surfeur tahitien Kaoli Vast.
00:29:06Le surfeur de 22 ans a pris les deux plus belles vagues
00:29:09d'une finale très relevée pour s'imposer face à l'Australien Jack Robinson.
00:29:13C'est la 13e médaille d'or pour la France depuis le début des Jeux.
00:29:19Merci Maureen, on vous retrouve à midi pour un prochain journal.
00:29:23On va parler donc des Jeux Olympiques.
00:29:24Vous l'avez sans doute entendu en tête, Gérald Darmanin,
00:29:27le ministre de l'Intérieur des missionnaires, a parlé d'une délinquance
00:29:30proche de zéro, mais proche ne veut pas dire totalement zéro.
00:29:33Un certain nombre de vols ont été constatés, par exemple dans les hôtels
00:29:37ou dans certains quartiers des villages olympiques.
00:29:40Écoutez les précisions de Régine Delfour.
00:29:42Si Gérald Darmanin a salué la baisse de la délinquance depuis le début des Jeux Olympiques,
00:29:47car à Paris et dans la Petite Couronne, les vols avec violence ont diminué de 24%.
00:29:52Certains voleurs arrivent tout de même à passer au travers des mailles du filet.
00:29:57Nous avons eu la confirmation de plusieurs plaintes, des vols assez insolites.
00:30:01Les journalistes qui sont en nombre pour cet événement mondial sont pris pour cible.
00:30:06Un photographe de presse américain s'est fait dérober un de ses appareils photo
00:30:12alors qu'il était en tribune presse.
00:30:14Les sportives sont également victimes.
00:30:17Au village olympique, le 29 juillet, l'entraîneur de l'équipe Slovaque de cyclisme
00:30:23a porté plainte pour le vol de dix pneus et d'un gonfleur de pneus.
00:30:27Le matériel était rangé dans un casier, un casier qui n'était pas fermé
00:30:31puisqu'il était accessible aux autres équipes des Jeux Olympiques.
00:30:35Un entraîneur de l'équipe de France de basket a déclaré le 30 juillet le vol de sa tablette.
00:30:41Le problème, c'est que dans sa tablette, il y avait des données tactiques.
00:30:45Le vol a été commis dans la zone qui est réservée aux athlètes ou aux personnes accréditées.
00:30:50C'est une zone hautement surveillée.
00:30:53La tablette a été retrouvée le lendemain près de Lille dans un camping.
00:30:57C'est un homme de 68 ans qui a été interpellé.
00:31:00Il a déclaré qu'il avait besoin d'un souvenir des Jeux Olympiques.
00:31:05Un souvenir qui va lui coûter un petit peu cher puisqu'il fait l'objet d'une ordonnance pénale de 400 euros.
00:31:12Jean-Michel Fauvert, on va quand même se féliciter que les Jeux Olympiques se passent bien.
00:31:16C'est aussi l'occasion pour certains petits malins délinquants de se dire que dans les hôtels,
00:31:21il y a forcément peut-être des objets de valeur et le matériel sportif aussi.
00:31:24On sait que ça coûte extrêmement cher.
00:31:26Tout à fait. Si la délinquance consiste à avoir des vols de pneus et de gonfleurs de pneus...
00:31:34Oui, c'est presque irassurant.
00:31:36Plus sérieusement, ces Jeux attirent du monde.
00:31:41Par conséquent, il y a des criminalités qui chutent.
00:31:44Il y a des taux de criminalité qui chutent parce qu'il y a une grosse présence policière.
00:31:48Et puis, il y a des taux de criminalité qui, eux, sont dopés par le fait qu'il y a des vols à la tire.
00:31:54Il y a des vols par ruse.
00:31:57Par exemple, vous avez des équipes très organisées qui viennent d'Amérique du Sud, de Colombie en particulier,
00:32:03qui écument les hôtels avec des gens bien habillés et qui écument les hôtels
00:32:10et qui volent des objets dans les hôtels, des objets de valeur.
00:32:15Tout ça est attiré par ces Jeux aussi.
00:32:18Effectivement, c'est normal qu'il y ait un effet un peu miroir, une baisse de la délinquance d'un côté,
00:32:23une augmentation de l'autre.
00:32:26Mais globalement, on est sur des chiffres positifs pour l'instant,
00:32:32dû à cette forte présence policière.
00:32:35J'en profite pour vous dire qu'on fera le point sur la sécurisation des Jeux olympiques à 13h30.
00:32:40On sera avec Sonia Fibleuil, elle est porte-parole de la police nationale.
00:32:44Soyez au rendez-vous à 13h30.
00:32:46C'est vrai que Vincent Delamorendière, on a beaucoup dit que peut-être le côté sécuritaire n'était pas totalement prêt,
00:32:51que ça allait mal se passer.
00:32:53Évidemment, il y a ces vols, c'est déplorable pour les personnes qui en sont victimes.
00:32:57Mais on se dit quand même que globalement, le pari pour l'instant est plutôt réussi.
00:33:01Les Jeux ne sont pas finis, mais au moment où on se parle.
00:33:04On peut se demander si ce n'est pas aussi une conséquence directe du fait qu'il y a un peu moins de monde à Paris.
00:33:08Il n'y a plus de parisiens.
00:33:11Il y a une population qui est en aide-diminution.
00:33:15Beaucoup de gens s'en plaignent, notamment les restaurateurs.
00:33:18On peut se demander s'il n'y a pas ça d'un côté.
00:33:21De l'autre côté, la bonne nouvelle encore, c'est que la baisse de la délinquance à Paris
00:33:27ne se traduit pas par une hausse de la délinquance en province.
00:33:30Ce qu'on pouvait craindre en disant que tous les policiers vont être concentrés sur la zone parisienne et sur la zone J0.
00:33:37Et en fait, ce mécanisme-là ne se constate pas.
00:33:40Donc, on est quand même sur quelque chose qui semble plutôt pacifié.
00:33:44C'est vrai que Rina Bassist, on se dit qu'on a quand même un peu sauvé l'image de Paris, si j'ose dire.
00:33:48C'est-à-dire qu'on a réussi à redorer un peu le blason.
00:33:50Il y a un sondage aujourd'hui dans Le Parisien qui est fait sur les touristes qui ont été interrogés.
00:33:54Pendant une semaine, on voit qu'ils trouvent Paris propre, que la ville est belle.
00:33:57Ils trouvent même que les Parisiens sont sympathiques, tout comme les garçons de café.
00:34:00On n'aurait pas cru ça, quand même, il y a une semaine.
00:34:02Oui, c'est un miracle.
00:34:03C'est là où on se dit qu'il y a beaucoup moins de Parisiens et qu'on nous trouve sympathiques.
00:34:07Oui, c'est un miracle, mais aussi, sûrement, c'est une volonté aussi des Parisiens qui sont restés comme nous.
00:34:14À Paris, je pense qu'il y a cette volonté, justement, de montrer au monde que cette ville est la plus belle ville qui existe
00:34:22et accueille chaleureusement tous les touristes, y compris tous ceux qui parlent anglais.
00:34:27Oui.
00:34:28Il y a une volonté de leur parler dans leur langue, qu'ils se sentent bien.
00:34:32Il y a la baisse des délinquances.
00:34:35Je crois que c'est magnifique que ces touristes ne soient pas heurtés, par exemple, à tous ces arnaques,
00:34:42comme, je ne sais pas, les géogoblets, etc., qu'on connaît tellement bien à côté de la Tour Eiffel.
00:34:48On ne voit plus ça.
00:34:49Et peut-être vraiment aussi un peu d'optimisme.
00:34:53Peut-être que les criminels même se réjouissent de ces Jeux olympiques.
00:34:56Oui.
00:34:57Ils viennent plutôt profiter de la zone des fans au lieu de s'occuper de ce qu'ils font toute l'année.
00:35:03Et on salue l'arrivée de Jérémy Solle.
00:35:05Bonjour, Jérémy.
00:35:06Bonjour.
00:35:07Merci d'être avec nous, directeur adjoint de la rédaction de Causer, spécialiste du Royaume-Uni.
00:35:10On va en reparler dans un instant.
00:35:12Pour l'instant, on est effectivement sur les Jeux olympiques.
00:35:15C'est vrai qu'on a l'impression qu'on vit un peu une parenthèse enchantée.
00:35:19Paris est devenue propre.
00:35:20Paris, selon les touristes, est belle.
00:35:22Les Parisiens sont sympathiques.
00:35:24Les métros fonctionnent bien.
00:35:25Les transports, en général, fonctionnent bien.
00:35:27Mais qu'est-ce qui se passe ?
00:35:28Eh bien, en fait, il faut dire que ceux d'entre nous qui connaissons Paris au mois d'août,
00:35:35c'est souvent comme ça.
00:35:37C'est souvent comme ça.
00:35:38C'est calme.
00:35:39Les Parisiens ne sont pas là.
00:35:43La différence n'est pas totale.
00:35:46Il faut s'en rendre compte.
00:35:48En même temps, il y a une parenthèse enchantée qui, comme toutes les parenthèses, aura une fin.
00:35:54Une fin a priori.
00:35:55Et le retour à la réalité sera rude.
00:36:01Il n'y a pas d'autre chose à dire à cet égard-là.
00:36:05Donc, il faut en profiter.
00:36:07Chaque moment qui passe, il faut le savourer.
00:36:09Chaque minute compte.
00:36:10Exactement.
00:36:11Prenez le métro.
00:36:12Baladez-vous dans les ruines.
00:36:13Profitez-en.
00:36:14Jean-Michel Fauvergne ?
00:36:15Je rebondis sur ce qu'a dit Jérémy.
00:36:17Pas le fait que Paris soit sympa sans les Parisiens.
00:36:19Ça, je lui en laisse la responsabilité.
00:36:21Il n'a peut-être pas totalement tort.
00:36:23Mais le fait qu'effectivement, à un certain moment, il y aura la fin de cette parenthèse.
00:36:28Et en particulier pour les forces de l'ordre.
00:36:30Parce que les forces de l'ordre déployées, c'est exceptionnel, ce déploiement de forces de l'ordre.
00:36:35Mais pour le coup, ça a prouvé quand même que l'on peut sécuriser.
00:36:40Et les citoyens, non seulement parisiens, mais l'ensemble des citoyens français,
00:36:45vont se dire à la fin des Jeux Olympiques.
00:36:48Mais si ça a été possible, pourquoi ne continuerait-on pas ?
00:36:51Et la responsabilité...
00:36:53Et l'incivilité, là, va devenir encore plus frustrante.
00:36:55Parce qu'on sait qu'on peut lutter contre.
00:36:57C'est exactement ça.
00:36:58Et le prochain gouvernement, avec son ministre de l'Intérieur et son Premier ministre,
00:37:03va devoir avoir à l'ordre de Chasse charge d'apporter de la sécurisation supplémentaire.
00:37:12La sécurisation normale que nous n'avons pas jusqu'à présent.
00:37:15Et on voit qu'il y a deux leviers qui sont importants.
00:37:19D'abord, la présence de bleu sur la police.
00:37:21Que ce soit du policier, du gendarme, de la police municipale,
00:37:25des services privés de sécurité dans leur secteur de compétences.
00:37:29Combiné avec une réponse pénale que nous n'avons pas pour l'instant.
00:37:33Et alors, on va justement regarder ce qui se passe ailleurs qu'à Paris.
00:37:37Parce que certes, Paris s'enflamme pour les Jeux Olympiques.
00:37:39Mais ce n'est pas le cas partout en France.
00:37:41Alors certes, la plupart des compétitions sont centralisées dans la capitale.
00:37:45Mais ceci explique cela, même si l'île, par exemple, Bordeaux ou Marseille,
00:37:48accueille quand même quelques disciplines.
00:37:50Mais à l'ouest de la France, à Nantes par exemple,
00:37:52on voit bien que certes, il y a quelques matchs de foot qui sont retransmis.
00:37:55Mais sur la côte ou dans les stations balnéaires de la région,
00:37:58les Jeux Olympiques, clairement, ne sont pas la priorité.
00:38:00La plage est très loin de l'engouement parisien.
00:38:03Regardez ce reportage de Mickaël Chailloux.
00:38:06À l'extrémité de la baie de la Bôle, le port du Pouliguin est sa plage.
00:38:10Où le sport préféré, c'est la bronzette baignade.
00:38:13Une discipline non retenue pour les JO de Paris 2024.
00:38:17Difficile de trouver un bar qui diffuse des compétitions
00:38:21pour une question de droits payants, mais pas que.
00:38:23Écoutez, ici au Pouliguin, on a la chance d'avoir un très beau temps en ce moment.
00:38:27Et en plus, vous voyez, le plus beau spectacle est juste en face de vous.
00:38:30C'est l'océan Atlantique.
00:38:32En période de vacances, on se promène, on va au resto, on va se baigner.
00:38:37Les JO, ça passe après.
00:38:39Le légendaire pendwick de Tabarly mouille à l'entrée du Chenal.
00:38:43Dans cette ville baignée par l'Atlantique,
00:38:45les habitants un peu râleurs ont quelques reproches à faire aux Jeux Olympiques.
00:38:49Aux JO, on ne voit pas beaucoup de voiles.
00:38:52Ce qui est intéressant quand on habite le bord de mer.
00:38:55Voilà, donc c'est un peu dommage.
00:38:58En province, on ne ressent pas du tout l'ambiance parisienne.
00:39:01On a vraiment l'impression qu'il n'y a que Paris de concerné.
00:39:05C'est vrai qu'il y a certains sites en province, mais ils sont rares.
00:39:08Et on est vraiment mis à côté du reste des JO.
00:39:12En Pays de Loire, seul le stade de la Beaujoire à Nantes accueille 8 matchs de foot
00:39:16et une fan zone est installée en centre-ville.
00:39:1980 kilomètres plus loin, au Poulignan,
00:39:21la seule médaille d'or qui vaille, c'est celle du plus beau bronzage.
00:39:27Vincent Delamorandière, c'est un peu deux salles, deux ambiances.
00:39:30Entre Paris, où on a l'impression que tout s'est arrêté pour les JO,
00:39:33où on voit quasiment tous les bars qui retransmettent la compétition,
00:39:36et tous ces Français et ces touristes qui sont aussi en vacances
00:39:39et qui sont un peu loin de cette actualité finalement.
00:39:41C'est vrai qu'on peut comprendre entre le fait de regarder un écran
00:39:46et d'autres personnes agir, courir, se baigner ou nager ou faire des épreuves.
00:39:51Et le fait d'être soi-même dans la nature, sur la plage, dans la mer ou à la montagne,
00:39:57je pense qu'il n'y a pas vraiment d'hésitation.
00:39:59On a quand même besoin, pour aller bien pendant le reste de l'année,
00:40:03de recharger dans la nature un petit peu ses batteries.
00:40:06Et je comprends ce qui se passe là, effectivement.
00:40:09Jérémy, est-ce qu'effectivement il faut nuancer l'engouement autour des JO ?
00:40:12C'est-à-dire de se dire que quand on met la focale sur Paris,
00:40:14ou a priori les personnes qui sont venues en vacances cet été à Paris sont venues pour les JO,
00:40:19et ceux qui sont partis aussi, alors de Paris ou d'ailleurs,
00:40:21parce qu'en fait ça ne les intéresse pas plus que ça,
00:40:23regarder les compétitions une fois de temps en temps peut-être,
00:40:26mais ça n'est pas la ferveur qu'on voit dans les fanzones qui sont pleines du matin au soir.
00:40:30Bien sûr, mais n'oublions pas ce vieux média qu'est la télévision.
00:40:36Et je viens de voyager autour de l'Europe,
00:40:39et dans tous les hôtels les gens sont devant la télé,
00:40:42regarder ce qui se passe à Paris.
00:40:44Donc les JO de Paris sont pour le moment, on touche du bois, un triomphe.
00:40:51Un vrai triomphe, un vrai spectacle.
00:40:54La ville est mise en valeur d'une manière extraordinaire.
00:41:00Et certains politiques vont essayer d'accaparer le crédit de cette réussite,
00:41:07mais c'est la France qui a organisé ces jeux.
00:41:11Et comme toujours en France, tout est concentré sur Paris.
00:41:17Et on a parlé du réveil dur qui va suivre.
00:41:23Évidemment, tous les problèmes en dehors de Paris vont être de nouveau visibles.
00:41:29Donc encore une fois, il faut en profiter tant qu'on peut.
00:41:32Jean-Michel Fouvert, qui effectivement parle un peu de trêve olympique
00:41:35pendant ces JO, c'est-à-dire que le président de la République avait utilisé ce terme.
00:41:39La trêve olympique, on l'a, mais comme on le disait,
00:41:42le réveil risque d'être difficile, y compris pour la classe politique,
00:41:44parce qu'on n'a quand même toujours pas de gouvernement.
00:41:46Enfin, ou un gouvernement démissionnaire, et il en faut un nouveau.
00:41:48Oui, alors en termes de gouvernement, je rappelle que nous avons des ministres,
00:41:53un Premier ministre qui est démissionnaire, mais qui est toujours Premier ministre.
00:41:57Une candidate Premier ministre qui a été nommée par une majorité qui est minoritaire.
00:42:04Et qui continue à faire un peu le tour de la France.
00:42:06Oui, mais qui est invisibilisée en ce moment.
00:42:10Ce n'est pas le meilleur timing de le faire pour les JO.
00:42:12Ce qui fait qu'on a une situation un peu particulière,
00:42:15qui est due évidemment à la situation majoritaire et de non-majorité à l'Assemblée nationale.
00:42:25Donc effectivement, il va y avoir, après les JO, un réveil des choses.
00:42:32Mais je pense que, et les déclarations d'Aurore Berger il y a deux jours, je pense,
00:42:38nous indiquent ça, je pense qu'il y a derrière quand même des tractations particulières
00:42:44pour préparer cet avenir-là.
00:42:47Et ça serait dommage de tomber de cette extase, cette parenthèse exquise,
00:42:52comme tout le monde dit, mais cette extase des JO, qui est quand même une réussite.
00:42:56Et dans laquelle il n'y a pas que des sites, d'ailleurs, il n'y a pas qu'un site parisien.
00:43:00C'est sur 40 sites. Alors beaucoup sont en Île-de-France, évidemment.
00:43:04Mais vous avez l'outre-mer avec la Polynésie, vous avez Marseille,
00:43:09vous avez une très très belle base nautique, je tiens à le signaler,
00:43:13parce que ce n'est pas très loin de chez moi, à Vers-sur-Marne.
00:43:17Il y a eu l'Aveyron notamment.
00:43:19Et donc effectivement, tout ça est très très beau.
00:43:23Il y a un engouement particulier. Le réveil risque d'être dur.
00:43:27On nous promet une rentrée sociale agitée.
00:43:30Comme chaque année.
00:43:31On nous la promet. Chaque année, il ne se passe rien, d'une manière générale.
00:43:34On verra. Effectivement, il va falloir faire le focus sur le politique.
00:43:39Comment on va sortir de cet imbroglio qu'on vit aujourd'hui.
00:43:47On va parler rapidement maintenant de sécurité pour terminer cette partie,
00:43:50puisque le Grand Palais, où se déroulent des épreuves des Jeux olympiques,
00:43:53et une quarantaine de musées en France, ont été victimes d'une attaque
00:43:56par ce qu'on appelle un rançongiciel ce week-end.
00:43:59On l'a appris hier de sources policières.
00:44:01Du côté des musées, le Grand Palais a confirmé avoir été visé par une cyberattaque,
00:44:05mais en revanche n'a pas souhaité communiquer de détails à ce sujet,
00:44:08initialement mentionné comme faisant partie des cibles pouvant avoir été touchées.
00:44:12Le Louvre a démenti en revanche en soirée l'avoir été.
00:44:15Les cybercriminels ont donc ciblé dans la nuit de samedi à dimanche
00:44:18le système qui permet de centraliser toutes les données financières
00:44:22dans celles situées au sein de ces lieux.
00:44:24C'est ce qu'indique cette même source policière.
00:44:26Écoutez justement l'avis d'un expert en cybersécurité.
00:44:29Il s'appelle Célim Milev, il est président de la société Akil.
00:44:33On a une rançon qui est générée par un logiciel.
00:44:37C'est-à-dire que ce logiciel malveillant va empêcher d'utiliser les systèmes informatiques
00:44:43dans le but d'exiger une rançon.
00:44:45C'est une manière, en fait, de vous empêcher de travailler avec vos outils informatiques
00:44:51et de dire si vous voulez retrouver ces outils informatiques, il va falloir nous payer.
00:44:55Il y a eu beaucoup de travail de montée en maturité ces dernières années
00:44:58puisque c'est le type de cyberattaque qu'on a le plus vu en France et dans le monde.
00:45:03Ils se sont préparés.
00:45:05L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information intervient à leur côté aussi.
00:45:09Ce sont des experts de très haut niveau.
00:45:12Après, ce sont des attaques qui sont toujours difficiles à contrer
00:45:14en fonction du niveau de profondeur, en fonction de ce que le pirate a pu faire avant d'être détecté.
00:45:18Donc, c'est difficile aujourd'hui de dire si l'attaque est grave ou pas.
00:45:21Ce qui est certain, c'est qu'elle n'est pas innocente, elle n'est pas anodine.
00:45:25Et il y a du travail d'experts à faire pour la contenir au mieux et minimiser les dégâts.
00:45:31Jean-Michel Fauvergue, on voit aussi que les cyberattaques, on en parle de plus en plus
00:45:35et que justement, même dans les conférences de presse, par exemple, du ministre de l'Intérieur,
00:45:38le risque cyber devient très présent.
00:45:40C'est un risque qu'on n'entendait pas forcément il y a encore quelques années.
00:45:43On parlait du risque terroriste notamment, mais la cyberattaque semblait un petit peu moins prégnante.
00:45:47Oui, c'est le risque du présent et c'est le risque de l'avenir.
00:45:50La richesse aujourd'hui, c'est les données.
00:45:53Et à partir du moment où vous trafiquez les données, où vous privez une entreprise
00:45:58ou une organisation de ce type-là ou un centre hospitalier de ces données,
00:46:03vous empêchez de fonctionner correctement.
00:46:08Alors, il y a plusieurs types de cyberattaques.
00:46:13Un type classique, c'est de prendre les données, de les enlever et de dire
00:46:18on vous rend les données si vous payez une rançon.
00:46:20Mais il y a un deuxième type, et ça, il est encore plus dangereux,
00:46:23parce qu'il se joue de la sauvegarde.
00:46:26Le premier type, vous avez une sauvegarde, vous pouvez restaurer vos données.
00:46:29D'où l'intérêt d'avoir une hygiène informatique importante.
00:46:32Mais le deuxième type, et ce qui a été décrit par le spécialiste,
00:46:35c'est qu'en fait, vous êtes attaqué sur vos systèmes et vous ne pouvez pas vous servir de vos systèmes.
00:46:40On ne vous a rien volé, mais vous ne pouvez pas vous servir de vos systèmes.
00:46:43Vous êtes complètement bloqué, et là, c'est plus difficile à intervenir.
00:46:46Lundi, l'Agence nationale de la sécurité informatique fait des formations là-dessus
00:46:55et peut intervenir, mais c'est effectivement ce type d'attaque
00:47:00qui se produira de plus en plus, à la fois sur les entreprises,
00:47:03mais à la fois aussi sur les particuliers.
00:47:05Je pense qu'autour de cette table, les gens qui nous écoutent
00:47:08ont dû recevoir ce qu'on appelle des messages d'hameçonnage,
00:47:12où vous êtes pédophile et vous avez une procédure contre vous.
00:47:16Ou alors, on a besoin d'aide pour livrer votre colis.
00:47:20Exactement.
00:47:21On s'en est vécu, on l'a tous reçu.
00:47:23Oui, bien évidemment.
00:47:25Il faut savoir aussi que les administrations ont souvent un parc informatique assez ancien.
00:47:30Et quand vous fonctionnez avec des vieilles versions de Windows, par exemple,
00:47:35vous avez beaucoup d'anciennes failles de sécurité qui sont exploitables
00:47:39par les cyberdélinquants, donc ça c'est un premier point.
00:47:43L'expression « hygiène informatique » utilisée par Jean-Michel Fauverg
00:47:46me semble extrêmement juste, au sens où on utilise tous des outils informatiques,
00:47:53mais on les utilise avec beaucoup de bienveillance, mais aucune prudence.
00:47:59Je crois que c'est très rare pour le grand public
00:48:02d'apprendre à sécuriser un ordinateur, un téléphone, un annuaire de contact téléphonique.
00:48:09Oui, déjà, rien qu'à ne pas tomber dans le panneau des arnaques, tout simplement.
00:48:13En fait, on n'est pas prêt à ça, et c'est vrai qu'il faut être vigilant à ce point-là de la sécurité.
00:48:18Et le dernier point, c'est que c'est vrai que la richesse, c'est la data,
00:48:21et qu'il va falloir fiscaliser la data au lieu de fiscaliser les particuliers.
00:48:25Et les géants de la data plutôt que les particuliers,
00:48:28c'est un élément intéressant que ça nous rappelle.
00:48:30Pour terminer, c'est vrai que Rina Bassist, on parle de cyberattaques,
00:48:33notamment sur des musées et sur le Grand Palais, mais le risque cyber,
00:48:36il existe aussi au niveau international, et le risque cyber devient presque une arme de guerre aussi.
00:48:41On voit comment ça peut déstabiliser totalement un pays si on s'attaque de manière stratégique,
00:48:46par exemple à l'industrie, aux hôpitaux, aux services de fonctionnement de l'État.
00:48:49Oui, là, on est dans une situation où on a des milliers et des milliers de touristes qui arrivent,
00:48:53donc bien sûr, les cibles potentielles, c'est où est-ce qu'ils vont les touristes
00:48:57quand ils ne vont pas regarder les compétitions ?
00:49:01Ils vont dans des grands centres commerciaux, ils vont dans les musées,
00:49:05ils vont voir les monuments historiques.
00:49:08Donc, évidemment, quand il y a cette concentration de touristes dans la capitale,
00:49:13on peut bien imaginer quelles sont les cibles,
00:49:16et là, je crois qu'on peut se compter heureux si ça sera le seul monument historique
00:49:22qui va être visé maintenant dans la vie quotidienne, bien sûr.
00:49:27Je crois que ce sujet du terrorisme, de l'attaque cyber,
00:49:31c'est quelque chose dont la police française, comme toutes les polices européennes,
00:49:35moi, je suis journaliste israélienne, donc c'est un sujet extrêmement important pour nous, bien sûr.
00:49:40La défense contre les cyberattaques, mais aussi l'attaque contre les cyberattaqueurs.
00:49:46Et justement, à 13h20, on reviendra sur ce sujet avec Nicolas Arpagian, spécialiste en risque,
00:49:51en risque numérique, on lui demandera comment fonctionnent toutes ces cyberattaques.
00:49:55C'est la fin de la première heure de Midi News, je vais remercier Vincent Delamorandière,
00:49:58vous êtes avocat, je le rappelle, Irina Bassiste.
00:50:00Merci à vous, correspondante pour la radio israélienne à Paris.
00:50:03On se retrouve dans un instant avec de nouveaux invités,
00:50:05et on parlera de ce qui se passe notamment au Royaume-Uni avec vous.
00:50:08Jérémy Stobbes, à tout de suite.
00:50:13De retour pour la deuxième heure de Midi News,
00:50:15on va parler dans un instant de ce qui se passe au Royaume-Uni avec vous.
00:50:18Jérémy Stobbes, vous êtes toujours avec nous, spécialiste du Royaume-Uni,
00:50:21et directeur adjoint de la rédaction de Causeur.
00:50:23Jean-Michel Fauvergue est toujours là aussi, ancien chef du RAID.
00:50:25Et nous ont rejoint Mathieu Hoque, bonjour.
00:50:27Bonjour Élodie.
00:50:28Secrétaire général du Ménère.
00:50:29Et Jean-Christophe Couville, bonjour.
00:50:30Bonjour.
00:50:31Vous êtes secrétaire national Unité.
00:50:32On reprend les débats dans un instant, mais tout de suite l'actualité avec Maureen Vidal.
00:50:35Rebonjour Maureen.
00:50:40Bonjour Élodie, bonjour à tous.
00:50:41À la une de l'actualité, une réunion de crise à la Maison Blanche
00:50:45face aux risques de guerre au Proche-Orient.
00:50:48Les tensions sont vives entre l'Iran et Israël.
00:50:51Les États-Unis, inquiets, s'investissent dans une diplomatie intense.
00:50:54Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken,
00:50:57appelle un cessez-le-feu à Gaza pour casser le cycle de violence dans la région.
00:51:02On l'écoute.
00:51:05Nous sommes engagés dans une diplomatie intense,
00:51:07pratiquement 24 heures sur 24, avec un message très simple.
00:51:11Toutes les parties doivent s'abstenir de toute escalade.
00:51:15Toutes les parties doivent prendre des mesures pour apaiser les tensions.
00:51:21L'escalade n'est dans l'intérêt de personne.
00:51:24Elle ne fera qu'aggraver les conflits, la violence et l'insécurité.
00:51:30Toujours aux États-Unis, officiellement candidate démocrate,
00:51:33Kamala Harris annoncera le nom de son colistier ce soir.
00:51:36Celui qui pourrait devenir vice-président de la candidate
00:51:39sera présent pour un premier meeting à Philadelphie.
00:51:41Kamala Harris pourra ensuite entamer sa campagne à travers les États.
00:51:46Le Grand Palais, victime d'une cyberattaque ce week-end,
00:51:49lieu mythique parisien où se déroulent des épreuves des Jeux olympiques.
00:51:52Le système permettant la centralisation de données financières
00:51:55a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche.
00:51:57Les hackers ont demandé une rançon.
00:51:59En quoi consiste ce genre d'attaque ?
00:52:01Célim Milet, d'expert cybersécurité, nous explique.
00:52:06On a une rançon qui est générée par un logiciel.
00:52:10C'est-à-dire que ce logiciel malveillant
00:52:12va empêcher d'utiliser les systèmes informatiques
00:52:15dans le but d'exiger une rançon.
00:52:18C'est une manière, en fait,
00:52:20de vous empêcher de travailler avec vos outils informatiques
00:52:23et de dire, si vous voulez retrouver ces outils informatiques,
00:52:26il va falloir vous payer.
00:52:27Il y a eu beaucoup de travail de montée en maturité ces dernières années
00:52:30puisque c'est le type de cyberattaque qu'on a le plus vu
00:52:33en France et dans le monde.
00:52:36Ils se sont préparés.
00:52:37L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information
00:52:40intervient à leur côté aussi.
00:52:41Ce sont des experts de très haut niveau.
00:52:44Après, ce sont des attaques qui sont toujours difficiles à contrer
00:52:46en fonction du niveau de profondeur,
00:52:48en fonction de ce que le pirate a pu faire avant d'être détecté.
00:52:50Donc, c'est difficile aujourd'hui de dire si l'attaque est grave ou pas.
00:52:53Ce qui est certain, c'est qu'elle n'est pas innocente,
00:52:56elle n'est pas anodine.
00:52:57Et il y a du travail d'experts à faire
00:53:00pour la contenir au mieux et minimiser les dégâts.
00:53:04Et enfin, les Pyrénées-Orientales
00:53:06placées en vigilance orange canicule par Météo France.
00:53:09Dès ce midi, les températures devraient atteindre jusqu'à 35 degrés
00:53:13dans le département.
00:53:14Ce début août est marqué par de fortes chaleurs,
00:53:16notamment dans le sud du pays.
00:53:20Merci Maureline.
00:53:21On va retrouver à midi 30 pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:53:23Je vous le disais, on va reparler maintenant
00:53:25de ce qui se passe au Royaume-Uni.
00:53:26Et on se rend sur place.
00:53:27On va retrouver Olivier Weber, notre correspondant,
00:53:29qui fait le point pour nous sur cette nouvelle nuit de tension.
00:53:32Ecoutez.
00:53:34Une justice accélérée a été mise en place ici au Royaume-Uni
00:53:37pour tenter d'endiguer les pires émeutes du pays depuis 13 ans.
00:53:40Justice où les tribunaux peuvent siéger toute la nuit depuis hier.
00:53:45Les premiers prévenus comparaissent déjà.
00:53:47Ils ont entre 14 ans et 69 ans.
00:53:49Ils ont attaqué des mosquées, pillé des magasins,
00:53:52affronté des policiers.
00:53:54Certains font tant l'arme devant le juge
00:53:57car ils risquent de lourdes peines de prison.
00:54:01Alors de nouveaux incidents ont éclaté cette nuit dans plusieurs villes.
00:54:05A Plymouth, de nombreux policiers ont été blessés
00:54:08alors qu'ils tentaient de s'interposer entre deux groupes de manifestants.
00:54:12Ultradroite anti-immigration d'une part et anti-racisme d'autre part.
00:54:16A Belfast, des cocktails Molotov ont été lancés sur la police.
00:54:20Enfin à Birmingham, des centaines de jeunes hommes musulmans
00:54:24masqués et certains armés de batte
00:54:27se sont réunis autour d'une mosquée
00:54:29pour la défendre d'une éventuelle attaque de militants de l'ultradroite.
00:54:34Vous le voyez une semaine après l'attaque au couteau de Southport.
00:54:39Le calme est loin d'être revenu au Royaume-Uni.
00:54:42Merci Olivier Weber pour toutes ces précisions.
00:54:45Jérémy Stobbs, de ce qu'on voit en tout cas,
00:54:48déjà c'est une volonté de l'exécutif d'avoir une réponse
00:54:51extrêmement rapide et extrêmement ferme.
00:54:53C'est-à-dire qu'on a entendu la ministre de l'Intérieur hier.
00:54:56On voit que le Premier ministre promet que les réponses seront au rendez-vous.
00:55:00Oui bien sûr, mais c'est la réponse typique de tous les exécutifs dans cette situation.
00:55:05Très vrai, ça ne marche pas toujours.
00:55:07De l'ordre, de la fermeté.
00:55:09Mais en fait, on assiste là à deux tragédies.
00:55:11La première tragédie, c'est celle de la violence elle-même.
00:55:14On peut être contre la présence de migrants dans son pays
00:55:17mais terroriser des migrants, c'est inacceptable.
00:55:20Bien sûr, s'en prendre à des mosquées ou des centres d'accueil
00:55:23par exemple pour migrants, c'est exactement ce qu'ils font en ce moment.
00:55:25On peut se poser des questions sur le rôle de l'islam
00:55:28mais incendier une mosquée, c'est inacceptable.
00:55:31Bien sûr.
00:55:32On peut formuler parfois des critiques quant au comportement des policiers
00:55:36mais attaquer les forces de l'ordre, c'est inacceptable.
00:55:39Donc ça, c'est la première tragédie.
00:55:41Mais il y a une autre qui est que ces groupuscules extrémistes
00:55:46surtout d'extrême-droite, ultranationalistes,
00:55:49mais aussi, on l'a vu, d'extrême-gauche, ils s'opposent.
00:55:52Ils sont en train de surfer sur une colère populaire qui est réelle.
00:55:56Et malheureusement, ces groupuscules viennent de donner un alibi au gouvernement
00:56:02en permettant au gouvernement de dire que tout est la faute des extrémistes.
00:56:07Ce n'est pas du tout notre faute.
00:56:10Ce n'est pas la faute des autorités, ce n'est pas la faute des médias traditionnels
00:56:14et pourtant, c'est exactement leur faute.
00:56:19Si on pénètre dans les mobiles profonds de ce mouvement,
00:56:23on voit qu'il y a une colère qui est dirigée contre l'inaction des autorités
00:56:29et, on ne dirait pas les mensonges, mais...
00:56:33Les fausses promesses, dirons-nous.
00:56:35Il y a les fausses promesses, mais surtout dans les médias,
00:56:38une façon de présenter les événements qui est tellement, comment dirais-je,
00:56:43lénifiée, qui essaie de détourner l'attention de la réalité
00:56:47que les gens ont l'impression qu'on les prend pour des imbéciles.
00:56:50Et c'est ça qui provoque la colère.
00:56:52C'est vrai que Mathieu, on a vu aussi déjà une instabilité gouvernementale
00:56:56avec des premiers ministres qui succèdent et certains qui ne restent que quelques jours ou quelques semaines.
00:57:00Et surtout, on voit beaucoup de promesses à chaque fois de se dire,
00:57:02des premiers ministres qui arrivent en se disant effectivement,
00:57:04il faut qu'on régule mieux l'immigration en Grande-Bretagne,
00:57:07il faut qu'on s'y mette, et qui ont beaucoup de promesses,
00:57:09comme on disait avec Jérémy Saufs, mais on s'en tient au stade de la promesse.
00:57:13Et on peut comprendre effectivement qu'aujourd'hui, c'est plus facile pour eux de se dire
00:57:16que ce sont des groupuscules violents et rien d'autre,
00:57:18plutôt que de se dire qu'il y a une vraie colère aussi dans ceux qui ne manifestent pas
00:57:22et qui ne vont pas aller brûler des mosquées, mais qui peuvent aussi s'interroger
00:57:25sur la politique migratoire de leur gouvernement successif.
00:57:27Oui, tout à fait. Les peuples européens et le peuple britannique en ont marre de subir l'immigration.
00:57:31Ça, c'est le premier élément qui est majeur.
00:57:34C'est-à-dire qu'ils en ont marre de subir l'immigration parce qu'ils considèrent,
00:57:37et ils le voient et on le voit nous aussi en France,
00:57:39de plus en plus d'actes de personnes d'origine étrangère ou étrangère,
00:57:43au Royaume-Uni notamment, qui se livrent à des actes de violence,
00:57:46des crimes plus ou moins importants, c'est-à-dire des crimes de délinquance ordinaires,
00:57:52jusqu'à des meurtres et des viols.
00:57:54Et donc, ils se disent qu'on n'en peut plus de subir cette immigration.
00:57:57C'est ce qui avait motivé en 2015 le vote du Brexit.
00:58:00Quand on regarde les enquêtes qualitatives, 47% des Britanniques avaient voté pour le Brexit
00:58:05parce qu'il y avait l'idée d'ailleurs de pouvoir réguler les flux migratoires
00:58:09avec cette philosophie du « take back control »,
00:58:12c'est-à-dire reprendre le contrôle sur la politique migratoire,
00:58:14parce qu'en 2015, il y avait 500 000 entrées légales,
00:58:18je ne parle même pas des entrées illégales au Royaume-Uni, en 2015.
00:58:21Or, 9 ans après, il y a plus d'un million d'entrées aujourd'hui au Royaume-Uni,
00:58:26plus d'un million de personnes qui rentrent légalement
00:58:28et je ne parle même pas encore de l'immigration illégale.
00:58:31Donc, les Britanniques jugent très sévèrement les politiques d'un point de vue général,
00:58:36les conservateurs, mais également les travaillistes, même s'ils ont été dans l'opposition,
00:58:40parce qu'ils ont une politique de toute façon qui a longtemps été pro-migrant,
00:58:44notamment avec la figure de Jérémy Corbyn.
00:58:47Et donc, ils se disent « les élites politiques ne nous entendent pas ».
00:58:50Ensuite, après, pour ce qui est de la colère du peuple britannique qui est légitime,
00:58:53je suis d'accord qu'ensuite, après, elle est accaparée ensuite
00:58:56par, effectivement, des militants de l'ultra-droite
00:58:59qui, en plus, sont dans une situation paradoxale,
00:59:03c'est-à-dire que ce sont des gens qui sont pour l'ordre, pour la sécurité dans leur pays,
00:59:07qui disent que l'immigration a raison, certaines fois, créer de l'insécurité dans leur pays,
00:59:12mais qui, pour autant, se livrent à des pratiques qui ressemblent à des pratiques de l'ultra-gauche,
00:59:17des pratiques des black blocs, etc., qui dénoncent.
00:59:19Et donc, ça pose quand même un problème pour ces gens-là qui sont dans une situation paradoxale.
00:59:22On reparlera du Royaume-Uni dans 30 minutes, à 12h30.
00:59:25On sera justement avec notre envoyé spécial sur place, notre correspondante aussi, Sarah Ménaille.
00:59:29On refera le point, justement, sur l'évolution de la situation.
00:59:32Je voudrais maintenant qu'on parle de ce qui s'est passé à Bayonne.
00:59:34Deux patients qui étaient pris en charge par le service des urgences de l'hôpital
00:59:38se sont violemment retournés contre le personnel soignant à quelques heures d'intervalle.
00:59:42Selon le directeur de l'hôpital, deux médecins ont déposé plainte,
00:59:45et deux autres devraient le faire d'ici les prochains jours.
00:59:48Regardez toutes les précisions de notre équipe.
00:59:51Deux agressions en 12h dans l'enceinte du service des urgences de l'hôpital de Bayonne.
00:59:57La première a eu lieu ce samedi soir.
00:59:59Un patient s'est énervé à son réveil dans une chambre des urgences
01:00:03et a donné des coups, proféré des menaces de mort à l'encontre du personnel et dégradé du matériel.
01:00:09La police a dû intervenir pour maîtriser l'individu.
01:00:13La deuxième agression a eu lieu tôt ce dimanche.
01:00:16Un homme sous l'emprise de stupéfiants a été admis aux urgences.
01:00:19Lui aussi s'est emporté, a insulté et menacé de nombreuses personnes
01:00:23avant de sortir un cutter qu'il avait dans sa poche.
01:00:26Une fois encore, la gendarmerie et la police sont intervenus pour le neutraliser.
01:00:31Des agressions envers le personnel soignant qui semblent se multiplier d'après ce syndicat.
01:00:36Malheureusement pour nos collègues des urgences, c'est quelque chose qui devient de plus en plus récurrent,
01:00:41qui n'existait pas il y a quelques années mais qui depuis post-Covid devient assez récurrent.
01:00:48Une situation intolérable dénoncée par la direction de l'hôpital
01:00:52qui annonce la mise en place d'un protocole de sécurité renforcé prochainement.
01:00:56On essaye de tout faire dans notre établissement pour préserver le personnel.
01:01:00Les dispositifs d'alerte du personnel vont être positionnés très vite
01:01:04parce qu'il faut que les personnels, surtout de nuit isolés, puissent pouvoir appeler des collègues.
01:01:10On va essayer de multiplier ces dispositifs pour préserver nos professionnels.
01:01:14Suite à ces agressions, deux médecins ont porté plainte.
01:01:17Deux autres devraient en faire de même dans les prochains jours.
01:01:20Nous sommes en ligne avec Eric Revus, chef de service des urgences et du SMUR à l'hôpital Larry Boisier de Paris.
01:01:26Bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation.
01:01:29Alors on voit effectivement ce qui se passe à Bayonne.
01:01:32Ce n'est pas la première fois que ça arrive dans cet hôpital.
01:01:34Et plus globalement, on peut dire que malheureusement, ce genre d'incident dramatique
01:01:39commence à se multiplier dans les hôpitaux.
01:01:41Ce n'est pas nouveau ?
01:01:43Non, ce n'est pas nouveau.
01:01:44C'était une mauvaise habitude qui est prise un petit peu avec des assiduités
01:01:48qu'on retrouve de plus en plus croissantes maintenant dans nos services d'urgence
01:01:52et ce qui nous met à plusieurs niveaux de difficultés.
01:01:55On est en train de mettre en place des procédures pour des patients qui sont agités voire violents
01:02:00et en même temps, il faut savoir que c'est démoralisant pour les équipes
01:02:03parce qu'on n'est pas là pour se faire agresser.
01:02:05On n'est pas là ni pour se faire insulter, ni pour se faire agresser physiquement.
01:02:09Est-ce que vous en parlez justement avec des confrères et des collègues ?
01:02:13Quelles sont peut-être vos revendications, vos pistes ?
01:02:15Est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait permettre que ces agressions contre le personnel soignant diminuent ou n'arrivent plus ?
01:02:23Je pense qu'il faut avant tout commencer par une éducation de la population, une sensibilisation de la population.
01:02:30La deuxième chose, c'est que malheureusement, on est obligé de mettre en place des mesures d'organisation assez strictes
01:02:37avec des renforts d'agents de sécurité, des portiques pour éviter l'entrée d'outils métalliques ou de couteaux,
01:02:44de tout ce qui peut être dangereux, des procédures de contention de patients agités,
01:02:49des contacts avec la police qui sont très importants parce qu'on a une réactivité importante des commissariats de police pour venir nous en renfort.
01:02:57Et enfin, c'est la réponse juridique dont on attend le plus, c'est-à-dire de pouvoir porter plainte systématiquement
01:03:03et surtout d'avoir une réponse juridique qui permet de punir les personnes qui sont responsables de ce type d'incivilité.
01:03:10Mais en fait, si je vous écoute, maintenant vous êtes obligé de sécuriser les hôpitaux comme les lieux à risque.
01:03:14Vous avez parlé de vigiles devant, vous avez parlé de portiques de sécurité, vous parlez d'être en lien avec les forces de l'ordre.
01:03:19Donc aujourd'hui, un hôpital avec ses mesures de sécurité est devenu un lieu à risque,
01:03:23comme par exemple quand vous allez dans certains endroits comme dans les ministères ou dans certains endroits dits sensibles en fait ?
01:03:29Malheureusement, oui. Malheureusement, oui. Le constat qu'on fait, c'est cette évolution quasiment constante de cette violence,
01:03:37cette banalisation de la violence et on ne peut pas excuser parce qu'on a pris de la drogue et de l'alcool
01:03:42pour pouvoir dire que ça justifie qu'on ait le droit de le faire.
01:03:45Et une dernière question parce qu'on voit aussi ce débat qui monte.
01:03:48Certains se disent qu'il faudrait peut-être envisager pourquoi pas que les patients qui se retournent contre le personnel soignant
01:03:54ne voient leurs frais de santé qui ne seraient pas remboursés d'aller taper au porte-monnaie.
01:03:58Est-ce que c'est quelque chose d'envisageable ou est-ce que finalement l'obligation de soins et ce suivi-là passe avant tout ?
01:04:03Malheureusement, on soigne tout le monde et notre travail, c'est de soigner tout le monde.
01:04:09Mais on le voit que la défense, les patients qui sont agités, intoxiqués ou avec des problèmes psychiatriques sont en recrudescence.
01:04:17Donc notre travail, c'est de soigner.
01:04:19Le seul problème, c'est qu'il faut quand même avoir une réponse.
01:04:22Je ne suis pas persuadé que ces gens-là, ces patients-là qui sont arrivés alcoolisés, bourrés, qui frappent le personnel,
01:04:29soient sensibilisés avec le fait qu'on soit obligé de les sanctionner du point de vue financier parce que je pense qu'ils s'en foutent complètement.
01:04:35Merci beaucoup. En tout cas, Éric Revu, je rappelle que vous êtes chef de service des urgences et du SMUR à l'hôpital Larry Boisier.
01:04:39Et on se permet aussi à la fois de vous souhaiter bon courage et aussi à tout le personnel soignant qui se retrouve dans ces situations qui sont quand même déplorables.
01:04:48C'est vrai que Jean-Michel Fouvert, quand on l'entend, on comprend parfaitement qu'on prenne des mesures de sécurisation de l'hôpital.
01:04:52Mais on se dit qu'on est arrivé dans un monde où on va avoir des portiques de sécurité à l'entrée des hôpitaux, des vigiles devant.
01:04:58Et on est obligé d'en arriver là.
01:05:00Ça semble un peu incroyable, même si c'est nécessaire.
01:05:03En fait, en réalité, dans les hôpitaux, vous avez des agents de sécurité hospitalier.
01:05:07C'est un corps qui a été créé.
01:05:09C'est un mélange d'agents de sécurité incendie, les pompiers que vous voyez dans les grands centres, et qui ont aussi des notions de sécurité en cas d'agression, etc.
01:05:19Donc ils jouent les deux rôles.
01:05:21Et effectivement, leur rôle, c'est des agents privés de sécurité payés par l'hôpital ou les centres hospitaliers.
01:05:28Et leur rôle, c'est effectivement de sécuriser et d'avoir ces SASS, etc.
01:05:34Mais c'est vrai qu'on en est arrivé là.
01:05:37Ce n'est pas nouveau.
01:05:38Les agressions ne se restent que de policiers.
01:05:42Quand vous amenez quelqu'un qui est en état d'ivresse à l'hôpital et que vous attendiez pendant 5-6 heures le fait qu'il ait son certificat de non-admission.
01:06:00Donc c'est quelque chose qui n'est pas…
01:06:03Mais moi, je n'écarterais pas du bras l'hypothèse que vous disiez, c'est-à-dire qu'il y ait des pénalités financières importantes.
01:06:11Oui, de se dire que si vous avez agressé le personnage de l'agent, les frais médicaux qui ont été engagés ne sont pas remboursés.
01:06:15Exactement. Mais la réponse qui nous a été faite, et je comprends l'émotion, c'est de dire d'une manière générale, mais c'est une réponse générale,
01:06:21de se dire que ça ne sert à rien, que ce n'est pas ce genre-là.
01:06:24Si, il faut tout essayer.
01:06:25Oui, s'il faut sortir l'argent à la fin, ça fait peut-être réfléchir.
01:06:28Taper au portefeuille, c'est…
01:06:30Et quand on a des pénalités dignes de ce nom, et en France, les pénalités ne sont pas dignes de ce nom, les pénalités financières.
01:06:37Mais taper au portefeuille, c'est ce qu'il y a encore de mieux à faire pour qu'on ne récidive pas.
01:06:43Jean-Christophe Couville, effectivement, vous, j'imagine que vous avez été confronté, comme vos collègues,
01:06:47à le fait de devoir, comme le disait Jean-Michel Fauvergue à l'instant, emmener des patients un peu alcoolisés ou un peu en overdose,
01:06:54et qui sont du coup totalement déphasés. Mais on voit que maintenant, ça se passe même à l'hôpital.
01:06:58Donc pour vous, ça fait aussi un travail supplémentaire de se dire, les hôpitaux, il faut aussi être réactifs pour les sécuriser
01:07:02ou pour intervenir quand il y a ce genre de drame comme à Bayonne.
01:07:05Oui, quand on prenait en charge des clients, ça m'est arrivé, effectivement, de les emmener dans les hôpitaux
01:07:10pour avoir un certificat de non-admission, par exemple pour une garde à vue.
01:07:14Et des fois, les médecins nous disaient, non, non, mais détachez-le, ici, on est dans un hôpital, etc.
01:07:18Oui, c'est une autre vision, forcément.
01:07:20On savait à peu près que ça allait partir en sucette, et cinq minutes après, on entendait au secours, venez nous aider, voilà.
01:07:25Donc on est arrivé, on a réinterpellé la personne, on l'a remonoté.
01:07:29Aujourd'hui, ce qu'on voit, de toute façon, c'est qu'on a une société qui est défaillante.
01:07:32Alors, encore une fois, je comprends qu'on dise qu'il faut éduquer les gens, la société, le peuple.
01:07:37En fait, c'est une petite partie qui n'est pas socialisée.
01:07:40Et pour certains, c'est déjà trop tard.
01:07:42C'est déjà trop tard, mais je veux dire, taper au portefeuille, je veux bien, moi, je serais d'accord aussi.
01:07:46Sauf que là, les trois quarts du temps, ils ne sont pas solvables.
01:07:48Donc, en fait, on va encore une fois inventer une punition qu'on ne pourra pas appliquer.
01:07:52Donc, en fait, il faut être proactif, parce qu'on est toujours réactif.
01:07:55On va être dans une société de bunkers, donc on est obligé de se protéger d'une minorité.
01:08:00Et encore une fois, il faut être proactif, c'est-à-dire qu'il faut agir sur la minorité et se dire maintenant, ça suffit.
01:08:05Et toutes les personnes, souvent même, qui sont violentes dans les hôpitaux,
01:08:08elles ne participent même pas à l'effort, j'allais dire commun, notamment des impôts, ni rien.
01:08:12Elles sont désocialisées et c'est elles qui demandent toujours à être prises en charge en priorité.
01:08:16Ça, c'est ce que nous disent aussi les infirmiers.
01:08:18Et les urgences, malheureusement, je suis désolé, mais quand vous voyez aussi,
01:08:22il y a eu des coupes franches sur les urgences, sur les services publics.
01:08:25À La Roche-sur-Yon, le week-end dernier, il y avait 11 heures d'attente.
01:08:2811 heures d'attente dans les urgences. Il y a des gens qui sont en souffrance.
01:08:31Et effectivement, à un moment donné, les esprits s'échauffent.
01:08:33Et on peut comprendre qu'à un moment donné, le personnel soignant n'arrive pas à juguler et à gérer les choses.
01:08:38Et c'est comme ça aussi qu'on arrive malheureusement à des cas de violence dans les hôpitaux.
01:08:46Donc en fait, il faut repenser aussi le système des hôpitaux.
01:08:48On a mis énormément d'argent, mais pour l'instant, je suis désolé, ça n'a pas l'air de trop fonctionner quand même.
01:08:53Quand on écoute les professionnels, ils nous disent que pour l'instant, l'argent qui a été investi ne sert pas à grand chose.
01:08:57C'est vrai que Mathieu, il y a un côté aussi frustrant.
01:08:59Parce qu'on se dit, le débat autour de se dire qu'il faudra qu'ils payent les soins qui leur ont été apportés s'il y a violence.
01:09:07Alors effectivement, ça veut dire qu'il faudrait qu'ils soient solvables, etc.
01:09:10Ce qui n'est pas toujours le cas.
01:09:11Mais donc en fait, on a l'impression qu'une fois de plus, on a un constat.
01:09:14Mais en fait, il n'y a pas vraiment de solution.
01:09:16On ne va pas mettre, par exemple, un membre des forces de l'ordre derrière chaque soignant
01:09:19pour pouvoir rentrer dans la chambre d'un patient ou d'une patiente.
01:09:21Tout à fait.
01:09:22Déjà, le premier élément, c'est que l'ensauvagement de la société touche tous les services publics aujourd'hui.
01:09:26C'est-à-dire que maintenant, il y a 80 000 écoles qui vont être ciblées.
01:09:30Il y a 700 commissariats, je crois, qui sont aussi ciblés à sécuriser.
01:09:341 000 hôpitaux publics à sécuriser.
01:09:35Or, on ne pourra, et les policiers ne pourront jamais sécuriser tout.
01:09:38Et puis, ça suffit d'utiliser les policiers à chaque fois quand il y a un problème dans la société.
01:09:42Dès qu'il y a un problème, il faut toujours appeler les policiers.
01:09:45Ça fait une surcharge de travail.
01:09:48Ça ne résout rien parce qu'ils interviennent, certes, sur le moment, et merci à eux.
01:09:51Mais ça ne change pas.
01:09:53La question est double, effectivement.
01:09:55Pour moi, il y a un premier élément qui est tapé sur le portefeuille.
01:09:58Dérembourser les soins pour les gens qui sont agressifs à l'encontre du personnel soignant,
01:10:02ce n'est pas ne pas les soigner.
01:10:04Les soignants le soigneront, les patients.
01:10:07Ensuite, après, il y aura un déremboursement ou un non remboursement des soins.
01:10:11Ça me paraît tout à fait légitime.
01:10:12Sur le fait de taper au portefeuille aussi, on pourrait mettre en place des sanctions financières,
01:10:17des pénalités financières beaucoup plus lourdes, notamment en cas de port de couteau, je pense.
01:10:20Nous, on a travaillé sur cette question-là.
01:10:22Il faut systématiser une amende forfaitaire, par exemple de 1 000 euros,
01:10:27dès que quelqu'un porte un couteau parce que ça n'a absolument pas lieu d'être aujourd'hui dans notre société.
01:10:30Et comme vous l'avez dit, 99 % des Français trouvent que se balader avec un couteau, ça n'a aucun intérêt.
01:10:36Ça, c'est une charge supplémentaire aussi pour les forces de l'ordre,
01:10:38s'il faut faire vider les poches de tout le monde dans la rue.
01:10:40Par exemple, il y a l'idée qui avait été soumise, les portails métalliques, par exemple,
01:10:44dans les services publics, ça peut fonctionner.
01:10:46Dès qu'on récupère quelqu'un qui a un couteau, on lui colle une amende.
01:10:50S'il ne peut pas payer l'amende, on va suspendre les revenus sociaux, RSA, etc.
01:10:56Donc, on peut taper au portefeuille.
01:10:58Le deuxième point qui est quand même important, c'est la question judiciaire.
01:11:00Il faudra que la réponse judiciaire et la réponse pénale soient majeures.
01:11:05On a normalement dans le droit le fait que dès qu'on touche une personne qui a une autorité publique,
01:11:11porteur d'autorité publique, normalement la sanction est alourdie.
01:11:14Il faut aller encore vers plus de cela parce que ce que l'on voit quand même aujourd'hui,
01:11:17c'est que l'enseignement de la société touche les médecins, les professeurs, les policiers, les élus, etc.
01:11:22Jérémy Stobbe, et après je vais réagir aussi à Jean-Michel.
01:11:25Oui, il y avait, temps du passé, un projet de loi justement pour s'occuper de ce problème
01:11:34avec la formulation d'un crime de délit d'outrage étendu à tout le personnel du milieu médical,
01:11:45des amendes très costaudes, des peines de prison.
01:11:51Et ce projet de loi était arrivé, si j'ai bonne mémoire, au stade du Sénat,
01:11:57mais avec la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:12:00Tout cela fait partie des nombreux projets qui sont à la poubelle, ou au bord de la poubelle en tout cas.
01:12:05Jean-Michel, il faut réagir sur ce que proposait notamment Mathieu Hoque aussi sur le fait de se dire
01:12:10qu'il faut systématiser aussi par exemple le contrôle quand on porte un couteau, etc.
01:12:13Est-ce que c'est une bonne idée ? Est-ce que c'est de manière pratique envisageable ?
01:12:20C'est envisageable à l'occasion, quand on tombe dessus.
01:12:23On ne va pas demander à tout le monde de vider ses poches dans la rue.
01:12:26D'abord, c'est une atteinte aux droits de circuler, etc.
01:12:30Mais ce que je voulais vous dire, voyez-vous, j'ai été à la fois sur le terrain pendant 40 ans policier,
01:12:37confronté à ce type de problème, et j'ai été aussi de l'autre côté au niveau du législateur.
01:12:43Quand j'entends dire, mais c'est un réflexe naturel, il faut une loi pour augmenter les pénalités,
01:12:51pour à chaque cas particulier, en fait en réalité des lois on en a, et des lois on en a voté.
01:12:57On en a voté beaucoup, et en particulier des lois qui fixent des pénalités importantes pour les porteurs d'autorité,
01:13:03que ce soit les flics, les gendarmes, les élus, et d'autres porteurs d'autorité.
01:13:10Ces lois existent et ces pénalités existent, la problématique c'est pas qu'elles existent, elles existent.
01:13:18Et la problématique c'est pas d'en faire de nouvelles, c'est de les appliquer.
01:13:23Or aujourd'hui on a une problématique d'application de ces lois,
01:13:27elle s'appelle, mais c'est bien normal, l'indépendance du magistrat,
01:13:32et deuxièmement la proportionnalité qu'applique le magistrat sur la problématique que l'on a,
01:13:38c'est que cette proportionnalité-là, elle est appliquée toujours au minimarum des peines.
01:13:45C'est-à-dire qu'on a un problème en fait de justice, et il n'existe plus de peine minimale obligatoire.
01:13:55Ça vous a pas échappé, ça n'existe plus.
01:13:57Et les peines planchers ont été réintroduites et n'ont pas fonctionné, il faut le savoir ça.
01:14:02Parce que les magistrats, les peines planchers, ils s'essuyaient les pieds dessus et ça ne fonctionnait pas.
01:14:09Donc il faut trouver un système pour qu'effectivement ces peines-là soient appliquées.
01:14:15Pour ça aussi que je défendais, en plus de ça, je défendais les pénalités sur le portefeuille,
01:14:23parce que ça c'est immédiat, le fait aussi de récupérer...
01:14:28Et que ça impacte vraiment, parce qu'une peine que vous ne ferez jamais, en même temps vous l'avez, mais...
01:14:32Tout à fait, et puis le fait de ne pas donner de subvention à quelqu'un qui a agressé un médecin,
01:14:40moi ça ne me paraît pas extraordinaire.
01:14:44C'est vrai que Jean-Christophe Cuisse qu'on voit là, et d'ailleurs vous aviez raison de le dire Mathieu,
01:14:47c'est-à-dire qu'on s'en prend aux forces de l'ordre, on s'en prend aux enseignants, on s'en prend à l'hôpital,
01:14:51on s'en prend à tous ceux qui font tourner quand même d'une certaine manière le pays,
01:14:55et qu'on ne sait plus protéger, et on parle beaucoup des policiers,
01:14:58il faut protéger ceux qui nous protègent, il faut protéger ceux qui nous soignent,
01:15:01il faut protéger ceux qui enseignent à nos enfants.
01:15:03Une fois de plus, c'est très joli comme parole, mais en réalité, est-ce que les choses changent vraiment,
01:15:08et est-ce qu'on a les moyens de faire changer les choses plutôt ?
01:15:11Oui, le service public en général est en première ligne, on le voit bien, dans une société,
01:15:16le service public, et d'ailleurs on l'a vu dans des crises, on l'a vu notamment la crise du Covid,
01:15:21heureusement qu'on avait nos soignants, heureusement qu'on avait nos pompiers, les policiers, etc.
01:15:25Et là, on est content de retrouver le service public, sauf que le service public,
01:15:29il a souvent été un peu laissé tout seul à se débrouiller, en disant,
01:15:33les fonctionnaires il y en a trop, on les entend toujours, ils font toujours grève, etc.
01:15:37En fait, on demande des moyens, mais pas que, on demande aussi une volonté,
01:15:41et comme je vous disais, si on doit avoir une société bunkerisée, avec des bunkers partout,
01:15:46mais en fait, il faut s'attaquer aux vrais problèmes, et les gens, qu'est-ce qu'ils attendent, les citoyens ?
01:15:50Ils attendent qu'on règle leurs problèmes du quotidien, ils ne veulent pas des grandes messes politiciennes,
01:15:54en expliquant comment on va y arriver, et en promettant, eux, ce qu'ils veulent c'est du réel,
01:15:58ils vivent dans le réel, et je pense qu'il faut refaire un peu des écoles de bon sens,
01:16:02c'est-à-dire qu'aujourd'hui, et c'est bien d'avoir des sur-diplômes, d'avoir fait l'ENA, etc.,
01:16:06l'école de bon sens, l'école du bon sens de la vie, c'est très bien, et donc en fait, c'est juste,
01:16:10encore une fois, comment on punit ? Quand je vois qu'il y a effectivement des personnes qui sont condamnées,
01:16:15on leur dit, voilà, vous avez une injonction de soins, mais quand vous êtes camés, quand vous êtes drogués,
01:16:19est-ce que vous allez aller vous soigner ? Enfin, à un moment donné, si on ne vous prend pas par la main,
01:16:23et vous vous envoie dans un endroit, et donc on vous dit, soignez-vous, puis vous reviendrez plus tard.
01:16:27Non, mais je veux dire, il faut qu'il y ait un suivi, encore une fois, il faut que ces personnes-là, on puisse les prendre,
01:16:31on les mette dans des centres spécialisés, très loin de là, d'ailleurs, où ils peuvent acheter leurs drogues,
01:16:35et on le voit dans les rues, on pousse les gens, comme ça, ça fait moins de visibilité aux citoyens,
01:16:42mais on ne règle pas les problèmes. Et en fait, c'est notre souci aujourd'hui dans cette société,
01:16:46et c'est pour ça que les gens, des fois, se révoltent, parce qu'en fait, il y a un déni.
01:16:49Et le déni, c'est, non, non, mais circulez, il n'y a rien à voir, regardez, voyez, vous ne voyez plus,
01:16:53sauf qu'en fait, on ne résout aucun problème. Donc je dis, ouvrez des écoles du bon sens, et vous verrez que ça ira beaucoup mieux.
01:16:58Effectivement, Mathieu, c'est vrai qu'on parle beaucoup de moyens, mais ce que disent aussi tous les professionnels qu'on entend,
01:17:04c'est-à-dire que policiers, enseignants ou personnels soignants, disent, en fait, la question, oui, les moyens, ça compte,
01:17:09mais en fait, il faut savoir ce qu'on fait de ces moyens. C'est-à-dire que ce n'est pas une question de faire des chèques pour se dire,
01:17:13on va sécuriser. L'enjeu, c'est aussi l'état d'esprit de tout le monde qui doit changer, à commencer par celui de nos politiques.
01:17:18Bien sûr. La réponse par les moyens est une réponse toujours qui est facile et qui ne résout pas la question,
01:17:23comme vous l'avez très justement signifié. Le problématique, c'est une question de philosophie quasiment politique.
01:17:30C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a, pendant longtemps, refusé le diagnostic, déjà. Ça, c'est un premier élément.
01:17:35C'est-à-dire qu'il y a eu une sorte de culture de l'omerta dans notre pays sur le niveau de violence au sein de nos services publics,
01:17:42à l'hôpital, à l'école ou dans les commissariats. Cette culture de l'omerta, elle a laissé place à une culture de l'impunité.
01:17:48C'est-à-dire que comme on n'en parlait pas, comme on ne posait pas le bon diagnostic sur la situation, les délinquants, les criminels se sont dit,
01:17:56on peut recommencer quand on veut. Et c'est bien là le problème. Et c'est ça que les Français refusent et excèdent au plus haut point.
01:18:05C'est l'impunité parce que l'impunité, elle amène à un troisième élément qui est la récidive. Et quand on voit que dans nos prisons,
01:18:13il y a un certain nombre de récidivistes, que les peines, justement, passent devant les tribunaux des multirécidivistes, les Français se disent,
01:18:21mais que se passe-t-il au niveau de la justice ? Pourquoi certaines personnes ne sont pas derrière les barreaux ?
01:18:27Alors après, effectivement, on va nous expliquer que c'est parce qu'il y a une surpopulation carcérale, parce qu'il n'y a plus de place dans les prisons, etc.
01:18:32Mais c'est pour cela qu'il faut, s'il y a un sujet de moyens aujourd'hui à allouer au niveau de l'État, c'est au niveau de la justice.
01:18:39Là, effectivement, les moyens de la justice sont sous-dimensionnés par rapport aux autres pays européens.
01:18:44On dépense deux fois moins par habitant que l'Allemagne aujourd'hui. Et c'est ça qui crée aussi des retards de traitement, etc.
01:18:49Mais sur tous les autres services publics, ce n'est pas une question de moyens, c'est une question de culture.
01:18:53On va marquer une pause et on se retrouve pour la suite de Midi News. On parlera de nouveau de la situation internationale,
01:18:58à la fois de ce qui se passe au Royaume-Uni, on se rendra sur place, et puis on sera aussi avec le général Clermont,
01:19:04qui nous parlera des options militaires d'Israël et du rôle des Américains sur place. A tout de suite.
01:19:13De retour dans Midi News, on marque tout de suite un point sur l'actualité avec Maureen Vidal.
01:19:20Les recherches pour retrouver Lina ont repris en Haute-Saône. 90 gendarmes sont mobilisés.
01:19:26Des recherches avaient eu lieu sans résultat dans les Vosges la semaine dernière.
01:19:30Un rebondissement dans l'enquête de l'adolescente de 15 ans disparu en septembre dernier dans le Bas-Rhin,
01:19:35après la découverte de son ADN dans une voiture volée en juillet.
01:19:38Officiellement, candidate démocrate Kamala Harris annoncera le nom de son colistier ce soir.
01:19:44Celui qui pourrait devenir vice-président de la candidate sera présent pour un premier meeting à Philadelphie.
01:19:49Kamala Harris pourra ensuite entamer sa campagne à travers les États.
01:19:54Une propriété du footballeur Lionel Messi vandalisée à Ibiza.
01:19:58Des militants écologistes ont aspergé de peintures noires et rouges la façade de la villa.
01:20:02Une action présentée comme une critique de la responsabilité des riches dans la crise climatique.
01:20:06Tenant une banderole, je cite, « aider la planète, manger les riches, supprimer la police »,
01:20:11les militants se sont filmés en réalisant cette action.
01:20:15Merci Maureen Vidal. Effectivement, l'actualité qu'on vient de voir, Mathioc,
01:20:19on a presque tous souri en plateau, mais il faut s'arrêter non ?
01:20:24Ça suffit ces gens-là. Ils se disent réellement qu'ils vont convertir des gens avec ce type de méthode.
01:20:31Ils pensent peut-être même qu'ils changent la planète en taguant une maison.
01:20:34Ça ne marchera pas à l'ordre.
01:20:35Ils sont dans une secte. À un moment donné, c'est sectaire.
01:20:37Je pense qu'il faut vraiment se pencher dessus.
01:20:41Nous, ce qu'on craint, c'est qu'un jour, les gens dans la rue aient une mauvaise attitude par rapport à eux.
01:20:46Quand vous êtes bloqué en voiture, un jour, il va y avoir encore de la violence.
01:20:49Ceux qui s'assoient sur le périphérique, heureusement que ceux qui sont devant dans la file de voiture ont l'esprit simple.
01:20:56Le premier qui va foncer dessus ne le souhaite pas.
01:20:58C'est pour ça qu'on intervient très rapidement, dès qu'on peut, pour essayer de calmer la situation.
01:21:01Parce qu'on sait qu'un jour, il y a des gens qui vont perdre leur sang de froid.
01:21:04Quand on veut changer des choses, on change soi-même avant de convertir les autres.
01:21:09Et surtout, Gandhi, par exemple, n'a jamais fait ça.
01:21:12On est sur un autre niveau. Vous avez raison.
01:21:15Quand il y a des personnes qui sont persuadées qu'ils vont changer le monde, très bien.
01:21:20Mais dans ces cas-là, faites comme les personnes qui ont réussi à le faire.
01:21:22Allez-y, c'est un travail de fond de convertir les gens.
01:21:26Un travail de pédagogie.
01:21:27De pédagogie, etc.
01:21:28Et de les emmener avec vous. Pas non plus de les bloquer et de les haïr.
01:21:32Jean-Michel et Jérémie vont terminer rapidement.
01:21:34Ce qui serait intéressant, outre le profil psychologique, c'est de connaître le profil réel de ces gens-là.
01:21:40Ce qu'ils font dans leur vie. Est-ce que ce n'est pas ça leur manière de vivre et de s'affirmer dans la société ?
01:21:47Est-ce qu'on pourrait presque parier que ces grands écologistes partent en vacances en avion et se font plaisir ?
01:21:52Oui, je ne sais pas. Mais ce serait intéressant de voir effectivement le profil.
01:21:58Pour l'instant, le seul individu qui a mis une gifle au président de la République, il avait le RSA.
01:22:05Cela veut dire qu'à un certain moment, c'est quand même un peu bizarre de frapper le chef de l'administration qui vous donne à manger.
01:22:12Qui vous fait manger chaque mois.
01:22:14J'exagère évidemment. Mais là, c'est à peu près pareil.
01:22:18On est sur des gens pseudo-riches, enfin riches d'une manière générale.
01:22:23Mais ce sont des gens qui sont dans le sport et qui redistribuent volontairement ou involontairement d'une manière générale.
01:22:32Donc on a besoin aussi de ces gens-là. Il faut arriver à comprendre ce mécanisme.
01:22:36Ils ne sont pas arrivés à Ibiza à la nage. Soit c'est les habitants d'Ibiza.
01:22:40Soit effectivement, ils sont arrivés par un moyen. Et aujourd'hui, les moyens sont carbonés.
01:22:45En dernier mot, Jérémie, là-dessus. Après, on va parler du Royaume-Uni.
01:22:48Oui, il est probable que ces militants se soient rendus sur l'île d'Ibiza par avion.
01:22:54L'hypocrisie, on l'a déjà dit. Ce qui est intéressant quand même, c'est que le profil de ces personnes ne sont pas des enfants des classes populaires.
01:23:05C'est sûr, ce sont des classes moyennes. Souvent qui, il faut le dire, n'arrivent pas à avoir une carrière et un poste, on peut dire, digne de leurs origines sociales.
01:23:18On pourrait parler d'une petite frustration peut-être.
01:23:20Il y a ça. Ils ont étudié quelques sujets artistiques à l'université qui a coûté très cher.
01:23:27À leurs parents.
01:23:28Voilà, à leurs parents. Ils n'arrivent pas à trouver un chemin. Donc là, c'est le salut pour eux. Ils ont une cause, ils ont une raison d'exister.
01:23:38À un certain niveau, il faut les plaindre. Pas trop.
01:23:42Non, pas trop, non.
01:23:43Un tout petit peu.
01:23:44Allez, on a fait un petit pas de côté, mais on va reparler effectivement du Royaume-Uni.
01:23:50On va rejoindre tout de suite notre envoyé spécial Thibault Marcheteau.
01:23:53Thibault Marcheteau, vous êtes justement sur les lieux d'un hommage, je crois, à ces trois fillettes qui ont été tuées la semaine dernière. C'est bien cela, Thibault ?
01:24:03Absolument, Élodie. Je me trouve devant l'hôtel de ville de Southport.
01:24:06Et vous le voyez derrière moi, de nombreuses fleurs ont été déposées parce qu'hier a été organisé un hommage par les habitants de Southport.
01:24:13Une semaine, jour pour jour, après le drame.
01:24:15Alors, je vous le disais, de nombreuses fleurs ont été apportées, des ballons également, énormément de peluches parce que l'heure était donc à l'hommage pour ces jeunes filles, au soutien pour la famille de ces enfants.
01:24:28J'ai pu évoquer avec certaines personnes qui sont venues encore aujourd'hui déposer les fleurs, quels étaient leurs sentiments une semaine après l'effet.
01:24:35Évidemment, et on peut le comprendre, c'est encore la stupéfaction, le choc qui est encore dans toutes les bouches.
01:24:41J'ai pu aussi évoquer ces manifestations qui, depuis une semaine, émergent un petit peu dans de nombreuses villes, dans le nord de l'Angleterre notamment.
01:24:48Certains comprennent les revendications de ces manifestants et que cette immigration est de trop en Angleterre.
01:24:56Ils disent qu'il faut absolument arrêter et que c'est l'acte de trop.
01:25:00Quand certaines personnes, elles, disent qu'il ne faut pas manifester de la sorte.
01:25:04Le débat sur l'immigration doit avoir lieu, mais de manière calme et surtout pas après un événement comme celui-ci.
01:25:11Vous le voyez, ici à Southport, l'heure était au recueillement.
01:25:15Il y a eu encore de nombreuses manifestations violentes dans le pays, notamment dans la ville de Plymouth, au sud de l'Angleterre, dans la ville de Birmingham,
01:25:22mais également dans la capitale de l'Irlande du Nord, à Belfast.
01:25:25Merci beaucoup Thibaut Marcheteau pour toutes ces précisions.
01:25:28Je rappelle que vous êtes notre envoyé spécial sur place et pour être parfaitement complet, on va faire le point aussi sur ce qui s'est passé.
01:25:33Cette nuit avec Sarah Ménaille, notre correspondante à Londres.
01:25:37De violents rassemblements ont eu lieu une nouvelle fois ici la nuit dernière au Royaume-Uni et notamment en Irlande du Nord.
01:25:44A Belfast, un homme d'une cinquantaine d'années a été hospitalisé dans un état grave, un état critique.
01:25:49La police considère son agression comme étant un crime raciste.
01:25:53Depuis le début des manifestations, ce sont plus de 400 manifestants et meutiers casseurs qui ont été arrêtés ici au Royaume-Uni.
01:26:00Six personnes ont notamment été inculpées ce lundi à Roverham dans le nord de l'Angleterre
01:26:04pour avoir tenté de mettre le feu à un hôtel dimanche, un hôtel qui hébergeait des demandeurs d'asile.
01:26:10Le ministre britannique de la Justice Heidi Alexander a indiqué qu'à partir de la semaine prochaine,
01:26:15plus de 500 places supplémentaires seront disponibles dans les prisons britanniques pour accueillir ces émeutiers.
01:26:21Le gouvernement britannique étudie aussi la possibilité de rallonger les horaires des cours de justice pour juger immédiatement les fauteurs de troubles.
01:26:29Jérémy Stobbes, on voit bien ces deux actualités qui se télescopent.
01:26:34D'un côté l'hommage à ces fillettes qui ont été tuées et cette violence accrue avec des slogans anti-immigration, avec le racisme.
01:26:41On voit qu'il y a d'un côté cet hommage et la tristesse et le recueillement et de l'autre cet embrasement total.
01:26:47Oui, c'est un cocktail d'émotions très fortes et c'est une situation très complexe.
01:26:54D'un côté, nous avons ce qu'on appelle en France le multiculturalisme à l'anglaise.
01:26:59De l'autre côté, on a un phénomène d'assassinat, surtout à l'arme blanche, qui se développe depuis des années.
01:27:07Alors ensemble, ça fait quelque chose de très difficile à comprendre.
01:27:13Les liens sont très ténus et parfois très forts.
01:27:19Je vais essayer une fois pour toutes, brièvement, d'expliquer le multiculturalisme anglais ou ce qu'on appelle le multiculturalisme en France.
01:27:30Parce qu'en France, on a ce vocabulaire de modèle.
01:27:33Il y a le modèle français et le modèle anglais.
01:27:37Comme si de manière cartésienne ou platonicienne, il y avait un modèle qu'on formule et ensuite qu'on applique.
01:27:45Les choses ne se passent pas du tout comme ça dans la réalité.
01:27:48Au Royaume-Uni, comme dans toutes les autres situations, les migrants arrivent et s'installent plus ou moins à proximité les uns des autres.
01:28:04Parce qu'on a besoin d'une communauté pour expliquer la vie dans ce nouveau pays, pour s'entraider, etc.
01:28:12Il s'avère qu'à la différence de la France, il y a beaucoup d'ethnies et de religions différentes au Royaume-Uni.
01:28:20On peut dire que c'est un pays non pas multiculturel mais pluriethnique.
01:28:24Donc il y a des musulmans, il y a des hindous, il y a des sikhs, il y a des tamouls, il y a des chrétiens d'Afrique noire, il y a des rastas de Jamaïque.
01:28:41Tous ces groupes-là, ils arrivent, ils s'installent dans leur quartier et ils coexistent.
01:28:47Ce n'est pas ce qui a été dicté par le gouvernement britannique.
01:28:51C'est comme ça que ça s'est organisé spontanément.
01:28:55Et la question ensuite, c'est que fait l'État ?
01:28:59Et bien comme en France, il essaie d'imposer le même système d'éducation à tout le monde,
01:29:04pour que tout le monde parle anglais, pour que tout le monde connaisse l'histoire très contestée du Royaume-Uni.
01:29:10Et on ne peut pas dire que dans ces soi-disant communautés, par exemple, tous les musulmans ne résident pas dans une communauté musulmane quelque part.
01:29:23Oui, bien sûr.
01:29:24Et ces communautés ne sont pas hermétiques.
01:29:27J'ai vécu dans la ville de Manchester et Jean-Christophe, la ville de Newcastle.
01:29:33C'est, comme on dit en bon français, un patchwork très varié.
01:29:38Il y a bien sûr certains groupes, des franges qui sont plus extrêmes, surtout, il faut le dire, dans la religion musulmane,
01:29:48qui pensent que la loi Sharia devrait être adoptée partout,
01:29:52que leurs moeurs, leurs règles sont plus importantes, devraient avoir la priorité sur les lois britanniques.
01:30:02Donc c'est ça la situation. Ce n'est pas une sorte de modèle idéal qui a été construit et appliqué.
01:30:09C'est le résultat d'une situation spontanée.
01:30:13Si l'État pouvait avoir plus de pouvoir là-dessus, il n'hésiterait pas.
01:30:17Le problème, c'est que c'est terriblement difficile.
01:30:20Un peu de la même façon qu'en France, l'État prétend tout savoir et tout contrôler.
01:30:25Mais sur l'État, ça se passe autrement.
01:30:29Donc on a une sorte de chaos organisé, pas un modèle.
01:30:33C'est vrai que Jean-Christophe Coulis, ce qu'on voit aussi d'ailleurs dans ces émeutes et dans ces tensions,
01:30:37c'est la même chose malheureusement qu'on voit en France, c'est aussi la volonté de s'en prendre aux forces de l'ordre.
01:30:41Ça a été d'ailleurs très vif dans le premier week-end des meutes,
01:30:44où on a vu des forces de l'ordre blessées vraiment prises à partie.
01:30:47Oui, mais parce qu'en fait, les forces de l'ordre, dans l'imaginaire collectif, ça représente le bras armé de l'État.
01:30:52Et donc effectivement, vous vous attaquez à la première personne que vous voyez,
01:30:56qui est là pour justement garder le calme et garder la paix sociale.
01:30:59Donc nous, forcément, on sera toujours, j'allais dire, un peu l'arbitre.
01:31:04On est au milieu et on calme les gens en disant stop.
01:31:06On ne prend pas parti ni pour l'un ni pour l'autre.
01:31:08On doit faire respecter la loi.
01:31:09Et en fait, dans une démocratie, on ne peut pas laisser place à toute la violence,
01:31:13à tout brûler et à s'attaquer à des personnes qui n'ont rien fait.
01:31:16Voilà, ça, c'est une priorité.
01:31:18Le problème, si vous voulez, c'est qu'aujourd'hui, on a des sociétés qui sont fracturées,
01:31:22qui sont fracturées par des idéologies, des idéologues aussi d'ailleurs,
01:31:26par effectivement des religions.
01:31:28Et donc, vous avez ce magma bouillant et on a effectivement des extrêmes gauches et extrêmes droites
01:31:33qui sont là pour, avec aujourd'hui un vecteur qui est les réseaux sociaux, très actifs
01:31:39et donc qui organise un peu tout ça et fait remonter les esprits.
01:31:42Et quand vous avez eu des décennies à avoir un progrès social,
01:31:45à avoir une condition de vie qui s'améliore et qu'à un moment donné,
01:31:48vous stagnez voire vous régressez, ça s'appelle le grand déclassement,
01:31:51et bien effectivement, les couches populaires et les couches moyennes se révoltent
01:31:54parce qu'en fait, elles se comparent.
01:31:56Et quand vous vous comparez tous les jours et qu'on vous explique
01:31:58que ce que vous vivez, c'est un ressenti, ce n'est pas la vérité
01:32:01et que vous, vous voyez dans la rue et vous voyez partout que vous êtes en souffrance,
01:32:05vous déclassez et que d'autres personnes, a priori, sont prises en charge par l'État,
01:32:09à un moment donné, effectivement, vous dites, c'est bon, on me raconte des bêtises
01:32:12et moi, je vais dans la rue parce qu'on a réussi à catalyser les colères.
01:32:15Et ça, effectivement, c'est un aspect nouveau des réseaux sociaux,
01:32:18entre autres, qui arrive justement à canaliser cette colère
01:32:21et à être quelque part l'architecte de la colère et des émeutes.
01:32:26Et on l'a vécu l'année dernière quand même.
01:32:28Pendant une semaine, effectivement, nous aussi, on s'est fait ravager.
01:32:31Donc là, ce qui arrive aujourd'hui en Angleterre, on le voit aussi en Suède,
01:32:34on le voit dans tous les pays et les démocraties mûres
01:32:37où, effectivement, on voit qu'à un moment donné,
01:32:40les gouvernements ne sont plus en adéquation avec l'attente des citoyens.
01:32:44Pour terminer sur ce sujet, Jérémy, juste un mot avant de Jean-Michel Fauberg.
01:32:48Est-ce qu'effectivement, on voit ce qui se passe au Royaume-Uni ?
01:32:51On compare aussi à ce qui se passe en France.
01:32:53On se dit, est-ce qu'à un moment donné, justement, cette colère qu'on n'entend pas
01:32:57des populations ne peut qu'arriver à ce genre d'événements ?
01:33:02Oui, vous avez raison de le dire.
01:33:04Ça se passe aujourd'hui au Royaume-Uni, ça s'est passé hier en France,
01:33:08ça s'est passé ailleurs dans d'autres pays européens, un peu partout d'ailleurs.
01:33:11On a plutôt tendance, nous, avec notre esprit chauvin,
01:33:15de penser que c'est que chez nous.
01:33:17En fait, en réalité, l'actualité nous montre que ça se passe partout de la même manière.
01:33:24Et d'ailleurs, à peu près pour les mêmes raisons.
01:33:27La raison, là, invoquée, c'est cette immigration-là
01:33:33qui est débordante et qui empêche,
01:33:37en tout cas c'est leur sensation,
01:33:40qui empêche les gens d'avoir cette cohésion nécessaire.
01:33:44Mais pour autant, on peut être opposé
01:33:47ou on peut demander une régulation de l'immigration.
01:33:50Mais tout à fait honnêtement, s'attaquer à des émigrés,
01:33:56s'attaquer à des mosquées, ça c'est évidemment pas légitime.
01:34:02Et la police est au milieu pour s'y opposer.
01:34:05Et ça marche par cycle.
01:34:09Ça veut dire que chez nous, ce qu'on a connu en termes d'émeute,
01:34:13ça reviendra sans doute dans d'autres pays.
01:34:17Écouter le citoyen, ça devrait être,
01:34:21pour répondre très directement à votre question,
01:34:24ça devrait être le béabat de l'homme politique.
01:34:29C'est le minimum qu'on puisse demander.
01:34:32Mais on en est loin, parce que quand vous écoutez les citoyens aujourd'hui,
01:34:36les citoyens de l'Europe, ils sont à cheval sur plusieurs principes.
01:34:40Donc évidemment, il y a la cherté de la vie, etc.
01:34:43Mais à côté de ça, vous avez des principes qui sont importants,
01:34:47qui est le principe de la sécurité, partout dans toute l'Europe,
01:34:51en France en particulier.
01:34:54Comment lutter contre une immigration qui est jugée invasive,
01:34:59à tort ou à raison, qui est jugée invasive,
01:35:02quelquefois agressive, avec des...
01:35:05Il y a un lien direct, quelquefois,
01:35:08avec des faits d'agression et de l'immigration.
01:35:12Et ensuite, lutter aussi contre le manque de justice
01:35:17directement sur le terrain, en particulier en France.
01:35:20Les multirécidivistes, on en a parlé tout à l'heure, etc.
01:35:23Donc, écoutez les citoyens là-dessus,
01:35:26et ce qui nous a donné d'ailleurs les résultats qu'on a connus aux Européennes.
01:35:30En fait, aux Européennes, dans toute l'Europe,
01:35:33vous avez des groupes de droite
01:35:38que je qualifierais à minima de forte.
01:35:41Certains les qualifient d'extrême.
01:35:44Enfin, de forte à extrême,
01:35:46qui sont maintenant présentes au Parlement européen.
01:35:50Et qui demandent, effectivement, à l'intérieur du Parlement,
01:35:53ils ne demandent plus à sortir de l'Europe,
01:35:56mais à l'intérieur du Parlement européen,
01:35:58qu'il y ait maintenant aussi des réponses européennes,
01:36:00des réponses nationales et des réponses européennes
01:36:03sur l'ensemble de ces problématiques-là.
01:36:06Alors, c'est vrai qu'il faut, à un certain moment,
01:36:08trouver quelques solutions dans ce domaine-là.
01:36:12Un dernier mot, vous vouliez réagir, Jérémy Sobs.
01:36:14Après, on va partir sur la thématique d'Israël.
01:36:16Oui, je suis frappé par le fait qu'aujourd'hui,
01:36:19la police, les forces de l'ordre françaises,
01:36:22me semblent beaucoup plus compétentes
01:36:24que les forces de l'ordre anglaises.
01:36:26Il y a un gouffre là.
01:36:28Et je vous donne un exemple
01:36:30qui explique en partie cette violence qui est injustifiable.
01:36:35Dans la ville de Leicester,
01:36:37encore une de ces villes du milieu du pays,
01:36:41il y a deux ans, il y a eu des rixes extrêmement musclés
01:36:44entre hindous et musulmans.
01:36:47C'est la querelle de l'Inde qui arrive sur le sol,
01:36:51qui est là sur le sol depuis longtemps.
01:36:53Et le porte-parole de la police locale a dit
01:36:57que ce n'étaient pas des hindous et des musulmans,
01:37:01mais des blancs.
01:37:02Tout le monde savait que ce n'était pas le cas.
01:37:05Même la BBC...
01:37:07Nous, on a eu les supporters anglais, c'était un peu le...
01:37:09Oui, mais là, vous voyez,
01:37:11il y a l'intention sans doute louable
01:37:13de faire disparaître le problème
01:37:17pour ne pas envenimer la situation.
01:37:19Mais on dit que c'est la faute aux blancs.
01:37:23Alors, il arrive un moment où ces blancs en question
01:37:26vont en avoir marre.
01:37:28Et on en est là.
01:37:29On va parler maintenant de la situation en Israël.
01:37:32D'abord, avec les précisions de notre correspondante
01:37:34sur place, Lisbeth Benkemoun.
01:37:36Du point de vue israélien,
01:37:38et je pense également du point de vue des ennemis d'Israël
01:37:41et notamment de l'Iran,
01:37:42ça veut vraiment dire que les États-Unis
01:37:44sont aux côtés d'Israël.
01:37:46Le général Michael Corilla, c'est le CENCOM.
01:37:48Il était là hier en Israël.
01:37:50C'est une dissuasion face à l'Iran
01:37:53parce que sa présence et les forces américaines
01:37:56dans la région permettent à Israël
01:37:58de doubler sa force de frappe
01:38:00face aux attaques dont il pourrait être l'objet.
01:38:03Il y a eu des Américains blessés
01:38:05dans une attaque en Irak.
01:38:07On voit bien qu'ils sont eux-mêmes
01:38:09considérablement impliqués
01:38:12dans cette guerre qui a lieu depuis le début.
01:38:16Et puis pour les alliés potentiels
01:38:18comme la Russie ou la Chine
01:38:21qui soutiennent l'Iran, c'est important aussi.
01:38:23On apprenait justement hier
01:38:25que l'Iran aurait demandé à la Russie
01:38:27de lui fournir des systèmes de défense aérienne
01:38:30en cas de riposte trop importante pour Israël.
01:38:33Donc oui, c'est important cette implication
01:38:36des États-Unis dans la région
01:38:38et ça permet sans doute de calmer le jeu.
01:38:40Bien sûr ici, en l'attente
01:38:42de cette fameuse attaque iranienne
01:38:44ou même peut-être d'une attaque seulement d'Hezbollah,
01:38:46on espère que la coalition internationale
01:38:48sera aux côtés d'Israël
01:38:50comme elle l'a été les 13 et 14 avril.
01:38:53On a vu aussi Emmanuel Macron
01:38:55discuter avec Mohamed Ben Salman
01:38:57et la Jordanie.
01:38:58On comprend qu'il y a une intense activité diplomatique
01:39:01pour essayer de calmer les tensions au Moyen-Orient.
01:39:04Et nous sommes en ligne avec le général Bruno Clermont.
01:39:07Bonjour et merci d'être avec nous.
01:39:09Justement, je voulais qu'on parle d'abord
01:39:11très concrètement, finalement,
01:39:13quelles sont maintenant les options militaires d'Israël ?
01:39:18Il faut bien comprendre qu'Al-Sahel,
01:39:20l'armée d'Israël, est l'armée la plus puissante de la région.
01:39:22C'est une armée qui a des forces aériennes
01:39:25extrêmement puissantes,
01:39:27250 avions de combat avec beaucoup de capacité,
01:39:30une nation entière qui est mobilisée
01:39:33avec des forces terrestres organisées en plusieurs divisions,
01:39:36avec un dôme de fer qui la protège.
01:39:39Donc en réalité, la réponse d'Israël
01:39:41sera proportionnelle à la riposte iranienne
01:39:44ou à la riposte du Hezbollah.
01:39:46C'est bien ça l'enjeu de l'engrenage de l'escalade,
01:39:49c'est qu'on est dans une logique de riposte contre riposte
01:39:52et à un moment donné,
01:39:54cette riposte peut se transformer en embrasement.
01:39:56La priorité probablement d'Israël
01:39:58va être de protéger sa population, son territoire,
01:40:01ses infrastructures contre ce qui pourrait être
01:40:03une attaque massive de missiles balistiques,
01:40:06de missiles de croisière,
01:40:08de drones provenant de l'Iran et du Hezbollah.
01:40:10Et on l'a vu,
01:40:12c'est évoqué par Lisbeth Camus,
01:40:13le 13 et 14 avril,
01:40:15la défense antiaérienne israélienne
01:40:17a failli être saturée par le nombre d'attaques.
01:40:20Elle a eu besoin de l'intervention de la coalition
01:40:23avec des Américains, avec des Saoudiens,
01:40:25avec des Jordaniens et même avec des Français
01:40:27pour intercepter les missiles qui arrivaient
01:40:29et tous les armements qui arrivaient sur l'état d'Israël.
01:40:32Donc aujourd'hui, la priorité pour Israël,
01:40:35c'est de préparer un nombre important d'options
01:40:38avec deux options principales.
01:40:39L'Iran est impliqué dans la riposte
01:40:41et donc il faut contre-riposter à l'attaque de l'Iran
01:40:45où la riposte se concentre principalement
01:40:47bien du Hezbollah.
01:40:48Et là, on rentre dans une guerre qui peut être plus compliquée,
01:40:51en tout cas plus particulière,
01:40:52dans la mesure où ça peut entraîner
01:40:54à la fois des opérations aériennes sur le Liban
01:40:56pour réduire le Hezbollah,
01:40:58mais également des opérations terrestres.
01:40:59Par exemple, il n'est pas question d'opérations terrestres en Iran.
01:41:03l'Iran est à plus de 1000 km des frontières d'Israël.
01:41:05Par contre, l'atout dont dispose Israël vis-à-vis de l'Iran,
01:41:09c'est qu'il faut quand même qu'on rappelle,
01:41:10parce qu'on n'en parle pas beaucoup,
01:41:11mais c'est une réalité que les Iraniens connaissent bien,
01:41:14les Américains également,
01:41:15c'est que l'Iran est une puissance nucléaire
01:41:17et que la discharge en nucléaire,
01:41:18les capacités nucléaires d'Israël,
01:41:20sont là aussi pour dissuader l'Iran
01:41:22de frapper trop durement Israël.
01:41:24Vous voyez que toute l'équation est compliquée
01:41:26et dans cette équation,
01:41:27évidemment, les Américains jouent un rôle extrêmement important
01:41:30puisque c'est eux qui peuvent compléter,
01:41:32en tout cas, qui peuvent permettre à Israël
01:41:34d'obtenir un succès dans les différentes opérations
01:41:37qui pourraient se dérouler dans les jours qui viennent.
01:41:39Justement, Bruno, clairement,
01:41:40est-ce qu'on peut revenir un petit peu sur ce rôle pivot
01:41:43qu'ont les États-Unis sur cette zone ?
01:41:45On voit bien que les États-Unis,
01:41:47d'abord, ce sont les premiers alliés israéliens,
01:41:50politiques et militaires.
01:41:52Ça a été rappelé par les responsables politiques
01:41:54très récemment.
01:41:55Le soutien des Américains sera inconditionnel
01:41:58aux côtés d'Israël.
01:41:59Ça ne veut pas dire que les Américains
01:42:01encouragent l'escalade.
01:42:02Bien au contraire.
01:42:03Les Américains sont extrêmement opposés
01:42:04à toute forme d'escalade
01:42:05parce qu'ils en seraient, en quelque sorte,
01:42:07les premiers contributeurs
01:42:09ou les premiers pénalisés
01:42:10parce qu'il faudrait qu'ils rentrent dans un conflit
01:42:12dont ils n'ont pas envie,
01:42:13un conflit alors qu'ils sont en période d'élection,
01:42:16alors qu'ils ont déjà l'Ukraine,
01:42:17alors que leur priorité, c'est la Chine.
01:42:19Les États-Unis sont un peu entre deux positions.
01:42:22La position qui est le soutien à Israël
01:42:25en fonction de ce qui va se passer
01:42:27et le fait d'éviter l'escalade.
01:42:28Qu'est-ce que peuvent faire les États-Unis aujourd'hui ?
01:42:30C'est ce qu'ils font.
01:42:31C'est-à-dire, ça a été également très bien expliqué
01:42:33par Lisbeth Kenmoun,
01:42:34c'est muscler leurs dispositifs militaires
01:42:36pour envoyer un signal de dissuasion à l'Iran
01:42:39pour que l'Iran ait une riposte mesurée.
01:42:41Ensuite, ils ont plusieurs possibilités.
01:42:43La première, ça sera d'avoir une attitude défensive
01:42:46par la présence de leur frégate,
01:42:49de leur système antimissile,
01:42:51de contribuer à la défense du territoire d'Israël
01:42:55en interceptant un certain nombre de missiles
01:42:57et de roquettes qui arriveraient du Hezbollah ou du Liban.
01:43:00Et la deuxième solution,
01:43:01mais là on est vraiment dans un scénario d'embrasement,
01:43:03c'est jouer un rôle offensif aux côtés des Israéliens.
01:43:06Pour l'instant, ce n'est pas leur objectif.
01:43:08Leur objectif, c'est de faire en sorte
01:43:09que cet enchaînement de ripostes qui pourrait se produire
01:43:12ne dégénère pas en embrasement.
01:43:14Et de ce côté-là, les Américains ont évidemment
01:43:16leur puissance militaire considérable
01:43:18et été respectées et respectables par les Israéliens
01:43:21qui ne font rien sans en avoir un minimum
01:43:24de coordination et d'appui des Américains.
01:43:26Merci beaucoup, général Bruno Clermont,
01:43:28d'avoir été avec nous.
01:43:29On va marquer une pause.
01:43:30J'en profite pour remercier Jean-Michel Fauvergue,
01:43:32ancien chef du Raid,
01:43:33pour m'avoir accompagné pendant ces deux premières heures.
01:43:35Et on se retrouve évidemment
01:43:36pour la dernière heure de MediNews.
01:43:38A tout de suite.
01:43:42Il est 13h sur CNews.
01:43:43C'est la dernière heure de MediNews.
01:43:45Et évidemment, on fait le point sur l'actualité
01:43:46avec Maureen Vidal.
01:43:47Rebonjour Maureen.
01:43:51Bonjour Elodie, bonjour à tous.
01:43:53À la une de l'actualité,
01:43:54les recherches pour retrouver Lina
01:43:56ont repris en Haute-Saône.
01:43:5890 gendarmes sont mobilisés.
01:44:00Des recherches avaient eu lieu sans résultat
01:44:02dans les Vosges la semaine dernière.
01:44:03Un rebondissement dans l'enquête
01:44:04de l'adolescente de 15 ans
01:44:06disparu en septembre dernier dans le Bas-Rhin
01:44:08après la découverte de son ADN
01:44:10dans une voiture volée en juillet.
01:44:12Une réunion de crise à la Maison-Blanche
01:44:15face aux risques de guerre au Proche-Orient.
01:44:17Les tensions sont vives entre l'Iran et Israël.
01:44:20Les États-Unis inquiets s'investissent
01:44:22dans une diplomatie intense.
01:44:24Le chef de la diplomatie américaine,
01:44:26Anthony Blinken, appelle à un cessez-le-feu
01:44:28à Gaza pour casser le cycle de violence
01:44:30dans la région.
01:44:31On l'écoute.
01:44:34Nous sommes engagés dans une diplomatie intense,
01:44:36pratiquement 24 heures sur 24,
01:44:38avec un message très simple.
01:44:40Toutes les parties doivent s'abstenir
01:44:42de toute escalade.
01:44:45Toutes les parties doivent prendre des mesures
01:44:47pour apaiser les tensions.
01:44:50L'escalade n'est dans l'intérêt de personne.
01:44:53Elle ne fera qu'aggraver les conflits,
01:44:55la violence et l'insécurité.
01:44:59La tension au Bangladesh s'intensifie
01:45:01après le départ de la première ministre
01:45:03face aux émeutes violentes.
01:45:05Le mouvement anti-gouvernement réclame
01:45:07Mohamed Younous, prix Nobel de la paix
01:45:09pour diriger le gouvernement antérimaire.
01:45:11Au moins 109 personnes sont mortes
01:45:13dans de nouveaux affrontements hier,
01:45:15ce qui porte à 409 le nombre de morts
01:45:17depuis le début des émeutes en juillet.
01:45:21Médaille d'or pour le surfeur tahitien
01:45:23Kaoli Vast.
01:45:25Le surfeur de 22 ans a pris les deux
01:45:27plus belles vagues d'une finale très relevée
01:45:29pour s'imposer face à l'Australien
01:45:31Jack Robinson.
01:45:32C'est la 13e médaille d'or pour la France
01:45:34depuis le début des Jeux.
01:45:37Et enfin, alors que Paris s'enflamme
01:45:39pour ses Jeux olympiques,
01:45:41ce n'est pas le cas partout en France.
01:45:43Alors que Nantes ouvre ses portes
01:45:45à quelques matchs de foot,
01:45:47mais sur la côte, dans les stations balnéaires
01:45:49et dans la région,
01:45:51l'égio passe après la plage,
01:45:53loin de l'engouement parisien.
01:45:55Reportage en Loire-Atlantique
01:45:57de Michael Chaillot.
01:45:59À l'extrémité de la baie de la Bôle,
01:46:01le port du Pouliguin et sa plage
01:46:03où le sport préféré, c'est la bronzette baignade.
01:46:05Une discipline non retenue
01:46:07pour l'égio de Paris 2024.
01:46:09Difficile de trouver un bar
01:46:11qui diffuse des compétitions
01:46:13pour une question de droits payants,
01:46:15mais pas que.
01:46:17Ici au Pouliguin, on a la chance d'avoir
01:46:19un très beau temps en ce moment.
01:46:21Et en plus, vous voyez, le plus beau spectacle
01:46:23est juste en face de vous,
01:46:25c'est l'océan Atlantique.
01:46:27En période de vacances, on se promène,
01:46:29on va au resto, on va se baigner.
01:46:31L'égio, ça passe après.
01:46:33La baie de la Barlie mouille à l'entrée du Chenal.
01:46:35Dans cette ville baignée par l'Atlantique,
01:46:37les habitants un peu râleurs
01:46:39ont quelques reproches à faire aux Jeux Olympiques.
01:46:41Au géo, on ne voit pas beaucoup de voiles.
01:46:43Ce qui est intéressant
01:46:45quand on habite le bord de mer.
01:46:47Voilà, donc c'est un peu dommage.
01:46:49En province, on ne ressent pas
01:46:51du tout l'ambiance parisienne.
01:46:53On a vraiment l'impression
01:46:55qu'il n'y a que Paris de concerné.
01:46:57C'est vrai qu'il y a certains sites en province,
01:46:59mais ils sont rares.
01:47:01On est vraiment mis à côté du reste des géos.
01:47:03En Pays de Loire,
01:47:05seul le stade de la Beaujoire à Nantes
01:47:07accueille 8 matchs de foot
01:47:09et une fan zone est installée en centre-ville.
01:47:1180 kilomètres plus loin, au Poulignan,
01:47:13la seule médaille d'or qui vaille,
01:47:15c'est celle du plus beau bronzage.
01:47:19Et voilà, Elodie, pour l'essentiel de l'actualité.
01:47:21Merci beaucoup Maureen
01:47:23et merci d'avoir accompagné
01:47:25pour nous informer durant tout ce midi news.
01:47:27On va rebondir un peu sur le sujet
01:47:29qu'on vient de voir, Jérémy Stobbs.
01:47:31On a l'impression qu'il y a d'un côté Paris
01:47:33avec beaucoup de ferveur, et puis il y a aussi
01:47:35une partie de la France qui est en vacances,
01:47:37qui regarde les résultats sportifs,
01:47:39mais qui n'est pas passionnée par ces Jeux Olympiques.
01:47:41C'est l'histoire de France.
01:47:43Cette séparation-là, c'est inévitable.
01:47:47Il y a bien sûr des Français
01:47:49qui ont tellement l'habitude
01:47:51de partir au mois d'août pour les vacances
01:47:55qu'aucune compétition sportive
01:47:57ne va les empêcher de le faire.
01:48:01Donc ça n'a rien d'étonnant.
01:48:05Surtout que les personnes interviewées
01:48:07se permettent de critiquer Paris.
01:48:11C'est normal, c'est leur rôle.
01:48:13C'est un sport national aussi.
01:48:15C'est un sport national,
01:48:17et la France a là encore une médaille d'or.
01:48:21Donc rien de nouveau là.
01:48:23Mathieu, on voit aussi des Parisiens
01:48:25qui avaient quitté Paris en se disant
01:48:27« ça va être un enfer les Jeux Olympiques,
01:48:29je fuis », et qui se disent
01:48:31« j'ai peut-être loupé l'occasion
01:48:33de vivre un Paris différent,
01:48:35un Paris sympathique, et de vivre
01:48:37cette communion et cette ferveur. »
01:48:39Oui, la plus grande réussite des Jeux Olympiques
01:48:41de Paris, c'est la victoire de nos sportifs.
01:48:43Quand on regarde le niveau d'engagement
01:48:45des Français en général sur les compétitions sportives,
01:48:47que ce soit sur les compétitions
01:48:49comme le football, la Coupe du Monde,
01:48:51ou même sur le rugby notamment,
01:48:53avec la Coupe du Monde de rugby,
01:48:55lorsque les équipes de France gagnent,
01:48:57les Français sont au rendez-vous.
01:48:59Lorsque c'est un peu moins le cas,
01:49:01l'engouement sera toujours un peu moins fort.
01:49:03Ensuite après, les Jeux Olympiques,
01:49:05et c'est aussi ce qu'ont vu les Français,
01:49:07notamment les gens qui habitent en province,
01:49:09ma famille vient de province évidemment aussi,
01:49:11c'est que la cérémonie d'ouverture
01:49:13n'a pas totalement valorisé la France,
01:49:15elle a valorisé surtout Paris.
01:49:17Et les monuments de Paris.
01:49:19C'est la réalité aujourd'hui
01:49:21de ces Jeux Olympiques qui visent à valoriser
01:49:23la ville de Paris et donc effectivement,
01:49:25on peut comprendre que des Français
01:49:27ne soient pas en total accord avec cela
01:49:29et se sentent moins représentés
01:49:31par la ville de Paris en elle-même
01:49:33plutôt que par la France.
01:49:35Alors que si on avait fait effectivement
01:49:37les choses où on magnifie plutôt le pays
01:49:39plutôt que Paris, les Français,
01:49:41ce serait peut-être plus prise de passion
01:49:43pour ces Jeux Olympiques.
01:49:45Et on rappelle quand même, Jean-Christophe Couic,
01:49:47Châteauroux aussi, Nantes,
01:49:49mais en fait on voit qu'autant
01:49:51toute l'attention a été mise, comme vous le disiez,
01:49:53sur Paris, sur les jolis sites, etc.,
01:49:55les épreuves qui se déroulent dans d'autres villes de France,
01:49:57on en parle moins et on voit qu'il n'y a pas
01:49:59finalement toute cette cérémonie justement autour.
01:50:01On sent qu'il fallait en mettre un petit peu
01:50:03partout des épreuves mais on n'a pas misé,
01:50:05notamment sur le décorum, sur les épreuves
01:50:07qu'on met ailleurs qu'à la capitale.
01:50:09Oui bon, en même temps, ça s'appelle Paris 2024
01:50:11donc c'était compliqué de faire
01:50:13la carte de France des sites
01:50:15Moi je peux vous dire que mes collègues qui bossent,
01:50:17qui travaillent justement sur les sites olympiques,
01:50:19eux ils mouillent la chemise aussi et ils y sont
01:50:21au boulot. Après c'est normal,
01:50:23on est en période de vacances
01:50:25mais aujourd'hui vous avez le téléphone portable
01:50:27et je peux vous dire que tout le monde suit
01:50:29Il n'y a pas besoin d'être sur la télé.
01:50:31Il suffit d'aller un peu en province, de regarder,
01:50:33les gens suivent quand même, ils regardent la télé,
01:50:35ils sont en attente d'informations.
01:50:37Alors oui, ils ne le vivent pas peut-être pleinement
01:50:39comme les touristes ou les parisiens
01:50:41qui sont restés, mais quand on voit quand même
01:50:43l'engouement qu'il y a autour de Paris, au Club France
01:50:45enfin je veux dire, c'est des choses, même les athlètes
01:50:47des autres pays étrangers disent
01:50:49on n'a jamais vécu ça avec une telle émotion,
01:50:51une telle effervescence. Alors oui, c'est normal
01:50:53il y a la France estivale, en même temps on a un beau pays
01:50:55on a la chance d'avoir une belle météo
01:50:57donc c'est normal que les Français en profitent
01:50:59et surtout, on voit aussi nous
01:51:01c'est que par exemple sur les plages,
01:51:03il y a de plus en plus de noyades, je ne sais pas si vous avez remarqué
01:51:05mais il y a aussi de moins en moins de CRS
01:51:07de maintenageurs-sauveteurs
01:51:09parce qu'il a fallu faire des choix politiques, les envoyer sur Paris
01:51:11et nous on l'avait déjà signalé
01:51:13on avait dit qu'il y aurait des problématiques
01:51:15et on voit bien que malheureusement, les choix politiques ont été arbitrés
01:51:17et on préfère envoyer des MNS
01:51:19sur Paris plutôt que de les laisser
01:51:21sur les plages et d'aller sauver les gens
01:51:23Oui, effectivement les noyades qui étaient
01:51:25particulièrement plus importantes cette année, je crois dans les Alpes-Maritimes
01:51:27et en Corse, il me semble que ce sont les deux endroits
01:51:29notamment qui ont été cités
01:51:31on va continuer justement à parler des Jeux Olympiques
01:51:33avec un certain nombre de vols
01:51:35quand même qui ont eu lieu
01:51:37alors à la fois dans des hôtels ou des équipements
01:51:39sportifs, on fait le point avec Régine Delfour
01:51:41Si Gérald Darmanin
01:51:43a salué la baisse de la délinquance
01:51:45depuis le début des Jeux Olympiques
01:51:47car à Paris et dans la Petite Couronne
01:51:49les vols avec violence ont diminué
01:51:51de 24%
01:51:53certains voleurs arrivent tout de même à passer au travers
01:51:55des mailles du filet
01:51:57nous avons eu la confirmation de plusieurs plaintes
01:51:59des vols assez insolites
01:52:01les journalistes qui sont en nombre
01:52:03pour cet événement mondial
01:52:05sont pris pour cible
01:52:07un photographe de presse américain
01:52:09s'est fait dérober
01:52:11un de ses appareils photo
01:52:13alors qu'il était en tribune presse
01:52:15les sportives sont également victimes
01:52:17au village olympique
01:52:19le 29 juillet
01:52:21l'entraîneur de l'équipe Slovaque de cyclisme
01:52:23a porté plainte pour le vol de 10 pneus
01:52:25et d'un gonfleur de pneus
01:52:27le matériel était rangé
01:52:29dans un casier, un casier qui n'était pas fermé
01:52:31puisqu'il était accessible
01:52:33aux autres équipes des Jeux Olympiques
01:52:35un entraîneur
01:52:37de l'équipe de France de basket
01:52:39a déclaré le 30 juillet le vol de sa tablette
01:52:41le problème c'est que dans sa tablette
01:52:43il y avait des données tactiques
01:52:45le vol a été commis
01:52:47dans la zone qui est réservée aux athlètes
01:52:49ou aux personnes accréditées
01:52:51c'est une zone hautement surveillée
01:52:53la tablette a été retrouvée
01:52:55le lendemain près de Lille dans un camping
01:52:57c'est un homme de 68 ans
01:52:59qui a été interpellé
01:53:01il a déclaré qu'il avait
01:53:03besoin d'un souvenir des Jeux Olympiques
01:53:05un souvenir qui en fait
01:53:07va lui coûter un petit peu cher
01:53:09puisqu'il fait l'objet d'une ordonnance pénale
01:53:11de 400 euros
01:53:13Jean-Christophe Couville, forcément le fait d'avoir
01:53:15à la fois des touristes
01:53:17qu'on peut imaginer un peu fortunés
01:53:19quand on voit le prix des transports
01:53:21du logement et des billets
01:53:23et le matériel sportif, tout ça coûte cher
01:53:25forcément certains en profitent malheureusement
01:53:27Oui et puis en fait si vous voulez quand vous avez
01:53:29des Jeux qui sont organisés, des grandes cérémonies
01:53:31ça attire aussi des voleurs professionnels
01:53:33alors tout ce qui se passe dans le village
01:53:35olympique est de la responsabilité
01:53:37de l'organisateur, les policiers n'y vont pas
01:53:39nous on sécurise les alentours
01:53:41effectivement mais après à l'intérieur il y a aussi
01:53:43des athlètes, des personnes
01:53:45qui sont dedans
01:53:47dans le village olympique, il y a des
01:53:49enquêtes de police par contre qui sont faites
01:53:51et la police judiciaire s'est déjà rendue
01:53:53parce qu'il y a des athlètes qui sont faits voler des montres
01:53:55qui sont faits voler des objets personnels
01:53:57et en même temps sans que
01:53:59les portes soient fracturées donc on voit bien que
01:54:01certaines personnes en plus soit se
01:54:03procurer des clés ou alors connaissent
01:54:05bien les endroits donc il y a une enquête de police
01:54:07encore une fois on arrive à retrouver heureusement
01:54:09certaines personnes et on voit que c'est un peu insolite
01:54:11c'est pas un voleur professionnel, c'est une personne
01:54:13qui a voulu garder un souvenir
01:54:15mais voilà en même temps
01:54:17Sinon il y a des goodies aussi je crois qu'on peut acheter qui évitent de voler
01:54:19Oui c'est très bien, ça fait un beau souvenir
01:54:21et ça fait marcher le commerce
01:54:23et à côté de ça effectivement on a aussi des
01:54:25professionnels du vol, des équipes
01:54:27sud-américaines notamment qui viennent un peu en avance
01:54:29et puis qui petit à petit s'installent
01:54:31on a la délinquance itinérante
01:54:33et on appelle ça nous
01:54:35l'école sud-américaine
01:54:37les pickpockets notamment ou alors d'autres personnes
01:54:39qui sont plus spécialisées dans le vol à l'arraché
01:54:41mais le fait d'avoir beaucoup de policiers
01:54:43dans le centre-ville de Paris
01:54:45ça déjà, j'allais dire ça aseptise
01:54:47un petit peu le secteur donc après
01:54:49vous n'êtes pas effectivement à l'abri de certaines
01:54:51personnes, des pros qui vont vraiment avoir
01:54:53se saisir d'une opportunité
01:54:55et eux ils sont là pour travailler
01:54:57tout comme pendant les vacances
01:54:59les voleurs aussi prennent des vacances
01:55:01donc c'est pas étonnant que sur le littoral
01:55:03on voit souvent beaucoup de vols
01:55:05beaucoup de maisons visitées etc
01:55:07parce que certaines personnes vont aussi
01:55:09faire leur job entre guillemets
01:55:11C'est vrai que Mathieu Hoque, on parle beaucoup
01:55:13de délinquance qui est presque à zéro et évidemment
01:55:15on sait qu'une délinquance
01:55:17véritablement à zéro sans ces vols
01:55:19ça ne peut quasiment pas exister mais en tout cas
01:55:21globalement le défi sécuritaire pour l'instant il est relevé
01:55:23Oui le défi sécuritaire il est relevé
01:55:25puisqu'il y avait trois grands objectifs qui étaient
01:55:27majeurs pour le ministère de l'intérieur à sécuriser
01:55:29le premier point c'était la cérémonie d'ouverture
01:55:31qui effectivement nécessite un dispositif de sécurité
01:55:33qui n'avait jamais été pensé jusqu'à présent
01:55:35et qui était très très lourd
01:55:37en termes de dispositif et qui a
01:55:39bien fonctionné. Le deuxième enjeu
01:55:41sécuritaire c'était sécuriser
01:55:43la délégation israélienne notamment mais d'un point de vue
01:55:45plus global les délégations sportives
01:55:47et principalement israéles d'un attentat terroriste parce qu'il y avait quand même
01:55:49ce risque là qui plane quand même sur notre pays
01:55:51puisque le totalitarisme islamique n'est pas encore
01:55:53disparu bien malheureusement
01:55:55et puis le troisième enjeu c'était
01:55:57l'enjeu de ce qu'on appelle la délinquance
01:55:59quotidienne à Paris mais également
01:56:01dans le reste de la France avec une problématique
01:56:03qui est centrale c'est comment vous faites pour assurer
01:56:05la sécurité de toute
01:56:07la France entière alors que vous allez concentrer
01:56:09des effectifs massivement dans la ville
01:56:11de Paris et on voit effectivement se développer
01:56:13sur le reste du territoire national
01:56:15dans un certain nombre de quartiers et dans un certain
01:56:17nombre de centres-villes à Valence ou dans
01:56:19d'autres villes du sud de la France notamment
01:56:21une augmentation de la délinquance donc on a une sorte de
01:56:23vaste communicant qui communique
01:56:25ensuite après le point qui est quand même
01:56:27assez important sur la
01:56:29sécurité c'est que
01:56:31c'est ce que vous avez souligné c'est la délinquance
01:56:33itinérante qui est un phénomène très
01:56:35propre aux métropoles et d'autant plus à Paris
01:56:37or ce phénomène là aujourd'hui de délinquance
01:56:39itinérante il est
01:56:41mis, il est
01:56:43traité à court terme durant les Jeux Olympiques
01:56:45mais il va revenir après les Jeux Olympiques
01:56:47parce que vous allez revoir
01:56:49les crack, les
01:56:51pickpockets etc
01:56:53qui ont été chassés de Paris temporairement
01:56:55pour être mis dans certaines villes notamment je pense
01:56:57à la ville d'Orléans qui a dû en accueillir 500
01:56:59je crois, 500
01:57:01personnes de cette nature là, ces gens là
01:57:03vont revenir dans la ville de Paris or
01:57:05ça va poser la même problématique qui existe toujours
01:57:07à Paris c'est qu'on fait une ville
01:57:09Paris qui est une ville qui se veut être une capitale
01:57:11touristique donc
01:57:13attractive mais comment vous pouvez être réellement
01:57:15attractif si vous avez des problèmes d'insécurité
01:57:17qui gangrènent la ville, c'est la question qui va se poser
01:57:19après les Jeux Olympiques. C'est vrai que Jérémie Stobbe
01:57:21c'est très important l'image aussi qu'on
01:57:23donne de Paris aux touristes qui viennent
01:57:25chez nous, le problème c'est qu'on se dit si les touristes rentrent dans leur
01:57:27pays en disant je suis allé à Paris
01:57:29c'est génial, c'est hyper sécurisé, il y a
01:57:31des policiers partout et que
01:57:33les gens à qui ils le disent reviennent dans
01:57:35quelques mois et qu'ils découvrent le vrai visage de Paris
01:57:37on va peut-être avoir des touristes un
01:57:39peu frustrés. Il y a des
01:57:41vagues comme ça mais je vous rappelle que
01:57:43il y a quelques années des
01:57:45touristes ne venaient pas en disant
01:57:47ah Paris c'est dangereux, alors si on a
01:57:49pu changer même temporairement
01:57:51l'image de Paris ce sera
01:57:53un grand bienfait.
01:57:55Il y a aussi
01:57:57le fait que
01:57:59tout ce qu'on disait
01:58:01sur ces Jeux Olympiques, il va y avoir
01:58:03des attentats, il va y avoir
01:58:05la criminalité dans
01:58:07le 9-3 etc.
01:58:09Pour le moment du moins
01:58:11on n'a rien vu de tout ça
01:58:13donc on peut dire que
01:58:15pour le moment on touche du bois.
01:58:17C'est un triomphe
01:58:19et c'est la meilleure publicité
01:58:21pour la France et pour Paris.
01:58:23Pour terminer justement sur ces Jeux Olympiques
01:58:25le programme sportif du jour avec Amaya
01:58:27Cazenave.
01:58:29C'est en quart de finale délicat
01:58:31que s'apprêtent à jouer nos basketeurs
01:58:33français face au Canada
01:58:35eux qui ont montré peu de garantie
01:58:37depuis le début du tournoi olympique
01:58:39se retrouvent face à une équipe
01:58:41prétendante à l'or.
01:58:43Autre tricolore à jouer
01:58:45un match crucial aujourd'hui
01:58:47l'équipe de France féminine de
01:58:49Inde en quart de finale qui affronte
01:58:51les Allemandes. Pas question
01:58:53pour les Bleus de perdre leur
01:58:55titre olympique acquis à Tokyo.
01:58:57Ce mardi pourrait aussi
01:58:59sourire au cavalier français
01:59:01Simon Delestre et Julien
01:59:03Epaillard ont réussi
01:59:05à se hisser en finale du
01:59:07tournoi d'obstacles individuels
01:59:09après le bronze obtenu
01:59:11en équipe au Vélodrome.
01:59:13Ensuite nationale de Saint-Quentin en Yvelines
01:59:15place aux épreuves de sprint.
01:59:17L'équipe de France fait partie
01:59:19des favoris au podium.
01:59:21Elle avait terminé en bronze à Tokyo
01:59:23et puis pour être tout à fait
01:59:25complet direction
01:59:27Saint-Denis pour l'athlétisme avec
01:59:29Alice Finault, championne d'Europe
01:59:31sur le 3000 m stiple et qui sera
01:59:33au départ de la finale ce soir.
01:59:35On va parler maintenant
01:59:37de cybersécurité puisque le Grand Palais
01:59:39où vous le savez peut-être se déroulent des épreuves
01:59:41des Jeux Olympiques à Paris.
01:59:43Une quarantaine de musées partout en France
01:59:45ont été victimes d'une attaque par
01:59:47rançongiciel. C'est comme ça qu'on dit ce week-end.
01:59:49C'est une source policière qui nous l'indique.
01:59:51Du côté des musées, le Grand Palais a confirmé
01:59:53cette information mais en revanche il n'a
01:59:55pas souhaité communiquer de détails
01:59:57à ce sujet. Le Louvre lui en revanche
01:59:59a démenti avoir été victime
02:00:01de cette attaque. Alors les cybercriminels
02:00:03ils ont ciblé d'abord le système qui permet
02:00:05de centraliser en fait les données
02:00:07financières des enseignes qui sont situées
02:00:09au sein de ces lieux. Les auteurs
02:00:11de l'attaque ont ensuite réclamé une rançon et ont
02:00:13menacé de diffuser les données
02:00:15chiffrées de manière publique. Et nous sommes
02:00:17justement en ligne avec Nicolas Arpagian
02:00:19vous êtes spécialiste en risque numérique.
02:00:21Merci beaucoup d'être avec nous. Justement je voudrais qu'on
02:00:23comprenne en fait concrètement
02:00:25ces cyberattaques. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire
02:00:27qu'ils récupèrent des données et ensuite ils demandent
02:00:29une rançon pour ne pas les diffuser. C'est comme ça que ça se passe ?
02:00:31Alors c'est
02:00:33un des modes opératoires les plus
02:00:35fréquents désormais en cyber
02:00:37délinquants, en cybercriminalité.
02:00:39Qu'est-ce que c'est ? C'est le fait d'envoyer un message
02:00:41avec un email contenant une pièce jointe
02:00:43un lien sur lequel il faut cliquer
02:00:45et puis ça contribue
02:00:47à propager un logiciel de chiffrement.
02:00:49Le chiffrement c'est rendre des données
02:00:51inaccessibles. Alors elles peuvent être
02:00:53soit exfiltrées par le pirate
02:00:55soit uniquement rendues indisponibles.
02:00:57Et le principe du rançon logiciel
02:00:59c'est du paiement de la rançon en échange
02:01:01de la promesse de retrouver la disponibilité
02:01:03des données. C'est un
02:01:05des modes opératoires que l'on trouve le plus
02:01:07fréquemment. Pourquoi ? Parce qu'il peut être
02:01:09largement automatisé. C'est
02:01:11qui donne toute sa rentabilité
02:01:13à ce mode de
02:01:15raquette et d'extorsion. La seule chose c'est
02:01:17qu'il y a une règle fixée par l'État français
02:01:19qui est de ne pas
02:01:21payer les rançons dès lors qu'on est une instance
02:01:23publique. Et donc de fait
02:01:25évidemment les instances
02:01:27concernées en l'espèce n'envisageront
02:01:29pas de payer
02:01:31la rançon réclamée.
02:01:33Est-ce qu'il y a un moyen pour ces
02:01:35musées, les entreprises ou les particuliers
02:01:37qui pourraient être victimes de ce genre de cyberattaque
02:01:39de l'anticiper et de se protéger en amont ?
02:01:41Alors c'est difficile
02:01:43de se protéger, c'est-à-dire de manière
02:01:45préventive afin de ne pas être
02:01:47l'objet de ces attaques. Par contre,
02:01:49on peut en réduire considérablement les effets
02:01:51d'une part en disposant
02:01:53de copies de l'élément
02:01:55de faire en sorte que l'on puisse
02:01:57régulièrement, alors plus cette copie
02:01:59sera fréquente, plus
02:02:01effectivement le temps qui s'écoule
02:02:03entre le moment où le piratage survient
02:02:05et la dernière sauvegarde
02:02:07a eu lieu, sera limité.
02:02:09Plus effectivement, moins l'impact
02:02:11sera important. Par contre, souvent les pirates
02:02:13de manière précisément à mettre la pression
02:02:15sur leur cible, va faire en sorte
02:02:17de leur promettre la
02:02:19publication, c'est-à-dire de rendre
02:02:21disponible ces données publiquement
02:02:23de manière ainsi à les inciter à payer.
02:02:25C'est un des moyens qu'ils ont trouvés
02:02:27pour accentuer la pression sur
02:02:29leurs victimes. Une fois qu'on a compris
02:02:31comment on se protégeait, quand par exemple
02:02:33on est le Grand Palais et qu'on subit
02:02:35ce genre d'attaque, ou même un établissement
02:02:37plus petit et moins connu,
02:02:39qu'est-ce qu'il faut faire ? Quels sont les bons réflexes ?
02:02:41Et qu'est-ce qu'il ne faut en revanche surtout pas faire ?
02:02:43Alors la première chose, c'est déjà
02:02:45d'évaluer le périmètre concerné, c'est-à-dire
02:02:47s'assurer que quelles sont les bases
02:02:49de données infectées, éviter
02:02:51une propagation, c'est-à-dire une diffusion
02:02:53accrue dans l'ensemble
02:02:55de systèmes qui n'ont pas pour l'instant
02:02:57encore été atteints, donc il faut bien
02:02:59segmenter les systèmes d'information
02:03:01et éviter ainsi une diffusion
02:03:03à plus grande échelle. Deuxième chose,
02:03:05s'assurer qu'on dispose de sauvegarde,
02:03:07c'est-à-dire d'éléments permettant précisément
02:03:09de reconstituer le patrimoine informationnel.
02:03:11Et trois, on va auditer
02:03:13pour s'assurer que lorsque l'on va
02:03:15rétablir les systèmes, on le fait bien
02:03:17avec des bases qui sont
02:03:19exants de toute infection. Pourquoi ?
02:03:21Parce que dès lors qu'on pourrait
02:03:23avoir des charges qui viendraient
02:03:25s'activer ultérieurement, et donc
02:03:27s'assurer que même les sauvegardes
02:03:29sont exants de toute infection
02:03:31et donc de manière à ce qu'on reparte bien sur des
02:03:33bases saines. C'est un protocole qui est
02:03:35aujourd'hui totalement documenté, c'est-à-dire avec
02:03:37des procédures qu'on connaît, qui sont
02:03:39hélas désormais fréquentes, donc
02:03:41il y a un mode opératoire
02:03:43qui est établi. Ça prend un peu
02:03:45de temps, bien sûr, mais là la question
02:03:47de la qualité des sauvegardes va être
02:03:49déterminante pour restaurer
02:03:51le système et revenir dans les meilleurs délais
02:03:53à une situation
02:03:55la plus normale possible.
02:03:57Une dernière question, Nicolas Arpagian, vous qui êtes justement
02:03:59spécialiste de ces risques numériques. Est-ce que
02:04:01effectivement les cyberattaques ont pris
02:04:03plus d'ampleur ? Est-ce que c'est une menace qui prend
02:04:05de plus en plus de place dans la vie
02:04:07des entreprises, des établissements publics ?
02:04:09Alors, vous l'avez compris, c'est à la
02:04:11hauteur de la numérisation de nos activités.
02:04:13Vous avez mentionné que ce piratage
02:04:15a été activé dans la nuit
02:04:17de samedi à dimanche, donc évidemment
02:04:19l'infection a été initiale,
02:04:21a été antérieure. C'est
02:04:23également un vecteur d'efficacité pour
02:04:25les attaquants. Pourquoi ? Parce que pendant
02:04:27le week-end, notamment également
02:04:29pendant les périodes de vacances, il y a moins
02:04:31de personnes sur le pont, il y a moins de personnes capables
02:04:33de donner l'alerte. La restauration
02:04:35peut être un peu plus complexe.
02:04:37C'est la raison pour laquelle c'est un mode
02:04:39opératoire très apprécié des organisations
02:04:41criminelles, à tel point qu'aujourd'hui
02:04:43il y a des franchises, en clair,
02:04:45des gens qui vont commercialiser, qui vont
02:04:47exploiter ces outils, mais qui n'en
02:04:49sont absolument pas les auteurs techniques.
02:04:51Et donc, c'est un des modes opératoires
02:04:53crapuleux les plus présents
02:04:55et donc pour lequel on essaye de
02:04:57se prémunir précisément en mettant en place des outils
02:04:59de sauvegarde, de
02:05:01duplication des bases de données, de manière
02:05:03à éviter une paralysie ou une
02:05:05destruction des informations qui permettent
02:05:07la conduite des activités dans les entreprises,
02:05:09les administrations et même les collectivités.
02:05:11Merci beaucoup Nicolas Arpagian pour toutes
02:05:13ces précisions, c'est important de vous avoir pour
02:05:15bien comprendre ce dont on parle.
02:05:17Précisément, on a parlé maintenant du côté
02:05:19plus numérique, je voudrais qu'on parle avec vous,
02:05:21Jean-Christophe Couville, d'abord de l'enquête, c'est-à-dire que
02:05:23on imagine aussi que les cyberattaques
02:05:25deviennent un vrai risque, mais on voit
02:05:27des personnes très malignes et très souvent
02:05:29difficiles à cibler,
02:05:31on a du mal souvent à remonter
02:05:33à la personne ou au groupe de personnes qui commettent ces
02:05:35cyberattaques. Oui, en fait, on a aussi
02:05:37des cyber enquêteurs, des
02:05:39collègues gendarmes et policiers qui sont
02:05:41vraiment spécialisés, qui sont aussi
02:05:43très malins, parce qu'ils arrivent à remonter,
02:05:45il faut savoir quand même qu'on a toujours une signature
02:05:47électronique quelque part, c'est un peu comme les empreintes
02:05:49digitales, à un moment donné on arrive quand même,
02:05:51alors oui il y a les VPN, enfin les brouilleurs,
02:05:53ils passent par différents pays, etc.
02:05:55On arrive à retracer, ça prend du temps,
02:05:57souvent ce sont donc des officiers
02:05:59de police judiciaire aussi, parce qu'il y a des commissions rogatoires,
02:06:01ils doivent exécuter les commissions rogatoires
02:06:03des juges, ils remontent petit à petit
02:06:05les logiciels,
02:06:07ils analysent les supports informatiques,
02:06:09mais après, souvent
02:06:11on est aussi bloqué, parce que ces
02:06:13attaques-là viennent de pays étrangers. Et donc
02:06:15dans ces pays étrangers, c'est soit on a la main
02:06:17avec une coopération internationale
02:06:19d'autres pays, et on arrive justement
02:06:21à leur tomber dessus,
02:06:23soit on voit que ça vient aussi des pays
02:06:25dits carnivores, Russie, Chine,
02:06:27etc.
02:06:29Et donc du coup c'est beaucoup plus compliqué
02:06:31d'avoir une coopération internationale,
02:06:33parce que des fois ça vient aussi,
02:06:35c'est-à-dire une pollution d'État organisée
02:06:37par un État pour déstabiliser un système.
02:06:39Là par exemple, il y avait une quarantaine
02:06:41de musées qui avaient été touchés,
02:06:43donc on voit bien qu'il y a une attaque
02:06:45bien précise, ils identifient
02:06:47des failles, et quand ils ont identifié
02:06:49ces failles, ils les attaquent.
02:06:51Et est-ce que vous diriez aussi qu'effectivement
02:06:53cette menace, et pas que menace,
02:06:55d'ailleurs passage à l'acte, des cyber-attaques
02:06:57devient un vrai phénomène ? Parce qu'on voit par exemple, c'est ce que je disais
02:06:59tout à l'heure avec Jean-Michel Fauvergue, maintenant le ministre
02:07:01de l'Intérieur, quand il liste les menaces pour les Jeux
02:07:03Olympiques, bien sûr qu'il parle du risque terroriste,
02:07:05mais il parle de la menace cyber, c'est quelque chose qu'on n'entendait pas
02:07:07il y a encore quelques années.
02:07:09Malheureusement, mais c'est comme ça,
02:07:11on est de plus en plus numérisés,
02:07:13informatisés, et donc
02:07:15il faut multiplier
02:07:17ces enquêteurs, parce que ça va être
02:07:19un métier d'avenir.
02:07:21On voit bien aujourd'hui que tout est relié,
02:07:23et on peut paralyser des systèmes entiers, on peut paralyser
02:07:25des villes, on peut paralyser...
02:07:27Il faut se défendre, et en même temps mener
02:07:29ces enquêtes pour interpeller ces personnes-là,
02:07:31ces malfaiteurs du web,
02:07:33j'allais dire, ou d'Internet,
02:07:35et puis surtout, c'est que ça touche aussi
02:07:37le commande des mortels,
02:07:39tous les jours, il y a des personnes qui sont victimes
02:07:41d'arnaques, de rançons, etc.,
02:07:43qui nous polluent vraiment la vie,
02:07:45qui font par ricochet
02:07:47augmenter aussi les frais bancaires,
02:07:49les assurances, etc.,
02:07:51et on voit que c'est des pays vraiment
02:07:53qui ne sont pas du tout en France,
02:07:55il y a des pays en Afrique, il y a des pays
02:07:57dans l'Asie, etc., qui viennent
02:07:59nous piller, nous voler,
02:08:01et effectivement, nous rançonner, donc il faut se prémunir
02:08:03de ça, mais on est dans un monde
02:08:05de plus en plus numérique et numérisé,
02:08:07et donc forcément, on aura des failles
02:08:09obligatoires.
02:08:10C'est vrai que j'avais mis Stubbs même pour les particuliers,
02:08:12on voit à quel point il est compliqué
02:08:14de distinguer les messages qu'on peut recevoir
02:08:16par exemple par SMS, parce qu'il y a
02:08:18quelques temps, on va pas se mentir, on recevait par exemple
02:08:20des mails avec des adresses mail improbables,
02:08:22des faux de tous les mots, on se disait, ça sent l'arnaque.
02:08:24Là aujourd'hui, vous avez des messages extrêmement précis,
02:08:26disant par exemple que vous avez un problème avec vos impôts,
02:08:28donc la livraison d'un colis, alors quand on est
02:08:30habitué et qu'on est, j'allais dire,
02:08:32très habitué au téléphone, c'est vrai qu'on se fait moins piéger,
02:08:34mais on pense aussi à tous ceux qui ont des smartphones
02:08:36qui ont moins l'habitude de s'en servir,
02:08:38peut-être les personnes un peu plus âgées,
02:08:40c'est très facile de tomber dans l'arnaque en réalité.
02:08:42Oui, oui, j'étais moi-même
02:08:44la cible d'une arnaque
02:08:46qui passe par
02:08:48le système de données
02:08:50de santé Amélie,
02:08:52qui vous demande de mettre à jour
02:08:54vos informations,
02:08:56c'est-à-dire de livrer
02:08:58les informations.
02:09:00Et il y a aussi
02:09:02le fait qu'à mon avis, il y a des
02:09:04livreurs aujourd'hui, des transporteurs
02:09:06dont les systèmes sont
02:09:08piratés. Oui, parce que ça arrive souvent
02:09:10quand vous avez vraiment un colis qui doit arriver.
02:09:12Vraiment, exactement.
02:09:14Et donc,
02:09:16toutes ces institutions
02:09:18ont une lourde responsabilité
02:09:20de protéger le citoyen.
02:09:22Et
02:09:24je sais si
02:09:26ce n'est pas facile, parce que de même
02:09:28qu'on ne peut pas mettre un policier derrière
02:09:30chaque citoyen, on ne peut pas mettre
02:09:32un cyber-policier
02:09:34derrière chaque ordinateur.
02:09:36Mais
02:09:38c'est
02:09:40un des prix à payer.
02:09:42On augmente la facilité dans tellement de
02:09:44domaines, mais aussi on augmente
02:09:46les risques.
02:09:48Il faut vivre avec.
02:09:50C'est vrai que Mathieu, c'est extrêmement compliqué aussi.
02:09:52Je sais qu'il va falloir faire de la pédagogie,
02:09:54parce que ça va très loin. On voit aussi, par exemple,
02:09:56certains services publics qui sont victimes de
02:09:58fuites de données. Ça a été le cas de la Sécurité sociale.
02:10:00Ça a été le cas aussi de France Travail.
02:10:02On voit que ça touche véritablement tout le monde.
02:10:04Les entreprises, les établissements publics,
02:10:06les particuliers. Et pourtant, on a beau
02:10:08le dire, on se fait encore parfois avoir.
02:10:10Oui, en effet. Quand on regarde la carte
02:10:12des cyber-attaques au niveau mondial, on voit
02:10:14que, comme ça a été rappelé,
02:10:16les trois pays où le maximum
02:10:18de cyber-attaques, c'est la Corée du Nord,
02:10:20la Russie et la Chine,
02:10:22dans un ordre différent, parce que je crois que c'est la Russie, puis la Corée du Nord,
02:10:24puis la Chine. Et les pays qui sont les plus
02:10:26victimes sont les pays
02:10:28des États membres de l'Union européenne, principalement
02:10:30la France, l'Allemagne, mais également
02:10:32les États-Unis. Donc on voit bien que c'est une arme
02:10:34qui est utilisée par certains pays pour pouvoir justement
02:10:36déstabiliser d'autres. Ensuite, après,
02:10:38sur les cibles de ces
02:10:40cyber-attaques,
02:10:42il y en a deux, mais c'est surtout la première
02:10:44qui est importante, c'est les services publics.
02:10:46En fait,
02:10:48on a, pendant des années,
02:10:50désinvesti dans la
02:10:52cyber-défense et dans les systèmes
02:10:54d'information des différents
02:10:56services publics. Je pense notamment à l'hôpital,
02:10:58les hôpitaux français sont régulièrement pris
02:11:00pour cibles, justement parce que les données de santé
02:11:02valent très cher sur le dark web. Et donc,
02:11:04en fait, ils sont les victimes,
02:11:06on va dire, de cyber-attaques. Ensuite,
02:11:08après, pour ce qui est de la fraude
02:11:10pour les particuliers, là, c'est plutôt
02:11:12des logiques individuelles, qui viennent effectivement
02:11:14plutôt de pays,
02:11:16d'ailleurs, de pays en Europe, mais également aussi
02:11:18en Afrique ou
02:11:20en Asie, notamment. Et
02:11:22cela, pour le coup, les pouvoirs publics
02:11:24ont une responsabilité, c'est celle de, dès qu'ils
02:11:26mettent en place un dispositif, par exemple, moi, je pense
02:11:28beaucoup à l'exemple de MaPrimeRénov', pour rénover
02:11:30les logements. Il y a eu énormément de fraudes aussi,
02:11:32justement, pour
02:11:34des messages qui disaient
02:11:36« oui, vous pouvez rénover votre logement,
02:11:38alors qu'en fait… » – Pour 2 euros, oui, bien sûr.
02:11:40– Et en fait, finalement, vous faisiez piquer
02:11:425-6 000 euros. Et donc,
02:11:44effectivement, l'administration doit, dès qu'elle met en
02:11:46œuvre un programme à destination des citoyens,
02:11:48à destination des usagers,
02:11:50intégrer ce risque de fraude. – On va marquer
02:11:52une dernière pause dans Midi News, et on se retrouvera
02:11:54avec la porte-parole de la police nationale,
02:11:56Sonia Fibleuil, et on va faire avec elle
02:11:58un premier bilan, justement, sécuritaire
02:12:00des jours. Restez bien avec nous, et à tout de suite.
02:12:05De retour pour la dernière partie de
02:12:07Midi News, et je vous le disais juste avant la pause,
02:12:09nous sommes avec Sonia Fibleuil, porte-parole
02:12:11de la police nationale. Bonjour. – Bonjour.
02:12:13– Merci d'être avec nous. Alors, évidemment, avec vous,
02:12:15on voulait faire un premier bilan de ces Jeux olympiques.
02:12:17D'abord, sur l'état d'esprit, on imagine que vous êtes
02:12:19quand même soulagée, parce qu'il faut dire
02:12:21que depuis un peu plus d'une semaine,
02:12:23les choses se passent bien, et il faut aussi le souligner
02:12:25quand ça se passe bien. – Oui, tout à fait.
02:12:27Effectivement, ça se passe très bien
02:12:29pour la police nationale. Alors, on ne va pas, non plus,
02:12:31crier victoire trop tôt, ni faire
02:12:33d'autosatisficite,
02:12:35évidemment, trop en avance,
02:12:37parce que nous restons quand même très vigilants,
02:12:39évidemment, sur le risque et les risques
02:12:41du maire général, qui pèse
02:12:43sur la France, et
02:12:45nous sommes là, justement, pour rester vigilants.
02:12:47Toutefois, nous sommes
02:12:49quand même extrêmement contents
02:12:51de ce qui se passe et de ces scènes
02:12:53de liesse que nous voyons entre la police
02:12:55et la population,
02:12:57les milliers de messages de soutien
02:12:59que nous avons sur les commentaires
02:13:01de nos posts sur les réseaux sociaux,
02:13:03les messages qu'on nous envoie
02:13:05également, et donc,
02:13:07oui, c'est vraiment
02:13:09une très bonne chose pour ce rapprochement
02:13:11police-population pendant les Jeux olympiques.
02:13:13– Oui, je voulais justement vous interroger là-dessus,
02:13:15parce qu'on a vu, dès la cérémonie d'ouverture,
02:13:17une très bonne ambiance entre, parfois,
02:13:19les forces de l'ordre et les sportifs,
02:13:21et on voit aussi qu'avec les touristes
02:13:23et les parisiens, ça se passe très bien, c'est-à-dire qu'on voit aussi,
02:13:25malheureusement pour eux, peut-être,
02:13:27des forces de l'ordre qui sont là pour être vigilants, assurer la sécurité,
02:13:29mais qui font aussi un peu le rôle de guide dans Paris.
02:13:31Vous êtes aussi, finalement,
02:13:33ceux qui représentent la France, c'est-à-dire
02:13:35qui ont un rôle pleinement d'accueillir les touristes,
02:13:37les guider au maximum, et ça, on imagine
02:13:39que ça change un peu le rapport.
02:13:41On est aussi dans un lien, on voit bien, ça se passe bien,
02:13:43c'est plutôt convivial et complice, si j'ose dire.
02:13:45– Oui, tout à fait. Alors, il ne faut pas oublier
02:13:47que nous sommes préparés très en amont,
02:13:49ça fait déjà plusieurs mois, voire parfois plusieurs années
02:13:51sur certains points, que nous nous préparons
02:13:53sur la question de la sécurité des sites olympiques,
02:13:57mais maintenant que nous sommes sur place
02:13:59et que nous sommes en phase opérationnelle,
02:14:01les gens, nos concitoyens,
02:14:03voient que nous sommes là pour assurer leur sécurité
02:14:05et que ces normes de sécurité à laquelle,
02:14:07parfois, ils le fassent,
02:14:09ce n'est pas forcément toujours très facile pour eux
02:14:11et notamment pour certains résidents,
02:14:13ils savent que c'est pour des questions de sécurité
02:14:15et on fait en sorte que ça se passe bien,
02:14:17c'est-à-dire que nous sommes évidemment
02:14:19très cordiaux avec tout le monde
02:14:21et pour faire en sorte que ça se passe bien
02:14:23pour tout le monde.
02:14:25Je rajouterais également que,
02:14:27ce qui est extrêmement positif également
02:14:29pour notre image, c'est que nous avons
02:14:31des renforts, et 1800 notamment
02:14:33renforts internationaux qui viennent
02:14:35de 43 pays différents à l'international
02:14:37et donc nous entendons actuellement
02:14:39sur tous les sites olympiques
02:14:41des accents de tous les territoires
02:14:43mais également des accents
02:14:45de tous les pays du monde
02:14:47et les touristes ont affaire
02:14:49à vraiment des policiers
02:14:51qui sont nos homologues à l'étranger
02:14:53et qui peuvent parler leur langue
02:14:55et également, et voilà, tout à fait,
02:14:57et les touristes ont affaire
02:14:59et également, et voilà, tout à fait,
02:15:01et des policiers qui sont des territoires
02:15:03mais qui se sont vite adaptés
02:15:05à une configuration différente
02:15:07de leur quotidien.
02:15:09Et la coopération justement avec vos homologues
02:15:11étrangers, j'imagine que ça se prépare très en amont
02:15:13parce qu'il faut se mettre d'accord sur la doctrine
02:15:15du maintien de l'ordre, sur les missions
02:15:17et puis aussi se caler un petit peu,
02:15:19on n'a pas forcément tous la même doctrine
02:15:21de maintien de l'ordre et comment agir
02:15:23pour par exemple des policiers qui arrivent de l'étranger
02:15:25qui découvrent Paris un peu au dernier moment.
02:15:27Alors c'est le rôle de la direction de la coopération
02:15:29internationale de sécurité
02:15:31qui est une direction de la police nationale
02:15:33dans laquelle, qui est interministérielle
02:15:35avec l'agent Ramery également
02:15:37qui prépare ses renforts internationaux
02:15:39qui l'a préparé déjà très en amont
02:15:41de ces Jeux Olympiques
02:15:43de ces Jeux Olympiques
02:15:45et qui parle
02:15:47de doctrine en amont
02:15:49avant leur arrivée. Alors nous avons affaire
02:15:51à nos homologues étrangers
02:15:53qui sont en général des experts, des spécialistes
02:15:55je pense à des brigades sinophiles
02:15:57ou alors à des brigades spécialisées
02:15:59dans la lutte anti-drones
02:16:01sur la police aux frontières, enfin bref
02:16:03des unités qui sont assez diversifiées
02:16:05et dont nous avions besoin particulièrement
02:16:07d'expertise, de déminage également
02:16:09qui viennent nous renforcer
02:16:11et puis des personnes qui viennent
02:16:13de l'étranger mais tout simplement aussi pour accueillir
02:16:15leurs touristes
02:16:17qui sont de leur
02:16:19pays, donc tout cela
02:16:21donne vraiment
02:16:23une image de la police nationale
02:16:25aussi bien en France comme à l'étranger
02:16:27extrêmement positive.
02:16:29Au bout d'une semaine, même si vous le disiez, il ne faut jamais crier
02:16:31Victor Trouville, le ministre de l'Intérieur des missionnaires
02:16:33Gérald Darmanin disait qu'on était à une délinquance
02:16:35presque à zéro, on avait beaucoup
02:16:37douté du fait qu'on soit prêt pour relever
02:16:39le défi sécuritaire, ça veut dire qu'on a été
02:16:41un peu mauvaise langue et que finalement on était prêt
02:16:43et que tout est relativement bien géré jusqu'ici.
02:16:45Alors effectivement, le ministre
02:16:47de l'Intérieur récemment a rappelé
02:16:49qu'en Ile-de-France il y avait une baisse
02:16:51de la délinquance de voies publiques
02:16:53de tous les items de vol
02:16:55de véhicules par exemple,
02:16:57des dégradations,
02:16:59ce genre d'items baisse fortement.
02:17:01Nous avons une baisse également
02:17:03de l'usage de stupéfiants en Ile-de-France,
02:17:05il y a eu un déport sur d'autres
02:17:07sites olympiques parce que
02:17:09nous révélons en parallèle
02:17:11des infractions
02:17:13qui sont révélées du fait de notre
02:17:15forte présence, comme par exemple l'usage de stupéfiants
02:17:17hors Paris
02:17:19ou alors d'autres
02:17:21infractions plus flagrantes
02:17:23lorsque notamment en matière de
02:17:25code de la route il y a des infractions,
02:17:27là il y a beaucoup de policiers qui les constatent.
02:17:29Donc ça se voit effectivement un petit peu plus.
02:17:31Merci beaucoup en tout cas Sonia Filleuil,
02:17:33porte-parole de la police nationale d'avoir été
02:17:35avec nous, évidemment c'est aussi important comme je le disais
02:17:37de souligner quand les choses
02:17:39se passent bien et on va changer maintenant totalement
02:17:41de sujet, on va parler des réseaux sociaux puisque
02:17:43l'Union Européenne vient de restreindre
02:17:45l'application TikTok, c'est le commissaire
02:17:47européen au numérique Thierry Breton
02:17:49qui l'a annoncé. Le réseau social
02:17:51a donc dû s'engager lundi à retirer
02:17:53définitivement de la zone européenne
02:17:55la fonction controversée de sa nouvelle application
02:17:57ça s'appelle TikTok Lite
02:17:59et en fait ça récompense le nombre de visionnages
02:18:01de vidéos. Cette décision intervient
02:18:03à la suite de l'ouverture d'une enquête par Bruxelles
02:18:05qui avait évoqué, je cite, des risques graves
02:18:07pour la santé mentale des utilisateurs.
02:18:09C'est le premier résultat de taille
02:18:11pour la nouvelle législation européenne sur le numérique
02:18:13les explications de Noemi Hardy.
02:18:15Plus l'utilisateur regarde
02:18:17des vidéos, plus il est récompensé.
02:18:19D'habitude je scrolle dans le vide
02:18:21là ça paie. Tu gagnes de l'argent
02:18:23juste en regardant des vidéos simples, faciles
02:18:25et aucun effort à fournir, je kiffe
02:18:27trop. J'avais gagné 7 euros en une
02:18:29semaine, dommage que cela soit déjà fini.
02:18:31Instauré au printemps, ces récompenses
02:18:33permettaient de gagner de l'argent
02:18:35ou d'échanger ses points contre des cartes
02:18:37cadeaux sur des sites partenaires.
02:18:39Cette nouvelle fonctionnalité, TikTok a dû
02:18:41y renoncer. Le temps de
02:18:43cerveau disponible des jeunes européens
02:18:45n'est pas une monnaie d'échange pour les réseaux sociaux.
02:18:47Nous avons obtenu le retrait
02:18:49définitif du programme de récompense
02:18:51TikTok Lite qui aurait pu avoir des conséquences
02:18:53très addictives. Ce risque
02:18:55d'addiction était une évidence pour ce spécialiste.
02:18:57Il y a quelque chose de très intéressant
02:18:59dans cette décision, bien sûr que
02:19:01attirer des publics
02:19:03et les récompenser parce qu'ils vont rester
02:19:05connectés le plus longtemps possible,
02:19:07c'est le rêve de toute entreprise
02:19:09capitaliste. On sait très bien que leur intérêt
02:19:11c'est bien sûr de fidéliser ses clientèles
02:19:13et de l'amener
02:19:15à des conduites addictives,
02:19:17c'est-à-dire à ne plus se passer ces jeux.
02:19:19L'Union européenne insiste,
02:19:21elle surveillera attentivement le respect
02:19:23de cette interdiction. TikTok s'est
02:19:25engagée à ne pas lancer d'autres programmes
02:19:27qui contourneraient ce retrait.
02:19:29Mathieu, on voit un peu
02:19:31le double effet pervers TikTok,
02:19:33c'est-à-dire que là, à la fois d'encourager
02:19:35les jeunes à être un maximum sur
02:19:37leur application pour pouvoir gagner de l'argent
02:19:39et dans le même temps, on en a beaucoup parlé
02:19:41aussi au moment des émeutes, le côté avec le problème
02:19:43de ces vidéos virales, c'est-à-dire qu'effectivement
02:19:45même si c'est moche à dire, les utilisateurs
02:19:47ont intérêt à faire des vidéos
02:19:49où il y a de la violence, des émeutes,
02:19:51parce qu'en fait c'est ça qui fonctionne. Donc là, enfin, on s'attaque
02:19:53à TikTok. Enfin, enfin, et il faut
02:19:55que l'Union européenne poursuit dans ce sens
02:19:57et il faut que la France appuie une stratégie
02:19:59au niveau européen qui vise justement
02:20:01à se battre, à se prémunir d'une chose
02:20:03qui est ce qu'on appelle la guerre de l'attention.
02:20:05Il se joue aujourd'hui une guerre de l'attention entre
02:20:07les plateformes, entre les différentes
02:20:09autres activités et les
02:20:11plateformes aujourd'hui, par la puissance de leurs algorithmes
02:20:13comme vous avez dit, monopolisent l'attention
02:20:15de nos enfants. Notamment, il y a un chiffre
02:20:17qui est très éloquent, c'est que
02:20:19les enfants aujourd'hui français
02:20:21passent en moyenne deux heures par jour
02:20:23sur TikTok alors lorsqu'ils ne passent que
02:20:25vingt minutes à lire par jour.
02:20:27Donc effectivement...
02:20:29C'est déjà une prouesse.
02:20:31On peut les féliciter.
02:20:33Et donc en fait, se pose la question
02:20:35de l'impact de ces réseaux sociaux
02:20:37sur le niveau d'attention de nos élèves
02:20:39et donc sur leurs résultats scolaires.
02:20:41Et ça risquerait d'amplifier
02:20:43la dégradation de nos résultats scolaires
02:20:45que l'on voit année après année
02:20:47avec le classement en PISA, exactement.
02:20:49Et puis le deuxième élément, effectivement,
02:20:51c'est la contribution à l'insécurité
02:20:53aussi à l'école.
02:20:55C'est-à-dire que comme vous l'avez dit,
02:20:57aujourd'hui des professeurs sont filmés
02:20:59à leur insu, ils se sont mis sur les réseaux sociaux,
02:21:01au TikTok ou n'importe lequel d'autre.
02:21:03Et effectivement, se joue ensuite après
02:21:05la question de leur sécurité
02:21:07parce qu'ils ne sont plus anonymes,
02:21:09ils sont mis en avance
02:21:11dans des vidéos virales.
02:21:13Et donc effectivement, ça crée de l'insécurité
02:21:15pour les enfants comme pour les élèves.
02:21:17Et on a aussi cette problématique du cyberharcèlement
02:21:19qui est la continuité du harcèlement scolaire
02:21:21à la maison avec les plateformes.
02:21:23Et donc c'est normal de les réguler.
02:21:25C'est vrai que Jérémie Stabes, on a vu aussi beaucoup...
02:21:27On parle à chaque fois qu'il y a un problème
02:21:29du rôle des réseaux sociaux.
02:21:31Le problème, c'est qu'on a des Etats
02:21:33qui se retrouvent à devoir lutter face à des plateformes
02:21:35qui sont en fait devenues
02:21:37beaucoup plus puissantes que les Etats eux-mêmes.
02:21:39Oui, oui.
02:21:41Un autre problème avec TikTok,
02:21:43c'est que c'est d'origine chinoise.
02:21:47Et donc c'est à la fois
02:21:49une plateforme
02:21:51supranationale, mais qui est
02:21:53potentiellement au service d'un Etat
02:21:55qui n'est pas toujours
02:21:57très amical, disons.
02:21:59Je trouve aussi que TikTok Lite
02:22:01c'est un produit
02:22:03conçu de manière, je dirais,
02:22:05cynique spécialement
02:22:07pour le monde en développement.
02:22:09Parce que ça s'appelle Lite,
02:22:11parce que ça marche avec
02:22:13une bande passante très réduite.
02:22:17Et il y a tout pour que ce soit
02:22:19encore plus addictif, on l'a déjà dit.
02:22:21Non seulement il y a
02:22:23cette récompense, mais en fait
02:22:25tous les dispositifs de sécurité,
02:22:27de filtrage,
02:22:29de possibilité
02:22:31d'influencer le flux
02:22:33en rentrant des mots-clés,
02:22:35tous ces dispositifs-là sont
02:22:37absents.
02:22:39Et ce n'est pas
02:22:41le côté léger, c'est-à-dire
02:22:43la bande passante
02:22:45légère, qui justifie
02:22:47cette absence.
02:22:49L'application pourrait avoir
02:22:51ces dispositifs. Donc quand TikTok
02:22:53a essayé de glisser
02:22:55ça en Europe
02:22:57à travers la France et l'Espagne
02:22:59en avril, c'est une façon
02:23:01très coquine de dire
02:23:03est-ce qu'on peut se permettre
02:23:05de vendre ça
02:23:07chez eux ? Et bon,
02:23:09ça a raté, tant mieux.
02:23:11C'est vrai que Jean-Christophe Couilly, le rôle des réseaux sociaux,
02:23:13on en parle beaucoup. Alors là, on peut se dire d'un côté
02:23:15enfin, on commence à légiférer
02:23:17sur TikTok et c'est sans doute très bien qu'il n'y ait pas
02:23:19des jeunes adolescents qui passent des heures dessus
02:23:21pour avoir des récompenses.
02:23:23Mais on est encore loin du compte sur la régulation
02:23:25totale des réseaux sociaux.
02:23:27Ben oui, nous on le voit,
02:23:29quand vous voyez, effectivement,
02:23:31par exemple pour les médias, il y a l'ARCOM,
02:23:33le grand maître, qui est là
02:23:35pour justement filtrer.
02:23:37Et qu'on voit que sur les réseaux sociaux, il n'y a pas
02:23:39de filtre. Les enfants, en fait, aujourd'hui
02:23:41ils scrollent, c'est-à-dire qu'ils
02:23:43consomment
02:23:4530 secondes de vidéo, ils passent à une autre
02:23:47vidéo. En fait, vous n'avez jamais le temps de vous arrêter,
02:23:49d'aller au fond
02:23:51d'une information, de vérifier
02:23:53si c'est vrai ou pas, tout ce qui est vu
02:23:55et le cerveau l'enregistre.
02:23:57En fait, TikTok vous picore
02:23:59le cerveau. Et donc, les gamins,
02:24:01je le vois, c'est dans toutes les familles, quand on discute,
02:24:03c'est la guerre avec les enfants
02:24:05parce que les enfants sont toujours
02:24:07omnibulés et il y a une addiction
02:24:09par rapport à ces téléphones.
02:24:11C'est une bagarre sociale et en même temps
02:24:13on est toujours victime d'un système qu'on entretient.
02:24:15C'est-à-dire que les téléphones, ce n'est pas les enfants qui vont les acheter,
02:24:17c'est les parents qui leur donnent.
02:24:19Donc, il y a ce contrôle à avoir, à un moment donné,
02:24:21de dire, tu auras une heure ou deux heures maximum
02:24:23de téléphone par jour et il faut s'y tenir.
02:24:25Après, effectivement, c'est un vecteur aussi,
02:24:27on l'a vu sur les émeutes,
02:24:29on l'a vu sur la radicalisation
02:24:31islamique, etc.
02:24:33Effectivement,
02:24:35aujourd'hui, c'est en train
02:24:37de déstabiliser des sociétés complètes
02:24:39et en fait, ça vient toujours de pays,
02:24:41comme je disais tout à l'heure, un peu carnivores,
02:24:43qui sont là parce qu'ils savent que notre faille, elle est là.
02:24:45Et la faille du tout laisser faire parce que
02:24:47c'est la grande démocratie,
02:24:49donc on ne doit jamais interdire.
02:24:51À un moment donné, il faut aussi réculer,
02:24:53sauvegarder, et il en va,
02:24:55à mon avis, vraiment,
02:24:57de nos enfants, parce que c'est
02:24:59une vraie menace. On le voit
02:25:01aujourd'hui dans la lecture, les enfants ne lisent plus,
02:25:03ils consomment des vidéos,
02:25:05ils ne vont plus au fond
02:25:07du problème, ils restent toujours en surface,
02:25:09ils se font picorer le cerveau, et ça, c'est vraiment
02:25:11dramatique.
02:25:13Mathieu, ça rejoint aussi une problématique plus large
02:25:15à laquelle voulait peut-être s'attaquer
02:25:17le gouvernement des missionnaires, qui est aussi du
02:25:19temps d'écran, etc., de toute cette responsabilité
02:25:21aussi parfois des parents de mettre plutôt les enfants
02:25:23sur une tablette seule, parce qu'en plus,
02:25:25quand vous êtes sur un réseau social comme TikTok
02:25:27ou comme d'autres, comme le disait Jean-Christophe,
02:25:29quand vous scrollez, vous tombez sur tout et n'importe quoi.
02:25:31C'est-à-dire qu'on peut avoir des jeunes enfants qui sont dessus,
02:25:33qui tombent sur des contenus
02:25:35qui ne sont pas de leur âge, et effectivement,
02:25:37ce temps d'écran, d'un côté, le gouvernement veut s'en occuper,
02:25:39d'un autre, c'est tellement quelque chose
02:25:41d'énorme, et vous rentrez dans l'intimité des gens,
02:25:43on voit très bien comment ça peut être possible,
02:25:45de manière très concrète.
02:25:47Oui, il y a un arbitrage à effectuer entre
02:25:49les libertés individuelles
02:25:51et la régulation
02:25:53étatique et la régulation
02:25:55des pouvoirs publics.
02:25:57La problématique, elle est importante aussi
02:25:59notamment parce qu'en fait, sur les réseaux sociaux,
02:26:01quand vous scrollez toute la journée,
02:26:03il n'y a pas de...
02:26:05En fait, il y a une continuité entre la vie que vous avez
02:26:07à la maison, au travail
02:26:09ou à l'école, et donc
02:26:11cette continuité-là fait qu'aujourd'hui, les enfants
02:26:13utilisent aussi les téléphones à l'école,
02:26:15en cours par exemple, et c'est pour cela
02:26:17qu'il y avait une proposition de loi...
02:26:19Oui, ça devient assez greffé dans la main, à un moment donné, on ne s'en sort plus.
02:26:21Exactement, on ne s'en sort plus, et c'est pour ça qu'il y avait une proposition de loi
02:26:23aujourd'hui qui a été déposée au Sénat
02:26:25qui visait justement à...
02:26:27À interdire les téléphones portables
02:26:29dans les enceintes des établissements
02:26:31parce que justement, cette continuité
02:26:33nuit à l'acquisition des savoirs fondamentaux,
02:26:35nuit à l'acquisition des connaissances
02:26:37les plus essentielles, et cela surtout
02:26:39sur des profils qui sont de plus en plus jeunes.
02:26:41Or, on peut s'interroger,
02:26:43comme vous le disiez, sur l'impact
02:26:45que peuvent avoir les écrans
02:26:47sur la santé mentale des jeunes,
02:26:49d'autant plus qu'on a un vrai sujet
02:26:51commun, collectif, de santé mentale
02:26:53des jeunes depuis la crise
02:26:55sanitaire et le confinement, où vous avez
02:26:57de plus en plus de consommation d'antidépresseurs
02:26:59et de consommation de séances
02:27:01chez les psychologues
02:27:03de la part de jeunes. Et ça, c'est un vrai problème
02:27:05qui peut être effectivement réglé par les écrans,
02:27:07les écrans ne sont pas le seul sujet
02:27:09à adresser.
02:27:11La continuité dont parle Mathieu, c'est aussi
02:27:13dans le cyberharcèlement, parce qu'on voit qu'à l'époque,
02:27:15quand on n'avait pas les téléphones, il y avait parfois
02:27:17une violence à l'école, mais qui forcément
02:27:19s'éteignait au moment où on rentrait chez soi.
02:27:21Là, le cyberharcèlement, non seulement ça permet
02:27:23qu'il continue dans le domicile
02:27:25de la personne harcelée, et en plus, avec le fait
02:27:27d'être derrière son écran, on est souvent
02:27:29beaucoup plus violent qu'on ne le serait en face à face.
02:27:31Absolument.
02:27:33On peut dire que les pires aspects
02:27:35de la nature humaine sont exagérés
02:27:37par ces interactions.
02:27:39Je pense que,
02:27:41tout simplement, il faudrait
02:27:43empêcher la possession
02:27:45d'un smartphone à tout enfant
02:27:47avant l'âge de 16 ans.
02:27:49Il faut aller jusque-là.
02:27:51Oui, mais ça, c'est les parents
02:27:53qui ne voudront pas forcément qu'ils l'achèteront à leur nom
02:27:55pour le donner aux enfants.
02:27:57Oui, mais c'est là où il faudrait
02:27:59que ce soit vraiment quelque chose
02:28:01qui est mis en avant par l'État.
02:28:03Si vous faites ça, c'est votre enfant
02:28:05que vous torturez.
02:28:07Comme vous l'avez si bien dit
02:28:09pour le cyberharcèlement,
02:28:11nous le savons,
02:28:13les réseaux sociaux
02:28:15encouragent les gens
02:28:17à se comparer aux autres.
02:28:19Est-ce que je suis assez beau ?
02:28:21Est-ce que je suis assez intelligent ?
02:28:23Est-ce que je suis assez amusant ?
02:28:25Il y a aussi ce qu'on appelle,
02:28:27même en français, je pense,
02:28:29le syndrome FOMO,
02:28:31la peur de ne pas être inclus
02:28:33dans quelque chose.
02:28:35Le pire du système humain,
02:28:37c'est peur,
02:28:39c'est besoin de récompense.
02:28:41Tout ça, c'est exploité à fond.
02:28:43Et en fin de compte,
02:28:45ce qui se passe,
02:28:47c'est que nous sommes tous
02:28:49transformés en simples consommateurs
02:28:51de quelque chose.
02:28:53Nous sommes plus des consommateurs
02:28:55que des êtres humains.
02:28:57C'est grave.
02:28:59Malheureusement,
02:29:01on va terminer sur cette phrase.
02:29:03Pas très optimiste.
02:29:05Merci beaucoup, Jérémy Stobbes.
02:29:07La prochaine fois,
02:29:09je ne vous donne pas la parole.
02:29:11Merci de m'avoir accompagné,
02:29:13Jérémy Stobbes, Mathieu Hoque
02:29:15et Jean-Christophe Couville.
02:29:17Vous retrouvez tout de suite
02:29:19180 minutes d'info.
02:29:21Je vous retrouve à 19h
02:29:23pour Face à l'Info.