• il y a 4 mois
Pierre Bellemare comme vous ne l’avez jamais entendu ! C’est la promesse de ce nouveau podcast imaginé à partir des archives exceptionnelles du Service Patrimoine Sonore d’Europe 1.
Affaires criminelles, true crime, crimes, enquêtes, crimes historiques ou plus récents, crimes crapuleux, crimes familiaux, crimes inexpliqués surtout : Pierre Bellemare est le pionnier des grands conteurs de récits radiophoniques. Dans les années 70, cette voix culte d’Europe 1 a tenu en haleine les auditeurs avec ses histoires extraordinaires. Des histoires vraies de crimes en tout genre qui mettent en scène des personnages effrayants, bizarres ou fous. Des phrases à couper le souffle, des silences lourds de suspense, un univers de polar saisissant et puissant.
Avec un son remasterisé et un habillage modernisé, plongez ou replongez dans les grands récits extraordinaires de Pierre Bellemare.

Le 5 septembre 1935, sur l’île d’Islamorada en Floride, la vie de Karl Sudor s’apprête à basculer à jamais. Alors que l’homme embarque pour aller pêcher au large, il constate une atmosphère effrayante venue du ciel . À peine a-t-il rejoint la rive qu’un vent extrêmement violent se lève. La pluie frappe de plein fouet, les fenêtres sont arrachées, les pans de mur s’écroulent.

Pour échapper à l’ouragan, près de 1.000 personnes s’entassent près de la gare. L’espoir renaît chez Karl et les habitants : le train va venir les sauver de l’île déchaînée.

Lorsque la locomotive apparaît enfin dans la grisaille, une muraille d’eau venue des profondeurs engloutit alors la foule. Des centaines d’habitants sont tués en une fraction de seconde.

Quinze années plus tard, Karl est toujours hanté par ce jour. On dit même qu’il devient fou. Depuis ce drame, les rails n’ont jamais été reconstruits. Mais Karl en est sûr, le train passe toujours…

Pierre Bellemare raconte cette extraordinaire histoire dans cet épisode du podcast "Les récits extraordinaires de Pierre Bellemare", issu des archives d’Europe 1 et produit par Europe 1 Studio.
Retrouvez "Les Récits extraordinaires de Pierre Bellemare" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-recits-extraordinaires-de-pierre-bellemare

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Transcription
00:00Bienvenue dans les récits extraordinaires de Pierre Belmar, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:10Comme chaque matin, Carl Sudor sort de sa modeste cabane et se dirige vers la pointe de l'île où
00:18est amarré son bateau. Maigre, un peu voûté, la moitié du visage affreusement mutilé, il fait
00:27quelques pas en direction de la plage. Et puis, comme chaque matin, il fait brusquement demi-tour.
00:33Il traverse le bout de terrain qui entoure sa maison, écarte quelques arbustes, quelques
00:39palmiers nains, et puis il s'arrête. Et là, il contemple quinze mètres de rails rouillés enfouis
00:48sous les ronces et les feuillages. Pendant de longues minutes, Carl Sudor reste là, immobile
00:55comme fasciné. Et depuis quinze ans, il effectue le même manège, un rite. Pourquoi? Parce qu'il y a
01:06quinze ans, le 5 septembre 1935, Carl a été le témoin d'une tragédie qui ne s'effacera jamais de sa mémoire.
01:17Le 5 septembre 1935, Carl Sudor et son ami le gros Louis sont heureux. A Isla Marada, dans les
01:30Matecumbes, l'un des archipels des Caïs, ce chapelet de petites îles qui prolonge la péninsule de
01:36Floride, c'est jour de congé, tout simplement, all-honor de la fête du travail. Les ouvriers du
01:43chantier jouent au baseball, au dé, ou font la sieste dans les dortoirs du camp. Carl Sudor et Louis, eux, ont
01:51préféré gagner le large sur leur petit bateau et se livrer à leur sport favori, la pêche. La mer est
01:58calme, la température idéalement douce, mais, soudain, Carl est inquiet. Louis, quoi? Il se passe
02:10quelque chose d'anormal. Louis est un costaud, chef de baraque des ouvriers noirs, rien ne l'émeut.
02:16Sauf, à cet instant, le visage crispé de son ami Carl. Il lui demande qu'est-ce qui se passe d'anormal.
02:23D'abord, depuis plus de trois heures qu'on pêche, on n'a pas senti la moindre touche. Oh, ben, il y a des
02:29jours comme ça. Oui, mais, regarde, on est en plein midi, le soleil est entouré d'un halo et l'air
02:38est comme immobile. Louis inspecte l'horizon, il remarque que des nuages se forment, se heurtent et
02:45s'éparpillent dans toutes les directions. Il comprend. T'as raison, Carl, on va avoir un grain
02:52sévère. Les deux hommes regagnent la rive à la hâte, ils arriment solidement leur bateau et rejoignent
02:59leurs compagnons du chantier. En quelques minutes, le ciel est devenu d'un gris métallique, déchiré de
03:07reflets rouges, la mer bouillonne, le vent fraîchit. Carl Sudor grommelle, on va déguster, c'est vraiment pas
03:15de peau d'avoir ce temps de cochon un jour de congé. Ce jour de congé, en effet, ce jour qui n'était
03:22destiné qu'à la joie, va se transformer brutalement en d'interminables heures d'épouvante.
03:28Carl Sudor, à partir de ce 5 septembre 1935, ne connaîtra plus jamais la signification du mot repos.
03:39Le vent souffle déjà à plus de 110 kilomètres. Les ouvriers réfugiés dans le réfectoire aperçoivent
04:04une silhouette en surroi jaune qui lutte contre les rafales et s'efforce, tête en avant, d'atteindre le bâtiment.
04:12Il s'agit d'Harry Pinay, le télégraphiste de la gare. Il annonce aux hommes consternés « Je viens de recevoir de Miami un avis
04:20signalant un ouragan particulièrement violent qui se dirige sur nous ». Carl Sudor ne veut pas effrayer ses camarades
04:27mais il ne peut s'empêcher de dire « Mais Harry, l'île dépasse à peine le niveau de la mer. Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire ? »
04:37Harry Pinay répond « L'évacuer ». La compagnie des chemins de fer de l'Est de la Floride forme un train de secours. Alors ne vous inquiétez pas, il arrivera à temps.
04:48À Miami, un convoi démarre. Une locomotive attend d'air, 6 wagons de voyageurs, 2 fourgons à bagages, 3 wagons de marchandises.
04:57Mais le baromètre baisse rapidement, dangereusement. À Islamarada, l'île menacée, Carl Sudor a pris les opérations en main.
05:06Aidé par son ami le gros Louis et par Harry Pinay, le télégraphiste, il déborde d'énergie et du désir de survivre, de protéger tous ceux dont les visages lui sont familiers.
05:17Le vent atteint maintenant la vitesse de 190 km heure. Bientôt, près de 1000 personnes, hommes, femmes, enfants, serront dans leurs bras tout ce qu'ils ont pu emporter sans tasse dans la gare.
05:28Car il va bien arriver, ce train. La compagnie des chemins de fer a fait le nécessaire. Mais si la bonne volonté propose, les éléments déchaînés disposent.
05:40Le train de secours, ce train qu'on appelle « chemin de fer sur la mer », s'apprête à traverser les 29 îles, reliées par une série de ponts et de viaducs en pierre.
05:52L'un de ces ponts, le Seven Miles Bridge, franchit un bras de mer de 11 km. Mais un gros câble, balayé par le vent, s'emmêle dans les roues de la motrice et 40 minutes sont nécessaires aux cheminots pour le dégager.
06:09Aussitôt à Islamarada, le bruit court que cette avarie condamne toute la population des Matékoumbès désormais isolée à être submergée par la montée des eaux.
06:17Le vent arrache les tuiles du toit de la gare, puis les poutres de la charpente. Les hommes les plus courageux, à l'aide de cordages, de draps, de lianes, attachent leur corps à celui de leurs femmes, de leurs enfants.
06:28Ils grimpent aux arbres, s'y amarrent le plus haut possible. Les autres, leurs cris sont emportés par le fracas des vagues qui déferlent sur la voie ferrée qui les gare située qu'à plus de deux mètres au-dessus du niveau de la mer.
06:43Alors pour ne pas être balayés, emportés par les lames, certains s'attachent aux rails. Le vent charrie des branches de palmiers, des débris de maisons. La pluie ne tombe pas, elle frappe, à l'horizontale, en coup de fouet.
06:58Les fenêtres sont arrachées, les pans de murs s'écroulent. Désespérément, des bras et des jambes, Karl Suder s'accroche à un poteau télégraphique. À quelques mètres de lui, le gros louis parvient à se hisser dans les branches d'un arbre gigantesque et s'y cramponne.
07:13Karl, au prix d'un effort surhumain, grimpe au sommet de son poteau. Il réussit à attraper les fils arrachés qui claquent dans le vide. Il les enroule autour de sa poitrine, s'enchaîne à ce mât qui le maintient au-dessus des eaux mugissantes.
07:28Maintenant, le vent saccage l'île à une vitesse de 320 km heure.
07:34Karl et Louis, séparés par ce qui ressemble à la fin du monde, échangent un regard de désespoir. Karl Suder hurle « Mais ce train, bon Dieu, ce train ! Qu'il arrive ! Qu'il arrive ! »
07:46Et oui, il arrive, le train, brusquement dans un fracas de tonnerre. Un fracas qui domine celui de la mer en convulsion, du vent assourdissant et de la pluie qui croule par paquets. Un train fou.
07:57Et Karl le voit, propulsé par la tempête comme un boulet de canon. Il voit le train traverser, dépasser la gare. Il voit aussi des dizaines de malheureux qui se sont accrochés au rail pour échapper à la mort, décapités par les roues.
08:10Aveuglés par le rideau de vent, de pluie, d'écume qui rend le paysage opaque, les mécaniciens ne sont plus maîtres de leur machine. Ils ne se rendent même pas compte qu'ils traversent la station d'Islamarada.
08:22Karl Suder et le gros Louis éclatent en sanglots. Le spectacle qui s'offre à leurs yeux est d'une horreur indescriptible. Des corps déchiquetés, coupés en deux, partout.
08:33Vers 20h30, le train revient en gare. Il a vaincu l'ouragan. Mais au moment où les hommes, les femmes et les enfants se battent pour monter dans ce train, une muraille d'eau de mer surgit des profondeurs et s'abat sur ce qui est déjà une scène de cauchemar.
08:50Karl Suder atterré, impuissant, balbutie. « Et moi ? Moi, je suis vivant. »
08:58Il se retourne vers l'arbre auquel s'était grippé son ami le gros Louis. Il appelle. « Louis ! »
09:04L'arbre a disparu. Les maisons, les rues, le paysage a disparu.
09:13288 ouvriers et plus de 350 habitants de l'île ont péri.
09:21Et puis, l'air redevient serein et les étoiles scintillent dans le ciel.
09:30Aux premières lueurs de l'aube, on mesure tout l'étendue du désastre. Karl Suder marche. Marche au milieu de ce qui, hier encore, était un paradis sous le soleil de la Floride.
09:43Mais il ne cesse de répéter « C'est pire que tout ce que j'ai pu voir pendant la guerre. Bien pire. Ce train, je n'oublierai jamais. »
10:00Le destin du chemin de fer sur la mer était de périr en mai. Il ne fut jamais reconstruit.
10:07Les rails étaient arrachés et le ballast, les ponts, les viaducs, servirent à la construction d'une autoroute qui unit les 29 îles des Kays.
10:20Dans ce jour fatal de 1935, les Matekoumbès ont bien mérité leur nom car en espagnol, il signifie « tueur d'hommes ».
10:30La plupart des survivants quittèrent le pays pour ne plus jamais y revenir. Karl Suder, lui, y resta. Oh, pas par goût morbide, mais parce qu'il partait du principe que partout dans le monde, hélas, un jour ou l'autre, un cataclysme se déclenche.
10:44Alors, ici ou ailleurs, et ici sur son île, il était chez lui.
10:49Après la Seconde Guerre mondiale, il a acheté au surplus de la marine une péniche qu'il a transformée en bateau de pêche pour louer ses services aux estivants.
10:59Et il est devenu très vite populaire. Non seulement parce qu'il connaît les moindres recoins où le poisson pullule, mais parce qu'entre deux belles prises, il raconte volontiers l'histoire de l'ouragan de 1935 et de ses conséquences.
11:12Ça a été terrible, plus que tout ce que vous pouvez imaginer. Et puis, il y a une chose qu'il faut que je vous dise. Vous croyez, vous qui venez du continent, qu'ici, il ne reste plus que l'autoroute et les voitures à la place de la voie ferrée et du train, hein ? Ce train qui a traversé la gare, qui a écrabouillé tout le monde ?
11:28Karl s'interrompt. Les images d'horreur à nouveau ressurgissent. Les touristes ne veulent en savoir davantage que l'usité malsaine, mais humaine, la recherche du frisson.
11:41Alors, Karl, non pas pour les contenter, mais pour les avertir, dis-t'encore. Le train est toujours là ? Si, si. Pendant certaines nuits de tempête, on l'entend siffler au loin. Et ici, on tend bien l'oreille. On entend même le bruit des roues sur les rails.
11:55Les rails ? Ben y'en a plus. C'est ce que prétend la compagnie des chemins de fer. Elle dit que toutes les voies ont été démontées, mais moi, moi je connais un endroit où il en reste encore une quinzaine de mètres. Oh, les traverses sont pourries, les églises desserrées et les rails rouillés, mais ils sont là. Encore là, j'en suis sûr. Ils sont dans les broussailles. Au fond de mon bout de terrain. Et tous les matins, je les regarde. Venez voir si vous ne me croyez pas, venez !
12:19Amusé, quelques touristes le suivent, constatent effectivement la présence de ces quinze mètres de rails. Mais ils remarquent également les ronces, les racines, les broussailles qui les recouvrent. Et vous prétendez que le train passe ici de temps en temps ? Oui ? Mais alors pourquoi toute cette végétation ? Tout devrait être dégagé, écrasé, nettoyé !
12:42Karl Sudor se contente de répondre « Oh, sous ce climat, vous savez, tout repousse très vite ! » Personne ne le prend au sérieux, ni les touristes, ni les habitants des Matékoumbès. « Ah, Karl et son train fantôme ! Il a trouvé ce truc-là pour attirer les clientèles ! » On dit de lui qu'il est certes le roi des pêcheurs, mais aussi le roi des menteurs. On l'aime bien, donc on excuse ses divagations.
13:08En octobre 1950, Karl est victime d'un très grave accident. Un filin trop tendu arrache l'anneau de la proue d'un bateau qui transforme tout le côté gauche de la figure de Karl à l'état de bouillie sanglante. Plus question pour lui d'emmener les touristes à la pêche. Il gagne sa vie en vendant ses poissons et ses fruits de mer au restaurant qui se multiplie le long de l'autoroute.
13:30De mois en mois, il mène une existence de plus en plus recluse, de plus en plus solitaire. Le seul homme à conserver avec lui des rapports autre que commerciaux est Harry Pinay, l'ancien télégraphiste de la gare. Il a pris sa retraite et tient à présent un petit magasin d'articles de pêche.
13:46Karl et Harry passent la plupart de leurs soirées ensemble. Le sujet de leurs conversations, la politique, le temps, la pêche et, bien entendu, le grand ouragan de 1935.
13:58Harry hausse les épaules, Karl insiste. « Tu peux rigoler, Harry. Tu me prends pour un fou, je sais. Mais le train, le train passe encore. Chaque fois qu'il y a une tempête sur l'île, le train passe. Derrière ma cabane. Si tu ne me crois pas la prochaine fois qu'il y aura un grain, viens chez moi. Tu l'entendras, toi aussi ? »
14:21Harry Pinay a pitié de son vieux camarade. Il sait ce qu'il a vu en 1935, le 5 septembre, il se souvient. Mais il est persuadé que cette catastrophe a tellement marqué Karl Sudor qu'elle s'est transformée en obsession, en névrose. Et pourtant, il se trompe.
14:39Les récits extraordinaires de Pierre Belmar, un podcast européen.
15:10As de pique, huit de trèfle, huit de pique. Alors, sans même jeter un oeil sur sa cinquième carte, il referme son jeu et prend son ciré. « Je ferais bien d'aller voir chez moi si mon bateau est bien amarré, je serais plus tranquille. Je reviens tout de suite. Mais regarde pas mon jeu, hein. Et puis tiens, je préfère l'emporter, c'est plus sûr. »
15:29Harry Pinay se vexe. « La confiance règne ? » Karl répond désenchanté. « Oh, la confiance, tu sais. Personne ne croit en moi. » « Pourquoi ? » « Est-ce que je devrais croire aux autres ? » Et il sort.
15:46Quelques instants plus tard, la porte se rouvre brusquement. Karl Sudor s'écrit « Harry, le train, je l'entends, il arrive ! » Harry pousse un soupir agacé, mais Karl le saisit par le bras, le traîne dehors. « Tu entends Harry, tu entends ? » « Oui Karl, j'entends le vent, la pluie, la tempête. »
16:06Sudor se met à crier « C'est pas le vent, c'est pas la pluie, le sifflet, le sifflet du train, comme dans le temps, 35, tu n'entends pas ? Le ronflement de la locomotive, les roues sur les rails. » Harry secoue la tête. « Le vent et la pluie, Karl, rien d'autre, il n'y a pas de train, il ne peut pas y avoir de train. »
16:22Et Harry rentre chez lui tandis que Karl s'enfonce dans la nuit. Le lendemain, le ciel est clair. Tout est redevenu normal. Autant une étrange atmosphère pèse sur l'île, les habitants sentent qu'il s'est passé quelque chose.
16:39Harry Pinay est le premier à s'apercevoir qu'il n'a pas vu Karl Sudor de toute la journée. Et puis, il n'est même pas revenu terminer sa partie de poker. Harry saute dans sa camionnette, se rend chez Karl. La cabane est vide. Harry en fait le tour, aucune trace de son vieil ami. Sur la plage, le bateau de Karl est là, en bon état. Alors inquiet, désembarré, Harry Pinay fait appel à Joe Fleming, le lieutenant de police.
17:09Les deux hommes inspectent minutieusement la maison, le terrain, et tout à coup Harry remarque au pied d'un bosquet de palmiers nains un rectangle blanc. Il se baisse et ramasse une des cartes que Sudor avait emportées la veille. Quelques mètres plus loin, une autre carte, puis une autre encore, toutes disposées sur le sol, comme si elles avaient été placées volontairement pour indiquer une piste.
17:33Harry Pinay appelle Joe Fleming. « Joe ! » « J'ai trouvé quelque chose. » Tandis que le policier écarte les broussailles pour le rejoindre, Harry regarde les cartes qu'il a en main. As de trèfle, as de pique, huit de trèfle, huit de pique, plus un valet de carreau.
17:54Le jeu du mort, selon la légende. Le jeu d'un avocat nommé Billy Cook abattu dans l'ouest d'une balle dans le dos, aux temps héroïques, avec ses cinq mêmes cartes. Harry Pinay est tiré de ses réflexions par la voix de Joe Fleming. « Harry ! Viens, viens vite ! »
18:14Pinay traverse le bosquet de palmiers. « Regarde, » dit le policier. « Regarde les rails. » Harry se met à genoux. Touche les longues tiges de métal. « Mais Joe ! »
18:30La rouille. Il n'y a plus de rouille. Plus de ronces. Comme... comme s'ils t'invitaient de passer.
18:42Il se retourne pour voir pourquoi le policier ne vient pas regarder avec lui. Joe Fleming est debout entre les rails, bouche bée, pétrifiée, livide. Harry s'approche à son tour. Il se fige.
18:59Le corps de Carl Sudor est là, coupé en deux, les deux moitiés séparées par un râle. Pinay se cache le visage dans les mains. « Mon Dieu ! » dit-il. « Mon Dieu ! »
19:24Alors, son histoire de train, c'était donc vrai ?
19:32Légende ou réalité ? C'est sans doute la question que vous vous posez, chers amis.
19:39Mais le rapport du lieutenant de police Joe Fleming est formel. Il est encore inscrit sur les registres d'Islam Arada. Et voilà ce qu'on peut lire.
19:50J'ai retrouvé le corps de Carl Sudor coupé en deux, sur un rail absolument lisse à l'acier luisant. Un bout de voie de chemin de fer, pareil à ceux sur lesquels les trains ne cessent de passer.
20:50Les récits extraordinaires sont disponibles sur le site et l'appli Europe 1. Écoutez aussi le prochain épisode en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute préférée.

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