• il y a 2 mois

Olivier De Lagarde revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:00Les leaders du Front de Gauche sont reçus à l'Élysée en ce moment par Emmanuel Macron depuis une demi-heure.
00:04Il s'agit évidemment de trouver une solution à l'absence de majorité absolue à l'Assemblée
00:09et bien sûr de trouver un Premier ministre qui ne serait pas immédiatement censuré.
00:15Pour en parler avec nous, une invitée.
00:17Tout à fait, nous sommes avec Manon Aubry, députée européenne LFI,
00:20d'ancienne tête de liste lors des élections du printemps dernier.
00:23Bonjour Manon Aubry.
00:25Bonjour.
00:25Merci de nous répondre, vous êtes aux universités d'été de votre mouvement.
00:29À Valence, dans la Drôme, en ce moment.
00:31Qu'est-ce que vos petits camarades qui sont à l'Élysée sont en train de demander au Président de la République ?
00:37Ils sont venus avec une demande simple,
00:39qui n'est pas seulement la demande des leaders politiques du Nouveau Front Populaire,
00:42mais qui est la demande qui a été exprimée dans l'Élysée le 7 juillet dernier.
00:46Ils sont venus demander la nomination de Lucie Casté à Matignon comme Premier ministre
00:51pour être fidèle au vote des élections législatives qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête,
00:57certes avec une majorité relative,
00:59mais en tête, et donc nous venons lui dire d'être respectueux des institutions françaises,
01:04respectueux de la démocratie, de nommer Lucie Casté.
01:07Nous sommes venus aussi lui proposer une méthode, une méthode de gouvernement
01:12qui consiste à changer de la brutalité avec laquelle a été traité l'Assemblée nationale ces dernières années.
01:20Qui consiste à faire des compromis avec le centre, avec la droite ?
01:23Qui consiste à dialoguer, et c'est la nature de la démocratie,
01:27à fortiori quand vous n'avez pas de majorité absolue.
01:29Évidemment, si nous sommes arrivés en tête, notre point de départ est celui du programme du Nouveau Front Populaire
01:34pour abroger la récente des retraites, pour augmenter le salaire minimum,
01:38le SMIC à 1600 euros net, pour ne prendre que ces exemples,
01:41investir massivement dans nos services publics, l'éducation, la santé,
01:44qui ont tant souffert en cette rentrée, mais aussi cet été, nos hôpitaux qui ont été mis sous tension.
01:49Sur tous ces sujets, nous pensons qu'il est possible d'avoir des majorités à l'Assemblée nationale,
01:54et c'est cette méthode que nous sommes venus proposer aussi au Président de la République
01:59pour sortir de l'impasse politique dans laquelle nous sommes.
02:01Rendez-vous bien compte, aujourd'hui, ça fait 38 jours que nous n'avons pas de gouvernement.
02:0538 jours, c'est un record depuis 1953.
02:09Et la France a pourtant survécu à ces 38 jours.
02:12Manon Aubry, dans une Assemblée qui est divisée en trois tiers,
02:15la seule possibilité de gouverner, c'est de faire des alliances, de trouver des compromis.
02:20Est-ce que vous, LFI, vous êtes prêts à des compromis avec des parlementaires du bloc centriste ?
02:26Je n'ose pas vous poser la question de savoir si vous êtes pour des compromis avec la droite ou le Rassemblement national.
02:32Il y a deux choses à séparer.
02:35D'abord, il y a d'un côté la composition du gouvernement.
02:38Il est normal que le gouvernement soit composé du bloc politique qui est arrivé en tête.
02:42Et c'est le nouveau Front Populaire qui est aujourd'hui la majorité la plus large possible.
02:46Ça, c'est le premier étape.
02:47Donc ce serait un gouvernement qui serait 100% de gauche pour vous ?
02:50Attendez, j'y arrive.
02:51Donc c'est la composition du gouvernement qui est faite du bloc politique le plus large possible.
02:56A moins de nous prouver le contraire, l'alliance politique la plus large possible à l'Assemblée nationale,
03:01après les élections du 7 juillet, c'est le nouveau Front Populaire.
03:04Ensuite, nous avons conscience qu'il faut faire adopter des textes.
03:06Pour faire adopter des textes, il faut la majorité, c'est-à-dire la moitié des députés, plus 100.
03:11Et donc ça veut dire qu'il faut travailler à convaincre d'autres députés.
03:16Mais je vais vous prendre des exemples concrets.
03:18Il y a des sujets sur lesquels il sera possible.
03:19Je pense à une proposition qui avait été faite par exemple par des députés du Modem,
03:23qui appartient au bloc macroniste, qui avait proposé une taxation sur les super-profits,
03:27une taxation sur les super-dividendes, pour notamment mieux redistribuer les richesses.
03:32Et bien sur ce sujet, je pense que nous pouvons avoir des majorités.
03:34Sur la bourgeoisie, la récession des retraites, je pense que nous pouvons avoir des majorités.
03:38Justement, moi aussi, je voulais vous donner un exemple concret,
03:41et c'est le même que le vôtre, l'idée d'abroger la réforme des retraites.
03:48La seule possibilité pour ce faire, c'est que vous vous alliez avec le Rassemblement National.
03:52Est-ce que c'est acceptable pour vous ?
03:54Mais c'est là où le mot alliance n'a pas tout son sens.
03:59Quand on gouverne, c'est le cas dans toutes les démocraties,
04:02à fortiori les démocraties avec un régime parlementaire,
04:05on a un gouvernement qui fait des propositions.
04:07Et ensuite, on ne va pas s'allier avec le Rassemblement National.
04:10Mais s'il vote avec vous, ça ne vous pose pas de problème ?
04:13Attendez, laissez-moi...
04:15Je ne suis pas derrière chaque député du Rassemblement National pour lui dire
04:18tu fais ci ou tu fais ça.
04:19Mais le rôle d'un gouvernement, c'est de proposer des projets de loi,
04:23par exemple l'abrogation de la réforme des retraites,
04:25et ensuite, chaque député il vote.
04:27Il se trouve que sur la réforme des retraites,
04:28l'abrogation de la réforme des retraites,
04:30oui, il peut avoir une majorité.
04:31Est-ce que pour autant, je vais faire un gouvernement avec le Rassemblement National,
04:36vous connaissez la réponse, elle ne va pas vous surprendre.
04:38La réponse est non, puisque nous avons des bilans fondamentaux
04:41sur notre rapport à l'augmentation...
04:44Ce qui ne me surprend pas non plus, c'est que vous acceptez les voix
04:46du Rassemblement National sur certains textes.
04:48Mais vous savez, la démocratie, ce n'est pas accepter ou refuser des voix.
04:52Quand on vote à l'Assemblée Nationale,
04:56quand on est démocrate, je ne vais pas dire aux députés du Rassemblement National
04:59vous ne votez pas.
05:00La différence, c'est comment on construit des coalitions.
05:03Nous assumons de dire que nous n'allons pas construire de coalition
05:07avec le Rassemblement National pour faire plaisir au Rassemblement National.
05:10Parce que oui, nous avons des désaccords fondamentaux
05:13avec le Rassemblement National,
05:15qui veut diviser la société en fonction de la religion, de la couleur de peau.
05:20Je rappelle qu'ils ont quand même proposé d'exclure les binationaux
05:24d'un certain nombre de responsabilités.
05:27Je pourrais prendre cet exemple par Milot.
05:29Nous avons des désaccords fondamentaux avec le Rassemblement National.
05:32Nous ne gouvernerons pas avec eux.
05:36Pour autant, nous respecterons l'Assemblée Nationale.
05:38Je sais qu'on n'a pas été très habitués ces dernières années
05:43au respect de l'Assemblée Nationale.
05:44Nous respecterons son vote,
05:46nous respecterons les amendements qui seront déposés par les députés.
05:50Il y aura un débat parlementaire qui s'engagera sur chaque texte.
05:53Mais les textes que nous proposerons, c'est normal,
05:55ce seront des textes qui, sur le programme du Nouveau Front Populaire,
05:58chargent ensuite à l'Assemblée Nationale de faire son travail parlementaire.
06:02Et les textes seront définitivement adoptés.
06:04Bref, c'est finalement le grand retour d'une démocratie parlementaire
06:07qui peut s'opérer avec la nomination de Lucie Castex.
06:09Manon Aubry, on est ravis de vous avoir sur Europe 1
06:12et on est ravis que vous puissiez vous exprimer.
06:14Le principe de cette émission, c'est aussi qu'on prend des auditeurs en ligne.
06:18Vous restez donc avec nous.
06:19Et on est avec Jean, bonjour.
06:21Oui, bonjour.
06:22Qu'est-ce que tout cela vous inspire ?
06:25Qu'est-ce que tout cela m'inspire ?
06:27Déjà, bonjour à Marion Aubry.
06:29Pourtant, je ne suis pas d'extrême-gauche.
06:31Manon Aubry, oui, tout à fait.
06:33Qui est une personne respectable, même si je vote plutôt à droite.
06:37Moi, qu'est-ce que tout cela m'inspire ?
06:40C'est que la France est dans un piteux état.
06:42Est-ce qu'on a besoin d'un premier ministre de gauche ou d'extrême-gauche ?
06:46Je ne suis pas convaincu.
06:47Ça ne faudrait qu'accentuer la fracture sociale en France,
06:52qui est déjà assez importante.
06:54Ça ne redonnerait pas le moral aux économistes et aux investisseurs en France.
06:59Déjà, l'économie française n'est pas dans un très bon état.
07:03De plus, en termes de force de sécurité, ça ne leur redonnerait pas le moral,
07:07étant donné que la gauche ou l'extrême-gauche appellent au désarmement la police.
07:11Voilà ce que cela m'inspire.
07:15La solution, je ne l'ai pas.
07:16Ça va être difficile pour Emmanuel Macron de former un gouvernement d'unité nationale.
07:21Ça va être très dur, étant donné qu'ils ont perdu les élections
07:23et qu'ils ont du mal à naviguer entre la gauche et la droite.
07:28Voilà ce que ça m'inspire.
07:30C'est parce que Manon Aubry, qui est en ligne avec nous,
07:34souhaite un gouvernement d'union nationale.
07:35Elle souhaite un gouvernement de gauche.
07:37Oui, tout à fait.
07:39Alors que je pense que la France a besoin d'un gouvernement d'union nationale.
07:43Est-ce que c'est possible avec la gauche et l'extrême-gauche ?
07:45Je n'en suis pas convaincu.
07:47Néanmoins, l'avenir nous le dira.
07:49Après, à chaque parti de mettre de la bonne volonté.
07:52Moi, ce qui me choque, je respecte tout le monde, je suis un démocrate,
07:55c'est qu'on a tendance à explorer le rassemblement national,
07:58à autant de voix que l'extrême-gauche fait partie du champ républicain.
08:03Oui, même un peu plus.
08:04Oui, on est à 80 à peu près pour les filles de mémoire
08:09et 130-140 pour le rassemblement national.
08:11126 membres pour le rassemblement national, plus les suétistes, pour être tout à fait précis.
08:18Merci beaucoup Jean d'avoir témoigné sur l'antenne d'Europe 1.
08:24On va laisser passer la pub et puis on se retrouve avec Manon Aubry.
08:27Tout à fait, il est 11h16 dans Europe 1 et vous, Manon Aubry,
08:30reste avec nous pour ce prochain quart d'heure d'émission.
08:32Restez avec nous.
08:41Qui pourrait occuper prochainement l'hôtel de Matignon ?
08:44Qui pour devenir premier ou première ministre ?
08:48Eh bien, c'est l'une des questions du jour puisque depuis ce matin,
08:51le président de la République reçoit les groupes parlementaires à l'Elysée.
08:56On est en ligne avec Manon Aubry, députée européenne et les filles.
09:00Manon Aubry, si ce n'est pas Lucie Castex qui est nommée,
09:03quelle sera votre attitude chez les Insoumis ?
09:05Vous dégainez la censure immédiatement
09:07ou vous attendez de voir ce que proposent de nouveaux premiers ministres ?
09:11Alors d'abord, permettez-moi de dire un petit mot en réponse à Jean
09:14puisque vous avez indiqué que votre émission avait vocation à favoriser le dialogue
09:19et je le salue, je pense que c'est utile
09:22qu'il puisse être dans une situation de blocage politique dans laquelle on est à l'heure actuelle.
09:26On en est sûr également.
09:28Et Jean parlait de, et je respecte tout à fait qu'il disait qu'il était de droite,
09:34mais il a parlé de l'importance du respect de la démocratie.
09:39Je voulais dire à Jean que si la droite avait remporté les élections législatives,
09:44de toute évidence, la droite aurait dû gouverner.
09:47Même avec une majorité relative, elle aurait dû gouverner
09:50parce que c'était le bloc politique le plus large possible
09:52et que l'enjeu de la nomination de Lucie Castex,
09:55j'en arrive à votre question,
09:56l'enjeu de la nomination de Lucie Castex,
09:58ce n'est pas seulement pour faire plaisir aux formations politiques du nouveau Front populaire.
10:05C'est un enjeu démocratique.
10:07Mais, mon Dieu, qu'est-ce qu'on va dire aux Français
10:10lorsqu'il y aura de nouvelles élections dans un an, deux ans ou trois ans ?
10:15Allez voter, mais le résultat de l'élection ne sera pas pris en compte
10:19par le président de la République qui nommera qui il veut à Matignon,
10:22donc c'est complètement ubuesque et c'est un enjeu démocratique majeur.
10:26Manon Aubry, il y a plusieurs façons de voir le résultat des élections législatives.
10:30Il y a la façon que vous avez, et qui est tout à fait légitime,
10:33de dire que c'est le nouveau Front populaire qui est arrivé en tête,
10:37mais on peut aussi regarder un peu plus précisément le résultat de ces élections.
10:40On s'aperçoit que la gauche, toute tendance comprise,
10:43et en ayant raclé les fonds de tiroirs, si vous me passez l'expression,
10:46avec une très forte participation...
10:48Pas très sympathique, les fonds de tiroirs, ce sont des députés.
10:51La gauche n'arrive qu'à 28% des suffrages.
10:53Rarement, la gauche en France n'a été à un niveau aussi bas.
10:58Est-ce que dans ces conditions, vous êtes légitime à gouverner ?
11:02Écoutez, est-ce que vous pensez que le Rassemblement national
11:05qui a moins de députés que nous est légitime à gouverner ?
11:08Est-ce que vous pensez que les macronistes qui ont moins de députés que nous
11:11sont légitimes à gouverner ?
11:12Je vous l'ai dit depuis le début, j'ai conscience que c'est une majorité relative.
11:15Mais dites-moi, je vous pose la question et je prends ceux qui nous écoutent à témoin,
11:19quel autre bloc politique, quelle autre majorité est possible à l'Assemblée nationale
11:24qui recoupe davantage de députés que ce que propose le nouveau Front populaire ?
11:28Et bien évidemment, ce n'est pas à moi de répondre à ces questions.
11:32Néanmoins, je reviens à ma question Manon Aubry.
11:38Si ce n'est pas Lucie Castex qui est nommée, qu'est-ce que sera votre attitude ?
11:41Vous la censurez immédiatement ou vous attendez de voir si on peut discuter
11:45avec le nouveau Premier ministre ?
11:46Mais imaginez bien, si le Président de la République nomme un Premier ministre
11:52qui ne reflète pas les équilibres politiques de l'Assemblée nationale,
11:55dont on sait vraiment qu'on va rester les bras croisés,
11:58il existe y compris des dispositions dans la Constitution, la censure...
12:02Mais il n'y a pas que Lucie Castex qui soit à gauche !
12:04Lucie Castex est notre candidate de tout le nouveau Front populaire.
12:09On parle par exemple de Karim Bouamrane, maire socialiste de Saint-Ouen.
12:13Sur mon circule, vous l'avez lu dans la presse, comme moi,
12:16qu'est-ce que vous faites si c'est lui qui est nommé à Matignon ?
12:18C'est un homme de gauche !
12:19Alors, qu'on m'explique pourquoi Emmanuel Macron,
12:24s'il veut choisir un homme de gauche, ne choisit pas la personne
12:27qui est désignée par l'ensemble des forces politiques de gauche.
12:30S'il ne fait pas ça, et s'il fait le choix d'une personne
12:36qui n'est pas celle du nouveau Front populaire,
12:38c'est parce que son objectif est de fracturer le nouveau Front populaire,
12:41et son objectif est de créer un équilibre politique qui comprend les macronistes.
12:47Parce que, si vous voulez, Emmanuel Macron, il est un peu comme un enfant gâté
12:53à qui on a cassé son jouet, et qui veut continuer à jouer avec,
12:58mais qui n'a pas pris conscience de la réalité.
13:01Les macronistes sont perdus, donc s'ils respectent la démocratie,
13:05pourquoi il ne va pas désigner la personne qui est choisie par l'ensemble des forces politiques de gauche ?
13:10Donc, si ce n'est pas Lucie Castex, qui que ce soit d'autre vous censurerait ?
13:16Mais oui, parce que, pour une raison très simple,
13:19c'est que Lucie Castex est la représentante de notre projet politique
13:23sur lequel on a été élue, et je ne sais pas si vous vous souvenez,
13:27au début de l'été, quand on a pris plusieurs jours
13:32à désigner notre candidate à Matignon.
13:35Vous étiez impatients, vous les journalistes, et vous aviez bien raison,
13:38je ne vous en fais pas le procès, vous nous disiez « mais regardez,
13:40vous êtes incapables de vous mettre d'accord sur le nom d'un Premier ministre ».
13:43Maintenant, on y arrive, et on va désigner quelqu'un d'autre,
13:46parce qu'on veut rompre cet équilibre politique.
13:48Le Nouveau Front populaire agit en commun,
13:51il se rend ensemble ce matin à l'Elysée,
13:54il a désigné une candidate, c'est Lucie Castex,
13:57et c'est celle que le Président de la République veut nommer.
13:59Nous sommes avec un nouvel auditeur, Yann, c'est bien ça, bonjour.
14:04Oui, bonjour Olivier.
14:05Vous nous appelez d'où ?
14:06Alors, je vous appelle de Corse.
14:08Eh bien, vous pouvez très bien nous appeler de Corse, le vénard.
14:10Qu'est-ce que vous pensez de ce que nous dit Manon Aubry ?
14:13Je pense que, si vous voulez, cette alliance de la Nouvelle,
14:17du Nouveau Front populaire...
14:18Déjà, moi, ça me choque de s'appeler Nouveau Front populaire
14:21quand on sait ce qu'a été le Front populaire,
14:23ça n'a absolument rien à voir,
14:26c'est une alliance contre-nature avec des gens qui ne s'aiment pas,
14:29qui ont très peu de points de convergence,
14:31et qui, de mon point de vue, sont là pour garder leur poste
14:34et continuer comme avant.
14:35Et LFI a perdu, par rapport à la précédente mandature,
14:38deux postes, deux postes de députés,
14:40et ils veulent faire la loi et imposer, non pas une candidate,
14:43mais une prétendante au poste de Premier ministre.
14:46On est dans une situation qui est illégitime,
14:48qui est inexplicable, et je ne vois pas comment on va en sortir.
14:51Mais que LFI arrête de dire, on a gagné, on a gagné,
14:54ils ont perdu deux sièges, donc qu'ils arrêtent.
14:57Et vous, vous verriez bien qui, à Matignon ?
15:00Écoutez, j'en ai aucune idée,
15:02et je pense que Macron est dans une situation difficile
15:06pour trouver quelqu'un au poste de Premier ministre.
15:10Je pense que l'expression populaire,
15:12parce que moi, je suis un républicain et un démocrate,
15:14l'expression populaire, par le jeu des renonciations dans les triangulaires,
15:18a une nouvelle fois retiré au peuple
15:22un certain nombre de vœux démocratiques.
15:25Donc, on est dans une situation qui est celle foutraque de la quatrième république.
15:29On est en gros dans une mer de noir et on n'est pas prêt d'en sortir.
15:32Écoutez, merci beaucoup, Yann, en tout cas, de nous avoir appelés de Corse.
15:37Manon Aubry, vous venez d'entendre notre auditeur
15:40qui parlait d'alliance contre nature en ce moment à gauche.
15:44Je ne sais pas si c'est une alliance contre nature,
15:45mais la question est intéressante.
15:47Comment est-ce que vous sentez vos alliés socialistes
15:50parfaitement alignés sur les positions de la France insoumise ?
15:54Écoutez, pour des gens qui ne s'aiment pas,
15:56on a présenté des candidats communs dans l'ensemble des circonscriptions de France.
16:00On a un programme commun qui est chiffré et un candidat commun pour Matignon.
16:04Je rappelle que les macronistes, qui ont trois groupes à l'Assemblée nationale,
16:09n'ont pas proposé de nom en commun pour Matignon,
16:11n'ont pas fait de démarche commune.
16:14Par exemple, ils ont écrit de manière séparée.
16:16Vous avez d'un côté le groupe Horizon qui a écrit une lettre aux députés,
16:23de l'autre côté Gabriel Attal pour En Marche qui a écrit aux députés,
16:28et enfin Modem et François Bayrou qui disent
16:30non, ce n'est pas la peine d'écrire au reste de l'Assemblée nationale.
16:34Vous voyez, ils n'ont pas de stratégie commune.
16:36Et on vient nous faire le procès à nous d'être désunis
16:39alors qu'on parle d'une voix commune, qu'on se rend ensemble à l'Élysée,
16:42on est les seuls à se rendre ensemble à l'Élysée
16:45et qu'on a une candidature et un projet commun.
16:47Pour le reste, pour répondre à votre auditeur qui dit
16:49que nous avons perdu deux postes de députés
16:53et que nous ne serions pas légitimes à gouverner de ceux-là.
16:57Alors qu'allez-vous dire vis-à-vis des macronistes
17:00qui ont perdu des dizaines de postes de députés ?
17:03Et c'est précisément parce que je suis respectueuse de la démocratie
17:06qu'aujourd'hui l'arithmétique est très claire,
17:09le nouveau front populaire et le bloc politique qui est en tête,
17:12ne vous en déplaise, c'est celui qui est en tête,
17:14c'est le choix des Français, je vous l'ai dit depuis le début,
17:17avec une majorité relative, mais il n'y a pas d'alternative.
17:20Vous n'allez pas mettre les macronistes qui ont moins de députés
17:22pour gouverner à la place du nouveau front populaire, ça n'a pas de sens.
17:24Manon Aubry, pour en revenir à la constitution de ce nouveau front populaire,
17:28est-ce que la France insoumise a encore la main à gauche ?
17:32Quand on regarde les résultats des européennes,
17:34et vous les avez regardés, vous étiez tête de liste,
17:36et ces résultats peuvent être considérés comme une photographie grandeur réelle
17:40de l'état des forces politiques, à gauche comme ailleurs.
17:43C'est le PS, associé à place publique, qui est arrivé loin devant votre liste.
17:47Est-ce qu'il ne serait pas naturel que les socialistes
17:49reprennent le leadership de la gauche ?
17:52C'est intéressant que vous mentionniez le résultat des européennes,
17:54en dehors du fait que le taux de participation malheureusement aux européennes
17:57est toujours un peu plus faible.
17:59Ça, ce n'est pas moi qui ai fait campagne pour les européennes !
18:01C'est vous !
18:03C'est un scrutin qui est plus difficile sur lequel mobiliser,
18:07mais c'est intéressant de regarder l'évolution du résultat des européennes.
18:10Je trouve que j'étais candidate en 2024,
18:12et j'étais également tête de liste en 2019.
18:14Entre 2019 et 2024, la France insoumise a progressé d'un million de fois.
18:18Raphaël Glucksmann, c'est vrai, a fait un score bien meilleur en 2024,
18:22et a fait 14% quand j'en ai fait 10%,
18:24mais il a fait peu au prou le score de Yannick Jadot en 2019.
18:27Et si vous regardez dans l'ensemble des politiques de la gauche,
18:30le sous-ensemble que nous représentons, la France insoumise,
18:34a progressé d'un million de fois,
18:36alors que le sous-ensemble, disons, social-démocrate,
18:38et des écologistes, et des socialistes,
18:40a, lui, perdu 500 000 voix par rapport à 2019.
18:42Donc nous, on ne peut pas dire que la France insoumise a perdu la main,
18:46nous avons progressé.
18:48Mais pour autant, je suis respectueuse de mes partenaires.
18:50Vous l'avez compris, mon objectif est de construire dans la durée
18:52les nouveaux fronts populaires.
18:54Je suis respectueuse des socialistes,
18:56mais on ne peut pas balayer d'un revers de la main
18:58une partie ou une autre.
19:00Vous n'êtes pas sur le marché à choisir cette tomate
19:02parce qu'elle vous paraît belle, et pas l'autre.
19:04Le nouveau front populaire est un tout,
19:06avec ses nuances et ses sensibilités,
19:08mais d'accord sur un projet, et c'est pour ça qu'on veut gouverner.
19:10Merci beaucoup, Manon Aubry, députée européenne.
19:12Merci à vous, bonne journée.
19:14LFI, ancienne tête de liste lors des élections du printemps dernier.
19:16Merci d'avoir été en direct sur Europe 1.
19:1811h29 dans Europe 1 et vous, dans quelques instants,
19:20le journal permanent, et juste après,
19:22nous resterons sur ce volet politique,
19:24alors qu'Emmanuel Macron commence ses consultations
19:26pour Matignon aujourd'hui,
19:28et la parole, dans le prochain quart d'heure,
19:30sera donnée à Ludovic Mendes, député Renaissance de Moselle.
19:32Restez avec nous, à tout de suite.
19:3611h13, Olivier Delagarde.
19:38Il y a-t-il une solution ?
19:40Sans doute.
19:42Il n'y a pas de problème sans solution,
19:44mais cette solution est bien difficile
19:46à trouver dans une Assemblée nationale
19:48qui se divise en trois tiers.
19:50Le nouveau front populaire a
19:52193 sièges,
19:54le centre 162 sièges,
19:56et le Rassemblement national
19:58et le groupe emmené par Éric Ciotti,
20:00son allié, a 142 sièges.
20:02Les groupes parlementaires
20:04sont reçus depuis ce matin
20:06à l'Elysée.
20:08C'est le nouveau front populaire
20:10qui est en ce moment dans le bureau du Président de la République.
20:12Suivra le groupe centriste,
20:14ma chère Estelle.
20:16Et nous recevons aussi, maintenant pour en parler avec vous,
20:18Ludovic Mendes, qui est député Renaissance de la Moselle.
20:20Bonjour Ludovic Mendes.
20:22Bonjour.
20:24Je ne sais pas si vous avez eu la possibilité d'écouter
20:26Manon Aubry, mais si tel n'est pas le cas,
20:28on va vous faire un petit récapitulatif
20:30de ce qu'on pense à gauche.
20:32Je vous propose d'écouter d'abord
20:34Louis Boyard, l'insoumis député
20:36du Val-de-Marne. Il était hier soir
20:38sur BFM. Écoutez-le.
20:40Je vous le dis très clairement, ce sera Lucie Castex
20:42ou ce sera la destitution du Président de la République.
20:44Je vous entends parler de deux étapes.
20:46Attendez, il y a deux ans, Emmanuel Macron,
20:48il n'avait pas de majorité à l'Assemblée nationale.
20:50Personne ne t'est régiversé en disant
20:52finalement, attendez, non, pas du tout.
20:54Mais là, pourquoi est-ce qu'on est en train de dire que le nouveau front
20:56populaire, on ne va pas lui donner le gouvernement,
20:58mais précisément parce qu'on va déconstruire
21:00la politique d'Emmanuel Macron.
21:02Alors voilà pour Louis Boyard. Écoutez maintenant Fabien Roussel,
21:04secrétaire national du Parti communiste.
21:06Il était sur TF1.
21:08Comment on appelle en politique un Président de la République
21:10qui ne nomme pas un Premier
21:12ministre d'une coalition arrivée en tête ?
21:14Comment on appelle ça ? En Amérique latine,
21:16on appelle ça un putsch, un coup d'État,
21:18un coup de force démocratique.
21:20Et en France, vous appelez ça comment ?
21:22Vous faites la comparaison sans faire ?
21:24Mais de la même manière. Vous imaginez ?
21:26Un coup d'État ?
21:28Pour les Français, est-ce que ça veut dire ?
21:30Et puis, je vais vous faire écouter Marine Tondelier,
21:32la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts
21:34qui était ce matin sur France Inter.
21:36Non, il n'y a pas de plan B à Lucie Casté.
21:38Je pense que vous avez bien en tête qu'on a pris le temps de trouver ce nom
21:40parce qu'on l'a fait sérieusement,
21:42qu'il fasse un nom de consensus, d'expérience de compétence,
21:44quelqu'un qui soit sincèrement
21:46aligné avec le programme, parce qu'il faut
21:48le mettre en œuvre, et quelqu'un qui soit de nature
21:50à apaiser ce pays qui en a grand besoin.
21:52Lucie Casté correspond à tous ces critères.
21:54C'est le nom que nous avons choisi.
21:56On n'en a pas d'autres.
21:58Voilà pour ces trois commentaires
22:00de trois forces de gauche.
22:02Ludovic Mendès, est-ce que les forces de gauche
22:04n'ont pas un peu raison d'être en colère ?
22:08Alors, est-ce qu'ils ont raison
22:10si on prend les choses
22:12simplement dans leur prisme à eux ? Oui.
22:14Si on écoute les Français et qu'on écoute
22:16le reste de l'Assemblée nationale, la réponse c'est non.
22:18Ils sont tout le temps en train de nous prendre l'exemple espagnol
22:20en permanence sur le SMIC, sur plein de choses.
22:22Je rappelle qu'en Espagne, Pedro Sanchez n'avait pas gagné les élections.
22:24Il est arrivé deuxième et malgré tout,
22:26il est Premier ministre. En fait, ce qu'ils ont oublié,
22:28c'est qu'ils ne peuvent pas gouverner.
22:30On est en train de nous expliquer que nous,
22:32il y a deux ans, quand on était 250 à l'Assemblée nationale,
22:34nous étions illégitimes et pas en capacité de le faire
22:36et que le 49-3, c'était antidémocratique
22:38et eux, à 189, ils peuvent le faire.
22:40C'est un peu particulier quand même.
22:42C'est-à-dire qu'ils ne cherchent pas à créer
22:44de coalition, du principe
22:46qu'ils peuvent faire les choses tout seuls, mais comment
22:48à 189 députés,
22:50et sachant qu'ils n'ont pas le Sénat,
22:52voter un budget ou faire voter des lois ? C'est impossible.
22:54La réalité, c'est qu'ils cherchent
22:56une façon de pouvoir exister, de démontrer
22:58qu'eux ont un programme et qu'ils
23:00ont gagné, mais personne n'a gagné ces élections.
23:02Certes, ce sont eux qui ont un peu plus
23:04leur coalition, parce qu'un parti seul
23:06aujourd'hui est pas majoritaire,
23:08mais a plus de députés,
23:10c'est le Rassemblement national. Le RN pourrait demander
23:12exactement la même chose que ce que demande
23:14le nouveau Front populaire. Il ne le fait pas.
23:16La réalité, c'est qu'ils ont besoin,
23:18parce qu'il y a aussi des distinctions internes,
23:20des difficultés internes, où ils sont
23:22en train de se rendre compte qu'ils ne pourront pas tenir ensemble
23:24dans la durée, et donc ils ont besoin de mettre
23:26la pression sur le Président de la République. Et les Français,
23:28dans les sondages,
23:30dans vos médias, disent tout l'inverse
23:32que ce que dit Louis Boyard ou Madame Aubry.
23:34Bon, alors vous,
23:36député Renaissance, votre groupe
23:38centriste, vous allez être su également par le Président
23:40de la République cet après-midi. Vous avez des choses
23:42à lui dire, ou vous allez juste
23:44prendre des ordres ?
23:46Alors c'est Gabriel Atta qui nous représentera,
23:48il va avec un document
23:50qui a été monté par les parlementaires
23:52de l'ancienne majorité du groupe
23:54Ensemble pour la République, et il va nous
23:56représenter et dire, voilà, les propositions
23:58que nous faisons pour essayer de faire
24:00une coalition la plus large possible.
24:02Parce qu'on a aussi cette responsabilité de notre
24:04côté, on est le bloc central, on est capable de parler
24:06avec des personnes de gauche comme de droite,
24:08mais il faut qu'on fasse de nous, on est des personnes qui acceptent
24:10les mains tendues. On aurait aimé aussi avoir
24:12des mains tendues peut-être du nouveau Front populaire
24:14qu'on n'a jamais obtenu. C'est ce qui fait la différence
24:16entre eux et nous, et on ne sera pas aux ordres.
24:18On est dans une autre logique
24:20et je crois que les parlementaires ont besoin
24:22aussi de se faire entendre, et je crois que vous avez
24:24pu entendre plusieurs petites musiques
24:26dans ce sens-là au mois de juin, au mois de juillet
24:28qui expliquaient qu'il n'y avait aussi pas une colère,
24:30pas une défiance, mais l'envie
24:32de dire au Président de la République que les parlementaires
24:34ont des choses à dire, parce qu'on représente
24:36des territoires, on représente des diversités, on en a
24:38besoin. Mais vous avez un candidat
24:40Renaissance au poste de Premier ministre,
24:42clairement affiché ?
24:44Juste une question, est-ce qu'on parle vraiment
24:46d'un candidat où on est censé parler d'un projet ?
24:48Aujourd'hui le projet c'est comment on fait pour faire en sorte
24:50que l'Assemblée nationale puisse voter des lois.
24:52Le projet, on le connaît votre projet,
24:54mais la personne pour le mener,
24:56c'est quand même très important.
24:58Qui poussez-vous, Renaissance,
25:00pour occuper Matignon ?
25:02Là, en l'état, on ne pousse personne, du moins nous on n'a pas
25:04en tant que parlementaires pris la décision de pousser un nom.
25:06C'est aussi au Président de la République de faire un choix
25:08et puis il faut voir avec qui on peut s'allier.
25:10C'est ce qui va faire la différence. La personne
25:12devra être Premier ministre ou devra être
25:14la personne en capacité de rassembler
25:16le plus largement possible pour voter des lois.
25:18Ludovic Mendès, quand même,
25:20je suis observateur de la vie politique depuis un certain temps,
25:22ce n'est pas un peu bizarre,
25:24quand on est dans un parti politique, qu'on brigue
25:26le pouvoir et de ne pas avoir de nom
25:28à donner quand on vous demande
25:30qui sera Premier ministre ?
25:32Je peux entendre ce que vous me dites,
25:34là-dessus il n'y a aucun problème.
25:36On est dans une situation un peu particulière.
25:38Vous n'avez pas de candidat, il y en a trop.
25:40On n'a pas de débat en interne
25:42pour pousser un candidat.
25:44On pourrait parler même d'Edouard Philippe,
25:46de Gérald Darmanin, de Gabriel Attal, d'Elisabeth Borne,
25:48on pourrait parler de personnes extérieures,
25:50on a parlé aussi de Jean Castex, ça peut être un représentant
25:52de la gauche comme Bernard Cazeneuve,
25:54ça peut être un représentant de la droite comme François Baroin,
25:56ça peut être différents types de personnes.
25:58Vous êtes ouvert à tout.
26:00Il faut être ouvert.
26:02La situation que nous connaissons aujourd'hui
26:04est exceptionnelle donc il faut être ouvert à tout.
26:06Ludovic Mendès, le projet,
26:08il ne faut pas être grand clair pour le deviner,
26:10c'est de continuer la politique qui était menée
26:12précédemment par
26:14Gabriel Attal ou Elisabeth Borne.
26:16Vous êtes quand même
26:18les grands perdants des dernières législatives,
26:20camp présidentiel.
26:22Est-ce que ça ne serait pas un déni de démocratie
26:24de renommer une personnalité de votre camp ?
26:26Alors, ce n'est pas un déni de démocratie
26:28d'une part. Deuxièmement, oui,
26:30on a perdu et on a paraitu le dire,
26:32au moins on assume ça et on explique aussi
26:34à certaines personnes qu'ils n'ont pas gagné.
26:36Maintenant, je vous le dis honnêtement,
26:38ce n'est pas l'histoire de personne,
26:40c'est l'histoire de qu'est-ce qu'on fait et comment on fait en sorte
26:42qu'il n'y ait pas une nouvelle dissolution l'année prochaine
26:44ou alors que Marine Le Pen prenne le pouvoir dans la foulée.
26:46Ça, c'est le premier des combats.
26:48Il est normal qu'il y ait une forme de déconstruction
26:50de la politique menée jusqu'à maintenant
26:52mais il y a des choses qu'on doit revoir,
26:54il y a des accompagnements qu'on doit apporter,
26:56il y a des Français qui nous ont aussi demandé
26:58des choses pendant les différentes campagnes
27:00que nous avons vécues. Il faut le prendre en considération.
27:02Tout aujourd'hui ne peut plus être
27:04identique à ce que nous avons connu
27:06entre 2017 et 2022
27:08ou entre 2022 et 2024.
27:10Il faut absolument un changement,
27:12un changement de fonctionnement, un changement
27:14de lecture politique. Et peut-être que ça
27:16ferait du bien à notre pays, sous la Vème République,
27:18de se dire que les parlementaires ont un pouvoir
27:20différent et sont dans l'obligation
27:22de construire des coalitions pour avancer.
27:24Ludovic Mendes, vous restez avec nous,
27:26vous savez que cette émission, c'est aussi
27:28la parole des auditeurs et on est en ligne
27:30avec Stéphane, bonjour.
27:32Oui, bonjour. D'où nous appelez-vous ?
27:34De Lille.
27:36Bienvenue, on avait un auditeur de Corse,
27:38maintenant c'est de Lille, vous voyez,
27:40on couvre la France du Nord au Sud.
27:42Qu'est-ce que vous avez à nous dire de la situation
27:44politique qu'on est en train de vivre ?
27:46Je trouve que
27:48c'est vrai que tout le monde dit que cette situation
27:50en fin de compte va, puisqu'on se rend compte
27:52que la France va bien pour le moment,
27:54mais je trouve que c'est quand même assez instable
27:56et de voir qu'on a mis tant que ça de temps
27:58à pouvoir réagir. Je pense qu'il n'y a pas de gagnant
28:00ni de réel gagnant au niveau
28:02d'aucun parti. La seule chose
28:04qu'on dit, c'est que Renaissance France,
28:06qui est un parti qui existe depuis avril 2016, créé
28:08par M. Macron, aujourd'hui
28:10est devant un fait accompli que ça
28:12ne fonctionne pas et qu'il va falloir trouver
28:14justement une coalition qui va
28:16permettre de faire fonctionner ce pays.
28:18Et je pense qu'aujourd'hui, l'image qu'on veut
28:20renvoyer aux électeurs et aux Français, c'est que
28:22qu'on trouve quelqu'un, qu'il soit de gauche,
28:24de droite, mais qui puisse rallier
28:26les bons points que de chaque parti
28:28de faire qu'il puisse gouverner
28:30une nation, un pays, et non pas
28:32un parti. Et je pense que
28:34aujourd'hui, que ce soit la Renaissance,
28:36la gauche, le centre, et qu'il ne faut pas
28:38exclure non plus, même s'ils ont des idées
28:40différentes, le parti
28:42de Marine Le Pen, qui a quand même
28:4410 millions d'électeurs, et qu'on doit prendre en
28:46considération et qu'on ne doit pas laisser de côté. Je pense
28:48qu'on doit être capable de pouvoir unifier
28:50et qu'on doit être justement,
28:52on va dire que l'étoffe d'un président
28:54de la République, c'est de montrer qu'on est capable
28:56de rallier tout le monde à une cause qui est
28:58un pays. – Stéphane, tout à l'heure
29:00on avait un autre auditeur qui appelait,
29:02et j'ai l'impression que c'est un peu également votre idée,
29:04un gouvernement d'union nationale,
29:06mais est-ce que vous pensez
29:08aujourd'hui vraiment franchement que
29:10c'est possible d'avoir
29:12dans un même gouvernement
29:14des gens du Rassemblement National de la France Insoumise,
29:16du PS
29:18et des Républicains ?
29:20– Alors Olivier, je vais vous dire aujourd'hui,
29:22est-ce que avant que les Jeux Olympiques
29:24commencent, on dirait que ça va être une catastrophe ?
29:26Est-ce que ces Jeux Olympiques se sont bien passés ?
29:28– Oui. – Oui ?
29:30Qui c'est qui a organisé ces Jeux Olympiques ?
29:32La mairie de Paris ? La ville de Paris ?
29:34Donc on a vu différentes parties avec différentes personnes.
29:36Je pense que soit les gens
29:38sont assez intelligents pour passer
29:40au-dessus des égos, on va dire, politiques
29:42et de gouverner un pays, on a une image
29:44à tenir et on a un rang à tenir
29:46au niveau international,
29:48soit dans ces cas-là, on voit qu'en fin de compte
29:50on reste à desservir à des fins
29:52personnelles et politiques et de parties
29:54et dans ces cas-là, bah oui, Olivier, vous avez raison,
29:56ça ne sera pas possible. – Alors il faut nommer
29:58Estanguet, Premier ministre ?
30:00Résident du comité d'organisation ?
30:02– Non,
30:04pas là, mais je pense qu'il y a des personnes
30:06qui sont assez intelligentes et respectables
30:08comme tous ces gens qui sont arrivés à ces postes-là
30:10parce qu'ils ont été élus, donc c'est tout à fait
30:12respectable et notable, mais je pense
30:14qu'il est certain qu'on doit trouver
30:16quelqu'un qui puisse justement
30:18rallier tous ces gens avec leurs
30:20bonnes idées, que ce soit à gauche, à droite,
30:22mais que ça puisse servir,
30:24vous vous rendez compte, l'image qu'on renvoie
30:26aux gens, au peuple, ils se disent
30:28mais quel intérêt d'aller voter ? Quel intérêt ? Qu'est-ce qui va
30:30changer mon quotidien ? Est-ce qu'on se pose
30:32cette question, hormis ce style
30:34politique, de se poser le coma des mortels ?
30:36On va se dire, qu'est-ce que cela va apporter
30:38à mon quotidien ? Quelle différence cela va donner ?
30:40Et au-delà de ça, quelle image
30:42on incarne au niveau international ?
30:44– Merci beaucoup Stéphane de nous avoir
30:46appelé de l'Ile-Yfabeau, à Lille au moins ?
30:48– Oui, ça va, c'est correct !
30:50– Bon, écoutez, tant mieux pour vous !
30:52On va faire réagir Ludovic Vardès
30:54qui est notre invité dans quelques
30:56instants, Estelle. – Oui, 11h45
30:58dans Europe In You, restez avec nous, auditeurs
31:00d'Europe 1, nous consacrerons encore le prochain
31:02quart d'heure à la politique et aux questions
31:04de qui va s'installer à Matignon. Vous pouvez
31:06d'ailleurs toujours réagir à ce sujet
31:08avec le numéro du standard que je vous donne tout de suite
31:1001 80 20
31:1239 21. A tout de suite !
31:14Europe In You
31:1611h13, Olivier Delagarde
31:18– Bon, vous vous êtes
31:20peut-être en vacances ou vous vous apprêtez
31:22peut-être à partir en week-end, on est
31:24vendredi, je peux vous dire que pour eux, c'est la rentrée
31:26le personnel politique,
31:28la rentrée politique, on y revient évidemment
31:30très longuement aujourd'hui sur Europe 1
31:32avec ces réunions
31:34qui se déroulent à l'Elysée entre
31:36le Président de la République et les représentants des
31:38principaux groupes parlementaires et nous sommes
31:40avec un représentant du groupe présidentiel,
31:42Estelle. – Tout à fait, il était avec nous en ligne
31:44le dernier quart d'heure et il nous a fait le plaisir de rester
31:46avec nous pour encore ce quart d'heure politique
31:48pour en débattre avec vous Olivier Delagarde, c'est
31:50le député de Renaissance de Moselle,
31:52Ludovic Mendes. – Oui, Ludovic Mendes,
31:54on a eu deux auditeurs
31:56qui nous ont appelés aujourd'hui et qui réclamaient
31:58finalement la même chose,
32:00un gouvernement d'Union
32:02Nationale, est-ce que ça
32:04vous semble possible aujourd'hui ?
32:06– Alors, si on part
32:08du principe que le gouvernement d'Union Nationale
32:10doit représenter
32:12l'ensemble des partis à l'Assemblée Nationale
32:14ça va être compliqué.
32:16Pour beaucoup,
32:18c'est ni RN ni LFI,
32:20à gauche, impossible d'aller
32:22avec le RN et à droite, impossible d'aller avec le LFI
32:24et chez nous au Bloc Central, c'est ni l'un
32:26ni l'autre. On ne les met pas au même
32:28niveau, ce n'est pas pour les mêmes problématiques,
32:30c'est pour différentes raisons, mais c'est impossible.
32:32Mais il est possible d'aller
32:34faire une union qui va
32:36de la gauche à la droite, mais pour ça il faut qu'on
32:38accepte de se dire que la politique que nous devons faire doit être
32:40pour les Français et pas pour les partis politiques.
32:42C'est ce qui va faire la différence. Et en complément,
32:44c'est, pour quelles raisons ? Il faut un projet
32:46de gouvernement, il faut un contrat de gouvernement
32:48et des propositions qui répondent
32:50aux besoins, aux urgences des Français.
32:52Parce qu'on ne peut pas tout mettre au même niveau
32:54et on doit le prendre en considération. C'est pour ça que moi,
32:56depuis le mois de juillet, je dis que si
32:58on doit attendre jusqu'au 1er octobre,
33:00attendons jusqu'au 1er octobre. La gauche pousse
33:02fortement pour avoir un gouvernement,
33:04les Français qu'on croise aujourd'hui sur le terrain
33:06ou qu'on peut écouter sur votre radio
33:08ou qu'on peut lire dans la presse écrite,
33:10nous expliquent qu'ils ne sont pas pressés tant qu'on
33:12répond à leurs besoins et qu'on est en capacité
33:14de pouvoir unir ce pays qui a des
33:16difficultés parfois encore à se parler,
33:18à se regarder, à s'entendre,
33:20parce qu'il y a des vraies tensions sur certains territoires.
33:22Et c'est de tout ça qu'on doit
33:24pouvoir répondre demain
33:26et en l'état, maintenant, tout de suite,
33:28quand on écoute les différents représentants de partis politiques,
33:30on n'y arrive pas. Et on a
33:32aussi notre part de responsabilité là-dedans
33:34et on ne peut pas la nier, mais la réalité
33:36c'est qu'on est les plus ouverts,
33:38on est ceux qui tendent le plus la main
33:40pour essayer de construire quelque chose de différent.
33:42– Ludovic Mendes, quand on est à notre
33:44place de journaliste, journaliste politique
33:46et qu'on tend nos micros à des représentants
33:48de la gauche qui disent
33:50« impossible de s'allier avec
33:52le groupe macroniste », à droite
33:54on dit exactement la même chose,
33:56vous, en tant que député, vous avez forcément
33:58des contacts, comment est-ce que vous sentez
34:00que certains députés
34:02seraient prêts, je veux dire députés,
34:04autres que ceux de votre clan,
34:06seraient prêts à une alliance plus large ?
34:08– Certains le sont
34:10et se sont exprimés, d'ailleurs, il y a eu des tensions
34:12au mois de juillet dans les différents groupes politiques,
34:14certains n'ont pas rejoint leur groupe d'origine,
34:16d'autres se sont mis à parenter,
34:18ça a été la même chose au sein de la majorité,
34:20de l'ancienne majorité, donc on doit le prendre en considération.
34:22– Certains le sont, mais vous, vous le sentez comment ?
34:24Vous sentez que vous allez y arriver ou pas ?
34:26– Alors, j'espère qu'on y arrivera,
34:28parce que si on n'y arrive pas, c'est un échec et on sera tous responsables.
34:30Je pense qu'on est collectivement
34:32condamnés à réussir.
34:34Mais la réalité, c'est que si on part du principe que c'est la survie
34:36des partis politiques et que l'enjeu
34:38c'est 2027 pour savoir qui va être présidentiable
34:40ou potentiellement en capacité
34:42de se présenter, on est foutus.
34:44Les français ne savent pas ce qu'ils attendent de nous.
34:46D'ailleurs, vos auditeurs ne disent pas ça non plus.
34:48Ils ont besoin qu'on réponde aux besoins et après,
34:502027, c'est une autre échéance,
34:52c'est une autre France potentiellement et on doit le prendre en considération.
34:54En l'état, on ne le fait pas.
34:56– Ludovic Mendès, je vais vous faire écouter
34:58ce que disait Guillaume Bigot
35:00qui est député Rassemblement National du territoire de Belfort.
35:02Il était l'invité d'Europe 1.
35:04– Par ailleurs,
35:06nous au Rassemblement National, nous considérons
35:08que l'on va vers une nouvelle dissolution.
35:10Donc nous sommes déjà en campagne. – On va en parler.
35:12– Ce soir, je serai dans le territoire de Belfort auprès de mes administrés.
35:14– Est-ce que
35:16on peut faire l'économie
35:18d'une nouvelle dissolution, à votre avis, dans 10 mois ?
35:20Parce que maintenant, c'est plus un an,
35:22c'est 10 mois.
35:24– Si tous les responsables politiques sont responsables,
35:26oui, on peut le faire.
35:28On peut apporter des réponses avec un gouvernement
35:30d'une forme d'union ou de coalition.
35:32On peut le faire, on peut aller jusqu'en 2027.
35:34Mais pour ça, et c'est ce que je dis depuis tout à l'heure,
35:36il faut arrêter de regarder son nombril,
35:38de penser aux partis politiques et penser
35:40aux Français. Et c'est pour ça que nous avons été élus.
35:42On est des représentants des Français,
35:44de cette démocratie qui aujourd'hui a besoin
35:46qu'on arrête de se regarder
35:48en disant je suis le parti socialiste,
35:50je suis la France insoumise, je suis Ensemble,
35:52je suis Les Républicains, et se dire, nous sommes tous
35:54à l'Assemblée Nationale, nous sommes au Sénat,
35:56comment nous travaillons ensemble pour répondre aux besoins des Français ?
35:58On peut le faire, mais pour ça, il faut que
36:00les grands responsables politiques
36:02arrêtent de penser à leur avenir personnel
36:04et pensent à l'avenir de la France.
36:06– Et pour ça, il faut qu'on trouve un Premier ministre.
36:08Alors, vous nous disiez tout à l'heure, Ludovic Mendes,
36:10que dans votre clan, vous n'avez pas
36:12véritablement un candidat que vous poussez.
36:14Je vais vous donner des noms
36:16qui ont circulé. Dites-moi
36:18en toute objectivité ce que vous en pensez.
36:20Lucie Castex ?
36:22– On ne la connaît pas.
36:24– Karim Bouamrane,
36:26maire socialiste de Saint-Ouen.
36:28– Qui a brillé
36:30pendant les JO, qui a été présent.
36:32Et je vous le dis encore une fois,
36:34ce n'est pas une histoire de personnalité,
36:36c'est pour quel projet ?
36:38– Et qu'est-ce que vous en pensez ?
36:40C'est quelqu'un qui pourrait faire le job ?
36:42– Pourquoi pas ? Comment il rassemble ?
36:44– Xavier Bertrand. – Pourquoi pas aussi ?
36:46– Bernard Cazeneuve.
36:48– Ça, c'est un choix qui, à titre personnel,
36:50permettrait de répondre
36:52à cette envie de coalition de droite et de gauche.
36:54Je pense qu'il a en capacité de parler à la droite
36:56et à la gauche. Et c'est un homme d'État,
36:58il l'a prouvé à plusieurs reprises. – Ça, c'est votre candidat,
37:00donc Bernard Cazeneuve. Valéry Pécresse ?
37:04– Je crois qu'il y a beaucoup de travail
37:06dans la région Île-de-France.
37:08– On sent bien d'ailleurs, vous voyez,
37:10qu'à l'intérieur même de votre
37:12groupe politique, il y a des gens
37:14qui viennent du Parti Socialiste, il y a des gens
37:16qui étaient autrefois à droite.
37:18Vous n'êtes pas exactement alignés
37:20sur la même ligne.
37:23– Ça ne nous a jamais empêchés de travailler
37:25tous ensemble et d'apporter des réponses.
37:27– Bon, vous avez eu le temps de
37:29réfléchir, j'imagine, de digérer
37:31pendant l'été.
37:33C'était une bonne idée de
37:35dissoudre ?
37:37– Moi, j'ai toujours dit dès le départ que
37:39je ne pensais pas que c'était une bonne solution.
37:41Donc là-dessus, je ne veux pas changer d'avis. Après, c'est la décision
37:43du Président de la République, il faut la respecter.
37:45Et puis maintenant, il faut qu'on puisse
37:47trouver des réponses à la situation
37:49complexe que nous connaissons.
37:51– Bon, l'une des réponses,
37:53ça pourrait être aussi,
37:55ça pourra finir par là,
37:57par une démission d'Emmanuel Macron ?
37:59– Je n'y crois pas.
38:01Je n'y crois pas et ce n'est pas du tout
38:03ce qu'on doit faire. Ceux qui poussent
38:05dans ce sens-là
38:07n'ont pas envie
38:09de faire évoluer ce pays.
38:11À partir du moment où on est dans une situation exceptionnelle,
38:13que les Français nous ont passé
38:15un message clair en disant, voilà,
38:17personne ne va avoir de majorité, trouver une solution
38:19et apporter des réponses.
38:21Ce n'est pas que la faute du Président de la République.
38:23Je rappelle juste que le blocage de l'Assemblée nationale,
38:25ce n'est pas la faute du Président de la République.
38:27Il a sa part de responsabilité, nous avons la nôtre,
38:29mais les oppositions aussi
38:31ont joué trop l'opposition.
38:33Et à partir du moment où on a pensé avoir des accords
38:35avec certains partis qui étaient censés
38:37nous accompagner sous la loi immigration,
38:39sous la loi retraite et qu'on a été lâché
38:41en pleine campagne, c'est un peu compliqué
38:43de pouvoir avancer tous ensemble.
38:45C'est pour ça que depuis tout à l'heure, je le dis et je l'assume pleinement,
38:47quand on est un responsable politique, on prend ses responsabilités,
38:49on regarde ce que demande le peuple français
38:51et on lui apporte des réponses.
38:53On arrête de nourrir simplement une doctrine de parti politique.
38:55Merci beaucoup, Ludovic Mendes.
38:57Député Renaissance de Moselle,
38:59merci d'avoir été notre invité
39:01en direct sur Europe 1.

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