Aujourd'hui dans "Punchline", Élodie Huchard et ses invités débattent des confessions de Gérald Darmanin, qui se félicite du bilan sécuritaire des JO.
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00:00De retour pour la dernière partie de Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:04On va parler maintenant de Gérald Darmanin.
00:06Le ministre de l'Intérieur démissionnaire s'est confié à nos confrères du Figaro.
00:10Il a attendu de laisser passer la cérémonie de clôture
00:13pour faire un bilan sécuritaire des Jeux olympiques.
00:15Les explications et le résumé de Félix Pérolaz.
00:19Les Jeux olympiques, un succès pour Gérald Darmanin.
00:22Dans le Figaro, le ministre démissionnaire de l'Intérieur
00:25parle d'une baisse impressionnante de la délinquance
00:28par rapport à l'année précédente.
00:30Dans l'agglomération parisienne, les vols ont diminué de 16%.
00:34Dans les transports, les vols avec violence ont baissé de 48%.
00:37Malgré une menace terroriste élevée,
00:39Gérald Darmanin explique le bon déroulement des Jeux
00:42grâce à la mise en place de plusieurs centaines de mesures.
00:44Plus de 700 mesures administratives ont été prises à ma demande.
00:48A l'occasion de la cérémonie d'ouverture,
00:50plus de 400 individus ont été suivis grâce à des moyens physiques et techniques.
00:53Trois projets d'action violente ont été déjoués.
00:56Pour l'après-Jeux olympiques, Gérald Darmanin appelle à maintenir les efforts.
01:00Si vous voulez une sécurité aussi importante que pendant les Jeux,
01:03il faut continuer d'augmenter les effectifs et continuer à réformer.
01:07Au total, pendant les Jeux, 434 personnes ont été placées en garde à vue,
01:11dont 391 en Ile-de-France.
01:14Jacques Morel, c'est vrai qu'on imagine aussi le soulagement du ministre de l'Intérieur.
01:18On a beaucoup dit en amont qu'il y avait beaucoup d'incertitudes,
01:20d'inquiétudes sur la sécurisation de la cérémonie d'ouverture,
01:23sur le bon déroulement des Jeux olympiques.
01:25La partie n'est pas gagnée. On rappelle qu'il y a encore les Jeux paralympiques.
01:27Mais au moins, il peut se dire, sur cette première partie, le contrat a été rempli.
01:33Oui, tout à fait. Mais il avait mis des moyens, si vous voulez,
01:38qui permettaient un peu d'assurer cette sécurité,
01:43au risque de déshabiller un peu certaines autres régions.
01:48Quand on aura le bilan peut-être de ce qui s'est passé ailleurs,
01:51ça va amener un correctif.
01:52Mais en ce qui concerne les JO, effectivement, c'est un sans faute.
01:56Et c'est avoir fait goûter aux Parisiens, notamment à la sécurité,
02:02à une ville tranquille où il fait bon se promener, s'installer aux terrasses.
02:08Et on risque de retrouver brutalement après les Jeux paralympiques,
02:11parce que je pense que c'est là que tout sera démonté et reprendra son format normal.
02:17On risque de regretter cette période de bonheur et de béatitude.
02:23Mais pour le ministre de l'Intérieur, effectivement, c'est un sans faute.
02:27Et ça va sûrement lui servir dans les négociations politiques à venir.
02:34Michel Auboin, c'est vrai qu'on le dit beaucoup,
02:36quand on s'est habitué à une ville sécurisée, propre,
02:39où les transports fonctionnent tout le temps très bien.
02:42Quand on en revient au niveau de service habituel qu'on avait avant
02:45et avec lequel on a vécu pendant des années,
02:47les Parisiens, les touristes risquent de mal le vivre, ce retour à l'état normal.
02:52Oui, oui, ça paraît assez évident.
02:54Mais je veux dire, je rajoute quand même, au-delà du ministre,
02:57c'est tout le ministère de l'Intérieur,
02:58parce qu'on appartenut les uns et l'autre à cette grande maison.
03:01Quand on donne au ministère de l'Intérieur la capacité de faire,
03:05on retrouve, et on en est assez fiers, le professionnalisme
03:07qui permet quand même de tenir une situation comme celle-ci.
03:10Et c'est très bien.
03:11Alors, il a dit lui-même, le ministre de l'Intérieur,
03:15d'ailleurs, si on ne pourrait évidemment pas refaire la même chose,
03:17parce qu'il faudrait redéployer un nombre conséquent d'effectifs
03:20sur toute la France si on voulait ramener l'ordre.
03:23Mais on a quand même donné des signes.
03:25Il y a un signe important quand même,
03:27c'est dans l'usage de la police elle-même et de la gendarmerie,
03:30puisque la gendarmerie était très présente en Paris,
03:33et dans les modalités de contact entre la population et les uniformes.
03:37Et ça, je trouve que ça nous a rappelé quand même les bonnes périodes
03:41d'où le lien se faisait assez facilement entre les forces de police
03:45auxquelles on approuve appartenu l'un et l'autre,
03:48et puis la population.
03:51Je pense qu'il faut y réfléchir de nouveau.
03:53Je dis juste les choses de façon un peu caricaturale,
03:56c'est quand même plus facile de se sentir protégé
03:59quand on a un policier en face de soi à qui on peut parler
04:01que de voir passer une voiture de police avec des vitres fumées
04:05qui ne s'arrêtent pas.
04:07Donc, je pense qu'il y a des modalités aussi sur lesquelles il faut travailler
04:11et je pense que Laurent Nunez, qui est de bon conseil sur cette affaire,
04:14doit y songer lui-même.
04:15On revient justement sur ce qu'on était en train de dire,
04:17ce bilan positif pour le ministère de l'Intérieur,
04:20et évidemment, Michel Thaube, on sait aussi que Gérald Darmanin pense à la suite.
04:25Il a déjà fait une rentrée politique l'an dernier,
04:27il en fera une cette année le 15 septembre à Tourcoing.
04:30On sent qu'il a quand même envie, sans doute,
04:33d'être libéré de cette tâche de ministre de l'Intérieur,
04:35même s'il a dit qu'il était honoré évidemment de l'exercer jusqu'au bout,
04:39mais parce que s'il veut vraiment se lancer pour 2027,
04:42s'il veut vraiment peser,
04:43à un moment donné, il faudra qu'il soit un petit peu plus libre
04:45qu'en étant ministre de l'Intérieur.
04:47J'imagine que dans le respect de la Constitution
04:50et de l'article 23 de la Constitution
04:53qui prévoit la séparation des pouvoirs entre le législatif et l'exécutif,
04:56j'imagine que Gérald Darmanin ne va pas rester ministre de l'Intérieur
04:59trop longtemps parce que...
05:01Comme ses 17 autres camarades qui sont et ministres et députés.
05:04À moins que, comme l'a dit, d'après certains bruits de couleurs,
05:07Emmanuel Macron à certains de ses ministres,
05:10ne croyez pas que vous ne serez plus ministre dans quelques semaines.
05:13Il pourrait peut-être aussi, dans un nouveau gouvernement...
05:15Il avait dit ne changer pas les enfants d'école.
05:17Voilà. Il pourrait renommer certains ministres
05:20dans un prochain gouvernement.
05:22Bon, très sérieusement, je pense que
05:24s'il y a une personnalité politique qui a réussi ces Jeux olympiques,
05:28plus encore qu'Emmanuel Macron, c'est Gérald Darmanin.
05:31Parce qu'il faut quand même reconnaître que le défi sécuritaire...
05:34Qu'il a fait plus discrètement aussi.
05:36Absolument. Je suis tout à fait d'accord avec vous.
05:38Il avait quand même un défi sécuritaire à relever absolument considérable
05:42avec des menaces de terrorisme international,
05:45un climat international extrêmement dur,
05:48des enjeux de logistique policière
05:52et de sécurité à gérer.
05:54Et il faut reconnaître, et par exemple,
05:56beaucoup de policiers le disent eux-mêmes,
05:58des représentants syndicaux,
06:00il a vraiment réussi le job et il faut le saluer.
06:02Je pense qu'il faut avoir l'honnêteté de le dire.
06:04Je trouve que cette parole régalienne du ministre de l'Intérieur
06:08a souvent été assez esselée dans la Macronie
06:11et c'est peut-être une raison de plus,
06:13j'ai envie de dire, de le saluer.
06:15Évidemment, Gérald Darmanin, il a des ambitions.
06:18Je ne l'imagine pas arrêter sa carrière politique demain matin.
06:22Ah non, lui non plus, je pense qu'il n'imagine pas.
06:24Et c'est là que le bas blesse.
06:26Parce que, comme je suis intimement convaincu,
06:30je vois mal la Macronie survivre à Emmanuel Macron.
06:33Le problème de Gérald Darmanin,
06:35c'est qu'il n'est évidemment pas seul,
06:37parmi les longs couteaux de la Macronie,
06:39à s'imaginer un destin présidentiel.
06:41Bruno Le Maire, Edouard Philippe, Gabriel Attal.
06:44Peut-être le premier d'entre eux à ce jour.
06:47Et donc, le jour où, effectivement,
06:49Emmanuel Macron a réussi à éviter
06:51ce qui est arrivé à François Hollande
06:53lorsqu'il était président de la République,
06:55c'est d'avoir une vague de frondeur qui déstabilise sa majorité.
06:58Il lui a échappé, mais là, par les urnes,
07:00il s'est finalement considérablement affaibli.
07:02La réalité, c'est qu'à un moment donné,
07:04il va y avoir, effectivement, des longs couteaux
07:06qui vont s'exprimer.
07:07La lettre de Gabriel Attal au président de groupe,
07:10c'est une manière aussi d'afficher
07:12des ambitions pour l'avenir.
07:14Et donc, Gérald Darmanin a une ambition devant lui,
07:18il a un avenir devant lui,
07:19mais malheureusement, il n'est pas le seul
07:21à le penser dans la Macronie.
07:23Contrepartie de ce bilan assécuritaire très positif,
07:26les forces de l'ordre, à qui on demande toujours plus
07:28en étant à nombre et à équipement constant,
07:30commencent à être un petit peu fatigués.
07:32Écoutez ce que disait Redabelage,
07:34les portes-paroles, police, unité, Île-de-France.
07:36Ils sont heureux d'avoir participé à ces JO,
07:38et puis tous les collègues étaient là pour le coup.
07:42Je veux pas me faire d'ennemis, mais ils étaient contents
07:44de la clôture, en fait.
07:46Parce que quand même...
07:48Les températures aussi.
07:49Oui, les gilets lourds, les gilets pare-balles, la chaleur.
07:53On n'avait pas 30 000 parasols.
07:55On avait 30 000 forces de l'ordre,
07:56mais on n'avait pas 30 000 parasols.
07:58Et il faisait super chaud.
07:59Et là, les collègues peuvent souffler quelques jours
08:02avant de reprendre le 28.
08:04On a eu des engagements sur des primes.
08:06Des primes défiscalisées ?
08:08Non, on n'a pas encore le détail exact.
08:12Mais bon, en général, chez nous,
08:13c'est très rare que ce soit net.
08:15Mais en tout cas, le plus important,
08:17c'est que déjà, on obtienne rapidement quand même un calendrier.
08:21Parce que si on n'a pas ces primes avant la fin de l'année,
08:23je vous garantis qu'on va aller ressortir les bus.
08:25Naïma Mfadel, ce qu'on entend aussi
08:27avec ce que dit Reda Belhage,
08:29c'est évidemment des forces de l'ordre
08:30qui se sont mis pleinement au service de ces Jeux olympiques,
08:33au service des Français,
08:34mais à qui on a demandé de renier sur tout leur congé,
08:36à qui on demande quasiment systématiquement
08:38de sécuriser les manifestations, les lieux de culte,
08:41dès qu'il y a des fêtes religieuses,
08:43dès qu'il y a un événement particulier,
08:45il y a la force sentinelle,
08:46tous ceux à qui on demande toujours plus.
08:48Par contre, on n'augmente pas les effectifs,
08:49on n'augmente pas les moyens,
08:50et on sent qu'on commence à tirer sur la corde,
08:52et il prévient.
08:53Si les primes n'arrivent pas en temps et en heure,
08:55en revanche, attention à la fronde.
08:57C'est l'occasion de rendre hommage à nos forces de l'ordre,
09:00c'est des grands serviteurs de l'État.
09:02Il faut rappeler qu'ils risquent leur vie
09:04pour justement protéger la nôtre.
09:06Cette période des JO a été une période fantastique pour eux
09:10parce qu'ils ont été au plus près des habitants
09:13et dans un moment aussi détendu,
09:15tout en protégeant et tout en sécurisant.
09:18On ne peut pas revenir, et le dit, à la vie d'avant.
09:21Et je pense qu'aujourd'hui,
09:23effectivement, le ministre Darmanin,
09:27dans le cadre de son héritage,
09:28devra faire en sorte qu'il y ait une augmentation des effectifs
09:33et aussi des salaires.
09:35Les salaires sont en deçà de ce qu'ils devraient être.
09:38Là, vous avez une prime,
09:39mais quand vous voyez la prime qu'ont eue certains cheminots
09:42qui ont menacé de saboter...
09:45Ils ont eu un bras de fer bien plus facile.
09:47Parce qu'ils ne sont jamais dans le bras de fer
09:49parce que, justement, ce sont des grands serviteurs de l'État.
09:52C'est pour ça que je citais...
09:53Si on n'est pas augmenté, on ne sécurisera pas.
09:55Mais oui, mais évidemment, ils ne le feront jamais
09:57et ils y vont, ils risquent leur vie.
10:00Et même s'ils voient qu'injustement,
10:04ils sont traités, regardez,
10:06ils protègent même ceux qui les maltraitent et qui les insultent.
10:09Je vous rappelle notamment...
10:11Louis Boyard a été protégé par la police.
10:13La police fut quand il a été menacé.
10:15Moi, je suis vraiment très profondément attachée
10:17à ceux qui servent l'État,
10:19qui nous servent, en fait,
10:22et je citais tout à l'heure les préfets
10:24parce que j'ai eu le bonheur de travailler avec eux.
10:26Ce sont des grands serviteurs de l'État.
10:28Le ministère de l'Intérieur est un grand ministère.
10:31Et je trouve que Gérard Darmanin...
10:33Gérald Darmanin.
10:34Gérald Darmanin.
10:35Je veux toujours l'appeler Gérard.
10:36Gérald Darmanin.
10:37L'incarne vraiment, l'a incarné.
10:40Et je pense vraiment qu'il a dû prendre beaucoup de plaisir à incarner
10:44malgré les difficultés
10:45et que les forces de l'ordre lui rendent bien
10:47parce qu'il les a beaucoup aussi défendus.
10:51Il faut ajouter simplement
10:52que c'est qu'il est ministre de l'Intérieur
10:54déjà depuis plusieurs années.
10:55Exactement.
10:56Donc, il connaît bien.
10:57Il est très souvent, tous les jours, à Beauvau.
11:00Donc, en fait, il écoute beaucoup.
11:02Il a été à l'écoute aussi de la structure.
11:04La police, la gendarmerie, qu'il ne faut pas oublier,
11:06qui a été très présente
11:07et qui n'est pas du tout sûre d'avoir des primaires.
11:09Et puis, toutes les infrastructures autour
11:11parce qu'on oublie tout le reste, les préfectures, etc.
11:13Enfin, tout le monde était prêt.
11:15Et monsieur Darmanin,
11:17il a été très proche des personnels,
11:21de l'ensemble des personnels.
11:22Et je pense que ça, c'est très important.
11:24Moi, qui ai une assez longue expérience au ministère de l'Intérieur,
11:27il y a une très grande différence
11:28entre les ministres de l'Intérieur
11:29qui écoutent leurs collaborateurs
11:31et ceux qui ne les écoutent pas.
11:32Je ne citerai pas de nombres,
11:33enfin, on comprend tout.
11:34C'est pour ça que je disais
11:35qu'il a incarné vraiment ce ministère.
11:37C'est clair.
11:38Et c'est vrai, Jacques Morel,
11:39qu'on se rend compte,
11:40depuis l'arrivée de Gérald Darmanin à l'Intérieur,
11:42qu'il y a eu un changement,
11:43notamment avec Christophe Cassaner,
11:44puisque les forces de l'ordre ont toujours dit
11:45qu'au moins, on se sent soutenus par notre ministre.
11:48Et puis, il y a aussi...
11:49Parfois, on l'a senti très seul,
11:50mais il a toujours été aux côtés des forces de l'ordre.
11:53On ne peut pas citer un seul exemple
11:54où il ne les a pas défendus.
11:55Toujours avec volonté d'avoir plus d'ordre,
11:57d'avoir plus de bleu dans la rue.
11:58Alors, effectivement,
11:59quand vous êtes un peu seul au gouvernement
12:01sur cette trajectoire,
12:02vous n'arrivez pas forcément au bout.
12:03Mais en tout cas, dans ses paroles,
12:05dans sa volonté, dans son cap,
12:06il a toujours été clair, le ministre de l'Intérieur.
12:08Oui, et c'est un élu qui vient de province.
12:11Il connaît bien, si vous voulez,
12:12et la police et la gendarmerie.
12:14Il a pu jouer et faire manœuvrer les deux forces.
12:18Il a eu les chefs derrière lui.
12:21Bon, je pense que les engagements qu'il a pris,
12:24même s'il y a des gens qui n'étaient pas d'accord,
12:27il a été au bout de ses engagements
12:30et de ses convictions.
12:32Et que maintenant,
12:33ce serait le juste retour des choses,
12:36qu'il ait le retour des objectifs qu'il a tenus
12:41et du succès qu'il a obtenu
12:43en ce qui concerne la sécurité de ses Jeux olympiques.