Faut-il encourager les communes à armer leurs policiers municipaux ? / Gabriel Attal, un bon premier ministre pour 40% des Français

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Les débats de l'été avec Jean-Baptiste Moreau, Franck Dedieu et Morad Ait-Habbouche

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00:00:0010h30, c'est l'heure d'ouvrir les débats, en tout cas avec nos débatteurs, les débats de l'été.
00:00:11Nos débatteurs du jour, je vous les présente, ils nous font le plaisir d'être avec nous ce matin.
00:00:16Franck Daudieu, bonjour !
00:00:17Bonjour !
00:00:18Et merci d'être avec nous, vous êtes directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
00:00:21Mourad Haïd Tabouch, bonjour !
00:00:23Bonjour Benjamin !
00:00:24Et merci à vous également d'être présent ce matin dans le studio de Sud Radio.
00:00:27Vous êtes réalisateur, producteur de documentaires, on peut noter notamment la série « Sale temps pour la planète » diffusée sur France 5.
00:00:34Et puis on vous retrouve aussi toute l'année sur Sud Radio dans le grand matin week-end avec Jean-Marie Bordry.
00:00:40Et puis avec nous également Jean-Baptiste Moreau, bonjour !
00:00:43Bonjour !
00:00:44Et merci Jean-Baptiste Moreau, vous êtes ancien député de La Creuse.
00:00:48On commence, vous le savez, première demi-heure, avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
00:00:54En l'occurrence, tenez Jean-Baptiste Moreau avec votre coup de gueule.
00:00:58Vous voulez revenir sur les attaques à répétition de la part des Insoumis contre Sophia Aram.
00:01:04Oui, tout à fait. Elle leur a d'ailleurs répondu hier par une interview assez bien vue dans le journal Le Point.
00:01:12Elle fait l'objet depuis quelques temps déjà d'attaques à répétition, que ce soit Aymeric Caron, Mercia Soudé et compagnie.
00:01:20Alors c'est vrai que dans ses spectacles, elle n'est pas tendre avec Alephi et avec l'extrême gauche, mais elle vise juste.
00:01:27Et en retour, elle se prend des accusations d'islamophobie, de…
00:01:32Globalement, elle ne serait pas une bonne arabe puisqu'elle attaque l'islam.
00:01:37Globalement, j'exagère un peu, mais à peine.
00:01:41Donc cette assignation à sa religion…
00:01:45En plus, il se trouve que Sophia Aram est mon amie, donc je ne suis pas forcément complètement objectif dans le débat.
00:01:51Mais ses attaques sont déjà d'une bassesse à toute épreuve.
00:01:55Et en plus, elle la met en danger puisqu'il l'accuse d'islamophobie.
00:01:59Et il faut rappeler que le terme d'islamophobie a été inventé par les islamistes pour essayer de regrouper l'ensemble de la communauté musulmane derrière eux
00:02:06et derrière leur volonté d'imposer l'islam, non pas comme une religion, mais comme un fait politique.
00:02:10Et donc, elle attaque régulièrement.
00:02:13Tout ça, c'est parti en fait…
00:02:15Elle a fait une blague sur le voile de la médaillée olympique du marathon le soir de la cérémonie de clôture.
00:02:24Cette médaillée olympique qui d'ailleurs, dans un journal une semaine avant, pose cheveux complètement au vent sans aucun problème.
00:02:34Donc c'était bien un acte politique, une revendication politique, ce qui n'a pas sa place dans les JO.
00:02:38Et elle a fait une blague, alors on peut la trouver drôle ou pas drôle, chacun voit sa porte en la matière.
00:02:45Mais elle s'est prise un torrent de boue en retour de la part d'un certain nombre de députés, notamment insoumis,
00:02:51en l'accusant d'islamophobe, raciste aussi.
00:02:55Ces gens-là posent des mots dont ils ne seront jamais victimes.
00:03:00Enfin, Sophia Aram, elle a grandi à Trappes, elle est marocaine d'origine.
00:03:05Le racisme, elle en a fait l'objet plus qu'à son compte.
00:03:08Parce que ce qu'on accuse d'islamophobie, c'est juste du racisme.
00:03:12Et tous les Arabes en sont victimes, qu'ils soient musulmans ou pas.
00:03:14Les vrais racistes, justement, les mettent tous dans le même panier, que ce soit des musulmans ou pas des musulmans.
00:03:21Donc c'est des accusations sans aucun fondement, totalement ridicules, et qui en plus clairement la mettent en danger.
00:03:27Puisque la désignent, aux yeux de quelques illuminés, comme une adversaire de l'islam, ce qu'elle n'est pas.
00:03:32Elle critique juste l'extrême-gauche et sa bigoterie permanente, actuelle.
00:03:36Elle qualifie, dans l'interview du Point, l'extrême-gauche de totalitaire et stupide.
00:03:41Oui, elle a à peu près raison.
00:03:44Je suis désolé, mais quand on voit la vidéo d'Ersia Soudé hier, qui présente son équipe sur Twitter, c'est affligeant de bêtises.
00:03:51C'est l'un de ses collaborateurs comme un harceleur de journalistes.
00:03:55Un harceleur de journalistes, et c'est très bien.
00:03:57C'est d'ailleurs M. Jacobowitz, qui est régulièrement sur les antennes de Sud Radio, qui en a été victime.
00:04:02Il faut voir le torrent de haine qui s'est pris dans la tête suite à l'action de ce collaborateur parlementaire.
00:04:07Sa vidéo de présentation d'équipe, c'est digne d'un délégué de classe de cinquième, mais certainement pas d'un député de la Nation.
00:04:14Franck Dedieu, vous partagez la colère, on l'entend à l'instant, de Jean-Baptiste Moreau
00:04:18concernant ses attaques de la France Insoumise en direction de l'humoriste,
00:04:23qui est sur France Inter, Sophia Aram.
00:04:25Oui, tout à fait, je le partage. Je comprends aussi son coup de gueule qui est parfaitement légitime.
00:04:32Et finalement, ce n'est pas nouveau, ce caractère très particulier de l'extrême-gauche.
00:04:40François Cavana, que vous connaissez, qui est co-créateur de Arakiri et de Charlie Hebdo, disait
00:04:46les gauchistes sentent le cur et froid.
00:04:49Il y a cet élan révolutionnaire, qui peut être tout à fait légitime et aussi emballant,
00:04:55à quelque chose parfois de moins de soldat, qui rend impossible l'humour, le second degré, le lâcher prise, la distance aussi.
00:05:07Et effectivement, l'idée de ne pas céder à l'intimidation, comme avait fait Cavana en son temps,
00:05:16de toute intimidation, qu'elle vienne de tout parti, de la droite, de la gauche, du centre, du pouvoir,
00:05:22et y compris aussi de ses confrères, des médias, je trouve ça parfaitement légitime.
00:05:30Et ça doit aussi, je dirais, nous conduire, nous inspirer, nous en tant qu'observateurs, en tant que journalistes aussi,
00:05:38de se dire qu'on ne doit pas être intimidé par une forme soit de bien-pensance, un peu centre mou,
00:05:48ou centre autoritaire, soit de sectarisme extrémiste.
00:05:53Je reprends votre terme d'intimidation, Mourad Haïtabouche.
00:05:57Justement, pour vous aussi, il y a une notion, à ce niveau-là, de volonté d'intimider des politiques, des humoristes, en l'occurrence,
00:06:06la Sophia Aram, de la part de ses Insoumis ?
00:06:08En l'occurrence, les humoristes sont de plus en plus, même si par le passé, les Guy Bedos, Pierre Desproges,
00:06:15sont allés sur ce terrain-là, de la politique, ils ont même parfois été beaucoup plus loin.
00:06:20Il se trouve qu'aujourd'hui, il y a une caisse de résonance qui sont les réseaux sociaux.
00:06:24Moi, je citerais aussi Blanche Gardin.
00:06:26Ce sont des gens qui, à un moment, prennent dans l'humour des positions politiques.
00:06:31Là où je trouve qu'il y a une limite, c'est quand on parle de dérive autoritaire, je ne sais quoi.
00:06:36Je ne pense pas que ce soit le rôle des humoristes.
00:06:39Pour le coup, je parlais de Guy Bedos.
00:06:41J'ai écouté un vieux sketch de Guy Bedos et les vacances à Marrakech.
00:06:45Mais c'est d'un racisme.
00:06:47Vous ne pouvez pas imaginer.
00:06:49C'est en gros un commandant de bord de Royal Air Maroc.
00:06:52On ne peut pas imaginer deux secondes et demie qu'il soit commandant de bord.
00:06:55Et tout est comme ça. C'est assez terrible.
00:06:57C'est-à-dire que ce sont des clichés qui sont entretenus.
00:07:00Donc l'humour, moi je l'ai toujours été et je le serai toujours fondamentalement accroché à l'idée de liberté d'expression.
00:07:07Donc je respecte parfaitement ce que fait Sophia Aram.
00:07:11Mais je pense toujours qu'on peut blesser.
00:07:13Et c'est peut-être la limite à un moment.
00:07:15C'est comment faire en sorte de ne pas blesser.
00:07:17Maintenant sur LFI, d'une manière générale le RN,
00:07:21ils prêtent le flanc justement à ce qu'il y ait des flèches qui partent, que ça fuse.
00:07:29Pourquoi ? Parce que parfois ils sont caricaturaux dans leurs expressions, dans leurs sorties politiques.
00:07:38Et c'est encore une fois, je pense qu'on est dans un jeu démocratique.
00:07:42Alors là où c'est un danger, c'est quand effectivement il peut y avoir des menaces de mort.
00:07:46Mais sur les réseaux sociaux on voit ça fleurir tous les jours.
00:07:50Je ne sais pas la réalité de ces menaces de mort aujourd'hui.
00:07:54Pour l'instant on n'a pas entendu quelqu'un qui a été menacé, qui a été jusqu'au bout.
00:08:00Jean-Baptiste Moreau pour conclure sur ce coup de gueule avant de passer à la suite.
00:08:06Pas des menaces de mort, je rappelle que le professeur Patik, d'autres sont morts après avoir été accusés sur l'islamophobie.
00:08:14C'est juste ce détail.
00:08:16Non, ce n'est pas un détail.
00:08:18Moi je parlais juste des humoristes, il faut bien un coup.
00:08:21Non, parce qu'évidemment je suis le premier à condamner ces assassinats-là.
00:08:26Donc accuser quelqu'un d'islamophobie, ce n'est pas du tout neutre.
00:08:29Et d'autre part, offenser, c'est la preuve de l'humour.
00:08:36Si on se met dans l'humour à ne vouloir offenser personne, on ne fait plus d'humour en fait.
00:08:41C'est juste ça.
00:08:42La satire ça a toujours existé, Charlie Hebdo ça a toujours existé.
00:08:45On a toujours eu de bonnes raisons d'être offensés.
00:08:47Et moi le SOS je suis une victime.com permanent, ça me saoule.
00:08:50Franchement ça nuit au débat démocratique, ça nuit à toute l'expression et la liberté d'expression.
00:08:57On n'attaque pas les personnes, mais attaquer une religion, je suis désolé.
00:09:00Il n'y a pas de délit de blasphème en France et j'espère bien qu'il n'y en aura jamais.
00:09:02Si LFI arrive au pouvoir, je ne suis pas sûr que ça n'arrive pas effectivement.
00:09:05Si jamais ce malheur devait devenir, effectivement c'est devenu les bigots et les idiots utiles soumis des islamistes aujourd'hui.
00:09:15Donc voilà.
00:09:16On poursuit ces débats, on poursuit avec ces coups de cœur, ces coups de gueule.
00:09:20On a entendu votre coup de gueule à l'instant Jean-Baptiste Moreau.
00:09:24On va passer à un coup de cœur.
00:09:25Votre coup de cœur, Morad Aitabouche.
00:09:28On voulait un coup de cœur en direction des scientifiques à propos du climat, c'est ça ?
00:09:32En fait c'est un double, un coup double puisque c'est un coup de cœur et un coup de gueule.
00:09:37Avec d'abord un coup de chapeau qui vient du cœur pour tous les scientifiques, vous avez raison,
00:09:41qui nous informent et nous alertent sur la réalité du changement climatique en cours.
00:09:45Un travail de titan qui est réalisé par des dizaines de milliers de chercheurs partout dans le monde.
00:09:50Aujourd'hui, on sait, grâce à leurs travaux, que les températures s'affolent, que le mercure explose,
00:09:55que la planète est en surchauffe.
00:09:57Les effets sont déjà bien visibles, pas seulement à l'autre bout du monde, non, ici, en France.
00:10:01On ne va pas faire la liste des drames passés, mais ça risque bien de s'intensifier, de s'accélérer.
00:10:06Parlons juste des glaciers avec cette projection.
00:10:09En 2100, ils auront presque tous disparu de la surface de la Terre.
00:10:13Effet immédiat, une montée des eaux, selon le glaciologue Jean-Baptiste Bosson,
00:10:18elle pourrait être de près de 60 mètres.
00:10:21Je vous laisse juste visualiser le monde qui nous attend.
00:10:24Alors oui, nous savons, grâce aux experts, ce qui nous attend.
00:10:27Mais que faisons-nous pour limiter les risques ?
00:10:30En fait, on est à bord du Titanic, on voit l'iceberg devant nous,
00:10:34le commandant de bord, lui, refuse de virer, il continue sa route, la croisière Samus.
00:10:39Ce commandant de bord, c'est la classe politique, et c'est mon coup de gueule, Benjamin.
00:10:42Elle s'écharpe, se chamaille, s'invective, mais ne bouge pas sur ses enjeux planétaires.
00:10:47Elle parle, elle cause, elle s'émeut parfois, mais ils font comme si de rien n'était.
00:10:51La vie politique continue, bégaye, piétine.
00:10:54Le maître du temps, le chef de l'Etat, estime qu'il est urgent d'attendre.
00:10:58Alors, on attend les bras croisés, qu'il nomme un premier ministre,
00:11:01qui, une fois à Matignon, permettra que tout sera fait pour réduire enfin nos émissions de gaz à effet de serre.
00:11:08Mais comme disait F.E. Charles Pascua, les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
00:11:12Sur le bateau sur lequel nous sommes embarqués, le Titanic continue de foncer tout droit sur l'iceberg,
00:11:17et on ne fait rien pour éviter le pire.
00:11:20Jacques Chirac, lui, disait « la maison brûle et nous regardons ailleurs ».
00:11:24Bien dit, il est peut-être temps de mettre en adéquation diagnostics et remèdes.
00:11:28Car cette inaction climatique a des conséquences sur les scientifiques
00:11:32qui finissent, par déprimé ou pire, à faire un burn-out.
00:11:36A force de prêcher dans le désert, ils finissent par s'époumonner à l'image de la forêt
00:11:41qui se consume et qui n'est plus ce poumon vert qui nous permet de respirer, de vivre.
00:11:46Tout ça pour vous dire que plus de 1000 scientifiques sont réunis actuellement au chevet de l'Antarctique,
00:11:51ça se passe au Chili, et tous tirent la sonnette d'alarme sur le coup de chaud sur le continent blanc.
00:11:56Une vague de chaleur qui a démarré il y a plus d'un mois,
00:11:59une poussée de fièvre qui, si elle se poursuit, aura là aussi des conséquences terribles pour nos vies.
00:12:04Et pour une fois, on pourra croire aux paroles des politiques, ce sera la fin de l'abondance.
00:12:09Dixit Emmanuel Macron, le maître des horloges et du temps.
00:12:13Et bien voilà, pour ce coup de gueule, coup de coeur, Franck Dedieu, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:12:18Alors deux choses. D'abord, effectivement, je partage l'opinion de Mourad pour dire qu'il y a une inaction climatique,
00:12:28mais la question se pose de savoir à qui la faute.
00:12:31Vous parlez du commandant de bord, du « nous » aussi. Qu'est-ce que c'est « nous » ?
00:12:37Il se trouve qu'en gros, ce constat a été fait depuis bien longtemps, une trentaine d'années,
00:12:43de façon très approfondie par les scientifiques,
00:12:46et en gros, on voit que ce qui ne fonctionne pas, c'est l'idée du multilatéralisme.
00:12:55C'est-à-dire, on se dit, les COP se succèdent, on se met autour d'une table,
00:12:59et on dit « on agit » à partir du moment où on est tous d'accord.
00:13:03Et lorsqu'il y a une alternance politique, exemple Trump en 2016, on les suspend.
00:13:08Est-ce légitime ? On peut dire « ben oui, c'est la souveraineté des États, la démocratie a parlé ».
00:13:16Est-ce illégitime ? Y a-t-il une sorte de point qui finit par être supérieur à la légitimité démocratique,
00:13:23c'est-à-dire quelque part la sauvegarde de la planète ?
00:13:25Et donc vous posez la question de « qu'est-ce qui est le plus important ? »
00:13:30C'est extrêmement complexe, et je pense que peut-être, il faut essayer de penser au-delà du multilatéralisme.
00:13:37Si on commence à succéder, à voir les COP 25, 26, 27, 28, en disant « il faut être d'accord, tous d'accord » à 196,
00:13:44vous pensez bien qu'il y a des pays qui ont une sorte de créance un peu énergétique,
00:13:49en se disant « nous, au 19e siècle, on n'a pas pollué ».
00:13:51Et puis d'autres qui, en revanche, peut-être, ont une sorte de dette écologique,
00:13:57et à qui on dit « c'est surtout les classes moyennes qui vont payer ».
00:13:59On ne peut pas réagir comme ça.
00:14:01La question est peut-être, mais ça demande d'être un peu moins ambitieux,
00:14:05de penser à l'échelle nationale.
00:14:08C'est-à-dire de se dire « on va essayer d'avoir des politiques d'aide à la transition écologique
00:14:18pour les voitures électriques, pour l'isolation des bâtiments. »
00:14:22Et tout cela, finalement, à l'échelle nationale, c'est-à-dire de faire coïncider,
00:14:26parce que c'est là où je voulais en venir, Benjamin,
00:14:28de faire coïncider l'action climatique avec le cadre de la souveraineté,
00:14:33qui est celui de la nation.
00:14:35Je pense qu'il faut accepter l'idée que les COP ne donneront rien
00:14:41à partir du moment où les États sont souverains.
00:14:44Et d'être au plus proche aussi du quotidien.
00:14:46Absolument. C'est la fameuse fin du mois contre fin du monde.
00:14:50En ce qui concerne les scientifiques, je ne serais pas tout à fait d'accord avec Morat.
00:14:54C'est-à-dire que, pour moi, un scientifique,
00:14:57évidemment, c'est très important qu'il prenne à cœur son message,
00:15:01et qu'une fois qu'à partir de plusieurs études il n'ait pas entendu,
00:15:05il tombe en dépression.
00:15:08Mais enfin, un scientifique, c'est surtout de faire des photographies,
00:15:12des propositions, et de s'en tenir là.
00:15:14Il faut que le dernier mot revienne aux politiques qui ont une légitimité démocratique.
00:15:20Je trouve que la légitimité technique et scientifique est parfaitement logique.
00:15:25On l'a vu lors du Covid.
00:15:27Il ne faut pas non plus que les scientifiques prennent le pouvoir.
00:15:30Jean-Baptiste Moreau, pour conclure rapidement.
00:15:32Je suis ingénieur agronome de formation et je suis agriculteur depuis il y a peu.
00:15:36Il faut surtout que les scientifiques soient exprimés sur leur domaine de compétences.
00:15:39L'autre jour, j'entendais une hydrologue s'exprimer sur l'agriculture.
00:15:41Elle n'a absolument aucune compétence,
00:15:43mais ses paroles sont prises comme les paroles d'une scientifique.
00:15:45Elle est très compétente sur l'hydrologie, sans aucun doute,
00:15:47et aucune compétence sur l'agriculture.
00:15:49Sur le réchauffement climatique, c'est indéniable.
00:15:51Mais ce que je voulais dire, et pour rebondir sur ce qu'a dit l'intervenant précédent,
00:15:55c'est que globalement, oui, bien sûr qu'il y a eu des décisions de prise,
00:15:58au niveau français notamment, au niveau européen, il y a eu des décisions de prise.
00:16:01Il y a un certain nombre de continents où il n'y a pas de décision de prise.
00:16:03Mais surtout, ce n'est pas juste le politique.
00:16:06L'année où on a le moins émis du gaz à effet de serre, c'est l'année du Covid.
00:16:10On a fait une chute des émissions de gaz à effet de serre,
00:16:13parce que chacun a modifié son mode de vie.
00:16:15On est toujours d'accord pour lutter contre le changement climatique,
00:16:18à condition que les réglementations concernent les autres et pas nous.
00:16:21La vraie lutte contre le changement climatique,
00:16:24chaque citoyen en est responsable.
00:16:26Dans son mode de vie, dans ses déplacements en avion, dans ses déplacements en voiture.
00:16:30Et si on veut vraiment lutter contre ça,
00:16:32il va falloir modifier en profondeur notre façon de vivre.
00:16:35Est-ce que tous ceux qui hurlent à l'inaction climatique du gouvernement
00:16:39sont prêts à changer leur mode de vie ?
00:16:41Je ne suis pas persuadé, moi.
00:16:42En tout cas, la question est posée 10h46 sur Sud Radio.
00:16:45On revient dans un instant.
00:16:46On conclut ces coups de coeur, coups de gueule avec le vôtre.
00:16:49Franck Dedieu, je rappelle, vous êtes directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
00:16:52avec le nouveau numéro en kiosque.
00:16:54Aujourd'hui, il intrigue pour garder la main,
00:16:57mais le roi président est nu.
00:16:59C'est à découvrir, à lire dans Marianne, cette semaine.
00:17:03On reste avec vous aussi, Morad Haïtabouche et Jean-Baptiste Moreau.
00:17:06A tout de suite.
00:17:08Sud Radio.
00:17:09Les débats de l'été, 10h-13h.
00:17:11Benjamin Gleize.
00:17:13Et on est toujours ensemble dans les débats de l'été avec nos débatteurs du jour.
00:17:16Morad Haïtabouche, réalisateur, producteur de documentaires,
00:17:19notamment la série à sales temps pour la planète sur France 5.
00:17:22Et puis, comment va la planète ?
00:17:23Ça, c'est sur Sud Radio, dans le grand matin week-end,
00:17:26tout au long de l'année.
00:17:27Présent avec nous, également, Jean-Baptiste Moreau, ancien député de la Creuse.
00:17:30Franck Dedieu, on en vient à votre coup de gueule ?
00:17:34Oui, on peut dire ça.
00:17:35On peut dire ça sur le phénomène Taylor Swift,
00:17:37avec en ligne de fond, forcément, cette campagne présidentielle américaine.
00:17:41Alors, ce n'est pas le phénomène en soi qui m'agace,
00:17:45c'est l'idée qu'elle serait, elle-même, à elle seule,
00:17:49capable de renverser, de faire l'élection présidentielle américaine.
00:17:54Il y a un chiffre qui revient beaucoup, c'est 4% des électeurs potentiellement.
00:17:58Donc, évidemment, dans ce qu'on appelle les swing states,
00:18:00qui peuvent basculer d'un côté ou de l'autre, ça devient déterminant.
00:18:03Moi, l'idée de se concentrer sur un point lumineux,
00:18:07en l'occurrence une star,
00:18:09mais hier, papivoise, j'y reviendrai,
00:18:12c'est oublier le reste, c'est ne pas voir le reste aux alentours
00:18:16qui devient déterminant.
00:18:18Et je crois que j'appelle ça une espèce de storytelling unicozal
00:18:21qui consiste, finalement, à très simplifier les choses
00:18:24et à considérer que, eh bien,
00:18:27à nier la complexité d'un vote
00:18:30dans ses profondeurs psychologiques, sociologiques,
00:18:35françaises et américaines.
00:18:36Rappelez-vous, lors de Papivoise,
00:18:38c'était un retraité du Loiret à Orléans
00:18:42qui s'était fait agresser à la veille de l'élection en 2002.
00:18:45On avait dit, oh bien, Jean-Marie Le Pen au deuxième tour,
00:18:49c'est à cause des médias qui en ont trop parlé
00:18:54et donc qui ont poussé le vote Jean-Marie Le Pen.
00:18:57Et d'un certain point de vue, cette explication
00:19:00assurait le fait qu'il n'y avait pas un problème de fond.
00:19:04C'était tout simplement une sorte de circonstance,
00:19:07de conjoncture de planètes mal alignées
00:19:11qui faisait qu'il arrivait au deuxième tour.
00:19:14Eh bien, en vérité, on souhaite bien ensuite
00:19:17que c'est un phénomène beaucoup plus fondamental
00:19:21et que cet écume-là,
00:19:24expliquer des phénomènes politiques de cette ampleur
00:19:28simplement en s'intéressant au point lumineux à cet écume,
00:19:32consiste à trop simplifier l'élection
00:19:35et à avoir une sorte de storytelling
00:19:38qui passe à côté de quelque chose
00:19:41qui est plus fondamental, de plus structurel.
00:19:43Il se trouve qu'aux Etats-Unis, il y a un conflit majeur
00:19:46entre deux visions du monde
00:19:49et qui puise la racine de toute l'histoire américaine,
00:19:53je dirais toute l'histoire américaine
00:19:56de la guerre de sécession aujourd'hui pratiquement,
00:19:59Donald Trump et Kamala Harris.
00:20:02Et de faire d'une chanteuse, certes,
00:20:05sur la base des followers,
00:20:08sur la base du public qui applaudit,
00:20:12sur la base du nombre de jeunes qui connaissent par cœur leurs paroles,
00:20:15me semble d'une simplification coupable.
00:20:19Jean-Baptiste Moreau, avant de donner la parole à Morad Haïtabouche,
00:20:22donner autant d'importance à une chanteuse,
00:20:26à une star, il faut le dire, à Taylor Swift,
00:20:29ça vous surprend, ça vous agace ou pas ?
00:20:32Non, ça ne me surprend pas et ça me consterne,
00:20:35mais hélas, je pense que son influence est réelle
00:20:40parce que je pense qu'aujourd'hui, de plus en plus,
00:20:43les citoyens se décident au moment où ils rentrent dans le bureau de vote
00:20:45pour qui ils ont voté.
00:20:47L'intervenant précédent avait raison sur une partie,
00:20:49tant qu'on avait un peuple qui était vraiment...
00:20:51Des populations qui étaient vraiment éduquées à la politique,
00:20:54qui aimaient la politique, qui étaient passionnées par la politique,
00:20:56qui disaient on chute droite, chute gauche.
00:20:58Aujourd'hui, on n'est plus dans ce schéma-là
00:21:00et aujourd'hui, et notamment dans la jeune génération,
00:21:03je pense qu'on a des gens qui sont totalement déconnectés
00:21:05du monde politique et de l'offre politique telle qu'elle est
00:21:08et qui se décident un peu en fonction de l'air du temps.
00:21:11Et hélas, c'est dramatique pour nos démocraties.
00:21:15Et effectivement, il y a aussi des ressorts plus profonds
00:21:18sur des oppositions de société
00:21:21entre des gens qui estiment l'aisé par le fonctionnement de la société
00:21:26et d'autres qui sont plus favorisés.
00:21:28Donc, on a toujours cette opposition-là qui a toujours existé.
00:21:30Mais on a aussi une partie de la population,
00:21:32je suis désolé, mais qui se détermine un peu,
00:21:35ou doit mouiller et qui, au moment où elle rentre dans le bureau de vote,
00:21:38ne sait pas pour qui elle va voter
00:21:40et se décide au moment où elle est dans l'isoloir.
00:21:42Et effectivement, ce type d'action, de célébrité,
00:21:46de gens connus, aimés, notamment par la jeunesse,
00:21:50peut avoir une influence non négligeable, à mon avis,
00:21:52sur le résultat d'une élection, y compris présidentielle.
00:21:55Mourad Aïtabou, je vous partage...
00:21:59L'idée, de toute façon, aux Etats-Unis,
00:22:01on est dans le show, on est dans la politique spectacle.
00:22:04D'ailleurs, la question, c'est est-ce que ça pourrait se passer aussi en France ?
00:22:06On a des artistes, des grands artistes,
00:22:08qui se sont prononcés en faveur de tel ou tel candidat politique.
00:22:12Je ne sais pas si c'est avec le même succès.
00:22:14Ce n'est pas faux.
00:22:16À chaque fois qu'il y a une élection présidentielle,
00:22:18on se souvient de Dominique Bénard,
00:22:20qui avait relooké Ségolène Royal.
00:22:23On se souvient d'un certain nombre d'artistes
00:22:25qui s'étaient soit prononcés pour Nicolas Sarkozy,
00:22:28soit pour Ségolène Royal.
00:22:30Non, en fait, je crois que c'est un phénomène qui vient des Etats-Unis
00:22:32et qui est typique des Etats-Unis avec ces shows à l'américaine.
00:22:35Il ne faut quand même pas oublier que George Clooney
00:22:37avait demandé le départ de Joe Biden.
00:22:39Et c'est bizarre parce que c'est au moment où
00:22:42George Clooney et quelques acteurs d'Hollywood ont dit
00:22:45« Oulala, Joe Biden n'est plus notre candidat. »
00:22:48Mais on ne donne plus d'argent.
00:22:50En fait, c'est ça aussi le nerf de la guerre, c'est l'argent.
00:22:52Et donc là, on s'est dit « Oulala, Joe Biden ne fait plus l'affaire.
00:22:55Il va falloir trouver quelqu'un d'autre. »
00:22:57Et quand on regarde le dernier show de Kamala Harris,
00:23:00on voit bien qu'il y avait là
00:23:02toute la garde arrière-garde des démocrates,
00:23:04y compris les Obamas.
00:23:06Donc, on est dans une politique spectacle.
00:23:08Alors, pourquoi Taylor Swift ?
00:23:10En fait, je crois qu'elle n'a rien demandé,
00:23:12elle, à titre personnel.
00:23:13Ce n'est pas elle qui s'est réveillée un jour en disant
00:23:15« Je veux impacter la campagne politique américaine des présidentielles. »
00:23:20Non, je crois que la seule chose qu'elle ait pu dire un jour,
00:23:22c'est « Trump non merci. »
00:23:24Enfin bon, Trump, il ne faut quand même pas oublier
00:23:26que c'est lui qui, pendant le Covid, avait dit
00:23:27« Il faut boire de l'eau de Javel. »
00:23:29Et j'en passe au niveau des dérapages de Trump.
00:23:33Non, je crois qu'on est vraiment aujourd'hui
00:23:35dans une politique spectacle qui commence à arriver en France
00:23:38et c'est peut-être là, je trouve, un dérapage dommageable.
00:23:41D'ailleurs, Taylor Swift qui a pris la parole récemment,
00:23:43je crois que c'était hier, à propos d'un de ses concerts à Vienne
00:23:46qui avait été annulé à cause d'une menace d'attentat,
00:23:50en tout cas un attentat islamiste déjoué.
00:23:53Est-ce que ça peut arriver d'une certaine manière en France,
00:23:55ce phénomène-là, cette influence que peut avoir une artiste
00:23:58comme Taylor Swift, Franck Debieu ?
00:24:00Alors, je serais tenté par facilité de vous dire non,
00:24:05et c'est peut-être l'inverse.
00:24:07C'est-à-dire qu'on peut dire que c'est les artistes
00:24:10qui ont, je parle par exemple,
00:24:12là où c'était un petit peu caricatural,
00:24:14au traité constitutionnel européen en 2005,
00:24:16où vous aviez tous les artistes qui étaient favorables
00:24:19au nom de l'Europe, de la solidarité européenne,
00:24:22du vivre ensemble, etc.
00:24:23Ils n'ont pas eu les effets escomptés
00:24:26et on pourrait dire, et par facilité je pourrais le dire,
00:24:30que c'est même un effet repoussoir.
00:24:31C'est-à-dire que vous avez une partie de la population
00:24:33qui dit à partir du moment où les artistes
00:24:37incarnant, d'une certaine mesure,
00:24:39une forme d'élitisme et d'oligarchie
00:24:42vous disent qu'il faut voter de telle manière,
00:24:45vous allez voter l'inverse parce que
00:24:47vous finissez par vous dire
00:24:49ce qu'ils vivent au quotidien,
00:24:52moi je vis exactement l'inverse.
00:24:54Donc quelque part, je dois avoir, je dirais,
00:24:57un ressort politique totalement différent.
00:25:00Mais même ça, je pense que ce serait une erreur.
00:25:03De la même manière qu'il est une erreur de dire
00:25:05que Taylor Swift fera l'élection,
00:25:07c'est une erreur de dire que Taylor Swift
00:25:11ou des artistes français vont défaire une élection,
00:25:16c'est-à-dire vont provoquer l'effet inverse.
00:25:18Non, je crois que quand même,
00:25:20je ne suis pas totalement d'accord
00:25:22avec le député Jean-Baptiste Moreau,
00:25:27l'ancien député de la Creuse,
00:25:29bien qu'il connaisse quand même très bien
00:25:32les ressorts des électeurs,
00:25:34c'est que je crois qu'il y a une complexité profonde
00:25:38chez les électeurs qui,
00:25:40ce n'est pas parce qu'elle se manifeste
00:25:42au moment où on est dans les auloirs,
00:25:45c'est-à-dire à la dernière seconde,
00:25:47qu'elle n'est pas le fruit, je dirais,
00:25:50d'un processus économique, psychologique, social
00:25:56extrêmement important et qui détermine le vote.
00:25:59On a quelques toutes petites secondes,
00:26:01Juste pour dire que Taylor Swift,
00:26:03c'est quand même de la country,
00:26:05c'est très ancré dans cette Amérique profonde
00:26:07et chez les jeunes,
00:26:09et c'est pour ça peut-être aussi
00:26:11que Taylor Swift peut justement,
00:26:13avec ses 4%, faire basculer.
00:26:15Maintenant, c'est peut-être aussi aux médias
00:26:17et aux journalistes d'éviter d'aller chercher
00:26:19comme ça des artistes pour parler
00:26:21de politique et de vie quotidienne.
00:26:23Juste pour compléter,
00:26:25effectivement, je n'ai pas nommé la complexité
00:26:27de ce qui fait qu'un électeur vote ou pas,
00:26:30mais peu de choses peuvent le faire basculer
00:26:32d'un vote à un autre, honnêtement.
00:26:34Et notamment, on le voit au niveau des populismes,
00:26:36que ce soit d'extrême-gauche ou d'extrême-droite,
00:26:38on voit que quelqu'un qui a voté
00:26:40à l'extrême-droite à une élection
00:26:42peut parfaitement voter à l'extrême-gauche
00:26:44à celle d'après et vice-versa,
00:26:46suivant effectivement le contexte général
00:26:48du moment médiatique
00:26:50et suivant son ressenti aussi,
00:26:52parce que c'est toute la force des populistes
00:26:54et des démagogues de savoir dire
00:26:56ce que les gens ont envie d'entendre
00:26:58Donc effectivement,
00:27:00il y a aussi des stars,
00:27:02mais on n'a pas de stars en France, à la manière de Taylor Swift,
00:27:04qui permettent d'influencer.
00:27:06Le phénomène de résistance,
00:27:08il existe de plus en plus face aux élites
00:27:10et on a de plus en plus cette tentation de protéger les autres.
00:27:12On a un petit peu de retard,
00:27:14donc on file Jean-Baptiste Moreau.
00:27:16On vous retrouve dans un instant.
00:27:18Et Franck Dedieu,
00:27:20on va continuer de débattre les débats de l'été
00:27:22juste après les infos.
00:27:24On va parler de la sécurité nécessaire de nos mairies.
00:27:26A tout de suite.
00:27:28Sud Radio,
00:27:30les débats de l'été,
00:27:3210h-13h, Benjamin Gleize.
00:27:34Les débats de l'été sur Sud Radio
00:27:36à 11h05, on est ensemble jusqu'à
00:27:38midi avec nos débatteurs
00:27:40qui nous font le plaisir d'être avec nous ce matin
00:27:42sur Sud Radio. Franck Dedieu, directeur adjoint
00:27:44de la rédaction de Marianne.
00:27:46J'en profite pour donner la une
00:27:48de Marianne, cette semaine, apparaître
00:27:50ce matin. Il est en lécoche,
00:27:52il intrigue pour garder la main, mais le roi président
00:27:54est nu. Voilà, c'est à la une
00:27:56de Marianne, cette semaine, avec nous également
00:27:58Maurad Haïtabouche, réalisateur, producteur de
00:28:00documentaires. On peut notamment citer
00:28:02la série « Sale Temps pour la planète »
00:28:04sur France 5. Et puis on vous retrouve dans le grand matin,
00:28:06week-end, également sur Sud Radio. Et puis Jean-Baptiste
00:28:08Moreau, ancien député
00:28:10de La Creuse. Le pire a été
00:28:12évité hier à Angoulême.
00:28:14Un homme de 46 ans a déclenché un début d'incendie
00:28:16à l'intérieur de la mairie.
00:28:18Il a finalement été neutralisé par un policier
00:28:20municipal qui a fait usage de son arme à feu.
00:28:22Doit-on mieux sécuriser
00:28:24les mairies ? Faut-il généraliser l'armement
00:28:26des polices municipales ? On en débat
00:28:28dans un instant, avec vous, sur les
00:28:30réseaux sociaux. Notre compte Twitter, Sud Radio,
00:28:32notamment, au 08-126-300-300, avec nos
00:28:34débatteurs. Mais d'abord, Jules Boscherini,
00:28:36dites-nous ce que l'on sait, les dernières infos
00:28:38que l'on a à propos de ce qui s'est passé hier
00:28:40du côté de cette mairie d'Angoulême.
00:28:42Il a profité de quelques secondes d'ouverture
00:28:44d'une porte pour passer en force et arriver
00:28:46au bureau des élus. C'est ce que nous apprend
00:28:48le maire d'Angoulême, aujourd'hui, dans le grand matin
00:28:50à Sud Radio. Muni d'un bidon de carburant,
00:28:52l'homme se dirige au premier étage du bâtiment
00:28:54et asperge alors le bureau de deux
00:28:56assistantes municipales. La police municipale
00:28:58intervient rapidement et fait usage des armes.
00:29:00Il est blessé par balle et transporté
00:29:02en urgence absolue à l'hôpital de Poitiers.
00:29:04Son pronostic vital n'est plus engagé aujourd'hui.
00:29:06Concernant son profil,
00:29:08que sait-on de cet homme ?
00:29:10L'homme à l'origine de l'attaque est âgé de 46 ans.
00:29:12Il est de nationalité française et absolument
00:29:14inconnu des services spécialisés, précise
00:29:16Jérôme Arnois, préfet de la Charente.
00:29:18Ses motivations ne sont également pas encore connues
00:29:20et aucun lien avec la mairie n'est établi
00:29:22à ce stade par les enquêteurs. Pour le moment,
00:29:24il est toujours hospitalisé et n'a donc pas
00:29:26été entendu.
00:29:27Merci beaucoup, Jules Boscherny.
00:29:29Vous restez avec nous, bien sûr, à chaque fois
00:29:31pour réagir et pour donner justement
00:29:33ce rappel de l'actualité. C'est important
00:29:35aussi avant de pouvoir débattre.
00:29:37Franck Dedieu, cet événement, est-ce qu'il doit nous
00:29:39interpeller aujourd'hui sur la question
00:29:41de la sécurité dans les mairies ?
00:29:43De la sécurité et puis du port
00:29:45d'armes des policiers
00:29:47municipaux.
00:29:49Quand j'étais enfant, on parlait
00:29:51beaucoup de la peur du gendarme.
00:29:53Et effectivement,
00:29:55cette peur du gendarme,
00:29:57elle suggère que
00:29:59l'uniforme, le port
00:30:01de l'uniforme, que ce soit
00:30:03par représentant de l'État ou d'une institution
00:30:05politique dans un État démocratique,
00:30:07eh bien, en impose
00:30:09un peu. Et à écouter
00:30:11les policiers,
00:30:13on constate
00:30:15de façon, je dirais,
00:30:17quasiment unanime, qu'ils sont
00:30:19face à une délinquance qui
00:30:21non seulement n'a pas peur
00:30:23d'eux, n'a pas peur de l'uniforme,
00:30:25mais
00:30:27est souvent armé.
00:30:29Plusieurs fois armé.
00:30:31Et donc, quelque part, il y a l'idée que pour
00:30:33inspirer le respect,
00:30:35je rappelle cette fameuse
00:30:37phrase de Max Weber,
00:30:39c'est le monopole de la violence
00:30:41légitime et dans un État
00:30:43démocratique, eh bien, peut-être
00:30:45qu'il faut avoir
00:30:47une arme. Maintenant,
00:30:49il y a aussi un
00:30:51risque. Sans parler
00:30:53de l'aspect débordement, etc.,
00:30:55il se trouve que c'est expérimenté
00:30:57depuis pas mal de temps et que
00:30:59ça se passe plutôt bien.
00:31:01Le risque,
00:31:03me semble-t-il, c'est que
00:31:05l'État
00:31:07doit avoir, le représentant
00:31:09de l'État, comme c'est le cas aujourd'hui,
00:31:11le préfet, doit avoir
00:31:13un droit de regard sur
00:31:15cet armement.
00:31:17C'est-à-dire que les maires ne doivent pas
00:31:19faire un argument politique,
00:31:21ne doivent pas,
00:31:23je dirais, en faire une forme de toccade.
00:31:25Il faut
00:31:27avoir une autorisation du préfet.
00:31:29Je crois qu'il est important...
00:31:30Il y a besoin d'autorisation pour le maire,
00:31:32pour appliquer justement cet armement
00:31:34de policiers municipaux.
00:31:36Il faut absolument que ce
00:31:38blanc-seing
00:31:40du préfet soit nécessaire
00:31:42et reste. Parce que,
00:31:44si vous voulez, moi je pense qu'on a...
00:31:46Aujourd'hui, me semble-t-il,
00:31:48on entend les représentants des
00:31:50associations des maires de France qui sont à peu près
00:31:52tous d'accord pour dire que les policiers
00:31:54municipaux doivent porter
00:31:56une arme. En revanche, là où
00:31:58ça peut poser problème, et notamment
00:32:00je dirais dans un univers
00:32:02un peu populiste, où cet argument-là
00:32:04peut devenir un argument
00:32:06aux prochaines élections
00:32:08municipales, c'est que
00:32:10le préfet, que l'État,
00:32:12pour que ça reste quand même, je dirais,
00:32:14un sujet qui concerne la
00:32:16nation, est un droit
00:32:18de regard, le conserve
00:32:20et soit, bien sûr,
00:32:22assez strict dans son application.
00:32:24Tout à l'heure, on disait, on avait le maire de
00:32:26Saint-Raphaël, Frédéric Masquelet,
00:32:28qui est aussi au sein de l'association
00:32:30des maires de France,
00:32:32qui est en charge de la sécurité et de la prévention, qui disait qu'il y avait encore
00:32:34un débat entre les maires sur cette question de
00:32:36l'armement des polices municipales.
00:32:38Jean-Baptiste Moreau, est-ce qu'il faut généraliser
00:32:40l'armement de ces policiers
00:32:42municipaux ? Quel est votre avis à ce sujet ?
00:32:44Honnêtement,
00:32:46je...
00:32:48j'ai pas d'avis
00:32:50préconçus sur la question.
00:32:52Ce qui est certain, c'est que la violence
00:32:54envers les élus, elle ne fait que croître,
00:32:56et elle est à l'image
00:32:58de ce qui se passe sur les réseaux sociaux,
00:33:00où on prend à témoin les élus,
00:33:02que ce soit des maires, soit des députés,
00:33:04c'est les élus qui sont à portée d'engueulade,
00:33:06comme on dit souvent, ou à portée de baffe,
00:33:08et c'était au sens figuré
00:33:10jusqu'à il y a peu, et ça devient au sens propre
00:33:12maintenant, puisque
00:33:14dès qu'il y a une colère qui s'exprime,
00:33:16on vise un élu, et l'élu le plus simple
00:33:18à atteindre, effectivement, c'est le maire
00:33:20ou le député du coin, quand on est dans
00:33:22un département oral comme le mien.
00:33:24Oui, que la police municipale
00:33:26soit armée, ça ne me choque
00:33:28pas, d'autant qu'ils ont
00:33:30déjà des formations au maniement des armes,
00:33:32ils ont déjà un certain nombre d'encadrements,
00:33:34donc ça peut être
00:33:36une solution, effectivement,
00:33:38mais ce qu'il faut résoudre, c'est le problème de fond
00:33:40de pourquoi il y a autant de violence,
00:33:42et notamment envers les élus.
00:33:44Je veux dire, il y a une trentaine d'années,
00:33:46on ne voyait pas ces types de violences-là
00:33:48aussi brutales
00:33:50vis-à-vis des élus.
00:33:52Il y avait un respect, il y avait quelque chose qui existait
00:33:54qui n'existe plus aujourd'hui, donc il faut se poser la question
00:33:56pourquoi ça n'existe plus, et comment on fait
00:33:58pour restaurer cet esprit démocratique
00:34:00et républicain, parce que ces élus-là,
00:34:02je veux dire, que ce soit maire
00:34:04ou député, c'est corvéable à Merci,
00:34:0624 heures sur 24, 7 jours sur 7,
00:34:08ils sont dévoués tout entier, on va finir par
00:34:10ne plus en trouver, parce que franchement,
00:34:12moi je suis dans un département ultra-rural
00:34:14avec des communes de 140, 150, 200 habitants,
00:34:16dans la Creuse, je peux vous dire
00:34:18que ça relève
00:34:20plus du sacerdoce
00:34:22que de la fonction gratifiante.
00:34:24Honnêtement, le nombre de fois
00:34:26où cette fonction-là est gratifiante
00:34:28se compte sur les doigts d'une main par rapport au
00:34:30nombre de fois où ils doivent intervenir sur des conflits de voisinage,
00:34:32sur même des conflits intra-familiaux,
00:34:34voilà, et donc qu'ils se fassent
00:34:36agresser dans le cadre de leur fonction,
00:34:38c'est tout simplement inadmissible.
00:34:40Je pense qu'il y a un durcissement des sanctions
00:34:42à mettre en œuvre dès la première altercation
00:34:44avec un élu, ils sont
00:34:46représentants de leur public au même titre que des policiers
00:34:48et que des gendarmes, c'est déjà ce respect-là qu'il faut
00:34:50remettre en place. Après,
00:34:52armer la police municipale, ça peut être utile
00:34:54et effectivement indispensable, parce que c'est
00:34:56une des polices de proximité qui
00:34:58reste aujourd'hui,
00:35:00de façon encadrée, pas n'importe comment non plus,
00:35:02parce qu'il ne s'agit pas non plus d'armer des cow-boys,
00:35:04mais les policiers municipaux ne sont pas
00:35:06des cow-boys, ils sont déjà formés au maintien
00:35:08de l'ordre, mais sans doute il faut amplifier
00:35:10la formation, parce qu'il y a aussi des petites
00:35:12villes où cette formation laisse sans doute
00:35:14à désirer. Et puis tout en laissant
00:35:16la possibilité, parce que la mairie c'est aussi un lieu
00:35:18ouvert au public et
00:35:20où on doit avoir aussi cette proximité
00:35:22nécessaire entre un élu
00:35:24et puis ses administrés.
00:35:26M. Tabouche, vous vouliez ajouter
00:35:28quoi sur ce sujet ? En fait, la vraie question
00:35:30aujourd'hui, c'est évidemment
00:35:32la question de la formation
00:35:34des policiers municipaux. Pourquoi ?
00:35:36Parce qu'en fait, ils sont formés
00:35:38à distance, en une
00:35:40centaine, deux cents heures maximum,
00:35:42alors qu'un gardien de la paix, lui, est formé
00:35:44pendant deux ans, pendant un an dans une école
00:35:46spécialisée, ensuite il a
00:35:48pendant dix ou onze mois
00:35:50une formation
00:35:52à l'intérieur d'un commissariat
00:35:54avec, évidemment, l'expérience
00:35:56des aînés, l'expérience de ses collègues.
00:35:58Donc on est là, vraiment, quand il s'agit
00:36:00de la police nationale, dans une formation
00:36:02qui est adaptée. L'usage
00:36:04des armes est quelque chose qui
00:36:06est délicat. On parlait, j'entendais tout à l'heure
00:36:08l'ancien député parler de cow-boys.
00:36:10Oui, il faut faire attention
00:36:12à l'idée qu'un policier
00:36:14municipal, avec une arme,
00:36:16peut utiliser, je rappelle que toujours,
00:36:18la riposte doit être
00:36:20proportionnée. Il y a eu une enquête
00:36:22qui a été ouverte pour savoir dans quelles conditions
00:36:24ce tir a été effectué par ce policier
00:36:26municipal, ce qui est normal.
00:36:28C'est parfaitement légitime. La question
00:36:30de la formation, Benjamin, pour moi, elle est
00:36:32aujourd'hui essentielle. On ne pourra pas
00:36:34avoir une police, moi je crois
00:36:36beaucoup plus d'ailleurs à une police nationale,
00:36:38parce que je pense qu'elle est déjà aujourd'hui bien
00:36:40mieux formée, elle répond directement
00:36:42au préfet, au ministère
00:36:44de l'Intérieur, il y a aussi
00:36:46la police des polices, qui peut enquêter en cas de dérapage,
00:36:48etc. Et on l'a vu
00:36:50un certain nombre de fois ces dernières années,
00:36:52des policiers municipaux dérapés.
00:36:54La vraie question aujourd'hui, c'est comment
00:36:56est-ce qu'on fait pour rétablir
00:36:58le respect, la peur du gendarme ?
00:37:00Peu importe, en tout cas on appelle ça comme on veut.
00:37:02Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, et c'est vraiment dommage,
00:37:04c'est que le maire, les élus
00:37:06sont de plus en plus
00:37:08malheureusement, comment dire,
00:37:10menacés, c'est
00:37:12verbal parfois, physique autrefois.
00:37:14On parle des maires, des élus,
00:37:16de la formation nécessaire pour les policiers
00:37:18municipaux, on parle peut-être
00:37:20aussi, il y a aussi du personnel dans les mairies,
00:37:22tout simplement, il faut penser aux agents de mairie,
00:37:24au secrétaire de mairie, également,
00:37:26qui sont parfois agressés,
00:37:28en tout cas, verbalement,
00:37:30c'est aussi peut-être, franc de Dieu,
00:37:32une formation qu'il faut aussi intégrer
00:37:34pour ces personnes-là.
00:37:36Je pense que c'est un autre sujet que l'armement
00:37:38des policiers. Parce qu'effectivement, à partir du
00:37:40moment où...
00:37:42On ne va pas armer les élus secrétaires.
00:37:44Non mais,
00:37:46la question que vous posez, c'est la question
00:37:48de ces personnes qui sont
00:37:50du matin au soir, dans le cadre
00:37:52du service public,
00:37:54confrontées à,
00:37:56je dirais, souvent,
00:37:58l'adversité. Des gens qui sont
00:38:00mécontents,
00:38:02et qui ont parfois, malheureusement,
00:38:04de bonnes raisons d'être mécontents.
00:38:06Sauf que ça ne peut pas être un exutoire.
00:38:08Ça ne peut pas, je dirais,
00:38:10on ne peut pas vider son sac
00:38:12devant des fonctionnaires.
00:38:14Je crois que ce qui est absolument
00:38:16important, c'est qu'on remette aussi...
00:38:18Ça a été un peu...
00:38:20Après le Covid,
00:38:22on était tous favorables
00:38:24à ce que le service public
00:38:26et les fonctionnaires soient respectés.
00:38:28On a enfin
00:38:30pris en considération
00:38:32le fait que ces personnes
00:38:34qui sont au contact
00:38:36du public en permanence,
00:38:38en particulier les profs, mais aussi à la RATP,
00:38:40à la SNCF, eh bien,
00:38:42méritaient beaucoup de respect.
00:38:46Et rappelez-vous quand même,
00:38:48il n'y a pas si longtemps que ça,
00:38:50c'était la course présidentielle
00:38:52à celui qui allait supprimer
00:38:54le plus de fonctionnaires.
00:38:56Et on s'est retrouvés, deux ans après,
00:38:58à 20h,
00:39:00à applaudir les fonctionnaires et le personnel hospitalier
00:39:02pendant le Covid.
00:39:04Donc, il ne faut pas oublier
00:39:06que ces personnes qui sont en permanence
00:39:08face au public, méritent
00:39:10beaucoup d'égards, et en particulier
00:39:12des égards sur le plan financier.
00:39:14Voilà ce qu'a dit effectivement Morada et Tabouche,
00:39:16pour conclure très rapidement.
00:39:18On parle justement des hôpitaux,
00:39:20on parle des personnels soignants, il faut quand même
00:39:22se rappeler qu'il y a une loi.
00:39:24Si aujourd'hui, vous arrivez dans un hôpital,
00:39:26vous êtes un peu exaspéré, ça ne va pas assez vite, etc.
00:39:28Si vous menacez le moindre personnel soignant,
00:39:30vous pouvez être poursuivis et condamnés.
00:39:32Et ça, c'est important.
00:39:34Ça doit faire, je crois, la loi d'une dizaine d'années.
00:39:36Et c'est important de protéger les personnels
00:39:38qui aujourd'hui, c'est vrai,
00:39:40on le rappellera des millions de fois,
00:39:42n'ont pas forcément les moyens,
00:39:44ni aussi la valorisation de leur métier.
00:39:46La suite des débats
00:39:48de l'été, dans un instant, on passe à un autre sujet.
00:39:50On va parler politique, et notamment d'un retour,
00:39:52celui d'Elisabeth Borne. A tout de suite.
00:39:54Sud Radio,
00:39:56les débats de l'été,
00:39:5810h-13h, Benjamin Gleize.
00:40:00La suite des débats de l'été
00:40:02à 11h20 sur Sud Radio.
00:40:04On continue de réagir sur nos réseaux sociaux.
00:40:06Je dirai quelques-uns de vos commentaires tout à l'heure,
00:40:08avec nous, ce matin, pour débattre.
00:40:10Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
00:40:12dont le dernier numéro vient de sortir en kiosque.
00:40:14Morada Itabouche, réalisateur, producteur
00:40:16de documentaires. Jean-Baptiste Moreau,
00:40:18ancien député de La Creuse.
00:40:20Le retour d'Elisabeth Borne.
00:40:22Les députés du Calvados,
00:40:24bien sûr, on le rappelle, mais
00:40:26elle est aussi ancienne Première Ministre.
00:40:28Elle se présente à la présidence de Renaissance, le parti présidentiel.
00:40:30Ça vous étonne ? Ça vous agace ?
00:40:32On en parle juste après.
00:40:34Vos explications, justement, Jules Boscali,
00:40:36vous nous avez rejoint. Comment elle défend cette candidature,
00:40:38Elisabeth Borne ?
00:40:40Rassemblée de façon très large, car il est
00:40:42vital de préserver l'unité de ce parti.
00:40:44C'est l'ambition affichée par Elisabeth Borne
00:40:46après l'annonce de sa candidature à la présidence
00:40:48du parti d'Emmanuel Macron.
00:40:50C'est dans une interview accordée à nos confrères du Parisien
00:40:52que la députée du Calvados estime que
00:40:54Renaissance n'a pas vocation à être
00:40:56une chapelle ou une écurie présidentielle.
00:40:58Elle explique également qu'avec cette assemblée,
00:41:00personne ne va appliquer son programme.
00:41:02Cette instabilité politique redonne un rôle
00:41:04différent au parti. On en a
00:41:06besoin qu'il redonne de l'espoir
00:41:08aux Français, qu'ils élaborent une vision,
00:41:10un projet pour le pays. C'est donc pour cette
00:41:12raison que celle qui a occupé Matignon de mai
00:41:142022 à janvier 2024
00:41:16annonce vouloir mettre son expérience au
00:41:18service de ce travail avec humilité
00:41:20et beaucoup de collégialité.
00:41:22Jean-Baptiste Moreau,
00:41:24vous êtes ancien député de La Creuse, ancien député
00:41:26La République En Marche, en l'occurrence.
00:41:28Est-ce que vous comprenez ou pas cette
00:41:30candidature ? Qu'est-ce qui vous inspire ?
00:41:32J'ai même été porte-parole du parti
00:41:34En Marche en 2020.
00:41:36Je connais bien
00:41:38le parti. Après, c'est une ancienne premier ministre
00:41:40donc elle a toute l'effectivité
00:41:42aujourd'hui pour se présenter à la tête
00:41:44du parti. Elle a l'expérience
00:41:46politique des cabinets
00:41:48ministériels, des ministères
00:41:50qu'elle a exercés de Matignon
00:41:52où elle a été
00:41:54une bonne première ministre.
00:41:56Après, pour être tout à fait honnête
00:41:58et tout à fait objectif
00:42:00un peu,
00:42:02si le parti veut
00:42:04subsister au-delà
00:42:06du mandat du président de la République,
00:42:08je pense que ce n'est pas le nom
00:42:10du secrétaire général
00:42:12qui va changer quelque chose.
00:42:14Il y a des modifications en profondeur
00:42:16à mettre en place.
00:42:18Je parle d'un territoire comme le mien
00:42:20où on a eu beaucoup de mal
00:42:22à s'ancrer. Tant que j'étais député,
00:42:24il y avait une dynamique, il y avait des adhérents,
00:42:26il y avait des élus qui nous rejoignaient.
00:42:28Aujourd'hui, il n'y a plus
00:42:30un seul député sur toute la Creuse
00:42:32et donc ce n'est plus un député de la majorité présidentielle
00:42:34et le soufflet est totalement retombé parce que le parti
00:42:36n'a jamais investi réellement
00:42:38dans, on va dire,
00:42:40une implantation locale.
00:42:42Plutôt que d'avoir 50 permanents
00:42:44à la rue du Rocher à Paris,
00:42:46je pense qu'il serait préférable d'avoir des permanents
00:42:48comme tous les partis politiques en ont
00:42:50sur les territoires, qui animent
00:42:52le territoire, qui créent
00:42:54une émulation pour permettre
00:42:56à des adhérents de...
00:42:58Aujourd'hui, on fait avec trois bouts de ficelle.
00:43:00Je veux dire, il n'y a pas de permanence
00:43:02de parti sur le territoire
00:43:04alors que tous les grands partis en ont.
00:43:06Il n'y a pas de permanents, donc c'est un peu
00:43:08du bénévolat, mais c'est très compliqué
00:43:10puisque tout le monde a son boulot à côté,
00:43:12on a très peu d'élus
00:43:14et donc il y a un vrai ancrage territorial
00:43:16à faire si on veut vraiment
00:43:18que ce parti survive
00:43:20à l'après Emmanuel Macron
00:43:22et jusqu'à présent, ça n'a jamais
00:43:24été le cas et de même, il y a un investissement
00:43:26massif à faire sur le corpus idéologique
00:43:28parce que si vous voulez tenir ensemble
00:43:30à l'avenir un Gérald Darmanin, un Bruno Le Maire
00:43:32avec un Gabriel Attal, il va falloir
00:43:34retravailler sur le fond
00:43:36des propositions et sur le corpus idéologique
00:43:38de Renaissance, qui n'a pas été
00:43:40fait depuis 2017, pour être honnête.
00:43:42On avait fait un gros travail au niveau de la Grande Marche
00:43:44et moi, c'était pour ça que je m'étais inscrit derrière Emmanuel Macron,
00:43:46c'était de prendre les idées depuis le terrain
00:43:48et de les faire remonter. Or, on s'est
00:43:50mis dans les parenthèses des partis politiques traditionnels
00:43:52où c'est la course de petits chevaux pour savoir qui va
00:43:54se présenter aux prochaines élections, sans aucun
00:43:56travail de fond, aucun travail d'idées
00:43:58et donc comme c'est une alliance de différents
00:44:00personnalités politiques
00:44:02derrière Emmanuel Macron,
00:44:04quand Emmanuel Macron ne sera plus là, ça va se disloquer
00:44:06s'il n'y a pas un vrai travail de fait.
00:44:08Je dirais que la personnalité a peu d'importance, tout dépend de ce
00:44:10qu'elle veut y faire. Si c'est juste
00:44:12une carte de visite
00:44:14au secrétaire général de Renaissance,
00:44:16ça ne va pas apporter grand chose, honnêtement.
00:44:18On a eu quand même un double vote
00:44:20sanction, les européennes, les législatives
00:44:22à l'égard, alors certes, sans doute
00:44:24d'Emmanuel Macron, peut-être aussi du personnel
00:44:26politique qui était au pouvoir jusqu'à présent,
00:44:28on pense forcément à Elisabeth Borne.
00:44:30Franck Daudieu, une réaction justement sur
00:44:32ce nom, cette candidature de la part d'Elisabeth Borne
00:44:34pour la présidence de son parti.
00:44:36Je me demande si
00:44:38Jean-Baptiste Moreau est
00:44:40très très diplomate.
00:44:42Pas du tout, pas du tout,
00:44:44je confirme pas du tout.
00:44:46Parce qu'en vérité,
00:44:48ça n'a absolument peut-être aucune
00:44:50importance, aucune importance.
00:44:52Je veux dire, le temps
00:44:54où le parti
00:44:56qui avait eu une existence
00:44:58idéologique, territoriale
00:45:00était un marche-pied pour aller à la présidentielle,
00:45:02je pense à
00:45:04Lionel Jospin, je pense
00:45:06à François Hollande, côté PS, je pense
00:45:08à Jacques Chirac qui créait le RPR,
00:45:10ce temps-là est révolu.
00:45:12Donc, la question de ce point de vue-là,
00:45:14il a raison, la question
00:45:16de la tête du
00:45:18parti n'est pas forcément
00:45:20fondamentale, même à la rigueur
00:45:22le propre,
00:45:24là on va peut-être s'opposer, mais
00:45:26le propre de ce parti,
00:45:28c'est que l'homme ou la
00:45:30femme, je dirais, détermine
00:45:32l'existence
00:45:34du parti et pré-existe
00:45:36à l'existence du parti et non l'inverse.
00:45:38Et d'ailleurs, la question
00:45:40qui se pose, qui est une question existentielle
00:45:42que pose Jean-Baptiste Moreau en disant
00:45:44l'après Macron, est-ce que c'est
00:45:46l'après En Marche ? Est-ce que c'est la fin d'En Marche ?
00:45:48C'est bien la preuve qu'il y a
00:45:50dans le génome
00:45:52d'En Marche quelque chose
00:45:54qui relève un peu
00:45:56de l'absence d'ancrage et
00:45:58d'une certaine, je dirais,
00:46:00non pas vide
00:46:02idéologique, c'est pas vrai, mais
00:46:04une sorte d'opportunisme
00:46:06politique qui, effectivement,
00:46:08rend la question
00:46:10de la tête
00:46:12d'En Marche assez secondaire.
00:46:14Pour terminer, si vous me permettez,
00:46:16je constate que
00:46:20M. Attal s'intéresse
00:46:22aussi au poste et vous avez
00:46:24finalement, sur les quatre
00:46:26premiers ministres au cours de ce septembre
00:46:28à Macron, vous en avez trois sur
00:46:30quatre qui se retrouvent concurrents.
00:46:32Édouard Philippe,
00:46:34qui vise, via Horizon, la présidentielle,
00:46:36sur
00:46:38le poste de secrétaire général
00:46:40d'En Marche,
00:46:42une concurrence entre
00:46:44Elisabeth Borne et Gabriel Attal,
00:46:46et, bien sûr,
00:46:48des ambitions présidentielles.
00:46:50Vous savez que
00:46:52Jean Castex, qui
00:46:54telle Sensinatus, revient
00:46:56au service public, mais enfin, vous avez
00:46:58quand même trois sur quatre, 75%
00:47:00des premiers ministres qui,
00:47:02dès aujourd'hui,
00:47:04se retrouvent en concurrence frontale
00:47:06sur la base, quand même,
00:47:08d'une forme d'indifférenciation idéologique
00:47:10en ce qui concerne, sur le plan
00:47:12programmatique. Soyons francs,
00:47:14je veux bien considérer qu'il y ait
00:47:16une aile libérale, du point de vue
00:47:18d'Édouard Philippe, une aile un peu
00:47:20de gauche chez
00:47:22Elisabeth Borne, quelque chose de plus
00:47:24laïque, de plus central, de plus républicain
00:47:26chez Gabriel Attal, mais enfin,
00:47:28tout cela, finalement,
00:47:30quand même, je dirais,
00:47:32se ressemble. Et donc, on va
00:47:34avoir la course de petits chevaux sur
00:47:36des aventures très
00:47:38individuelles, avec
00:47:40finalement, une forme
00:47:42de...
00:47:44je dirais, d'indifférenciation
00:47:46programmatique.
00:47:48Il y a une forme de désordre
00:47:50à l'Assemblée nationale, et maintenant,
00:47:52il y a une forme de désordre idéologique
00:47:54aux partis.
00:47:56Le temps passe,
00:48:00et puis, très vite, vraiment,
00:48:02ce matin, c'est... Voilà.
00:48:03Bon, Radha, il t'avoue, juste,
00:48:05sur cette question-là, est-ce qu'on n'est pas déjà
00:48:07en train de préparer l'après-Macron, avec
00:48:09ce qui a été la perte
00:48:11de Macron, quoi ?
00:48:12Oui, ça paraît clair. Il y a une ambition
00:48:14personnelle de tous
00:48:16les hommes et femmes politiques
00:48:18dont on vient de parler, mais moi, je dirais
00:48:20Elisabeth Borne, Borne again, naissance,
00:48:22renaissance, on est là dans
00:48:24quelque chose où on est dans une logique
00:48:26très individuelle, finalement. Ce que disait
00:48:28l'ancien député de La Creuse tout à l'heure est assez juste,
00:48:30c'est-à-dire, mais qu'est-ce qu'on incarne ?
00:48:32Qu'est-ce que le
00:48:34parti Renaissance incarne pour
00:48:36demain ? On l'a vu aux dernières élections,
00:48:38il y a une rupture entre, d'un côté, Paris
00:48:40et, de l'autre, évidemment,
00:48:42les zones rurales, ces 22 millions
00:48:44d'habitants qui s'estiment
00:48:46un tout petit peu exclus,
00:48:48et c'est vrai qu'aujourd'hui, on a envie
00:48:50d'une implantation
00:48:52rurale, régionale,
00:48:54beaucoup plus forte, d'un parti qui est
00:48:56censé incarner le futur.
00:48:58Or, pardon de le dire comme ça,
00:49:00mais Elisabeth Borne n'incarne
00:49:02absolument pas l'avenir de ce
00:49:04pays. Pourquoi ? Parce que c'est une technocrate
00:49:06qui a montré et démontré
00:49:08lorsqu'elle était Première Ministre que,
00:49:10à part gouverner par le 49-3,
00:49:12il n'y a pas grand-chose qui s'est passé.
00:49:14Et la seule fois où il y a eu
00:49:16quelque chose, c'est sur les retraites, et on sait à quel
00:49:18point ça a fait exploser à la fois le
00:49:20parti et la vie politique française.
00:49:22Allez, on poursuit. Oui, Jean-Baptiste ?
00:49:24Même le NFP
00:49:26nous présente une technocrate pour être Premier Ministre.
00:49:28Mais nous sommes d'accord, moi je suis assez contre
00:49:30la technocratie.
00:49:32Mais là où vous avez raison,
00:49:34c'est le désir d'implantation.
00:49:36Je pense qu'il y aura d'autres candidats, parce que
00:49:38effectivement, on est un
00:49:40parti beaucoup trop parisien,
00:49:42et cette candidature est une énième
00:49:44du microcosme parisien,
00:49:46sans jamais avoir consulté les gens
00:49:48des territoires. Donc je pense qu'il y aura
00:49:50probablement des candidatures concurrentes
00:49:52qui seront plus émanantes des territoires.
00:49:54On verra cela.
00:49:56À la réalité des adversités politiques,
00:49:58et pas dans des circonscriptions gagnées d'avance.
00:50:00On se retrouve dans un instant
00:50:02la suite des débats de l'été avec un sondage
00:50:04intéressant. En tout cas, je voudrais vous faire réagir
00:50:06là-dessus, ça concerne Gabriel Attal. A tout de suite.
00:50:08Sud Radio.
00:50:10Les débats de l'été.
00:50:1210h-13h. Benjamin Gleize.
00:50:14Les débats de l'été avec
00:50:16nos débatteurs ce matin. Franck Dedieu,
00:50:18directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
00:50:20Morad Haïtabouche, réalisateur producteur
00:50:22de documentaires. Jean-Baptiste Moreau, ancien député
00:50:24de La Creuse. On conclut rapidement
00:50:26sur la politique. Je voudrais juste vous faire réagir sur
00:50:28un sondage, Harris Interactive pour
00:50:30Challenge, qui nous dit
00:50:32que pour les Français,
00:50:34aujourd'hui, à date, leur
00:50:36candidat préféré pour Matignon, c'est un certain
00:50:38Gabriel Attal. 40% des
00:50:40Français estiment que c'est
00:50:42un bon Premier ministre. Il serait un bon
00:50:44Premier ministre de nouveau. Ça vous fait réagir, Franck Dedieu ?
00:50:46Pour commencer. Il y a quelque chose,
00:50:48en fait, je vais réagir pour dire que je
00:50:50ne comprends pas totalement. Il y a une forme
00:50:52de schizophrénie électorale,
00:50:54puisque les
00:50:56Français aiment bien les premiers
00:50:58ministres démissionnaires. Ils aiment bien
00:51:00les présidents sous
00:51:02cohabitation. Et donc, il y a une forme
00:51:04d'appréciation
00:51:06pour des
00:51:08sortes de, je dirais,
00:51:10d'empêchement d'agir qui serait
00:51:12un gage de modération, de tempérance.
00:51:14Et à la fois,
00:51:16les Français aiment tout de même
00:51:18ce qui relève de
00:51:20la révolution, de l'action, du volontarisme
00:51:22par rapport aux réformes. Donc,
00:51:24c'est assez étrange de voir qu'à chaque fois
00:51:26le président sous cohabitation, on l'adore.
00:51:28Le premier ministre qui est démissionnaire,
00:51:30on l'adore. Et puis,
00:51:32parallèlement, je dirais,
00:51:34une aspiration
00:51:36à l'action. C'est assez
00:51:38troublant.
00:51:40Jean-Baptiste Moreau ?
00:51:42C'est surtout une aspiration au changement, mais pour les autres.
00:51:44Le changement pour soi-même,
00:51:46ça pose toujours des problèmes. On l'a vu sur la réforme des retraites.
00:51:48Quand les changements concernent les autres, c'est pas un problème.
00:51:50Quand ça se conteste pour soi-même, c'est déjà plus
00:51:52compliqué. Mais oui, on voit bien
00:51:54toute la schizophrénie.
00:51:56Ça se rapporte à notre débat de tout à l'heure
00:51:58sur l'électorat et la versatilité
00:52:00de l'électorat globalement.
00:52:02En fait, il ne sait pas bien ce qu'il veut
00:52:04globalement, l'électorat. Enfin, on le voit bien
00:52:06à travers ce sondage, puisque toutes les candidatures
00:52:08de gauche qui sont testées sont en dessous de celles de
00:52:10Gabriel Attal.
00:52:12Ça vient contrecarrer
00:52:14un peu ce que l'NFP nous chante matin, midi
00:52:16et soir depuis maintenant
00:52:18presque un mois et demi,
00:52:20à savoir qu'ils auraient
00:52:22gagné les élections. Je veux dire, s'ils avaient gagné
00:52:24les élections, la candidature Lucie Castex
00:52:26serait à 52%, ou au moins
00:52:28majoritaire, ce qui est très très
00:52:30loin d'être le cas. Aujourd'hui, on est
00:52:32dans une incertitude politique qui ne va pas se
00:52:34finir avec la nomination du Premier ministre dans les jours
00:52:36qui viennent. On est devant
00:52:38une période de trouble politique
00:52:40qui va certainement avoir
00:52:42des conséquences sur nos institutions
00:52:44dans les six mois qui viennent. Je ne vois pas comment ça peut
00:52:46en être autrement.
00:52:48Avant de parler des logements bouillards, j'aimerais
00:52:50qu'on évoque le sujet
00:52:52très sérieusement, parce que c'est un sujet qui concerne quand même
00:52:54beaucoup de Français. Dernière réaction,
00:52:56David Labouche ? Non, mais ça montre effectivement le désarroi
00:52:58des Français,
00:53:00qui, en gros, plébiscitent
00:53:02entre guillemets à 40% Gabriel Attal.
00:53:04Moi, la vraie question aujourd'hui, c'est
00:53:06est-ce qu'on gouverne avec les sondages ?
00:53:08Les sondages
00:53:10valent ce qu'ils représentent,
00:53:12c'est-à-dire, en gros,
00:53:14une petite idée de l'opinion,
00:53:16mais rien de plus. Donc, on va balayer
00:53:18la candidature Gabriel Attal,
00:53:20parce que, de toute façon, on sait pertinemment
00:53:22qu'il ne sera pas le nouveau Premier ministre.
00:53:24Là, je m'engage !
00:53:26Sondage bidon, stop ! D'ailleurs, c'est
00:53:28des réactions, on le salue, c'est Jean-Baptiste
00:53:30qui nous écrit ça sur le
00:53:32Facebook de Sud Radio. Passons à un autre
00:53:34sujet, il est important et très concernant
00:53:36pour beaucoup de Français, la France qui compte
00:53:38de plus en plus de logements bouilloires. C'est l'alerte
00:53:40de la Fondation Abbé Pierre, elle accuse les pouvoirs
00:53:42publics de ne pas en faire une priorité
00:53:44avant d'en débattre. Dans un instant,
00:53:46Jules Boscagny, c'est quoi les chiffres à retenir
00:53:48de ce rapport de la Fondation Abbé Pierre ?
00:53:50Le premier chiffre à retenir, c'est que 55%
00:53:52des Français vivent dans des logements où ils ont
00:53:54trop chaud. Le chiffre est impressionnant,
00:53:56c'est plus de la moitié de la population.
00:53:58Il est pour l'année 2023 et est également
00:54:00en augmentation de 26% depuis 2013.
00:54:02Le rapport précise aussi
00:54:04qu'un quart des Français en souffrent fréquemment
00:54:06durant l'été.
00:54:08On en débat tout de suite avec vous.
00:54:10Tenez, Mourad Haïtabouche, je vous garde
00:54:12sur le sujet.
00:54:14Sur cette problématique,
00:54:1655% des Français qui souffrent
00:54:18de cette chaleur dans leurs logements.
00:54:20Alors, il ne faut surtout pas oublier
00:54:22la canicule de 2003,
00:54:2415 000 morts dans la différence générale.
00:54:26Le plus souvent, c'était
00:54:28effectivement des personnes âgées.
00:54:30Ce dont on parle là aujourd'hui, c'est des
00:54:32îlots de chaleur. En fait, c'est la
00:54:34minéralisation
00:54:36de nos espaces.
00:54:38Pourquoi ? Parce que malheureusement, aujourd'hui,
00:54:40quand vous vivez par exemple à Lille,
00:54:42on minéralise de plus en plus, c'est-à-dire qu'on urbanise
00:54:44de plus en plus, on bétonne.
00:54:46Ça veut dire qu'à un moment, malheureusement,
00:54:48les températures
00:54:50en journée ne baissent pas la nuit.
00:54:52Or, notre corps a besoin
00:54:54de se réadapter. C'est-à-dire que
00:54:56si vous avez des températures caniculaires
00:54:58à 40 degrés, aujourd'hui, on sait que même
00:55:00dans les Hauts-de-France, on a des canicules, 40,
00:55:0250 jours par an. Malheureusement,
00:55:04la réalité aujourd'hui, c'est que
00:55:06nos corps n'arrivent plus à se
00:55:08comment dire,
00:55:10« réfrigérer », en tout cas, revenir
00:55:12sur des températures normales.
00:55:14Donc, quand on est à 45 la journée,
00:55:16qu'on a autour que des bâtiments, des verres,
00:55:18etc.,
00:55:20la chaleur se, en fait,
00:55:22augmente.
00:55:23Il y a la question de l'isolement aussi des logements.
00:55:25Ça, c'est une vraie question. Et tout à l'heure, quand je parlais
00:55:27de l'inaction, de la passivité des autorités,
00:55:29on n'en fait pas assez. Parce qu'il faut
00:55:31pas, quand même, oublier que dans les îlots
00:55:33de chaleur, ce sont les personnes les plus précaires
00:55:35qui souffrent les premières, qui sont les premières
00:55:37victimes. Ce sont les personnes âgées
00:55:39et ce sont les enfants en bas âge.
00:55:41Ça veut dire qu'aujourd'hui,
00:55:43la politique doit prendre ce sujet
00:55:45à bras-le-corps. Pourquoi ? Parce
00:55:47qu'on sait que la température va continuer
00:55:49à augmenter. Que la question
00:55:51qui va se poser dans toutes les grandes villes,
00:55:53sachez qu'à Lille, par exemple,
00:55:55c'est une des situations les pires en France
00:55:57et même en Europe.
00:55:59Ça veut dire qu'aujourd'hui, même à Paris,
00:56:01vous avez des situations, il va être
00:56:03de plus en plus difficile
00:56:05pour nos anciens
00:56:07de vivre ou de survivre à des
00:56:09températures qui vont devenir extrêmes.
00:56:11Ça, c'est une urgence. Je parlais
00:56:13tout à l'heure de l'urgence. Je parlais des scientifiques
00:56:15qui prennent la parole
00:56:17sur des sujets qu'ils maîtrisent
00:56:19ou en tout cas qu'ils étudient.
00:56:21Ces sujets-là, ils les ont parfaitement étudiés.
00:56:23Ils ont été les premiers à tirer
00:56:25la sonnette d'alarme sur ce risque-là.
00:56:27Il faut quand même savoir
00:56:29que les forêts tropicales humides
00:56:31à 32 degrés vont plus être
00:56:33des pièges à carbone
00:56:35mais vont émettre du carbone.
00:56:37Ça veut dire que demain, nous aurons
00:56:39des hausses de température qui ne seront plus maintenues
00:56:41à 2 ou à 4 degrés
00:56:43mais ça va encore plus s'affoler.
00:56:45Et quand vous avez 2
00:56:47à 4 degrés sur la planète,
00:56:49en France, vous avez 5 à 6 degrés de plus.
00:56:51Ça veut dire que ça va se poser
00:56:53de manière violente,
00:56:55brutale et si on n'investit pas
00:56:57énormément dans les appartements,
00:56:59on va dans le mur.
00:57:01Et pourtant, on a des choses qui ont été mises en place,
00:57:03très concrètement. MaPrimeRénov',
00:57:05aussi le DB, Jean-Baptiste Moreau.
00:57:07Oui, c'est ce que je voulais dire.
00:57:09Les moyens ont été mis depuis plusieurs années
00:57:11et sont augmentés notamment au travers de MaPrimeRénov'
00:57:13parce que l'isolement thermique, il est sur le froid et sur le chaud.
00:57:15Effectivement, la précarité énergétique,
00:57:17elle est valable dans les deux sens
00:57:19parce que ceux qui n'ont pas les moyens de se chauffer en hiver
00:57:21n'ont pas non plus les moyens de mettre des clims
00:57:23dans leurs appartements. Il fera plus chaud en hiver, malheureusement.
00:57:25D'autant plus sur des appartements
00:57:27qui sont des passoires. En forme de boutade, je dirais
00:57:29venez vivre en creuse, on n'a pas de problème
00:57:31de bétonisation, on a beaucoup d'espace vert
00:57:33et donc on a beaucoup moins chaud qu'à Paris.
00:57:35Mais c'est très beau.
00:57:37Si on sort de la boutade, effectivement,
00:57:39des moyens supplémentaires doivent être mis
00:57:41sur l'isolation
00:57:43thermique des bâtiments et notamment
00:57:45à destination des populations les plus sensibles.
00:57:47Mais je dirais pas que des plus pauvres,
00:57:49des classes moyennes qui, aujourd'hui, n'ont pas forcément
00:57:51les moyens d'isoler thermiquement.
00:57:53Les moyens de la prime rénov' doivent être développés,
00:57:55ils l'ont été depuis déjà plusieurs années, c'est faux de dire
00:57:57qu'il n'y a rien eu de fait. Seulement, on a pris un retard
00:57:59considérable parce qu'effectivement, y compris
00:58:01dans les constructions neuves, on n'a pas
00:58:03pris les précautions nécessaires
00:58:05pour cette lutte face au changement climatique
00:58:07et sur l'isolation des bâtiments.
00:58:09Maintenant, je pense que cette préoccupation est davantage
00:58:11prise en compte, mais depuis 40 ans,
00:58:13globalement, c'était pas un facteur
00:58:15pris en compte, l'isolation thermique,
00:58:17les constructions neuves, y compris
00:58:19de logements sociaux et autres.
00:58:21On a un vrai enjeu à mettre les moyens
00:58:23là-dessus parce qu'effectivement, sinon,
00:58:25on va au-devant de catastrophes
00:58:27relativement importantes parce que les gens n'ont pas
00:58:29les moyens de faire les travaux
00:58:31nécessaires dans leur logement.
00:58:33Malgré tout ça, la tendance est à la hausse.
00:58:35Plus de 26% depuis 2013 de Français
00:58:37qui souffrent de cette chaleur
00:58:39dans leur logement. A qui la faute ?
00:58:41D'une certaine manière, si on peut poser la question
00:58:43comme ça, Franck Leduc.
00:58:45Et puis comment on fait ?
00:58:47Comment on fait ? Je suis assez d'accord avec les deux
00:58:49intervenants, mais je
00:58:51rajouterais que ça fait partie de ces
00:58:53rares sujets où finalement,
00:58:55ça rapporte.
00:58:57L'isolation thermique rapporte
00:58:59de l'argent.
00:59:01La Fondation Abbé Pierre
00:59:03avec EDF lance
00:59:05une expérimentation, plus qu'une expérimentation
00:59:07à financer des
00:59:09travaux d'isolation
00:59:11thermique pour des populations
00:59:13en précarité énergétique et en précarité tout court.
00:59:15Vous savez quelle est
00:59:17l'économie annuelle pour
00:59:19chaque logement ? 900 euros.
00:59:21C'est-à-dire que vous avez...
00:59:23C'est énorme.
00:59:25J'aime pas trop cette formule un peu
00:59:27cucul-à-praline du gagnant-gagnant, mais là
00:59:29vous avez un État
00:59:31qui favorise
00:59:33des emplois locaux,
00:59:35des productions locales, et qui peut
00:59:37s'endetter. Aujourd'hui on s'endette
00:59:39à 3%. Vous allez me dire c'est beaucoup ?
00:59:41Peut-être. Mais enfin, vous s'endettez
00:59:43à 3% quand vous avez un retour
00:59:45sur investissement qui est quand même
00:59:47très... qui est immédiat
00:59:49et qui est tangible.
00:59:51La Fondation Abbé Pierre,
00:59:53alors c'est pas exactement un rendement
00:59:55financier, c'est un rendement par rapport
00:59:57à des notations
00:59:59d'isolation de lettres
01:00:01par de 65% de rendement.
01:00:03Donc effectivement, je vous dis que
01:00:05l'isolation thermique, et il faudrait peut-être
01:00:07d'une certaine manière
01:00:09l'isoler, c'est un peu technique, pardon Benjamin,
01:00:11mais l'isoler par rapport aux critères de
01:00:13Maastricht, à mon avis, qui fait que
01:00:15on investit massivement
01:00:17par l'endettement, tant pis par l'endettement,
01:00:19parce qu'il y a un retour sur
01:00:21investissement qui est évident
01:00:23en termes d'emploi, en termes de bien-être
01:00:25et même aussi en termes
01:00:27de balance courante
01:00:29parce qu'on importe moins.
01:00:31On va conclure
01:00:33ce débat sur
01:00:35cette question-là avec un certain nombre de réactions
01:00:37et notamment sur le Facebook de Sud Radio,
01:00:39beaucoup qui réagissent à ce que vous disiez,
01:00:41Mourad Alitabouch, sur le fait qu'il faut arrêter
01:00:43de bétonner, effectivement, et notamment les villes.
01:00:45C'est vrai que c'est un
01:00:47on va dire, c'est un enjeu aussi crucial
01:00:49avec ce changement climatique.
01:00:51On revient dans un instant les débats de l'été avec un
01:00:53tout autre sujet, la polémique avec
01:00:55des mots, voilà,
01:00:57expressions utilisées par Teddy Riner qui
01:00:59passe mal auprès d'un athlète
01:01:01des Jeux Paralympiques, athlète français.
01:01:03Je vous explique tout ça et puis on en débat
01:01:05juste après.
01:01:07Sud Radio,
01:01:09les débats de l'été, 10h-13h,
01:01:11Benjamin Gleize.
01:01:13Les débats de l'été, 11h47
01:01:15avec vous, comme toujours, 0826-303
01:01:17et puis les réseaux sociaux,
01:01:19je continue de lire vos commentaires, bien sûr,
01:01:21sur le Facebook de Sud Radio,
01:01:23nos débatteurs jusqu'à midi,
01:01:25Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction
01:01:27de Marianne, dont le dernier numéro vient de sortir
01:01:29dans les kiosques, Mourad Alitabouch, réalisateur
01:01:31producteur de documentaires, on peut notamment
01:01:33citer cette série, Sale Temps pour la Planète,
01:01:35diffusée sur France 5 et puis on vous retrouve
01:01:37sur Sud Radio dans le grand matin, week-end,
01:01:39avec nous également Jean-Baptiste Moreau, ancien député
01:01:41de La Creuse. J'aimerais qu'on revienne
01:01:43sur ses propos
01:01:45maladroits, ou peut-être
01:01:47de Teddy Riner, double
01:01:49champion olympique, judoka
01:01:51double champion olympique en ce qui concerne les Jeux
01:01:53qui viennent de se terminer. Il a été
01:01:55recadré par un athlète Paralympique,
01:01:57faut vraiment que t'arrêtes de parler de nous. Qui dit ça ?
01:01:59C'est Sofiane Meyaoui, il fait
01:02:01partie de l'équipe de France de basket-fauteuil
01:02:03avec Marie-Josée Perrec. Teddy Riner a qualifié
01:02:05en l'occurrence les para-athlètes
01:02:07de super-héros ou encore d'avengers,
01:02:09c'est ça qui fait polémique.
01:02:11On n'est ni à plaindre, ni à valoriser
01:02:13de cette manière, c'est ce que dit
01:02:15ce para-athlète.
01:02:17Vous voulez réagir,
01:02:19allez-y, sur les réseaux sociaux.
01:02:21En attendant, Jean-Baptiste Moreau, un mot
01:02:23sur cette polémique, parce que
01:02:25ça dit beaucoup de choses, de la manière
01:02:27dont on perçoit et dont on considère
01:02:29aussi ces athlètes paralympiques.
01:02:31Je pense que c'est une maladresse, honnêtement.
01:02:33On ne peut pas en pire rigueur
01:02:35penser à Teddy Riner, et d'ailleurs le même athlète
01:02:37dit plus loin qu'il
01:02:39n'en tient pas plus rigueur que ça.
01:02:41Effectivement, les para-athlètes
01:02:43veulent être considérés comme des athlètes à part entière
01:02:45et pas comme des supers ou des moins.
01:02:47Ils veulent être considérés
01:02:49au regard de leurs performances
01:02:51sportives qui sont réelles
01:02:53et pas de misérabilisme
01:02:55ou de survalorisation.
01:02:57Après, je pense que Teddy Riner a voulu
01:02:59mettre en avant, et justement
01:03:01je pense que
01:03:03c'est juste maladroit ce qu'il a dit.
01:03:05Mais honnêtement,
01:03:07je pense que ça ne partait pas d'une mauvaise intention
01:03:09ni de misérabiliser,
01:03:11ni de...
01:03:13Mais après, je comprends la réaction
01:03:15aussi de ce para-athlète, en disant
01:03:17nous, ce qu'on veut, c'est être estimé sur
01:03:19nos performances sportives. On est des
01:03:21athlètes comme les autres, des sportifs comme les autres,
01:03:23et on veut être considérés comme des sportifs comme les autres.
01:03:25Point.
01:03:27Ça part de cette logique-là,
01:03:29cette logique d'être inclusif
01:03:31et on va pouvoir admirer pendant 15 jours
01:03:33les performances vraiment
01:03:35de ces athlètes qui s'entraînent
01:03:37comme les autres athlètes
01:03:39le font.
01:03:41Donc ils veulent juste être considérés comme des athlètes
01:03:43à part entière et c'est tout à fait logique
01:03:45et je pense que c'est juste une maladresse
01:03:47de la part de Teddy Riner et que ça ne partait pas
01:03:49du tout d'une mauvaise intention, mais au contraire
01:03:51de valoriser ses parts olympiques, dont j'espère
01:03:53que ça va être le même succès que les Jeux Olympiques.
01:03:55D'ailleurs, c'est ce qu'a déclaré tout à l'heure
01:03:57sur Sud Radio, la ministre déléguée
01:03:59chargée des personnes âgées et des personnes
01:04:01handicapées, Fadila Katabi,
01:04:03qui était l'invité de Jean-Marie Bordry
01:04:05dans la matinale de Sud Radio.
01:04:07Je pense que notre grand champion, Teddy Riner,
01:04:09l'a dit peut-être en voulant,
01:04:11en pensant bien faire, par
01:04:13peut-être méconnaissance,
01:04:15mais effectivement, les personnes en situation de handicap
01:04:17veulent qu'on les considère comme des
01:04:19citoyens, des citoyennes
01:04:21à part entière. Et on voit
01:04:23d'ailleurs les choses, parfois on peut dire les choses
01:04:25un peu de manière maladroite,
01:04:27par méconnaissance. Quand je regarde
01:04:29par exemple le film Un Petit Truc en Plus,
01:04:31Bougez les lignes !
01:04:33Et j'espère que nos Jeux Paralympiques vont
01:04:35faire bouger les lignes, faire bouger,
01:04:37changer le regard pour pouvoir changer la vie
01:04:39des personnes en situation de handicap.
01:04:41Mais Mourad, avec ta bouche,
01:04:43maladresse de Teddy Riner,
01:04:45je pense qu'on peut le dire
01:04:47très clairement, il n'y a pas de doute là-dessus.
01:04:49Est-ce que vous comprenez
01:04:51le coup de gueule de ce
01:04:53parathlète, Sofiane Meyaoui ?
01:04:55Teddy Riner, c'est clair qu'il est
01:04:57très bienveillant, sauf avec
01:04:59ses adversaires sur la tatami,
01:05:01ça paraît très clair.
01:05:03Son adversaire, en l'occurrence, il l'a quand même félicité grandement.
01:05:05Et le japonais qui était presque à deux doigts
01:05:07d'Akiri en rentrant chez lui.
01:05:09Encore une fois,
01:05:11je pense que c'est légitime
01:05:13qu'on en parle, et je pense que Teddy Riner
01:05:15met sur le tatami, entre guillemets,
01:05:17ce sujet-là.
01:05:19Moi j'ai vu, pour tout vous dire, au stade
01:05:21Charletti à Paris, les championnats du monde
01:05:23d'athlétisme paralympique.
01:05:25Para, je ne sais pas comment on dit,
01:05:27donc en tout cas les jeux pour les handicapés.
01:05:29Et franchement,
01:05:31moi j'ai été très très impressionné.
01:05:33Une amie est allée voir du basket-fauteuil,
01:05:35c'est physique quoi !
01:05:37Et franchement, si on doit
01:05:39valoriser, parce qu'on est
01:05:41à quelques jours de l'ouverture des Paralympiques,
01:05:43ce sont ces sportifs
01:05:45de haut niveau !
01:05:47Et encore une fois, je pense que quand il parle de super-héros,
01:05:49je pense que derrière, il y a de
01:05:51l'entraînement, comme pour les athlètes.
01:05:53Et c'est ça que je trouve
01:05:55formidable. Teddy Riner est d'une
01:05:57grande bienveillance, franchement, et je pense
01:05:59qu'il n'y avait pas...
01:06:01Quand il a évoqué la question des
01:06:03super-héros et des Avengers, pour lui
01:06:05c'était d'abord et avant tout de montrer
01:06:07ces sportifs et leurs
01:06:09performances à venir, parce que
01:06:11on espère avoir autant de médailles d'or
01:06:13ou même de médailles avec
01:06:15les Paralympiques français.
01:06:17Franck Dedieu, c'est peut-être aussi une façon
01:06:19maladroite, finalement,
01:06:21de féliciter,
01:06:23d'applaudir, d'une certaine manière, le courage
01:06:25de certains de ces athlètes qui
01:06:27sont passés par des périodes très compliquées
01:06:29avec des parcours très difficiles.
01:06:31Bien sûr, il y a une
01:06:33abnégation, une volonté
01:06:35absolument remarquable. Dans
01:06:37la maladresse de Teddy Riner
01:06:39et la remarque, à mon avis,
01:06:41justifiée de l'athlète,
01:06:43se pose la question
01:06:45de l'emploi permanent
01:06:47pour tout sportif des
01:06:49superlatifs. C'est-à-dire
01:06:51c'est tous des super-héros,
01:06:53c'est tous des sur-hommes,
01:06:55c'est tous des titans. Or, l'esprit
01:06:57de l'olympisme, c'est pas
01:06:59ce rêve prométhéen
01:07:01de super-héros.
01:07:03C'est tout simplement l'humanisme.
01:07:05C'est tout simplement l'homme.
01:07:07L'homme ou la femme qui n'est pas
01:07:09un super-héros, qui n'est pas un titan
01:07:11qui donne
01:07:13le meilleur de lui-même
01:07:15avec des valeurs de fraternité
01:07:17plutôt positives.
01:07:19Mais on est
01:07:21quand même dans le cadre
01:07:23je dirais
01:07:25du statut d'humain
01:07:27qui jette le javelot
01:07:29le plus loin possible.
01:07:31Si l'olympisme
01:07:33renvoie à des jeux
01:07:35grecs, c'est pas
01:07:37pour rien. Il y a quelque chose de très
01:07:39naturel, de très humain.
01:07:41Et cet emploi
01:07:43de superlatif permanent
01:07:45y compris pour tous les sportifs
01:07:47de super-héros, de titans
01:07:49et de sur-hommes, me semble
01:07:51aller à l'encontre de l'esprit
01:07:53même de l'olympisme qui se confond
01:07:55avec l'humanisme. C'est-à-dire que
01:07:57ce qui est au centre, c'est l'homme.
01:07:59Morad a eu ta bouche.
01:08:01Franchement, pas grand-chose à ajouter
01:08:03sauf à dire qu'il faut absolument
01:08:05aller soutenir nos athlètes
01:08:07comme on a pu soutenir tout au long des
01:08:09Jeux Olympiques, nos athlètes
01:08:11comme Teddy Riner, comme l'équipe
01:08:13de France de basket, etc.
01:08:15Parce que je crois, au-delà des superlatifs
01:08:17je crois d'abord et avant tout, c'est une grande
01:08:19leçon d'humanité que vous me donnez
01:08:21tous nos athlètes français
01:08:23et étrangers pendant cette période
01:08:25paralympique. Et moi, je dis
01:08:27juste, j'étais aux Jeux Olympiques
01:08:29et j'espère pouvoir aussi assister
01:08:31à des épreuves. L'athlétisme, en tout cas,
01:08:33j'ai été subjugué et je vous invite
01:08:35vraiment à aller les soutenir parce que c'est beau.
01:08:37Ben oui, effectivement. Et alors, l'engouement
01:08:39il est là parce que, concernant
01:08:41ces ventes de billets, on est à plus
01:08:43d'1,7 ou 1,8 million
01:08:45de billets déjà vendus et
01:08:47ça s'accélère encore sur ces derniers jours
01:08:49donc c'est tout de même très encourageant.
01:08:51Juste d'un mot, très rapidement, parce que c'est vrai que
01:08:53on nous dit, effectivement, ce sont
01:08:55des athlètes comme les autres. Alors pourquoi ne pas
01:08:57faire en sorte que les Jeux Olympiques
01:08:59interviennent au même temps, en tout cas les Jeux paralympiques
01:09:01interviennent au même temps que les Jeux Olympiques ?
01:09:03Jean-Baptiste Moreau, par exemple ?
01:09:05Oui, effectivement. Alors, je ne suis pas un fin connaisseur
01:09:07de façon dont fonctionne le CIO
01:09:09globalement, mais
01:09:11je sais qu'il y avait eu, il y avait eu, il y a quelques années
01:09:13je pense, dans les Jeux Olympiques,
01:09:15quelques épreuves paralympiques au milieu des épreuves
01:09:17olympiques.
01:09:19Notamment en athlétisme, je me souviens
01:09:21qu'il y a eu des courses paralympiques
01:09:23en même temps
01:09:25que les courses paralympiques.
01:09:27C'est une réflexion aussi menée, en l'occurrence,
01:09:29pour Los Angeles, pour la prochaine Olympiade.
01:09:31Je pense qu'effectivement, on gagnerait
01:09:33au moins avoir une continuité, quitte à ce que
01:09:35ces Jeux Olympiques se poursuivent un peu plus longtemps,
01:09:37mais on gagnerait vraiment avoir une continuité.
01:09:39Cette interruption de 15 jours,
01:09:41elle n'est pas facile à comprendre, je trouve.
01:09:43Après, est-ce que c'est du business pour vendre
01:09:45plus de billets ? Ce n'est pas exclu non plus
01:09:47de la part du CIO.
01:09:49Je trouve dommage qu'il n'y ait pas une continuité entre
01:09:51les Jeux Olympiques et les Jeux paralympiques, parce que ce sont les mêmes athlètes
01:09:53qui s'entraînent de la même façon,
01:09:55et donc ça serait logique qu'ils concourent
01:09:57en même temps, pas les uns
01:09:59contre les autres, mais en même temps,
01:10:01sur les mêmes stades, et dans
01:10:03le même timing. Je pense qu'on y gagnerait
01:10:05en lisibilité, je pense, effectivement.
01:10:07Et vous le savez, ces Jeux paralympiques, on va en parler
01:10:09tous les jours. C'est dans
01:10:11six jours, maintenant, l'ouverture de ces
01:10:13Jeux Olympiques, avec une cérémonie
01:10:15d'ouverture prévue sur les Champs-Elysées.
01:10:17Et on en parle, vous savez, à notre rendez-vous
01:10:19quotidien sur les Jeux paralympiques. Tout à l'heure,
01:10:21midi 45, avec notre consultant
01:10:23Anthony Martin-Smith,
01:10:25qui est double médaillé au championnat du monde
01:10:27de judo paralympique.
01:10:29D'ici là, je vous remercie grandement
01:10:31Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de
01:10:33Marianne, dont le dernier numéro vient de sortir
01:10:35dans les kiosques, le roi, président
01:10:37énu. Merci beaucoup, Moradagui Zabouch,
01:10:39réalisateur, producteur
01:10:41de documentaires, notamment de la série
01:10:43Salton pour la planète, diffusée sur France 5, et puis on vous
01:10:45retrouve dans le grand matin, week-end, de Sud Radio.
01:10:47Un grand merci à vous aussi, Jean-Baptiste Moreau,
01:10:49ancien député de La Creuse.
01:10:51Nous, on se retrouve dans un tout petit instant avec
01:10:53Tim Trouleau, qui va nous rejoindre sur Sud Radio
01:10:55à la suite des débats de l'été. A tout de suite !

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