A l’occasion des élections législatives, CNEWS vous propose un nouveau rendez-vous 100% politique présenté par Olivier Benkemoun et Julien Pasquet du lundi au jeudi de 21h à minuit.
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00:00:00Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour ce 100% politique. Avec nous ce soir, Paul Sujit, bonsoir, Rémi Tell, essayiste, bonsoir, et Vincent Lamorandière, avocat pénaliste, bonsoir.
00:00:11Évidemment, on va revenir sur le drame de ce gendarme de Mougin. La France a tué mon mari par son insuffisance et son laxisme.
00:00:22Ce sont les mots qui sont lourds, qui sont tranchants, qui sont définitifs de la veuve d'Éric Comines, gendarme de 54 ans, tué à la suite d'un refus d'obtempérer à Mougin.
00:00:33Ce matin, lors de l'hommage que vous avez pu suivre en direct sur CNews, vous avez entendu les mots de cette femme en larmes qui a pointé du doigt la responsabilité de la justice.
00:00:44Et je voulais évidemment qu'on commence par ça ce soir.
00:00:46Je l'affirme haut et fort. La France a tué mon mari. La France a tué mon mari, le père de mes enfants. La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance.
00:01:09La France a tué mon mari. Comment, pourquoi, pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ?
00:01:19Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu'il soit touché directement pour agir ?
00:01:28Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ? Bagne, expulsion, retrait des droits octroyés par une procédure tellement bien faite et j'en passe.
00:01:401981 n'aurait jamais dû exister. 1981 n'aurait jamais dû exister.
00:01:49Donc c'est très dur. Ce que je disais, ce sont des mots très définitifs. Elle fait allusion à Harmonie Comine à 1981. C'est l'abolition de la peine de mort, évidemment.
00:02:00Alors ça n'engage qu'elle, évidemment. On ne revient pas sur la peine de mort. Je pense que personne ne veut revenir dans ce pays sur l'abolition de la peine de mort.
00:02:08Ça dépend de son âge d'opinion que vous regardez.
00:02:11Mais il me semble pas. Vous pourrez en parler tout à l'heure. Je comprends simplement son émotion aujourd'hui. Elle a perdu le père de ses deux enfants.
00:02:19Oui, effectivement. On voit très bien que c'est une réponse qui est marquée par une émotion totalement légitime qu'on doit entendre.
00:02:26Mais par contre, ce n'est pas une analyse de la situation judiciaire française. On ne peut pas généraliser sur ce qui se passe en France d'une manière générale.
00:02:35Et on s'aperçoit qu'effectivement, l'auteur de ces violences involontaires, malheureusement, avait déjà connu une dizaine de condamnations, je crois, si je ne me trompe pas.
00:02:45Donc on voit que la prison a été dans l'incapacité de le remettre sur le droit chemin. Et c'est vrai que face à un fait dramatique comme ça,
00:02:54les gens qui sont pour une justice plus répressive vont se donner raison à eux-mêmes en disant que c'est la preuve qu'on est dans un système non répressif, laxis pour reprendre ces termes-là.
00:03:07Et puis les gens qui voient les limites de la prison vont aussi repartir plus convaincus de leur conviction de base en disant que quelqu'un qui a été condamné dix fois,
00:03:16qui est probablement passé par la prison, n'a pas changé.
00:03:19Ce n'est pas passé par la prison. Le problème, c'est qu'à chaque fois, c'est quelqu'un qui s'en tire avec des sursis pour des choses qui étaient déjà graves,
00:03:24qui étaient notamment déjà des atteintes à des personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:03:27Et je vous entends dire des violences involontaires, pardon, mais vous octroyez la prétention de juger, avant même que la chose le soit, ce qui s'est passé.
00:03:35On a vu les images. Je suis obligé de les décrire un petit peu parce que, et j'espère que personne ne va les voir parce qu'elles sont vraiment atroces.
00:03:41On va en parler tout de suite.
00:03:43On voit le véhicule foncer, accélérer après avoir percuté le gendarme. Alors évidemment, il va y avoir un procès.
00:03:48Mais enfin, pour l'instant, rien n'indique que ces violences-là, elles sont involontaires.
00:03:52Sur les mots de cette veuve qui parle de laxisme, qui pointe du doigt quand même la responsabilité ce soir de la justice,
00:03:58et on entendra tout à l'heure Gérald Darmanin qui est interpellé et qui répond et qui dit oui, il y a sans doute un problème avec la justice.
00:04:08Comme je comprends l'indignation de cette veuve, de cette femme à qui le silence des tribunaux, le laxisme judiciaire a pris son mari.
00:04:17Vous savez, Peggy disait il faut voir ce que l'on voit et dire ce que l'on voit.
00:04:22Cette femme a eu le courage de dire ce qu'elle voit, ce qu'elle subit aujourd'hui dans sa chair et que subissent évidemment pas dans telles extrémités,
00:04:31heureusement d'ailleurs, des dizaines de milliers de familles en France.
00:04:35Le déni de justice est un mal qui ronge notre société, qui crée beaucoup de tensions, beaucoup de ressentiments,
00:04:41beaucoup de défiance aussi vis-à-vis de l'État.
00:04:44À titre personnel, dans ma famille, je l'ai vécu pour des faits gravissimes, où on n'a pas de nouvelles,
00:04:48où on sait que des prédateurs se retrouvent dans la nature et il y a la colère, il y a ce sentiment de trahison aussi par son propre pays.
00:04:57Je crois que c'est ce que cette dame a exprimé, j'espère que son message sera entendu.
00:05:01On va revenir à ces questions, mais les réactions des proches, des amis, des gendarmes qui font bloc aujourd'hui,
00:05:06évidemment, autour de sa veuve et de ses enfants, plusieurs réactions aujourd'hui. Écoutez.
00:05:15Je trouve que c'est vraiment abominable ce qui est arrivé et on laisse trop de délinquants comme ça,
00:05:20il n'y a pas assez de contrôle en France et c'est horrible, c'est abominable de supprimer la vie à un homme qui faisait son travail.
00:05:27On a été outrés de ce qui s'est passé, surtout, et que c'est inadmissible.
00:05:31Et puis ça nous fait beaucoup de peine pour la famille, pour les deux enfants qui rêvent, les deux petits orphelins,
00:05:36tout ça juste pour un refus de l'obtempérer, c'est inadmissible.
00:05:40Gérald Darmanin, je voulais qu'on écoute Gérald Darmanin qui partage la colère de la veuve,
00:05:44qu'il a eue quelques minutes avant le lancement de la cérémonie des Paralympiques.
00:05:50Écoutez, quand un gendarme meurt, quand un policier meurt, quand un pompier meurt,
00:05:55il est évidemment d'une part normal que le ministre de l'Intérieur, que l'ensemble du gouvernement,
00:06:00apporte sa condoléance à la famille, à ses frères d'armes.
00:06:04C'est un désastre profond, une famille qui est évidemment extrêmement meurtrie.
00:06:09Et moi d'abord, je voudrais m'incliner devant la douleur de cette femme et la douleur des enfants qui ont perdu leur père.
00:06:16Et évidemment, je comprends ce cri de détresse, de colère, et je suis là pour, avec le gouvernement, l'entendre.
00:06:22Et évidemment, à accompagner plein d'empathie cette détresse.
00:06:26Je suis évidemment aussi dans ma responsabilité que de dire que d'abord, c'est ceux qui conduisent en assassinant des personnes,
00:06:35en faisant des refus d'obtempérer, c'est ça que ça veut dire.
00:06:37On assassine des policiers, des gendarmes, et il faut que la justice, en effet, soit beaucoup plus ferme
00:06:42contre ceux qui utilisent leurs véhicules, qu'ils soient des quoi ? Des motos, des voitures, comme des armes.
00:06:48J'entends, je comprends, il faut que la justice soit plus ferme, mais il est aux affaires, M. Darmanin.
00:06:55Il faut qu'il y aille. Il faut qu'il y aille, non ?
00:06:58Vous connaissez comme nous tous la situation particulière dans laquelle se trouve Gérald Darmanin.
00:07:02C'est pas le premier refus d'obtempérer.
00:07:05Non, c'est pas le premier refus d'obtempérer, mais Gérald Darmanin a eu de cesse de plaider pour des renforcements des effectifs policiers.
00:07:09J'ai discuté encore avec ses conseillers au moment des Jeux olympiques.
00:07:12On se disait que c'était magnifique. Quand on met des policiers sur le terrain, tout est calme, tout se passe bien.
00:07:16Et à Beauvau, des gens me disaient qu'il faudrait peut-être le même le dire un peu plus fort.
00:07:20Parce que nous, c'est pas faute de réclamer des effectifs.
00:07:22Au moins, on a fait la démonstration que lorsque les moyens sont mis, on arrive à calmer les choses.
00:07:27Mais effectivement, il y a, je crois, un vrai sujet judiciaire qui est lié aux antécédents judiciaires.
00:07:33Il faut mettre un pluriel de circonstances de ce monsieur.
00:07:37Ce monsieur dont on apprend à l'instant, je vois ça, qu'il est évidemment mis en examen et placé en détention provisoire.
00:07:42C'est normal dans cette procédure pour des faits d'une telle gravité.
00:07:45Ce monsieur avait, en une dizaine d'années, une quinzaine d'années de présence sur le territoire français,
00:07:50puisqu'il est arrivé en 2006, c'est un migrant capverdien,
00:07:53déjà commis une dizaine de faits dont certains extraordinairement similaires à celui-ci.
00:07:58Sauf qu'il n'avait pas été accompagné de conséquences aussi gravissimes que la mort d'un gendarme.
00:08:02Et effectivement, dans ces circonstances-là, on se demande à partir de quand, au fond,
00:08:06parce qu'on parle de la récidive, mais il y a récidive, récidive.
00:08:09Là, c'est quelqu'un qui est un multi-récidiviste forcené,
00:08:12et que manifestement, aucune infraction, aucun traitement judiciaire de ces infractions
00:08:17n'a pu, à un moment ou à un autre, convaincre de la gravité de ce qu'il avait fait le judiciaire
00:08:21et de la nécessité de changer sa conduite.
00:08:23Personne ne lui a enlevé son permis. Il avait encore son permis, il avait encore des points.
00:08:27Alors, vous savez, on parle de laxis, d'absence de réaction pénale.
00:08:31J'ai entendu des expressions qui sont belles, mais qui, à mon avis, relèvent plus de la littérature que du terrain.
00:08:36Le silence des tribunaux, le déni de justice, le laxisme des juridictions.
00:08:41Moi, j'aimerais être concret, vous donner un petit peu des échelles de peines requises.
00:08:45Pour le même profil, c'est-à-dire pour les mêmes faits, avec une personne qui n'a jamais été,
00:08:50qui n'a, avec aucun accident, donc multi-récidiviste, refus d'obtempérer.
00:08:55Donc, j'ai eu dernièrement 4 ans de prison ferme avec maintien de mandat et mandat de dépôt requis par le parquet.
00:09:03La juridiction a prononcé une peine de 2 ans, dont 6 mois fermes.
00:09:07Il y a eu un appel immédiat du parquet et, en fait, la peine a été aggravée en cause d'appel.
00:09:12On s'est retrouvé avec 3 ans de prison, dont 2 ans fermes.
00:09:16C'est des échelles de peines qui n'étaient ni requises, ni prononcées, en fait, pour des faits comme ça, il y a 10 ans.
00:09:22Donc, en fait, il y a une transition et, actuellement, les juridictions répressives prennent de manière extrêmement sérieuse
00:09:31ces cas de refus d'obtempérer, de conduite sans permis et de rodéo urbain, parce qu'on sait aussi qu'il y a le cas des rodéos urbains.
00:09:38Vous voulez du concret sur le laxisme judiciaire ? Je vous parle là comme citoyen et comme père de famille.
00:09:44Il y a 8 mois de cela, un homme s'est introduit à mon domicile.
00:09:47Il a tenté d'agresser la fille de ma compagne qui est âgée de 5 ans.
00:09:51Cela fait 8 mois qu'on attend une décision de justice.
00:09:54Les services d'enquête ne nous ont même pas reçu.
00:09:57Il a fallu qu'on écrive au procureur de la République.
00:09:59Il a fallu qu'on fasse un signalement à l'inspection générale de la Gendarmerie nationale.
00:10:03La justice ne nous a même pas envoyé le papier qui nous aurait permis de nous porter parti civil.
00:10:08Vous voyez, il se trouve que j'interviens sur ce plateau.
00:10:11Mais je pense qu'il y a des milliers, des millions de Français qui sont dans mon cas.
00:10:14Et oui, il y a un problème matériel.
00:10:16Évidemment, le budget de la justice a beaucoup augmenté lors du dernier exercice.
00:10:21Mais il y a aussi un problème idéologique avec une justice qui refuse de punir.
00:10:26Et donc, qui se rend complice de la récidive.
00:10:29Et aujourd'hui, je vous parle de mon cas très personnel.
00:10:31Cet homme-là, c'est un prédateur qui se trouve être dans la rue.
00:10:35Il peut côtoyer les enfants de ma compagne en toute liberté.
00:10:38Cette situation n'est pas acceptable en France.
00:10:40Maître, vous avez donné des exemples qui sont concrets.
00:10:43Mais pour quelles raisons ?
00:10:45Alors ce soir, Gérald Darmanin demande que la justice soit plus ferme.
00:10:49Et c'est le ministre de l'Intérieur qui dit ça.
00:10:51Je demande, vous l'avez entendu, que la justice soit plus ferme.
00:10:54Justement, c'est le ministre de l'Intérieur.
00:10:56C'est le représentant du pouvoir exécutif.
00:10:58Et en fait, il doit y avoir une distance entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.
00:11:03Une séparation des deux dans un état de droit.
00:11:05Et on est toujours mal à l'aise.
00:11:07Nous, quand on travaille pour l'autorité judiciaire,
00:11:10nous sommes des auxiliaires de justice.
00:11:12De voir les politiques commander le travail des magistrats.
00:11:15Pardon, mais la justice est quand même rendue au nom du peuple français.
00:11:18Elle n'engage pas que le magistrat...
00:11:19Par des magistrats qui sont indépendants et qui sont courageux.
00:11:22Et qui parfois...
00:11:23Et qui se conforment aux lois de la République.
00:11:25Et de fait, il y a effectivement, je crois, dans le débat législatif,
00:11:28la présence nécessaire de positions politiques
00:11:31qui disent que oui, sur des sujets comme notamment, par exemple,
00:11:34la répréhension d'actes qui peuvent mettre en danger la vie des policiers,
00:11:37la question de la fermeté des peines se pose.
00:11:39Et ça, ça fait partie du débat politique législatif.
00:11:42Les magistrats décident en conscience.
00:11:44Ils ne sont pas là pour faire appliquer une politique de gauche ou de droite.
00:11:47Ils sont là pour être indépendants.
00:11:49C'est précisément les magistrats dont il est question ce soir.
00:11:52De fait, ils le font.
00:11:53Il y a une politique judiciaire qui est une politique orientée idéologiquement.
00:11:58D'ailleurs, les magistrats, par la voie de leurs représentants syndicaux,
00:12:00ne s'en cachent même pas en réalité.
00:12:02Et les statistiques, au niveau global, sortons des cas particuliers,
00:12:07au niveau global, les statistiques parlent dans ce sens.
00:12:10Puisque je crois qu'on est sur moins d'une peine sur cinq de prison ferme
00:12:14qui est exécutée à la fin.
00:12:16Et on sait depuis Beccaria que pour qu'une peine soit efficace,
00:12:18il faut qu'elle soit certaine.
00:12:20Et il faut que le délai entre le délit qui conduit à la peine
00:12:23et la prononciation de la peine soit court.
00:12:25On fait tout le contraire.
00:12:27– Avant de vous donner la parole, on écoute Thibaut de Montbréal
00:12:29qui était sur ce plateau ce soir, en punchline,
00:12:33qui a donné son sentiment sur cette affaire.
00:12:36On l'écoute.
00:12:40– Les propos extrêmement forts de cette femme,
00:12:44on n'a pas l'habitude de les entendre dans le débat public.
00:12:47Et on n'a pas l'habitude de les entendre dans la bouche des proches,
00:12:51des policiers et des gendarmes qui sont tués ou gravement blessés.
00:12:54Parce que la plupart, soit n'ont pas la force, soit n'ont pas l'envie.
00:13:01Et donc se contentent soit de ne rien dire,
00:13:06soit de participer à des marches blanches, etc.
00:13:08Aujourd'hui, il y a beaucoup de policiers et de gendarmes en France,
00:13:12je ne vais pas m'amuser à mettre un curseur,
00:13:14pour dire si c'est 70 ou 90%,
00:13:16mais c'est très largement plus que la moitié,
00:13:18qui pensent profondément ce que vient de dire cette dame.
00:13:24Et je sais que les propos ont commencé à déclencher une polémique,
00:13:28parce que depuis cet après-midi, cette polémique,
00:13:30on la voit notamment affleurir sur les réseaux sociaux.
00:13:32Vous voulez dire que cette veuve est très critiquée sur les réseaux sociaux ?
00:13:35Cette veuve est injuriée, elle reçoit des menaces de mort,
00:13:38il y a des messages absolument atroces
00:13:40de gens qui sont sans surprise d'extrême-gauche,
00:13:43en tout cas qui s'affichent sur les réseaux sociaux
00:13:45comme étant d'extrême-gauche ou proches des réseaux islamistes, etc.
00:13:49Elle dit avec ses tripes ce que pense une majorité de policiers et de gendarmes.
00:13:54Il y a des gens ce soir qui, sur les réseaux sociaux,
00:13:57insultent cette femme, insultent cette veuve,
00:13:59insultent cette épouse qui a perdu son mari,
00:14:03qui se retrouve avec deux enfants, des conditions terribles.
00:14:05Mais ce soir, c'est un torrent, un déferlement d'horreur sur les réseaux sociaux.
00:14:11Et des menaces de mort, évidemment.
00:14:13Il y a eu sitôt que les médias ont relayé les citations de son discours,
00:14:17qui était effectivement extrêmement poignant,
00:14:18et qui, comme le dit très un maître de Montbrial, n'est pas habituel.
00:14:22En règle générale, ce sont des cérémonies plus policées auxquelles on est habitué.
00:14:25Lorsqu'il s'agit d'hommages comme celui-ci,
00:14:27elle a eu des mots forts, des mots durs.
00:14:29À l'instant même où elle les a tenus,
00:14:31des personnes ont souhaité publiquement sur les réseaux sociaux sa mort,
00:14:33l'ont insultée de tous les noms.
00:14:35Et on dit qu'au fond, ce qui était arrivé à son mari était bien fait.
00:14:38Donc on voit bien que, par-delà les débats,
00:14:41et d'ailleurs peut-être les divergences qu'on peut avoir
00:14:43sur la question du laxisme ou de la sévérité de la justice,
00:14:46il y a de toute façon un problème de fond qui va bien au-delà de la question des peines,
00:14:49qui est vraiment l'installation profonde dans l'inconscient collectif
00:14:53de la détestation de l'autorité, la détestation de l'uniforme
00:14:57et tout ce qui peut s'y rapporter d'une façon ou d'une autre
00:14:59jusqu'aux enfants ou aux compagnes de ceux qui portent l'uniforme,
00:15:02c'est-à-dire ceux qui sont au service de chacun et chacune d'entre eux.
00:15:04– Vous n'êtes pas d'accord avec…
00:15:06On ne peut pas nier quand même que dans ce pays,
00:15:09il y a des gens qui ont une horreur de l'uniforme et qui sont prêts…
00:15:14– C'est écrit sur tous les murs de France.
00:15:16– À quatre, c'est écrit partout.
00:15:18– Alors, je vais être nuancé sur un point que je remarque,
00:15:23et je dois le constater, et ça va peut-être aller dans votre sens,
00:15:27c'est que face à la justice, et quand il y a des difficultés
00:15:30entre les policiers, les forces de l'ordre et des justiciables,
00:15:33face à la justice, tout le monde est mécontent.
00:15:36Et je vais m'expliquer.
00:15:37Les policiers se sentent abandonnés par l'autorité judiciaire.
00:15:40On avait entendu cette phrase il y a quelques années
00:15:42qui m'a beaucoup marqué, le problème de la police, c'est la justice.
00:15:45Donc vraiment, il y a un sentiment d'abandon, d'être négligé,
00:15:50tenu pour part négligeable, en fait, par l'autorité judiciaire
00:15:53chez les policiers.
00:15:54Et quand vous défendez des gens qui ont fait l'objet,
00:15:57soit de violences policières, soit qui ont été accusés de violences
00:16:01sur les policiers, qui se retrouvent face à la mécanique judiciaire,
00:16:05eux, ils disent, on ne peut rien faire face aux forces de l'ordre.
00:16:08Parce que la justice marche main dans la main avec les forces de l'ordre,
00:16:14les parquetiers, les magistrats instructeurs marchent main dans la main
00:16:18avec leur force vive, c'est-à-dire la force d'enquête,
00:16:21et on ne peut rien faire face à eux.
00:16:22Tous les soirs, on a des policiers ici qui disent le contraire,
00:16:25qui disent, on fait notre boulot, on se retourne vers la justice
00:16:28et le lendemain, ceux qui devraient être enfermés au moins quelques heures,
00:16:31quelques semaines, se retrouvent dans la rue.
00:16:33C'est ça, ils ont le sentiment de ne pas être compris,
00:16:35de ne pas être respecté, d'avoir un travail qui n'est pas respecté
00:16:38par la justice.
00:16:39Et je peux vous dire que les justiciables ont le même sentiment.
00:16:41Le sentiment, il fluctue, et je vais vous dire, ça c'est très important,
00:16:44le sentiment de ne pas être pris en considération par la justice
00:16:48lorsqu'on est une victime, il est effectivement fréquent,
00:16:51il est en un sens légitime.
00:16:52La justice, c'est une invention de la civilisation pour éviter
00:16:56que les victimes se fassent vengeance elles-mêmes.
00:16:58Mais il fluctue.
00:16:59Et c'est très important ce qu'a dit cette veuve.
00:17:01Elle a dit, j'aurais aimé que la peine de mort ne soit pas abolie.
00:17:04J'aurais aimé que 1980 n'ait pas eu lieu, ça veut dire ça.
00:17:07Parce qu'au moment où la peine de mort est abolie en France,
00:17:11d'abord une majorité de citoyens, il est plutôt défavorable.
00:17:14Les Français à l'époque étaient plutôt favorables au maintien
00:17:17de la peine de mort.
00:17:18Et puis progressivement, c'est peut-être d'ailleurs le génie aussi
00:17:22de ceux qui ont su voir là une avancée pour la civilisation,
00:17:25les Français se sont rangés à l'idée qu'au fond, il était préférable
00:17:28de vivre dans une société où la peine de mort n'était pas un moyen
00:17:32auquel la justice pouvait avoir accès.
00:17:35C'est pour ça que je vous parlais tout à l'heure des sondages.
00:17:37On voit aujourd'hui maintenant un certain nombre de Français
00:17:39qui jusqu'ici en étaient convaincus, revenir sur leur décision
00:17:42et dire au fond, on préférait que la peine de mort soit rétablie.
00:17:45Et ça, ça date notamment par exemple du moment des attentats terroristes
00:17:49où on s'est demandé au fond, est-ce qu'on a la capacité
00:17:51de se défendre suffisamment par rapport à ceux qui nous haïssent.
00:17:54Ce que je veux dire par là, c'est qu'on a des outils qui permettent
00:17:56de mesurer le rapport des Français à l'institution judiciaire.
00:17:59Il y a des périodes dans l'histoire récente où les Français
00:18:01étaient encore convaincus que la justice de leur pays
00:18:03faisait globalement leur travail et qu'elle les protégeait.
00:18:05Et on voit depuis quelques années, c'est une inflexion qui est récente
00:18:08mais qui est visible, que les Français ont de moins en moins
00:18:10confiance dans la justice.
00:18:12Et la preuve de ça, tangible, ce sont les sondages d'opinion
00:18:15qui montrent un regain d'intérêt en faveur d'un rétablissement
00:18:18de la peine de mort. Je ne vous dis pas ça parce que je la souhaite,
00:18:20je vous dis ça parce que c'est le meilleur capteur pour savoir
00:18:22si les Français ont ou non confiance dans la justice de leur pays.
00:18:25Là, c'est un cas parfait, avec une dizaine de passages
00:18:30devant la justice, des arrestations, etc.
00:18:33Et au final, on se retrouve avec quelqu'un qui commet un homicide.
00:18:38Oui, mais après le sentiment d'insécurité,
00:18:41n'inventons pas le sentiment de déni de justice.
00:18:44Oui, c'est un cri du cœur de cette femme,
00:18:46mais qui correspond aussi à une analyse factuelle
00:18:50de ce qu'est devenue la société française
00:18:52et de l'état d'impunité dans lequel persistent
00:18:55un certain nombre de délinquants et de criminels
00:18:58et d'une justice qui, parce qu'elle manque de moyens,
00:19:01mais aussi parce que la volonté lui manque,
00:19:03ne fait pas son travail et se rend donc complice à nouveau
00:19:06des actes délictuels, parfois criminels,
00:19:09commis dans vos sujets.
00:19:12Je vous donne quand même l'information importante à retenir.
00:19:15Cet homme affirme n'avoir pas vu le gendarme sur la chaussée.
00:19:18Ce qu'il a sans doute dit à la police,
00:19:21c'est le procureur qui l'a indiqué dans un communiqué.
00:19:23Le suspect dit l'avoir percuté involontairement
00:19:25et pris de panique, avoir quitté les lieux du drame.
00:19:28Mais Sandra Buisson, je crois que c'est votre cas aussi,
00:19:31a pu se procurer la vidéo, a vu la vidéo du drame
00:19:34et elle raconte ce qu'il s'est passé,
00:19:36ce qu'elle a vu en tout cas.
00:19:40L'homme s'est expliqué en garde à vue
00:19:42et qu'il a dit ne pas avoir vu le gendarme sur la route,
00:19:45qu'il l'a percuté involontairement
00:19:47et qu'ensuite il a pris la fuite parce qu'il a été pris de panique.
00:19:50Ce qu'on peut vous dire, c'est que nous,
00:19:52nous avons pu consulter une vidéo de ce qu'il s'est passé
00:19:54le soir des faits,
00:19:56vidéo qu'on a choisi de ne pas montrer
00:19:58eu égard à sa violence.
00:20:00On voit sur cette vidéo que cet individu circule
00:20:02sur la voie de gauche de la route,
00:20:05qu'il se déporte sur la droite
00:20:07pour doubler la voiture qui est devant lui
00:20:09et quand il se déporte sur la droite,
00:20:11quelques secondes après, il est sur la même voie
00:20:13que le gendarme, qu'il va percuter
00:20:15d'une manière très violente.
00:20:18Et on voit que le gendarme,
00:20:20juste avant d'être percuté,
00:20:22a juste le temps de faire un pas sur le côté
00:20:24mais ce n'est pas suffisant pour pouvoir l'éviter.
00:20:27Je répète, il dit, il ne l'avait pas vu,
00:20:29il a percuté involontairement.
00:20:31Vous avez entendu le récit qu'en fait Sandra Busson.
00:20:34Vous avez vu la vidéo, c'est aussi votre sentiment ?
00:20:37La vidéo est pixelisée,
00:20:39c'est une image prise de très loin
00:20:41par une vidéo de surveillance.
00:20:43Effectivement, ce qu'on voit, c'est qu'il y a un changement
00:20:45de voie qui est manifeste.
00:20:47Il est un peu curieux parce que c'est une voie
00:20:49qui est très fréquentée, donc on ne comprend pas
00:20:51que le chauffeur change de voie.
00:20:53En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'au moment
00:20:55où il percute le gendarme, on voit nettement
00:20:57que la voiture est en pleine vitesse,
00:20:59qu'elle ne change à aucun moment sa direction,
00:21:01donc il n'y a même pas un geste d'évitement
00:21:03de dernier instant, et qu'immédiatement après,
00:21:05le chauffeur accélère, pour des raisons
00:21:07qui sont évidemment compréhensibles,
00:21:09puisqu'on imagine bien qu'au moment où il percute
00:21:11le gendarme, pour le coup, s'il ne l'avait pas vu avant,
00:21:13il a été contraint de s'en rendre compte.
00:21:15Je rappelle, et vous le disiez,
00:21:17que Capverdien, avec un titre de séjour en règle,
00:21:19il avait 13 ans,
00:21:21et qu'après son interpellation à Cannes,
00:21:23il a été testé positif, un dépistage d'alcoolémie.
00:21:25Mais ça, on est difficile de dire
00:21:27s'il a bu avant
00:21:29ou s'il a bu ensuite.
00:21:31On n'est pas, pour l'instant...
00:21:33La question de l'âge d'arrivée est importante.
00:21:35C'est exactement la même chose pour l'auteur
00:21:37des coups de couteau à Annecy,
00:21:39sur les jeunes bébés dans les poussettes,
00:21:41et à ce moment-là, il y a un débat qui s'est installé
00:21:43sur comment est-ce que quelqu'un comme ça,
00:21:45qui est manifestement dangereux et connu comme tel,
00:21:47peut être maintenu sur le territoire.
00:21:49Même chose aussi pour Mohamed Mouchkof,
00:21:51qui a commis l'attentat d'Arras.
00:21:53Gérald Darmanin, lui, vraiment,
00:21:55a plaidé, c'est l'une des mesures phares
00:21:57de la loi immigration, enlever
00:21:59ces mesures de protection spéciales
00:22:01pour les migrants qui sont arrivés avant l'âge de 13 ans.
00:22:03Ça fait pleinement partie du débat.
00:22:05Une réaction, c'est-à-dire que dans le débat,
00:22:07on entend, en gros, s'il est en situation régulière,
00:22:09on va dire que c'est encore pire,
00:22:11parce qu'on a accepté sur le territoire
00:22:13des personnes dangereuses.
00:22:15Et si la personne est en situation irrégulière,
00:22:17on va dire, mais pourquoi il n'a pas fait l'objet d'une OQTF ?
00:22:19Donc, quelle que soit la situation,
00:22:21de toute façon, on va dire que c'est un scandale
00:22:23et qu'il y a un dysfonctionnement de la France.
00:22:25Reconnaissez bien qu'il y a quand même
00:22:27une exception dans le domaine.
00:22:29Désolé de parler beaucoup de ma vie ce soir,
00:22:31mais je me rappelle d'un moment où je vivais aux Etats-Unis.
00:22:33Aux Etats-Unis, vous avez 20 ans,
00:22:35vous buvez de l'alcool dans un bar,
00:22:37on vous retire votre visa, vous rentrez chez vous.
00:22:39Là, cet homme a été condamné une dizaine de fois,
00:22:41sans doute pour des faits
00:22:43de moyenne importance, peut-être même
00:22:45des faits graves. On peut s'étonner
00:22:47que son titre de séjour
00:22:49lui ait été renouvelé
00:22:51de façon quasiment systématique,
00:22:53sans qu'on s'interroge sur l'opportunité
00:22:55de son maintien sur le territoire national.
00:22:57Écoutez,
00:22:59il y a une réalité. C'est face au trauma
00:23:01et on résonne tous de la même façon.
00:23:03Tous, on réagit. Quand quelque chose nous a traumatisés,
00:23:05on a tous pu être impactés par des choses
00:23:07dans notre vie. Vous nous en avez fait part
00:23:09et on vous remercie pour votre confiance.
00:23:11Mais on va relire
00:23:13toute notre histoire postérieure,
00:23:15après le trauma, avec le prisme unique
00:23:17du trauma.
00:23:19Et on voit très bien que cette femme,
00:23:21qui est dans une émotion légitime, terrible,
00:23:23face à une situation totalement dramatique,
00:23:25en fait, dit ce qu'elle pense être
00:23:27sincèrement souhaitable pour la France,
00:23:29c'est-à-dire un rétablissement de la peine de mort,
00:23:31le rétablissement du bagne, bref,
00:23:33la volonté d'exclure celui
00:23:35qui commet des infractions de la société.
00:23:37On comprend bien ça,
00:23:39mais on sait aussi qu'à côté de ça, il y a des gens qui veulent
00:23:41essayer de permettre à des gens
00:23:43qui ont commis des infractions de ne pas
00:23:45récidiver et de chercher des solutions
00:23:47de réinsertion.
00:23:49On va faire des questions très courtes, très claires. Est-ce que la France a aujourd'hui
00:23:51l'arsenal juridique pour lutter contre les délits routiers
00:23:53comme il le faut ?
00:23:55Oui, très clairement.
00:23:57Est-ce qu'on
00:23:59aura enfin ce
00:24:01changement
00:24:03de dénomination homicide routier,
00:24:05homicide volontaire ?
00:24:07Si vous vous en souvenez tous,
00:24:09c'est le papa,
00:24:11le chef Yannick Allénaud
00:24:13qui a soutenu ce texte
00:24:15qui a été visé
00:24:17en première lecture, si je ne me trompe pas,
00:24:19adopté en première lecture. Il manque la deuxième lecture.
00:24:21Les travaux,
00:24:23la dissolution ont empêché
00:24:25de le faire.
00:24:27Mais c'est en voie.
00:24:29Est-ce que c'est une bonne chose ? Est-ce qu'il faut
00:24:31aujourd'hui que ce genre de chose soit qualifié d'homicide routier ?
00:24:33Pour les victimes, peut-être.
00:24:35On ne change pas l'étiquette, on ne change pas la boîte.
00:24:37On ne change pas la peine encourue, on ne change pas le mécanisme
00:24:39de preuve de l'infraction.
00:24:41Donc en fait, on va changer le nom.
00:24:43On va parler de domicile routier pour éviter
00:24:45de dire une évidence, c'est-à-dire qu'on ne peut pas considérer
00:24:47comme un assassin
00:24:49ou un meurtrier
00:24:51quelqu'un qui n'a pas voulu tuer.
00:24:53Effectivement, c'est une évidence judiciaire et on ne peut pas revenir là-dessus.
00:24:55C'est des gens
00:24:57qui ont voulu mettre les autres en danger.
00:24:59Je ne remets pas ça en cause. Mais on change le nom.
00:25:01On ne change pas du tout
00:25:03la peine encourue parce qu'on reste à 7 ans.
00:25:05Donc en fait, on est sur, je suis désolé de le dire,
00:25:07sur de la cosmétique pénale.
00:25:09Par contre, l'affaire Palmade
00:25:11a mis à jour quelque chose de
00:25:13beaucoup plus intéressant, c'est qu'il n'y avait pas
00:25:15de protection pénale du fœtus humain
00:25:17et qu'on était obligé de voir si l'enfant
00:25:19était né vivant quelques instants
00:25:21pour pouvoir retenir un homicide
00:25:23involontaire sur ce fœtus et qu'il y avait
00:25:25quelque chose de choquant quand on sait que
00:25:27certaines espèces
00:25:29animales sont protégées au niveau pénal.
00:25:31Ce qui n'est pas le cas en France.
00:25:33Là, c'est un peu un autre sujet. En revanche,
00:25:35je suis à peu près d'accord avec vous
00:25:37pour dire qu'effectivement, la question n'est pas tant
00:25:39sur la peine encourue. Hier soir,
00:25:41on en discutait déjà avec une de vos consoeurs
00:25:43sur ce plateau, Maître Salmane, qui nous expliquait
00:25:45très bien qu'au fond, il y a une sévérité
00:25:47prévue dans les textes du Code pénal
00:25:49pour des faits comme ceux qui ont été
00:25:51commis par ce chauffeur
00:25:53qui est maintenant meurtrier
00:25:55d'un gendarme. Simplement, c'est vraiment
00:25:57la question de la façon dont ces peines sont appliquées.
00:25:59Le fait, simplement, qu'il n'ait pas été inquiété
00:26:01davantage qu'il ne l'a été jusqu'ici
00:26:03pour des faits qui étaient quasiment d'une gravité
00:26:05comparable, même s'il n'y avait pas eu la conséquence
00:26:07mortelle, elle aurait pu aboutir. Il a déjà été
00:26:09à plusieurs fois, à très nombreuses reprises,
00:26:11violent, y compris, encore une fois, à l'égard des forces
00:26:13de l'ordre, des personnes dépositaires de l'autorité publique,
00:26:15ce qui est une circonstance aggravante et
00:26:17heureusement en droit pénal.
00:26:19Donc, le fait qu'il ait pu continuer à mener
00:26:21tranquillement sa vie sans qu'à un moment,
00:26:23il y ait eu un juge qui se soit dit « mais peut-être qu'on
00:26:25pourrait aller un peu plus loin que du sursis, surtout
00:26:27justement, les peines qui pourraient t'encourir. »
00:26:29C'est là la question. Et vous nous parlez tout à l'heure
00:26:31de la conscience souveraine du magistrat.
00:26:33Nous sommes des citoyens. Nous sommes le
00:26:35peuple français. Et le droit, encore
00:26:37une fois, est rendu au nom du peuple français. On a le droit
00:26:39de demander des comptes au juge. Et je crois
00:26:41que le problème qui a été soulevé tout à l'heure
00:26:43par Rémi sur la question, justement,
00:26:45de la politisation de
00:26:47la justice, est une vraie question.
00:26:49Il y a des démocraties dans lesquelles les juges
00:26:51sont élus ou, en tous les cas, rendent des comptes poétiquement.
00:26:53En France,
00:26:55il n'y a pas de juridique
00:26:57du juge pour l'exercice de ses décisions
00:26:59juridictionnelles. Ça, on peut interroger
00:27:01ça. C'est un système autonome.
00:27:03Et on est dans une situation
00:27:05un peu étrange parce que
00:27:07à la fois, on a une jurisprudence
00:27:09qui fonctionne
00:27:11un peu à profusion. Vous savez que durant la
00:27:13Révolution française, il y a eu tous ces débats de ceux qui
00:27:15disaient « les juges sont la bouche de la loi ».
00:27:17Je crois que Robespierre voulait
00:27:19même faire interdire l'usage du mot
00:27:21de « jurisprudence ». Aux États-Unis,
00:27:23un droit jurisprudentiel,
00:27:25mais la contrepartie, c'est l'élection des juges.
00:27:27Je voulais qu'on dise aussi un mot de la
00:27:29Grande Motte. L'Algérien de 33 ans
00:27:31qui a mis le feu à la synagogue affirme qu'il ne
00:27:33voulait pas tuer de fidèles.
00:27:35C'est l'information du jour.
00:27:37Devant les gendarmes du parquet antiterroriste,
00:27:39il a reconnu avoir mis le feu intentionnellement.
00:27:41Il a confirmé avoir agi en réaction
00:27:43à la guerre au Proche-Orient,
00:27:45qu'il est anti-Israël,
00:27:47pro-palestinien. On va écouter
00:27:49Sandra Buis.
00:27:53C'est un homme qui s'est radicalisé
00:27:55dans sa pratique de la religion depuis
00:27:57plusieurs mois.
00:27:59Au vu de ses auditions et de ses publications
00:28:01sur les réseaux sociaux, il a une haine
00:28:03des Juifs depuis longtemps. C'est ce que retient le parquet.
00:28:05Il a une haine des Juifs qui se focalise
00:28:07sur le sort de la Palestine. Il a dit
00:28:09à des proches qu'il voulait aller combattre à Gaza.
00:28:11Et sur la hache qui a été
00:28:13retrouvée sur place, il avait écrit
00:28:15des propos liés à la Palestine, à Gaza
00:28:17et au sang des musulmans.
00:28:19Est-ce qu'il s'est
00:28:21radicalisé seul ? Sans doute.
00:28:23Deux hommes de son entourage, vous le savez,
00:28:25ont également été entendus. L'un
00:28:27qui l'a ramené, est-ce qu'il était au courant ? L'autre suspect
00:28:29d'être radicalisé
00:28:31également l'a souvent hébergé.
00:28:33Et puis ce que dit, également explique
00:28:35Sandra, c'est que
00:28:37il a tiré des coups de feu
00:28:39en direction des gendarmes.
00:28:41Son pistolet contenait des balles à blanc.
00:28:43Et on ne s'explique pas non plus pourquoi il a mis
00:28:45le feu à sa voiture.
00:28:47Alors, vous savez,
00:28:49on voit dans certains dossiers comme ça
00:28:51que des gens, pour
00:28:53des raisons qui sont religieuses, et à mon
00:28:55avis de la religion mal digérée et mal comprise,
00:28:57ne veulent pas suicider.
00:28:59Et attendent des forces de l'ordre
00:29:01de les abattre et vont
00:29:03là, manifestement, cet homme, attirer
00:29:05des balles à blanc contre les forces de l'ordre.
00:29:07Donc en fait, il espérait enclencher une
00:29:09réaction et se faire abattre directement.
00:29:11Obtenir peut-être le statut
00:29:13de martyr. On est dans un délire
00:29:15presque sur
00:29:17fond mystique, si vous voulez.
00:29:19Et ça, on le voit apparaître dans plusieurs dossiers.
00:29:21Moi, je l'ai déjà vu dans deux ou trois dossiers.
00:29:23C'est quoi ? C'est le nombre de vierges qui varie ?
00:29:25S'il se désingue lui-même ?
00:29:27Ou s'il se fait abattre par les forces de l'ordre au paradis ?
00:29:29Non, mais pardon. Effectivement, on voit
00:29:31qu'il y a quelque chose qui est vraiment de l'ordre
00:29:33de la bêtise crasse
00:29:35du fondamentalisme religieux islamiste
00:29:37et qui désigne, je crois,
00:29:39plus fermement encore
00:29:41la cause profonde
00:29:43de ce mal qui a frappé à la Grande-Motte,
00:29:45qui a frappé à un nombre incalculable de fois
00:29:47déjà avant nous. C'est un attentat islamiste,
00:29:49c'est pas faute de l'avoir répété,
00:29:51qui ciblait des Juifs, mais des Français Juifs
00:29:53et qui les ciblait en fait parce qu'ils étaient
00:29:55les représentants à ses yeux de l'Occident,
00:29:57mais créé en tout entier, dont nous sommes tous
00:29:59finalement les membres
00:30:01et donc dont nous sommes
00:30:03tous finalement des cibles
00:30:05aux yeux de ces gens-là.
00:30:07Et de nouveau, à plus basse intensité,
00:30:09c'est vrai que par rapport à l'année 2015
00:30:11où nous avons été endeuillés par des attentats
00:30:13extrêmement massifs en termes de nombre
00:30:15de victimes, mais de façon beaucoup plus récurrente,
00:30:17de beaucoup plus insidieuse et fréquente
00:30:19dans notre quotidien, nous devons
00:30:21continuer à faire face à cet islamisme rampant.
00:30:23On termine là-dessus, peut-être ?
00:30:25Oui, une mise en scène. C'est un attentat
00:30:27à doubler d'une mise en scène très
00:30:29narcissique, d'une certaine façon, qui illustre aussi
00:30:31un phénomène un peu propre à la modernité,
00:30:33celui de cette contagion
00:30:35mimétique par les
00:30:37images. Voilà,
00:30:39la justice...
00:30:41C'est le niveau de préparation, la justice
00:30:43va le dire, parce que si c'était préparé
00:30:45vraiment au cordeau,
00:30:47ça n'a pas l'air d'être le cas.
00:30:49Le type est radicalisé,
00:30:51ça c'est certain. Le keffiet,
00:30:53le drapeau palestinien, le pistolet,
00:30:55l'âche, même si c'était pas
00:30:57pour tuer, dit-il, ce sont quand même
00:30:59des éléments qui sont
00:31:01clairement hostiles
00:31:03à tout le monde et qui peuvent tuer,
00:31:05s'il n'a pas voulu tuer, en tout cas, qui peuvent tuer.
00:31:07Donc, voilà,
00:31:09il y a une mise en scène, mais...
00:31:11Ce djihadisme loco, c'était peut-être ce qu'il y a de plus inquiétant.
00:31:13Parce que, finalement, des attentats
00:31:15qui nécessitent une grosse préparation, on en a dû
00:31:17merci beaucoup moins, ils sont plus exposés
00:31:19aussi à la vigilance des services.
00:31:21Or là, la très grande
00:31:23rapidité du passage à l'acte
00:31:25possible d'un type qui, visiblement,
00:31:27n'est quand même pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise,
00:31:29ça montre que
00:31:31la menace est d'autant plus
00:31:33présente et d'autant plus, finalement, menaçante.
00:31:35La menace qui existe encore,
00:31:37c'est ce qu'a dit tout à l'heure Gérald Darmanin,
00:31:39elle est là depuis longtemps. On écoutera également
00:31:41Kamel Daoud. Restez avec nous, on marque une pause.
00:31:43La suite de 100% politique, dans un instant.
00:31:49Toujours avec Paul Suj, Jérémy Tell et Vincent Lamorandier,
00:31:51on parlait, il y a un instant,
00:31:53de la Grande Motte et de cet Algérien.
00:31:55On se posait des questions.
00:31:57On parlait de la radicalisation.
00:31:59Et à propos de la radicalisation, il y a eu ces derniers
00:32:01mois, ces dernières années,
00:32:03me semble-t-il, plusieurs Algériens radicalisés, d'ailleurs,
00:32:05qui se sont pris à la France, qui ont été
00:32:07au centre des attentats
00:32:09et des attaques contre la France.
00:32:11L'écrivain Kamel Daoud, qui est Algérien,
00:32:13auteur de Meurse contre enquête, sort
00:32:15ces jours-ci, un roman sur la
00:32:17guerre civile en Algérie, face
00:32:19aux islamistes. Et Kamel Daoud
00:32:21raconte ce qui arrive en France aujourd'hui
00:32:23et dans d'autres pays d'Europe et du monde.
00:32:25C'est ce qu'a déjà connu l'Algérie
00:32:27et qu'on n'a pas regardé et qu'on n'a pas écouté.
00:32:29On peut perdre
00:32:33un pays facilement. Moi, j'ai la chance
00:32:35d'avoir eu une deuxième chance, c'est-à-dire
00:32:37ce pays-là, qui n'est pas un pays étranger
00:32:39pour tous les Algériens qui l'aiment
00:32:41ou qui le détestent. Et je vois...
00:32:43Vous savez,
00:32:45pour nous, les Algériens, souvent, ce qui se passe
00:32:47en France et dans le reste du monde face à l'islamisme,
00:32:49c'est du remake. On voit les mêmes
00:32:51compromis, on voit les mêmes
00:32:53compromissions, on voit les mêmes dignités,
00:32:55on voit les mêmes idiots utiles, on voit
00:32:57les mêmes risques, on voit les mêmes stratégies.
00:32:59Et on est comme des revenants. Vous savez, on est derrière
00:33:01la vitre, on tape, on a envie de dire ne faites pas
00:33:03cette erreur-là. Ne confondez pas le voile
00:33:05et la culpabilité. Ne confondez pas
00:33:07la soumission à l'islamisme et une sorte de repentance
00:33:09face à une communauté. Ne sacrifiez
00:33:11pas la vraie pluralité face
00:33:13à la soumission. Mais on a les bras
00:33:15coupés. Qui va nous croire ?
00:33:17On est des Cassandres, mais des Cassandres
00:33:19qui annoncent un avenir en France et un passé en Algérie.
00:33:21Ça fait longtemps
00:33:23qu'il joue les Cassandres. Ça fait longtemps qu'il
00:33:25prévient Kamel Daoud qui le dit, qui l'écrit.
00:33:27Et qu'on sait, on a l'exemple
00:33:29sous les yeux. On ne veut pas voir.
00:33:31Non, mais de même que non plus l'exemple iranien
00:33:33qui est aussi très connu, parce que le contraste des images
00:33:35est peut-être encore plus saisissant avec l'arrivée
00:33:37brutale de cette révolution
00:33:39islamique qui à un moment, effectivement,
00:33:41plonge de nouveau un pays entier dans les
00:33:43ténèbres. La différence
00:33:45peut-être, c'est que d'abord,
00:33:47en France, on se croit à l'abri parce que
00:33:49l'on a quelque chose que n'avait ni l'Iran,
00:33:51ni l'Algérie. C'est-à-dire que c'est notre passé, notre tradition
00:33:53universaliste. On a inventé l'esprit des lumières.
00:33:55On a donné peut-être au monde entier
00:33:57des préceptes universalistes
00:33:59qui ont inspiré ensuite
00:34:01les autres démocraties.
00:34:03On se dit mais finalement, on est plus fort que ça.
00:34:05On a une capacité
00:34:07parce qu'on a pensé peut-être
00:34:09plus intelligemment ou de façon
00:34:11plus aboutie, l'homme avec ses droits
00:34:13civiques, on l'a pensé
00:34:15tellement fort que rien ne pourrait le menacer.
00:34:17Or, on se rend compte aujourd'hui
00:34:19que même en France, même au pays des droits de l'homme,
00:34:21même au pays des lumières, nous sommes vulnérables
00:34:23et une
00:34:25acception fondamentaliste,
00:34:27obscurantiste
00:34:29d'une religion peut aujourd'hui
00:34:31menacer tout ce que nous avons construit de fondamental
00:34:33dans notre pays.
00:34:35Et effectivement, Kamel Daoud a bien raison.
00:34:37On pensait que
00:34:39la République, la laïcité
00:34:41était vraiment un bouclier
00:34:43indestructible. Ce n'est pas le cas.
00:34:45Vous savez, en politique, seul le nombre fait loi.
00:34:47Et à la fin, c'est la démographie qui décide.
00:34:49Et je crois qu'on doit écouter
00:34:51ces écrivains, ceux qui ont connu la décennie noire
00:34:53en Algérie avec le GIA
00:34:55qui a produit d'ailleurs beaucoup de démigration
00:34:57de l'Algérie aussi
00:34:59vers la France. Le conflit
00:35:01israélo-palestinien, quoi qu'on en pense sur le fond,
00:35:03a révélé cette
00:35:05vérité sociologique quasiment.
00:35:07C'est-à-dire que quand
00:35:09des communautés s'installent,
00:35:11qu'elles grossissent, et bien
00:35:13à un moment, le débat politique change
00:35:15de nature parce que les termes ne sont
00:35:17plus les mêmes et ceux qui l'incarnent
00:35:19ne sont plus les mêmes.
00:35:21Vous savez, j'ai l'impression que
00:35:23Kamel Daoud est vraiment un écrivain courageux
00:35:25qui a réussi à trouver une forme de ligne
00:35:27de crête assez juste entre
00:35:29la dénonciation de dérives
00:35:31inquiétantes. D'un côté,
00:35:33il est très clair. Moi, j'ai lu certaines de ses chroniques
00:35:35il y a des années qui m'ont frappé.
00:35:37Il dit les choses, il pose
00:35:39les choses, il n'est absolument pas dans le déni.
00:35:41Et en même temps, il montre,
00:35:43il le rappelle dans ce qu'il dit,
00:35:45qu'il y a une ouverture possible pour vivre à la fois
00:35:47une foi dans l'islam,
00:35:49dans une société plurielle
00:35:51et dans une fraternité sincère.
00:35:53Et je pense qu'on a
00:35:55besoin d'avoir des modèles
00:35:57qui prennent la parole
00:35:59comme lui, ça c'est un point.
00:36:01Sur la laïcité, j'aimerais juste rajouter quelque chose.
00:36:03On est sur un modèle de laïcité
00:36:05par abstention qui a assez
00:36:07bien fonctionné jusqu'à aujourd'hui, il faut le dire clairement.
00:36:09Aujourd'hui, je crois qu'il faut
00:36:11changer de paradigme
00:36:13sur la laïcité. Il faut apprendre
00:36:15ce qu'on apprend dans certains endroits, ce qu'on appelle
00:36:17le dialogue interreligieux.
00:36:19Quand on est juif, comment on parle avec un chrétien
00:36:21et un musulman ? Quand on est musulman,
00:36:23comment on peut s'adresser à quelqu'un
00:36:25d'une autre religion ? Et quels sont les modèles ?
00:36:27Et vous voyez,
00:36:29Daoud justement donne
00:36:31des éléments, c'est-à-dire qu'il faut se convertir
00:36:33à sa propre religion d'abord, à ce qu'il y a de meilleur
00:36:35dans sa propre religion, avant de vouloir
00:36:37convertir l'autre à ça,
00:36:39à une religion qui n'est pas la sienne.
00:36:41Quels modèles comme ça ? Et je pense que la France va devoir
00:36:43repenser ses modèles de laïcité.
00:36:45Je voulais qu'on parle un peu de politique. 43ème jour,
00:36:47c'est un nouveau Premier ministre. 43.
00:36:49Normalement, il y a une petite vignette qui va s'afficher.
00:36:51C'est notre petit compteur. On la passe ce soir.
00:36:53Emmanuel Macron a poursuivi
00:36:55ses consultations, mais il semble qu'il n'y a plus rien
00:36:57qui sort. Point mort.
00:36:59Dans ce deuxième ronde,
00:37:01ceux qui reviennent n'ont rien de nouveau
00:37:03à dire, et visiblement le Président non plus.
00:37:05Laurent Wauquiez parle
00:37:07d'un entretien décevant aujourd'hui avec Emmanuel Macron.
00:37:09Cet entretien s'est malheureusement
00:37:11avéré décevant. Aucune
00:37:13position nouvelle, pas de véritable projet pour les Français
00:37:15structuré,
00:37:17pas de vision de ce qui sera un programme de
00:37:19coalition gouvernementale.
00:37:21Tout le monde a
00:37:23envie de dire, mais c'est au Président d'y aller, là, maintenant.
00:37:25C'est à lui de prendre une décision.
00:37:27Il peut consulter dix fois
00:37:29Laurent Wauquiez. Je ne pense pas que maintenant il revienne
00:37:31une troisième fois,
00:37:33mais il peut
00:37:35consulter qui il veut. Demain, ce sera
00:37:37Pierre Decaen, David Lysnard,
00:37:39Renaud Muselier-Sulinis et Carole Delga,
00:37:41la présidente de la région Occitanie.
00:37:43On va tourner en rond pendant longtemps.
00:37:45Il y a une erreur de méthode,
00:37:47c'est même plus une erreur, c'est-à-dire c'est une stratégie délibérée
00:37:49dans la méthode qui est quand même
00:37:51incompréhensible. C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron
00:37:53reçoit ses invités, il croise les mains
00:37:55sur les genoux. Évidemment, je ne suis pas dans le secret des dieux,
00:37:57mais on aimerait bien savoir comment est-ce qu'il s'y prend.
00:37:59Et il leur dit, je vous écoute, proposez-moi
00:38:01quelque chose. C'est-à-dire que c'est le Président de la République
00:38:03qui, dans une situation embarrassante, évidemment, il n'y a pas grand monde
00:38:05qui l'envie, ça c'est certain, mais qui dit à ses
00:38:07interlocuteurs, qu'est-ce que vous proposez ?
00:38:09Qu'est-ce que vous êtes prêts à mettre sur la table ?
00:38:11Emmanuel Macron n'a pas compris que dans la situation
00:38:13de négociation qui est la sienne, le premier
00:38:15à devoir faire des concessions, c'est peut-être lui.
00:38:17Et je parle que ça soit vis-à-vis de la gauche
00:38:19ou vis-à-vis de la droite. C'est-à-dire que
00:38:21Laurent Wauquiez ce soir a le même sentiment
00:38:23finalement d'avoir en face de lui un Président
00:38:25de la République qui n'accepte pas de reconnaître
00:38:27sa propre défaite et qui veut continuer de pouvoir imposer
00:38:29ses conditions.
00:38:31C'est peut-être aussi l'erreur d'avoir voulu être
00:38:33à la fois le médiateur,
00:38:35celui qui négocie en vue de la formation
00:38:37d'un gouvernement de coalition, et puis
00:38:39tout en restant aussi dans sa stature de chef
00:38:41de l'État, c'est-à-dire convaincu qu'il reste la seule
00:38:43incarnation au fond de l'intérêt général.
00:38:44Je le disais 43ème jour, sans nouveau
00:38:46gouvernement.
00:38:48Thomas Bonnet disait hier soir, dimanche, dimanche soir,
00:38:50il y aura sans doute... moi je ne sais pas comment il fait.
00:38:52Alors, l'acte de consultation,
00:38:54c'est un acte qui est presque
00:38:56anticonstitutionnel parce que l'article 8
00:38:58de la Constitution qui prévoit les conditions
00:39:00de nomination d'un
00:39:02Premier ministre ne prévoit pas
00:39:04en fait cette consultation.
00:39:06Donc c'est un acte qui n'est pas prévu par la Constitution,
00:39:08qui a des vertus démagogiques,
00:39:10probablement un petit peu
00:39:12dilatoires, soyons clairs,
00:39:14qui n'aiment pas être consultés.
00:39:16Voilà. On est plus ou moins
00:39:18des consultants, ça peut avoir
00:39:20un côté flatteur,
00:39:22très bien.
00:39:24C'est qui était vexé ce soir de ne pas avoir été consulté ?
00:39:26C'est François Hollande.
00:39:28Il ne m'a pas appelé. Alors qu'on pensait
00:39:30que le Président a appelé les anciens
00:39:32premiers ministres et les anciens
00:39:34présidents. Il a fait le choix de redevenir
00:39:36simple député, humiliant
00:39:38par la même la fonction qu'il
00:39:40avait exercée durant 5 ans.
00:39:42C'est pas humiliant
00:39:44d'être député. Non, c'est pas humiliant
00:39:46mais je trouve quand même que ça en dit
00:39:48long sur la
00:39:50perte d'autorité aujourd'hui
00:39:52de la fonction présidentielle
00:39:54dans cette Vème République qui avait été justement
00:39:56compensée d'ailleurs pour lutter
00:39:58contre la logique des partis.
00:40:00On a battu le record de la 4ème République
00:40:02en termes de
00:40:04laps de temps
00:40:06sans gouvernement. Je crois que
00:40:08contrairement à ce que beaucoup d'analystes pensent,
00:40:10on se retrouve aujourd'hui exactement
00:40:12dans la situation dans laquelle Emmanuel Macron
00:40:14avait envie qu'on se retrouve, à savoir
00:40:16celle d'une paralysie d'opposition
00:40:18qui sont quand même pour partie délégitimées
00:40:20parce qu'en tout cas à gauche
00:40:22elles ont accepté de la combine
00:40:24pendant les élections législatives. Donc aujourd'hui
00:40:26après avoir été élu avec les voix du centre
00:40:28voire de la droite, c'est quand même très compliqué
00:40:30d'exiger quoi que ce soit.
00:40:32Il gagne du temps, la lassitude
00:40:34elle gagne les français
00:40:36et donc il reste maître
00:40:38à la fois du calendrier
00:40:40et de l'avenir
00:40:42en réalité institutionnel du pays.
00:40:44On va juste écouter Rachida Dati
00:40:46sur France Inter. Ce matin elle disait
00:40:48tout le monde ne peut pas être Premier ministre
00:40:50sans un certain nombre de compétences.
00:40:52Elle l'a envoyé notamment je pense
00:40:54en direction de la candidate
00:40:56du NFP.
00:41:00Non, tout le monde ne peut pas prétendre
00:41:02être Premier ministre ou même être Président de la République.
00:41:04Certains, je vais vous dire
00:41:06quand Emmanuel Macron est devenu Président de la République
00:41:08tous ceux qui avaient moins de 40 ans
00:41:10se sont dit c'est peut-être aussi pour moi
00:41:12parce que je suis jeune. Ben non, il ne suffit pas d'être jeune
00:41:14pour être Président de la République ou d'être Premier ministre.
00:41:16Il faut être un peu compétent.
00:41:18Donc voilà, il faut des compétences évidemment
00:41:20on le sait, mais quelles compétences là
00:41:22aujourd'hui il faut pour retenir pendant un an ?
00:41:24Et vous avez une minute.
00:41:26Alors moi je dirais, la compétence
00:41:28c'est les professionnels du redressement
00:41:30des entreprises en difficulté.
00:41:32On est quand même dans un pays qui
00:41:34prend un peu l'eau de tous les côtés.
00:41:36Pourquoi ne pas se tourner
00:41:38vers les administrateurs judiciaires
00:41:40qui savent
00:41:42gérer les entreprises qui coulent
00:41:44et qui savent les redresser.
00:41:46C'est pas sûr qu'ils sachent gérer
00:41:48les députés,
00:41:50l'Assemblée, les Parlements.
00:41:52Parce qu'on sait que c'est un
00:41:54boulot aussi au niveau du Parlement.
00:41:56Le Premier ministre s'en met soin
00:41:58au niveau du Parlement, parce que le pouvoir sera au Parlement.
00:42:00On est quand même dans les compétences judiciaires
00:42:02et vous avez abercé plein de hauts fonctionnaires
00:42:04qui sont extrêmement brillants
00:42:06et qui sont spécialistes justement
00:42:08du redressement des entreprises. Mais là, on n'a pas besoin
00:42:10d'un profil techno, je crois que vraiment
00:42:12et c'est pour ça qu'à mon avis, le Président
00:42:14ou ses conseillers se perdent à chercher
00:42:16lequel des directeurs
00:42:18de je ne sais quelle administration centrale
00:42:20avec toute la carrière prestigieuse qu'il a derrière lui.
00:42:22On parle d'Immigo, on parle de
00:42:24François-Éric Leroy de Gallo, le patron
00:42:26de la Banque de France.
00:42:28Ces profils-là, je crois, quel que soit par ailleurs
00:42:30leur mérite, et ils sont indéniables,
00:42:32ne sont pas ceux dont a besoin le pays.
00:42:34Le pays est plus divisé que jamais
00:42:36et le climat politique aujourd'hui devient
00:42:38asphyxiant. Les Français, on l'a bien vu,
00:42:40ne sont d'accord sur rien. Ils ont besoin
00:42:42d'une personnalité politique qui soit capable
00:42:44de rassembler le pays, mais de le rassembler
00:42:46derrière un projet qui soit un projet politique,
00:42:48qui soit pas seulement un projet de réforme.
00:42:50Vous avez dit, ça arrange
00:42:52aussi finalement le Président
00:42:54de la République de se retrouver dans une situation
00:42:56où rien ne se passe. Mais justement,
00:42:58on a besoin de quelqu'un qui soit capable de mettre un coup de pied dans la fourmière
00:43:00et de dire maintenant, c'est le moment, c'est le moment des réformes,
00:43:02c'est le moment de faire la poudre.
00:43:03Donnez-moi un nom.
00:43:04Un nom, je ne sais pas.
00:43:05Rémi Tell, un nom.
00:43:06On joue au jeu des compétences.
00:43:08Je vous en donne une qui semble indispensable
00:43:10pour Emmanuel Macron, c'est celle d'un juriste.
00:43:12Malheureusement pour moi, je ne le suis pas.
00:43:14Parce qu'on rit de cette situation
00:43:16qui devient complètement ubuesque.
00:43:18Il n'empêche, il est en train de prendre
00:43:20un certain nombre de libertés avec
00:43:22l'État de droit. Pensez par exemple à la façon
00:43:24dont certains députés
00:43:26RN ont été écartés
00:43:28des postes à responsabilité de l'Assemblée nationale
00:43:30contre la lettre et l'esprit
00:43:32du règlement de l'Assemblée.
00:43:34Il y a ce sujet aujourd'hui
00:43:36sur l'association Anticor,
00:43:38une décision du tribunal administratif
00:43:40de Paris qui ordonne à Matignon
00:43:42de réexaminer l'agrément d'Anticor.
00:43:44Matignon répond non, on ne le fera pas.
00:43:46Madame Oudéa Castera qui est
00:43:48chez vos confrères explique que le statut
00:43:50de démissionnaire ne l'oblige en rien
00:43:52et qu'elle continue à exercer ses fonctions
00:43:54comme avant. Il y a un vrai sujet.
00:43:56Qu'est-ce que vous voulez qu'elle dise ?
00:43:58Elle ne va pas dire le contraire.
00:44:00Je n'exerce plus. Elle est ce soir
00:44:02encore ministre des sports
00:44:04et elle a des fonctions.
00:44:06On va s'arrêter là. Merci beaucoup Rémi Tell
00:44:08de nous voir. Vous restez avec nous.
00:44:10Vous restez tous les deux dans un instant.
00:44:12On revient évidemment à 100% POD
00:44:14et on sera avec
00:44:16notamment Marc Roland, capitaine
00:44:18de gendarmerie, porte-parole de l'association
00:44:20Gendarmes et Citoyens. A tout de suite.
00:44:26La suite de 100% Politique, Marc Roland
00:44:28capitaine de gendarmerie, porte-parole de l'association
00:44:30Gendarmes et Citoyens nous a rejoints.
00:44:32On revient avec vous dans un instant
00:44:34mais puisqu'il est 22h, Adrien Spiteri vous rappelle
00:44:36les principes éthiques de la soirée.
00:44:38Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:44:40La France a tué, mon mari, ce sont les mots
00:44:42de la veuve d'Éric Comin. Le gendarme
00:44:44tué lundi dans les Alpes-Maritimes par un chauffard
00:44:46récidiviste lors d'un contrôle
00:44:48routier. Dans ce discours d'hommage
00:44:50elle reproche au pays son excès
00:44:52de tolérance. Le parquet national
00:44:54antiterroriste ouvre une formation
00:44:56judiciaire après l'attaque de la synagogue
00:44:58de la Grande Motte samedi. Il requiert
00:45:00la mise en examen et l'incarcération
00:45:02du principal suspect, notamment
00:45:04pour tentative d'assassinat terroriste
00:45:06commis en raison de la race
00:45:08ou de la religion. Et puis Éric Ciotti
00:45:10va-t-il quitter son poste de président des
00:45:12Républicains ? Ce n'est pas d'actualité
00:45:14a-t-il déclaré. Il assure vouloir
00:45:16faire un appel aux militants samedi à l'occasion
00:45:18de sa rentrée politique dans les Alpes-Maritimes.
00:45:20Depuis son alliance
00:45:22avec le RN, les dirigeants de son parti
00:45:24souhaitent l'évincer.
00:45:26Merci Adrien, tout à l'heure
00:45:28vous avez commencé votre appel de titre
00:45:30en rappelant les mots de
00:45:32la veuve d'Éric Comines
00:45:34La France a tué mon mari par son
00:45:36insuffisance et son laxisme. Effectivement
00:45:38c'était lors de la cérémonie
00:45:40d'hommage à
00:45:42ce gendarme de 54 ans
00:45:44tué à la suite d'un refus d'obtempérer
00:45:46à Mougins. On parle depuis d'ailleurs
00:45:48tout à l'heure du refus d'obtempérer
00:45:50mais le terme n'est pas juste, le terme est faux
00:45:52et il y a là-dedans
00:45:54la notion de
00:45:56domicile. Alors volontaire, involontaire
00:45:58on pourra en débattre
00:46:00moi je n'aime pas beaucoup ce terme
00:46:02de refus d'obtempérer, c'est celui-là
00:46:04qui est choisi en tout cas. On va revoir
00:46:06les propos de Harmonie Comines
00:46:08dans le sujet d'Alice Sommerer
00:46:14Je l'affirme haut et fort
00:46:16La France a tué mon mari
00:46:18La France a tué
00:46:20mon mari, le père de mes enfants
00:46:22C'est un cri du cœur
00:46:24qu'a lancé cette femme accablée par la peine
00:46:26Lors de l'hommage rendu à Éric Comines
00:46:28l'épouse a pointé du doigt la politique de la France
00:46:30responsable selon elle de ce qui est arrivé
00:46:32à son mari. La France a tué mon mari
00:46:34par son insuffisance
00:46:36Pourquoi ? Pourquoi
00:46:38cet homme multirécidiviste
00:46:40peut-il évoluer en toute liberté ?
00:46:42Quand est-ce que
00:46:44nos législatifs ouvriront réellement les yeux ?
00:46:46Faut-il qu'il soit
00:46:48touché directement pour agir ?
00:46:50Combien de morts
00:46:52avant que ces assassins soient vraiment
00:46:54punis ? Même si le suspect n'a pas
00:46:56encore été condamné, la veuve estime
00:46:58que sa peine ne sera pas adaptée à la portée de son acte
00:47:00un acte qu'elle a qualifié d'irréparable
00:47:02Quand est-ce que nos législatifs
00:47:04ouvriront réellement les yeux ?
00:47:06Quelle est la suite pour ce meurtrier ?
00:47:08Déferrement immédiat
00:47:10en attente de jugement
00:47:123 repas chauds par jour
00:47:14aide sociale dans les geôles
00:47:16là où les retraités qui ont cotisé
00:47:18toute leur vie de leurs travailleurs
00:47:20doivent potentiellement retravailler
00:47:22pour avoir 3 repas chauds
00:47:24Une information judiciaire
00:47:26a été ouverte des chefs de meurtre
00:47:28sur personnes dépositaires de l'autorité publique
00:47:30Cette infraction est passible de la réclusion
00:47:32criminelle à perpétuité
00:47:34Pourquoi cet homme
00:47:36multirécidiviste pouvait-il évoluer
00:47:38en toute liberté ?
00:47:40Un cri du coeur
00:47:42d'une femme effectivement brisée
00:47:44par le décès de son époux et le père de ses enfants
00:47:46mais également aujourd'hui
00:47:48nous avons recensé auprès de la plateforme
00:47:50de l'association Gendarmes et Citoyens
00:47:52C'est la femme qui nous disait
00:47:54moi si j'avais fait le dixième
00:47:56ou le quart de ce qu'on peut reprocher à cet homme
00:47:58moi je n'aurai plus de maison, j'aurai des dettes
00:48:00je serai honteux et je n'aurai pas de travail
00:48:02Pourquoi est-ce qu'il y a des gens
00:48:04qui passent à travers les gouttes du filet et d'autres pas ?
00:48:06Tout à l'heure
00:48:08on ne l'a pas entendu dans cet extrait
00:48:10mais elle regrettait la loi de 81
00:48:12elle va jusque là
00:48:14on parle de cri du coeur évidemment
00:48:16on l'a décrypté la loi de 81
00:48:18c'est la peine de mort
00:48:20faut-il la peine de mort pour ce genre de chauffard ?
00:48:22C'est un vaste dépeint
00:48:24qui a fait l'objet de
00:48:26de moultes conférences, de moultes analyses
00:48:28malheureusement je crois que de nature constitutionnelle
00:48:30on n'y reviendra pas
00:48:32c'est un fantasme populaire effectivement
00:48:34marqué effectivement par cette loi Baninter
00:48:36qui a permis effectivement
00:48:38à ce que la peine capitale en France
00:48:40soit abrogée
00:48:42avec une loi de 1980 exactement
00:48:44puisque avant, je le rappelle dans le vieux Côte Pénale
00:48:46selon l'adage malheureusement
00:48:48l'article 10 de l'ancien Côte Pénale disait
00:48:50que toute conne à la mort aura la tête tranchée
00:48:52et ce n'est pas le cas en France depuis des années
00:48:54Sur la question de la peine de mort
00:48:56j'ai eu l'occasion tout à l'heure de vous dire
00:48:58je crois que plutôt que de prendre
00:49:00au pied de la lettre
00:49:02les personnes comme cette veuve
00:49:04qui demande le rétablissement de la peine de mort
00:49:06il faut aussi le lire comme un signe
00:49:08du degré de confiance qu'ont les citoyens
00:49:10dans la justice de leur pays
00:49:12on voit qu'il y a une inflexion récemment
00:49:14les sondages le montrent, un sondage a même montré
00:49:16qu'il y avait plus de français désormais
00:49:18qui étaient favorables au rétablissement de la peine de mort
00:49:20que de français qui y étaient opposés
00:49:22ça fait un peu penser, vous savez c'est pas la chanson
00:49:24qu'on connaît le mieux ou qu'on aime le plus rechanter
00:49:26dans les soirées de Michel Sardou
00:49:28c'est une chanson où il raconte la douleur
00:49:30presque indicible d'un père
00:49:32qui a perdu son enfant
00:49:34et qui dit je veux ta mort, je suis pour
00:49:36il y a quelque chose qui est de l'ordre
00:49:38du mystère de la souffrance aussi
00:49:40qui s'exprime dans les mots de cette femme
00:49:42que Michel Sardou a évoqué
00:49:44d'un chansonnier qui je crois aussi
00:49:46décrit ce besoin
00:49:48de vengeance de la part d'une victime
00:49:50précisément le génie
00:49:52de la civilisation des hommes c'est de créer
00:49:54cette justice qui est rendue
00:49:56au nom de tous, non pas pour
00:49:58venger les victimes mais pour que
00:50:00d'abord la juste peine soit
00:50:02appliquée à ceux qui commettent des crimes
00:50:04et qu'ensuite aussi, et c'est je crois tout le débat
00:50:06que l'on a, et bien ceux qui pourraient être
00:50:08tentés d'en commettre à l'avenir
00:50:10soient intimidés suffisamment et ne
00:50:12franchissent pas la ligne rouge, ce sont les deux
00:50:14fonctions de la justice, ici
00:50:16il va falloir que non seulement la justice
00:50:18fasse justice
00:50:20rende justice à cette femme, à cette famille
00:50:22et puis ensuite que d'autre part
00:50:24elle soit suffisamment dissuasive pour qu'à l'avenir
00:50:26le nombre de personnes tentées
00:50:28de commettre
00:50:30ce crime et notamment de renverser
00:50:32un gendarme ou un policier de sang-froid
00:50:34puissent diminuer.
00:50:36C'est ce que dit cette femme, la France a tué mon mari
00:50:38par son insuffisance et son laxisme
00:50:40Comment vous entendez cette phrase ?
00:50:42Vous la comprenez, vous l'analysez ?
00:50:44En tout cas, cette femme à qui j'accorde
00:50:46toutes mes pensées ce soir
00:50:48en tant que citoyen français mais également
00:50:50en tant que camarade de son défunt époux
00:50:52moi je comprends
00:50:54sa souffrance et je comprends sa douleur
00:50:56chaque jour son époux, au travers
00:50:58de ses missions de sécurité publique générale
00:51:00au travers de ses actions de prévention
00:51:02de dissuasion, de répression, d'interpellation
00:51:04constate que malgré
00:51:06les efforts qu'il mettait sur le terrain pour appréhender
00:51:08les malfaisants
00:51:10malgré les efforts qu'il faisait pour
00:51:12rassurer les gens, malheureusement
00:51:14le résultat n'était pas à la hauteur de ses investissements
00:51:16Donc il faut changer des choses ?
00:51:18Je pense qu'on ne peut pas
00:51:20faire l'impasse de réfléchir
00:51:22et d'avoir effectivement une réflexion beaucoup plus générale
00:51:24sur ces phénomènes-là
00:51:26qui d'ailleurs sont souvent révélateurs
00:51:28à travers des faits divers majeurs
00:51:30Ce soir, la France
00:51:32se retrouve elle-même sur le banc des accusés
00:51:34et j'aimerais aussi dire que
00:51:36la France, puisque c'est ça
00:51:38assure 900.000 gardes à vue
00:51:40par an, c'est-à-dire
00:51:42demande à des citoyens français
00:51:44et à des étrangers
00:51:46des gardes à vue
00:51:48La France, elle-même
00:51:50condamne environ 500.000
00:51:52personnes par an devant les juridictions
00:51:54correctionnelles et vous voyez
00:51:56ces 500.000 personnes qui se retrouvent
00:51:58condamnées devant les juridictions correctionnelles
00:52:00chaque année, ont des parents
00:52:02ont aussi des frères et des sœurs
00:52:04et comme les parents des victimes et des proches
00:52:06vivent le fait criminel
00:52:08ou le fait délictuel comme quelque chose d'extrêmement
00:52:10traumatisant. Et moi, la question
00:52:12que je pose simplement, c'est
00:52:14nous tous, à notre échelle, à notre
00:52:16niveau, avec notre responsabilité
00:52:18dans notre famille ou par notre travail
00:52:20comment on fait pour retisser le lien
00:52:22social, qu'on arrête
00:52:24de solliciter le retour à la peine de mort
00:52:26et au bagne face à un drame
00:52:28comment on recrée ce lien social
00:52:30pour moi, c'est ça qui fait ma passion
00:52:32pour le pénal. – Moi, je pense que la question
00:52:34de ce soir n'est pas tout à fait celle-là
00:52:36c'est celle, évidemment
00:52:38de ces chauffards
00:52:40de ceux et celles
00:52:42qui sont prêts
00:52:44à foncer
00:52:46sur un uniforme
00:52:48sans
00:52:50ralentir et on a entendu
00:52:52tout à l'heure la description des images
00:52:54vous avez entendu de quelle manière, on va peut-être
00:52:56réécouter tout à l'heure le papier
00:52:58qu'a fait Sandra Buisson
00:53:00qui a vu la vidéo
00:53:02– C'est perpétuant couru, si la version
00:53:04c'est celle-ci
00:53:06si quelqu'un fonce délibérément avec une voiture
00:53:08c'est-à-dire avec une arme
00:53:10sur un policier ou sur
00:53:12un gendarme dans le but de le tuer
00:53:14on est sur une tentative
00:53:16de meurtre sur
00:53:18une personne qui est
00:53:20dépositaire de l'autorité publique avec arme
00:53:22et on est sur une perpétuant courue
00:53:24donc en fait on n'est pas
00:53:26du tout face à une France qui est
00:53:28sexiste et le système répressif
00:53:30français assure une peine de sûreté
00:53:32automatique pour ce genre
00:53:34d'infraction. – Je pense que vous faites semblant
00:53:36de ne pas comprendre très bien la question, évidemment personne ne doute
00:53:38que maintenant que le type a été attrapé
00:53:40et en plus il est convaincu de fait
00:53:42qu'ils sont accablants, c'est sûr que là il va avoir
00:53:44son compte, ce serait quand même la moindre des choses
00:53:46quand on est face à ça
00:53:48– C'est en parquet qu'il choisit la qualification ?
00:53:50– La question c'est qu'avant ça
00:53:52il y a eu une succession de faits
00:53:54tous plus graves les uns que les autres
00:53:56et notamment encore une fois relativement
00:53:58à sa conduite et relativement au manque de respect
00:54:00qu'il avait à l'égard des forces de l'ordre
00:54:02parce qu'il avait déjà été convaincu
00:54:04notamment de refus d'obtempérer
00:54:06et de violences contre les personnes dépositaires de l'autorité publique
00:54:08et donc que en fait cette personne
00:54:10considérait déjà qu'il avait tous les droits
00:54:12qu'il pouvait tout faire, alors évidemment
00:54:14là cette fois-ci il y avait un gendarme qui s'est trouvé sur sa route
00:54:16qui a perdu la vie et ça qualifie
00:54:18les faits autrement, il a commis un meurtre
00:54:20mais avant cela comment est-ce qu'il aurait pu
00:54:22à un moment donné raisonner d'une façon
00:54:24qui ne prenne même pas le risque de pouvoir renverser ce meurtre
00:54:26et bien c'est parce que justement
00:54:28il n'a jamais signifié quelle était la gravité
00:54:30des actes qu'il avait commis au préalable
00:54:32avant ce meurtre.
00:54:34Oui, juste pour rebondir sur le propos de
00:54:36Maître
00:54:38je ne partage pas votre optimisme
00:54:40aujourd'hui effectivement nous avons une personne
00:54:42qui sous le feu des projecteurs dans l'émulation
00:54:44collective effectivement mis en examen
00:54:46pour des faits d'nature criminelle
00:54:48mais il n'échappe pas à votre pertinence d'avocat
00:54:50votre finesse d'analyse que les faits seront forcément
00:54:52qualifiés et en cela
00:54:54inexorablement
00:54:56on partira sur un fait délictuel
00:54:58c'est la dramaturge de l'histoire judiciaire
00:55:00c'est-à-dire qu'on part toujours très haut
00:55:02pour consolider l'aspect pénal
00:55:04au niveau de la primo-saisine
00:55:06et au fur et à mesure tout va dégringoler
00:55:08vous le savez aussi bien que moi.
00:55:10Alors qu'il y ait une tentation
00:55:12dans les qualifications initiales
00:55:14de surqualifier en fait
00:55:16les faits pour pouvoir avoir
00:55:18un régime procédural plus confortable
00:55:20pour les enquêteurs, pour le magistrat instructeur
00:55:22ça on le sait tous
00:55:24par contre il va y avoir un parquet
00:55:26qui va prendre des réquisitions
00:55:28et qui va
00:55:30retenir une qualification
00:55:32c'est le parquet qui requiert
00:55:34la qualification et c'est les juges du siège
00:55:36en toute indépendance et en impartialité
00:55:38qui vont choisir cette qualification
00:55:40avec des éléments et vraiment
00:55:42on parle de la France en général
00:55:44mais en fait le travail du magistrat c'est un travail difficile
00:55:46et c'est un travail d'équilibriste
00:55:48et en fait ils le font comme ils peuvent
00:55:50et moi je trouve que
00:55:52on condamne le travail
00:55:54l'oeuvre judiciaire avant même
00:55:56qu'elle ait commencé et ça c'est pas possible
00:55:58Maître je me dois quand même de réagir
00:56:00alors c'est pas tout à fait dans l'axe
00:56:02de l'affection de ce soir
00:56:04mais vous me parlez d'équilibrisme
00:56:06moi je connais deux femmes gendarmes
00:56:08Alissa et Audrey qui elles ont été
00:56:10victimes de l'équilibrisme judiciaire
00:56:12elles ont été massacrées en juin 2012
00:56:14par un déséquilibré interpellé en début de semaine
00:56:16remis à liberté et qui le dimanche soir
00:56:18a tué ces deux femmes. Alors l'équilibrisme judiciaire
00:56:20je veux bien, par contre avec des gens qui
00:56:22affichent un palmarès judiciaire au titre
00:56:24de la réitération ou de la récidive
00:56:26ce n'est plus audible, ce n'est plus acceptable
00:56:28Mais en fait vous en voulez à la justice
00:56:30d'avoir d'autres ambitions
00:56:32que de neutraliser, de faire disparaître
00:56:34de la société d'équilibre des gens ?
00:56:36La vocation de la justice c'est de prévenir, de réparer et de sanctionner
00:56:38prévenir, réparer
00:56:40et sanctionner. On le doit aux victimes
00:56:42et on le doit aux gens qui respectent la loi
00:56:44Tout à l'heure, je ne sais pas si vous étiez là
00:56:46mais on va réécouter le propos de
00:56:48Sandra Buisson qui a pu
00:56:50voir la vidéo
00:56:52de ce chauffard au moment où
00:56:54il percute ce
00:56:56gendarme et
00:56:58qu'il le tue
00:57:02L'homme s'est expliqué en garde à vue
00:57:04et qu'il a dit ne pas avoir vu le
00:57:06gendarme sur la route, qu'il l'a
00:57:08percuté involontairement et qu'ensuite
00:57:10il a pris la fuite parce qu'il a été
00:57:12pris de panique. Ce qu'on peut vous dire c'est que nous
00:57:14avons pu consulter une vidéo de ce qui s'est passé
00:57:16le soir des faits
00:57:18Vidéo qu'on a choisi de ne pas montrer
00:57:20eu égard à sa violence. On voit
00:57:22sur cette vidéo que cet individu circule
00:57:24sur la voie de gauche
00:57:26de la route, qu'il
00:57:28se déporte sur la droite pour doubler la voiture
00:57:30qui est devant lui et quand il se déporte sur la droite
00:57:32quelques secondes après, il est
00:57:34sur la même voie que le gendarme
00:57:36qu'il va percuter
00:57:38d'une manière très violente
00:57:40et on voit
00:57:42que le gendarme juste avant d'être
00:57:44percuté a juste le temps de faire un pas
00:57:46sur le côté mais ce n'est pas suffisant pour
00:57:48pouvoir l'éviter. Le suspect
00:57:50a dit avoir percuté involontairement
00:57:52et pris de panique, avoir quitté les lieux
00:57:54mais la vidéo montre
00:57:56une autre version en réalité
00:57:58des choses. La preuve
00:58:00factuelle va s'imposer au témoignage humain
00:58:02et en cela l'importance de la vidéo
00:58:04la vidéo protection, la vidéo surveillance
00:58:06sera un élément important et structurant
00:58:08pour ce dossier criminel en cours d'instruction.
00:58:10Je rappelle qu'il est capverdien avec un titre de séjour en règle
00:58:12il est arrivé en France avant 13 ans
00:58:14et qu'il y a 10 condamnations à son casier
00:58:16judiciaire pour des infractions
00:58:18à la circulation routière mais aussi des atteintes aux personnes
00:58:20et on se dit mais comment c'est possible ?
00:58:22Alors on a regardé effectivement l'association
00:58:24l'aspect administratif de son séjour
00:58:26régulier en France
00:58:28effectivement du fait de sa présence
00:58:30de sa longévité en France
00:58:32et de son arrivée en France avant l'âge de 12 ans
00:58:34effectivement lui donne un caractère pérenne
00:58:36qui concerne le maintien et le séjour
00:58:38régulier en France. Mais sur les condamnations
00:58:4010 condamnations
00:58:42pour des atteintes
00:58:44certaines aux personnes
00:58:46pour des infractions à la circulation routière
00:58:48on s'interroge quand même, tout le monde s'interroge
00:58:50comment ça se fait qu'il ait encore
00:58:52tous ces points ? Comment ça se fait qu'il ait encore
00:58:54son permis en réalité ?
00:58:56Alors vous allez me dire
00:58:58il y a beaucoup de gens qui conduisent sans permis
00:59:00aujourd'hui parce que la peur elle n'existe plus
00:59:02la peur n'existe plus en fait
00:59:04d'être contrôlé
00:59:06et puis quand on voit un gendarme qui n'a pas son permis
00:59:08ou qu'on a pris de l'alcool, on fonce
00:59:10et on sait qu'il va se passer quoi derrière ?
00:59:12C'est tout le paradoxe a priori
00:59:14que vous vous semblez dire avec certaine justesse
00:59:16que les gens n'ont plus peur de l'autorité
00:59:18n'ont plus peur de ce qui représente la force
00:59:20de l'État, l'État de droit
00:59:22pour autant lorsqu'on les soumet
00:59:24à la frustration d'être contrôlé
00:59:26ils ne le supportent pas, ils s'enfuient
00:59:28il y a véritablement un paradoxe, si on s'en fout
00:59:30on s'en fout de tout, on s'en fout même d'être contrôlé
00:59:32c'est le cas
00:59:34On va écouter Gérald Darmanin
00:59:36peut-être qui répondait aussi
00:59:38à l'injonction de cette
00:59:40de cette
00:59:42femme, de cette veuve, Harmonie Comine
00:59:44la France a tué mon mari par son insuffisance
00:59:46et son laxisme, Gérald Darmanin
00:59:48a été interrogé là-dessus ce soir
00:59:52Quand un gendarme meurt
00:59:54quand un policier meurt, quand un pompier meurt
00:59:56il est évidemment
00:59:58d'une part normal que le ministre de l'intérieur
01:00:00du gouvernement apporte sa condoléance
01:00:02à la famille, à ses frères d'armes
01:00:04c'est un désastre
01:00:06profond, une famille
01:00:08qui est évidemment extrêmement meurtrie
01:00:10et moi d'abord je voudrais m'incliner devant la douleur
01:00:12de cette femme et la douleur
01:00:14des enfants qui ont perdu leur père
01:00:16et évidemment je comprends ce cri
01:00:18de détresse, de colère
01:00:20et je suis là pour, avec le gouvernement
01:00:22l'entendre et évidemment
01:00:24accompagner plein d'empathie
01:00:26cette détresse
01:00:28évidemment aussi
01:00:30dans ma responsabilité
01:00:32que de dire que d'abord c'est ceux qui conduisent
01:00:34en assassinant des personnes
01:00:36en faisant des refus de l'eau tempérée, c'est ça que ça veut dire
01:00:38on assassine des policiers, des gendarmes
01:00:40et il faut que la justice en effet
01:00:42soit beaucoup plus ferme contre ceux qui
01:00:44utilisent leur véhicule
01:00:46qu'il soit des quads, des motos, des voitures
01:00:48comme des armes
01:00:50Il demande que la justice soit plus ferme, le ministre de l'intérieur
01:00:52demande que la justice soit plus ferme
01:00:54Mais la justice est ferme, la justice
01:00:56prend des décisions, en cela il n'y a pas de discussion
01:00:58il n'y a pas de discussion
01:01:00on peut juste regretter l'absence de personnalisation
01:01:02de personnalisation de la répression
01:01:04chaque individu
01:01:06prête un profil humain différent
01:01:08pour autant la peine n'est pas forcément adaptée au profil
01:01:10il y a des gens qui comparaissent pour un même délit
01:01:12prenons le cas d'un conducteur qui circule
01:01:14sous l'empire de l'alcoolique
01:01:16pour autant il travaille, il a une famille
01:01:18c'est une erreur, il regrette
01:01:20il va se réinsérer, pour le même délit
01:01:22on peut avoir un multirécidiviste
01:01:24qui s'en fout de tout, qui ne travaille pas
01:01:26qui n'a pas d'adresse fixe, qui n'a pas de travail fixe
01:01:28deux profils différents et pourtant possiblement une même répression
01:01:30et une même peine limitée
01:01:327 ans
01:01:34c'est le maximum de la peine encourue
01:01:36est-ce que je peux expliquer la différence
01:01:38entre homicide volontaire et homicide
01:01:40involontaire
01:01:42c'est important parce que
01:01:44en France il y a ce débat, il y a un texte de loi
01:01:46qui devait arriver
01:01:48qui a été accepté
01:01:50élu et voté en première lecture
01:01:52qui devait passer en deuxième lecture à l'assemblée
01:01:54sur l'homicide routier
01:01:56c'est une autre manière de dire
01:01:58homicide involontaire
01:02:00mais c'est une autre qualification, c'est important pour les victimes
01:02:02moi je comprends quelque chose
01:02:04c'est que le terme d'homicide involontaire
01:02:06c'est un terme qui scandalise en soi
01:02:08parce qu'en fait c'est pas un terme
01:02:10psychologique, c'est un terme purement juridique
01:02:12en fait en France il y a une séparation
01:02:14entre les infractions qui sont
01:02:16intentionnelles et les infractions qui sont
01:02:18non intentionnelles, tous les crimes
01:02:20c'est une des structures
01:02:22de la façon de construire le droit pénal français
01:02:24sont forcément intentionnelles
01:02:26et qu'est-ce qu'un crime
01:02:28ou une infraction intentionnelle
01:02:30c'est un comportement
01:02:32qui était voulu
01:02:34l'auteur a voulu commettre ce comportement là
01:02:36mais il a voulu aussi le résultat
01:02:38de ce comportement prohibé
01:02:40il tire sur quelqu'un, il a voulu le tuer
01:02:42en fait il y a une intention
01:02:44homicide, la volonté de le tuer
01:02:46et donc il y a une convergence entre
01:02:48la volonté du comportement et la volonté du résultat
01:02:50prohibé, c'est le professeur
01:02:52Maillot qui gère le code pénal
01:02:54chez Dallas qui l'a expliqué
01:02:56de manière extrêmement précise
01:02:58mais dans les infractions non intentionnelles
01:03:00tu veux le comportement et certains
01:03:02veulent même mettre
01:03:04en danger les autres puisqu'ils s'affranchissent
01:03:06de toutes les règles mais ils n'espèrent
01:03:08pas que quelqu'un soit
01:03:10blessé en fait, ils n'ont pas le souhait que cette
01:03:12personne soit blessée, ils veulent juste
01:03:14s'affranchir des règles et il y a
01:03:16une différence entre les deux. A titre personnel
01:03:18vous seriez pour qu'on requalifie
01:03:20qu'on change de nom, vous me disiez tout à l'heure
01:03:22c'est quelque chose de cosmétique
01:03:24Paul Sujet aussi le disait mais
01:03:26ça semble important pour les victimes
01:03:28de la qualification d'homicide
01:03:30routier. Et d'ailleurs ce projet de loi que
01:03:32vous évoquez, celui d'homicide routier
01:03:34est porté par un restaurateur dont le nom
01:03:36échappe et dont le fuit s'était renversé
01:03:38Yannick Allénaud. Exactement
01:03:40un projet de loi qui a été avorté ou du moins qui a été
01:03:42neutralisé le temps de la dissolution
01:03:44de l'Assemblée, pour autant effectivement
01:03:46ça doit répondre certainement à une
01:03:48évolution, non pas du profil des auteurs
01:03:50mais effectivement une évolution du profil des victimes
01:03:52qui elles ont également le droit
01:03:54d'être entendues et comprises dans leur douleur
01:03:56Je voulais qu'on écoute Jean-Christophe
01:03:58Fademan, c'est le directeur de la police municipale de Mougins
01:04:00qui était l'ami d'Eric Komane
01:04:05On avait l'habitude de travailler ensemble
01:04:07parce qu'aujourd'hui sur Mougins on fait énormément de contrôle
01:04:09coordonné entre la brigade
01:04:11territoriale de la commune
01:04:13et ce peloton de motorisés
01:04:15donc il était notre devoir
01:04:17de rendre hommage à ce dernier
01:04:19et surtout aussi sans oublier
01:04:21son épouse et ses deux enfants
01:04:23et puis à tous nos camarades de la gendarmerie
01:04:27Oui on l'a dit mais c'est effectivement
01:04:29toute la gendarmerie qui est entendu et au-delà
01:04:31de la police parce qu'évidemment
01:04:33ce sont des garçons
01:04:35qui travaillent ensemble
01:04:37Tout à fait, le phénomène
01:04:39nominal du clé, la concentration
01:04:41des moyens, la liberté d'action, l'économie
01:04:43et des efforts, on le retrouve au quotidien
01:04:45grâce au partenariat qui existe entre
01:04:47la police nationale et les polices municipales
01:04:49C'est un gros coup qu'a pris la gendarmerie
01:04:51semble-t-il, c'est un gros coup que prennent
01:04:53les policiers
01:04:55et qui attendent quelque chose
01:04:57à mon avis de très fort
01:04:59de la part de la justice
01:05:01une réponse forte
01:05:03qui est proportionnelle
01:05:05à l'émotion
01:05:07Et surtout on a l'appui et le soutien des populations
01:05:09qui aiment leur police, qui aiment leur gendarmerie
01:05:11au quotidien et qui partagent avec eux
01:05:13leur activité du quotidien
01:05:15Ce que vous dites Olivier est très intéressant
01:05:17comme formule et ça me semble à la fois très juste
01:05:19on attend de la justice une réponse
01:05:21proportionnelle à l'émotion
01:05:23et c'est vrai et en même temps
01:05:25justement moi j'attends de la justice
01:05:27autre chose qu'une réaction à l'émotion
01:05:29ce que j'attends de la justice c'est de la justice
01:05:31et de la justesse aussi
01:05:33En fait il y a une répétition de l'émotion
01:05:35il y a une répétition
01:05:37peut-être pas toutes les semaines
01:05:39mais qui arrive souvent, tous les mois, tous les trimestres
01:05:41ce genre de choses
01:05:43on l'a commenté combien de fois ?
01:05:45Il y a un moment où il faut que ça cesse
01:05:47avec les mêmes
01:05:49constats sur la justice
01:05:51On semble avoir un désaccord dessus depuis le début
01:05:53parce que vous avez listé les fonctions qui à vos yeux
01:05:55étaient celles de la justice et vous avez oublié
01:05:57de dire que la justice était aussi censée prévenir la récidive
01:05:59ça ne semble pas compter
01:06:01c'est-à-dire que lorsque vous nous parlez de justice et de justesse
01:06:03on a le sentiment que vous omettez
01:06:05cette fonction qui est évidente
01:06:07qui est naturelle
01:06:09Je l'ai dit explicitement tout à l'heure
01:06:11Tout à l'heure vous ne l'avez pas dit
01:06:13vous avez dit que la justice doit
01:06:15réparer la faute, elle doit permettre la réinsertion
01:06:17mais vous n'avez pas dit qu'elle doit prévenir la récidive
01:06:19c'est-à-dire que si on ne part pas
01:06:21déjà de là, on est incapable de s'entendre
01:06:23sur ce que c'est que la justesse d'une décision
01:06:25et je crois qu'ici vraiment
01:06:27la question fondamentale c'est celle de la récidive
01:06:29et encore une fois
01:06:31la récidive comme vous l'avez très bien dit
01:06:33il y a une différence entre celui qui s'est fait pincer
01:06:35parce qu'il a trop bu un soir
01:06:37qu'il n'a pas fait exprès, qu'il ne voulait pas, etc
01:06:39et celui qui s'est fait pincer
01:06:41parce que pour la énième fois
01:06:43il a considéré qu'il était au-dessus des lois
01:06:45que les lois ne le concernaient pas
01:06:47et il n'a pas pris conscience
01:06:49parce qu'il n'a pas voulu prendre conscience
01:06:51qu'il mettait en danger le monde entier sur les routes
01:06:53et en particulier les gendarmes, les policiers
01:06:55qui sont les anges gardiens de tous les automobiles
01:06:57Ce sera le mot de la fin
01:06:59merci beaucoup à tous les trois
01:07:01merci Paul, merci beaucoup Vincent
01:07:03merci Marc Rolland d'être venu
01:07:05nous voir ce soir
01:07:07on va changer de pateau dans un instant
01:07:0922h30 on marque une pause
01:07:11nos invités nous rejoignent à tout de suite dans 100% Politique
01:07:13la suite
01:07:17La suite de 100% Politique
01:07:19nous ont rejoint
01:07:21Caroline Yadant, bonsoir
01:07:23député Ensemble des Français établis hors de France
01:07:25Philippe David est à vos côtés
01:07:27François Coque, bonsoir
01:07:29vous êtes analyse politique
01:07:31et Franck Tapirot, bonsoir
01:07:33on va parler de politique évidemment
01:07:35tout à l'heure, des grandes manoeuvres
01:07:37des consultations qui pour l'instant
01:07:39semblent tourner un peu en rond
01:07:41mais ce n'est pas fini
01:07:43mais je voulais qu'on commence
01:07:45par parler de la grande mode, de cet Algérien de 33 ans
01:07:47qui a mis le feu à la synagogue
01:07:49il affirme qu'il ne voulait pas
01:07:51tuer de fidèles
01:07:53c'est ce qu'il a dit devant les gendarmes du parquet
01:07:55en terrorisme et il a quand même reconnu
01:07:57avoir mis le feu intentionnellement
01:07:59il a confirmé aussi avoir agi
01:08:01en réaction à la guerre au Proche-Orient
01:08:03qu'il est anti-israélien, pro-palestinien
01:08:05des signes de sa haine pour les juifs ont été retrouvés
01:08:07dans ses outils numériques
01:08:09est-ce qu'il s'est radicalisé tout seul ?
01:08:11sans doute, deux hommes de son entourage ont été également
01:08:13entendus
01:08:15l'un d'entre eux l'a ramené
01:08:17est-ce qu'il était au courant de ce qu'il avait fait ?
01:08:19l'autre suspect
01:08:21est également suspect d'être radicalisé
01:08:23et il l'avait souvent hébergé
01:08:25les dernières explications et les dernières informations
01:08:27de Sandra Buisson
01:08:31c'est un homme qui s'est radicalisé
01:08:33dans sa pratique de la religion depuis
01:08:35plusieurs mois
01:08:37au vu de ses auditions et de ses publications
01:08:39sur les réseaux sociaux, il a une haine des juifs
01:08:41depuis longtemps, c'est ce que retient le parquet
01:08:43et une haine des juifs qui se focalise sur
01:08:45le sort de la Palestine, il a dit à des proches
01:08:47qu'il voulait aller combattre à Gaza
01:08:49et sur la hache qui a été retrouvée
01:08:51sur place, il avait écrit des propos
01:08:53liés à la Palestine, à Gaza et au sang
01:08:55des musulmans
01:08:59cette affaire là
01:09:01elle est pas simplement
01:09:03un fait divers évidemment, ça devient
01:09:05un fait de société, ces affaires
01:09:07d'attaque contre des synagogues
01:09:09avec des types qui au nom
01:09:11de la lutte
01:09:13pour la Palestine
01:09:15sont prêts à foutre le feu
01:09:17à des synagogues, il y a un moment où il faut que ça s'arrête
01:09:19il y a un moment où il faut que la justice fasse quelque chose et rapidement
01:09:21est-ce que c'est fait assez rapidement ?
01:09:25C'est à moi que vous posez la question
01:09:27en fait moi je pense
01:09:29que ça va beaucoup plus loin
01:09:31que la simple justice
01:09:33la justice à mon sens, à partir du moment où elle est saisie
01:09:35elle instruit une affaire
01:09:37et elle fait ce qu'elle doit faire
01:09:39le problème c'est que la détestation
01:09:43il y a une banalisation
01:09:45de terme, une banalisation
01:09:47dans la détestation
01:09:49passionnelle
01:09:51obsessionnelle d'Israël
01:09:53qui nourrit
01:09:55la haine des juifs en France
01:09:57et tant que
01:09:59des responsables politiques
01:10:01des élus
01:10:03des intellectuels, des médias
01:10:05ne prendront pas
01:10:07en compte suffisamment
01:10:09ne prendront pas suffisamment conscience
01:10:11de la dangerosité
01:10:13de ces calomnies
01:10:15qui sont diffusées
01:10:17à longueur de temps
01:10:19à longueur de temps
01:10:21et même quotidiennement
01:10:23et bien
01:10:25ça continuera
01:10:27et le problème c'est que cette violence
01:10:29qui est une violence verbale au commencement
01:10:31de la violence, il y a la pensée
01:10:33le problème c'est que cette violence
01:10:35qui est verbale, on le voit
01:10:37et bien aujourd'hui
01:10:39ce sont des faits
01:10:41de violences physiques à l'encontre des juifs
01:10:43qui vont créer chaînes d'eau
01:10:45et qui se nourrissent
01:10:47de cette haine d'Israël, qui se nourrissent
01:10:49d'une prétendue cause palestinienne
01:10:51qui est en fait une cause
01:10:53anti-israélienne
01:10:55et une détestation absolue
01:10:57qui nazifie Israël
01:10:59qui emploie des termes
01:11:01comme génocide, apartheid
01:11:03qui ne veulent absolument rien dire
01:11:05d'un point de vue des faits et d'un point de vue du droit
01:11:07dans la mesure où ça ne correspond pas
01:11:09à la réalité
01:11:11et tout ça
01:11:13ça donne une légitimité
01:11:15aux agresseurs de juifs en France
01:11:17ça les nourrit idéologiquement
01:11:19et c'est quelque chose de gravissime
01:11:21Je rappelle
01:11:23qu'il avait une hache
01:11:25ou une hachette, il dit, je ne voulais pas
01:11:27m'en prendre à ceux qui étaient dans la synagogue
01:11:29encore faut-il
01:11:31ses propos devant
01:11:33les enquêteurs antiterroristes
01:11:35il faudra le prouver, il avait également
01:11:37un glock
01:11:39qui avait des balles à blanc
01:11:41oui bien sûr
01:11:43il avait un pétard
01:11:45avec des pétards à mèche, il avait bien entendu
01:11:47une hache qui était faite uniquement pour faire
01:11:49des modèles réduits
01:11:51prendre les gens pour des cons
01:11:53ça va, mais à un moment ça doit s'arrêter
01:11:55ce que vous avez dit est totalement juste
01:11:57la problématique, bien entendu
01:11:59judiciaire, policière, elle est avant tout politique
01:12:01elle est avant tout politique
01:12:03parce qu'il y a un mot qu'on met avant le mot politique
01:12:05c'est responsable, vous savez on parle de responsable politique
01:12:07ce mot il va falloir le bannir
01:12:09ou alors il va falloir plutôt désigner
01:12:11les personnes responsables et les personnes irresponsables
01:12:13parce que oui en France
01:12:15et pas seulement depuis le 7 octobre
01:12:17ça a explosé depuis le 7 octobre
01:12:19mais il y a des irresponsables politiques
01:12:21qui agitent encore une fois
01:12:23la lutte palestinienne
01:12:25on n'a pas tenu le 7 octobre
01:12:27d'ailleurs pour défendre la Palestine, pour défendre la cause palestinienne
01:12:29mais en important ce conflit
01:12:31en oubliant qu'il y avait eu le 7 octobre
01:12:33en oubliant qu'Israël ne fait qu'une guerre de riposte
01:12:35face au Hamas
01:12:37en essayant d'éviter le plus possible de mort civile
01:12:39ils ont instrumentalisé
01:12:41cette haine d'Israël
01:12:43en haine des juifs
01:12:45donc en gros je me mets
01:12:47à la place des cérébrés
01:12:49qui dans leur tête entendent des messages
01:12:51de responsables politiques
01:12:53que j'appelle irresponsables
01:12:55qui arrivent à l'assemblée avec des drapeaux palestiniens
01:12:57qui manifestent devant
01:12:59Sciences Po
01:13:01en tenant leurs mains rouges
01:13:03connaissant parfaitement d'où vient ce symbole
01:13:05épouvantable
01:13:07et donc finalement on rend normal le fait de se venger
01:13:09contre des juifs puisque juifs et israéliens
01:13:11c'est pareil
01:13:13donc encore une fois oui il y a une vraie problématique
01:13:15Juifs et israéliens dans la tête de ceux qui s'en prennent
01:13:17aux français juifs
01:13:19c'est la même chose
01:13:21est-ce qu'ils sont tous pilotés par le pouvoir politique
01:13:23je pense qu'il peut s'être radicalisé
01:13:25de tas d'autres manières
01:13:27en particulier grâce
01:13:29aux réseaux sociaux
01:13:31C'est une caution, je parlais de la caution politique
01:13:33on a de la chance d'avoir une caution politique comme ça
01:13:35finalement si à l'assemblée on a des députés
01:13:37qui disent cela c'est que ça doit être vrai
01:13:39quelque part
01:13:41J'ai bien aimé ce qu'a dit Franck
01:13:43comme vous êtes un entrepreneur connu et reconnu
01:13:45vous savez qu'en France il y a des sociétés
01:13:47à responsabilité limitée
01:13:49le problème c'est que la France c'est devenu en tant que pays
01:13:51une société à irresponsabilité
01:13:53illimitée, ça c'est quand même une réalité
01:13:55qu'il faut regarder en face
01:13:57mais quand vous voyez, je vais poser la question de la responsabilité
01:13:59des réseaux sociaux
01:14:01c'est quelqu'un qui passe des messages antisémites
01:14:03a priori en quantité, en nombre
01:14:05en veux-tu en voilà
01:14:07des réseaux sociaux qui vous bannissent
01:14:09excusez-moi, je n'ai pas fait exprès
01:14:11si vous mettez
01:14:13la liberté guidant le peuple de Delacroix
01:14:15parce qu'il y a une femme les seins nus
01:14:17ou je ne sais pas
01:14:19l'origine du monde évidemment de Gustave Courbet
01:14:21est-ce que là il ne pourrait pas aller jeter
01:14:23un oeil quand même
01:14:25et que font les services
01:14:27parce que vous mettez un truc un peu
01:14:29vous vous faites virer, vous êtes banni 30 jours
01:14:31c'est arrivé à un de mes amis et il n'avait rien mis
01:14:33rien du tout de méchant
01:14:35et là ça passe crème
01:14:37mais quand est-ce qu'on va enfin demander
01:14:39aux réseaux sociaux
01:14:41de rendre des comptes
01:14:43la nudité
01:14:45c'est censuré, l'antisémitisme
01:14:47ça ne l'est pas
01:14:49aux réseaux sociaux de rendre des comptes mais aussi à nos services
01:14:51de renseignement de faire des fois un travail
01:14:53un petit peu différent parce que
01:14:55là on apprend au fur et à mesure que l'enquête avance
01:14:57qu'il y a un processus de radicalisation
01:14:59qui date déjà depuis un certain temps
01:15:01et que non seulement ce n'est pas un processus de radicalisation
01:15:03souterrain mais qu'il est à la vue de tous
01:15:05sur les réseaux sociaux
01:15:07et il est à la vue de tous mais personne ne l'a vu
01:15:09donc on a quand même des trous
01:15:11dans le filet, on sait qu'il y a
01:15:13nécessairement des trous mais peut-être qu'ils sont plus gros
01:15:15que ce qu'on croyait
01:15:17le deuxième aspect ça a été évoqué quand même
01:15:19cette importation
01:15:21du conflit dans notre pays
01:15:23ne pouvait que se terminer à un moment
01:15:25ou à un autre par un passage à l'acte
01:15:27quand on fait
01:15:29une ligne
01:15:31politique sur la question du conflit
01:15:33israélo-palestinien pour les élections
01:15:35européennes, dans ce cas-là
01:15:37on envahit l'ensemble du débat public
01:15:39de cette question, on crée
01:15:41de la polarisation dans la société
01:15:43et en bout de course, parfois avant même
01:15:45en bout de course on en arrive
01:15:47à des situations... Je veux quand même reposer
01:15:49ma question au début, est-ce que
01:15:51la justice est assez rapide, est-ce qu'elle frappe
01:15:53assez fort ? En tout cas la justice
01:15:55l'a interpellée
01:15:57la personne a été interpellée
01:15:59très rapidement, je crois que c'était
01:16:01en face du commissariat en plus, sauf erreur
01:16:03aux missions de ma part, il va être déféré
01:16:05très rapidement, le parquet
01:16:07va prendre des réquisitions
01:16:09et il va être jugé
01:16:11dans les mois
01:16:13qui viennent, donc c'est pas
01:16:15la justice lente
01:16:17Mais tout ce qui est apologie
01:16:19de terrorisme, est-ce que les choses ont été jugées ?
01:16:21C'est pas le cas, j'ai pas le sentiment
01:16:23Vous parliez tout à l'heure d'un tas de...
01:16:25C'est un peu différent mais...
01:16:27Là c'est du terrorisme
01:16:29Non seulement c'est du terrorisme pur
01:16:31terrorisme où...
01:16:33Si je suis de votre raisonnement
01:16:35si on en arrive au terrorisme, c'est parce que
01:16:37entre temps il y a eu de l'apologie du terrorisme
01:16:39Bien sûr, mais tout est lié
01:16:41Je parlais uniquement
01:16:43des LFIs parce que encore une fois
01:16:45malheureusement on en revient tout le temps aux mêmes bases
01:16:47mais à l'entendu ce ne sont pas les seuls puisqu'il y a une association
01:16:49France Palestine aussi qui fait
01:16:51un beau boulot, il y a les réseaux sociaux
01:16:53Mais qui donne le là ? Qui donne le tempo ?
01:16:55Qui donne la caution ?
01:16:57Si ce ne sont ces députés
01:16:59de cette France indigne
01:17:01qui depuis le 7 octobre, et bien avant d'ailleurs
01:17:03attisent, mettent de l'huile sur un feu
01:17:05qui n'existait pas
01:17:07entre les musulmans de France
01:17:09et les juifs, je suis désolé, moi j'ai toujours
01:17:11prôné l'union sacrée, il n'y avait pas cette
01:17:13haine qu'il y a aujourd'hui, cette revendication
01:17:15de haine, même à posteriori
01:17:17c'est inouï, donc
01:17:19il faut le dire, si ce sont des responsables politiques
01:17:21oui, les LFIs
01:17:23sont totalement responsables car ils donnent
01:17:25une caution morale
01:17:27éthique, pire, ils donnent un sens
01:17:29à une cause en disant
01:17:31si vous allez attaquer des juifs, vous aiderez
01:17:33vos frères palestiniens, c'est exactement
01:17:35le message, reprenez tout ce qu'il disait depuis le 7 octobre
01:17:37Mais quand vous voyez les délires
01:17:39sur Twitter, Raphaël Arnaud
01:17:41le député LFI du Vaucluse
01:17:43qui parle de
01:17:45suprémaciste
01:17:47vous avez bien entendu ? Alors moi, quand on me dit
01:17:49suprémaciste, j'imagine le cuclux
01:17:51lent, avec des croix en feu, des
01:17:53grandes cagoules, etc.
01:17:55Désolé, quand on voit sa photo avec deux bouteilles
01:17:57d'eau minérale, un flingue à la ceinture
01:17:59et un drapeau palestinien
01:18:01je trouve que la ressemblance
01:18:03et un keffier palestinien, je trouve que la ressemblance
01:18:05avec le cuclux lent est assez limitée
01:18:07mais peut-être est-ce que je n'ai pas tout
01:18:09saisi du suprémacisme. Non, il a voulu dire
01:18:11suprême amaciste, je pense qu'il manquait
01:18:13un petit peu. Et là,
01:18:15on est dans le suprême amacisme total.
01:18:17Il y a un autre aspect aussi qui est la grande
01:18:19confusion qu'on a pu constater
01:18:21chez celui qui a commis cet
01:18:23attentat
01:18:25et finalement un air ambiant dans le
01:18:27pays. C'est cette confusion entre
01:18:29le culturel et le cultuel, entre
01:18:31le politique et le religieux, entre
01:18:33le temporel et le spirituel. Qu'est-ce que je suis en train
01:18:35de dire ? Si on reprend les déclarations de cette
01:18:37personne, il nous dit qu'il veut venger
01:18:39les musulmans, mais
01:18:41qu'il veut laver
01:18:43l'honneur de la Palestine
01:18:45en s'en prenant à Israël,
01:18:47mais pour s'en prendre à Israël, il s'en prend
01:18:49à des juifs ou à leur
01:18:51lieu de culte. On est typiquement
01:18:53dans cette mélange, dans cette confusion
01:18:55entre le religieux et le politique
01:18:57et je dois le dire, la vie politique
01:18:59dans notre pays, malheureusement,
01:19:01depuis trop d'années, parce qu'elle a
01:19:03abandonné le principe de laïcité ou quand
01:19:05elle ne l'a pas abandonné, elle a un
01:19:07principe de laïcité à géométrie variable
01:19:09qui se limite à une forme
01:19:11d'occuménisme, et bien elle
01:19:13nous pousse vers cette confusion
01:19:15qui met un petit peu de glou glou glou
01:19:17quand même dans la tête de certains esprits simples.
01:19:19Sans oublier le tweet
01:19:21de Mélenchon, qui
01:19:23n'est pas une seule fois le mot juif,
01:19:25antisémite ni rien, pour lui
01:19:27c'est une attaque à la laïcité, mais
01:19:29on ne va pas passer du temps à lui redonner un cours
01:19:31sur la laïcité, évidemment. Mais on en a parlé.
01:19:33Encore une fois, il n'est pas
01:19:35député, mais c'est le grand gourou de la secte.
01:19:37Quand le grand gourou de la secte donne une ligne,
01:19:39c'est normal que tous ses fidèles
01:19:41le suivent. Oui, de toute façon
01:19:43on est soit dans le déni,
01:19:45soit dans l'apologie du terrorisme,
01:19:47soit dans l'antisémitisme, la haine des juifs
01:19:49pure et dure, émanant de
01:19:51LFI, émanant de
01:19:53son gourou Jean-Luc Mélenchon.
01:19:55Quand il parle de
01:19:57phénomène d'incident
01:19:59dérisoire pour la jeune
01:20:01juive de Sciences Po
01:20:03qui se fait exclure des campus,
01:20:05lorsqu'il estime
01:20:07que
01:20:09l'antisémitisme
01:20:11n'existe quasiment pas
01:20:13dans notre pays, qu'il est
01:20:15résiduel. Lorsqu'à
01:20:17côté de ça, on a une Rima Hassan
01:20:19qui est devenue députée européenne,
01:20:21sur laquelle d'ailleurs nous avons
01:20:23nous, députés, alors
01:20:25on a été 53 à
01:20:27faire un signalement au procureur de la République
01:20:29et à demander
01:20:31à la lever de son immunité
01:20:33parlementaire, mais lorsqu'on a une personne comme ça
01:20:35qui dit par exemple qu'Israël n'a pas
01:20:37le droit de se défendre, que Sidney Montroué était son nom
01:20:39et qui reprend
01:20:41les poncifs antisémites éculés
01:20:43des protocoles des sages de Sion en parlant de viol
01:20:45des organes, ou lorsque
01:20:47on a un Émeric Caron qui estime
01:20:49qu'on médiatise trop
01:20:51le viol d'une enfant de 12 ans
01:20:53et que ceux qui défendent Israël n'appartiennent
01:20:55pas à la même espèce, renvoyant quand même
01:20:57l'inconscient
01:20:59à la
01:21:01théorie nazie de la
01:21:03non appartenance à la même espèce.
01:21:05Je veux dire, c'est extrêmement...
01:21:07C'est extrêmement
01:21:09grave, ne parlons même pas de la plainte
01:21:11qu'il a osé déposer
01:21:13pour sans doute faire bonne figure face à
01:21:15Taha Bouhaf
01:21:17qui l'a...
01:21:19Voilà,
01:21:21qui l'a interpellé sur les réseaux sociaux, donc
01:21:23quand on a cette ambiance-là, je veux dire
01:21:25on a un...
01:21:27Certains députés LFistes ont été
01:21:29biberonnés aux vidéos d'Alain Soral, lorsqu'on
01:21:31sait que...
01:21:33Lorsqu'on
01:21:35voit aussi que les journaux
01:21:37néo-nazis d'extrême-droite
01:21:39portent au nu
01:21:41des Mathilde Panot
01:21:43ou des Jean-Luc Mélenchon en disant qu'ils
01:21:45sauvent l'honneur de la France, on voit que
01:21:47derrière ça, au-delà
01:21:49même de la haine qu'ils véhiculent,
01:21:51eh bien c'est...
01:21:53Ils portent,
01:21:55ils deviennent aujourd'hui les portes-paroles
01:21:57de l'antisémitisme
01:21:59et c'est devenu à l'EFI le premier parti
01:22:01antisémite de France.
01:22:02Je vous donne la parole Philippe David, je voulais juste qu'on écoute
01:22:04votre collègue Antoine Armand, député
01:22:06de Haute-Savoie, qui était sur
01:22:08Radio-J qui estime qu'il faut
01:22:10poursuivre systématiquement ceux qui
01:22:12entretiennent ce climat antisioniste en France.
01:22:18Ne nous laissons pas piéger
01:22:20par la France insoumise,
01:22:22condamnons-les, poursuivons-les à chaque fois
01:22:24qu'ils dérivent et qu'ils entretiennent
01:22:26un climat d'antisionisme ou d'antisémitisme
01:22:28en France, mais ayons
01:22:30cette capacité de regarder lucidement ce qui
01:22:32se passe au Proche-Orient aussi.
01:22:34C'est pas toujours évident.
01:22:36C'est pas toujours évident parce que
01:22:38ils sont très malins et donc ils surfent
01:22:40sur la loi, sur ce qu'ils peuvent dire
01:22:42évidemment, ils vont pas dire demain, ils vont pas dire
01:22:44sale juif, ça c'est beaucoup trop facile.
01:22:46Donc tout ça
01:22:48est insidieux
01:22:50en fait, donc les
01:22:52poursuites pénales ne sont pas toujours
01:22:54possibles. Parce que les attaques ne sont
01:22:56pas les mêmes non plus, c'est vrai que
01:22:58depuis quelques années, quand je vois la transformation
01:23:00de cette fausse barbe de l'antisionisme
01:23:02pour prôner la haine des juifs,
01:23:04parce que moi je parle plus d'antisémitisme
01:23:06depuis au moins 7 octobre,
01:23:08ça peut-être amène quelque chose
01:23:10de nouveau dans la sémantique
01:23:12et donc comme la sémantique change, les lois
01:23:14doivent... Mais oui, mais le
01:23:16Hamas, dans sa charte,
01:23:18veut tuer des Juifs, le Hamas
01:23:20selon Alephi et Sesbires
01:23:22est un mouvement de résistance, donc
01:23:24il est légitime de tuer des Juifs
01:23:26qui sont assimilés
01:23:28à du nazisme et Jean Kélévy
01:23:30disait très justement, si les Juifs
01:23:32sont des nazis, alors ils méritent leur sort
01:23:34cqfd. Je vous propose de parler
01:23:36de politique à présent
01:23:38car entre 3ème jour
01:23:40sans un nouveau gouvernement
01:23:42les consultations
01:23:44se poursuivent évidemment et vont continuer
01:23:46à se poursuivre combien de temps, je ne sais pas
01:23:48mais ça se poursuit en tout cas. Philippe David
01:23:50vous le savez ? Oui. Écoutez, je ne suis
01:23:52pas encore lancé dans la lecture du Mars de Café
01:23:54des tarots de Marseille ou des boules de
01:23:56cristal, donc pour le moment je vais vous avouer
01:23:58que je n'ai aucune idée
01:24:00d'un nouveau gouvernement dimanche soir.
01:24:02Mais pourquoi il n'y a pas de pari politique ?
01:24:04Il y a du pari sportif, il devrait y avoir
01:24:06un pari politique sur savoir qui
01:24:08va être le prochain Premier Ministre, je pense que
01:24:10ça pourrait peut-être d'abord
01:24:12provoquer quelque chose de positif.
01:24:14Comme il y a le loto du patrimoine, il faut faire le loto du Premier Ministre.
01:24:16Moi j'avais parié François Hollande il y a quelque temps
01:24:18Est-ce que dimanche soir on aura
01:24:20une grande côte ?
01:24:22On aura un non si le Président
01:24:24change sa méthode. On voit bien que la méthode actuelle
01:24:26ne fonctionne pas, il a essayé un coup tactique
01:24:28qui était quand même, avouons-le, plutôt bien joué
01:24:30le fait d'essayer de mettre sur les épaules
01:24:32des partis
01:24:34la responsabilité de ne pas s'entendre
01:24:36c'était plutôt bien joué, sauf qu'il est tombé sur
01:24:38une autre personne qui sait faire un petit peu de politique dans ce pays
01:24:40qui est Jean-Luc Mélenchon, qui l'a
01:24:42un petit peu piégé à son propre jeu
01:24:44là-dessus, et M. Macron
01:24:46avait une porte de sortie qui aurait été de dire
01:24:48tant pis, faisons tapis et mettons
01:24:50la balle dans le jardin du Parlement
01:24:52allons sur une nomination du Nouveau Front
01:24:54populaire et laissons celle-ci
01:24:56être censurée pour pouvoir ensuite
01:24:58reprendre la main. Il ne l'a pas fait et il a même
01:25:00fermé cette porte. Donc aujourd'hui
01:25:02il est bloqué et vu qu'il n'arrive pas
01:25:04Faute institutionnelle, dit François Hollande
01:25:06Non, pas institutionnelle, mais c'est M. Macron
01:25:08qui se trompe dans son analyse au début
01:25:10quand il essaie de justifier, il y a 24 heures
01:25:12le fait qu'il ne nommera pas Mme Castex
01:25:14au nom du Castex, pardon
01:25:16Je le fais à la méthode sud-ouest
01:25:18Jean Castex
01:25:20Et c'est deux noms du sud-ouest
01:25:22d'ailleurs
01:25:24Quand il refuse de nommer Mme Castex
01:25:26à Matignon
01:25:28en disant qu'il le fait
01:25:30au nom du fait du risque
01:25:32d'une instabilité institutionnelle
01:25:34il a tort, il n'y a pas d'instabilité institutionnelle
01:25:36il y a une instabilité politique
01:25:38et au contraire, les institutions peuvent
01:25:40parer à tout cela. Et je termine
01:25:42juste d'un mot
01:25:44Le logiciel de M. Macron jusqu'à maintenant
01:25:46c'est de dire, on va essayer de chercher à construire
01:25:48une majorité, ou du moins une minorité
01:25:50la plus forte possible et plus importante
01:25:52que les autres. Mais à partir du moment
01:25:54où il devrait plutôt essayer d'éviter
01:25:56les motions de censure, il rentrerait
01:25:58dans une logique tout autre
01:26:00et dans ce cas là, ça permettrait de dialoguer avec les autres forces
01:26:02ce qui ferait bien de ne pas essayer
01:26:04d'avoir le poste de Matignon
01:26:06coûte que coûte, mais plutôt de
01:26:08pour la suite, essayer de faire en sorte
01:26:10de se donner rendez-vous dans dix mois
01:26:12pour de prochaines élections. Ce qui est sûr
01:26:14ça c'est le point qui est sûr, c'est que dans moins d'un an
01:26:16on vote. Ah !
01:26:18Je vous trouve bien optimiste
01:26:20Non je pense dans un an, parce qu'il ne va pas dissoudre
01:26:22il peut dissoudre constitutionnellement le 7 juillet
01:26:24mais s'il dissout le 7 juillet, il faut voter
01:26:26au plus tard le 7 août. La France ayant
01:26:28les doigts de pierre en éventail sur les plages théoriquement
01:26:30à ce moment là, s'il dissout, il faut qu'il
01:26:32attende le 15 août
01:26:34pour un vote au 15 septembre
01:26:36mais je pense qu'on n'aurait pas...
01:26:38Je voulais que l'on s'arrête.
01:26:40Ça c'est l'option pessimiste.
01:26:42L'option pessimiste
01:26:44ou réaliste. L'option pessimiste
01:26:46c'est que dans un an on n'y arrive pas
01:26:48et que donc dans un an
01:26:50on dissout à nouveau. Mais si ça se trouve
01:26:52il va réussir
01:26:54on n'a pas encore de proposition
01:26:56on a
01:26:58en fait l'objectif
01:27:00c'est quoi ? L'objectif du président
01:27:02de la République, ça n'est pas
01:27:04de nommer n'importe quel Premier ministre
01:27:06c'est de nommer un Premier ministre
01:27:08qui puisse proposer un projet
01:27:10qui n'obtienne pas une censure
01:27:12immédiate du Parlement
01:27:14de l'Assemblée nationale
01:27:16et qui n'obtienne pas
01:27:18289 députés
01:27:20contre lui
01:27:22dès sa nomination
01:27:24et qui puisse dialoguer
01:27:26discuter sur
01:27:28un programme commun
01:27:30et qui rassemble
01:27:32un maximum de députés
01:27:34après c'est la responsabilité
01:27:36aussi de chacun et de chacune
01:27:38des formations politiques
01:27:40d'y aller et on n'a pas
01:27:42cette culture-là. Pourquoi on n'a pas cette culture-là ?
01:27:44Parce que c'est jamais arrivé
01:27:46on n'a jamais eu trois blocs quasi-égalitaires
01:27:48au Parlement
01:27:50on n'a jamais eu trois blocs quasi-égalitaires
01:27:52à l'Assemblée nationale
01:27:54et donc c'est une situation
01:27:56qui nécessite une culture politique
01:27:58nouvelle comme celle que connaissent
01:28:00nos voisins européens.
01:28:02Je veux s'arrêter un moment sur ce qu'a dit
01:28:04François Hollande au point, s'il vous plaît.
01:28:06Il juge que le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castex
01:28:08à tête de gouvernement
01:28:10est une faute institutionnelle.
01:28:12Vous m'avez dit tout à l'heure que ce n'est pas vrai.
01:28:14C'est une faute institutionnelle.
01:28:16Ça n'était pas au Président de la République
01:28:18de censurer lui-même Lucie Castex.
01:28:20Mais il fait ce qu'il veut moi le Président de la République.
01:28:22C'est là où je ne suis pas du tout d'accord.
01:28:24C'est bizarre qu'un ancien Président de la République
01:28:26que moi je fais même penser que ça pourrait être lui
01:28:28le Premier Ministre pour plein de raisons
01:28:30même si je n'ai jamais partagé totalement
01:28:32les idées de François Hollande.
01:28:34Par rapport à la situation, ça aurait été malin.
01:28:36Mais je trouve ça étonnant qu'un ancien Premier Ministre
01:28:38je pense, à moins qu'il y ait un constitutionnaliste ici
01:28:40fasse une erreur pareille puisque le Président de la République
01:28:42fait ce qu'il veut.
01:28:44J'ai écouté hier soir encore
01:28:46une interview du Président Mitterrand
01:28:48à l'époque qui était dans une situation un peu pareille
01:28:50Non, il n'était pas Président, il était chef de l'opposition.
01:28:52Il était chef de l'opposition.
01:28:5425 novembre 77.
01:28:56C'était juste avant la législative.
01:28:58Et il disait que le Président
01:29:00donc c'était jusqu'à l'époque
01:29:02faisait ce qu'il voulait.
01:29:04C'était lui qui avait décidé.
01:29:06Cette responsabilité revient à l'Assemblée nationale.
01:29:08C'est extraordinaire.
01:29:10On a un ancien chef d'État
01:29:12qui il y a 10 ans
01:29:14était chef des armées, qui il y a 10 ans
01:29:16a dû faire face aux attentats de Charlie Hebdo.
01:29:18Aujourd'hui,
01:29:20cet ancien chef d'État
01:29:22s'allie avec le pire
01:29:24c'est-à-dire avec ceux qui disent
01:29:26que la police tue, avec ceux qui veulent
01:29:28désarmer la police et avec ceux
01:29:30qui s'allient aux islamistes
01:29:32qui ont massacré
01:29:34les journalistes à Charlie Hebdo.
01:29:36Et François Hollande veut venir nous faire
01:29:38des leçons, une leçon institutionnelle.
01:29:40Mais pardon,
01:29:42quelle indécence, quelle indécence
01:29:44que le PS
01:29:46définitivement dise
01:29:48c'est terminé, LFI
01:29:50on se désolidarise d'LFI
01:29:52et on vient discuter
01:29:54pour parler politique
01:29:56mais on ne peut pas continuer
01:29:58à être allié avec le pire
01:30:00avec un parti qui fait l'apologie
01:30:02du terrorisme, un parti antisémite
01:30:04et un parti, encore une fois, qui dit
01:30:06la police tue, un parti qui nommera
01:30:08en ministre de l'intérieur
01:30:10quelqu'un qui désarmera la police
01:30:12ou un ministre de l'économie
01:30:14qui estime que
01:30:16les chefs d'entreprise sont des bandits
01:30:18ou encore que les agriculteurs sont
01:30:20des pollueurs, je veux dire, à un moment donné
01:30:22il faut être crédible.
01:30:24Comment un ancien président de la République
01:30:26peut-il dire que c'est une faute institutionnelle ?
01:30:28Il n'y a pas de faute institutionnelle.
01:30:30Ce n'est pas parce que vous répétez un mensonge
01:30:32dix fois, cent fois, mille fois
01:30:34qu'il est une réalité.
01:30:36Quand le Nouveau Front Populaire répète
01:30:38on a gagné, on a gagné, on a gagné
01:30:40ce n'est pas vrai. Il a beau le dire
01:30:42depuis le 7 juillet au soir
01:30:44on a gagné, on a gagné, on a gagné, il n'a pas gagné
01:30:46il n'a même pas tout mouillé
01:30:48200 députés, je crois que c'est 194
01:30:50tout compris, même pas 200 députés
01:30:52sur 577.
01:30:54Alors comme ils ont répété
01:30:56en veux-tu en voilà
01:30:58une contre-vérité
01:31:00ils pensent que cette contre-vérité ou ce mensonge
01:31:02est devenu une vérité. Mais ce n'est pas parce que
01:31:04vous le répétez dix mille fois que ça devient la vérité.
01:31:06Personne n'a gagné.
01:31:08Je vous donne la parole, mais juste écoutez Marine Tourdelic et elle n'est pas d'accord avec vous.
01:31:10Oh, ça ne m'étonne pas.
01:31:16C'est le François Hollande qu'on aime, solide et solidaire
01:31:18du Nouveau Front Populaire
01:31:20et donc je tenais à saluer sa prise de position
01:31:22parce qu'on nous serre
01:31:24beaucoup le feuilleton ce dernier jour
01:31:26du PS qui est fracturé, qui vraiment va exploser
01:31:28il va y en avoir sur les murs, etc.
01:31:30Et comme si c'est Lucie Castet
01:31:32qui allait faire éclater le Parti Socialiste
01:31:34et je trouve que de ce point de vue-là
01:31:36la déclaration de François Hollande
01:31:38remet l'église au milieu du village
01:31:40le Nouveau Front Populaire est en cohésion
01:31:42le Parti Socialiste au sein du Nouveau Front Populaire
01:31:44également
01:31:46Lucie Castet elle soutient les 4 composantes du Nouveau Front Populaire
01:31:48aujourd'hui plus que jamais.
01:31:50Je pense qu'en fait il s'est trompé de mot
01:31:52François Hollande il pense fondamentalement
01:31:54que c'est une faute politique
01:31:56une faute institutionnelle
01:31:58c'est nouveau, ou alors peut-être qu'il a voté
01:32:00quelque chose toute seule en la nuit, il s'est réveillé avec cette
01:32:02totale certitude, mais il va falloir
01:32:04je pense qu'il doit faire marcher l'arrière
01:32:06il estime que c'est une faute politique, il s'est gouré de mot
01:32:08c'est tout. Ou alors c'est une dérive du politique
01:32:10qui d'une manière générale depuis un certain temps
01:32:12maintenant se cache derrière le fait de construire
01:32:14des rapports de force politique
01:32:16et plutôt que de construire des rapports de force politique
01:32:18dit c'est tel ou tel problème institutionnel
01:32:20se cache derrière le droit.
01:32:22C'est profondément, pardon.
01:32:24Je m'y suis surpris, honneure aux dames
01:32:26la garantie est une valeur qui se perd.
01:32:28Moi j'ai
01:32:30vraiment l'impression qu'on est face à
01:32:32de l'immaturité politique
01:32:34incroyable
01:32:36j'ai cette image
01:32:38d'enfant face à un rayon
01:32:40de jouet qui pique
01:32:42leur crise
01:32:44parce qu'on n'achète pas leurs jouets
01:32:46et qui trépignent, etc.
01:32:48François Hollande ce soir il est en plus très en connaitre
01:32:50parce qu'on ne l'a pas appelé
01:32:52Emmanuel Macron ne l'a pas appelé pour les consultations
01:32:54il l'a dit à la presse, etc.
01:32:56Pour l'immaturité
01:32:58et le magasin de jouets, excusez-moi, mais je pense
01:33:00à mon avis, et je sais qu'on ne va pas être d'accord
01:33:02que la dissolution le soir des européennes
01:33:04n'est pas une décision d'une grande maturité
01:33:06ça c'est un bon point de vue.
01:33:08Ce que je tiens à dire, justement, à ajouter
01:33:10c'est qu'on n'a jamais vu ça sous la Vème République
01:33:12Pourquoi ? Parce que pour la première fois
01:33:14on a eu une assemblée
01:33:16de proportionnels et de scrutins
01:33:18majoritaires. Le scrutin majoritaire
01:33:20qui est entré en vigueur en France
01:33:22il y a plus de 60 ans.
01:33:24Il y avait eu une proportionnelle en 1986
01:33:26mais avec une proportionnelle départementale
01:33:28là on a une assemblée de proportionnels
01:33:30quasi intégrale. Donc c'est
01:33:32beaucoup plus compliqué de faire une majorité
01:33:34en ces conditions, à situation inédite
01:33:36d'un position politique inédite.
01:33:38Écoutez, Manuel Bompard, vous permettez
01:33:40parce que ce matin, il était ici
01:33:42il a dit, bon, puisqu'on ne peut pas trouver
01:33:44d'accord, puisqu'on n'est plus consulté
01:33:46puisqu'on n'est plus rien, etc. Il faut destituer
01:33:48le Président de la République. Bien sûr.
01:33:50Manuel Bompard.
01:33:54Je souhaite qu'il s'en aille, effectivement
01:33:56dans tous les cas. Mais je vois bien qu'il n'a pas l'intention
01:33:58de partir par lui-même. Et donc il faut l'aider.
01:34:00Et pour l'aider, effectivement, l'article
01:34:0268 de la Constitution
01:34:04est le seul moyen que nous avons
01:34:06notre disposition pour ça.
01:34:08Extraordinaire. Destitution.
01:34:10Non mais, on parle
01:34:12faute institutionnelle, destitution.
01:34:14En fait, ils ne font plus de politique, ces gens.
01:34:16Ils sont dans un
01:34:18magma qu'on appelle NFP
01:34:20qui est un programme, j'appelle le programme commun
01:34:22parce que je rigole, parce que je pense pour
01:34:24la pantalonade du programme commun avec
01:34:26les communistes. Vaudra jeunisser 72.
01:34:28Voilà. Ça, ça me fait encore rire.
01:34:30Ce programme qui est 1. Inapplicable
01:34:322. Personne n'est d'accord avec personne.
01:34:34Même ce magma informe
01:34:36pour ne pas dire un autre mot, ne
01:34:38tient pas debout. Premier déni,
01:34:40ils sont convaincus d'avoir gagné. Deux,
01:34:42ils oublient qu'il y a un autre parti de l'autre côté de l'hémicycle
01:34:44qui, eux, est arrivé. Premier parti de France.
01:34:46Celui-là, il n'existe pas. Et après,
01:34:48ils sont dans leur absolue conviction. Mais pourquoi ?
01:34:50C'est trop facile
01:34:52de taper uniquement sur
01:34:54NFP, je vais le dire ce soir. Parce que
01:34:56autour, personne
01:34:58ne l'ouvre. On n'entend
01:35:00que des élus d'NFP
01:35:02hurler et gueuler depuis le soir
01:35:04les élections qu'ils ont gagnées. Je n'entends pas
01:35:06ni des LR, ni d'autres
01:35:08centristes, ni des socialistes qui se
01:35:10distingueraient de cette parodie
01:35:12de PS que nous avons au sein du NFP.
01:35:14Je n'entends plus finalement les vrais politiciens
01:35:16s'exprimer en disant, calmez-vous,
01:35:18calmez-vous, il ne faut pas rester là,
01:35:20vous n'avez pas gagné, revenons
01:35:22plutôt à une table de discussion, faisons de la politique.
01:35:24Et finalement, personne ne fait de la politique. Voilà pourquoi
01:35:26il y a une hystérisation aujourd'hui du débat politique.
01:35:28Vous avez raison sur ce point, mais c'est contradictoire
01:35:30ce que vous avez dit juste avant. Il y a effectivement
01:35:32aujourd'hui un mano-à-mano entre M. Macron d'un côté
01:35:34et M. Mélenchon et LFI de l'autre.
01:35:36Et je suis d'accord avec vous, il résulte
01:35:38finalement du fait que tous les autres
01:35:40responsables politiques à côté de ces gens-là
01:35:42apparaissent comme des enfants. Ça, c'est une
01:35:44certitude. Mais vous avez tort de dire que LFI
01:35:46et M. Mélenchon ne font pas
01:35:48de politique. Ils savent très bien que cette
01:35:50motion de destitution
01:35:52n'aboutira pas. On connaît le
01:35:54processus qui est extrêmement long, qui est extrêmement complexe
01:35:56avec des majorités à deux tiers qu'ils n'obtiendront
01:35:58jamais. Ils le
01:36:00savent. Ils savent malgré tout que
01:36:02les termes de l'article 68 sont suffisamment
01:36:04vagues pour leur permettre potentiellement
01:36:06de faire rentrer des choses là-dedans et de porter
01:36:08un débat politique. Et troisième aspect,
01:36:10ils ont posé cette question de la destitution
01:36:12suffisamment en amont
01:36:14en étant les seuls à le faire
01:36:16pour qu'elle soit mise
01:36:18sur la table et que maintenant
01:36:20que M. Macron a acté le fait
01:36:22qu'il ne nommera pas Mme Castex à
01:36:24Matignon, d'autres viennent se joindre
01:36:26à cette solution
01:36:28qui est proposée. Autrement dit, ils cultivent
01:36:30en faisant ça leur électorat. Je ne dis pas
01:36:32qu'ils proposent une porte de sortie, mais ils cultivent
01:36:34leur électorat.
01:36:36On va marquer une pause, on va continuer à parler
01:36:38de politique. On a
01:36:40beaucoup de sujets encore à vous proposer
01:36:42ce soir mais il est presque 23h.
01:36:44Le rappel des titres, Adrien Spiteri.
01:36:46Salut Adrien, re-salut.
01:36:48Re-bonjour, pardon
01:36:50Olivier, re-bonjour à tous. La façade du
01:36:52centre pénitentiaire de Lille osse ce que
01:36:54l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:36:56de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:36:58de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:00de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:02de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:04de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:06de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:08de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:10de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:12de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:14de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:16de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:18de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:20de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:22de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:24de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:26de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:28de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:30de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:32de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:34de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:36de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:38de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:40de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:42de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:44de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:46de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:48de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:50de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:52de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:54de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:56de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:37:58de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:00de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:02de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:04de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:06de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:08de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:10de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:12de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:14de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:16de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:18de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:20de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:22de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:24de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:26de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:28de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:30de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:32de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:34de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:36de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:38de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:40de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:42de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:44de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
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01:38:48de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:50de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:52de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:54de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:56de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:38:58de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:00de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:02de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:04de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:06de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:08de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:10de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:12de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:14de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:16de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:18de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:20de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:22de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:24de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:26de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:28de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:30de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:32de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:34de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:36de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:38de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:40de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:42de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:44de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:39:46de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
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01:40:28de Lille osse ce que l'on appelle la façade du centre pénitentiaire
01:40:30Mais le PS non plus ?
01:40:32Olivier Faure si
01:40:34Olivier Faure au nom d'Olivier Faure
01:40:36Olivier Faure au nom d'Olivier Faure
01:40:38appelle, mais visiblement pas tout le PS
01:40:40Le PS est vraiment aujourd'hui
01:40:42le parti le plus fragilisé de tout ce qui se passe aujourd'hui
01:40:44Déjà qu'il l'est depuis son entrée dans l'NFP
01:40:46Déjà qu'il l'est depuis son entrée dans l'NFP
01:40:48puisqu'on voit qu'il garde à la porte quand même des gens, des socialistes
01:40:50comme M.Casseneuve par exemple
01:40:52qui appelle vraiment une autre refondation
01:40:54du PS sur ses fondamentaux
01:40:56s'il y en a encore
01:40:58Il a l'attitude
01:41:00d'une lâcheté sans nom
01:41:02d'Olivier Faure
01:41:04Il est en train de détruire tout ce qui restait comme petit gène
01:41:06dans l'ADN du PS
01:41:08J'attends une vraie décision socialiste
01:41:10mais pour l'instant je ne vois pas
01:41:12ni décision, ni action, ni discours
01:41:14Je ne vois pas de vision, je ne vois rien
01:41:16Permettez-moi, je ne suis pas d'accord avec vous
01:41:18que le PS n'est pas bien
01:41:20Il est beaucoup mieux qu'il n'était avant
01:41:22mais s'il n'avait pas fait l'alliance du NFP
01:41:24aujourd'hui le PS se sera tout cassé
01:41:2620 députés
01:41:28Je ne suis pas d'accord avec vous
01:41:30Je ne parle pas seulement
01:41:32du nombre de députés
01:41:34Je parle du nombre de députés
01:41:36qui auraient été atomisés
01:41:38Mais à quoi ça sert d'avoir des députés
01:41:40si votre parti n'existe pas ?
01:41:42Vous n'avez pas de vision, vous n'avez rien
01:41:44Aujourd'hui le PS n'existe pas
01:41:46malgré ses députés
01:41:48Mais le PS n'existe plus depuis longtemps
01:41:50Il n'a pas besoin d'avoir une vision
01:41:52Il suffit d'avoir 50% des voix plus une
01:41:54Mais là ils l'ont enterré décidément avec le NFP
01:41:56C'est ça qui est terrible
01:41:58Vu de l'Assemblée
01:42:00Je ne suis pas sûre que
01:42:02les filles auraient tout raflé
01:42:04parce que regardez le score de Glucksmann
01:42:06Européenne
01:42:08Oui mais moi je pense
01:42:10qu'il y a un besoin
01:42:12dans ce pays
01:42:14de gauche, à la fois de gauche sociale
01:42:16mais aussi de gauche
01:42:18qui revient à ses valeurs
01:42:20de laïcité, à ses valeurs républicaines
01:42:22qui ne s'allient plus avec
01:42:24l'extrême gauche
01:42:26et les 14% de Glucksmann
01:42:28voulaient dire quelque chose
01:42:30François Coque
01:42:32il y a un rendez-vous important à Blois
01:42:34ce week-end, une diversité d'été
01:42:36et il va y avoir une tentative de renverser
01:42:38Olivier Faure
01:42:4050% c'est très divisé
01:42:42Il y a trois motions, il y a deux motions
01:42:44qui sont en opposition à
01:42:46M. Faure et qui si elles se mettent ensemble
01:42:48font plus que la majorité
01:42:50au sein du Parti Socialiste
01:42:52Potentiellement, il y a les moyens
01:42:54de faire bouger le rapport de force mais il y a des cadres
01:42:56il y a des instances au sein du Parti Socialiste
01:42:58et je note qu'on parlait tout à l'heure
01:43:00du coup de M. Mélenchon
01:43:02quand il a dit qu'il ne mettrait pas de potentiel
01:43:04ministre LFI au sein du gouvernement
01:43:06de Mme Castex, c'était un coup
01:43:08à l'attention de M. Macron mais c'était bien sûr
01:43:10aussi une pierre jetée dans le jardin
01:43:12du Parti Socialiste
01:43:14parce qu'il savait que ça créerait la situation
01:43:16à laquelle on en est rendu aujourd'hui. Dernier mot sur le Parti Socialiste
01:43:18on parle des élections
01:43:20d'il y a deux mois
01:43:22mais il ne faut pas se tromper sur la différence
01:43:24quantitative et qualitative
01:43:26le Parti Socialiste a gagné
01:43:28des députés à cette élection mais
01:43:30les circonscriptions qui sont les meilleures
01:43:32circonscriptions, celles qui si
01:43:34la gauche, si le nouveau Front Populaire se
01:43:36disloque, elle serait conservée
01:43:38par quelqu'un de gauche
01:43:40si certains candidats se font face
01:43:42toutes celles-là, je dis bien toutes celles-là
01:43:44il y en a une cinquantaine, elles sont dans la main
01:43:46de LFI et non pas du Parti Socialiste
01:43:48et donc c'est en cela que M. Ford est tenu
01:43:50par LFI. Oui mais ce qui
01:43:52est intéressant quand même c'est qu'il y a des voix
01:43:54au PS aujourd'hui qui se font entendre
01:43:56plus qu'hier comme la voix d'Hélène
01:43:58Geoffroy qui a dit, je cite
01:44:00en bureau national du PS
01:44:02je n'ai aucune leçon de gauche à recevoir de LFI
01:44:04je ne me laisserai pas
01:44:06intimider par leur terrorisme intellectuel
01:44:08j'assume qu'il nous
01:44:10faut reprendre des discussions avec
01:44:12le Président de la République. Donc elle a taclé
01:44:14alors c'est une toute petite partie
01:44:16de son discours mais dans l'intégralité de son discours
01:44:18que j'ai écouté avec attention, elle a
01:44:20vraiment taclé Olivier Ford
01:44:22en lui disant, ça n'est pas
01:44:24la ligne que nous devons suivre
01:44:26nous PS, arrêtons
01:44:28de nous allier avec cet
01:44:30extrême gauche. Est-ce qu'on mesurera
01:44:32la solidité
01:44:34de l'alliance de gauche, est-ce qu'il se passera le 7
01:44:36septembre dans la rue ou non ?
01:44:38Ce ne sera pas un test ?
01:44:40Non, on aura déjà
01:44:42des réponses d'ici là, vous avez bien
01:44:44compris qu'on est dans un temps comprimé
01:44:46où les choses se font vraiment en accélérer
01:44:48et la nomination
01:44:50du gouvernement ou en tout cas les propositions
01:44:52qui vont être faites vont faire se décanter les choses
01:44:54bien avant. On sait déjà globalement
01:44:56qui sera dans la rue
01:44:58et le PS ira en ordre
01:45:00dispersé comme il l'a dit.
01:45:02En tout cas, je voulais qu'on écoute Philippe Croison
01:45:04para-athlète, aventurier, conférencier
01:45:06il a perdu ses membres, etc. Il a traversé
01:45:08la manche, il était très en colère parce que
01:45:10le 7 septembre, c'est en plein milieu
01:45:12des paralympiques.
01:45:40...
01:45:52...
01:45:54...
01:45:56...
01:45:58...
01:46:00...
01:46:02...
01:46:04...
01:46:06...
01:46:08...
01:46:10...
01:46:12...
01:46:14...
01:46:16...
01:46:18...
01:46:20...
01:46:22...
01:46:24...
01:46:26...
01:46:28...
01:46:30...
01:46:32...
01:46:34...
01:46:36les nombres de jours durant lesquels il a fallu que nos voisins européens
01:46:41trouvent des coalitions. On est sur plus de 400 jours par exemple en Belgique,
01:46:46plus de 200 jours en Allemagne, en Israël alors là c'était...
01:46:50Non, pardon pas, mais ça ne vous inquiète pas pour le budget,
01:46:58ça ne vous inquiète pas pour les textes importants qui auraient dû être débattus, etc.
01:47:03Sur le budget, par exemple nomination d'un technicien, je n'en sais rien mais
01:47:08ce que je veux vous dire c'est que ce qui compte c'est de pouvoir à un moment
01:47:12donné avoir un gouvernement qui puisse compter sur une assemblée nationale pour
01:47:19proposer au pays des solutions, des textes qui fassent avancer la justice
01:47:25sociale, qui fassent avancer la lutte contre les violences, la petite enfance,
01:47:31un certain nombre de thèmes, la sécurité, etc. qui puissent permettre à la France
01:47:37d'avancer et permettre la stabilité de nos institutions.
01:47:40J'entends ce que vous dites mais c'est donner un peu trop de pouvoir qu'il n'en a Emmanuel Macron,
01:47:46ce n'est pas son sujet, lui son sujet c'est de nommer un premier ministre,
01:47:49c'est la constitution, ensuite après il reviendra au premier ministre de constituer
01:47:52un gouvernement, ce n'est pas au président de la République de constituer lui-même son
01:47:55propre gouvernement pour ensuite mener ses réformes, lui il nomme le premier
01:47:58ministre et après c'est au premier ministre de voir avec les coalitions en place le
01:48:03gouvernement qu'il est prêt à composer, qu'il peut composer pour ensuite guider les réformes.
01:48:07Mais donc du coup il y a deux solutions, soit vous considérez qu'il y a un parti majoritaire
01:48:12qui est arrivé, enfin du moins majoritaire, qui est arrivé en tête des élections et donc dans ce
01:48:16cas vous êtes obligé selon les traditions républicaines à prendre un premier ministre
01:48:20issu de ce groupe politique pour le nommer et ensuite après libre à lui de nommer son
01:48:24propre gouvernement, puis ensuite avoir une motion de censure, soit alors vous ne respectez
01:48:28pas les traditions républicaines et vous êtes dans un espèce de boulghi-boulga à vous dire
01:48:32ben voilà le temps passe et ça n'a rien à voir avec la Belgique ou rien à voir avec l'Italie
01:48:36ou la Suisse, ce ne sont pas du tout les mêmes modes politiques.
01:48:39Plusieurs choses en fait, pardon, mais d'après moi vous confondez le fait pour un parti d'être
01:48:45arrivé en tête avec 20 députés, à peine 20 députés supplémentaires par rapport au deuxième
01:48:50bloc et le fait jusqu'à présent d'avoir eu quasiment une majorité absolue à l'Assemblée
01:48:56nationale. Cette configuration politique aujourd'hui à l'Assemblée nationale ne s'est
01:49:01jamais produite, jamais, pendant, depuis la cinquième, dans la cinquième République et
01:49:09donc cette configuration là elle dit quoi ? Cohabitation il y en a eu. Non non, cohabitation
01:49:15mais avec une majorité absolue, il y avait à côté une majorité absolue et c'est la raison
01:49:19pour laquelle le Président de la République avait la nécessité, l'obligation de désigner
01:49:25un Premier ministre qui correspondait à cette majorité absolue. Pourquoi ? Parce qu'à partir
01:49:31du moment où il nomme un Premier ministre, ce Premier ministre va constituer un gouvernement
01:49:36qui va proposer des textes. Si ces textes là ne peuvent pas être adoptés à l'Assemblée nationale
01:49:42ou si ce gouvernement fait immédiatement l'objet d'une motion de censure à l'Assemblée nationale,
01:49:49il ne pourra pas gouverner et donc il y aura une situation de blocage. Aujourd'hui,
01:49:55NFP est arrivé en tête avec une vingtaine de députés supplémentaires mais on est très très
01:50:00loin, on est à plus de 100 députés pour constituer ces 289 députés de la majorité absolue et donc
01:50:07il ne constitue qu'un tiers de cette Assemblée nationale. Les deux tiers de l'Assemblée nationale
01:50:15sont contre NFP. Donc il faut bien à un moment donné penser autrement, penser comme nos voisins
01:50:21européens, c'est la raison pour laquelle je fais la comparaison, penser comme nos voisins européens,
01:50:25ces voisins européens qui ont l'habitude de... Le pire pour le chef de l'État aujourd'hui,
01:50:32ce serait d'envoyer un ou une Première ministre au casse-pipe. Parce que pendant l'été on a dit
01:50:37oui, il nomme Castel, elle se prend une motion de censure, elle dégage. Mais non, c'est horrible !
01:50:42Là on donne un visage encore pire de la démocratie de la République, c'est-à-dire que vraiment c'est
01:50:46une manip totale. Je pense qu'aujourd'hui il essaie de trouver le plus petit dénominateur commun,
01:50:51peut-être un Premier ministre plus technique, moins un homme de parti et quelqu'un qui arrive
01:50:57à rassembler pour essayer d'avoir une coalition politique pour que cette Assemblée se remette à
01:51:02faire de la politique. On parle d'instabilité mais l'instabilité est quand même due du fait de la
01:51:09dissolution. Celui qui veut préserver la stabilité est à l'origine de l'instabilité. Et le deuxième
01:51:15point, c'est que ce n'est pas au sujet du Président de la République de savoir si le gouvernement va
01:51:20tenir le son sujet à lui, selon les textes. Déjà la Constitution ne l'oblige pas à désigner Pierre,
01:51:28Paul ou Jacques issus de telle ou telle formation sans entendre la Constitution.
01:51:32Vous mettez le doigt sur un point important. Il n'y a pas de timing, il n'y a pas d'agenda.
01:51:40Il n'y a pas d'agenda parce qu'on a un problème de structure qu'il va quand même falloir résoudre
01:51:44à un moment ou à un autre. Nous sommes en plein dans l'ère de la démocratie minoritaire. Quand
01:51:48vous évoquez les autres pays qui n'arrivent pas à nommer un gouvernement, qui mettent quatre mois,
01:51:51qui mettent six mois, qui mettent deux ans, dans ces pays ils sont gangrénés comme nous parce que
01:51:56nous y arrivons avec un petit décalé de phase dans l'ère de la démocratie minoritaire, c'est-à-dire
01:52:00où aucun parti ni même aucune coalition n'est majoritaire au sein du Parlement. Ça c'est un
01:52:05problème de structure et qui est lié et c'est la responsabilité des partis politiques qui servent
01:52:09des clientèles électorales plutôt que d'essayer de faire des majorités. Quelques réactions.
01:52:13Ecoutez parce que madame Pannot a parlé ce matin, elle dit l'option Castex n'est pas terminée.
01:52:18Le retour. Allez Mathilde Pannot.
01:52:22Est-ce que l'option Lucie Castex ce matin c'est fini ?
01:52:30Pas du tout, pas du tout et je le dis, nous avons un problème avec un président de la
01:52:35république qui refuse de reconnaître le résultat des urnes. Nous lui disons Lucie Castex à Matignon
01:52:39ou alors Macron destitution. Juste je veux me dire sur un point, le nouveau front populaire
01:52:46est arrivé en tête au second tour. Il est arrivé en tête grâce à qui ? Grâce à des désistements
01:52:50parce que sinon c'était le Front National qui arrivait en tête et d'ailleurs en nombre de
01:52:52voix, on voit bien que le Front National était largement mais largement devant. Mais le nouveau
01:52:56front populaire est arrivé en tête en nombre de sièges parce qu'il y a eu des calculs politiques
01:52:59et des désistements. Donc ça veut bien dire que cela résulte d'une volonté politique de mener à
01:53:04la tête de ces élections législatives le nouveau front populaire. Donc moi je comprends aussi et
01:53:09moi ça me débecte mais je comprends aussi le nouveau front populaire qui arrive en tête avec
01:53:13un nombre de députés supérieur en disant mais attendez essayons voyons si ça marche. Nommons
01:53:20un premier ministre du NFP et ensuite il y aura une motion de censure. Il sort de purger la situation
01:53:25mais ça n'a pas été le choix. Ça aurait pu être fait tout de suite. Il aurait pu même nommé
01:53:29monsieur Mélenchon. Mais vous savez, il y a un point, Dieu serait des hommes qui se plaignent des
01:53:33conséquences alors qu'ils en chérissent eux-mêmes les causes. Le nouveau front populaire c'est en
01:53:37partie grâce aux Républicains et grâce en partie à Renaissance et au désistement qui a eu lieu pour
01:53:41faire barrage au Front National. Mais je vous l'avais dit je crois à votre micro mi-juillet j'avais
01:53:45dit qu'il nomme Mélenchon. Il est censuré en 3-4 jours et au moins l'abcès était crevé.
01:53:53Il fallait le faire tout de suite. Par contre une remarque avec ces mots Mathilde Panot est vraiment
01:54:00très bien placée pour le prix de l'humour politique. En disant que Castex n'est pas fini, là je pense
01:54:06qu'elle a une bonne chance d'aller dans le prix de l'humour politique. Elle devrait être bien placée.
01:54:11NFP n'a même pas voulu d'ailleurs envoyer Lucie Castex aux casse-pibles aux élections.
01:54:13François Bayrou, il dit attention un Premier ministre c'est pas n'importe qui. On en était
01:54:21aussi au portrait robot mais il n'avait pas donné de nom. Ce n'est pas un exécutant et la solution
01:54:27c'est peut-être M. Cazeneuve.
01:54:32Vous savez il y a deux visions. Il y a ceux qui croient que le Premier ministre est un exécutant aux ordres du Président de la République.
01:54:39Ce n'est pas votre cas.
01:54:40Je n'ai jamais cru cela. Je m'y suis opposé sous Nicolas Sarkozy, sous ses successeurs jusqu'à le plus récent.
01:54:49Je n'ai jamais cru cela. J'ai pensé que la responsabilité de chef du gouvernement est une responsabilité à part entière.
01:54:56Et c'est une responsabilité vis-à-vis du pays que de définir pour lui une politique et d'être capable de cette politique,
01:55:07de la défendre devant les assemblées, devant l'Assemblée nationale et le Sénat, y compris en discutant, en dialoguant,
01:55:14je ne veux pas employer le terme de négocier parce qu'il rappelle autre chose,
01:55:18mais avec les forces politiques, y compris celles qui ne sont pas de votre avis.
01:55:23Bernard Cazeneuve ?
01:55:24Je pense qu'il répond à ce portrait robot.
01:55:28François Bayrou, c'est le portrait robot ou pas ? Il fonctionne ?
01:55:32Vous voulez dire le haut commissaire au plan ?
01:55:34On l'entend beaucoup plus pour la désignation du Premier ministre que lorsqu'il était en fonction.
01:55:38Et ces derniers mois, on ne l'a pas beaucoup entendu sur le plan.
01:55:42Il est toujours en fonction. Il est en fonction des missionnaires ou je ne sais pas quoi.
01:55:45Il vient d'expliquer pourquoi il ne sera jamais Premier ministre.
01:55:49Il vient de le dire. Il veut que le patron...
01:55:52Pourquoi ça n'a jamais marché avant ?
01:55:55Il faut le dire, on est quand même en terre inconnue.
01:55:59Certes, les atterroiements pour former un gouvernement, ça existe,
01:56:02mais nous, contrairement aux autres pays, on a le scrutin majoritaire qui fait qu'on ne connaissait pas ça.
01:56:06Aujourd'hui, on est en terre inconnue, donc il faut regarder quelles sont les options politiques sur la table.
01:56:10Qui ont, vous avez raison de le dire, toute leur légitimité.
01:56:13Soit la légitimité du groupe le plus important, dans ce cas-là, ça aurait été le NFP.
01:56:17Soit la légitimité du parti le plus important, au cas-là, ça aurait été le RN.
01:56:21Soit la légitimité de celui qui peut élargir le plus son assise, c'était logiquement le Bloc central.
01:56:27Mais monsieur Macron, jusque-là, et ça fait quand même maintenant 43 jours,
01:56:30n'en a pas encore fait la démonstration.
01:56:33Si on arrivait déjà à résoudre cette question d'un point de vue politique,
01:56:36quelle est la légitimité politique que l'on veut conférer au scrutin,
01:56:39on aurait déjà pas mal avancé.
01:56:42L'équation, on la connaît depuis 43 jours, vous l'avez dit.
01:56:45Il y a peut-être la volonté de ne pas tout à fait la résoudre.
01:56:48Il y a quand même aussi parfois avoir un peu de sens politique.
01:56:51Parlez de François Mitterrand tout à l'heure, c'est quelqu'un qui a du sens politique.
01:56:55Quand on voit comment l'Assemblée nationale est atomisée depuis le 7 juillet,
01:57:00il y avait une chose, s'il y avait eu des gens intelligents,
01:57:03mais politiquement, quand vous savez qu'il n'y a aucune majorité
01:57:12et qu'il va falloir à un moment ou à un autre bénéficier de la mensuitude
01:57:15du RN qui ne votera pas une censure en s'abstenant,
01:57:19vous ne les excluez pas de toutes les instances parlementaires.
01:57:24Vous ne leur faites pas perdre leurs deux postes de vice-président
01:57:27et vous ne les humiliez pas en faisant en sorte qu'il n'y ait personne
01:57:30dans le bureau de l'Assemblée nationale.
01:57:31Quand on fait de la politique, la politique c'est l'art du compromis.
01:57:34Et j'ai l'impression que pour certains, parler de compromis,
01:57:37on se demande si ça s'écrit en un mot ou en deux mots.
01:57:40Vous voyez ce que je veux dire ?
01:57:41Un mot sur Bernard Cazeneuve ?
01:57:44Personnellement, je pense que ça pourrait être un bon choix.
01:57:50Il est tellement honni par une partie de la gauche
01:57:54que ça va poser problème.
01:57:55Oui, pour cette partie de la gauche-là,
01:57:58il serait presque d'extrême-droite.
01:58:01Je vous arrête, l'extrême-droite commence à la majorité présidentielle.
01:58:04C'est quelqu'un de LFI qui l'avait dit l'été dernier.
01:58:07Là, on verra, parce qu'à partir du moment où on ne partage pas
01:58:10leurs convictions, on est immédiatement attaqué d'extrême-droite.
01:58:13Mais oui, Bernard Cazeneuve...
01:58:15Il a envie de faire du neuf avec du vieux quand même.
01:58:17On sait vraiment qu'on a envie de redéterrer les Cazeneuves et le reste.
01:58:20Mais c'est compliqué.
01:58:22Ma grand-mère disait avec l'accent yiddish
01:58:24qu'il a caractérisé les conseillères,
01:58:26ils ne sont pas les payeurs.
01:58:27Et c'est vrai que ce n'est pas une situation facile,
01:58:32c'est une situation extrêmement complexe que la France n'a jamais connue.
01:58:37Et pour cause, parce que le système de scrutin à la majorité
01:58:44a donné une majorité par principe à l'Assemblée nationale
01:58:47qui était absolue, qui l'était un peu moins en 2022.
01:58:50Mais on n'a jamais connu ce qu'on est en train de connaître.
01:58:54Essayons de changer un petit peu de culture politique.
01:58:58On n'a pas l'habitude, donc laissons un petit peu le temps au temps.
01:59:01Il y a des médiateurs pour faire ce genre de boulot.
01:59:03Et là, c'est le président, à la fois partie prenante et médiateur.
01:59:08Ça ne peut pas tout à fait fonctionner ici.
01:59:11C'est quelque chose qu'on pourrait parfaitement suggérer.
01:59:16En plus, vous parlez à une médiatrice, vous voyez,
01:59:18puisque j'ai une formation de médiatrice aussi.
01:59:21Donc, pourquoi pas ? Tout est ouvert.
01:59:25Pourquoi pas ? Bien sûr.
01:59:27Juste un mot, parce que François Hollande a été interrogé.
01:59:30Option Cazeneuve, vous soutiendrez Cazeneuve.
01:59:33Il a dit qu'on ne parle pas de ce qui n'existe pas.
01:59:36Je laisse ça à votre réflexion.
01:59:38Rachida Dati.
01:59:39C'est François Hollande qui a dit ça de Bernard Cazeneuve ?
01:59:41Ce soir, on l'interroge.
01:59:42Excusez-moi, mais rappel histoire.
01:59:43Il n'a pas été son premier ministre, Bernard Cazeneuve ?
01:59:45Oui.
01:59:46Mais je ne pense pas que Bernard Cazeneuve eût accepté
01:59:52quelque alliance que ce soit avec l'extrême gauche du PIB.
01:59:56Voilà pourquoi c'était une très bonne...
01:59:58Rachida Dati.
02:00:01Il faut être capé, dit-elle.
02:00:03Il faut avoir quand même un certain nombre de qualités
02:00:06pour être premier ministre.
02:00:10Non.
02:00:11Tout le monde ne peut pas prétendre à être premier ministre
02:00:13ou même à être président de la République.
02:00:15Certains...
02:00:16Quand Emmanuel Macron est devenu président de la République,
02:00:19tous ceux qui avaient moins de 40 ans ou autres se sont dit
02:00:21« c'est peut-être aussi pour moi, parce que je suis jeune ».
02:00:23Ben non.
02:00:24Il ne suffit pas d'être jeune pour être président de la République
02:00:26ou d'être premier ministre.
02:00:27Il faut être un peu compétent.
02:00:30D'accord.
02:00:31Un moment, c'est...
02:00:32C'était pour qui, ça ?
02:00:35C'était adressé à qui ?
02:00:36Il n'y a pas mal de monde.
02:00:38Vous savez, il n'y a pas mal de monde qui...
02:00:39Aujourd'hui...
02:00:40En fait, c'est normal.
02:00:41Comme aujourd'hui, vous avez Cassette,
02:00:42qui est venue, on va dire, avec NFP.
02:00:44C'était The Choice.
02:00:45Il y a eu The Voice.
02:00:46On a fait The Choice.
02:00:47Et The Choice, NFP, c'était Cassette.
02:00:49Elle n'a même pas fait le casting.
02:00:51Les fauteuils n'ont même pas eu à se retourner.
02:00:54Elle était déjà choisie, élue, nommée, nominée
02:00:57avec la petite médaille.
02:00:59Bon.
02:01:00Malheureusement, à la fin du casting, ça ne s'est pas fait.
02:01:02Donc il y en a plein qui se disent
02:01:03« ben finalement, moi aussi je vais y aller ».
02:01:05Et aujourd'hui, vous avez plein de gens...
02:01:07Regardez les noms qui sortent.
02:01:08Il y a plein de noms qui sortent tous les jours.
02:01:10Et connaissez un petit peu Emmanuel Macron,
02:01:12de toute façon, quand on sait que des noms sortent,
02:01:13on sait que ce ne sera pas eux.
02:01:14Donc moi, je m'attends plutôt à une surprise.
02:01:16À une surprise qui ne va pas être dans le champ,
02:01:19on va dire, vertical politique,
02:01:20mais plutôt quelqu'un de technique
02:01:22qui va plutôt essayer de rassembler.
02:01:24Et je crois que ce serait vraiment une bonne idée...
02:01:26Du genre Elisabeth Borne ?
02:01:28Non mais là...
02:01:29Enfin, remarquez...
02:01:31Born to be alive, peut-être ?
02:01:33Demain, ce sera le maire de Cannes qui viendra à l'Élysée,
02:01:35David Lyssena, Renaud Muselier, maire de Nice,
02:01:39Carole Delga, présidente de la région Occitanie.
02:01:41Et aujourd'hui, c'était M. Wauquiez
02:01:43qui a parlé d'un entretien décevant
02:01:45avec Emmanuel Macron.
02:01:46Entretien qui s'est malheureusement avéré décevant.
02:01:48Aucune position nouvelle,
02:01:49pas de véritable projet pour les Français structurés,
02:01:51pas de vision de ce que serait
02:01:52un programme de coalition gouvernementale.
02:01:54Donc au fond, et finalement,
02:01:56et à la fin de cette journée,
02:01:57et on pourra répéter la même chose demain,
02:01:59est-ce que tout ça sert à grand-chose ?
02:02:01Bah...
02:02:02Laurent Wauquiez, c'est...
02:02:04C'est-à-dire qu'il est venu la semaine dernière,
02:02:06il est venu la semaine dernière,
02:02:08il revient aujourd'hui,
02:02:09il a redit exactement la même chose,
02:02:10il n'y a pas eu un changement de position,
02:02:12ni de l'un, ni de l'autre.
02:02:13Je vous dis, Laurent Wauquiez,
02:02:14c'est celui qui a sorti le pacte de gouvernement cet été,
02:02:16mais pas avec renaissance.
02:02:18Malgré tout, on n'a pas...
02:02:19Il y a un moment, il faut s'y avoir
02:02:20un peu de cohérence politique.
02:02:21Vous avez raison, on n'a pas avancé d'un pouce.
02:02:22Mais par contre, on voit que la solution
02:02:24par le cadre des partis politiques
02:02:26est une solution totalement inopérante.
02:02:28C'est ça que nous donne...
02:02:29François Tahirou le disait hier,
02:02:30passer au-dessus des partis politiques.
02:02:32L'idée de monsieur Macron,
02:02:33c'est finalement de revenir au macronisme originel
02:02:35et d'élargir même l'assise du macronisme
02:02:37en faisant un gouvernement des personnalités.
02:02:39C'est ça qui fait regarder les gens
02:02:41qu'il a conviés demain à l'Elysée.
02:02:43On voit bien ce qui est derrière en préparation.
02:02:45Et donc, il a tranché entre les trois hypothèses
02:02:47que j'évoquais tout à l'heure
02:02:48en essayant de donner la prime,
02:02:49non pas simplement au bloc central et élitaire,
02:02:51mais la prime à son bloc à lui tout court.
02:02:53Non, non, non, non.
02:02:54Moi, je suis absolument persuadée
02:02:56qu'il a bien pris en compte le fait
02:02:58que les Français souhaitaient un changement
02:03:00et qu'il est prêt, et il l'a dit d'ailleurs,
02:03:03ça ne résulte pas de rien.
02:03:05Il est parfaitement prêt à nommer quelqu'un
02:03:08qui n'est pas du bloc...
02:03:10Je suis sûr que ça n'a pas échappé à Philippe David.
02:03:12C'est-à-dire que les Français ont voté,
02:03:14de la manière qu'on sait,
02:03:15et certains sondages disent
02:03:17que leur premier ministre préféré reste Gabriel Attal.
02:03:19Oui.
02:03:20C'est quand même un tas.
02:03:21Devant Jordan Bardet, là.
02:03:22Oui.
02:03:23Donc, oui, c'est sûr que là,
02:03:24on parlait des jeunes,
02:03:25là, c'est vraiment la classe biberon.
02:03:26Mais Gabriel Attal serait renommé,
02:03:29je vais vous dire,
02:03:30ça ferait quand même rire pas mal de monde.
02:03:31Rire jaune certains,
02:03:32mais ça ferait rire pas mal de monde.
02:03:34Des missionnaires renommés.
02:03:35Oui, des missionnaires renommés,
02:03:36ça ne serait jamais vu.
02:03:37Oui, mais c'est quand même intéressant,
02:03:3840 % pour Gabriel Attal.
02:03:40Pourquoi ?
02:03:41Parce qu'on lui reconnaît une chose,
02:03:43c'est d'abord et avant tout la compétence.
02:03:45Et c'est ce que disait en fait Rachida Dati.
02:03:48On a besoin aussi de personnes compétentes.
02:03:51Et vous savez, notre groupe a réalisé
02:03:54un pacte d'action des Français
02:03:56qui est une base programmatique,
02:03:58qui est quelque chose qu'on propose
02:04:01aux autres groupes parlementaires.
02:04:04Et l'idée, c'est de pouvoir s'entendre
02:04:06sur un texte commun avec un dirigeant,
02:04:08donc un Premier ministre,
02:04:10qui soit à la fois compétent
02:04:12et à la fois ouvert sur tout.
02:04:15Alors, excusez-moi,
02:04:16la compétence, c'est quand même purement subjectif,
02:04:18qu'on le veuille ou non.
02:04:19Parce que si on fait le bilan,
02:04:20il a fait beaucoup de propositions,
02:04:21Gabriel Attal,
02:04:22mais il est resté Premier ministre 5 mois,
02:04:23il n'a pas fait grand-chose.
02:04:24Attendez, excusez-moi,
02:04:25si on fait le bilan d'Emmanuel Macron,
02:04:27sur la dette, elle a explosé,
02:04:29sur l'insécurité, c'est un désastre,
02:04:31sur le commerce extérieur,
02:04:33on atteint des records de déficit commercial.
02:04:35Alors, les gens sont compétents,
02:04:36mais la France va plus mal que jamais.
02:04:38Alors, j'en arrive quand même
02:04:39à poser des questions,
02:04:40s'ils ne feraient peut-être pas
02:04:41des gens un peu moins compétents,
02:04:42mais un peu plus les pieds sur terre.
02:04:43Excusez-moi, juste sur...
02:04:44Tout ce que j'ai dit est vrai.
02:04:45Oui, oui, mais juste, vous avez...
02:04:47Je ne veux surtout pas dire
02:04:48qu'il y a eu des mensonges par omission,
02:04:50mais vous avez parlé de la dette.
02:04:51Oui, la dette.
02:04:52Pardon, le taux de chômage,
02:04:54aujourd'hui, en France,
02:04:55n'a jamais été aussi bas.
02:04:56Oui, avec un nombre de personnes au RSA
02:04:58qui n'a jamais été aussi élevé aussi,
02:04:59parce qu'on les change.
02:05:00Le taux d'attractivité n'a jamais été aussi haut.
02:05:03La croissance se suit.
02:05:04Et les investissements n'ont jamais...
02:05:06Et le nombre de faillites d'entreprises
02:05:07n'a jamais été aussi élevé
02:05:08qu'au premier semestre.
02:05:09Les investissements n'ont jamais été aussi haut.
02:05:11Oui, mais le nombre de faillites
02:05:12n'a jamais été aussi haut non plus.
02:05:13Et on est un pays qui réindustrialise.
02:05:15Ah, oui.
02:05:16Ah, ben oui.
02:05:18Excusez-moi, mais on a un taux d'industrie
02:05:22dans le PIB qui est de 9% au niveau de la Grèce.
02:05:25Si on ne remonte pas, c'est catastrophique.
02:05:27Je voulais juste revenir sur la compétence
02:05:30de Gabriel Attal.
02:05:31Vous savez, il y a une compétence qui se voit,
02:05:33bien entendu, sur les faits, sur les actes,
02:05:34et surtout sur le long terme.
02:05:35Et après, je reviens plus à mon métier de communicant,
02:05:37il y a aussi la perception de compétence.
02:05:39Il y a des gens qui sont perçus de façon compétente.
02:05:42On a vu les responsabilités, par exemple,
02:05:44des adfices, etc.
02:05:45Il y a des perceptions.
02:05:46Qu'on le veuille ou non, Gabriel Attal,
02:05:48quand il était même très peu de temps à l'éducation
02:05:51ou très peu de temps à Matignon,
02:05:53a cette perception de compétence très forte.
02:05:56Oui.
02:05:57Voilà.
02:05:58Donc, encore une fois, je préfère ça
02:06:00à cette perception d'incompétence absolue
02:06:03ou de ministre ou de député
02:06:05ou de ce qu'on appelle l'irresponsable politique
02:06:07qui gangrène la vie politique française.
02:06:10Moi, je vais vous dire,
02:06:11on a aussi une perception de compétence
02:06:13qui est importante.
02:06:15La perception, elle se calcule aussi à la fin du mois.
02:06:17Ceux qui arrivent à faire leur course ou pas.
02:06:19Ceux qui arrivent à sortir de chez eux en sécurité.
02:06:23On va conclure sur le chapitre politique.
02:06:26Vous êtes pressée de retrouver les bancs de l'Assemblée ?
02:06:30Moi, je suis toujours pressée de travailler.
02:06:32J'ai d'ailleurs commencé à travailler
02:06:34et puis j'ai une très grande circonscription maintenant.
02:06:37Grâce à une équipe formidable.
02:06:39Je suis sûr que vous avez des collègues
02:06:40que vous êtes pressés.
02:06:41Monsieur Delogu, par exemple.
02:06:43Monsieur Delogu, on a appris qu'il avait été arrêté
02:06:45pour avoir roulé à contresens.
02:06:47LFI a été arrêté sur une voie de bus à Marseille.
02:06:51Député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône
02:06:54a été verbalisé pour avoir reculé à contresens
02:06:57sur la voie de bus.
02:06:58C'est le canard qui sort ça.
02:06:59Et le même soir, un autre élu LFI
02:07:01a été arrêté par les polices à La Réunion.
02:07:03Il s'appelle Jean-Hugues Rattenon.
02:07:04Il y en a un troisième qui s'est garé
02:07:06et qui empêchait une femme de sortir
02:07:07qui a appelé la police municipale.
02:07:09Ça, c'est dans le Rhône
02:07:10qui a été verbalisé par Vidéo Verbalisation
02:07:12et qui est allé menacer les policiers municipaux.
02:07:14Ça me rappelle qu'on parlait des séries des années 70,
02:07:16les Fous du Volant, vous vous rappelez ?
02:07:18Satanat, Diabolos, Pédélogue Joliqueur, etc.
02:07:21– Mais Delogu, c'est le chauffeur de Mélenchon, en plus.
02:07:23– Oui.
02:07:24– Au moins quelque chose qui n'arrivera pas à M. Mélenchon
02:07:25vu qu'il ne conduit pas.
02:07:26– Mais Monsieur Delogu, en principe, c'est conduire.
02:07:28Mais il ne respecte pas les règles.
02:07:30– Si c'est se conduire, je ne crois pas qu'il sache se conduire.
02:07:32– Mais LFI ne respecte très très rarement.
02:07:35– Voilà.
02:07:36– Juste, je voulais qu'on parle en quelques mots
02:07:38de l'écrivain Kamel Daoud, qui est algérien,
02:07:40qui est auteur de, peut-être vous avez lu,
02:07:42un morceau contre enquête formidable,
02:07:44qui sort aujourd'hui,
02:07:45« Ouris, romans sur la guerre civile en Algérie face aux islamistes ».
02:07:49Ça rejoint notre sujet de départ, la radicalisation.
02:07:52Et Kamel Daoud raconte que ce qui arrive à la France aujourd'hui,
02:07:55c'est ce qu'a déjà connu l'Algérie,
02:07:57et qu'on ne sait pas regarder, et on n'a pas su écouter.
02:08:02Et vos commentaires m'intéressent, après avoir écouté Kamel Daoud.
02:08:07On peut perdre un pays facilement.
02:08:10Moi, j'ai la chance d'avoir eu une deuxième chance,
02:08:13c'est-à-dire ce pays-là, qui n'est pas un pays étranger
02:08:16pour tous les Algériens qui l'aiment ou qui le détestent.
02:08:18Et je vois, vous savez, pour nous les Algériens,
02:08:22souvent, ce qui se passe en France et dans le reste du monde
02:08:24face à l'islamisme, c'est du remake.
02:08:26On voit les mêmes compromis, on voit les mêmes compromissions,
02:08:30on voit les mêmes dignes, on voit les mêmes idiots utiles,
02:08:33on voit les mêmes risques, on voit les mêmes stratégies.
02:08:35Et on est comme des revenants, vous savez,
02:08:37on est derrière la vitre, on tape, on a envie de dire
02:08:39ne faites pas cette erreur-là.
02:08:40Ne confondez pas le voile et la culpabilité.
02:08:42Ne confondez pas la soumission à l'islamisme
02:08:44et une sorte de repentance face à une communauté.
02:08:46Ne sacrifiez pas la vraie pluralité face à la soumission.
02:08:50Mais on a les bras coupés, qui va nous croire ?
02:08:52Qui va nous croire ?
02:08:53On est des cassandres, mais des cassandres
02:08:55qui annoncent un avenir en France et un passé en Algérie.
02:08:59Il fait preuve de grand courage d'avoir Kamel Daoud de dire ça.
02:09:03Grand courage, il est extrêmement clair en plus dans ce qu'il dit.
02:09:07C'est vrai qu'il essaie de réveiller encore une fois les consciences,
02:09:10mais ça fait plus des années qu'il essaie de faire cela.
02:09:13Des années et des années qu'il prévient, qu'il alerte,
02:09:16et on l'écoute, parce qu'on l'entend, je ne crois pas,
02:09:19on le regarde, mais il n'y a pas d'assistance rétinienne.
02:09:23Je pense qu'en fait, malheureusement,
02:09:25que faudra-t-il pour qu'on écoute enfin cette parole
02:09:28qui tombe vraiment sous le sens ?
02:09:30Ce qui est absolument surréaliste.
02:09:32Parce que le week-end dernier, on a un attentat islamiste
02:09:37contre une synagogue.
02:09:39Et certains, notamment Sophie Binet,
02:09:42disent qu'il faut manifester contre le racisme,
02:09:45l'antisémitisme et l'islamophobie.
02:09:48Alors, excusez-moi, c'est la synagogue de la Grande Motte.
02:09:53C'était un acte islamophobe ? Vous pouvez me rassurer ou pas ?
02:09:56– Non, ce n'est pas moi qui vais vous rassurer.
02:09:58– Non, mais vous voyez à quel point on revient au déconomètre
02:10:01qui fonctionne à plein tube, comme toujours, c'est surréaliste.
02:10:03Tenir des propos pareils, c'est scandaleux.
02:10:06– En conclusion de ce chapitre-là.
02:10:09– Évidemment que c'est l'ennemi numéro un
02:10:13qu'il faut combattre aujourd'hui, l'islamisme.
02:10:15En France, je pense qu'une très grande majorité des Français le savent.
02:10:20Ils savent que cet islamisme aussi est porté
02:10:23par les frères musulmans en France.
02:10:26C'est mon combat aussi.
02:10:29Je m'y penche depuis que je suis députée.
02:10:34Il y a beaucoup de personnes, que ce soit des chercheurs
02:10:40ou que ce soit au ministère de l'Intérieur
02:10:42qui ont parfaitement vu, identifié cette problématique.
02:10:51Et je crois qu'il ne faut pas hésiter à affirmer les choses.
02:10:55Et pourquoi aujourd'hui, il y a encore beaucoup, malheureusement, de silence,
02:11:00c'est que derrière, il y a un chantage.
02:11:02Il y a un chantage au racisme qu'il faut absolument refuser.
02:11:07Un chantage qui se sert du mot islamophobie aussi
02:11:12pour revendiquer l'absence de droits au blasphème
02:11:17et pour revendiquer ce qui n'est pas acceptable.
02:11:20– En conclusion sur ce chapitre, François Coquille,
02:11:22on dira au revoir à Coréline Gadon.
02:11:24– David Daoud, beaucoup l'ont dit avec lui,
02:11:26pas forcément avant lui, mais avec lui.
02:11:28Tous ceux qui ont vécu la montée de l'islamisme,
02:11:30que ce soit en Algérie ou ailleurs,
02:11:33beaucoup de recherches ont été faites.
02:11:35Tout cela est diagnostiqué et ce qui est effarant,
02:11:38c'est que l'on tombe dans ces pièges qui nous sont tendus
02:11:41où on nous interdit de critiquer une religion
02:11:44en faisant croire qu'on critiquerait dans ce cas-là ses fidèles,
02:11:48en faisant passer pour du culturel
02:11:51ce qui sont en fait des revendications religieuses.
02:11:54Et donc on nous pousse à une forme de culpabilité.
02:11:57Tout cela est connu et ce qui est vraiment effarant,
02:12:00je le redis, c'est que finalement,
02:12:02nous nous cachions derrière notre petit doigt
02:12:05et ceux qui sont les plus atterrés,
02:12:06c'est ceux qui l'ont vécu par le passé.
02:12:08– Merci beaucoup Caroline Gadon, vous allez nous quitter,
02:12:11on va rester encore ensemble quasiment jusqu'à minuit
02:12:15et on va parler de la cérémonie très touchante,
02:12:19d'hommage à ce gendarme de 54 ans, Eric Comin,
02:12:22qui a été tué à la suite d'un refus d'eau tempérée à Mougins,
02:12:25sa veuve, vous allez l'entendre, Harmonie Comin,
02:12:29a eu des mots très définitifs, très tranchants, très émouvants aussi.
02:12:34Elle a dit la France a tué mon mari par son insuffisance et son laxisme.
02:12:43– Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari.
02:12:48La France a tué mon mari, le père de mes enfants.
02:12:54La France a tué mon mari par son insuffisance,
02:12:57son laxisme et son excès de tolérance.
02:13:01La France a tué mon mari.
02:13:04Comment, pourquoi, pourquoi cet homme multirécidiviste
02:13:09peut-il évoluer en toute liberté ?
02:13:12Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ?
02:13:16Faut-il qu'il soit touché directement pour agir ?
02:13:19Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ?
02:13:24Bannes, expulsions, retrait des droits octroyés
02:13:28par une procédure tellement bien faite, et j'en passe.
02:13:321981 n'aurait jamais dû exister.
02:13:371981 n'aurait jamais dû exister.
02:13:42– 1981 n'aurait pas dû exister.
02:13:44Bon, elle fait référence à la peine de mort,
02:13:48à l'abolition de la peine de mort.
02:13:51Ça n'engage qu'elle, évidemment.
02:13:53Ce sont des pensées d'une femme qui est blessée ce soir.
02:13:59Elle se retrouve seule avec ses deux enfants,
02:14:02même s'il y a toute une communauté de gendarmes autour d'elle.
02:14:09Simplement un premier commentaire sur ce que vous avez entendu,
02:14:12sur la douleur peut-être de cette femme qui nous a tous émus,
02:14:16terriblement émus.
02:14:18– J'ai vu sur les réseaux sociaux, les attaques,
02:14:23une haine qui s'est déferlée sur cette pauvre femme
02:14:28qui est dans une abomination totale.
02:14:32Et je dois vous dire que, d'ailleurs je le vois dans des dossiers,
02:14:36quelqu'un qui a perdu un être cher, une mère de deux enfants
02:14:40qui a perdu son compagnon de vie, elle a tous les droits
02:14:44dans ses déclarations, dans l'expression de sa colère,
02:14:48de sa tristesse, elle a tous les droits.
02:14:51Et la personne qui veut lui enlever ce droit,
02:14:54qui veut lui contester ce droit, est un salaud de première.
02:14:56Je le dis très calmement et cette déclaration qu'elle a faite…
02:15:01– Ils ont pré-questionné l'abolition de la peine de mort.
02:15:03– Non mais attendez…
02:15:04– Une opinion n'existe pas en France, théoriquement.
02:15:07– Qu'une mère de famille, de deux enfants…
02:15:09– Là on lui fait un procès sur les réseaux sociaux.
02:15:11– Non mais attendez, que veuille, voire disparaître de cette terre,
02:15:14celui qui a ôté la vie à son compagnon de vie,
02:15:16personne, mais personne ne peut lui jeter la pierre.
02:15:19Personne.
02:15:20Après en revanche, vous avez des personnes extérieures,
02:15:23et la justice est faite ainsi, la société est faite ainsi,
02:15:26vous avez des magistrats, des avocats, des procureurs
02:15:29qui vont mener le procès et qui eux vont assainir
02:15:33et apaiser, calmer la situation.
02:15:35Mais les victimes ont, je le répète, tous les droits,
02:15:39les droits d'exprimer leur colère, d'exprimer leur tristesse,
02:15:42et de pouvoir revendiquer, évidemment, tout un tas de choses
02:15:46qui, encore une fois, est profondément humain.
02:15:49Et donc je le redis là parce que j'ai été vraiment, moi,
02:15:52très frappé par ces messages haineux, et d'ailleurs même
02:15:56certains de vos confrères dans d'autres médias
02:15:58qui ont employé des mots, le discours réactionnaire,
02:16:02le discours d'extrême droite, j'ai vu aussi,
02:16:07de poids, de mesure, lorsque la mère de Naël,
02:16:11qui aussi, elle, était dans une tristesse absolue
02:16:13parce qu'elle a perdu un fils, s'est exprimée,
02:16:16c'était une compassion totale, puisque un petit temps,
02:16:18j'étais parti, où sont toutes ces personnes-là ?
02:16:21Donc, encore une fois, c'est de poids, de mesure.
02:16:24Mais la mère de Naël parait dans cette souffrance aussi,
02:16:27et elle avait les droits aussi d'exprimer ce qu'elle voulait.
02:16:29Mais donc vraiment, là-dessus, sur ce point,
02:16:31et je tiens à le rappeler, ce n'est pas pour autant
02:16:33que les commentateurs, les professionnels du droit, etc.,
02:16:36doivent la rejoindre. Est-ce qu'il faut abolir ou non
02:16:38la peine de Maxa ? Ce n'est pas un sujet.
02:16:40Elle est abolie, c'est dans la Constitution.
02:16:41– Vous dites qu'elle a le droit de dire ce qu'elle veut.
02:16:42– Mais elle a le droit de dire ce qu'elle veut.
02:16:43– Bon, visiblement, ce n'est pas l'avis de ceux qui sont
02:16:46derrière leurs écrans, qui sont masqués,
02:16:49qui font un procès terrible.
02:16:51– Oui, mais il n'y a qu'à voir les propos orduriers
02:16:53qui sont tenus, mais ça, c'est des gens qui sont d'ailleurs
02:16:56tellement fiers de leurs propos qu'ils les font derrière pseudo,
02:16:59ce qui veut tout dire.
02:17:00Moi, je crois que cette femme a raison quand elle dit
02:17:02que la France a tué mon mari.
02:17:03Comment expliquer qu'un type qui a dix condamnations
02:17:06voit sa carte de séjour renouvelée ?
02:17:10Dans un pays comme la Suisse, on regarde jusqu'à vos contraventions
02:17:13pour dépassement de temps au parcmètre.
02:17:15– On n'est pas la Suisse.
02:17:17– Oui, la Suisse, c'est un État qui marche un peu mieux que la France,
02:17:22qui n'a pas de dette, qui a un niveau de vie par habitant
02:17:24incomparable au nôtre, et où la sécurité est incomparablement meilleure.
02:17:28– Et où la vie des citoyens compte au quotidien.
02:17:30– Voilà.
02:17:31– Avant d'aborder ce débat sur savoir pourquoi cet homme-là est encore là,
02:17:35et la question de la justice, parce qu'elle est là,
02:17:37elle est au cœur de tout, Thibaud de Montbréal faisait une réflexion
02:17:42qui n'est pas très loin de la vôtre d'ailleurs.
02:17:47Les propos extrêmement forts de cette femme,
02:17:52on n'a pas l'habitude de les entendre dans le débat public,
02:17:54et on n'a pas l'habitude de les entendre dans la bouche des proches,
02:17:58des policiers et des gendarmes qui sont tués ou gravement blessés,
02:18:01parce que la plupart, soit n'ont pas la force, soit n'ont pas l'envie,
02:18:07et donc se contentent soit de ne rien dire,
02:18:13soit de participer à des marches blanches, etc.
02:18:15Aujourd'hui, il y a beaucoup de policiers et de gendarmes en France,
02:18:19je ne peux pas m'amuser à mettre un curseur,
02:18:20il faut dire si c'est 70 ou 90%, mais c'est très largement plus que la moitié,
02:18:24qui pensent profondément ce que vient de dire cette dame.
02:18:30Et je sais que les propos ont commencé à déclencher une polémique,
02:18:35parce que depuis cet après-midi, cette polémique,
02:18:37on la voit notamment affleurir sur les réseaux sociaux.
02:18:39– Vous voulez dire que cette veuve est très critiquée sur les réseaux sociaux ?
02:18:42– Cette veuve est injuriée, elle reçoit des menaces de mort,
02:18:45il y a des messages absolument atroces,
02:18:47de gens qui sont sans surprise d'extrême-gauche,
02:18:50en tout cas qui s'affichent sur les réseaux sociaux
02:18:52comme étant d'extrême-gauche, proches des réseaux islamistes, etc.
02:18:56Elle dit avec ses tripes ce que pensent une majorité de policiers et de gendarmes.
02:19:02– En fait, ses propos, ça va être mon avis, mais je le pense fondamentalement,
02:19:08ne seraient jamais arrivés si la victime n'était pas un policier.
02:19:12– Un gendarme.
02:19:13– Un gendarme, un policier, quelqu'un qui appartient aux forces de l'ordre.
02:19:18Soyons clairs, ça avait été un individu lambda, un enfant, un jeune,
02:19:23une personne âgée, un citoyen, il n'y aurait jamais eu ces insultes.
02:19:27Il faut le dire, le climat de haine contre les flics,
02:19:31vivants ou morts, est épouvantable dans notre pays.
02:19:35Le nombre de fois où depuis des années et des années,
02:19:38à l'époque je faisais une chaîne concurrente,
02:19:41je débattais tous les jeudis matins avec Aymeric Caron,
02:19:43qui, dès qu'on levait le petit doigt sur un contrevenant,
02:19:48criait de toute façon qu'il y avait des violences policières, etc.
02:19:51La culture des violences policières, la culture de les flics sont dangereux en France,
02:19:55ça fait une dizaine d'années qu'on a mis dans la tête des gens
02:19:58que finalement la loi ce sont les flics.
02:20:00Donc comment voulez-vous, derrière, que quand les flics tombent,
02:20:03meurent sous des situations pareilles,
02:20:06eh bien on les considère comme des personnes lambda ?
02:20:08C'est pas vrai.
02:20:09C'est ça qui est pervers.
02:20:11Regardez le travail de cette extrême-gauche qui a malheureusement réussi.
02:20:14C'est qu'on a réussi à dire à cette dame,
02:20:17ok elle a perdu son mari, ça aurait été lambda, on n'aurait rien dit,
02:20:21mais comment elle ose dire ça ?
02:20:22Parce que c'est un flic, donc extrême-droite, donc RN, donc flic,
02:20:26donc mec qui tape, donc violences policières,
02:20:28et c'est ça qui déclenche une haine.
02:20:30Il faut le dire, je suis convaincu de ce que je vous dis,
02:20:33et j'attends qu'on me donne un contre-exemple pour lancer le débat.
02:20:38Excusez-moi, mais je voudrais vous laisser imaginer
02:20:40si les gendarmes avaient fait usage de son arme.
02:20:43Aujourd'hui, les LFI diraient que c'est une violence policière,
02:20:48le tuer aurait été racisé,
02:20:50donc c'était une preuve du racisme systémique dans la police
02:20:53et dans la gendarmerie bien évidemment,
02:20:55et ils appelleraient à manifester, à faire des marches blanches
02:20:57en disant la police tue.
02:21:00Donc, excusez-moi, quand certains comme Sandrine Rousseau
02:21:02se font faire des tweets avec des larmes de crocodile,
02:21:05je pense que tous ces gens-là, leurs larmes de crocodile
02:21:07sont mûres, les gars.
02:21:08La France a tué mon mari par son insuffisance et son laxisme,
02:21:10c'est la phrase qu'on retient ce soir.
02:21:11Gérald Darmanin d'ailleurs aussi a réagi ce soir.
02:21:16Écoutez, quand un gendarme meurt, quand un policier meurt,
02:21:19quand un pompier meurt, il est évidemment d'une part normal
02:21:23que le ministre de l'Intérieur, que l'ensemble du gouvernement
02:21:25apporte sa condoléance à la famille, à ses frères d'armes.
02:21:29C'est un désastre profond.
02:21:31Une famille qui est évidemment extrêmement meurtrie.
02:21:34Et moi d'abord, je voudrais m'incliner devant la douleur de cette femme
02:21:37et la douleur des enfants qui ont perdu leur père.
02:21:41Évidemment, je comprends ce cri de détresse, de colère
02:21:44et je suis là pour, avec le gouvernement, l'entendre.
02:21:47Évidemment, accompagner plein d'empathie cette détresse.
02:21:52Je suis évidemment aussi dans ma responsabilité
02:21:56que de dire que d'abord, c'est ceux qui conduisent en assassinant des personnes,
02:22:00en faisant des refus de l'eau tempérée, c'est ça que ça veut dire.
02:22:02On assassine des policiers, des gendarmes.
02:22:05Il faut que la justice, en effet, soit beaucoup plus ferme
02:22:07contre ceux qui utilisent leur véhicule,
02:22:10qu'il soit des quads, des motos, des voitures, comme des armes.
02:22:15Ce qu'il dit, c'est qu'il demande que la justice soit plus ferme.
02:22:17Oui, mais attendez, la justice plus ferme,
02:22:19je suis le premier à taper sur des magistrats.
02:22:22Il faut taper sur les magistrats,
02:22:23mais les magistrats sont aussi contenus dans des textes
02:22:26qui sont votés par les politiques, par les législateurs.
02:22:28Aujourd'hui, un refus d'eau tempérée, c'est deux ans d'emprisonnement,
02:22:30c'est-à-dire pas de prison et c'est 15 000 euros d'amende.
02:22:32Ce n'est pas une peine qui est dissuasive,
02:22:34ce n'est pas une peine qui va freiner des chevronnés à ne pas s'arrêter.
02:22:38Au contraire, ce n'est pas qu'il y a un laxisme judiciaire.
02:22:42Dans certains cas, évidemment, vous avez des magistrats syndiqués,
02:22:45politisés, qui rendent des décisions très contestables.
02:22:48Mais après, il y a des textes qui ne sont pas du tout adaptés
02:22:50avec la situation et surtout avec le profil des délinquants qu'il y a aujourd'hui.
02:22:55Lorsque vous avez justement un jeune qui est, en tout cas cet individu,
02:23:00multirécidiviste, condamné à dix fois,
02:23:02à quel moment vous pensez que la peine de deux ans d'emprisonnement,
02:23:06en sachant qu'il n'ira pas en prison et 15 000 euros d'amende,
02:23:08il n'est pas solvable, va le dissuader de s'arrêter ?
02:23:11Là, il avait été déféré pour meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
02:23:17Les choses vont être requalifiées.
02:23:19Là, il est déféré pour meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
02:23:22Donc là, en revanche, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
02:23:25Non, mais ce ne sera pas le cas, parce qu'en fait,
02:23:27ce sera un homicide involontaire.
02:23:30Là, on fait le match avant l'heure.
02:23:32En tout cas, là, pour le moment, il y a une information judiciaire
02:23:35qui a été ouverte de ce chef.
02:23:36Il a déclaré, avec une vidéo d'ailleurs,
02:23:39que j'ai vue, que la révolution a visionnée aujourd'hui,
02:23:43mais il a déclaré qu'il n'avait pas vu l'agent de police.
02:23:46Alors, c'est vrai qu'il s'est multiracéliviste,
02:23:48donc il ne voit rien à chaque fois.
02:23:50Regarde ce qu'il a de problème de vue.
02:23:51Qu'est-ce qu'il fait, par exemple, au volant ?
02:23:53Il n'a pas son code choc.
02:23:54Il n'a pas son code choc.
02:23:55Il est parti.
02:23:56On verra avec la vidéo, mais il y a des problèmes.
02:23:58Alors, simplement, on ne va pas vous passer la vidéo.
02:24:01On ne va pas vous la montrer.
02:24:02On l'a vue.
02:24:03Sandra Busse, on l'a vue.
02:24:04Je voulais juste qu'elle vous le décrive, cette vidéo.
02:24:06Parce qu'effectivement, il dit, je n'ai pas vu le gendarme, etc.
02:24:09Enfin, une fois qu'il l'a percuté, il l'a accéléré.
02:24:15L'homme s'est expliqué en garde à vue et qu'il a dit
02:24:17ne pas avoir vu le gendarme sur la route,
02:24:20qu'il l'a percuté involontairement
02:24:22et qu'ensuite, il a pris la fuite parce qu'il a été pris de panique.
02:24:25Ce qu'on peut vous dire, c'est que nous, nous avons pu consulter
02:24:27une vidéo de ce qui s'est passé le soir des faits.
02:24:31Vidéo qu'on a choisi de ne pas montrer eu égard à sa violence.
02:24:34On voit sur cette vidéo que cet individu circule
02:24:36sur la voie de gauche de la route,
02:24:40qu'il se déporte sur la droite pour doubler la voiture qui est devant lui.
02:24:43Et quand il se déporte sur la droite, quelques secondes après,
02:24:46il est sur la même voie que le gendarme,
02:24:49qu'il va percuter d'une manière très violente.
02:24:53Et on voit que le gendarme, juste avant d'être percuté,
02:24:57a juste le temps de faire un pas sur le côté,
02:24:59mais ce n'est pas suffisant pour pouvoir l'éviter.
02:25:02Voilà, donc la vidéo va dire sans doute autre chose
02:25:05que ce que va déclarer cet individu.
02:25:09On ne sait pas non plus l'histoire de l'alcool.
02:25:12Il a été positif au test d'alcoolémie,
02:25:15à ce qu'il avait bu après, etc.
02:25:17Mais surtout, il avait son permis, il a été condamné dix fois.
02:25:22Il y aura un débat judiciaire avec une confrontation sur la vidéo,
02:25:26sur les points de vue.
02:25:28Ça, ça relève après du débat judiciaire.
02:25:30Je voulais peut-être mettre juste une pièce dans la machine
02:25:33pour peut-être relancer le débat là-dessus,
02:25:35quand bien même ce n'était pas le point fondamental de ce dossier.
02:25:38Quand j'entends Gérald Darmanin dire qu'il faut mettre en avant
02:25:41les policiers et les gendarmes qui protègent les citoyens,
02:25:43pourquoi ne remettons pas sur le débat public
02:25:45la question de la légitime défense,
02:25:47de la présomption légitime défense pour les policiers et les gendarmes ?
02:25:50C'est quand même un point qui me semble fondamental
02:25:52dans le fonctionnement du gendarme.
02:25:55Quand les fonctionnaires retamponnent des cartes de séjour,
02:26:00ils s'appuient sur quoi ?
02:26:02Parce que vu le nombre de condamnations pour violences
02:26:06sur personnes dépositaires de l'autorité publique quand même,
02:26:09ils se battent sur quoi ?
02:26:11Pour ne pas avoir une carte de séjour renouvelée,
02:26:13il faut être parti avec Daesh en Syrie et être venu ?
02:26:16Il faut avoir préparé un attentat mais ne pas l'avoir commis ?
02:26:19Sous quels critères ces gens-là renouvellent-ils les cartes de séjour ?
02:26:23Comme je n'ai pas la réponse, j'aimerais qu'on me la donne.
02:26:25C'est un problème de communication la plupart du temps
02:26:27entre le ministre de l'Intérieur et les préfectures.
02:26:29Il y a quand même un point important,
02:26:31il est capverdien avec un titre de séjour en rêve,
02:26:33il est arrivé en France, il avait moins de 13 ans.
02:26:36Et précédemment, il me semble qu'on l'a vu plusieurs fois,
02:26:41quand vous êtes arrivé avant l'âge de 13 ans,
02:26:44vous restez ici, il n'y a pas de...
02:26:47Il faut changer la loi.
02:26:50La question qui est fondamentale dans ce dossier,
02:26:55c'est que lorsque vous avez des condamnations,
02:26:57normalement votre titre de séjour ne doit pas être renouvelé, point barre.
02:27:00Il doit y avoir une communication très claire
02:27:02entre l'éparquetier, le ministre de l'Intérieur et les préfectures,
02:27:06et ceux qui délivrent les autorisations administratives.
02:27:08Mais avant la loi Asile et Immigration,
02:27:12si vous étiez arrivé avant l'âge de 13 ans,
02:27:15vous ne quittiez pas le territoire,
02:27:17vous ne pouviez pas être expulsé.
02:27:19Je ne me trompe pas, c'est ça ?
02:27:21S'il est mineur, oui. Il y a une question sur la minorité, bien sûr.
02:27:24Ce drame révèle plusieurs choses.
02:27:27Des choses qui sont mineures en apparence, mais qui ne le sont pas.
02:27:30D'abord, la question du délit de fuite.
02:27:32Ce n'est pas la question la plus importante dans ce cadre-là,
02:27:34puisque malheureusement ce policier était décédé,
02:27:37et ensuite il y a eu le délit de fuite.
02:27:39Ce n'est pas le délit de fuite qui a entraîné
02:27:41la mort de ce policier, a priori.
02:27:43Mais les chiffres sont faramineux.
02:27:45On a 25 000 profus d'obtempérés par an dans le pays.
02:27:49Là-dedans, il y en a 5000 qui sont à caractère aggravé.
02:27:53Et il y en a 10%, c'est-à-dire 500 à peu près,
02:27:56qui mettent en danger la vie des forces de l'ordre.
02:27:59Donc ça, c'est quand même une question à un moment donné
02:28:01qu'il va falloir traiter.
02:28:02La deuxième question, vous l'avez évoquée,
02:28:04c'est qu'on a de plus en plus de cas quand même
02:28:06où les conducteurs sont sous l'emprise de stupéfiants, d'alcool, etc.
02:28:09Ça devient une règle aujourd'hui dans les incidents.
02:28:14Et puis après, il y a les deux points qu'on évoque depuis tout à l'heure.
02:28:17Là, en l'espèce, la justice a quand même fait en grande partie son travail
02:28:20puisque les condamnations existent.
02:28:22Le problème, c'est que rien ne permet de mettre en résonance
02:28:25ces différentes condamnations.
02:28:27Et finalement, on peut les empiler, on peut s'en faire des bracelets
02:28:29et les collectionner.
02:28:31C'est là qu'est le problème.
02:28:33Le problème suivant étant ce que vous disiez,
02:28:35c'est-à-dire qu'au ministère de l'Intérieur,
02:28:37comment traite-t-il ça ?
02:28:38Comment ça se fait ?
02:28:39Est-ce qu'on traite le cadre de séjour ?
02:28:40C'est la question qui s'impose.
02:28:41Mais ce qui est d'autant plus insupportable,
02:28:43c'est que tout ça, c'est quand même avec notre argent.
02:28:45C'est quand même avec l'argent public et avec l'argent collecté par les impôts.
02:28:48Nous sommes le pays le plus taxé en France
02:28:50et aujourd'hui, l'un des pays les moins bien protégés.
02:28:52Là où on est, on est les moins bien protégés.
02:28:54Donc c'est vrai que ça pose quand même une question, un,
02:28:56sur l'exécution des peines.
02:28:57Et vous avez raison de le dire.
02:28:58Aujourd'hui, nous avons des peines qui se cumulent,
02:29:00mais telles des bracelets, vous en faites la collection.
02:29:02Ça, c'est un premier sujet.
02:29:03Et le deuxième sujet, vous avez la question des magistrats.
02:29:05On en parlait tout à l'heure avec des magistrats
02:29:07qui, parfois, par laxisme exaspéré,
02:29:11font rendre des décisions qui sont, parfois,
02:29:14mais à contre-courant de toute logique.
02:29:16Et vous dites que ça empêche d'avoir la peur du gendarme aujourd'hui en France.
02:29:19Et aujourd'hui, évidemment, vous avez une peur,
02:29:21enfin, vous avez une totale perte de l'autorité,
02:29:23une crainte de l'autorité.
02:29:24Vous dites moi, parce que j'ai une dernière image à vous montrer.
02:29:26Pendant des années, on a dit en France,
02:29:27de toute façon, pour n'importe quel sujet, notamment celui-là,
02:29:29il faut qu'il y ait des morts pour que ça change.
02:29:31Aujourd'hui, j'ai un doute.
02:29:32Parce que ça fait quand même plusieurs fois,
02:29:34plusieurs fois qu'il y a ces récidives, plusieurs fois qu'il y a des morts.
02:29:36Est-ce que ça va changer ?
02:29:37Donc, qu'est-ce qu'il faut pour que ça change ?
02:29:39C'est vraiment la question que je pose.
02:29:40On va s'arrêter là pour ce soir.
02:29:41Je vais vous montrer juste l'image de la Vasque
02:29:44qui a maintenant quitté le Jardin des Tuileries
02:29:47pour, hop, s'envoler au-dessus du ciel de Paris.
02:29:51C'était un très bon moment, paraît-il.
02:29:54Il y a eu une très belle cérémonie, là encore.
02:29:57C'est le début des Jeux Paralympiques, des Jeux aujourd'hui.
02:30:01Donc, on va voir ce ballon dans le ciel de Paris.
02:30:05Pendant quelques jours encore.
02:30:07Et on en est ravis.
02:30:09Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir été avec moi.
02:30:11Je remercie ce soir Martin Mazur.
02:30:13Je remercie Maxime Ferre, Maxime Navandier
02:30:16qui m'ont aidé à préparer cette émission.
02:30:17Et je vous dis à demain soir.
02:30:18Bye bye.