SMART PATRIMOINE - Emission du jeudi 5 septembre

  • il y a 2 semaines
Jeudi 5 septembre 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Régis Yancovici (Dirigeant et fondateur, Luxavie) , Charline Meslé (Directrice ESG et Climat pour l'Europe francophone, équipe consultant Sustainalytics, Morningstar) et Valérie Chauvin (Adjointe à la Direction des statistiques monétaires et financières, Banque de France)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine. Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles, mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine. Une
00:20émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bismarck, sur Bismarck.fr, sur les
00:24réseaux sociaux de Bismarck. Et bien sûr, vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement durable aux responsables
00:36de Smart Patrimoine. Et en l'occurrence, nous tenterons de comprendre ensemble pourquoi
00:40en 2024, on constate que moins de fonds ESG sont lancés qu'en 2023, ou déjà, moins
00:46de fonds ESG étaient lancés qu'en 2022. Une tendance que nous tenterons d'expliquer
00:50dans un instant avec Charline Mellet, directrice ESG et Climat pour l'Europe francophone au
00:56sein de l'équipe consultant Sustainalytics chez Morningstar. Nous enchaînerons ensuite
01:00avec Enjeux Patrimoine, un enjeu patrimoine consacré à l'épargne réglementée, en lien
01:07notamment avec la publication du rapport sur l'épargne réglementée 2023 de la Banque
01:11de France, publié en juillet 2024. Nous aurons le plaisir de recevoir Valérie Chauvin, adjointe
01:16à la Direction des Statistiques Monétaires et Financières au sein de la Banque de France,
01:20pour comprendre pourquoi l'épargne réglementée plaît toujours autant aux Français et puis
01:26enfin, dans la troisième partie de l'émission, dans l'œil de l'expert, nous aurons le plaisir
01:31de retrouver un de nos experts bourses, Régis Siancovici, fondateur et dirigeant de Luxavie,
01:35qui reviendra sur une thématique qui nous a beaucoup animé cet été sur les marchés
01:38financiers, la volatilité. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:41Pourquoi lance-t-on de moins en moins de fonds ESG en 2024 ? Voilà la question qui va nous
01:53animer dans « Investir responsable » et pour cela nous avons le plaisir de recevoir sur le
01:58plateau de Smart Patrimoine, Charline Mellet. Bonjour Charline Mellet. Bonjour Nicolas. Bienvenue
02:02sur le plateau de Smart Patrimoine, vous êtes directrice ESG et Climat pour l'Europe francophone
02:05au sein de l'équipe consultant Sustainalytics chez Morningstar et si je regarde un petit peu
02:11les chiffres que vous constatez et que vous allez pouvoir étayer, on constate sur les six premiers
02:17mois de l'année 2024 qu'on a lancé près de moitié moins de fonds ESG qu'à la même époque en 2023,
02:24170 contre 325 l'an dernier. C'est une tendance que vous constatez chez Morningstar,
02:31cette diminution du nombre de fonds ESG lancés année après année ? Oui c'est vrai que cette
02:36année c'est une baisse significative qui était amorcée effectivement déjà en 2023 et ce qu'on
02:42constate finalement, on observe qu'on est plutôt sur un retour à la normale sur la création de
02:48fonds durables après trois années de très forte croissance où quasiment toutes les sociétés de
02:55gestion se sont empressées de lancer des fonds durables ou de convertir leur gamme existante
03:00en fonds durables et surtout 2020 a marqué vraiment cette dynamique et on peut identifier
03:11je dirais deux grosses thématiques pourquoi il y a eu cet engouement à la création de fonds
03:16durables entre 2020 et je dirais jusqu'à 2022. Déjà pendant la crise du Covid, les valeurs qui
03:22étaient massivement représentées dans les fonds durables ont eu tendance à mieux résister à la
03:26crise de 2020 et puis 2020 c'est aussi l'entrée en vigueur de la réglementation européenne SFDR
03:33qui impose aux gestionnaires d'actifs de fournir davantage d'informations sur les risques et les
03:39impacts ESG de leurs fonds durables distribués en Europe donc il y a eu cet empressement et peut-être
03:46aussi une petite panique chez les géants d'actifs de se dire si on n'est pas à minima, on va plus
03:53être référencés, on va plus être distribués donc il y a eu un empressement. Mais on se souvient au
03:58sortir effectivement de la crise Covid quand les marchés financiers ont commencé à reprendre
04:04leurs esprits, effectivement la thématique ESG était très souvent là, d'ailleurs beaucoup
04:08d'experts disaient que ce n'est pas une thématique c'est une lame de fond donc il y a eu beaucoup de
04:12fonds qui ont été lancés par les différentes maisons. Aujourd'hui qu'est-ce qui vient
04:18expliquer que la tendance diminue, c'est un retour à la normale, une peur de la réglementation aussi,
04:23peut-être qu'on les lance avec un petit peu plus de préparation qu'il y a quelques années ?
04:27Oui je pense qu'il y a un côté moins opportuniste et plus tactique et stratégique, il y a une
04:33rationalisation des gammes aussi. La réglementation elle était nécessaire, elle a insufflé cette
04:40dynamique. Maintenant elle n'était pas tout le temps claire, on a eu aussi un phénomène de reclassement
04:48de fonds qui s'étaient dit durables, voire très intégrés et puis finalement qui ont un peu
04:54rétro-pédalé et finalement le message il est aussi difficile pour l'épargnant final à décoder.
05:01Dans quoi on investit ? Un article 8, un article 9, puis finalement on retrouve des valeurs sur
05:06lesquelles on n'est pas forcément à l'aise. Donc aujourd'hui la réglementation elle était encore
05:12une fois nécessaire, il faut l'améliorer et on est vraiment dans cette dynamique là au niveau
05:17européen. Aujourd'hui on s'attend à une révision assez profonde de la réglementation donc il y a
05:22cet attentisme aussi des sociétés de gestion d'attendre un petit peu les directives et la
05:29réglementation attendue va être beaucoup plus prescriptive qu'elle n'était en 2020. Donc les
05:33gérants doivent aussi s'accorder à voir si ça correspond à leur stratégie d'investissement qu'ils
05:39ont mis en place. Si on pose la question autrement, il y a effectivement eu ces recalifications article
05:448, article 9 en article 8, il y a eu plus récemment la nouvelle version du label ISR, il y a cette
05:50attente de réglementation. Est-ce qu'on voit moins de fonds lancés parce qu'il y a cette idée quand
05:54même que ça devient de plus en plus restrictif entre guillemets un fonds ESG ou c'est vraiment
05:59parce qu'on ne sait pas complètement dans quoi on s'engage lorsqu'on crée un fonds ESG parce que
06:04les règles sont pas encore tout à fait claires au niveau européen ? Je pense déjà deux choses,
06:09l'offre elle est déjà très dense donc il y a aussi cette volonté des gérants d'un peu rationaliser
06:16encore une fois, donner des messages clairs et des choix d'investissement un peu plus fléchés.
06:21Et si on dézoome un petit peu, au-delà des fonds durables, la création de fonds conventionnels a
06:29baissé aussi. C'est un phénomène un peu plus large et ce qui est intéressant de noter c'est
06:34qu'en Europe, dans les fonds qui ont été créés cette année, plus de la moitié sont des fonds
06:39durables. Donc dans nos marchés, on a une offre de fonds durables qui est réellement structurelle
06:46dans le paysage des fonds d'investissement. Et ça c'est pas le cas ailleurs dans d'autres zones
06:51géographiques ? Alors aux Etats-Unis un peu moins, il y a eu une prise de parti politique sur les fonds
07:00durables et sur l'ESG donc la tendance n'est pas la même. Mais en Europe, la réglementation a eu ce
07:07mérite d'instaurer l'offre durable ESG de façon structurelle dans le paysage des fonds. Et ça
07:15c'est important parce que derrière les fonds durables, c'est des entreprises qui portent des
07:19projets qui sont nécessaires pour des causes environnementales, sociales, sociétales. Il faut
07:24aussi leur laisser un temps long de mener leurs projets. Donc si on veut générer les impacts qui
07:30sont promis dans les fonds ESG, il faut aussi que l'offre ne soit pas trop volatile. Justement ce
07:36temps long, est-ce qu'il est compris maintenant côté investisseurs particuliers ? Est-ce qu'en
07:40termes de flux, est-ce qu'en termes d'appétence pour les fonds ESG, on constate une fidélité ou
07:45une défiance ou en tout cas un questionnement de la part des investisseurs particuliers ? C'est
07:51clairement un sujet qui suscite l'intérêt. Il faut aller le chercher. L'épargneur aujourd'hui,
07:58alors il y a plein de facteurs. C'est pas facile d'identifier une tendance unique parce que c'est
08:05très large. Les sujets sous jacent sont aussi très très denses, beaucoup plus que des critères
08:11ou des indicateurs financiers plus traditionnels. Néanmoins, quand on porte le sujet, quand le
08:16conseiller porte le sujet, il est toujours un facteur d'intérêt et donc après il faut aussi
08:23créer un petit peu de pédagogie. Mais l'histoire derrière l'investissement est quand même
08:27importante. C'est ce qu'on note auprès de l'épargnant. Et donc les flux, là on note
08:32autant le premier trimestre on avait encore une décollecte sur les fonds durables et là sur le
08:39deuxième trimestre on est de nouveau sur une collecte positive. Aussi ce sont des grandes
08:44valeurs souvent qui sont représentées dans les fonds ESG qui parlent aux épargnants dans lesquels
08:50ils ont une certaine confiance. Donc sur nos marchés, encore une fois, européens, pour diverses
08:57raisons. Mais la thématique de l'ESG, que ce soit pour des questions environnementales ou plus de
09:02santé, d'accès à l'éducation ou autre, il y a toujours des thématiques qui sont intéressantes
09:07pour l'épargnant. Si je reviens sur ce que vous nous disiez, donc effectivement moins de fonds
09:12ESG lancés mais moins de fonds lancés au global. On revient sur des niveaux finalement post,
09:17enfin ou avant effectivement cet engouement qu'on a pu connaître en 2020. Rien d'inquiétant donc
09:23sur le fait que le nombre de fonds ESG lancés diminue ou ça ne montre pas un désintérêt
09:30vis-à-vis que ce soit côté investisseur particulier ou côté professionnel de l'investissement. C'est
09:34un retour à la normale quelque part ? Exactement, une normalisation et vraiment l'insertion de ce
09:40type de produit d'investissement dans un paysage, une offre d'investissement proposée en France et
09:47en Europe. C'est assez certain, la réglementation est bien ancrée et comme je le disais un petit
09:53peu plus tôt, elle est aussi prescriptive donc elle oblige à la fois les gestionnaires d'actifs
10:00d'intégrer ces critères pour le démontrer, de montrer une progressivité dans le temps mais il
10:05y a aussi l'accompagnement auprès de l'épargnant final avec des questionnaires etc. Donc il faut
10:11amener le sujet auprès de l'épargnant donc pour moi c'est un retour à la normale mais finalement
10:21pour insérer cette typologie de produit comme corps dans une offre et puis quelque chose de
10:29nouveau, d'exceptionnel comme il y a encore trois ou quatre ans. Merci beaucoup Charline
10:34Mellet de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes directrice
10:38ESG et climat pour l'Europe francophone au sein de l'équipe consultant Sustainalytics
10:41chez Morningstar. Merci beaucoup et quant à nous on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
10:45Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine, un enjeu patrimoine consacré à
10:54votre épargne réglementée. Nous allons tenter de comprendre ensemble comment s'explique cette
11:02appétence toujours plus grande pour l'épargne réglementée en 2023 et pour cela nous avons le
11:07plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Valérie Chauvin. Bonjour Valérie
11:10Chauvin. Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes adjointe à la
11:14direction des statistiques monétaires et financières au sein de la Banque de France. Je le disais en
11:19introduction, je parle d'une appétence pour l'épargne réglementée en 2023 puisqu'il est
11:23sorti un rapport sur l'épargne réglementée 2023 publié par la Banque de France en juillet
11:292024. Si vous avez également quelques chiffres ou quelques tendances pour ce début d'année 2024,
11:34on sera ravi effectivement de les découvrir ensemble. Ce que constate ce rapport c'est que
11:40l'épargne réglementée ne s'est jamais aussi bien portée en France. Les français aiment investir sur
11:47un livret A ou sur d'autres types de livrets réglementés Valérie Chauvin ? Alors il se trouve
11:52qu'effectivement 2023 est une année exceptionnelle du point de vue de l'épargne réglementée. On a
11:5861 milliards de placements nets. On n'a jamais mesuré ça donc c'est effectivement une très
12:05bonne année pour l'épargne réglementée en 2023. La tendance se poursuit à 2024 au sens où on n'a
12:13pas de baisse après des gros montants. On a encore de l'épargne qui arrive sur les livrets. Quand on
12:22parle de l'épargne réglementée, on parle des livrets A. On a eu 45 milliards en 2024. On parle
12:31d'ELEP, 24 milliards. On parle des livrets développement durable et solidaire. Il y a
12:41une appétence toujours grande, exceptionnelle même vous l'avez dit en 2023 pour ces livrets. Comment
12:47est-ce que vous l'expliquez ? Est-ce que c'est à mettre en regard de contexte économique ou de
12:53décision au sein de la Banque de France ? Alors il se trouve que d'une façon générale les français
13:01ont épargné beaucoup. Ils épargnent d'une façon générale beaucoup et ils ont encore plus
13:07épargné depuis la Covid. Au départ, on expliquait ça. La tendance ne s'est pas démentie. On a une
13:19hausse de 6 points du taux d'épargne entre 2019 et 2020. On est passé de 14,6% de taux d'épargne
13:29à 20,6%. Et là au deuxième trimestre, on est à 18% quand même. Donc on a vraiment un mouvement de
13:39fonds qui est que les ménages épargnent. Pourquoi ? Lors de la Covid, les gens n'avaient pas la
13:46possibilité de dépenser. Ça arrive à expliquer à peu près. Alors qu'en 2023, qu'est-ce qui vient
13:52expliquer finalement qu'on épargne encore plus que sur cette année 2020 ? Ça reste quand même
13:57largement un mystère. Il se trouve que c'est dans ce contexte-là que l'épargne réglementée
14:05progresse. Il y a une partie parce que c'est un mouvement général de comportement des ménages
14:10qui est plus. Il y a aussi des arbitrages. En particulier avec la hausse des taux, il devient
14:19de moins en moins intéressant de détenir des dépôts à vue. Donc on met sur un livret A plus
14:25facilement. Voilà exactement. Et donc on a eu effectivement en 2023 une décollecte du numéraire
14:31et des dépôts à vue. Et donc cette épargne-là s'est redirigée vers l'épargne réglementée
14:41puisque ce sont des produits qui ont des caractéristiques qui se ressemblent. On a
14:47beaucoup évoqué le sujet d'une éventuelle hausse du livret A avant qu'elle devienne effective sur
14:54le plateau de Smart Patrimoine. Est-ce que c'est aussi quelque chose qui a un impact sur le
15:01choix de l'épargne réglementée d'un certain nombre de Français ? Naturellement. Il y a eu
15:09sur le livret A, effectivement, le taux est passé de 0,5% à 3%. Donc maintenant il est
15:18sensiblement supérieur à l'inflation. Il faut voir aussi que le livret A, les personnes le
15:26savent assez largement, c'est un livret non fiscalisé et sûr. Donc des placements à 3%
15:35et liquide. Donc on a bien eu quelque chose qui est, on a arrêté de laisser de l'argent sur les
15:44livrets ordinaires et sur le livret courant pour en mettre sur l'épargne réglementée. Parce que
15:50sinon on a aussi, ah oui j'ai parlé du livret A, il y a eu une année exceptionnelle pour livrer
15:59d'épargne populaire. Donc là la Banque de France a beaucoup oeuvré pour que cet outil d'épargne,
16:05cet instrument d'épargne à destination des ménages les moins favorisés prennent son envol.
16:12On a vraiment réussi à augmenter de façon significative les ouvertures de livrets. On
16:21espère que ça va continuer. Donc on a demandé, il y a une campagne de communication du ministère
16:29des finances auprès des assujettis en voie de mail. On a nous-mêmes fait une campagne de
16:37sensibilisation auprès des banques. Donc on espère que ça va continuer parce qu'il y a
16:41encore des mâches de manœuvre. Mais c'est déjà un très très beau succès. 2,6 millions d'ouvertures
16:48de livrets d'épargne populaire en 2023 selon le rapport. Ce qui amène quand même une question,
16:52c'est là on a parlé effectivement de l'épargne réglementée au global. Est-ce que le livret
16:57d'épargne populaire fausse un peu la vision globale de l'épargne réglementée ? Ou en ce qui
17:03concerne le livret A, on voit aussi quand même une année exceptionnelle comme vous le disiez
17:06tout à l'heure. Le livret A aussi. Le livret A aussi, d'accord. Et c'est ça qui est un peu
17:12étonnant. Ce n'est pas faussé par cette hausse de livret d'épargne populaire. Le livret A aussi
17:16est... Oui, chacun a vécu sa vie, sa belle vie de façon parallèle et donc il n'y a pas eu d'effet
17:22de substitution. Et de fait, ce ne sont pas exactement les mêmes personnes qui ont un
17:29LEP et un livret A. Les livrets A, c'est quand même l'outil universel. Enfin, plus d'un Français
17:38sur huit dispose d'un livret A. D'accord. C'est quelque chose de très réparti. Oui, répandu,
17:48bien sûr. Quelle que soit la classe d'âge, on sait bien qu'y compris les enfants en ont. D'accord,
17:54bien sûr. On sait aussi que 20% des détenteurs possèdent plus de 80% des encours, donc c'est
18:00très concentré. C'est concentré vers des gens qui ont plutôt des revenus plus importants. D'accord,
18:05donc en fait on a beaucoup de livrets A ouverts, mais finalement 20% seulement qui arrivent peut-être
18:12au maximum du livret A et qui viennent totaliser 80% des encours, ce que vous nous dites. Et qu'ils
18:18dépassent même le plafond, puisqu'après avec les intérêts, on peut un peu dépasser. Bien sûr,
18:23oui, je comprends. Une question aussi sur le... Alors, le PEL rentre dans l'épargne réglementée,
18:29le plan épargne-logement rentre dans l'épargne réglementée, même si c'est effectivement aussi
18:34un produit bancaire. Est-ce que dans le contexte actuel, on voit le PEL revenir sur le devant de
18:41la scène comparé justement à 2019 ou 2020, comme vous le compariez pour le livret A ? Alors,
18:46ce qui se passe avec le PEL, le but du PEL, c'est bien d'épargner pour après faire un
18:52investissement en immobilier. Bien sûr. Et malheureusement... C'est une épargne rémunérée
19:00qui donne accès à un taux préférentiel lorsque l'on veut acheter un bien immobilier. Alors un
19:06taux préférentiel ou pas ? En tout cas négocier à un moment T. Voilà, disons que quand on ouvre
19:10un livret, on sait combien on va être rémunéré et à combien on va avoir droit, le taux auquel on
19:17va avoir droit pour le prêt immobilier. Donc, c'est vraiment l'idée, c'est de favoriser l'épargne
19:26pour financer de l'immobilier. Ce qui s'est passé, c'est qu'avec des taux extrêmement bas,
19:33on a eu beaucoup de livrets qui étaient à des taux très élevés et donc très intéressants du
19:38point de vue du placement. Bien sûr. Beaucoup moins intéressants du point de vue du prêt. Bien
19:42sûr. Et en fait, ce qui peut se passer, c'est en 2023 et on espère en 2024, on a bien eu un retour
19:50du PEL vers ce rôle de financeur de l'immobilier. Voilà, avec des taux qui sont un peu plus bas,
19:57enfin des taux de rémunération qui sont à 2,25 et puis un taux de prêt qui est à 3,75 et qui
20:06commence donc à être intéressant. D'accord. Oui, parce qu'en fait, on avait laissé le PEL un peu
20:11de côté pour son rôle de financeur de l'immobilier, mais il était utilisé quand même pour son rôle
20:17de placement. Et là, on pourrait voir finalement un inversement et une utilisation de cette épargne
20:23sur les PEL pour financer des achats immobiliers parce que les taux redeviendraient plus intéressants
20:28par rapport à ce qui est pratiqué à côté, si je comprends bien. Exactement ça. Donc, ce qu'on a
20:32vu déjà, c'est moins de placements. D'accord. Ça c'est sûr, avec l'arrivée à terme des anciens
20:38livrets, donc les encourpesses. Bien sûr. Donc, on a déjà vu cet aspect-là et on a un petit
20:46relèvement des prêts, enfin un petit, quelques centaines de millions, mais c'est ce qui risque
20:51de continuer. Je ne vous pose pas la question sur l'évolution du taux du livret A, je sais que vous
20:59n'avez pas la réponse. Rappelons simplement effectivement que le taux pratiqué sur le livret A
21:04ou sur l'épargne réglementée, c'est une décision du gouvernement, du ministre de l'Économie et des
21:08Finances, sur proposition de la Banque de France. On est à plus de mi-2024, on est en rentrée 2024,
21:14septembre 2024. Vous avez effectivement la tendance sur les premiers mois de l'année.
21:19Est-ce qu'on s'attend à une nouvelle année exceptionnelle en 2024 ? Est-ce qu'on attend
21:25de voir comment va atterrir effectivement cette année ? Quelle est la tendance que vous
21:29identifiez un petit peu déjà ? Alors, ce qu'on identifie, c'est qu'on a encore des flux nets
21:34de collecte qui sont très importants, qui sont en retrait par rapport à 2023 et en même temps,
21:41ce n'est pas une surprise, mais ils restent très supérieurs à ce qu'on avait avant 2019. Donc,
21:46on a encore des flux très importants. Et ce, pareil encore, désolé, mais sur le livret
21:51d'épargne populaire, ou le livret A, ou d'autres types d'épargne réglementée ? Alors,
21:55essentiellement, livret A. C'est quand même les deux stars de l'épargne réglementée. Et donc,
22:01on voit quand même des encours toujours conséquents sur ces deux produits d'épargne
22:06réglementée. On arrive à plus de 900 milliards quand même. Donc, une année 2024 qui s'annonce
22:12peut-être pas aussi exceptionnelle que 2023, mais quand même une belle année pour l'épargne
22:17réglementée. Un très bon cru pour l'épargne réglementée. Merci beaucoup Valérie Chauvin
22:21de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes adjointe à la Direction
22:25des Statistiques Monétaires et Financières au sein de la Banque de France. Merci beaucoup.
22:28Merci à vous également de nous avoir suivi. On se retrouve tout de suite dans l'Œil de l'Expert.
22:32Et pour finir cette émission, l'Œil de l'Expert, durant lequel nous allons revenir sur les
22:42événements boursiers de cet été. Pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de
22:46Smart Patrimoine Régis Iancovici. Bonjour Régis Iancovici. Bonjour Nicolas. Merci d'être avec
22:50nous dans Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes fondateur et dirigeant de Luxaviv. Vous êtes
22:54également spécialiste en assurance-vie luxembourgeoise et notamment en ETF. L'été boursier
23:002024 a pu être un petit peu mouvementé, notamment en lien avec la découverte de chiffres de l'emploi
23:05moins favorables qu'attendus par le marché. Cela a créé plusieurs séquences, mais notamment un plongeon
23:12début août Régis Iancovici. Est-ce qu'on peut parler de plongeon dans un contexte d'été où il y a
23:18moins de volume que le reste de l'année ? On peut parler de plongeon dès lors qu'on assimile les
23:23mouvements boursiers au sport des Jeux olympiques. J'ai retenu les trois sports préférés des
23:29investisseurs cet été. Le premier sport, c'est le plongeon, parce qu'avec une médaille d'or,
23:34sans conteste au Japon, puisque le Nikkei a baissé de quasiment 20% en trois jours,
23:42sur un indice qui pèse 8-9% du MSCI World. Ce n'est pas rien. Les autres grands indices que
23:52tout le monde connaît, c'est plutôt 8-9%. Mais oui, je pense que le terme de plongeon est adapté.
23:59Les raisons, vous les avez mentionnées. Effectivement, une prise de conscience d'un
24:05ralentissement économique américain, avec les chiffres de l'emploi, vous l'avez dit,
24:09également un ISM sous les attentes, et de l'autre côté, au Japon, une hausse des taux,
24:14qui était quand même un petit peu annoncée, qui n'était pas une totale surprise,
24:18à mettre en parallèle avec les faibles volumes d'été. Absolument. Et avec une rentrée qui
24:23finalement revient sur les volumes d'avant les départs en vacances. Est-ce que c'est si grave
24:28que ça ? Le contexte a fait que ça a été violent. Il y a un autre chiffre que je voudrais citer,
24:35c'est le VIX, la Volatilité Implicite, l'indice de la peur, qui a atteint 65. Je ne sais pas si ça
24:40parle pour ceux qui nous écoutent, mais c'est le troisième record, on parle de métal, depuis la
24:47crise des subprimes. Subprime, Covid, et maintenant, prise de conscience, août 2024. Les effets paraissent
24:58violents et peuvent s'expliquer par un élément estival, mais les causes, elles, sont durables.
25:04Le ralentissement, il ne va pas disparaître demain. On va le vivre, peut-être dès les prochains
25:10chiffres de l'emploi, dans quelques jours. Autre sport olympique, effectivement, sur les marchés
25:16boursiers cet été, c'est le passage de relais. Exactement, le deuxième sport, le passage de
25:20relais entre les sept magnifiques et, on va dire, globalement, le reste du marché, mais avec un
25:26focus sur deux secteurs, les valeurs sensibles aux taux d'intérêt. L'immobilier a gagné 10% au cours
25:32de l'été, à peu près. Avec cette idée que la Fed va baisser ses taux d'ici quelques jours.
25:38Exactement, et ça, c'est peut-être le troisième sport, j'ai choisi l'aviron. Et on reviendra au
25:48passage de relais après. L'aviron, plutôt en eau claire, parce que la Fed a clairement dit,
25:54Jackson Hole, qu'elle allait baisser ses taux en septembre. La question 25 ou 50 points de base,
25:59effectivement, on ne sait pas encore trop. Mais la Fed va devoir ramer très fort pour
26:05convaincre le marché qu'une baisse des taux en septembre va suffire à contrebalancer, je pense,
26:10une tendance lourde d'un ralentissement économique qui se dessine pour les mois à venir. On aura
26:16l'occasion de se revoir pour parler récession ou pas récession, mais la fenêtre de ralentissement,
26:21elle commence à s'ouvrir. Donc la Fed, effectivement, a annoncé qu'elle baisserait ses taux en septembre.
26:27Que ce soit 25 ou 50 points de base, ça a une importance capitale, effectivement, pour
26:30convaincre le marché et les investisseurs. Si on revient au passage de relais sectoriels, ça veut
26:36dire que tous les titres ou toutes les entreprises plutôt sensibles, effectivement, au niveau des
26:41taux d'intérêt ont repris un peu le devant de la scène cet été, c'est ça ? Absolument, il y a eu
26:47un basculement de ces valeurs autour de l'intelligence artificielle. Je regardais, on a eu au cours de
26:52l'été les publications du second trimestre, donc c'est cette valeur-là. De Nvidia, vous voulez dire ?
26:57Non, des 7. Ah, des 7, oui, d'accord. Est-ce que vous savez combien ont progressé à l'annonce des
27:04résultats ? Une seule, c'est Meta. Les six autres ont baissé. Qu'est-ce que ça nous raconte ? Les
27:11résultats n'étaient pas foncièrement mauvais, c'est juste que le marché idéalise, il en veut
27:16toujours plus. Et ça, je crois que c'est un signal de fatigue du marché autour de ce thème-là. Et de
27:24l'autre côté, comme de toute façon le reste du marché était totalement délaissé, on peut citer
27:27Lohr également qui a progressé de 8% au cours de l'été. Mais bon, il y a eu un basculement. Est-ce
27:33que ce passage de relais va se faire sans chute ? Est-ce qu'on va avoir des haies au milieu du
27:40passage de relais ? Ça reste à définir à l'automne. On en reparlera, j'espère. Il nous reste 30 secondes
27:46de Régis Siancovici. Les secteurs qui vous intéressent en cette rentrée 2024 ? Vous nous avez parlé de
27:52l'immobilier qui a bénéficié d'une baisse de taux à venir de la part de la Fed. Est-ce qu'il y a d'autres
27:57secteurs comme ça qui pourraient revenir sur le devant de la scène ? Ce qui nous a intéressés, plus que
28:04cet été, ça fait au moins depuis le début de l'année, c'est effectivement de sortir de cet engouement,
28:09peut-être ne pas être absent, mais être en forme de barbel, pour prendre un terme plutôt obligataire, entre
28:14des secteurs totalement délaissés, les utilities, les mines d'or et une poche tech. Une poche tech qu'il
28:21faut garder, effectivement, mais il faut savoir diversifier et regarder ailleurs aussi. Merci
28:26beaucoup Régis Siancovici de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine, fondateur et dirigeant
28:29Luxavis, spécialiste en assurance-vie luxembourgeoise en ETF. Quant à nous, on se retrouve très vite sur
28:34Bsmart.

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