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Aujourd'hui dans "Punchline", Florian Tardif et ses invités débattent de la frappe meurtrière dans l'ouest de l'Ukraine et l'indignation à géométrie variable de l'opinion publique.
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00:00De retour sur le plateau de Punchline. Merci à vous de nous suivre sur CNews et sur Europe 1.
00:16On poursuit la discussion autour de ce qui se passe en Ukraine. Hier au moins 53 personnes
00:22ont perdu la vie et près de 300 étaient blessés dans une frappe de deux missiles
00:25balistiques ayant visé un institut militaire dans la ville de Poltava, dans le centre du pays.
00:30Regardez ce résumé et écoutez ce résumé signé Marie-Liès Chevalier. On en parle dans un instant.
00:36On évoquera notamment cette indignation à géométrie variable tout simplement parce
00:39qu'il y a eu ce très fort bombardement qui a fait de nombreuses victimes. On n'en parle quasiment nulle
00:44part. Les recherches se poursuivent pour tenter de trouver des survivants après la nouvelle attaque
00:51cette nuit contre le Vivre, grande ville à l'ouest de l'Ukraine.
01:14Ce mardi au moins 53 personnes ont perdu la vie et plus de 200 ont été blessés lors d'une
01:19nouvelle frappe de missiles balistiques à Poltava, une ville au centre de l'Ukraine.
01:23Dans la nuit de mardi à mercredi, une autre frappe a touché Krivirig faisant cinq blessés.
01:28Face à ces recrudescences d'attaques, le président ukrainien a appelé l'Occident
01:31à livrer plus de moyens militaires. Selon lui, Moscou vise spécifiquement les infrastructures
01:36énergétiques. Ces attaques se sont d'ailleurs intensifiées depuis que Kiev a lancé le mois
01:40dernier une offensive sur la région russe de Kourts. Une opération réussie pour l'armée
01:44ukrainienne qui a ainsi pris plusieurs centaines de kilomètres carrés, réalisant ainsi la plus
01:48grande avancée d'une armée étrangère sur ce territoire depuis la seconde guerre mondiale.
01:52Et je précise qu'aujourd'hui cette personne dont trois enfants ont été tués après des bombardements
02:00à Vyves. Moi ce que je trouve assez frappant et ce qui nous a frappé au sein de la rédaction c'est
02:06vraiment cette indignation à géométrie variable, c'est-à-dire que 53 personnes qui ont perdu la
02:11vie, 300 blessés hier, cette personne dont trois enfants tués de nouveau aujourd'hui,
02:17une cinquantaine d'autres blessés, des bâtiments détruits, endommagés. On n'en parle quasiment
02:21nulle part alors qu'il y a certains conflits. Je déteste faire le comparatif entre des conflits
02:29et d'autres mais forcer de constater que malheureusement il y a des conflits où il y a
02:35toute la classe politique qui réagit dès le moindre bombardement, le moindre mort. Et là
02:40on en dit mot, ça suscite une certaine incompréhension. Pour aller dans votre sens
02:46ce qui est impensable c'est que d'un côté on dit il faut un cesser le feu immédiat, suivez mon
02:51regard, on parle du conflit israélo-palestinien et là entre l'Ukraine et la Russie on dit non,
02:55il n'y a pas besoin de faire un cesser le feu, il faut arrêter Poutine. Alors d'abord, avant
02:59d'arrêter l'armée russe, bon courage, ça ne fonctionne pas. Deux, les jeunes Ukrainiens ne
03:08veulent plus se battre. La moyenne d'âge du soldat ukrainien sur les champs aujourd'hui c'est 49 ans,
03:14vous vous rendez compte que toute la jeune classe soit s'est enfuie, soit est morte au début du
03:20conflit, on parle aujourd'hui d'un demi-million de morts. Quand vous regardez les régions comme
03:24le Donbass, les populations civiles du Donbass sont allées en priorité se réfugier côté russe
03:29plutôt que d'aller se réfugier côté ukrainien, ce qui donne quand même une indication de leur
03:35sensibilité et sympathie d'un côté et d'un autre. Donc le sentiment que moi je me permets d'avoir,
03:42après en avoir discuté un peu avec quelques spécialistes, c'est que oui, on va sans doute
03:48aller vers un cesser le feu parce qu'à un moment donné les Américains vont arrêter de soutenir et
03:54de pousser cette guerre et qu'il va falloir en effet commencer à négocier autour de quelque
03:59chose et qu'en effet il va falloir donner des garanties à Poutine et notamment des garanties
04:04en matière de désarmement et de position de tous les missiles qui sont positionnés le long des
04:10frontières. Donc c'est ça l'enjeu aujourd'hui. Mais on ne va pas continuer un conflit comme ça au
04:15cœur de l'Europe qui fout une pétodière sans nom avec des gens qui meurent tous les jours pour rien.
04:21Parce que je veux dire, on n'a rien fait pour la Crimée, on ne fera pas grand chose pour le
04:25Donbass et personne n'a envie de mourir pour le Donbass et les Américains n'enverront pas un seul
04:30soldat mourir pour le Donbass. Sur place, Noémie Allioua. Oui, il y a des drames et c'est vrai que
04:35c'est très intéressant d'ausculter les réactions et de voir comment certains pseudo-humanistes
04:40peuvent faire preuve de compassion vis-à-vis de certaines victimes et pas vis-à-vis d'autres.
04:45En l'occurrence, montrer de la compassion vis-à-vis des victimes palestiniennes et n'en avoir rien à
04:49faire de celles qui sont ukrainiennes. On le voit par exemple avec les réactions prenons le parti
04:54de la France insoumise qui régulièrement affirme qu'il est le porte-voix de la souffrance des
04:58Palestiniens et qui ne s'exprime jamais sur la souffrance des Ukrainiens. Donc on voit bien que
05:03il y a de l'hypocrisie là dans cette compassion et il s'agit surtout d'une forme d'électoralisme.
05:09Il s'agit d'envoyer des messages politiques, il s'agit d'avoir du carburant électoral mais il
05:13s'agit certainement pas de compassion réelle sinon ils auraient de la compassion pour toutes
05:18les victimes y compris d'ailleurs pour les victimes palestiniennes lorsqu'elles sont victimes du Hamas
05:22qui fait régner la terreur depuis des années sur la population palestinienne de Gaza. Cela n'est
05:26jamais dénoncé par ces pseudo-humanistes et donc ces réactions montrent encore une fois leur
05:31hypocrisie, leur indignation à géométrie variable et même leur silence à géométrie variable.
05:36C'est vrai que cyniquement, électoralement parlant, on comprend la stratégie derrière cela,
05:42il y a moins de bénéfices à tirer de toute expression vis-à-vis des victimes ukrainiennes.
05:47Je crois le jeune.
05:48Ah, pardon.
05:49Allez-y, allez-y, je vous cède.
05:51Non, non, mais j'allais dire, puis à un moment donné, les Américains pensent que
05:54économiquement c'est plus avantageux pour eux de financer la reconstruction d'Ukraine
05:58où ils vont pouvoir envoyer un peu de matériel et tout leur savoir-faire.
06:01C'est encore une autre question, effectivement.
06:02Oui, mais je veux dire qu'à un moment donné, les conflits internationaux,
06:04ça répond essentiellement à des questions économiques, à des intérêts économiques.
06:08C'est rarement par bonté et par sainteté.
06:11Marc aussi.
06:12Je veux dire beaucoup plus gravement, excusez-moi.
06:14Je veux pas me fermer.
06:15Comme je suis là, je vais quand même en parler.
06:17Effectivement, d'un point de vue économique, il y a quand même encore une erreur énorme
06:20des Occidentaux avec les soi-disant sanctions contre la Russie, qui n'ont pas du tout porté leur fruit.
06:26C'est jamais aussi bien porté.
06:27Aujourd'hui, d'un point de vue économique, je reprends, au-delà évidemment des morts,
06:29c'est une catastrophe, il y a eu 500 000 morts en Ukraine, 100 000 morts en Russie,
06:33de Mithila Russes, on ne sait pas trop combien.
06:35D'ailleurs, c'est fou, des chiffres incroyables et personne n'en parle.
06:38C'est quand même assez...
06:39En Europe, donc c'est évidemment assez horrible.
06:41Et d'un point de vue économique, là aussi, ça a été une catastrophe.
06:44Je parle même pas du fait que ça a participé à l'augmentation de l'inflation
06:47avec la hausse des matières premières.
06:48Mais ce qui est fou, c'est quand vous regardez les chiffres de croissance en Russie,
06:51on est sur des croissances de 4 à 5 % l'année dernière.
06:54On sera encore à 3 % cette année.
06:56Où est l'effondrement ?
06:57Et ça, c'est une erreur fondamentale des Européens, un péché d'orgueil.
07:01On croit qu'il n'y a que nous dans le monde.
07:03Qu'ont fait les Russes ?
07:04Ils ont travaillé, ils ont exporté avec l'Inde, avec la Chine, etc.
07:08L'Inde, par exemple, qui n'avait pas accès au pétrole russe,
07:10a acheté le pétrole russe, elle l'a raffiné et après, elle l'a revendu à l'Europe.
07:14Ils ont développé le pétrole russe ?
07:15On dit maintenant que ce n'est pas du pétrole russe.
07:15Oui, parce qu'il est passé par l'Inde.
07:17Vous vous rendez compte ? C'est ça qui est incroyable.
07:19Donc, ça n'a pas eu...
07:21Ces sanctions n'ont pas eu d'impact.
07:22J'ai envie de dire presque qu'ils ont été...
07:24Ils n'ont pas eu d'impact chez nous, au travers de l'inflation.
07:26Vous vous souvenez-vous des prévisions du ministre de l'Économie ?
07:27Oui, mais c'est ça qui est dramatique.
07:28Il nous disait que nous allons mettre à genoux l'économie russe.
07:30En fait, c'est l'économie française qui, malheureusement, a été mise à genoux.
07:32Parce que, malheureusement, c'est ça le problème.
07:33Aujourd'hui, on a augmenté cette dette publique, on voit où on en est aujourd'hui.
07:36Et sachez-le, la Russie n'a pas de dette.
07:40Elle a une dette autour de 25 % de leur PIB.
07:43On est à 110 %.
07:44Donc, ça veut dire qu'ils peuvent continuer la guerre.
07:46Et donc, il faut vite que ça s'arrête, cette guerre.
07:49C'est clair, déjà d'un point de vue humanitaire.
07:51Et après, bien entendu, d'un point de vue économique.
07:53Mais vous avez raison, Françoise.
07:54Il va y avoir la guéguerre, justement, cette fois-ci, pour savoir qui va faire la reconstruction.
07:57C'est quand même incroyable, justement, qu'on ait cet aveuglement collectif
08:01sur cette guerre qui n'aurait jamais dû avoir lieu.
08:03Geoffroy Lejeune.
08:04Sur l'indignation à la géométrie variable,
08:07moi, je suis frappé, je vais balayer devant la porte.
08:09On peut accuser les politiques, en effet.
08:11Mais je vais balayer devant la porte des journalistes aussi.
08:12C'est que les journalistes, je pense,
08:13notamment occidentaux et nous, Européens, Français,
08:16on raconte des histoires.
08:17Et donc, on a raconté avec passion la guerre
08:20qui était, en effet, très binaire, très facile à raconter.
08:22Au tout début, le méchant Poutine, la gentille Ukraine, etc.
08:25Pendant l'année 2022, tout comme, d'ailleurs,
08:27on a beaucoup raconté, évidemment, Israël à masse.
08:31Et on passe à côté de plein de conflits.
08:33Et là, pour le coup, il y a une vraie indignation à la géométrie variable.
08:35Le Yémen, on n'en a pas dit un mot, c'est très, très peu.
08:37Et ça, ça m'a toujours fasciné.
08:39C'est-à-dire qu'il y a des histoires faciles à raconter, d'autres, un peu moins.
08:41Et donc, on les choisit, on les sélectionne.
08:43Et ensuite, je vis, moi, de manière assez,
08:46presque comme une humiliation, ce qui est en train de se passer en ce moment.
08:48C'est-à-dire que, pour le coup, en tant qu'Européens,
08:50j'ai vécu, en effet, le moment où il fallait qu'on mette l'économie russe à genoux.
08:53J'ai vécu le moment où notre président était au téléphone avec Poutine et Zelensky.
08:56Et on a peut-être même pensé, en tout cas,
08:58les images nous donnaient à penser qu'il allait lui-même régler le problème.
09:01Ça n'a évidemment pas du tout été le cas.
09:04On a quand même eu des discussions sur le fait d'envoyer des troupes au sol
09:07en Ukraine pour défendre l'Ukraine contre Poutine.
09:09Et à la fin, il ne s'est évidemment rien passé.
09:11Et surtout, on a le sentiment que ce qui va décider de l'arrêt de cette guerre,
09:14c'est l'élection présidentielle américaine dans quelques semaines.
09:16On est complètement sortis du jeu alors que c'est chez nous.
09:18Et je passe sur le fait qu'évidemment, les Américains,
09:21ils utilisent un terme qui est un cynisme invraisemblable.
09:24C'est la guerre parfaite.
09:25C'est-à-dire que pour eux, c'est une guerre parfaite,
09:26au sens où ils en tirent un avantage économique.
09:28Et en plus, elle n'est pas chez eux, donc il n'y a aucune perte.
09:31J'ai le sentiment qu'on a perdu sur toute la ligne.
09:33On a perdu, évidemment, trois ans et on a été, Marc, rappeler les conséquences
09:37pour nous, Français, par exemple, sur les questions d'inflation,
09:39pour le peuple français de cette guerre.
09:41J'ai l'impression qu'on a tout perdu.
09:42Et je trouve que c'est assez humiliant pour des...
09:44En plus, pour un bénéfice moral pas évident,
09:46parce que je pense pas qu'on soit beaucoup plus respectés aujourd'hui
09:48en Ukraine qu'avant.
09:49Et en plus, entre temps, on a inventé le terme Macroné,
09:53la base qui veut dire dire n'importe quoi et n'avoir aucune conséquence
09:57aux actes, aux paroles, pardon.
09:59Je trouve qu'on n'en sort pas très bien.
10:01On aura l'occasion de revenir plus longuement, effectivement,
10:04sur ces différents conflits.
10:06Et parfois, ce qui nous étonne, c'est cette indignation
10:09à géométrie variable, y compris, c'est important,
10:12vous l'avez souligné, ce choix parfois des rédactions
10:15de parler d'un conflit plutôt qu'un autre,
10:17alors qu'il y a une multiplicité, malheureusement,
10:19des conflits à travers la planète.
10:21Je ne reproche pas les choix éditoriaux de parler, évidemment,
10:23l'Ukraine et le Hamas, ça prenait toute l'actualité.
10:26Ce que je veux juste dire, c'est qu'il y a une lecture très rapide
10:29des choses qui sont faites et il y a des conflits
10:32qui, en fait, sont complexes et sont parfaitement oubliés,
10:35justement parce que ça nécessiterait de travailler beaucoup plus.
10:37Et je trouve qu'on a une façon un peu moralisante
10:41de voir l'actualité, notamment internationale,
10:43qui, en fait, ne fonctionne pas bien.
10:44Dans un instant, nous allons aborder le cas d'Harmonie Comine,
10:48qui a perdu son mari et qui s'est exprimé assez longuement
10:53la semaine dernière suite au décès de son mari,
10:57l'adjudant-chef Éric Comine, suite à un refus d'obtempérer.
11:03On a longuement commenté ce qu'elle a pu dire,
11:06ces mots touchants, poignants, même si vous me le permettez.
11:10Mes avances, là, c'est le rappel des principales actualités
11:13de ce mercredi avec vous, Simon Guillain.

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