Jean-Michel Blanquer concernant Michel Barnier : «Il a mon soutient»

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Tous les samedis et dimanches à 19h17, Pascale de la Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’éducation nationale, auteur de l’ouvrage "La Citadelle" (Ed. Albin Michel) et président du Laboratoire de la République.
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatour-Dupin.
00:0619h18 sur Europe 1, merci d'être avec nous, c'est Europe 1 Soir Week-end,
00:12et je reçois ce soir Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'éducation nationale,
00:16auteur de ce livre que j'ai entre les mains, La Citadelle, aux éditions Albin, Michel,
00:22vous êtes aussi président du laboratoire de la République.
00:25Bonsoir Jean-Michel Blanquer.
00:26Bonsoir.
00:27Merci d'être avec nous, d'abord je voulais évidemment vous faire réagir à l'actualité.
00:32On vient d'en parler dans le journal, il y a un lycéen qui vient d'être mis en examen
00:37pour apologie du terrorisme et menace de mort sur une professeure.
00:43Il est en garde à vue ce lycéen, un drapeau de Daech a été retrouvé chez lui,
00:48deux couteaux, menace de mort sur Telegram, c'est un fait terrible,
00:56ce lycéen a été arrêté, comment réagissez-vous ?
01:01Vous avez déjà été confronté, alors pas évidemment à ce fait tel quel,
01:07mais déjà à des faits similaires lorsque vous étiez ministre de l'éducation nationale,
01:11est-ce que vous êtes surpris ?
01:13Malheureusement non, puisque nous savons bien que dans notre monde tel qu'il est,
01:18il y a soit des individus, soit des groupes qui menacent finalement très facilement,
01:24et surtout ont une chambre d'écho beaucoup plus forte que ce qui pouvait exister dans le passé.
01:28Donc entre d'une part le développement de ce que certains auteurs ont pu appeler le djihadisme d'atmosphère,
01:34et d'autre part l'effet de levier que peuvent avoir les réseaux sociaux,
01:39on a une capacité à menacer qui est beaucoup plus forte aujourd'hui que par le passé.
01:44Donc malheureusement ce genre de fait n'est pas vraiment surprenant,
01:48par contre ce qui est indispensable c'est d'avoir la réactivité nécessaire
01:52et de montrer beaucoup d'autorité de façon à être le plus dissuasif possible,
01:55et je crois que c'est ce qui est en train de se passer.
01:57Est-ce qu'aujourd'hui au sein de l'éducation nationale,
01:59ce système de veille est toujours aussi important ?
02:03On avait un peu le sentiment, peut-être que les auditeurs d'Europe 1 se disent la même chose,
02:07on entendait moins parler de Daesh,
02:09moins effectivement de terrorisme à l'école,
02:13on en a beaucoup parlé, notamment lorsque vous étiez ministre de l'éducation nationale,
02:17est-ce que c'est quelque chose qui est toujours sous surveillance ?
02:20Et de quelle façon ?
02:22Oui bien sûr c'est toujours sous surveillance,
02:24et d'ailleurs il faut se méfier parce qu'il y a un aspect effectivement cyclique dans les apparences,
02:28mais en réalité il y a des grandes tendances lourdes,
02:30et il faut justement être très vigilant dans ces moments-là.
02:32Si vous vous souvenez le 11 septembre 2001,
02:34dans les temps qui précédaient le 11 septembre 2001,
02:38il y avait là aussi beaucoup d'insouciance par rapport au sujet,
02:41donc il faut garder une très grande vigilance,
02:43c'est pourquoi il y a un système permanent de veille
02:45entre le ministère de l'éducation nationale et le ministère de l'intérieur,
02:49de façon à repérer aussi bien les choses de basse intensité que de haute intensité,
02:54avec un système de signalement quotidien,
02:57et bien entendu il ne faut absolument pas baisser les bras
02:59parce que tout peut ressurgir à n'importe quel moment.
03:01Les professeurs se sentent parfois en danger,
03:04ont du mal à exercer leur métier,
03:06cette professeure évidemment a été prise en charge,
03:11c'est difficile aujourd'hui pour les professeurs de pouvoir parler de tous les sujets,
03:17ça devient de plus en plus difficile pour les professeurs.
03:20Est-ce que vous aviez déjà ces remontées d'informations ?
03:23C'est très ancien,
03:25dès que je suis arrivé, d'ailleurs j'ai pointé ce problème en 2017,
03:29c'est pour ça qu'on a pris une batterie de mesures
03:31comme la création du conseil des sages de la laïcité,
03:34des équipes dans les rectorats pour venir en appui des professeurs,
03:37de façon à intervenir chaque fois qu'un professeur pouvait se sentir seul par rapport à ce phénomène,
03:43des formations aussi pour l'ensemble de l'éducation nationale sur ces sujets.
03:48Je pense qu'on a montré qu'il y avait une autorité à exercer en la matière,
03:53bien entendu on n'a pas tout résolu,
03:55et le sujet ne se pose pas dans les mêmes termes partout dans tous les établissements.
03:59Il ne faut ni minimiser ni exagérer d'ailleurs ces phénomènes,
04:03il faut en prendre la juste mesure,
04:06et qu'aucun professeur ne se sente seul lorsque cela arrive,
04:10d'où l'importance du travail d'équipe.
04:12Quand tous les adultes sont solidaires dans un établissement,
04:15et que par ailleurs ils sentent l'appui de l'institution,
04:17généralement on arrive à bout de ces problèmes.
04:20Et donc c'est évidemment ce que l'éducation nationale doit continuer à faire.
04:24Je voudrais juste qu'on parle du problème d'autorité des professeurs,
04:28c'est quelque chose de générique,
04:30c'est-à-dire que les professeurs aujourd'hui ont le sentiment de ne plus être respectés par les élèves,
04:37le métier qui était autrefois admiré, respecté,
04:41on a vraiment le sentiment aujourd'hui,
04:43et les professeurs ont parfois le sentiment aujourd'hui de ne plus l'être,
04:47ils ont du mal à imposer l'autorité.
04:49Vous l'expliquez comment ?
04:51Ça remonte à loin malheureusement,
04:53et c'est aussi le reflet de ce qui se passe dans la société
04:57en matière de respect en général des uns envers les autres.
05:00Et évidemment l'éducation nationale est toujours le réceptacle un petit peu accentuateur de ce type de phénomène.
05:10D'où l'importance pour l'école à son tour de réenclencher un cercle vertueux de l'autorité et du respect,
05:15c'est évidemment ce que l'on a établi,
05:17je pense que les parents d'élèves jouent un rôle essentiel en la matière,
05:20c'est-à-dire qu'il ne faut pas donner systématiquement raison à ses enfants face aux professeurs,
05:24il faut montrer une forme de solidarité collective.
05:28Une des causes de tout cela c'est quand même notre individualisme contemporain,
05:33notre consumérisme contemporain vis-à-vis de l'école,
05:36et donc on doit renverser cela.
05:38Vous savez, quand en 2019 on a adopté la loi pour l'école de la confiance,
05:42le premier article de cette loi, il est sur le respect qui est dû aux professeurs,
05:46non seulement par les élèves, mais même par les parents d'élèves,
05:49et de façon générale par la société.
05:51Ce n'est pas une forme de constat d'échec aujourd'hui de ce rencontre ?
05:54Ça a vraiment du mal à se mettre en place Jean-Michel Blanquer ?
05:56Vous savez, c'est un phénomène mondial, et notamment dans les pays occidentaux,
05:59et ça nous renvoie à la fois à la revalorisation du rôle de professeur dans la société,
06:04la façon dont nous en parlons, la façon dont nous les rémunérons,
06:07la façon dont nous les installons au centre de la société.
06:11Nous avons vu pendant la crise sanitaire à quel point ils étaient essentiels,
06:14et qu'aucun ordinateur, aucune intelligence artificielle ne les remplacera jamais.
06:19On a besoin de cet être humain au centre de l'institution scolaire, mais aussi de la société.
06:24Nous avons pris une série de mesures pour qu'il en soit ainsi,
06:27mais c'est à la fois une tendance de long terme,
06:29je pense en particulier à la revalorisation des salaires,
06:32mais aussi quelque chose qui relève pas seulement de décisions ministérielles,
06:36mais d'une prise de conscience de la société,
06:39c'est pour ça que c'est important d'en parler comme nous le faisons là,
06:42c'est-à-dire que c'est toute la société qui doit être dans cette logique de respect,
06:46et la fonction professorale doit être vue comme centrale dans notre société.
06:51J'ai toujours tenu ce langage-là, et eu des actes en cette matière.
06:56Justement, peut-être pour le respect, pour le bon fonctionnement de l'école,
06:59juste un mot sur les tests qui sont faits en ce moment sur l'uniforme à l'école.
07:02Vous y êtes favorable ou pas Jean-Michel Moncler ?
07:04Oui, j'ai toujours dit que j'étais favorable à cela,
07:06et d'ailleurs on avait commencé là aussi quelques premières expérimentations,
07:11donc c'est très bien d'être dans une deuxième vague.
07:13Une expérience intéressante en la matière,
07:16c'est que lorsqu'on avait créé l'internat d'excellence de Sourdun en 2009-2010,
07:21l'année suivante, au conseil d'administration de cet établissement,
07:25on a adopté l'uniforme, et depuis c'est...
07:28Au début c'était un petit peu difficile avec les élèves,
07:30sinon les professeurs et les parents d'élèves étaient d'accord,
07:33c'était la moitié des élèves qui étaient d'accord,
07:35et puis maintenant ils sont tous très fiers d'avoir d'ailleurs un très bel uniforme,
07:40qu'ils portent souvent à l'extérieur en signe de fierté,
07:42et donc j'invite chacun à regarder l'expérience de Sourdun
07:46comme étant un bon modèle de réussite de cela.
07:48C'est important de le faire dans une sorte d'assentiment et de bonne humeur générale autour de ça,
07:53et je pense que ça peut produire des fruits.
07:55Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'éducation nationale,
07:58auteur de La Citadelle, restez avec nous,
08:01on a beaucoup de sujets à aborder ensemble,
08:03vous racontez des choses passionnantes,
08:04notamment sur ce que vous avez vécu, vu, vous, de l'intérieur,
08:07en tant que ministre de l'éducation nationale,
08:09vos rapports avec Emmanuel Macron notamment,
08:11on parlera aussi de ce que vous faites aujourd'hui,
08:13et peut-être là où vous voulez,
08:15vous nous en direz plus dans un tout petit instant.
08:18Il est 19h26 sur Europe 1.
08:22Merci beaucoup Maëlle Hassani, 19h32 sur Europe 1.
08:26Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'éducation nationale,
08:30auteur de La Citadelle aux éditions Albin Michel,
08:33et mon invité, Jean-Michel Blanquer,
08:36merci d'être là et d'être resté avec nous au studio,
08:39je voudrais juste peut-être avoir un commentaire
08:41sur ce que veut Emmanuel Macron,
08:43il vient d'annoncer dans les colonnes d'Aujourd'hui en France le Parisien,
08:45qu'il veut une grande fête du sport,
08:48le 14 septembre, à l'image de la fête de la musique,
08:52le 21 juin, avec tous les lycéens, avec tous les sportifs,
08:56vous en pensez quoi ?
08:58Sur le fond, je pense que c'est une bonne idée,
09:01on faisait d'ailleurs quelque chose qui ressemblait un petit peu à cela,
09:04vous savez, j'étais ministre de l'éducation nationale,
09:06mais aussi de la jeunesse et des sports,
09:08et le but en ayant l'ensemble de ces fonctions,
09:10c'était justement de joindre éducation nationale et sport,
09:13j'en profite d'ailleurs pour dire que l'objectif que nous partagions
09:16avec Tony Estanguet et Roxana Maracineanu,
09:19et que j'ai affiché très souvent,
09:21parfois même en m'impliquant moi-même,
09:23c'était 30 minutes d'activité physique par jour,
09:26pour tous les enfants,
09:28notamment à l'école primaire, mais même ensuite,
09:30c'est d'ailleurs un slogan qui vaut pour toute la population,
09:33c'est un enjeu de santé publique énorme,
09:36et les gens profitent pour le dire,
09:38donc c'est important de parler du sport,
09:39mais c'est surtout important d'en faire,
09:41et surtout de pratiquer des activités physiques,
09:43et qu'il y ait une journée par an, un peu comme pour la musique,
09:45qui est d'ailleurs un sujet non moins important,
09:47sur lequel j'ai beaucoup insisté,
09:49je trouve que ça peut être bien, il faut voir ce que l'on met derrière,
09:52mais en tout cas, si c'est l'occasion de passer des messages,
09:54d'avoir des effets d'entraînement,
09:56le fait que ça se passe en début d'année scolaire,
09:58est une bonne chose,
10:00parce qu'il s'agit justement d'entraîner
10:02tout le monde dans ces pratiques physiques
10:05qui n'ont que des vertus.
10:07Alors on va revenir à votre livre,
10:09La Citadelle, que j'ai entre les mains,
10:11un livre au vitriol sur le pouvoir,
10:13celui d'Emmanuel Macron à l'Élysée,
10:15mais pas seulement, vous racontez les coulisses
10:17de vos cinq années passées,
10:19Ruth Grenell, ministre de l'Éducation nationale.
10:23Avant de vous entendre, Jean-Michel Blanquer,
10:25je voudrais qu'on réécoute vos mots.
10:27Nous sommes au soir de la victoire d'Emmanuel Macron,
10:31second montant, vous aviez beaucoup d'espoir à cette époque.
10:35On peut espérer une France plus apaisée
10:37dans les cinq ans qui viennent,
10:39une France où il y a moins de radicalité,
10:41où la politique change les choses concrètement
10:43dans la vie des gens, ça a été le cas
10:45sur certains sujets au cours des cinq dernières années
10:47qui viennent de passer, par exemple dans le domaine de l'éducation,
10:49mais il faut, je l'espère,
10:51dans un contexte moins difficile,
10:53réussir à avancer sur les sujets qui comptent
10:55pour les Français.
10:57Est-ce que vous avez avancé sur les sujets qui comptent
10:59pour les Français ?
11:01C'était en 2022.
11:03Depuis 2022, ça ne vous a pas échappé
11:05que je n'ai pas eu de responsabilité publique,
11:07mais par contre...
11:09Oui, dans votre camp, oui, bien sûr.
11:11Je considère évidemment que
11:13le deuxième quinquennat
11:15a malheureusement eu dès le début
11:17un mauvais démarrage et que
11:19cela contraste avec les choses du premier quinquennat
11:21qui n'étaient pas parfaits, mais qui a quand même
11:23eu un certain nombre d'acquis.
11:25Vous avez utilisé le mot vitriol tout à l'heure,
11:27ce n'est pas tout à fait celui que j'utiliserais,
11:29parce que justement, au travers du livre
11:31qui a une logique plutôt chronologique,
11:33j'essaie de montrer...
11:35Vous êtes sans langue de bois, Jean-Michel Blanquer.
11:37Quand on est sans langue de bois,
11:39ça peut être parfois
11:41un peu dur,
11:43piquant. Emmanuel Macron,
11:45vous décrivez Emmanuel Macron
11:47comme quelqu'un qui est capable
11:49de réussir quelque chose d'exceptionnel
11:51et de casser son jouet juste après.
11:53Par exemple, Emmanuel Macron,
11:55vous étiez dans ses petits papiers, puis tout d'un coup,
11:57il se retourne parce que
11:59vous lui obéissez pas.
12:01Il vous demande d'aller sur le terrain
12:03à l'occasion d'une élection. Vous dites non,
12:05et finalement, vous le payez très cher. Vous racontez ça.
12:07C'est sans langue de bois, Jean-Michel Blanquer.
12:09Oui, c'est sans langue de bois, tout à fait, mais ce n'est pas au vitriol.
12:11J'espère être objectif
12:13et coanime, en quelque sorte.
12:15Je raconte ce que j'ai vu,
12:17vraiment, je crois, de manière tout à fait authentique.
12:19Et c'est pour ça, d'ailleurs,
12:21qu'on peut sentir un effet de dégradation
12:23avec le temps qui passe.
12:25C'est consubstantiel à tout pouvoir.
12:27Je crois que le pouvoir use,
12:29et c'est ce qui s'est passé. D'ailleurs, moi-même,
12:31probablement, je n'ai pas échappé
12:33à ce phénomène. Simplement,
12:35il me semble qu'au début,
12:37il y avait, avec 2017,
12:39une promesse d'ouverture,
12:41de dépassement des clivages par le haut,
12:43qui était magnifique,
12:45et j'ai adhéré à ça, et nous avons
12:47accompli des choses avec cela.
12:49Et à mes yeux, l'éducation nationale, c'est le
12:51sujet qui se prête le plus à ce
12:53dépassement des clivages, parce que
12:55ce n'est pas un sujet de gauche ou un sujet de droite, c'est vraiment un sujet
12:57qui suppose de prendre des valeurs
12:59qu'on a l'habitude de mettre et à gauche
13:01et à droite.
13:03Par exemple, on a tous besoin d'être
13:05exigeants et bienveillants vis-à-vis des enfants.
13:07Ce qui, en même temps,
13:09a bien fonctionné, à mes yeux,
13:11nous a permis un certain nombre d'accomplissements.
13:13Je pense à tout ce qu'on a fait pour l'école primaire
13:15et qui nous a permis d'avoir
13:17un début d'amélioration du niveau. C'est une chose qui
13:19n'est jamais dit dans le débat public.
13:21Et puis, vers la fin du quinquennat, et je pense que
13:23la crise sanitaire a joué un rôle
13:25assez fort pour cela, notamment parce qu'elle a
13:27justifié une concentration du pouvoir
13:29qui était légitime sur le moment,
13:31mais qui a perduré au-delà
13:33de la crise sanitaire.
13:35Cette évolution
13:37a conduit
13:39à des choses assez décevantes.
13:41Le deuxième quinquennat, d'une certaine façon,
13:43n'a jamais vraiment démarré.
13:45Il y a une certaine déception, peut-être une frustration,
13:47Jean-Michel Blanquer,
13:49aujourd'hui ?
13:51Dans mon domaine, celui de l'éducation,
13:53nous avions une stratégie sur
13:55dix ans, cette stratégie
13:57de transformation de l'éducation nationale,
13:59puisqu'il faut se situer
14:01dans la logique de long terme.
14:03Nous avions fait largement la moitié du chemin
14:05en 2022.
14:07Si j'ai vraiment eu
14:09quelque chose à déplorer en 2021,
14:112022, et a fortiori
14:13après, ça a été la façon
14:15dont le président a finalement
14:17accepté les arguments des adversaires
14:19et n'a plus défendu le bilan. Et pourtant,
14:21je le montre dans le livre, il y a aussi des annexes chiffrées
14:23pour le montrer, il y avait de belles choses
14:25à dire. Évidemment, sans parler
14:27de ce qui s'était passé pendant la crise sanitaire
14:29où nous avons réussi à ne
14:31fermer que douze semaines pendant la crise,
14:33là où nos voisins
14:35ont fait 38 semaines en Allemagne
14:37ou aux Etats-Unis, la moitié des élèves
14:39ne sont pas allés à l'école pendant un an.
14:41Tout ça, c'était à valoriser. Le dédoublement
14:43des classes en grande section, CP, CE1,
14:45tout le monde en parlait pendant les trois premières
14:47années du premier quinquennat. On a
14:49continué cette mesure qui commence
14:51à donner des fruits. C'est 400 000 enfants
14:53qui sont concernés chaque année, encore au moment
14:55où nous parlons. Ça a énormément d'importance.
14:57Par exemple, la France n'est plus aujourd'hui
14:59le pays le plus inégalitaire de l'OCDE,
15:01alors qu'elle l'était il y a quelques années.
15:03Ces choses-là ne sont jamais dites.
15:05Il y a eu ce que j'appelle une forme d'amnésie masochiste,
15:07c'est-à-dire le fait de
15:09ne plus porter le drapeau de ce qui avait été
15:11fait, et ce faisant, d'aubérer
15:13la possibilité de progresser à l'occasion du
15:15deuxième quinquennat.
15:17C'est ce processus un peu
15:19étonnant que je décris.
15:21Jean-Michel Blanquer,
15:23ancien ministre de l'Éducation nationale,
15:25Sophie Vénétité,
15:27vous vous en souvenez, secrétaire générale
15:29du SNEF-ESSU. C'était une de vos
15:31adversaires, mais je crois qu'elle vous apprécie.
15:33On a eu tout à l'heure au téléphone,
15:35elle avait une question pour vous.
15:37Avec le recul, est-ce que vous avez pris conscience
15:39du fossé qui s'est creusé entre
15:41vous et une très grande majorité des
15:43personnels de l'éducation nationale,
15:45de par une pratique très
15:47verticale du pouvoir, mais aussi
15:49du fait de réformes qui étaient
15:51très contestées, mais aussi très déconnectées.
15:53Ça a suscité beaucoup de contestations,
15:55mais aussi beaucoup d'amertume.
15:57Et aujourd'hui, avec le recul,
15:59est-ce que vous en avez pris conscience ?
16:01Alors, Jean-Michel Blanquer...
16:03J'ai l'impression,
16:05au contraire, d'avoir une sorte
16:07de retour vers le futur
16:09en entendant cela. J'ai beaucoup de respect pour
16:11Mme Vénétité, qui est une femme
16:13très intelligente, mais
16:15il y a quelque chose de performatif dans ce qu'elle dit.
16:17C'est-à-dire, je n'étais pas là depuis
16:19quelques jours, en 2017,
16:21elle n'était pas en responsabilité syndicale à ce moment-là,
16:23mais ses prédécesseurs
16:25et autres n'ont cessé de dire ce que vous
16:27venez d'entendre. Et cette espèce
16:29de mantra répété quotidiennement
16:31« le ministre est autoritaire », « le ministre
16:33veut casser le service public », etc.,
16:35a servi en quelque sorte de doxa.
16:37Je ne dis pas qu'un certain nombre de professeurs
16:39ont pensé cela,
16:41mais ce n'est certainement pas la totalité des professeurs.
16:43Et vous savez, en 2017, ce qui était
16:45étonnant, quand j'ai
16:47commencé à dire qu'elles étaient les lignes directrices
16:49et qu'elles ont suscité une certaine
16:51adhésion générale, on disait « bon, c'est bien, il a une
16:53popularité de ce qu'il dit, mais est-ce qu'il va tenir
16:55cinq ans ? Est-ce qu'il va accepter d'être impopulaire ?
16:57Est-ce qu'il va accepter d'aller à l'encontre
16:59parfois des organisations syndicales
17:01pour faire avancer les choses ? » J'ai fait
17:03tout ça, alors qu'on en doutait beaucoup.
17:05Mais cinq ans plus tard, il y avait
17:07moins de monde pour comprendre
17:09que justement, ce que j'ai fait, c'est tenir la barre,
17:11tenir contre vents et marées, ce qui n'était
17:13pas facile. J'ai eu parfois de l'impopularité
17:15chez les professeurs, bien sûr,
17:17pas chez tous, loin s'en faut. Je peux vous dire que
17:19il doit y en avoir qui nous écoutent là.
17:21Si vous êtes professeur de CP avec
17:2312 élèves plutôt que 24 dans
17:25un territoire difficile, si
17:27vous êtes en collège et que vous
17:29voyez les bienfaits de devoirs faits,
17:31si vous êtes professeur de lycée, par exemple,
17:33même en histoire-géographie,
17:35il y a un certain nombre qui sont syndiqués, mais qui
17:37savent très bien que quand on a créé
17:39histoire-géographie, sciences politiques, géopolitique, comme matière,
17:41on a donné un renouveau à la matière,
17:43quand on a rendu l'histoire
17:45chronologique dans le tronc commun du lycée,
17:47on a fait des choses positives. Donc,
17:49quand vous parlez à chaque professeur
17:51individuellement, vous arrivez
17:53en général à faire sortir des choses qui peuvent être
17:55positives, mais évidemment,
17:57ce n'est pas tout à fait ce que les...
17:59Est-ce que vous avez vu en place que Jean-Michel Blanquer porte peut-être ses fruits aujourd'hui ? C'est-à-dire que ça met du temps, effectivement,
18:01pour agir. Bien sûr, et si
18:03vous êtes professeur en sixième et que vous commencez
18:05à avoir certains élèves avec des savoirs
18:07fondamentaux un peu plus ancrés qu'auparavant,
18:09c'est encore léger, c'est encore
18:11loin, on est encore loin de
18:13de l'idéal, mais vous sentez
18:15qu'il y a une pente de progrès, parce qu'on a réinsisté
18:17sur la lecture, l'écriture, le calcul,
18:19que les professeurs
18:21des écoles primaires, par exemple,
18:23il y en a qui nous écoutent, pour la plupart d'entre eux,
18:25ont eu des formations très pertinentes
18:27sur l'enseignement du français, des mathématiques, c'est des choses
18:29très concrètes, qui ne font pas le journal de
18:3120 heures, mais qui ont creusé
18:33un début de sillon, de rebond de l'école
18:35en France. Évidemment,
18:37j'ai fait ça avec, plutôt,
18:39le genre de phrase que l'on vient d'entendre avant,
18:41face à moi.
18:43Jean-Michel Blanquer, restez encore avec nous, on s'est mis
18:45de l'éducation nationale, auteur
18:47de cet ouvrage intitulé La Citadelle,
18:49on va parler un petit peu politique, évidemment,
18:51dans un tout petit instant, avec ce gouvernement
18:53à venir, le gouvernement de Michel Barnier,
18:55il est 19h43
18:57sur Europe 1. Tiens, découvrez
18:59le nouveau podcast d'Europe 1, au cœur de l'actu,
19:01à travers des archives sonores exceptionnelles
19:03d'Europe 1, revivez des événements qui ont marqué l'actualité,
19:05et à l'occasion de cette rentrée
19:07au cœur de l'actu, vous propose
19:09une série de 5 épisodes sur les grands changements
19:11de l'école. Tiens, justement, depuis 1924,
19:13au cœur de l'actu, un podcast
19:15à écouter, dès maintenant,
19:17sur Europe 1.fr et l'application
19:19Europe 1, tout de suite.
19:21Europe 1, soir, week-end, 19h21
19:23sur Europe 1.
19:25Il est 19h49, Jean-Michel Blanquer
19:27est mon invité
19:29dans ce studio d'Europe 1.
19:31Jean-Michel Blanquer, on a parlé de beaucoup de choses,
19:33on a parlé d'actualité, on a parlé de votre
19:35livre, La Citadelle. On est obligé
19:37de parler politique, Michel Barnier
19:39va former un nouveau gouvernement, il a dit que
19:41la semaine prochaine, ce gouvernement
19:43serait bouclé, c'est vrai qu'il y a urgence
19:45parce que bientôt, on va devoir parler budget.
19:47Vous êtes Michel Barnier
19:49compatible, est-ce qu'on est d'accord avec ça, Jean-Michel Blanquer ?
19:51J'espère que
19:53tout le monde sait que Michel Barnier est compatible,
19:55c'est le chef du gouvernement de la France.
19:57Oui, mais en tant que
19:59politique que
20:01vous êtes, si Michel Barnier vous appelle
20:03et vous propose un ministère,
20:05par exemple, il vous appelle, il vous dit
20:07je vous propose le ministère de l'Intérieur,
20:09est-ce que vous acceptez, Jean-Michel Blanquer ?
20:11Je ne suis pas du tout candidat à un poste.
20:13J'ai pas dit que vous étiez candidat, je vous ai dit
20:15est-ce que vous acceptez ?
20:17Je ne suis pas du tout dans cet état d'esprit aujourd'hui.
20:19Par contre, il a mon soutien,
20:21je pense qu'il faut d'ailleurs qu'il ait un soutien
20:23très large, parce que c'est l'intérêt de la France.
20:25Bien sûr, il faudra juger sur pièces,
20:27mais le scénario
20:29le meilleur, à mes yeux, pour
20:31la France, c'est même pas pour Michel Barnier
20:33que je dis ça, c'est pour la France, c'est qu'il
20:35réussisse à avoir un assentiment populaire
20:37très fort dans les jours qui viennent,
20:39parce qu'il aura réussi à composer un gouvernement
20:41convaincant, et parce qu'il saura identifier
20:43les trois ou quatre
20:45grandes priorités auxquelles on doit s'atteler,
20:47et que cet assentiment populaire
20:49permettra de dépasser les blocages qui peuvent
20:51exister à l'Assemblée Nationale, parce que ça deviendra plus
20:53difficile pour certains partis
20:55d'entraver telle ou telle mesure.
20:57Ce que je viens de dire, c'est une hypothèse très
20:59optimiste et volontariste,
21:01mais en tout cas, j'aurais dit
21:03la même chose pour d'autres personnalités
21:05qui auraient été nommées Premier Ministre,
21:07parce qu'il en va de l'intérêt général,
21:09tout simplement. Donc voilà, c'est ça mon état d'esprit,
21:11et je ne veux surtout pas rentrer dans
21:13une course à
21:15je ne sais quoi, d'ailleurs.
21:17Vous avez assez donné.
21:19Non, non, ce n'est pas non plus que j'ai assez donné,
21:21je suis très clair sur ma relation avec la politique,
21:23c'est une relation à l'antique,
21:25ou à l'ancienne, comme vous voudrez, c'est-à-dire
21:27comme c'était le cas sous la Grèce antique,
21:29il faut avoir un métier dans la vie, j'en ai un,
21:31il faut
21:33savoir accepter des responsabilités publiques,
21:35ça peut être d'être maire d'une commune,
21:37ça peut être d'accomplir
21:39une mission, ça peut être d'être ministre,
21:41il faut savoir revenir à la vie civile,
21:43parce qu'on se ressource,
21:45et ça c'est important à mes yeux,
21:47c'est ce que je fais en ce moment, et puis,
21:49pourquoi pas un jour revenir, mais en tout cas,
21:51ce serait prématuré dans mon cas,
21:53et ce n'est pas mon intention, ça me donne
21:55d'autant plus de liberté pour dire
21:57ce que je pense, et essayer de contribuer
21:59à ma façon, à ma place,
22:01à ma modeste place,
22:03à l'intérêt général.
22:05Jean-Michel Blanquer, j'ai une surprise, j'ai la chance
22:07de présenter une émission sur C8
22:09avec un homme que vous connaissez qui s'appelle
22:11Yann Moix, que j'ai demandé,
22:13Yann Moix, je ne sais pas s'il nous entend,
22:15en direct sur Europe 1, bonsoir Yann,
22:17on s'est vu tout à l'heure, bonsoir, pourquoi ?
22:19J'ai demandé à Yann Moix d'intervenir,
22:21parce que, cette semaine,
22:23il y a quelques jours, je ne sais plus à quelle occasion,
22:25Yann, vous me le rappellerez peut-être,
22:27vous avez dit, sur l'antenne,
22:29Jean-Michel Blanquer, c'est le meilleur
22:31ministre de l'éducation nationale
22:33que j'ai connu,
22:35est-ce que, Yann Moix, vous auriez
22:37une question à poser à Jean-Michel Blanquer ?
22:39Il m'a toujours été très sympathique.
22:41Je veux bien croire dans ses conditions.
22:43J'ai zéro question
22:45à lui poser, vous m'aviez demandé
22:47Pascal d'apporter une sorte
22:49de témoignage sur ce que je pensais
22:51de Jean-Michel Blanquer, donc je vais le faire rapidement,
22:53je précise aux auditeurs
22:55que je ne connais pas personnellement Jean-Michel Blanquer,
22:57donc il n'y a pas du tout là de
22:59choses qui paraissent un peu
23:01d'entre-soi, d'y quoi que ce soit.
23:03Non, je pense que Jean-Michel Blanquer
23:05avait une grande qualité,
23:07c'est qu'il avait quelques idées,
23:09pas des milliers, quelques idées,
23:11mais il avait les idées claires. Mitterrand disait, pour gouverner,
23:13il faut avoir trois idées. Je pense que
23:15Jean-Michel Blanquer en avait un peu plus que trois,
23:17mais elles avaient le mérite d'être claires.
23:19Et il avait le mérite d'oeuvrer
23:21en vertu de
23:25comment dire, d'éléments du passé
23:27qui nous sont chers, comme par exemple
23:29la laïcité et l'autorité et la discipline.
23:31Et en même temps, il avait un regard intelligent
23:33vers l'avenir, puisqu'il était
23:35intéressé par l'oeuvre
23:37notamment des travaux de Stanislas Dehaene,
23:39donc il était connecté
23:41à l'avenir
23:45par le biais de neuroscientifiques
23:47qui réfléchissaient à la cognition
23:49des enfants, etc. Donc Jean-Michel Blanquer était à la fois
23:51vieux jeu, mais dans le bon sens du terme,
23:53et extrêmement moderne, et donc
23:55il avait un regard braqué vers l'avenir, et je pense
23:57que c'était vraiment quelqu'un d'honnête,
23:59un honnête homme au sens
24:01du neuvième siècle du terme, et qui
24:03avait une forme de charisme d'autorité
24:05qui aurait pu faire de lui un excellent
24:07Premier ministre, un excellent homme d'Etat,
24:09et peut-être aussi quelqu'un
24:11qui aurait été très bon à l'intérieur, bref.
24:13C'est rare ici, il y a des hommes politiques,
24:15mais là...
24:16J'ai demandé à Jean-Michel Blanquer si on lui proposait
24:18le poste de ministre de l'Intérieur, il m'a dit non.
24:20Vous avez dit non, Jean-Michel Blanquer.
24:22Il y a de moi qui partage mon sentiment.
24:25Un sentiment ex-président.
24:27Mais pas pour l'instant.
24:29C'est pas un milliard, Jean-Michel Blanquer,
24:31il va revenir.
24:33Merci beaucoup, en tout cas, merci infiniment
24:35Yann Moix d'avoir témoigné.
24:37Vous allez revenir, vous voyez ce que dit
24:39Yann Moix, peut-être pas cette fois-ci,
24:41mais une prochaine fois, vous ne fermez pas la porte
24:43Jean-Michel Blanquer.
24:45Je rougis un peu en l'entendant, et je remercie
24:47une sorte de synthèse, ça me fait évidemment
24:49plaisir forcément d'entendre, non pas par
24:51sensibilité à des choses très positives,
24:54mais c'est surtout parce que
24:56ça montre que des choses ont été perçues.
24:58Le fait qu'il sache le dire
25:00de cette façon-là, ça montre que
25:02ce en même temps-là, c'est-à-dire des racines
25:04et des ailes, d'une certaine façon, a été perçu.
25:06C'est en effet ce que j'ai cherché à faire.
25:08Ce que j'aimerais dire pour nos auditeurs,
25:10c'est que tout ça n'a pas été vain.
25:12C'est pour ça que dans le livre, j'essaye d'expliciter,
25:14parce que trop souvent, on entend des choses
25:16un peu négatives toute la journée.
25:18En réalité, des choses en profondeur ont été faites
25:20et les premiers bourgeons se voient,
25:22donc c'est important de le savoir.
25:23Nathan Devers, Jean-Michel Blanquer, a une question à vous poser.
25:25Oui, je voulais vous poser une question
25:27sur votre livre, ou en tout cas à partir de votre livre.
25:29Votre livre, c'est clair,
25:31dès le titre et
25:33dès les premières pages du livre,
25:35vous l'avez écrit sous l'égide
25:37du plus beau livre de Saint-Exupéry, qui est
25:39précisément Citadelle, et vous expliquez
25:41très très bien comment vous
25:43déployez cette métaphore, à savoir que
25:45nous sommes dans une situation,
25:47selon vous, où
25:49les démocraties libérales, occidentales,
25:52sont de plus en plus menacées par des blocs
25:54impérialistes qui remettent en cause
25:56leur monopole. Ensuite, vous expliquez que
25:58l'action politique telle que vous l'avez déployée
26:00peut essayer d'enrayer un peu cette fatalité.
26:02Mais est-ce que vous pensez
26:04que d'ici un siècle ou deux,
26:06cette fatalité s'imposera,
26:08quelle qu'ait pu être la volonté politique
26:10de gens comme vous,
26:12qui essayez d'empêcher ce mécanisme ?
26:14La question a fait
26:16cinq heures, si vous pouvez répondre.
26:19Là aussi, c'est agréable
26:21de voir que ce point-là
26:23a été perçu aussi, c'est une des thèses
26:25qui court implicitement et parfois
26:27explicitement dans le livre,
26:29et qui est que, en gros, pour résumer,
26:31il y a des tendances lourdes historiques,
26:33et à mes yeux, à partir du 11 septembre 2001,
26:35il y a quelque chose de très lourd qui a commencé,
26:37et qui crée
26:39une espèce de doute sur nous-mêmes
26:41au sein des démocraties,
26:43et ça, quand il y a
26:45un grand vent de l'histoire, il faut savoir
26:47le regarder en face, mais en même temps,
26:49évidemment qu'on ne doit pas être fataliste
26:51par rapport à ça, et on doit agir.
26:53Et je pense qu'on peut renverser
26:55la vapeur, et c'est pour ça qu'aussi mon livre
26:57accorde tellement d'importance, j'allais dire,
26:59aux êtres humains, aux personnalités, à la psychologie humaine.
27:01Donc il y a deux choses qui travaillent
27:03face à face. Il y a
27:05le grand courant historique
27:07et l'époque à laquelle nous appartenons,
27:09mais il y a aussi l'action des individus,
27:11et les individus, ce n'est pas seulement les chefs d'État
27:13et les gouvernants, c'est nous tous.
27:15Comment nous savons
27:17prendre la mesure de la situation,
27:19et avoir des stratégies face à ça.
27:21Et évidemment, l'éducation est le
27:23premier des leviers pour faire face
27:25à ça, c'est-à-dire donner à nos enfants
27:27un ancrage, mais aussi
27:29des espoirs. Prenons le cas de l'écologie,
27:31par exemple. On peut en parler de manière...
27:33Alors Jean-Michel Blanquer, on va être un peu limité dans le temps.
27:35C'est passionnant.
27:37Voilà, Nathan Devers, vous avez 4 heures.
27:39La prochaine fois, je vous jure,
27:41Jean-Michel Blanquer, on y reviendra.
27:43Merci infiniment, en tout cas, d'être venu
27:45dans le studio d'Europe 1.
27:47Soir ou week-end,
27:49merci beaucoup. Il est 19h57.
27:51Merci à vous.

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