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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNew jusqu'à 10h30.
00:00:08Avec la constitution de la Vème République, Charles de Gaulle a réussi une synthèse quasi parfaite de mille ans d'histoire de France.
00:00:16Un président élu au suffrage universel direct, qui tient sa légitimité du peuple.
00:00:20Un régime parlementaire qui peut censurer un gouvernement mais jamais le président.
00:00:25Un double exécutif, cas unique dans le monde occidental.
00:00:28Un premier ministre qui conduit au quotidien les affaires du pays.
00:00:32Un président au-dessus de la mêlée, il donne la direction, il est arbitre.
00:00:36Il incarne ce monarque républicain héritier des rois de France qui nourrissent l'imaginaire français.
00:00:42Hélas, les successeurs du général ont déconstruit, dénaturé cette œuvre d'art qui est la cinquième.
00:00:49D'abord la cohabitation en 1986 qui a trahi l'esprit gaullien.
00:00:54Le souverain démissionne quand il est désavoué par le peuple.
00:00:57Le conseil constitutionnel est devenu un contre-pouvoir politique quand il contrôlait jadis seulement le droit.
00:01:03Jacques Chirac a abandonné le septénal, le président a perdu le temps long.
00:01:07Enfin, l'impossibilité de faire trois mandats successifs fragilise le deuxième.
00:01:13L'élection à la proportionnelle des députés, si elle est votée, sera le dernier clou sur le cercueil.
00:01:18La proportionnelle, c'est le régime des partis, tout ce que détestait De Gaulle.
00:01:23La proportionnelle, ce sont les arrangements, les combinazioni, les magouilles d'appareils.
00:01:29La cinquième république est à peu près la seule chose qui tienne debout dans ce pays.
00:01:33Elle permet de traverser les crises sans trop de heurts.
00:01:36Elle est en danger depuis bien longtemps.
00:01:38Aujourd'hui, la question de sa survie est posée.
00:01:41Bonjour André Valigny, je vous ai lu dans le Figaro ce matin et comme vous voulez, la proportionnelle, on en parlera.
00:01:47Bonjour Chana Lusso, le rappel des titres.
00:02:02Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:04Un nouveau refus d'obtempérer qui tourne au drame.
00:02:06C'est une information de la rédaction de CNews.
00:02:08Ça s'est passé hier soir à Ronnys-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.
00:02:12Le véhicule qui a pris la fuite a percuté un scooter dans sa course et a laissé le conducteur gisant sur le sol.
00:02:18Le policier Eric Couvrat du syndicat Unité était sur place et il nous raconte ce qu'il s'est passé.
00:02:23Les collègues ont voulu procéder au contrôle d'un SUV allemand sur la commune de Montreuil.
00:02:28Le véhicule a refusé le contrôle dans un premier temps et par la suite a refusé d'obtempérer.
00:02:34Les collègues ont rapidement perdu le véhicule de vue qui les a distancés et qui a, dans sa fuite,
00:02:41quelques kilomètres plus loin sur la commune de Ronnys-sous-Bois, percuté un scooter avec ce drame.
00:02:47Sécurité renforcée ce week-end en France.
00:02:50Gérald Darmanin a envoyé un télégramme au préfet hier soir.
00:02:53De nombreux événements sont organisés comme la parade olympique à Paris, la braderie de Lille
00:02:57ou encore plusieurs matchs de Ligue 1 en football.
00:03:00Avec la menace terroriste et les contestations radicales, un nouvel effort de mobilisation a été demandé aux forces de l'ordre.
00:03:07Et puis le procès des viols de Mazan suspendu jusqu'à lundi prochain.
00:03:10Décision prise en raison de l'état de santé du principal accusé, Dominique Pellicot, souffrant d'une surinfection.
00:03:16Il est dispensé de séance depuis le début de la semaine.
00:03:18Il était devenu compliqué de poursuivre les débats sans lui.
00:03:21En revanche, si son état ne s'améliore pas, l'affaire sera renvoyée.
00:03:25Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:27Merci Chana et bon week-end à vous. Je sais que vous partez pour les régions de France.
00:03:33Ces belles régions. Nous aimons tant.
00:03:36Nous sommes ce matin avec Eugénie Bastier, avec Sandra Buisson, Georges Fenech, Joseph Massé-Scarron, André Valigniella et Gautier Lebret.
00:03:44On aimerait être plus léger, bien sûr, ce vendredi matin.
00:03:48Mais c'est une information, Sandra, que vous avez donnée d'AISI hier soir.
00:03:52Une enquête est donc ouverte à Rony Soubois en Seine-Saint-Denis après la mort d'un motard percuté par un chauffeur qui refusait d'obtempérer.
00:03:58Et on pense évidemment à chaque fois à ce qui s'est passé dans l'affaire Nahel, où vous avez effectivement un conducteur qui a été arrêté, hélas tué.
00:04:08Mais que dans la défense qui était organisée par ce policier, il y avait la possibilité que la voiture continue sa route et pourquoi pas créer un accident.
00:04:17C'est ce qui s'est passé ici.
00:04:18On peut peut-être voir le sujet de Marine Sabourin sur ce nouveau refus d'obtempérer qui est une plaie dans la société française.
00:04:26C'est ce scooter qui aurait été percuté par le chauffard en fuite.
00:04:31Il est aux alentours de 22h30 hier lorsque la police veut procéder au contrôle d'un automobiliste.
00:04:37Celui-ci refuse de s'y soumettre et échappe aux forces de l'ordre.
00:04:40Les agents découvrent alors quelques centaines de mètres plus loin, un homme en deux roues gisant au sol.
00:04:46Les collègues ont voulu procéder au contrôle d'un SUV allemand sur la commune de Montreuil.
00:04:51Le véhicule a refusé le contrôle dans un premier temps et par la suite a refusé d'obtempérer.
00:04:57Les collègues ont rapidement perdu le véhicule de vue qui les a distancés et qui a, dans sa fuite, quelques kilomètres plus loin sur la commune de Brony-sous-Bois, percuté un scooter.
00:05:09La victime est un homme, livreur de repas à domicile, âgé d'une quarantaine d'années.
00:05:14La voiture du chauffard en fuite a été retrouvée incendiée à proximité des faits.
00:05:18L'automobiliste est toujours activement recherché.
00:05:22Ce qui m'étonne toujours dans la multiplication de ces cas-là, et on en parle et on en parlera encore, c'est que c'est tous les jours et rien ne change.
00:05:31Et je me dis pourquoi la ministre de l'Intérieur ne vient pas un jour à la télévision dire
00:05:36maintenant refus d'obtempérer, on va faire passer une loi, c'est cinq ans en prison, peine planchée.
00:05:43Ça vous va ? Et là, il n'y en a plus demain peut-être.
00:05:47C'est simple en fait. Mais là, il y a un mort. Et donc rien ne change.
00:05:51La peine de prison est déjà prévue, vous savez.
00:05:53Oui, mais ce n'est pas ce que je viens de dire.
00:05:55Ce n'est pas ce que je viens de dire. Je viens de dire, mesdames, messieurs, tout le monde est au courant désormais.
00:06:00On ne prend personne en traite. Un refus d'obtempérer, à partir d'aujourd'hui, c'est une peine planchée.
00:06:07Cinq ans en prison. Avec conséquence ou pas ? Et là, il n'y en a plus.
00:06:13Sauf que ce ne sera pas constitutionnel.
00:06:15Ah bon, d'accord. Alors, il y a quelque chose de mort.
00:06:18La peine automatique, elle n'est pas constitutionnelle.
00:06:19Et les morts, c'est constitutionnel ?
00:06:20Non, bien sûr que non, Pascal.
00:06:22Pascal, je pense que vous surestimez aussi l'impact de la loi sur les mentalités.
00:06:26C'est le résultat de décennies de perte d'autorité.
00:06:29Pour moi, le refus d'obtempérer, c'est l'illustration même du rapport à l'autorité dans notre pays et du rapport à la police.
00:06:35Mais il faut faire quoi ?
00:06:36Je vous dis juste que ça ne se réglera pas en une loi.
00:06:38C'est vraiment un problème global de société, d'une partie de la population qui ne reconnaît pas l'autorité et qui est dans la puce.
00:06:45Mais alors, qu'est-ce qu'on fait ? Une fois que vous avez dit ça, vous faites quoi ?
00:06:47Je vous dis qu'il y a des choses à faire.
00:06:49Mais quoi ?
00:06:50Restaurer l'autorité à tous les niveaux dans la société.
00:06:53Malheureusement, il y a une génération entière, une partie de la population qui…
00:06:57Je suis sidéré par ce que dit Eugénie Bastien.
00:07:02Nous sommes tous piétons ici.
00:07:06La notion même de feu rouge, c'est un code qui démontre l'autorité.
00:07:12Eugénie a raison.
00:07:13Est-ce que les feux rouges aujourd'hui sont respectés ?
00:07:15La réponse est non.
00:07:16Je ne partage pas votre avis.
00:07:17Les choses peuvent être en 24 heures, tout change.
00:07:20Je ne partage pas du tout.
00:07:21On ne parle pas des mentalités en 24 heures, malheureusement.
00:07:23Écoutez, si tu fais peur aux gens, ça peut très vite changer dans plein de domaines.
00:07:27Et ça peut changer en 24 heures.
00:07:28Et l'histoire le montre.
00:07:29Mais là, regardez, celui qui vient de tuer une personne, lui, il va aller en prison.
00:07:32Il va aller en prison pour avoir tué une personne avec son refus d'empérer.
00:07:35Il va y aller.
00:07:36Est-ce que ça l'a dissuadé, l'idée qu'il allait tuer une personne, de le faire ?
00:07:39Ce n'est pas parce que vous allez mettre 5 ans.
00:07:41Si dans cette voiture, vous avez des truands chevronnés avec de la drogue,
00:07:45qui ne veulent absolument pas s'arrêter, ils ne vont pas se dire
00:07:47si je risque 5 ans, je vais m'arrêter.
00:07:49C'est comme ça.
00:07:50Eh bien, écoutez, vous avez raison alors.
00:07:53Et je me trompe.
00:07:54Si vous voulez que je vous dise que vous avez raison, je me trompe.
00:07:56C'est une société qui est déplorable.
00:07:58Toutes les 20 minutes de refus d'empérer, vous vous rendez compte.
00:08:01Sandra Buisson est avec nous.
00:08:02Nous avons dit que souvent, les auditeurs, les téléspectateurs nous reprochent
00:08:07de ne pas suivre parfois des affaires.
00:08:09On parle de quelque chose le lundi, puis ça tombe aux oubliettes le mercredi.
00:08:13Là, on a dit qu'on allait suivre ce dossier avec ce militant Elias Dimzalen,
00:08:17qui a lancé dimanche dernier un appel à mener l'intifada à Paris.
00:08:20J'avais trouvé ça tellement incroyable qu'on en avait beaucoup parlé.
00:08:24Et non seulement c'était incroyable, mais il y avait devant lui
00:08:27Mathilde Panot, Thomas Porte, député de la France insoumise, devant lui.
00:08:31Et vous aviez quelqu'un qui disait, je répète quand même ça,
00:08:34est-ce qu'on est prêt à mener l'intifada dans Paris ?
00:08:37On va voir ces images, peut-être pendant que je parle,
00:08:39dans nos banlieues, dans nos quartiers, pour leur montrer
00:08:41que la voie de la libération y a de nous, qu'elle démarre de Paris,
00:08:43qu'elle passera par Marseille, bientôt Jérusalem sera libérée
00:08:46et Jérusalem deviendra la capitale de tous les révolutionnaires.
00:08:49Vous avez vu ces images, on en a parlé souvent cette semaine.
00:08:51Et j'ai dit, on va suivre quand même.
00:08:53Qu'est-ce qui se passe Sandra ? Et je vous ai demandé de venir.
00:08:56Il s'est passé qu'un signalement a été fait par les services du ministère de l'Intérieur,
00:09:00un signalement article 40 auprès du procureur de la République
00:09:03pour deux qualifications, provocation à s'armer contre l'autorité de l'État
00:09:07ou contre une partie de la population.
00:09:09Ça, c'est une infraction qui peut faire courir jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.
00:09:14Et puis, pour l'autre qualification, provocation aux atteintes volontaires à la vie
00:09:18et à l'intégrité des personnes.
00:09:20Par ces personnes, on entend les personnes israéliennes ou de confession juive
00:09:23et les personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:09:26Là encore, cette infraction fait en courir jusqu'à 5 ans de prison
00:09:29et 45 000 euros d'amende.
00:09:31On sait que ce signalement a été fait.
00:09:33Il a été fait par qui ?
00:09:34Il a été fait par les services du ministère de l'Intérieur.
00:09:36Et ensuite, on attend donc de savoir…
00:09:38Le procureur avait dit que Georges peut se saisir lui-même sans signalement.
00:09:41Oui, après, indifféremment, effectivement, les deux peuvent se faire.
00:09:45On a sollicité le parquet de Paris qui doit revenir vers nous
00:09:48pour nous dire s'il y a eu cette ouverture d'enquête et pour quelle qualité.
00:09:51Mais pour le moment, on ne sait rien.
00:09:52Pour le moment, il n'y a rien.
00:09:53Non, mais après, ce n'est pas parce que le parquet ne communique pas aux médias
00:09:56qu'il ne se passe rien derrière.
00:09:58Mais pour le moment, il n'y a rien.
00:10:00En France, il y a quelqu'un qui arrive un dimanche devant plein du public
00:10:04qui dit on va faire l'intifada en France.
00:10:07Pas n'importe quel quelqu'un en plus.
00:10:09Il est 9h10, on est le vendredi 13, ça s'est passé dimanche, il ne se passe rien.
00:10:13Il se passe peut-être des choses, mais nous ne sommes pas au courant.
00:10:16Voilà, il se passe des choses, mais alors on n'est pas au courant.
00:10:17Le parquet n'est pas tenu de nous tenir au courant de ce qu'il fait.
00:10:20Vous avez discuté avec Pierre Tricolore.
00:10:21Voilà.
00:10:22Et la présidente de l'Assemblée nationale ne dit rien.
00:10:24Mais visiblement, ça ne choque que moi cette affaire.
00:10:26Non, non, non.
00:10:27Écoutez, vous voyez des…
00:10:28Comme ça, on n'en parle pas.
00:10:29Vous voyez la gauche à réagir ?
00:10:32La présidente de l'Assemblée nationale aurait du mal à dire quelque chose
00:10:34puisque le bureau est tenu justement par le même parti que celui qui a l'écharpe.
00:10:38Je vous assure.
00:10:39C'est difficile.
00:10:40Parmi tout ce que j'ai entendu ces derniers mois,
00:10:42c'est une des choses les plus incroyables que j'ai entendues.
00:10:44D'accord.
00:10:45Vous êtes d'accord.
00:10:46Mais tous les médias en ont parlé.
00:10:47Non, pas tous les médias.
00:10:48Tous les médias en ont parlé ?
00:10:49Non.
00:10:50Et François Hollande, il a dit un mot ?
00:10:51Je parle des médias.
00:10:52François Hollande, il a dit un mot là-dessus, sur ça,
00:10:55alors qu'il travaille avec la France insoumise ?
00:10:57Vous l'avez entendu, ancien président de la République, il a dit un mot ?
00:11:00Non.
00:11:01Non.
00:11:02Ça choque que moi.
00:11:03Mais ce n'est pas grave.
00:11:04Je trouve ça extra…
00:11:07D'accord.
00:11:08Non, mais c'est parce que François Hollande n'est pas assez invité,
00:11:10c'est pour ça, dans les médias.
00:11:12Alors je cite François Hollande à dessein quand même,
00:11:14ce n'est pas n'importe qui, c'est une figure morale.
00:11:16Il est face à des journalistes.
00:11:17Il a été ministre de François Hollande.
00:11:20Oui.
00:11:21Je pense que…
00:11:22Ne rappelez pas.
00:11:23Là, vous le mettez…
00:11:25C'est vrai que ce n'est pas gentil.
00:11:27Ce n'est pas gentil ce qu'il a dit.
00:11:29Oui, t'as raison.
00:11:30Si on pose la question à Hollande, je suis sûr qu'il le désapprouvera
00:11:32et qu'il le condamnera.
00:11:33Encore un mot ?
00:11:34Eh oui, posez-lui la question alors.
00:11:36Spontanément, il ne va pas en parler.
00:11:38À France Inter, on ne lui a pas posé la question.
00:11:40Mais évidemment qu'on ne lui passera pas la question.
00:11:42Bon, dans l'actualité également, Sébastien Delegu.
00:11:45Sébastien Delegu, c'est terrible parce que…
00:11:47Un poème ?
00:11:48Oui, Futur maire de Marseille.
00:11:50Potentiel.
00:11:51Ou des Marseillais.
00:11:52Futur maire de Marseille.
00:11:53L'émission de télé-réalité.
00:11:54Futur maire de Marseille.
00:11:55C'est-à-dire que M. Payan, évidemment, il va être complètement débordé.
00:11:59Il est arrivé en tête dans cette circonscription.
00:12:01Mais il a gagné au premier tour, Sébastien Delegu.
00:12:03Comme Manuel Bompard, qui est aussi député de Marseille,
00:12:05qui a aussi gagné au premier tour.
00:12:07Vous regardez la cartographie de Marseille grâce aux dernières législatives.
00:12:10Vous voyez que Marseille est divisée en deux.
00:12:12Les quartiers plus aisés votent Rassemblement national.
00:12:15C'est rare d'avoir un vote bourgeois aussi R.N.
00:12:17Ce serait aussi intéressant de savoir pourquoi la bourgeoisie vote R.N.
00:12:21A votre avis.
00:12:22A votre avis.
00:12:23A Marseille.
00:12:25Parlez aux Marseillais.
00:12:27Parlez aux Marseillais.
00:12:28Moi, j'en connais beaucoup.
00:12:29Parlez.
00:12:30Parce que je connais bien Marseille.
00:12:31J'y allais il y a 30 ans.
00:12:32Parlez aux Marseillais aujourd'hui.
00:12:33Le reste de Marseille, les quartiers moins aisés,
00:12:35les quartiers nord, évidemment,
00:12:36votent en masse pour Sébastien Delegu et Manuel Bompard.
00:12:40Et en plus, le R.N. risque d'être divisé aux prochaines municipales.
00:12:44Puisque vous avez Stéphane Ravier qui est passé chez Reconquête,
00:12:47qui est évidemment marseillais, maintenant qu'a quitté Reconquête.
00:12:50Et qui s'est surtout fâché avec le Rassemblement national.
00:12:52Le R.N. a un candidat, Franck Calizio.
00:12:54Donc, si vous avez en plus une multiplication des candidats
00:12:57de cette partie de l'électorat-là,
00:12:59Sébastien Delegu, c'est ce que me disait l'entourage d'un ministre
00:13:02qui connaît parfaitement les cartes électorales,
00:13:04a toutes ses chances de devenir maire de Marseille,
00:13:06patron de la deuxième ville de France.
00:13:07Gautier Lebret.
00:13:08Dans deux ans.
00:13:09Pourquoi pas ? Il y a une démission de M. Payen.
00:13:11Non, mais on se projette.
00:13:13C'est dans deux ans, les élections municipales.
00:13:15Il n'y aura pas une démission, mais il y aura une élection.
00:13:17Et je vous rappelle que Benoît Payen n'a pas été élu la dernière fois.
00:13:20C'est Mme Rubiro là.
00:13:21Il avait fait tout un stratagème pour ensuite lui prendre sa place.
00:13:23Ah oui, là, il va falloir choisir entre M. Delegu et un candidat,
00:13:27pourquoi pas, du Rassemblement national, Georges, là.
00:13:29Mon choix est fait.
00:13:30Ah, vous abstiendrez ?
00:13:31Oui, bien sûr.
00:13:32Avec le courage qui vous caractérise.
00:13:35Mais vous avez raison.
00:13:36Je ne vote pas à Marseille.
00:13:37Mais vous avez raison.
00:13:38Mais chacun, c'est bien.
00:13:40Mais vous avez parfaitement raison.
00:13:41Entre M. Delegu et, par exemple, M. Bardella,
00:13:44vous préférez vous abstenir.
00:13:46Ça serait M. Calizio.
00:13:47Franck Calizio.
00:13:48Il n'est pas connu pour être le plus...
00:13:49Moi, franchement, vous avez bien raison.
00:13:51Je ne conteste pas, bien évidemment.
00:13:54Alors, M. Delegu, justement, qui était invité de Jean-Jacques Bourdeuil hier sur Sud Radio.
00:13:58On ne va pas revenir sur la polémique de la lecture.
00:14:01En revanche, ça m'intéresse.
00:14:02L'affaire du maréchal Pétain.
00:14:05Puisqu'il ne connaît pas de maréchal Pétain.
00:14:08Je pense qu'il était ironique, moi.
00:14:11Il a voulu faire le buzz.
00:14:12Oui, ça, c'est sa spécialité.
00:14:15Quand on l'écoute, je n'ai pas ce sentiment.
00:14:17Non, mais il insulte tout le monde.
00:14:18Il insulte Cyril Hanouna.
00:14:19Il insulte Elbrande Pivet.
00:14:20Tout ça, c'est pour faire du buzz.
00:14:21Pour qu'on parle de lui.
00:14:22Il est passé de l'ombre à la lumière grâce à un drapeau palestinien.
00:14:25C'est-à-dire qu'il n'était pas connu médiatiquement.
00:14:27Avec un drapeau palestinien et son amitié avec Rima Hassan,
00:14:29de l'ombre à la lumière en quelques secondes.
00:14:31Et nous, évidemment, on participe à cela.
00:14:33Mais vous avez parfaitement raison.
00:14:34Et surtout, ça marche.
00:14:36Ça marche auprès d'un certain...
00:14:38D'ailleurs, ça devrait réveiller les consciences, parfois.
00:14:41Mais Georges Fenech, ça pourrait réveiller sa conscience que ça marche autant.
00:14:44Il pourrait se dire, tiens, pourquoi ça marche autant ?
00:14:46Eh bien, non.
00:14:48Ça ne réveille pas la conscience de Georges que j'aime.
00:14:52Oui, oui.
00:14:53On parlera des LR tout à l'heure.
00:14:55Ah ben, oui.
00:14:56Bon.
00:14:57Mais, écoutons M. Delogu sur...
00:15:00Comment dire ?
00:15:01Sur le rassemblement...
00:15:03Non, pas sur le rassemblement national.
00:15:05Sur le maréchal Pétain.
00:15:06Est-ce que vous avez vu votre collègue Antoine Léaumont
00:15:09qui compare Emmanuel Macron à Philippe Pétain ?
00:15:12Vous avez vu ça ?
00:15:13Non, je n'ai pas vu, non.
00:15:14Vous n'avez pas vu ? C'est dommage.
00:15:15Mais je ne connais pas tellement l'histoire que cela.
00:15:17J'apprends aussi.
00:15:18Je ne sais pas qui est Pétain.
00:15:19J'ai entendu parler de lui, mais...
00:15:21Je sais qu'apparemment, c'est un raciste.
00:15:24Bon.
00:15:25Alors, est-ce qu'il est ironique ou pas ?
00:15:27Moi, je n'ai pas ce sentiment.
00:15:28En revanche, Sandra Buisson veut donner une information sur...
00:15:30Je ne pense pas qu'il soit ironique.
00:15:32Pardonnez-moi.
00:15:33Sandra Buisson veut juste donner une information sur le premier thème qu'on a développé.
00:15:36Pour l'affaire de cet appel à l'intifada, effectivement.
00:15:39On vous a parlé de la réaction de la justice qui est en cours suite à ce signalement.
00:15:44Et puis, de l'autre côté, ce qu'on nous indique du côté de la préfecture de police de Paris,
00:15:48c'est que les organisateurs ont été avertis qu'il y aurait une interdiction des prochaines manifestations.
00:15:55Et par exemple, ce week-end, il n'y en aura pas.
00:15:58Ah, ça c'est bien.
00:15:59Parce que les interdictions sont toujours en plus respectées à l'année.
00:16:02Voilà, ça c'est vraiment...
00:16:04C'est vraiment une métaphore.
00:16:07Non, mais c'est bien.
00:16:08Vous êtes ironique là, non ?
00:16:09Là, je suis un peu ironique.
00:16:11Est-ce que...
00:16:12Je ne pense pas qu'il soit ironique, c'est-à-dire qu'il n'a pas envie de...
00:16:14Vous parlez de M. Deloglu ?
00:16:15Oui, de Deloglu.
00:16:16Joseph Macéscar.
00:16:17Voilà, ou l'élève du Cobus, comme on voudra.
00:16:19Mais il n'a pas envie de rentrer sur ce terrain, tout simplement.
00:16:23C'est-à-dire qu'il n'est pas ironique.
00:16:24C'est-à-dire qu'il ne se sent pas à l'aise sur ce terrain.
00:16:26Donc, il n'a pas envie d'y rentrer.
00:16:28Je pense qu'il n'y a aucune ironie.
00:16:30Mais le fait qu'il ne se sente pas à l'aise, moi, c'est quelque chose qui me trouve.
00:16:34Parce que voilà quand même un parti à l'effet de la lutte contre l'extrême droite fait son fond de commerce,
00:16:39qui accuse tout le monde, évidemment.
00:16:40Et parlant de l'extrême droite, renvoie immédiatement à la Deuxième Guerre mondiale et, bien sûr, à Philippe Pétain.
00:16:45Donc, le fait qu'il ne souhaite pas rentrer sur ce terrain, ça a quand même plein de sens.
00:16:49Ça veut dire que ce sont des mots d'ordre qu'il répète comme des perroquets en permanence.
00:16:53Eugénie Bastier.
00:16:54La vraie culture, ce n'est pas de ne pas connaître Pétain.
00:16:56Je pense qu'il connaît Pétain.
00:16:57La vraie culture, c'est de comparer Macron à Pétain.
00:16:59Ou de comparer Ruffin à Dorio, comme j'ai pu l'entendre chez une partie des Insoumis.
00:17:03Roussel aussi à Dorio.
00:17:04Roussel aussi à Dorio, parce que c'est un type de gauche qui ose dire que l'immigration est contrôlée.
00:17:08Ce n'est peut-être pas génial.
00:17:10Et avec une immense prudence.
00:17:12Non, c'est la réduction ad petenum, ad vicistum, de la moindre position un peu ferme sur l'immigration.
00:17:19C'est ça la vraie culture.
00:17:20C'est ça le vrai problème de fond.
00:17:21Après les provocations de Monsieur Delogu, elles sont là juste pour faire le buzz.
00:17:25Alors ce matin, je suis arrivé à la rédaction et je me suis dit, on va aller interroger les gens sur Pétain.
00:17:30Parce que peut-être que les uns et les autres, ils sont comme Monsieur Delogu.
00:17:34Et qu'ils ne connaissent pas le maréchal Pétain.
00:17:36Et ça, ça m'intéresse beaucoup.
00:17:38Si vous allez dans la rue, que vous me demandez à la jeune génération, parlez-moi du maréchal Pétain.
00:17:42C'est qui pour vous le maréchal Pétain ?
00:17:44On n'enseigne que ça à l'école, Pascal.
00:17:46C'est la base, même le programme d'histoire ne parle que de ça.
00:17:52Ce que vous allez entendre n'a évidemment pas valeur de sondage.
00:17:55Ça a été fait très rapidement, entre 7h30 et 8h30 dans les rues de Paris.
00:18:00Donc bien sûr que ça n'a pas valeur de sondage.
00:18:02Mais je vous propose d'écouter ce que les uns et les autres ont répondu à nos amis journalistes-reporteurs d'image.
00:18:11J'ai déjà entendu parler du maréchal Pétain, mais je sais que c'est un personnage historique de la communauté de la France.
00:18:17Mais je ne sais pas qui est le maréchal Pétain exactement.
00:18:19Je ne sais pas ce qu'il a fait, ce qu'il a pu faire. Vous pouvez m'en dire plus ?
00:18:22Le maréchal Pétain, si je me rappelle bien, initialement c'était pendant la guerre de 1914-1918 où il a participé à la victoire.
00:18:29Mais après, il a été rappelé après la défaite de 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale contre les nazis.
00:18:39Il a été rappelé pour prendre la direction du pays où il y a toujours des débats sur sa collusion avec le régime nazi d'Allemagne.
00:18:52C'est un maréchal qui a gagné à Verdun ou quelque chose comme ça et qui ensuite a un peu mal tourné ?
00:18:59Pour moi, c'est le régime de Vichy. C'était le sauveur de Verdun et puis après c'est devenu le traître de la France.
00:19:12Bonne réponse.
00:19:13Écoutez, c'est pas mal.
00:19:14Oui, je trouve que c'est pas mal.
00:19:16C'est Paris et un arrondissement privilégié.
00:19:20Moi, je n'avais pas vu la séquence, je la découvre, mais les uns et les autres peuvent apporter l'éclairage qui convient sur ce...
00:19:31Je pense que le suffrage censitaire, mais quand même.
00:19:34C'est un arrondissement.
00:19:37Georges, alors là, on a la proportionnelle avec André Maligny et vous, vous avez le censitaire.
00:19:45Je rappelle que le suffrage censitaire, c'était dans l'ancien régime.
00:19:50Non, non, sous la restauration.
00:19:51C'était sous la restauration, il fallait payer pour voter.
00:19:54Ça vient d'où d'ailleurs le censitaire ?
00:19:56Non, il fallait être contribuable, il fallait payer un impôt.
00:20:01Et le cens, c'était l'impôt, c'est ça ?
00:20:03Oui.
00:20:04C'est de l'ironie, Georges.
00:20:05C'est de l'ironie, parce que quand vous représentez le pays, vous représentez les Français,
00:20:09que vous votez des lois, il faut au moins savoir les lire, les comprendre et connaître l'histoire.
00:20:14Ah, vous parlez de logue.
00:20:15Là, vous parlez de logue, oui.
00:20:16C'est le député, ce n'est pas l'électeur dont vous parlez.
00:20:18Je parle du député.
00:20:19Je lui ai dit, moi, je suis effrayé de voir le niveau.
00:20:23Oui, je vois que vous parlez des Français dans la rue.
00:20:25Parce que le censitaire, ce n'est pas pour le député, c'est pour les électeurs.
00:20:27Non, pardon, excusez-moi.
00:20:28Non, mais je vous en prie.
00:20:30En fait, comme il y avait un sujet qui était passé avec des gens dans la rue, que vous réagissiez derrière ça,
00:20:33on se disait que vous parliez des gens dans la rue.
00:20:35J'avais un train de retard.
00:20:36Mais pourquoi pas, d'ailleurs ?
00:20:39Vous faites un examen pour être député ?
00:20:41Je ne sais pas.
00:20:42Pour être candidat ?
00:20:43Je ne sais pas, mais je ne sais pas ce qu'en pense aussi un ancien parlementaire.
00:20:46Vous savez, le travail législatif, c'est compliqué de voter des lois.
00:20:49Ça ne se fait pas comme ça.
00:20:50Oui, mais ce n'est pas…
00:20:51Je veux dire, quand vous avez un niveau d'intelligence.
00:20:56Prenez quelqu'un comme Bérégovoy qui était à l'usine, un homme brillant, intelligent, cultivé,
00:21:02et qui a été Premier ministre.
00:21:04Je ne parle pas de niveau d'instruction, mais au moins d'intelligence.
00:21:08J'avais un député qui vous dit, je ne sais pas qui c'est Pétain, je ne sais pas qui c'est de Gaulle,
00:21:12alors je ne sais pas qu'est-ce que c'est que la Ve République.
00:21:14Et vous lui donnez le pouvoir législatif.
00:21:17Je veux dire, il y a un problème dans le choix des partis de recrutement des candidats qu'ils présentent.
00:21:22On a vu d'ailleurs toute la polémique avec le Rassemblement National et les candidats qui se sont présentés
00:21:26et qui a sans doute coûté des sièges d'ailleurs au Rassemblement National.
00:21:29Je crois qu'à un moment, il faut…
00:21:30On a vu la polémique depuis l'accession de Macron à la présidence de la République.
00:21:34Franchement, il ne faut pas avoir la mémoire…
00:21:36Joseph Macescaron.
00:21:37Il faut se souvenir de la flopée de députés qui ont été élus.
00:21:41Et on a vu ces députés.
00:21:43Vraiment, on tombait de la chaise.
00:21:44Oui, députés internet.
00:21:45Le niveau.
00:21:46Oui, le niveau des députés macronistes.
00:21:49Donc franchement, ce n'est pas LFI qui a initié ça.
00:21:52Au RN, il y a aussi quelques députés qui ne sont pas tout à fait au niveau.
00:21:56Je crois que le niveau général de la classe politique…
00:21:57Il y a un abaissement.
00:21:58Il y a eu un abaissement du niveau général.
00:21:59Est-ce qu'il y a aussi une baisse du rôle des partis ?
00:22:01Les partis qui ont un rôle de formation des élus ?
00:22:06C'est allé vite, dis donc.
00:22:08C'est parti vite.
00:22:099h22 déjà.
00:22:10Bonjour.
00:22:12C'est un peu curieux.
00:22:14Elle fait causer notre sirène.
00:22:16Oui, mais l'important, c'est d'être à l'heure.
00:22:20Bonjour, monsieur Thomas-Yves.
00:22:22Comment allez-vous ?
00:22:23Bonjour, Pascal.
00:22:24Ça va très bien.
00:22:25Vous avez failli vous coiffer ce matin.
00:22:27Je ne suis pas loin d'un bon résultat.
00:22:30Vous aurez, mais vous êtes jeune et beau.
00:22:34Carla Bruni et Pascal Obispo sur Europe 1.
00:22:38Vraiment le duo jusqu'à 11h.
00:22:42On vous écoutera.
00:22:44Merci, Pascal.
00:22:45Merci beaucoup.
00:22:48On pourrait vous répondre, Georges,
00:22:52que quelqu'un qui n'a pas la culture,
00:22:58qui ne sait pas précisément lire un texte législatif,
00:23:03peut apporter et représenter des gens qui sont comme lui
00:23:09et qui n'ont jamais accès, entre guillemets, au pouvoir.
00:23:14Je me fais l'avocat du diable.
00:23:17Ça peut apporter dans une communauté quelque chose de différent.
00:23:22Entre un Bac plus 5 et quelqu'un qui ne connaît même pas
00:23:27le commencement de l'histoire de son pays,
00:23:30il y a une différence.
00:23:32Il y a plein de gens et ils ne se sentent pas représentés.
00:23:34Vous comprenez ce que je veux dire.
00:23:36Je le comprends tout à fait.
00:23:37Vous remettez entre les mains d'un individu élu
00:23:40votre avenir, l'avenir du pays.
00:23:42C'est là que ça se décide.
00:23:43Et qui ne connaît même pas l'histoire du pays.
00:23:45Et si il est maire de Marseille ?
00:23:48Qu'est-ce qu'il va se passer ?
00:23:50Deuxième ville de France.
00:23:52Je pense, Pascal, qu'il ne faut pas qu'on considère
00:23:54que l'Assemblée nationale doit ressembler à la société.
00:23:57Quand on élit quelqu'un, notamment à l'Assemblée nationale,
00:24:00quand on élit un représentant du peuple,
00:24:02on n'élit pas forcément quelqu'un qui ressemble au peuple.
00:24:05Il faut élire quelqu'un de différent,
00:24:07qui a une vision, qui a une culture,
00:24:09qui a un passé, qui a une formation politique.
00:24:11Autrefois, d'ailleurs, au Parti communiste,
00:24:13je ne sais pas si c'est toujours le cas,
00:24:15il prenait certes des gens qui venaient du peuple,
00:24:17mais il les formait, il y avait les écoles du parti.
00:24:19Donc il faut quand même qu'on sorte de cette idée un peu démagogique
00:24:22selon laquelle il faut que les députés ressemblent absolument à tout le monde.
00:24:26Non, un député, ce n'est pas monsieur tout le monde.
00:24:28Un des meilleurs, sinon le meilleur ministre de l'économie
00:24:31de la Ve République s'appelait René Monoroy.
00:24:34Il était garagiste.
00:24:36Et il était bien meilleur ministre que l'était M. Bruno Le Maire.
00:24:40Je ne sais pas ce que vous avez contre Bruno Le Maire.
00:24:42C'est une imposture.
00:24:44Dès que vous pouvez lui mettre un petit tac, là, M. Le Maire...
00:24:46C'est une imposture.
00:24:48Bruno Le Maire, c'est comme tous les éduréistes chantent son péant.
00:24:51C'est comme après qu'Angela Merkel soit partie,
00:24:55tout le monde chantait son péant.
00:24:57Là, tout le monde ne fait pas les louanges.
00:24:59Beaucoup de personnes, oui.
00:25:01Péant, c'est le mot grec pour dire les louanges.
00:25:03Oui, mais alors c'est...
00:25:05Franchement, là...
00:25:07Oui, d'accord.
00:25:09Je vous assure, tout le monde louange son péant.
00:25:12C'est la première fois que je...
00:25:14C'est grec-ancien, sans doute ?
00:25:16Non, mais je ne connaissais pas.
00:25:18Vous le saviez ?
00:25:20Vous connaissiez cette expression ?
00:25:22Louanger les péants ?
00:25:24Écoutez, je vais louanger les péants ce week-end.
00:25:27Mais je vais surtout marquer une pause.
00:25:30Et nous allons continuer sur cette actualité
00:25:32en parlant de Valéry de Mazan.
00:25:35D'Emmanuel Macron.
00:25:37De la proportionnelle.
00:25:39Parce que je vous ai lu.
00:25:41Ça ne m'étonne pas que vous aimiez la proportionnelle.
00:25:43Mais oui, parce que c'est entre vous.
00:25:45Les petites magouilles.
00:25:47La petite combinazione.
00:25:49Mais bien sûr, c'est tout ce que de Gaulle...
00:25:51De Gaulle récusait ça.
00:25:53Ah non, pas du tout.
00:25:55De Gaulle en 45 a instauré la proportionnelle.
00:25:57En 58, c'était le scrutin majoritaire.
00:25:59Et de Gaulle, parce que j'ai beaucoup lu de Gaulle
00:26:01et j'ai une immense admiration pour de Gaulle.
00:26:03De Gaulle a dit plusieurs fois à Perfit.
00:26:07Le mode de scrutin, on le change quand c'est nécessaire.
00:26:10Il faut être pragmatique.
00:26:12En 45, je le répète, de Gaulle a choisi la proportionnelle.
00:26:15Et en 58, le scrutin majoritaire.
00:26:17Sur les combinazioni.
00:26:19Vous croyez que le scrutin majoritaire
00:26:21empêche toute combinazione ?
00:26:23Les partis qui s'arrangent un peu pour se réparer les circonscriptions ?
00:26:25Les désistements, les machins...
00:26:27Mais par contre, je ne suis pas sûr non plus...
00:26:29Ça ne dégagera pas une majorité absolue.
00:26:32Ça va renforcer ce qu'on a déjà.
00:26:35Le problème, c'est que
00:26:37les partis s'arrangent entre eux
00:26:40pour désigner sur les listes
00:26:43ceux qui seront éligibles.
00:26:45Aujourd'hui, les partis s'arrangent
00:26:47pour désigner comme candidats
00:26:49ceux qui sont bien placés dans le parti.
00:26:51J'ai été dans un parti longtemps.
00:26:53Georges aussi, on sait comment ça se passe.
00:26:55Les investitures, elles sont données à celles ou ceux
00:26:57qui sont bien en cours auprès du chef du parti,
00:26:59de la fédération départementale.
00:27:01Arrêtez de croire que le scrutin majoritaire
00:27:03est un scrutin d'une pureté absolue.
00:27:05J'ajoute deux choses.
00:27:07Il n'y a pas de bon scrutin, vous avez raison,
00:27:09mais c'est le moins mauvais des scrutins.
00:27:11J'en ai pour 30 secondes.
00:27:13En 1986, Mitterrand avait instauré la proportionnelle.
00:27:15Trois mois avant, ça avait provoqué la démission de Rocard.
00:27:17Proportionnelle, RPRUDF, majorité.
00:27:19Avec 40%, ils ont la majorité des sièges
00:27:21et ils gouvernent avec la proportionnelle.
00:27:23Ils rétablissent le scrutin majoritaire.
00:27:25En 1988, Rocard n'a pas la majorité.
00:27:27Il est obligé de négocier avec les centristes
00:27:29sur chaque texte.
00:27:31Donc ça ne garantit pas une majorité,
00:27:33le scrutin majoritaire.
00:27:35La proportionnelle peut le garantir.
00:27:37Ce n'est pas automatique.
00:27:39De toute façon, il n'y a pas de scrutin
00:27:41par définition parfait,
00:27:43mais les effets pervers de la proportionnelle
00:27:45me paraissent plus...
00:27:47Oui, mais c'est parce qu'en France,
00:27:49la vie démocratique des partis
00:27:51est à mauvaise presse.
00:27:53S'il y avait la proportionnelle,
00:27:55il serait obligé de se transformer en parti politique
00:27:57et de connaître la démocratie.
00:27:59Ça émanciperait le PS.
00:28:01Allez, la pause,
00:28:03et nous revenons dans une seconde.
00:28:05On recevra tout à l'heure Nathalie Reims.
00:28:07Ce bouquin est absolument formidable.
00:28:09Terrible d'ailleurs, terrifiant.
00:28:11Ne vois-tu pas que je brûle ?
00:28:13C'est absolument terrible.
00:28:15Pourquoi ?
00:28:17Je ne vous le dis pas.
00:28:19C'est un suspense.
00:28:21C'est du teasing.
00:28:23Il est 9h34,
00:28:25on est très en retard.
00:28:27Nous sommes avec Félicité Kindoki.
00:28:29Bonjour Félicité.
00:28:33Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:28:35Nouvelle agression antisémite
00:28:37lundi dernier en Essonne.
00:28:39Un jeune homme de 19 ans a été menacé
00:28:41alors qu'il rentrait chez lui en bus,
00:28:43saquipas sur la tête.
00:28:45Des individus ont commencé à le menacer
00:28:47avant d'être suivis par l'un d'entre eux en descendant du bus.
00:28:49C'est un passager qui est venu à son secours.
00:28:51Sécurité renforcée ce week-end
00:28:53en France. Gérald Darmanin a envoyé
00:28:55un télégramme au préfet hier soir
00:28:57devant les nombreux événements organisés
00:28:59comme la parade olympique à Paris,
00:29:01la braderie de Lille ou encore
00:29:03plusieurs matchs de Ligue 1.
00:29:05Avec la menace terroriste et les contestations radicales,
00:29:07un nouvel effort de mobilisation est demandé
00:29:09aux forces de l'ordre.
00:29:11Le pape François a conclu à Singapour
00:29:13le plus long voyage de son pontificat.
00:29:15A 87 ans, le Saint-Père a réalisé
00:29:17une tournée de 12 jours dans 4 pays
00:29:19d'Asie du Sud-Est et d'Océanie,
00:29:21lors de laquelle il a rassuré sur son état de santé.
00:29:23Lors de son dernier discours, il s'est
00:29:25adressé à quelques 600 jeunes de confessions
00:29:27différentes. Il les a encouragés
00:29:29à sortir de leur zone de confort en prenant des risques.
00:29:31Merci beaucoup.
00:29:33Félicité. Il a raison, le pape.
00:29:35Il faut sortir de sa zone de confort.
00:29:37N'ayez pas peur, disait Jean-Paul II.
00:29:39C'est une jolie Maxime. Comment ?
00:29:41Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, zone de confort.
00:29:43C'est assez clair.
00:29:45C'est de faire des choses
00:29:47qui, a priori,
00:29:49n'étaient pas forcément faites pour nous.
00:29:51C'est d'aller au devant
00:29:53parfois d'une prise
00:29:55de risque. C'est ça, sortir
00:29:57de sa zone de confort, j'imagine.
00:29:59Pour tout un chacun.
00:30:01Non ? Vous n'êtes jamais sortie de votre
00:30:03zone de confort ? Je n'en ai pas, en fait.
00:30:05Je ne suis jamais
00:30:07très confortable.
00:30:09C'est pour ça que
00:30:11j'ai toujours trouvé cette expression un peu étrange.
00:30:13Zone de confort.
00:30:15Bref, passons à autre chose.
00:30:17Je trouve ça intéressant de dire que je n'ai pas de zone
00:30:19de confort parce que
00:30:21vous ne trouvez pas, par exemple,
00:30:23forcément, vous êtes journaliste,
00:30:25au Figaro, vous avez une vie
00:30:27qui est construite.
00:30:29Une vie construite, ce n'est pas forcément confortable.
00:30:31D'avoir une vie
00:30:33construite avec certains repères
00:30:35et ne pas...
00:30:37Ce n'est pas du confort, c'est
00:30:39de l'engagement.
00:30:41Je vais vous dire votre autre zone de confort.
00:30:43Par exemple, comme vous êtes une intellectuelle
00:30:45ou journaliste qui est
00:30:47aujourd'hui dans un domaine,
00:30:49quelqu'un viendrait demain et vous dirait, est-ce que vous voulez faire de la
00:30:51politique, être ministre ? Tout d'un coup, vous sortez
00:30:53de votre zone de confort. Vous pourriez vous
00:30:55interroger. Est-ce que les idées que
00:30:57vous mettez en place
00:30:59en les écrivant, est-ce que vous avez envie d'être dans l'action ?
00:31:01Ça, ça pourrait être
00:31:03une illustration de sortir de la zone de
00:31:05confort. Et vous diriez,
00:31:07vous qui avez fait d'ailleurs un livre
00:31:09et des entretiens avec Régis Debray,
00:31:11vous vous diriez, est-ce que je dois passer
00:31:13de la réflexion à l'action ?
00:31:15Je ne veux pas m'impliquer dans la guérilla.
00:31:17Je vous rassure.
00:31:19Est-ce que par exemple,
00:31:21ça serait ça ? Est-ce que
00:31:23quelqu'un vient vers vous et dit, moi j'aime beaucoup
00:31:25ce que vous dites, génie, je trouve ça
00:31:27intelligent, je trouve ça pertinent,
00:31:29vous avez des idées pour la société,
00:31:31vous y avez réfléchi, est-ce que vous voulez agir ?
00:31:33En tout cas, moi c'est vrai que j'admire les gens qui font
00:31:35de la politique aujourd'hui, qui s'engagent,
00:31:37et qui prennent des risques. Je ne suis pas du tout dans le politique
00:31:39bashing qu'on a.
00:31:41Les politiques sont tous mauvais, sont tous nuls.
00:31:43C'est quand même des risques.
00:31:45Est-ce que vous iriez dans l'action ?
00:31:47Je pense que c'est très difficile.
00:31:49Je pense qu'en effet, c'est plus confortable
00:31:51les journalistes.
00:31:53C'est la zone de confort.
00:31:55Vous êtes dans votre zone de confort.
00:31:57C'est pas de la psychanalyse.
00:31:59Vous préférez être regardé
00:32:01qu'agir.
00:32:03Je pense que c'est
00:32:05des métiers complètement différents, journalistes et
00:32:07politiques.
00:32:09Tout est différent.
00:32:11Après, agir...
00:32:13Et vous, Pascal ?
00:32:15J'ai voulu agir.
00:32:17C'était une catastrophe. Je suis allé dans un club de foot.
00:32:19Je parlais de foot, j'ai été dans un club de foot.
00:32:21Je suis revenu à faire ce que je fais.
00:32:23Justement.
00:32:25Pourquoi il ne faut pas sortir de sa zone de confort ?
00:32:27Parfait.
00:32:29Vous êtes vraiment dans votre zone de confort.
00:32:31Là, j'ai vu que j'étais pas bon du tout.
00:32:33Donc...
00:32:35Comment ?
00:32:37J'étais protégé par une robe, celle de magistrat,
00:32:39avec un statut
00:32:41très protecteur, indépendant,
00:32:43inamovible, etc.
00:32:45Pour se lancer dans le bain politique,
00:32:47croyez-moi, là, ça a été une sacrée sortie
00:32:49de zone de confort.
00:32:51Et là, j'ai découvert un autre monde.
00:32:53Mais il n'y a pas une expression chez Camus,
00:32:55le mal-confort ?
00:32:57Si, c'est dans la chute.
00:32:59Je crois que le mal-confort,
00:33:01c'est une cellule du mal-confort.
00:33:03Je demande à Hélène, qui est avec nous,
00:33:05je pense qu'elle va trouver, c'est une référence,
00:33:07le mal-confort, il me semble.
00:33:09Des enquêtes pénales et administratives
00:33:11ont été ouvertes après la plainte déposée par les parents
00:33:13d'une fillette de 3 ans à Paris.
00:33:15La vidéo montrant l'institutrice lui donner une fessée
00:33:17et la frapper a fait polémique toute la semaine.
00:33:19L'enseignante est suspendue.
00:33:21J'ai lu ce matin, dans Le Figaro,
00:33:23Maître Laurent Hazan
00:33:25qui défend l'enseignante.
00:33:27C'est vrai que ce qu'il a dit
00:33:29peut interpeller
00:33:31et pourquoi pas même
00:33:33un peu choquer, disons-le.
00:33:35J'ai voulu qu'il soit avec nous, monsieur Hazan,
00:33:37même si je n'ai pas envie de vous mettre en difficulté.
00:33:39Vous êtes l'avocat de cette institutrice
00:33:41et les avocats, bien sûr,
00:33:43sont dans leur rôle.
00:33:45Bonjour monsieur, vous écrivez
00:33:47« Ma cliente est en état de choc, elle a été abandonnée. »
00:33:49En état de choc, certes,
00:33:51mais il y a une part de responsabilité, forcément.
00:33:53Les images sont quand même très rudes.
00:33:55Elle a été abandonnée
00:33:57en pâture par sa hiérarchie
00:33:59mais aussi par la réaction active et irresponsable de la ministre.
00:34:01Ça lui a permis d'occulter
00:34:03le malaise de l'éducation nationale.
00:34:05Là, ce n'est pas le malaise de l'éducation nationale.
00:34:07C'est quand même une dame qui frappe
00:34:09une petite fille.
00:34:11Ce geste malheureux
00:34:13c'est plus que malheureux.
00:34:15Ce geste malheureux est d'une banalité terrible.
00:34:17Je ne suis pas sûr,
00:34:19j'espère pas d'ailleurs, que toutes les maîtresses
00:34:21se conduisent comme ça. Ce n'est pas pour les minimiser
00:34:23ou les excuser, mais ce type de fait
00:34:25arrive tous les jours.
00:34:27Je ne le crois pas. Elle regrette son geste
00:34:29et elle craint pour elle et pour sa famille.
00:34:31On l'a fait passer pour une brebis galeuse.
00:34:33C'est vrai aussi qu'il y a
00:34:35ces réseaux sociaux.
00:34:37Je suis assez d'accord avec ça.
00:34:39Je trouvais ce geste scandaleux. J'ai un enfant de 4 ans.
00:34:41J'aurais été évidemment extrêmement choqué
00:34:43si sa maîtresse l'avait frappé.
00:34:45Je comprends la douleur des parents
00:34:47mais on est aussi dans une époque abominable
00:34:49dans l'effet de meute, dans l'effet de lynchage,
00:34:51dans l'espèce d'indignation permanente
00:34:53qu'on doit montrer sur les réseaux sociaux.
00:34:55Il n'y a plus aucune mesure.
00:34:57Cette femme, c'est comme si elle avait...
00:34:59C'était une criminelle.
00:35:01Je trouve qu'on n'a plus de mesure dans notre indignation.
00:35:03Je trouve ça épouvantable, cette époque.
00:35:05Cette femme n'a sans doute plus de métier.
00:35:07Elle n'a peut-être plus en retrouver.
00:35:09Elle est bannie. Elle exclue la société.
00:35:11Je suis désolée. Est-ce qu'elle mérite ça
00:35:13pour un geste effectivement inadmissible ?
00:35:15Est-ce qu'elle mérite d'être bannie de la société ?
00:35:17On n'a plus aucune mesure, plus aucune hiérarchie
00:35:19dans les actes. Un peu de bon sens.
00:35:21Je trouve que cette société devient étouffante.
00:35:23Je suis assez d'accord aussi avec ce que vous dites.
00:35:25Je trouve que ce n'est pas contradictoire
00:35:27avec ce que je disais.
00:35:29Mais M. Hazan est avec nous et il va pouvoir
00:35:31évidemment répondre. Cette société
00:35:33effectivement est d'une cruauté
00:35:35terrible puisque
00:35:37l'image...
00:35:39Nous sommes sous la dictature
00:35:41de l'image, M. Hazan.
00:35:43Alors,
00:35:45merci pour votre invitation, M. Praud.
00:35:47Vous n'allez pas,
00:35:49vous ne me mettez pas en difficulté.
00:35:51Alors, les propos que vous avez rapportés
00:35:53dans le Figaro ne sont pas
00:35:55exactement ceux que j'ai tenus.
00:35:57Je n'ai pas parlé
00:35:59de réaction
00:36:01irresponsable de la ministre.
00:36:03J'ai simplement regretté
00:36:05une réaction active
00:36:07et un jugement peut-être un peu définitif.
00:36:09Ce que je dis,
00:36:11c'est que cette femme a droit
00:36:13d'être entendue, écoutée,
00:36:15qu'elle a droit d'être défendue.
00:36:17Ce que je regrette, c'est l'emballement
00:36:19médiatique et ce que je regrette,
00:36:21c'est qu'on lui
00:36:23conteste tout droit
00:36:25à se défendre, à s'expliquer.
00:36:27On la condamne ab initio.
00:36:29On ne cherche pas à comprendre
00:36:31sa situation, les causes
00:36:33de son geste, qui est un geste malheureux.
00:36:35Appelez ça comme vous voulez, un geste terrible.
00:36:37On est tous émus. Là-dessus,
00:36:39il n'y a pas de débat. Simplement,
00:36:41on ne peut pas s'arrêter
00:36:43à ce geste et la lapider
00:36:45en place publique au motif
00:36:47qu'elle est enseignante.
00:36:49C'est un peu plus complexe.
00:36:51Je vous interromps parce qu'on ne vous voit plus
00:36:53parce que je crois que votre téléphone est tombé.
00:36:55Vous êtes penché.
00:36:57Vous êtes redevenu,
00:36:59si vous voulez, droit.
00:37:01J'entends ce que vous dites.
00:37:03Je me suis dit,
00:37:05cette dame n'a peut-être pas l'habitude des médias,
00:37:07mais je me suis dit
00:37:09si elle pouvait,
00:37:11si cet exercice
00:37:13pour elle était facile,
00:37:15elle aurait pu venir
00:37:17à la télévision
00:37:19ou faire une vidéo et expliquer.
00:37:21Je suis persuadé qu'elle aurait pu
00:37:23trouver les mots pour expliquer.
00:37:25Je demande peut-être, je ne la connais pas
00:37:27et c'est peut-être très difficile pour elle,
00:37:29M. Hazan.
00:37:31Non, il y a une enquête judiciaire.
00:37:33Vous savez très bien comment ça se passe.
00:37:35Les procès ne se feront pas sur les plateaux de télé.
00:37:37Les procès se font dans les prétoires.
00:37:39L'affaire est grave
00:37:41et donc ça mérite effectivement
00:37:43qu'elle soit auditionnée et qu'elle réserve
00:37:45ses déclarations, ses explications
00:37:47sur les faits à la justice.
00:37:49Et la justice fera son travail.
00:37:51Ensuite,
00:37:53vous êtes là pour décrypter une situation,
00:37:55décrypter un malaise.
00:37:57On en parle.
00:37:59Moi, je n'ai pas de difficultés,
00:38:01mais on ne peut pas tout mélanger.
00:38:03Et moi, je ne suis pas de ceux
00:38:05qui passent de plateau en plateau
00:38:07pour faire des procès,
00:38:09pour tenir des procès
00:38:11sur des plateaux.
00:38:13Moi, je suis là pour essayer
00:38:15d'expliquer un petit peu les choses
00:38:17et surtout de dénoncer une situation.
00:38:19Je ne veux pas que ce cas
00:38:21qui est isolé
00:38:23parce que, vous savez, j'ai défendu les enseignants
00:38:25pendant plus de 15 ans
00:38:27contre tout type d'attaques,
00:38:29avec acharnement.
00:38:31J'ai fait de la défense de l'école publique,
00:38:33laïque et républicaine, une cause.
00:38:35D'accord ?
00:38:37Je connais parfaitement ce monde,
00:38:39je connais parfaitement les difficultés,
00:38:41les rouages du système.
00:38:43Je connais les conditions de travail
00:38:45et je ne supporte pas qu'on jette
00:38:47l'eau propre sur ces enseignants
00:38:49au motif que, effectivement,
00:38:51même parmi ceux les plus irréprochables,
00:38:53il peut y avoir des gestes
00:38:55malheureux, terribles, fautifs.
00:38:57Ça reste
00:38:59un cas isolé.
00:39:01C'est la raison pour laquelle j'ai parlé
00:39:03d'anecdotes et que ça ne mérite pas
00:39:05d'en faire une affaire d'État.
00:39:07On est tous émus, on est tous
00:39:09touchés lorsque un enfant
00:39:11est violenté.
00:39:13C'est normal qu'on soit simple citoyen
00:39:15et parent, mais
00:39:17ce lynchage médiatique,
00:39:19la faire passer pour un monstre,
00:39:21c'est insupportable.
00:39:23C'est vrai que la ministre,
00:39:25Mme Belloubet, qui a été très prompte
00:39:27et qui, généralement, ne réagit sur rien,
00:39:29a été très prompte à réagir.
00:39:31Vous avez également la procureure de la République.
00:39:33Je suis un peu d'accord.
00:39:35Je suis assez partagé.
00:39:37Je l'ai dit à Eugénie Bastier.
00:39:39J'ai eu cet échange avec Vanessa Edberg,
00:39:41qui est l'avocate de cette famille.
00:39:43Elle me reprochait même
00:39:45d'avoir minimisé
00:39:47ce qui s'était passé.
00:39:49Quand Bayrou a claqué un enfant,
00:39:51tout le monde avait trouvé ça très sympathique.
00:39:53Là, on est dans un autre cas.
00:39:55Pourquoi on juge Bayrou ?
00:39:57On l'avait jugé gentiment.
00:39:59En fait,
00:40:01c'est générationnel.
00:40:03Par exemple, Gauthier Lebret,
00:40:05qui est un jeune homme,
00:40:07était incroyablement scandalisé par ça.
00:40:09Je n'étais pas incroyablement scandalisé.
00:40:11Vous avez la même grille de lecture
00:40:13pour à peu près tous les sujets.
00:40:15C'est la grille de lecture générationnelle.
00:40:17Eugénie, on est plus proche
00:40:19l'un de l'autre.
00:40:21Il y avait Eric Nolot sur le plateau
00:40:23qui n'était pas d'accord avec vous.
00:40:25Je suis d'accord avec vous.
00:40:27Je suis d'accord
00:40:29avec vous.
00:40:31Je ne peux pas vous dire.
00:40:33Ce que vous avez dit de très fort,
00:40:35c'est la hiérarchie.
00:40:37Dans cette société,
00:40:39dans cette société horizontale,
00:40:41tout est maintenant au même niveau.
00:40:43Je vous remercie beaucoup,
00:40:45monsieur Hazan.
00:40:47Vous êtes très convaincant.
00:40:49Ce n'est pas l'opprobre qu'on jette sur les profs.
00:40:51Vous avez bien raison.
00:40:53Il faut les défendre.
00:40:55C'est un métier difficile.
00:40:57C'était rapporté par le Figaro ce matin.
00:40:59Je vous remercie grandement.
00:41:01Je ne sais pas si vous êtes à Paris ou pas.
00:41:03Si vous êtes un avocat parisien ou pas.
00:41:05Je suis un avocat parisien.
00:41:07Ça serait bien que vous veniez sur notre plateau.
00:41:09Je sais que là, vous êtes plutôt en région.
00:41:11Même si vous ne courez pas les plateaux,
00:41:13ça serait bien si vous veniez pour un échange
00:41:15qui pourrait être un peu plus long sur ce sujet.
00:41:17Avec grand plaisir.
00:41:19Cette dame est suspendue.
00:41:21Elle est chez elle.
00:41:23On ne connaît même pas sa situation.
00:41:25Elle est mariée. Elle a des enfants.
00:41:27Effectivement, elle a été suspendue
00:41:29pour une première période de 4 mois.
00:41:31Dans l'attente des suites judiciaires.
00:41:33Ce qui est parfaitement normal.
00:41:35Là-dessus, il n'y a pas de débat.
00:41:37Ce qui est anormal, c'est le traitement
00:41:39qu'on donne à cette affaire.
00:41:41Elle était professeure depuis combien de temps ?
00:41:43Depuis plus d'une vingtaine d'années.
00:41:45Sans jamais un problème ?
00:41:47Jamais.
00:41:49Oui, on a ressorti
00:41:51un vieux courrier
00:41:53de 2012.
00:41:55On essaie d'ériger en précédent.
00:41:57Effectivement, il y a eu
00:41:59un courrier de plainte
00:42:01de parents au rectorat
00:42:03qui n'avait débouché sur aucune plainte pénale.
00:42:05Aucune enquête administrative.
00:42:07Rien.
00:42:09Merci.
00:42:11Merci beaucoup.
00:42:13M. Laurent Hazan, avocate
00:42:15de cette enseignante.
00:42:17Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:42:19Est-ce que vous voulez qu'on parle un peu politique ?
00:42:21Vous restez jusqu'à 10h30
00:42:23exceptionnellement avec nous.
00:42:25Vous êtes mauvais.
00:42:27Emmanuel Macron, c'est une herbe nouvelle.
00:42:29Tout va bien.
00:42:31Maintenant, il parle
00:42:33de l'ERN et dans les forces républicaines.
00:42:35Vous savez, c'est une semaine sur deux.
00:42:37C'est en fonction du contexte.
00:42:39Les retrouvailles avec Edouard Philippe étaient chaleureuses.
00:42:41Sympathiques. Ce n'est pas grave
00:42:43s'il m'a enterré avant la fin de mon mandat.
00:42:45Tout couocoué.
00:42:47Mi Philippe.
00:42:49Je fais juste une petite parenthèse.
00:42:51Edouard Philippe,
00:42:53il a été sur une chaîne concurrente.
00:42:55Elle n'a jamais fait aussi peu d'audience
00:42:57ce soir-là.
00:42:59Je pense qu'il n'intéresse pas grand monde.
00:43:01Edouard Philippe.
00:43:03Cette chaîne-là,
00:43:05vraiment, c'est une interview.
00:43:07Il devrait parler à mon avis.
00:43:09C'est intéressant, toujours, les audiences télévision.
00:43:11C'est toujours intéressant de voir qui intéresse qui.
00:43:13Et quand il parle...
00:43:15Après, un téléspectateur n'est pas forcément un électeur.
00:43:17Je ne sais pas si vous avez du monde dans vos meetings
00:43:19que vous aurez du monde dans les urnes.
00:43:21J'ai des contre-exemples.
00:43:23Et j'ai des contre-exemples.
00:43:25Alors, air nouvel.
00:43:27Écoutons Emmanuel Macron.
00:43:29Air nouvel.
00:43:31Surtout, on a un air nouvel
00:43:33avec un parlement aussi
00:43:35qui représente la France dans sa diversité
00:43:37et qui va supposer des compromis.
00:43:39Et c'est au gouvernement
00:43:41de porter des projets,
00:43:43de faire passer des têtes aux lois,
00:43:45au président.
00:43:47On n'entend pas grand-chose.
00:43:49Mais il dit, en gros, le gouvernement doit gouverner,
00:43:51le président doit présider.
00:43:53Donc le président ne doit pas se mêler de tout.
00:43:55Forcément, quand il y a un risque de motion de censure,
00:43:57on n'a pas forcément envie d'y aller,
00:43:59de porter le chapeau s'il y a un échec.
00:44:01Mais le grand écart pour Michel Barnier
00:44:03va être compliqué.
00:44:05Entre l'aile gauche de la Macronie
00:44:07et le Rassemblement national,
00:44:09qui le tient aussi forcément avec cette menace de censure,
00:44:11attention à l'élongation.
00:44:13J'ai eu peur à la fin de votre phrase, amis.
00:44:15C'est pour ça que tu devrais être convaincu.
00:44:17L'end-up de LR, c'est aussi un cadeau empoisonné.
00:44:19Parce que comment LR
00:44:21ne va pas tomber dans le piège d'Emmanuel Macron
00:44:23qui consisterait à assumer l'impopularité du pouvoir
00:44:25et en permettant à Emmanuel Macron
00:44:27de se refaire une santé en popularité
00:44:29tout en ne pouvant rien faire
00:44:31de concret sur l'insécurité,
00:44:33sur l'immigration, parce que de toute façon
00:44:35l'Assemblée nationale est bloquée.
00:44:37Et ça va être très compliqué pour LR
00:44:39de tirer les bénéfices de cet exercice du pouvoir.
00:44:41C'est très délicat comme situation.
00:44:43En termes de portefeuille, avec 47 députés,
00:44:45ce qu'ils vont avoir, c'est assez fort.
00:44:47Oui, mais bon, si c'est un piège pour ensuite être grillé
00:44:49pour la présidentielle, c'est empoisonné.
00:44:51Je suis d'accord avec Eugénie Bastier,
00:44:53c'est peut-être un cadeau empoisonné pour la droite
00:44:55qui ne pourra pas faire tout ce qu'elle a envie de faire.
00:44:57Mais je reviens d'un mot sur le débat constitutionnel,
00:44:59politique qu'on avait tout à l'heure.
00:45:01On va assister à un retour aux origines
00:45:03de la Ve République qui est un régime parlementaire.
00:45:05Et même le général de Gaulle le disait,
00:45:07Michel Debré a fait une constitution parlementaire.
00:45:09C'est la présidence de Nicolas Sarkozy,
00:45:11d'Emmanuel Macron, plus le quinquennat,
00:45:13plus l'inversion du calendrier,
00:45:15qui ont fait évoluer la Ve République
00:45:17vers un régime semi-présidentiel.
00:45:19C'est un régime parlementaire à l'origine de la Ve République.
00:45:21C'est un régime bâtard.
00:45:23Et d'ailleurs, De Gaulle ne se mêlait pas de tout.
00:45:25Il y avait le domaine réservé et puis il y avait le Premier ministre.
00:45:27Mais ce n'est pas écrit.
00:45:29Je me rappelle, j'étais en première année de Sciences Po
00:45:31quand Pompidou est mort.
00:45:33Un prof de droit constitue que j'aimais beaucoup
00:45:35nous avait fait faire un plan en deux parties
00:45:37du domaine réservé de De Gaulle
00:45:39à l'omnipotence Pompidou.
00:45:41Parce que ça avait déjà commencé sous Pompidou.
00:45:43Il avait viré Chaban Delmas.
00:45:45Et on n'a pu que dériver...
00:45:47André, une dernière chose.
00:45:49Si ce n'est pas écrit noir sur blanc,
00:45:51le pouvoir a tendance à s'accroître.
00:45:53Naturellement.
00:45:55Vous dites vous-même que l'hyper-présidence
00:45:57c'était sous Georges Pompidou.
00:45:59Elle a commencé sous Pompidou.
00:46:01Elle a commencé sous Pompidou.
00:46:03Elle a été approuvée par Sarkozy,
00:46:05elle a été approuvée par Macron.
00:46:07L'hyper-présidence.
00:46:09C'est sûr qu'elle n'a pas été aggravée par Hollande.
00:46:11C'était un président normal.
00:46:13Qui ne se met pas de tout.
00:46:15Vous avez raison.
00:46:17Léonardin s'en souvient.
00:46:19Et puis les scooters aussi.
00:46:21La pause, à tout de suite.
00:46:23Nous allons être avec Nathalie Reims.
00:46:25Ne vois-tu pas que je brûle ?
00:46:27Aux éditions Léo Cher.
00:46:29Bonjour Nathalie Reims.
00:46:31Qu'est-ce que je vois, ne vois-tu pas
00:46:33que je brûle ?
00:46:35Qu'est-ce que je vois en dessous marqué ?
00:46:37Roman ?
00:46:39Bien sûr.
00:46:41Dès qu'on écrit, ça prend une forme romanesque.
00:46:43On peut avoir un double
00:46:45comme François Truffaut
00:46:47avait son Antoine Douanel.
00:46:49Mais à partir du moment
00:46:51où vous écrivez, vous passez sous
00:46:53la forme du roman.
00:46:55D'abord parce que vous faites appel
00:46:57au passé.
00:46:59Un passé très lointain dans mon cas.
00:47:01Et puis parce que l'écriture est romanesque.
00:47:03On n'écrit pas comme on parle.
00:47:05On essaye de faire de la littérature.
00:47:07Donc oui, bien sûr, c'est un roman.
00:47:09C'est votre histoire, disons-le.
00:47:11C'est l'histoire de l'héroïne, et l'héroïne me ressemble un peu.
00:47:13Et qui s'interroge
00:47:15sur qui est son père.
00:47:17Et ce livre,
00:47:19j'ai trouvé à la fois formidable,
00:47:21dérangeant, horrible.
00:47:23Mais non. Vous êtes trop sensible.
00:47:25Oui.
00:47:27Parfois, je lirais
00:47:29tout à l'heure des passages.
00:47:31Je sais que des gens, en lisant ça,
00:47:33diront, le père
00:47:35de la narratrice est un homme horrible.
00:47:37Lequel ?
00:47:39C'est justement la question.
00:47:41Maurice, vous l'écrivez.
00:47:43Oui.
00:47:45Je rappelle quand même que vous êtes la fille
00:47:47de Maurice Reims, que vous êtes née dans une
00:47:49famille très particulière,
00:47:51très favorisée, disons-le.
00:47:53Dans une bourgeoisie culturelle, intellectuelle,
00:47:55financière.
00:47:57Et que les gens...
00:47:59Les gens liront ça.
00:48:01D'abord, ils vous aiment,
00:48:03beaucoup, et ils apprécient
00:48:05la sincérité de votre écriture.
00:48:07Mais ils se diront,
00:48:09cette histoire est absolument
00:48:11incroyable, et elle n'arriverait
00:48:13pas dans nos provinces
00:48:15reculées.
00:48:17Vous vous trompez, puisqu'il y a un sondage
00:48:19qui dit que le troisième enfant
00:48:21de beaucoup, beaucoup de couples,
00:48:23mais pas du père génétique, ça s'est prouvé.
00:48:25Mais quelle est l'histoire ?
00:48:27L'histoire, vous l'avez compris, c'est... Quel est le père ?
00:48:29C'est-à-dire que, en fait,
00:48:31je suis née sous le nom
00:48:33de mon père, qui est peut-être mon père,
00:48:35parce que l'enjeu du livre, c'est que
00:48:37je n'ai jamais voulu savoir.
00:48:39Tous les jeudis, depuis
00:48:41le début de ma petite enfance,
00:48:43tous les jeudis, chez un psychanalyste, dont je donne
00:48:45le prénom, qui était
00:48:47un ponte absolument. Serge.
00:48:49Serge Lebovici, je vais vous le dire.
00:48:51Et, en fait, au bout d'un
00:48:53moment, je me demande pourquoi
00:48:55est-ce que je suis tous les jours de ma vie,
00:48:57de 4 à 5 heures,
00:48:59dans ce cabinet où lui
00:49:01vient me chercher à la porte, où je ne passe pas
00:49:03par la salle d'attente, et où on a
00:49:05ces séances, tous les jeudis, tous les
00:49:07jeudis, pendant des années et des années.
00:49:09Et puis, à un moment donné, vers
00:49:11l'âge de 13-14 ans,
00:49:13je lui dis, mais qui vous
00:49:15paye ? Parce que je commence à m'intéresser à la
00:49:17psychanalyse. Je lui dis, s'il ne peut pas être
00:49:19moi, puisque je n'ai pas de sous, enfin, à 13 ans.
00:49:21Je lui dis, donc, c'est ma mère, et il me
00:49:23dit non.
00:49:25Et alors, je lui dis cette phrase extraordinaire.
00:49:27Je lui dis, donc, je ne vaux rien.
00:49:29Et là, il me dit, on se voit la semaine prochaine.
00:49:31Donc, voilà. À partir de là,
00:49:33va commencer une quête
00:49:35qui va, en fait,
00:49:37juste me donner une
00:49:39certitude. C'est qu'il vaut
00:49:41mieux ne pas savoir. Voilà.
00:49:43Alors, il vaut mieux ne pas savoir, et en même temps,
00:49:45la psychanalyse, dites-vous,
00:49:47est au cœur de votre vie. Et comme
00:49:49c'est un sujet passionnant, la psychanalyse. Faut-il
00:49:51aller ou pas chez un psychanalyste ?
00:49:53Faut-il savoir ? Alors, je n'avais pas le choix.
00:49:55Oui. Faut-il savoir, vraiment,
00:49:57la part d'inconscient qui nous
00:49:59guide ou pas ? Alors, il dit en même temps,
00:50:01on est la fille
00:50:03ou le fils de celui qui nous élève, ce qui est vrai.
00:50:05Oui, ce qui est vrai. Bon. Alors, on va
00:50:07parler, évidemment, de votre livre. Il y a aussi l'actualité, vous le savez,
00:50:09dans cette dernière partie. Il y aura Jacques Vandreau.
00:50:11Mais félicitez Kindeki pour
00:50:13le moment. Félicitez.
00:50:15Nouveau refus
00:50:17d'obtempérer. Hier soir,
00:50:19à Rony-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis,
00:50:21le véhicule qui a pris la fuite a
00:50:23percuté un livreur à scooter dans sa course.
00:50:25La victime est décédée, malgré
00:50:27une prise en charge. Le véhicule
00:50:29du mis en cause a été retrouvé incendié
00:50:31à proximité. Trois personnes étaient
00:50:33à bord. Une enquête est ouverte.
00:50:35Le procès des viols de Mazan
00:50:37suspendu jusqu'à lundi.
00:50:39Une décision prise en raison de l'état
00:50:41de santé du principal accusé, Dominique
00:50:43Pellicot. Le mis en cause souffre d'une
00:50:45surinfection. Il est dispensé de séance
00:50:47depuis le début de la semaine. Si son état
00:50:49ne s'améliore pas, l'affaire risque
00:50:51d'être renvoyée. Et puis,
00:50:53scandale en Guadeloupe. Alors que les guadeloupéens
00:50:55se plaignent de la mauvaise gestion de la régie de l'eau,
00:50:57un rapport du CNS révèle un
00:50:59trou dans la caisse de 48,7
00:51:01millions d'euros.
00:51:03L'administration parle de défaillance comptable
00:51:05du syndicat mixte qui gère l'assainissement de l'eau.
00:51:07En conséquence, l'État a
00:51:09décidé de suspendre le versement de
00:51:1112 millions d'euros de subventions.
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00:53:31...
00:53:33parce que c'était cet argument qu'il lui disait...
00:53:35Karl Popper ?
00:53:36Oui, le scientifique.
00:53:37Il disait que la psychanalyse n'est pas scientifique
00:53:39parce que quelqu'un qui critique la psychanalyse,
00:53:41on va lui dire que vous êtes névrosé, comme le marxisme.
00:53:43Si vous critiquez le marxisme, c'est que vous êtes un bourgeois.
00:53:45Si vous critiquez la psychanalyse, c'est que vous êtes névrosé.
00:53:47Merci Eugénie.
00:53:48Voilà, c'est ce qui m'a fait penser à cet argument.
00:53:50Et à vous, monsieur le petit scarabée ?
00:53:52Vous êtes un bienheureux.
00:53:54J'étais chez Amnesty et je suis pas loin de penser comme André,
00:53:56qu'on rentre, tout va bien et on en ressort, tout va mal.
00:54:00Vous êtes vraiment primaire.
00:54:02Excusez-les, Nathalie.
00:54:04Ce sont des gens qui sont un peu...
00:54:05Ils sont pas des grossilles, encore.
00:54:07Non, non, c'est pas ça.
00:54:08C'est qu'ils ont aucun problème.
00:54:10Tant mieux.
00:54:11Bon, on en parle dans une seconde.
00:54:13On finit quand même sur la politique.
00:54:15Monsieur Le Foll a annoncé...
00:54:17Ancien ministre ?
00:54:18Ancien ministre de l'Agriculture.
00:54:19De François Hollande.
00:54:20A annoncé qu'il a refusé d'entrer au gouvernement.
00:54:23Oui.
00:54:24Michel Barnier avait dit au 20h de TF1 la semaine dernière
00:54:26qu'il voulait des personnalités de gauche dans son gouvernement.
00:54:28Il a du mal du monde à trouver des personnalités de gauche.
00:54:30Il prend refus sur refus.
00:54:31Il y a le maire de Saint-Ouen, la nouvelle star,
00:54:33Karim Bouamrane aussi, qui a refusé.
00:54:35Il a dit pas de compromission.
00:54:37Donc, il a du mal à trouver des personnalités de gauche,
00:54:39gauche républicaine, qui accepteraient d'entrer dans son gouvernement.
00:54:41Il y en a une qui a envoyé son CV,
00:54:43qui a dit qu'elle était d'accord,
00:54:45qui tape à la porte à chaque fois qu'il y a un remaniement.
00:54:47C'est Ségolène Royal, évidemment.
00:54:48Eh bien, moi, je vais poser la question.
00:54:50Peut-être qu'il fâche.
00:54:52Oui.
00:54:53En révélant.
00:54:54Bien sûr, oui.
00:54:55Il y a quand même un parcours de gauche
00:54:57qui connaît une expertise,
00:55:00évidemment, dans le domaine de la justice.
00:55:02Si M. Barnier vous appelle ce matin
00:55:06et vous dit, M. Valény,
00:55:07est-ce que vous voulez être ministre de la justice ?
00:55:09Est-ce que vous dites oui ou non ?
00:55:12Je lui demande pour quoi faire.
00:55:15Parce que le problème, c'est de savoir ce qu'on fait
00:55:17quand on va au gouvernement.
00:55:18Être ministre de la justice comme ça,
00:55:20sans savoir quelle est la feuille de route,
00:55:22ça n'a aucun sens.
00:55:23Vous savez bien ce qu'il va vous répondre.
00:55:25Il va vous répondre.
00:55:28Déjà, vous ne dites pas non.
00:55:30Moi, ce qui aurait du sens, je pense,
00:55:32après ce qui s'est passé aux législatives,
00:55:33c'est un gouvernement d'union républicaine
00:55:36avec de la gauche, de la droite humaniste.
00:55:38Donc, vous iriez.
00:55:39De la gauche sociale démocrate.
00:55:41Des débauchages individuels, ça n'a pas de sens.
00:55:43C'est les LR qui diraient non.
00:55:45Les LR n'accepteraient certainement pas
00:55:46un homme adoubé.
00:55:47André Volini ?
00:55:48Place Vendôme.
00:55:49Un homme adoubé par notre plateau ?
00:55:52Il vient régulièrement nous voir.
00:55:54Franchement, excusez-nous.
00:55:56Ne prenez pas ça à la légère.
00:55:59Une gauche repentie, vous allez voir.
00:56:01Une gauche repentie.
00:56:03Si vous croisez M. Barnier dans la journée,
00:56:05M. Valény est donc un...
00:56:07En disponibilité.
00:56:08Candidat.
00:56:09C'est possible.
00:56:11On a écouté Emmanuel Macron sur Édouard Philippe.
00:56:15Je voulais vous faire écouter Bruno Le Maire.
00:56:17Moi, j'aime bien Bruno Le Maire.
00:56:19Pourquoi ?
00:56:21Parce qu'il y a quand même un certain niveau
00:56:23de représentation de l'État.
00:56:25Voilà.
00:56:26Je trouve que c'est intéressant d'avoir des gens...
00:56:29Vous pouvez bien parler de lui à la 3e personne.
00:56:31Oui, mais ça, c'est des attaques personnelles.
00:56:33Écoutez, franchement, mais personne n'est à l'abri.
00:56:35Tout à l'heure, vous me faites un truc
00:56:37sur les manches payantes.
00:56:39Je pourrais vous dire la même chose.
00:56:41Vous voyez...
00:56:42Le résultat n'est pas...
00:56:43Pardon, le résultat n'est pas...
00:56:44Là, ça, c'est plus intéressant.
00:56:45Moi, je préfère.
00:56:46Je vous le dis, je préfère.
00:56:47René Monnory, qui était garagiste à Louvain...
00:56:49C'était qu'à l'élection.
00:56:51Je vous écoute le soir,
00:56:52j'entends parler de René Monnory,
00:56:53le matin, deux fois.
00:56:55Raymond Barre était formidable.
00:56:56Raymond Barre était formidable.
00:56:59Mais moins que René Monnory.
00:57:00René Monnory, dont le canard enchaîné,
00:57:02disait que c'était le meilleur économiste de Louvain.
00:57:04Oui.
00:57:05C'était le meilleur de Louvain.
00:57:06A Louvain, il n'y avait pas eu Marie Bénard ?
00:57:08Si.
00:57:09Les affaires, les sorcières aussi.
00:57:11Il y a des sorcières à Louvain ?
00:57:12Les possédés de Louvain.
00:57:13Les possédés de Louvain.
00:57:14Toutes ces femmes religieuses...
00:57:15L'émission vient de passer en noir et blanc, là.
00:57:17Les possédés de Louvain,
00:57:18c'est que j'ignorais qu'il est manipulé.
00:57:20Je le dis pour notre ami Samuel Vasselin,
00:57:22on va appeler Frédéric Potchère dans une seconde.
00:57:25Limitez-le, vous êtes très fort.
00:57:27Frédéric Potchère.
00:57:28Marie Bénard arrive !
00:57:32Et elle s'interroge le président !
00:57:34Vous avez connu Frédéric Potchère.
00:57:36Bon.
00:57:37Bruno Le Maire.
00:57:38Vraiment, ce qu'il dit, c'est très intéressant.
00:57:40Parce qu'il dit les choses.
00:57:41Le problème, c'est qu'il dit les choses
00:57:42alors qu'il a été ministre pendant 7 ans.
00:57:43Et ça, on peut lui reprocher.
00:57:44Écoutez ça,
00:57:45parce que je trouve que c'est vraiment pertinent.
00:57:49Tout le monde réclame de l'ordre dans les comptes.
00:57:52Mais personne ne propose des économies.
00:57:55Tout le monde veut le désendettement.
00:57:58Mais personne ne soutient les réductions de dépenses.
00:58:02C'est l'hypocrisie française.
00:58:05On veut de la dette en moins
00:58:07et des dépenses en plus.
00:58:10Forcément, ça ne marche pas.
00:58:13Pourtant, ce sont des sommes dans bulle.
00:58:17Ceux qui proposent de dépenser
00:58:18toujours plus d'argent public.
00:58:20Ce sont des sommes dans bulle.
00:58:22Ceux qui promettent de revenir sur la réforme des retraites
00:58:25sans toucher à la feuille de paye
00:58:27ni aux pensions
00:58:29et en promettant plus de pouvoir d'achat.
00:58:31Il a raison.
00:58:32Mais les dépenses...
00:58:33C'est terminé.
00:58:34Il prend comme appui LFI pour dire justement
00:58:36alors moi, je me...
00:58:37Voilà.
00:58:38Donc je fais la condamnation.
00:58:39Mais enfin, prendre des mesures budgetaires non financées,
00:58:44c'est ce qu'il a fait pendant 7 ans.
00:58:45On est passé en noir et blanc le temps d'une seconde.
00:58:47Oui, mais pourquoi vous dites ça ?
00:58:49Parce qu'on est passé en noir et blanc.
00:58:50On est vraiment passé en noir et blanc.
00:58:51Mais c'est intéressant quand même.
00:58:54Pour défendre Bruno Le Maire,
00:58:55et certes, effectivement,
00:58:56on peut juger qu'il est culotté de donner des conseils
00:58:58alors qu'il a mis la France dans cet état,
00:59:00mais il n'est pas seul quand même.
00:59:01Il dépendait d'Emmanuel Macron.
00:59:03Il a eu lieu dans tous les pays d'Europe
00:59:06et l'Italie n'a pas la même trajectoire budgétaire que nous.
00:59:08Tous les autres pays européens...
00:59:10On n'a pas fait le quoi qu'il en coûte.
00:59:13C'est à continuer.
00:59:14Après le COVID, le chèque carburant,
00:59:15le chèque pour recoudre ses chaussettes...
00:59:18Le quoi ?
00:59:19Le chèque pour recoudre ses chaussettes.
00:59:21Le chèque, vous savez, de raccourci d'âge.
00:59:25C'était une illustration des dérives.
00:59:27Tout le monde est responsable.
00:59:29Tous les ministères sont responsables.
00:59:32Les Français sont responsables aussi.
00:59:34C'est les Français qui demandent de la dépense publique.
00:59:36On ne peut pas le coup mettre sur le dos du ministre.
00:59:38Ça n'a pas de sens.
00:59:39Il eut fallu énormément de courage au moment du COVID
00:59:45pour dire à ceux qui sont soumis, les fragiles,
00:59:52vous ne sortez pas et vous vous protégez
00:59:54et la France continue de travailler.
00:59:56Il eut fallu un courage fou
00:59:57parce que c'était affronter l'opinion publique
01:00:00et c'était avoir des papiers en permanence
01:00:02s'il y a des morts à l'hôpital.
01:00:04Mais il y a la France au-dessus de tout ça.
01:00:06Pendant la réforme des retraites, vous-même, Pascal,
01:00:08vous étiez contre la réforme des retraites
01:00:09parce que l'opinion publique était contre.
01:00:11Non, ce n'est pas pour cette raison.
01:00:13Ce n'est pas parce que l'opinion publique est contre.
01:00:15Je dis que quelqu'un qui a 60 ans,
01:00:17qui gagne 1800 euros,
01:00:19qui est plaquiste ou qui a bossé pendant 30 ans
01:00:22dans des jobs difficiles,
01:00:24la société peut lui dire de partir.
01:00:26Je n'ai pas envie de voir un plaquiste à 67 ans
01:00:28dans une maison en train de travailler.
01:00:30Mais en revanche, les profs, les fonctionnaires
01:00:33et des gens qui ont peut-être un métier moins pénible,
01:00:35ils peuvent peut-être travailler plus.
01:00:37Voilà.
01:00:38Nathalie Reims.
01:00:39Vous adorez l'actualité.
01:00:40Vous nous regardez régulièrement.
01:00:41Oui, j'adore l'actualité, j'adore la politique.
01:00:43Ça me passionne.
01:00:44Et vous regardez, c'est un petit théâtre, parfois.
01:00:46Alors, vous savez qui est qui.
01:00:47Oui, oui.
01:00:48J'ai des gens que j'aurais bien aimé voir ce matin,
01:00:51mais ils ne sont pas là.
01:00:52Ah bon ?
01:00:53Ben oui.
01:00:54Mais qui, par exemple ?
01:00:55Jordan Hélas.
01:00:56Entre autres, mais…
01:00:58Vous parlez à ma place ?
01:01:00Pardon.
01:01:01Non, j'aurais aimé voir Éric Nolot.
01:01:06Et Élisabeth.
01:01:08Élisabeth Lévy ?
01:01:09Ah oui.
01:01:10Alors, Éric Nolot, il publie également chez Léo Cher.
01:01:13Oui.
01:01:14Mais Élisabeth Lévy, parce qu'on a souvent
01:01:17un peu les mêmes positions sur les femmes.
01:01:22C'est-à-dire que vous êtes parfois, comment dire,
01:01:26agacée du féminisme à tout prix ?
01:01:29Non, pas le féminisme.
01:01:31Par une forme de féminisme, par le wokisme,
01:01:36parce que le néo-féminisme, évidemment.
01:01:39Parce que je trouve qu'aujourd'hui,
01:01:41il est extrêmement compliqué de dire qu'on aime les hommes,
01:01:44qu'on a eu beaucoup de chance,
01:01:46qu'on a connu des hommes extraordinaires
01:01:49qui nous ont aidés à nous construire,
01:01:51que quand on a dû se débarrasser de gros lourds dos,
01:01:54on ne peut pas à la fois vouloir être l'égal des hommes
01:01:57et se transformer en petit chat
01:01:59quand il s'agit de leur coller une transe.
01:02:02J'ai déjà giflé quelqu'un.
01:02:04Et je trouve qu'il y a des vraies paroles...
01:02:07Il y a des hommes qui vous ont giflé ?
01:02:09Non, moi, j'ai giflé.
01:02:10Mais vous, ça n'est jamais arrivé ?
01:02:11Le contraire n'est jamais arrivé ?
01:02:12Mais moi, j'ai giflé quelqu'un dans un ascenseur.
01:02:14J'entends bien.
01:02:15Mais le contraire n'est jamais arrivé.
01:02:16Aucun homme ne vous a giflé.
01:02:17Sauf qu'il y a dix ans, j'ai écrit Place Colette
01:02:19et qu'on continue à me dire aujourd'hui que j'ai été abusée.
01:02:22Je sais aujourd'hui, à l'âge que j'ai,
01:02:24que je n'ai pas été abusée.
01:02:25Vous avez raconté que vous avez eu une aventure
01:02:27avec un sociétaire de la comédie française.
01:02:30Vous avez 13 ans.
01:02:31Non, 14.
01:02:32Vous avez 14 ans, il en a 40.
01:02:34Oui.
01:02:35Et c'est vous qui allez, d'une certaine manière, frapper.
01:02:38Ça a été fondateur de mon amour pour les hommes.
01:02:42Mais je sais que c'est un discours qui n'est pas audible aujourd'hui.
01:02:45C'est-à-dire que le fait de dire qu'à 14 ans,
01:02:47on est suffisamment mûrs.
01:02:49Deux ans après, je rentre au conservatoire
01:02:51pour choisir l'homme avec lequel on a envie de démarrer sa vie.
01:02:56C'est pratiquement pas audible de dire
01:02:58que tous les hommes ont été extraordinaires dans ma vie,
01:03:01même les plus fous.
01:03:02Je suis d'accord avec vous que dans Ne vois-tu pas que je brûle,
01:03:06les deux figures masculines sont hallucinantes.
01:03:09Mais je n'ai trouvé que du bonheur auprès des hommes.
01:03:13Et je pense qu'aujourd'hui,
01:03:16c'est un discours qui est difficile à tenir.
01:03:20Et parce que vous êtes 5,8.
01:03:21C'est impossible.
01:03:22Vous ne pourriez pas faire éditer Place Colette ?
01:03:24Non mais arrête aujourd'hui.
01:03:26Vous ne pourriez pas faire éditer ?
01:03:27Non, non, non.
01:03:28Mais il faut le dire.
01:03:29Mais évidemment, là, Joseph a raison.
01:03:31Il y a 10 ans...
01:03:32Mais c'est vous qui l'écrivez ?
01:03:33Non, non, non.
01:03:34Vous vous dites...
01:03:35Il y a 10 ans, il sort.
01:03:37J'ai une presse absolument extraordinaire.
01:03:40On m'invite partout.
01:03:41Aujourd'hui, je suis brûlée en place de grève.
01:03:43C'est ça qui...
01:03:44Il y a l'affaire Matzneff qui...
01:03:45C'est que si vous voulez...
01:03:47C'est pour ça que c'est le dernier.
01:03:48J'arrête.
01:03:49J'arrête.
01:03:50C'est vraiment le dernier.
01:03:5124 livres en 25 ans, je descends de ce monde.
01:03:54Je descends.
01:03:55C'est-à-dire que je ne me retrouve plus...
01:03:58Alors, la libération de la parole est extraordinaire.
01:04:01Enfin, les femmes peuvent parler.
01:04:03Alors, je sais que le mot « mais », déjà, vous voyez, le « mais », il devient très,
01:04:09très compliqué.
01:04:10Alors, je vais quand même oser le dire.
01:04:13Mais il y a quand même des choses, moi, personnellement, qui m'hallucinent.
01:04:18Voilà.
01:04:19Il y a des choses que je trouve extraordinaires par la libération de la parole.
01:04:23Est-ce que c'est mieux...
01:04:24Une fois qu'on a tout dit, est-ce qu'une femme qui a 25 ans en 2024, c'est mieux
01:04:32qu'une femme qui a 25 ans en 1974 ?
01:04:35Ah, mais non.
01:04:36Mais je pense aujourd'hui qu'être un homme est un cauchemar.
01:04:38Je vous plains tous, ici, autour de cette table.
01:04:41Parce que le simple fait de dire à une femme qu'elle est belle, c'est juste impossible.
01:04:45Et puis, je pense qu'être une femme, ce n'est pas ça.
01:04:49C'est qu'on est toutes des individualités.
01:04:51C'est-à-dire qu'on prend la femme dans un espèce de bloc comme ça, de bloc idéologique
01:04:56où il y a la bonne pensée ou il y a la mauvaise pensée.
01:04:59Or, bon, voilà.
01:05:00Alors, peut-être que j'ai été particulièrement fabriquée dans le sens de quelqu'un qui
01:05:05voit le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.
01:05:08Et j'ai trouvé la vie passionnante et en grande partie grâce à ça.
01:05:12Bon, elle n'est pas terminée.
01:05:13Elle n'est pas terminée.
01:05:14Mais c'est vrai que…
01:05:15Mon écriture est terminée.
01:05:16Moi, j'ai trouvé ce livre à la fois formidable puisque…
01:05:18Les libérations de la parole sont pures de l'écriture.
01:05:20Bon.
01:05:21C'est ça, le problème.
01:05:22Votre père est Maurice Reims.
01:05:23Vous grandissez dans une famille extrêmement favorisée.
01:05:26Vous êtes liée à la famille…
01:05:28Non.
01:05:29Non, s'il vous plaît.
01:05:30D'accord.
01:05:31Et vous avez un échange, effectivement, avec ce père, un jour.
01:05:33Et c'est là que je vous ai dit, quand vous êtes arrivée, que c'était horrible,
01:05:36cet échange.
01:05:37Absolument horrible.
01:05:38Puisque vous vous interrogez pour savoir qui est votre père.
01:05:40Je commence par ma mère, puis je vais chez Serge et je finis par Maurice.
01:05:45Moi, je vais lire l'échange avec Maurice.
01:05:47Bien, j'en étais sûre, de toute façon.
01:05:49Vous en étiez sûre.
01:05:50Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:05:52C'est tellement incroyable.
01:05:53Oui.
01:05:54Bon.
01:05:55Maurice, j'ai une question à te poser.
01:05:57Depuis l'adolescence, je l'appelais par son prénom.
01:06:00Oui, c'est vrai.
01:06:01Contrairement à mon frère et ma sœur, vous êtes la sœur de Bettina Reims,
01:06:04qui l'appelaient papa.
01:06:06Je détestais ce vocable, je le trouvais mièvre, à l'oreille,
01:06:09et cela ne lui allait pas.
01:06:11Déjà, c'est intéressant sur le point de vue psychanalytique.
01:06:14Oui, je t'écoute, dit Maurice.
01:06:16Il souleva ses lunettes et les mit sur son front,
01:06:20comme il s'apprêtait à faire une expertise.
01:06:23Je posais mes couverts.
01:06:24Est-ce que tu t'es déjà demandé si je pourrais ne pas être ta fille ?
01:06:30Il sourit, en prenant son air de voyou carnassier.
01:06:34Non.
01:06:35Oui.
01:06:36Non.
01:06:37Enfin, je ne sais pas.
01:06:38Pourquoi ?
01:06:40Il avait continué à manger, comme si je l'avais interrogé
01:06:42sur son prochain objet à vendre.
01:06:45Quant à moi, je ne savais pas quoi ajouter devant cette réponse si évasive.
01:06:50J'en souillais mon chemisier.
01:06:52Une éclaboussure de sauce venait s'imprimer sur ma poitrine.
01:06:56Je trempais le bout de ma serviette dans un verre d'eau,
01:06:59puis essayais d'effacer l'attache.
01:07:01Remarque, reprit-il soudain.
01:07:03D'un autre côté, ça m'arrangerait que tu ne le sois pas.
01:07:06Ah bon ? Pourquoi ?
01:07:09Parce que j'aurais le droit de te sauter.
01:07:11Ben oui.
01:07:12Ben oui.
01:07:13Ce n'est pas dramatique.
01:07:15C'est quand même choquant.
01:07:18Oui, mais parce que vous voyez, c'est glauque sans doute,
01:07:23mais il faudrait connaître l'ensemble de l'homme.
01:07:26Voilà.
01:07:27Voilà.
01:07:28On juge une phrase.
01:07:29Mais je ne juge pas.
01:07:30Je ne juge rien du tout.
01:07:32Je rapporte.
01:07:33Il a été un père très distant physiquement.
01:07:36Ce n'était pas un secret qu'il aimait énormément les femmes
01:07:39et qu'aujourd'hui, c'était un personnage très célèbre.
01:07:42Il ne pourrait plus tenir le même discours sur les femmes et les objets.
01:07:46Mais franchement, à l'époque, ça m'a fait rigoler.
01:07:49Pardonnez-moi, ce que vous racontez, ce que je lis,
01:07:51il a continué à manger comme si je l'avais interrogé
01:07:53sur son prochain objet à vendre.
01:07:54Ben oui.
01:07:55Ce que je trouve que c'est…
01:07:58C'est ça que je vois quand même, une forme de distance ou d'indifférence.
01:08:02Non, je suis allée chercher des réponses.
01:08:04Et chacun, à sa manière, a eu une réponse totalement hallucinante.
01:08:09Mais finalement, c'est ce qui m'a sauvée.
01:08:11Ma mère me dit, j'étais avec les deux la même semaine en vacances.
01:08:16J'ai couché avec les deux.
01:08:18Alors déjà, est-ce qu'il faut…
01:08:20Votre mère vous dit ça ?
01:08:21Oui.
01:08:22Donc votre mère, vous l'interrogez.
01:08:24Vous dites, je pense que c'est la fille de qui ?
01:08:26Parce que j'ai couché avec les deux.
01:08:27Mais c'est quand même la fille de Maurice.
01:08:28Ben oui, puisqu'il m'a élevée.
01:08:30Mais si vous voulez…
01:08:32Non, mais c'est passionnant.
01:08:33Mais bien sûr que c'est passionnant.
01:08:34L'amour humain est quelque chose de passionnant.
01:08:35J'entends.
01:08:36Mais ça m'a construite en fait.
01:08:38Oui, mais…
01:08:39Tout ça est vrai.
01:08:41Ça vous a fait souffrir aussi ?
01:08:43Pas du tout.
01:08:44Parce que j'ai l'impression que vous parlez comme si c'était génie,
01:08:46purement du positivisme.
01:08:47Ce qui m'aurait fait souffrir, ma mère enchaîne sur,
01:08:50mais si tu veux, tu peux faire un test de paternité.
01:08:53Ils seront d'accord tous les deux.
01:08:54Ça, ça m'aurait tué.
01:08:55De savoir qui j'étais.
01:08:56L'ambiguïté vous a…
01:08:57Ça m'a sauvée.
01:08:58C'est qu'aujourd'hui, vous ne voudriez pas le savoir ?
01:09:00Il y en a un qui m'a appris à entendre,
01:09:02et un qui m'a appris à voir.
01:09:03Merci, Joseph.
01:09:04Ce qui est très beau.
01:09:05Merci.
01:09:06C'est très très beau.
01:09:07Parce que c'est vrai.
01:09:08On vous retirait un des deux.
01:09:09Oui.
01:09:10Voilà.
01:09:11Oui, parce que Maurice m'a appris…
01:09:12Vraiment, Joseph, on est faits pour être ensemble.
01:09:14Non, mais je veux dire que c'est vrai que Maurice…
01:09:16J'ai pris ce qui avait de plus beau,
01:09:18de plus extraordinaire chez les deux.
01:09:20C'étaient deux hommes extraordinaires.
01:09:22Maurice m'a appris à découvrir la peinture,
01:09:24l'art, la sculpture.
01:09:26Et Serge m'a appris à écouter
01:09:28et à prendre soin des autres, évidemment.
01:09:30Et à recueillir la parole des gens.
01:09:32N'ayant pas prévu que je serais prête
01:09:33à lui poser cette question,
01:09:34je cherchais la façon la plus appropriée
01:09:36de la formuler.
01:09:37Là, vous parlez évidemment à votre mère.
01:09:38Il ne s'agissait pas de la choquer,
01:09:40mais d'établir un lien humain,
01:09:41de percer à jour ses failles,
01:09:43de réussir à avoir avec elle un échange
01:09:45qui échapperait au code de la bienséance
01:09:47et qui me ferait une place à ses côtés.
01:09:48Je me lançais.
01:09:49« Tu dirais que je suis la fille de Maurice ou de Serge ? »
01:09:51« Je ne sais pas. »
01:09:52Fut sa réponse avant d'ajouter
01:09:54« Mais tu es la fille de Maurice. »
01:09:55« Ça, j'en suis sûr. »
01:09:56Ben oui.
01:09:57C'est ce qui m'a élevé.
01:09:59Mais qui était Serge ?
01:10:00Serge s'appelait Serge Lebovici.
01:10:02Ah, c'était le psychanalyste ?
01:10:03Oui.
01:10:04Mais vous n'avez pas écouté le début.
01:10:05Si, si, si.
01:10:06Non, parce que la psychanalyse, ça le…
01:10:08Ça le…
01:10:10Oh !
01:10:12Sous-titres.
01:10:15André, faites attention parce que là,
01:10:18vous êtes avec Nathalie Reims.
01:10:20Là, c'est un…
01:10:21Moi, je la connais un peu, Nathalie.
01:10:23C'est un laser.
01:10:24C'est un laser.
01:10:25Je vois.
01:10:26Donc, c'est un écrivain.
01:10:27Vous apercevez à jour.
01:10:28Non, mais je…
01:10:29Bon, c'est vrai que c'est…
01:10:31Par exemple, si aujourd'hui,
01:10:32vous aviez la possibilité de savoir…
01:10:34Ah non, non.
01:10:35Mais au fond, vous savez ?
01:10:37Ben non, ça dépend des jours.
01:10:41Bien sûr.
01:10:42Mais oui, j'imagine que physiquement,
01:10:43vous avez des ressemblances quand même.
01:10:44Il pourrait y avoir des différences
01:10:46entre Bettina et moi,
01:10:47mais le problème,
01:10:48c'est qu'on ressemble à notre mère.
01:10:49Oui.
01:10:50Oui.
01:10:51On a le visage toutes les deux de notre mère.
01:10:52Oui.
01:10:53Mais il y a des gens dans la nature,
01:10:54par contre, qui ressemblent à Maurice.
01:10:56Mais ça, c'est leur problème.
01:10:59Maurice Reims.
01:11:01Maurice Reims.
01:11:03Qui pensent que leur père est quelqu'un d'autre.
01:11:05Mais ça, si vous voulez, c'est très bien.
01:11:08Eux, ils sont complètement dans le déni.
01:11:10Ils n'ont jamais réfléchi.
01:11:11Mais, non, c'est vrai que cet équilibre
01:11:13s'est fait entre les deux, oui.
01:11:14Maurice Reims, Fauteuil 32
01:11:16de la Académie française.
01:11:17Je ne sais pas par qui il est occupé, d'ailleurs.
01:11:19Alors, c'est horrible.
01:11:20Parce que je...
01:11:22Horry...
01:11:23Pascal Horry.
01:11:24Merci, merci.
01:11:25Fauteuil 32.
01:11:26Extraordinaire.
01:11:27Voilà.
01:11:28Grand collectionneur.
01:11:29Et, l'autre jour, par le plus grand des hasards,
01:11:31je regardais un film.
01:11:32Parce que, généralement,
01:11:33où je suis sur Ina Madeleine,
01:11:34à regarder Bernard Pivot,
01:11:35qui a interrogé quelqu'un en 74,
01:11:37où je regarde un film de 77.
01:11:39Donc, tout s'est arrêté.
01:11:40Bon.
01:11:41Et je tombe sur L'Homme Pressé.
01:11:42Ah oui.
01:11:43Talin Delon.
01:11:44Talin Delon.
01:11:45Bon.
01:11:46Excellent film d'Edouard Molinari.
01:11:47Formidable.
01:11:48Delon est formidable.
01:11:49Scénario et dialogue de Maurice.
01:11:51Et je vois Maurice Reims
01:11:53qui a dialogué le scénario.
01:11:55J'appelle Nathalie.
01:11:56Et c'est le seul film qu'il a fait.
01:11:59Et Delon joue un collectionneur,
01:12:02Pierre Niox,
01:12:03qui était le personnage de Morand.
01:12:06Paul Morand.
01:12:07Qui avait inspiré Maurice.
01:12:08Exactement.
01:12:09C'était un peu le fils spirituel de Paul.
01:12:11Et dans le film,
01:12:12il y a la collection personnelle de Maurice Reims.
01:12:14Et vous m'avez dit,
01:12:15les objets qui sont dans le film,
01:12:17ils sont sur mon bureau.
01:12:19Ils sont chez moi, oui.
01:12:20C'est formidable.
01:12:21Ben oui, c'est formidable.
01:12:22Mais là-dedans aussi,
01:12:23il y a des phrases qu'on ne pourrait plus dire.
01:12:25Quand Alain Delon dit Amir Haïdark,
01:12:27je n'appelle que les putes par leur prénom.
01:12:29Bien sûr.
01:12:30Déjà, aujourd'hui, c'est une phrase...
01:12:32Bien sûr.
01:12:33C'est un changement d'époque.
01:12:34C'est incroyable.
01:12:35Pour le bien,
01:12:36et aussi pour beaucoup de dégâts.
01:12:38Elle s'appelle Edwige dans le film.
01:12:40Il dit, est-ce que vous pouvez m'appeler par mon prénom d'Amir Haïdark ?
01:12:43J'appelle que les putes par leur prénom.
01:12:45Oui.
01:12:46Écoutez ça, vous oubliez.
01:12:48Oh là là, je sens que...
01:12:50Bon.
01:12:51Jacques Vendroux est avec nous.
01:12:53Jacques qui a peu été chez les psychanalystes.
01:12:55Il faut le lire.
01:12:56C'est Vendredi Vendroux.
01:12:57C'est le générique.
01:12:58On se balade avec Jacques chaque vendredi.
01:13:13Alors là, je vois qu'il y a une carabine.
01:13:17Vous n'allez pas nous mettre que des amis.
01:13:19Si vous allez nous parler avec les chasseurs,
01:13:21cher Jacques,
01:13:22moi, je pense à Brigitte Bardot que j'ai eu au téléphone hier,
01:13:25qui prépare son anniversaire.
01:13:27J'espère que vous n'allez pas parler de chasse.
01:13:29Mais pas du tout.
01:13:31Mais pas du tout.
01:13:32Je suis dans un des plus grands clubs de baltrap du monde.
01:13:36C'est du baltrap, Pascal.
01:13:38420 licenciés.
01:13:39Nous sommes à Gonesse.
01:13:41Alors le baltrap, il y a 35 000 licenciés.
01:13:44C'est un sport, mais vraiment, qui est formidable.
01:13:47Il n'y a pas d'histoire d'animaux.
01:13:49Il n'y a pas d'histoire de tuer des animaux, etc.
01:13:52C'est simplement quelqu'un qu'on envoie en l'air.
01:13:55C'est pas quelqu'un.
01:13:57C'est pas quelqu'un.
01:13:59C'est pas des humains.
01:14:01C'est une assiette, généralement.
01:14:03C'est une assiette.
01:14:05C'est une assiette.
01:14:07Excusez-moi pour ce lapsus avec toutes les excuses, mon Pascal.
01:14:10C'est une assiette qu'on va lancer.
01:14:12Et donc, on va le faire immédiatement.
01:14:14Donc voilà.
01:14:15Dans un premier temps, je mets le casque.
01:14:17Parce que ça fait beaucoup, beaucoup de bruit.
01:14:19Voilà.
01:14:20Le casque, je le mets.
01:14:21D'accord ?
01:14:22Je prends le fusil.
01:14:23Pas pour le caméraman.
01:14:25Pour vous, le caméraman, c'est compliqué.
01:14:28On tourne un peu à droite.
01:14:30Voilà.
01:14:31C'est bon.
01:14:33On enlève le doigt de la détente, me dit-on.
01:14:36Voilà.
01:14:37Le couteau en avant.
01:14:38Voilà, c'est fait.
01:14:39Voilà.
01:14:40Je suis avec Franck.
01:14:42Et voilà.
01:14:43On va essayer.
01:14:44On va essayer.
01:14:45On va essayer.
01:14:46Attendez.
01:14:47On va essayer.
01:14:48Je mets bien ma joue sur le fusil.
01:14:50On est en direct sur CNews.
01:14:52Pas de conneries.
01:14:53Allez-y.
01:14:54Allez-y.
01:14:55Vous enlevez le plateau.
01:14:56Voilà.
01:14:57Le plateau.
01:14:58Il est là.
01:14:59Il est là.
01:15:00Il est là.
01:15:01Voilà.
01:15:02On ne l'a pas vu.
01:15:03Mais bon.
01:15:04Il a explosé.
01:15:05Il a explosé.
01:15:06Bravo.
01:15:07Bravo.
01:15:08Bravo pour le baltrap.
01:15:09Bravo.
01:15:10Bravo.
01:15:11Bravo.
01:15:12Bravo.
01:15:13On vous dit au revoir tout à l'heure.
01:15:14Je veux remercier Franck Rattela, qui m'a beaucoup aidé ici à Gonesse.
01:15:18Voilà.
01:15:19C'est magique.
01:15:21Merci cher Jacques.
01:15:22Le baltrap…
01:15:23Brigitte Bardot, ne s'inquiète pas.
01:15:24Ce ne sont que des plateaux.
01:15:25Plateaux.
01:15:26D'accord.
01:15:27Écoutez, il n'y a pas de souci.
01:15:28Nous aussi, on fait du baltrap en plateau parfois.
01:15:31Mais avec des cibles qui ne sont pas forcément là.
01:15:37Nathalie Reims, « Ne vois-tu pas ? ». D'abord, le titre est sublime.
01:15:40C'est le rêve d'une patiente de Freud.
01:15:44« Ne vois-tu pas ? ».
01:15:45C'est tiré d'un livre de Freud.
01:15:47Ah oui ?
01:15:48« Ne vois-tu pas que je brûle ? ».
01:15:50Ce qui est intéressant, la psychanalyse est au cœur de ma vie.
01:15:53C'est pourquoi j'en suis toujours revenu à Freud qui donne tant de clés pour analyser
01:15:57les rapports humains hors normes.
01:15:59Ceux qui nous enrichissent le plus, que l'on doit réinventer.
01:16:03Mais aujourd'hui, par exemple, vous n'allez plus chez le psychanalyse.
01:16:07Vous savez tout.
01:16:08Non.
01:16:09Je ne sais rien.
01:16:10Mais je sais, en ce qui me concerne, je me connais très bien.
01:16:14Généralement, j'arrive à assez bien connaître les autres assez rapidement aussi.
01:16:19Ce n'est que subjectif.
01:16:21Mais j'ai assez confiance dans mon jugement sur les êtres humains.
01:16:26J'ai rarement été déçue.
01:16:28Mais cette psychanalyse…
01:16:31En fait, ce n'est pas une psychanalyse puisque ça a été gratuit.
01:16:35Cette relation va se poursuivre jusqu'au moment où un jour, sa femme va m'ouvrir
01:16:41la porte et me la claquer au nez parce qu'il est en fin de vie et qu'il s'éteint
01:16:46d'une maladie et que je n'aurais plus accès à lui.
01:16:49Quelques jours après, je reçois une lettre, mais elle était illisible.
01:16:53Je ne saurais jamais ce qu'il y avait dans cette lettre.
01:16:56Comment ça illisible ?
01:16:58Parce qu'en fait, il était au dernier stade de Parkinson.
01:17:01Il a attendu ce moment-là pour m'écrire.
01:17:04C'est comme une encre de Michaud en fait.
01:17:06Je ne peux rien lire.
01:17:09Sa femme a demandé à une amie de ma mère de ne pas venir aux obsèques.
01:17:13Ma mère, entre-temps, était partie.
01:17:15Elle avait quitté les deux.
01:17:17Je suis allée l'après-midi quand il n'y avait plus personne.
01:17:20Le simple fait d'être interdit d'obsèques aussi, c'était…
01:17:23Ça vous racontait ça ?
01:17:25J'ai passé la journée à l'IT, à écouter du Bach.
01:17:27Entre les crises de larmes, j'arrivais à m'assoupir un instant.
01:17:29Tard dans l'après-midi, il faisait encore jour, le téléphone a ressonné.
01:17:32Vous avez appris évidemment que Serge est mort.
01:17:34C'était à nouveau Micheline.
01:17:35Micheline, c'est la femme de Serge.
01:17:37Non, c'est une amie de Serge.
01:17:40C'était une amie qui faisait le lien.
01:17:42Sa façon de s'exprimer m'a fait comprendre qu'elle était mal à l'aise.
01:17:45Son ton avait changé depuis le matin.
01:17:47Elle a fini par me dire « ta présence à l'enterrement n'est pas souhaitée ».
01:17:51Je lui ai demandé de répéter ce qu'elle venait de dire.
01:17:53C'était donc vrai.
01:17:54J'étais interdite.
01:17:55La mauvaise graine ne viendrait pas déposer aux yeux de tous
01:17:59un petit caillou blanc sur la tombe de Serge.
01:18:01En me punissant ainsi, à l'aveugle,
01:18:04sans aucune certitude sur le lien entre Serge et moi,
01:18:07sa femme se vengeait de ma mère.
01:18:10J'étais, légitime ou non, l'incarnation du mal,
01:18:14le portrait craché de Lily, un dommage collatéral.
01:18:18Voilà à quoi j'étais réduite en ce jour funeste.
01:18:23J'y suis allée l'après-midi et j'ai mis mon petit caillou à moi.
01:18:28C'est pas grave.
01:18:31C'est pas grave.
01:18:33Il m'a fallu du temps.
01:18:35Il m'a fallu 24 livres pour y arriver,
01:18:37pour avoir la maîtrise nécessaire de l'écrire.
01:18:40Parce que c'est quand même très à l'économie.
01:18:43Je m'étale pas mal.
01:18:44C'est un très beau livre.
01:18:46Et je referme ma...
01:18:49C'est pas une carrière, c'est rien du tout,
01:18:51mais mon parcours littéraire ici.
01:18:53Et pourquoi vous n'aimez pas le mot « résilient » ?
01:18:55Tout à l'heure je dis « vous êtes une résilience »
01:18:57et vous m'avez dit « je n'aime pas ce mot ».
01:18:59Non, parce que c'est devenu une tarte à la crème.
01:19:02Mais oui, tout le monde est résilient pour tout maintenant.
01:19:05Non, je ne suis pas résiliente.
01:19:07Non, qu'on parle des camps, qu'on parle des choses très graves,
01:19:11je veux bien.
01:19:12Mais maintenant c'est un mot-valise la résilience.
01:19:15Ce qui est formidable quand on vous écoute,
01:19:18c'est que vous arrivez d'une autre époque
01:19:21et il y a beaucoup de gens sans doute qui sont sensibles à ce que vous dites
01:19:24parce que c'est en même temps, et c'est ça qui est le paradoxe,
01:19:27partagé par beaucoup de gens qui nous écoutent,
01:19:29mais dans l'espace médiatique.
01:19:31Personne ne le dit.
01:19:32Dans l'espace médiatique, il y a une forme de discours qui s'est mise en place
01:19:36qui ne correspond sans doute pas à ce que pensent les uns et les autres.
01:19:39Et quand on vous écoute, c'est une fraîcheur qui arrive sur le plateau
01:19:44parce que vous dites les choses telles qu'elles sont.
01:19:47Vous dites « ben oui, c'est pas grave, ben oui ».
01:19:49Je ne suis pas une victime.
01:19:50Voilà.
01:19:51Alors qu'aujourd'hui, effectivement,
01:19:53tout le monde se victimise plus ou moins sur son itinéraire
01:19:59et les choses sont très difficiles.
01:20:01Je considère que j'ai eu beaucoup de chance.
01:20:05Mais voilà.
01:20:06Et puis sans doute, peut-être, n'aurais-je pas été écrivain.
01:20:10Ça, c'est toujours la question que je me suis posée.
01:20:12Cette complexité-là.
01:20:14Il faut avoir une béance en soi.
01:20:15Ben oui, voilà.
01:20:18Vous pensez que pour écrire, il faut avoir une béance en soi ?
01:20:20Oui.
01:20:21Et que le vent qui va passer à travers la béance va donner une musique.
01:20:27Oui, la musique.
01:20:28Parce que vous qui adorez la musique.
01:20:29La musique.
01:20:30Absolument, c'est la musique.
01:20:31Pour moi, c'est la même chose que la musique, en fait.
01:20:33C'est être à la nôtre, être juste dans l'écriture.
01:20:35Là, au bon endroit, en fait.
01:20:39Félicité Kindocky.
01:20:40Très rapidement, parce que je voudrais qu'on voit également le…
01:20:43Je salue Gérard Darmon qui nous écoute et qui, effectivement…
01:20:47Gérard, pareil, parce que Gérard…
01:20:48Non mais vous l'embrassez, Gérard.
01:20:50Gérard Darmon, parce que…
01:20:51On s'est connus à l'époque de nos études de théâtre.
01:20:54Oui, mais parce que…
01:20:55En fait, là encore, vous allez rire sur ma modeste analyse, M. Lebret,
01:21:00mais c'est générationnel.
01:21:02Mais vous ne pouvez pas vous rendre compte de ce que nous étions.
01:21:06Ce n'est pas notre faute.
01:21:07Non.
01:21:08Mais c'est tellement triste que nous sommes…
01:21:09Désolé de ne pas être né dans les années 60.
01:21:10Oui, voilà.
01:21:11C'est tellement triste.
01:21:12Non, mais j'ai dit…
01:21:13J'ai vu tous les jours de ne pas être né dans les années 60.
01:21:14Pardon de vous dire ça, mais vous êtes tellement fines que déjà, vous vous comprenez.
01:21:17J'aurais pu naître dans les années 70.
01:21:18Oui.
01:21:19Oui.
01:21:20Non, mais ce n'est pas ça.
01:21:21J'aurais pu m'arrêter.
01:21:22Non, non.
01:21:23Mais bon, vous avez une ouverture d'esprit quand même qui est très intéressante.
01:21:26C'est vrai qu'il y a un clivage générationnel.
01:21:27Vous avez vécu une époque…
01:21:29Oui, mais ça ne fonctionne pas sur tous les sujets.
01:21:31La jeunesse est en train de se radicaliser des deux côtés.
01:21:33Donc, il y a une polarisation de la jeunesse.
01:21:34C'est pour ça que ça ne fonctionne plus.
01:21:35Oui, mais il y a surtout…
01:21:36Pardonnez-moi.
01:21:37Il y a surtout…
01:21:38Elle est en train de se bétifier ou de s'abêtir, je ne sais pas comment dire.
01:21:42Mais oui, parce que la bêtise…
01:21:44Alors que votre génération se bonifie.
01:21:45C'est comme le vin.
01:21:46La mienne, c'est la piquette.
01:21:48Mais il y avait un peu plus d'intelligence, de tolérance, de sensibilité, d'humour,
01:21:53de dérision, de second degré, de tout ce que vous voulez.
01:21:55Il y a des plaisanteries que je n'ose même pas dire à l'antenne parce que je sais
01:21:59très bien que ce second degré ne passerait plus.
01:22:01Donc, l'autocensure est devenue le premier censeur.
01:22:04Oui, mais il y a une partie de ma génération qu'on a marre de cela.
01:22:07L'autocensure est devenue le premier censeur.
01:22:09Ce que dit Nathalie tout à l'heure lorsqu'on voit un film des années 70.
01:22:14Je ne suis pas sûr que les personnes qui ont mis cette autocensure soient de la génération
01:22:19de Gauthier et de Génier.
01:22:20Merci.
01:22:21Voilà, exactement.
01:22:22C'est une autre génération qui a créé l'autocensure.
01:22:25Écoutez Brigitte Millot qui sera demain à 10h30 et je demande à Félicité de me
01:22:29pardonner mais le vendredi, très souvent, le 10h30 n'est pas à l'honneur puisqu'on
01:22:34garde un peu plus de temps pour terminer la semaine ensemble.
01:22:37Chère Félicité Kindoki.
01:22:39Je vous propose d'écouter demain 10h30 Dr Millot qui sera à l'antenne.
01:22:44Quatre cafés, d'accord.
01:22:46Mais café, ça veut dire quoi ? C'est expresso, c'est tous les types de café, c'est quoi ?
01:22:50On va voir sur une image.
01:22:52Ce sont des moyennes parce que ça dépend de la taille de ta tasse.
01:22:56Mais ce qui est important, c'est surtout de remarquer que ce qu'on appelle le café
01:23:00fit, on a l'impression que c'est moins fort puisqu'il y a de l'eau, de l'eau,
01:23:04de l'eau, de l'eau.
01:23:05On a l'impression que c'est moins fort qu'un expresso.
01:23:07Pas du tout.
01:23:08Oui, ce qui compte, c'est le temps de contact du café et de l'eau.
01:23:13Donc en fait, il y a plus de caféine dans un café fit.
01:23:16C'est pareil.
01:23:17Vous avez tous tendance à croire que quand vous demandez un café serré par rapport
01:23:21à un café allongé, que le café serré est plus fort.
01:23:23Pas du tout.
01:23:24C'est le café allongé qui est plus fort que le café serré.
01:23:28Chère Nathalie, puisque vous ne voulez plus écrire, vous ne voulez pas être chroniqueuse
01:23:31ou éditorialiste et venir autour de la table, s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il
01:23:35vous plaît.
01:23:36Je ne veux pas être éditorialiste.
01:23:37Je veux bien venir de temps en temps répandre ma mauvaise humeur.
01:23:40Non, je trouve que c'est bien.
01:23:41Vous n'êtes pas désenchantée.
01:23:42Ah non.
01:23:43Je sais pourquoi vous me dites ça, mais non, pas du tout.
01:23:47Je ne suis pas d'une génération désenchantée.
01:23:49Vous n'êtes pas d'une génération désenchantée.
01:23:51Néanmoins, le 27, vous serez au Stade de France.
01:23:54Mais vous aussi.
01:23:55J'espère.
01:23:56C'est vrai ?
01:23:57Bien sûr.
01:23:59C'était la tournée des Stades l'année dernière.
01:24:03Le Stade de France avait été annulé à cause des émeutes.
01:24:07Et donc Mylène Farmer sera le vendredi, le samedi et le dernier.
01:24:12Il y a trois Stades de France.
01:24:14On la salue, j'imagine, Mylène Farmer, parce que je suis persuadé qu'elle vous
01:24:17écoute, elle vous aime beaucoup.
01:24:19Je rêve qu'elle vienne un jour sur ce plateau.
01:24:22Elle ne viendra jamais.
01:24:24Elle ne viendra jamais.
01:24:25Jamais, jamais, jamais.
01:24:26Mais ce n'est pas grave.
01:24:27C'est sa force.
01:24:28Bien sûr.
01:24:29Il est 10h36, la semaine se termine.
01:24:34Vraiment merci, parce que vous êtes formidables.
01:24:37Ce livre est formidable.
01:24:38Vraiment achetez ce livre, parce qu'il est d'une sensibilité, d'une intelligence.
01:24:43Il est parfois, effectivement, très rude.
01:24:46Je l'ai dit parfois.
01:24:48En fait, c'est vous.
01:24:50Ce livre, c'est vous.
01:24:51Oui, c'est le but d'être un écrivain.
01:24:53C'est qu'on est soi-même, évidemment.
01:24:57Merci.
01:24:58On est évidemment en retard ce matin.
01:25:01Qui était avec nous ? Personne ne m'a donné les noms.
01:25:05Donc, ce n'est pas grave.
01:25:07Merci à Samuel Vasselin et Jean-Marc Moroni dans une seconde.
01:25:13Et ce soir, ce sera Eliott Deval qui sera avec nous pour la réalisation.
01:25:18Beau week-end à tous et bonne lecture.
01:25:21Merci.

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