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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30, sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:09Un adulte ne frappe pas un enfant de 3 ans.
00:00:13Un père, une mère, une institutrice ne frappe pas un enfant, quel que soit son âge.
00:00:19Il faut évidemment commencer et rappeler cette loi des reins.
00:00:24Une maîtresse d'école, qui plus est en première section de maternelle, doit savoir calmer un enfant.
00:00:30C'est son métier, c'est son devoir et en aucun cas elle ne doit céder à la colère.
00:00:35Il n'empêche, cette vidéo m'a mis mal à l'aise.
00:00:38D'abord parce qu'elle n'aurait jamais dû circuler sur les réseaux sociaux.
00:00:42Ensuite parce que la personne qui filme, plutôt que filmer, aurait pu intervenir.
00:00:48Aussi par la précipitation des autorités précisément à intervenir, jugées et condamnées,
00:00:53alors que sur d'autres sujets, je pense à Mme Belloubet, elle est aux abonnés absents.
00:00:58Cette vidéo m'a mis mal à l'aise parce que le lynchage n'est pas la justice.
00:01:02Cette séquence a entraîné les réactions les plus folles, qui en disent beaucoup sur notre société.
00:01:08Au fond, vous avez en quelques secondes un condensé de l'époque.
00:01:12Un événement facile à décoder, un événement, pardonnez-moi de le dire comme ça, anecdotique,
00:01:18mais qui devient une affaire d'Etat.
00:01:20Un coupable, une victime, un tribunal, un déchaînement de commentaires
00:01:25et ça mouline tous les jours puisque chacun donne son avis.
00:01:29Je le répète, pour qu'il n'existe aucune ambiguïté, je connais notre époque.
00:01:33Elle déteste l'esprit de nuance, je le répète donc, on ne frappe pas un enfant de 3 ans, c'est l'essentiel.
00:01:41Pour le reste, le débat est ouvert et c'est ce que nous ferons dans quelques instants.
00:01:46Il est 9h01, Chana Lusto.
00:01:59Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:01Le débat entre Donald Trump et Kamala Harris, vous avez pu le suivre cette nuit en direct sur CNews.
00:02:06Les deux candidats se sont affrontés pendant plus d'une heure et demie.
00:02:09Donald Trump a notamment accusé Kamala Harris d'avoir armé politiquement, bien sûr,
00:02:14le bras de celui qui lui a tiré dessus le 13 juillet dernier, écoutez.
00:02:18Pardon, pardon, elle instrumentalise les instances du pays, pas moi.
00:02:24J'ai failli me faire tuer d'une balle dans la tête à cause de la manière dont ils parlent de moi.
00:02:30Ils me présentent comme une menace à la démocratie.
00:02:33Voilà la menace, c'est eux, ils parlent de la Russie, la Russie, la Russie.
00:02:37Cette enquête n'a rien donné.
00:02:40En France, il s'agit d'un nouveau gouvernement, pas d'un remaniement.
00:02:44C'est la précision apportée par Michel Barnier hier soir face au groupe Macroniste
00:02:48réuni pour les journées parlementaires.
00:02:50Des noms circulent comme celui de Bruno Retailleau à la justice ou encore à l'intérieur.
00:02:55Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse pourraient, quant à eux, faire leur entrée au gouvernement.
00:02:59Le chauffard qui a mortellement renversé Camilia Valori sera-t-il bientôt placé en détention provisoire ?
00:03:05Le délibéré sera rendu aujourd'hui à 11h45.
00:03:09Actuellement sous contrôle judiciaire, il s'est défendu hier à la barre.
00:03:13Il n'y avoir volontairement fait une roue arrière et affirme avoir toujours été quelqu'un de modèle
00:03:18qui travaille pour aider ses parents et payer son école.
00:03:21Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Bastien.
00:03:23Merci beaucoup, Chanel Ousteau. Nous sommes avec Sabrina Medjeber ce matin,
00:03:26avec le pédiatre Rédvi Gentier qui va pouvoir s'exprimer sur cette vidéo.
00:03:30Bien sûr, nous sommes avec Joachim Leflocq, Imad, et également avec Vincent Herouet
00:03:35que nous attendons dans une seconde, Eric Nolot qui est là, et puis Gautier Lebrecht.
00:03:40J'écoutais hier soir, avec intérêt, Olivier Dardigolle qui semblait avoir des informations.
00:03:46Il croise quelqu'un qui n'a qu'à passer deux heures sur le sujet, il balance tout,
00:03:51et moi le lendemain j'arrive et je n'ai plus l'exclusivité de mes propres informations.
00:03:55Oui, bien sûr, c'est moi qui lui avais donné, je pensais que c'était ses informations.
00:03:59Évidemment, c'est pour ça que je me suis permis de vous envoyer un petit texto.
00:04:02Je vous taquine. Alors, Laurent Wauquiez qui ne voulait absolument pas rentrer au gouvernement,
00:04:05maintenant il veut absolument rentrer.
00:04:07Il part d'un constat simple, il ne va pas se retrouver tout seul avec les 47 députés
00:04:12ou suppléants s'il y a des députés LR qui partent vers les ministères.
00:04:15Donc il pensait qu'il allait potentiellement se griller en entrant dans un ministère
00:04:19ou en laissant un Premier ministre LR à Matignon.
00:04:21Maintenant il se dit, j'ai besoin d'un portefeuille pour pouvoir moi aussi poser dans le débat public.
00:04:24Et puis Gérald Darmanin qui a été un excellent ministre,
00:04:27peut-être le meilleur ministre d'ailleurs d'Emmanuel Macron,
00:04:30ce serait rien qu'il reste dans ce gouvernement.
00:04:33Le quai d'Orsay lui est ouvert, forcément, mais il a fallu...
00:04:36Y a Stéphane Séjourné.
00:04:37Voilà, alors M. Séjourné c'est le chouchou du Président, si j'ai bien compris.
00:04:41Très très proche du Président de la République et vous savez que le Président veut garder
00:04:44évidemment la main sur le quai d'Orsay, mais Gérald Darmanin, son nom circule effectivement pour y aller.
00:04:49Et si Gérald Darmanin y va, il a envie de transformer le quai d'Orsay
00:04:52en un moyen de faire pression sur les pays d'origine, quand il y a des OQTF,
00:04:55pour les laisser...
00:04:56On peut pas dire que M. Séjourné ait été très efficace et qu'il soit généralement très remarquable
00:05:04dans tout ce qu'il entreprend en politique et notamment dans sa charge gouvernementale.
00:05:10Ça fait très longtemps que le quai d'Orsay n'a pas servi d'arme politique justement,
00:05:14n'est pas devenu très politique.
00:05:16On a eu des ministres des Affaires étrangères assez transparents ces dernières années.
00:05:19Bon, Mme Antier, la parole va être à vous dans une seconde.
00:05:22On va revoir évidemment cette séquence, ces images et je trouve que c'est un condensé de l'époque.
00:05:26Vraiment, c'est un condensé de l'époque.
00:05:28D'abord, je le répète, ces images n'auraient jamais dû arriver sur des réseaux sociaux.
00:05:33Pourquoi ? Il faut savoir ce qu'il se passe dans les écoles.
00:05:36Moi, quand j'ai une maman qui conduit son enfant à 3 ans à l'école qu'on dit maternelle,
00:05:42elle a besoin de savoir ce qu'il se passe en Suède.
00:05:47Les parents sont présents, il y a des petits salons entre les classes.
00:05:52Pourquoi pas de transparence sur ce qu'il se passe dans l'école ?
00:05:55Je vais vous dire pourquoi.
00:05:57On ne sait pas ce qu'il se passe avant, on ne sait pas ce qu'il se passe après.
00:06:00C'est forcément une séquence.
00:06:02C'est pour ça que je me permets de mettre cette nuance.
00:06:05Mais quand même, il n'y a aucune excuse à frapper un enfant.
00:06:07Aucune. Ni avant, ni après, aucune excuse.
00:06:09Je l'ai dit, mais je parle de condensé de l'époque.
00:06:12Je parle de condensé de l'époque parce que je trouve que ça en dit beaucoup sur notre époque, me semble-t-il.
00:06:17Maintenant, la discussion va être ouverte.
00:06:19D'une époque qui a peur de ses enfants.
00:06:21Vous voyez, sous prétexte qu'il y a des grands ados dans les lycées qui sont infernaux,
00:06:28on croit que de frapper des petits, ça va empêcher ça plus tard.
00:06:33Mais personne ne le croit.
00:06:35On a peur de nos enfants.
00:06:37Mais non, nos enfants, c'est des trésors.
00:06:39Un enfant, c'est l'avenir.
00:06:41On ne doit pas frapper.
00:06:43Et vous savez, les neurosciences, en plus, nous ont appris les dégâts que ça fait sur le cerveau.
00:06:48Il n'y a pas de discussion.
00:06:50Et les maîtresses, elles doivent être un exemple pour les parents.
00:06:53Mais je suis d'accord avec vous.
00:06:55Ce n'est pas possible.
00:06:56Mais j'entends tout ce que vous dites.
00:06:58Tout ce que vous dites, je l'entends.
00:06:59Il se trouve que, qu'est-ce qui est gênant dans cette affaire, si j'ose dire ?
00:07:04C'est le droit que tout le monde, hélas, peut avoir de craquer.
00:07:09C'est ça que ça pose.
00:07:10Le droit de ?
00:07:11De craquer, parfois.
00:07:12Oui, non.
00:07:13De perdre le contrôle.
00:07:14Un enfant, non.
00:07:15C'est sacré.
00:07:16On n'a pas le droit de craquer.
00:07:17On n'a pas le droit de craquer avec une femme.
00:07:19Est-ce qu'on a le droit de craquer avec un enfant ?
00:07:21Vous avez raison.
00:07:22En même temps, ce que vous dites est vrai.
00:07:24Je me rends droit de craquer.
00:07:25Et c'est pour ça que...
00:07:26J'entends ce que vous dites.
00:07:28Je suis d'accord.
00:07:29Moi, je suis pédiatre.
00:07:30J'ai été députée.
00:07:31Il se trouve que j'ai été députée.
00:07:32Et évidemment, arrivant à l'Assemblée nationale, j'ai déposé la première proposition de loi
00:07:37pour abolir les violences aux enfants.
00:07:39Mais ça, vous avez raison.
00:07:40Et la loi est votée.
00:07:41Madame Antier, par exemple, cette dame, il faut l'exclure, selon vous, définitivement,
00:07:46de l'éducation nationale ?
00:07:47Parce que quand je dis le droit de...
00:07:50Vous, vous dites oui, par exemple.
00:07:52Vous dites oui.
00:07:53C'est grave, évidemment.
00:07:54Je me doutais que nous aurions cette discussion et elle m'intéresse précisément pour ça.
00:07:59Je voudrais quand même qu'on voit...
00:08:01Vous opposez à un autre argument.
00:08:02Pour une séquence filmée, combien n'ont pas été filmées ?
00:08:05Oui, exactement.
00:08:06Est-ce que ça correspond à des comportements généralisés ?
00:08:11Ce n'est quand même pas révélateur d'un paradigme intellectuel.
00:08:14Je ne crois pas.
00:08:15Est-ce qu'on peut voir ?
00:08:17Il n'y a pas que la claque.
00:08:18Il y a aussi l'humiliation en versant du liquide sur l'enfant.
00:08:21Ça, c'est de l'humiliation.
00:08:22C'est ça.
00:08:23Et la sidération des autres enfants qu'on voit dans la vidéo.
00:08:27En plus, ce qui est très intéressant aussi dans ce débat,
00:08:30et c'est toujours la clé que je ressors très souvent,
00:08:32c'est que c'est générationnel.
00:08:34Les gens de votre génération, ils sont outrés.
00:08:38Je ne suis pas aussi sûr que ça.
00:08:39Ma mère a quasiment le même âge que vous.
00:08:40On m'aurait fait ça, elle aurait fait fermer l'école.
00:08:42Et c'est pour ça qu'il est si brillant.
00:08:43Parce que sa mère ne l'a pas fermé.
00:08:45Continuez-moi en plus sur le sujet.
00:08:46Et moi, je vous parle en étant marié à une prof.
00:08:49Donc, on a largement parlé de la séquence hier.
00:08:52Je suis fille de prof.
00:08:53Je suis outré.
00:08:54Et j'ai le même âge que vous.
00:08:56Je ne prends pas du tout à la fracture générationnelle.
00:08:58Attendez, je n'ai pas dit que je n'étais pas outré.
00:09:00J'ai commencé par dire qu'il n'y a pas de discussion.
00:09:04Il n'y a pas de discussion.
00:09:06On ne touche...
00:09:07J'ai jamais frappé, ni claqué, ni fessé.
00:09:11Non, rien.
00:09:12Il n'y a même pas de discussion là-dessus.
00:09:17Mais il n'empêche, je trouve que c'est un condensé de l'époque.
00:09:20Ce qui est générationnel.
00:09:21Est-ce qu'on peut voir la séquence et on va en parler ensemble ?
00:09:24Oui.
00:09:25Et on en parle ensemble.
00:09:26Edwige Antiet est avec nous.
00:09:27Elle est pédiatre.
00:09:28Alors, je le dis évidemment pour Europe 1.
00:09:29Parce que les gens ne voient pas la séquence.
00:09:31Mais on va entendre.
00:09:41C'est horrible.
00:09:42C'est abominable.
00:09:43C'est grave ça.
00:09:55C'est du bien là.
00:09:56C'est du bien là.
00:09:57Une verse de tchèque.
00:09:58C'est beau.
00:10:19Moi je suis choquée.
00:10:20Moi je suis choquée.
00:10:21Moi je suis choquée.
00:10:22Moi je suis choquée.
00:10:23Moi je suis choquée.
00:10:24Mais tout le monde est choqué.
00:10:25C'est abominable.
00:10:26Mais tout le monde est choqué.
00:10:27Le mot est faible.
00:10:28Mais tout le monde est choqué.
00:10:29Cette femme n'a rien compris à son métier.
00:10:30Mais tout le monde, je vous le répète, est choqué.
00:10:32Il n'y a pas de discussion.
00:10:34La dame qui filme, c'est une mère qui est là.
00:10:38Nous sommes d'accord.
00:10:39Les mères peuvent entrer parfois en première section de maternelle.
00:10:43C'est pourquoi il y a des marques.
00:10:44Au début.
00:10:45Au début.
00:10:46On ne l'étonne pas beaucoup.
00:10:47Mais cette mère, je m'étonne aussi.
00:10:48Et c'est en cela que je trouve que c'est un condensé de l'époque.
00:10:50Je m'étonne qu'elle ne laisse pas son portable.
00:10:53Qu'elle ne se lève pas.
00:10:54Parce que c'est non-assistance.
00:10:55Il faut aller au bout.
00:10:56Mais vous savez.
00:10:57Il faut aller au bout.
00:10:58Bien sûr.
00:10:59Je ne connais pas l'histoire.
00:11:00Mais elle doit être soumise.
00:11:01Parce que c'est une professeure.
00:11:02Vous comprenez ?
00:11:03On est un peu tétanisé là peut-être.
00:11:04Parce que c'est un professeur.
00:11:05On a le respect du professeur.
00:11:06C'est trop facile.
00:11:07Vis-à-vis de son enfant.
00:11:08Je ne sais pas.
00:11:09C'est compliqué.
00:11:10Edwige Antier.
00:11:11Moi, je veux dire plusieurs choses.
00:11:12Vous dites, Pascal, en effet, génération.
00:11:13Vous dites, Pascal, en effet, génération.
00:11:14Qu'est-ce qui a changé dans cette génération ?
00:11:15C'est qu'on connaît les effets, à long terme,
00:11:16des violences faites aux enfants.
00:11:17On sait que les enfants à cet âge-là,
00:11:18oui, ils ont des colères.
00:11:19Je vois arriver sur les réseaux sociaux.
00:11:20Oui, mais cette petite fille, elle est mal élevée.
00:11:21Les enfants de 3 ans,
00:11:22ils ont un système émotionnel,
00:11:23qu'on appelle le système limbique,
00:11:24qui est immature.
00:11:25C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'éducation.
00:11:26C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'éducation.
00:11:27C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'éducation.
00:11:28C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'éducation.
00:11:44Et donc, l'émotion part.
00:11:47Elle est sans sa maman.
00:11:48C'est sa première année de maternelle.
00:11:50Elle est séparée de ses parents depuis quelques jours.
00:11:53Elle se demande où elle est.
00:11:54En plus, une maîtresse pour 20 enfants.
00:11:57Bien sûr qu'elle est débordée.
00:11:59Nous sommes le seul pays de l'OCDE
00:12:02à rendre obligatoire la scolarité à 3 ans.
00:12:06Nous n'en sommes pas capables.
00:12:08Avant, c'était 6 ans.
00:12:10C'est seulement depuis 3 ans
00:12:12qu'on a rendu obligatoire.
00:12:15C'est une catastrophe.
00:12:17En Finlande, où les enfants ne rentrent qu'à 7 ans,
00:12:22ils sont les meilleurs dans les classements PISA.
00:12:24On est de connaissance à 15 ans.
00:12:26On est 26e quand ils sont 5e.
00:12:29Ça ne sert à rien.
00:12:30Et c'est de la maltraitance institutionnelle.
00:12:32Pourquoi minimiser le rôle de cette femme qui filme ?
00:12:35Vous dites qu'elle est tétanisée.
00:12:36Moi, je regrette.
00:12:37C'est un comportement général maintenant.
00:12:41C'est difficile d'intervenir contre une propre
00:12:43quand on est un parent.
00:12:44C'est tout.
00:12:45Je finis mon raisonnement.
00:12:46Devant des situations de violence, de détresse,
00:12:48le premier réflexe, maintenant, c'est de filmer.
00:12:50Que ce soit une classe ou en dehors d'une classe.
00:12:52Ce n'est pas normal.
00:12:53En effet, la responsabilité de cette personne,
00:12:56c'est une mère qui a filmé.
00:12:58C'est non-assistant.
00:12:59C'est la personne en danger.
00:13:00C'est quoi, se tétaniser ?
00:13:02Un adulte qui est tétanisé
00:13:03parce qu'une gamine est en train de se faire fesser ?
00:13:05Vincent Herouet vient d'arriver.
00:13:09Vous voyez de quoi nous parlons ?
00:13:11Je ne sais pas si vous avez vu cette séquence.
00:13:13Personne n'y a échappé.
00:13:15Je soulignais que c'est un condensé.
00:13:18Même dans ses souvenirs, d'ailleurs.
00:13:20On a tous vu une mère de famille craquée,
00:13:23devant un enfant tyrannique.
00:13:28C'est marrant parce que vous employez le même mot que moi.
00:13:31On a tous vu une mère de famille craquée.
00:13:34J'ai utilisé ce mot tout à l'heure.
00:13:36Je n'ai pas vu tout le monde frapper un enfant.
00:13:39Pardonnez-moi.
00:13:41Ce n'est pas une mère de famille, c'est une profession.
00:13:44Oui, mais les enfants des autres sont pires.
00:13:47C'est comme la maladie des autres.
00:13:49Ils sont très ennuyeux, les enfants des autres.
00:13:51Si on n'aime pas les enfants des autres, on ne fait pas prof.
00:13:54Oui, mais on est prof pour les éduquer,
00:13:57pas pour les...
00:13:59Pour les instruire, pas pour les éduquer.
00:14:01Faut-il encore qu'ils soient à peu près cadrés ?
00:14:04Cadrer à 3 ans, ce n'est pas possible.
00:14:07J'ai passé les cas avec des petits-enfants de 2-3 ans.
00:14:10Il y en a qui sont absolument délicieux et très faciles à vivre.
00:14:13C'est un bonheur de s'en occuper,
00:14:15même quand ce sont les enfants des autres.
00:14:17Et puis vous en avez qui courent sur les murs et qui sont...
00:14:20Vous avez une façon de poser du bonheur.
00:14:22Laissez terminer Vincent Herouet.
00:14:24Je vous dis juste une impression immédiate.
00:14:26Je n'ai pas réfléchi à la question.
00:14:28Je ne suis pas un expert, je ne suis pas pédagogue.
00:14:30J'ai sûrement été un mauvais père
00:14:32ou un mauvais grand-père.
00:14:34Je vous dis juste une impression.
00:14:36Et qu'est-ce que vous faites quand il y a des petits-enfants
00:14:38qui grimpent au mur chez vous ?
00:14:40Je demande à leurs parents de s'en occuper.
00:14:42Oui, ça veut dire qu'ils s'ennuient.
00:14:44Et je vais vous dire, les enfants qui sont vraiment...
00:14:46C'est la faute du grand-père.
00:14:48Oui, c'est des enfants dont on ne s'occupe pas
00:14:50qui sont les plus turbulents.
00:14:52Et après, on va taper dessus et leur donner des tablettes
00:14:54et ne pas s'en occuper.
00:14:56Bien sûr, mais les maîtresses...
00:14:58L'école n'a plus rien de maternel.
00:15:00Alors, simplement,
00:15:02il faudrait ne plus la rendre obligatoire
00:15:04ou en tout cas dire aux parents
00:15:06si vous avez la disponibilité,
00:15:08ne mettez votre enfant qu'à mi-temps.
00:15:10Il n'y a pas écrit dans la loi
00:15:12que l'enfant doit rester à 20 ans.
00:15:14Vous allez me dire, puisque la mère
00:15:16de cette petite fille a témoigné hier,
00:15:18et d'ailleurs il y a beaucoup d'émotions
00:15:20forcément sur le plateau de notre amie
00:15:22Cyril Hanouna,
00:15:24écoutez tout d'abord ce premier témoignage.
00:15:28Ma fille, elle a beaucoup hâte pour la rentrée.
00:15:30Premier jour, elle est beaucoup contente.
00:15:32Elle est partie avec moi à 8h30.
00:15:34J'ai pris les photos, les vidéos pour elle.
00:15:36Elle est contente, vraiment.
00:15:38J'ai laissé jusqu'à 11h30, juste le matin.
00:15:40C'était juste la rentrée ?
00:15:42Premier jour, oui.
00:15:44Non, ça c'est le deuxième jour.
00:15:46Ça c'est le deuxième jour.
00:15:48Premier jour, elle est restée jusqu'à 11h30.
00:15:50Deuxième jour, j'ai posé ma fille
00:15:52à 8h45.
00:15:54J'ai sorti de la classe.
00:15:56J'ai sorti de la classe,
00:15:58ça, à 9h. 15 minutes après moi.
00:16:00Ça c'est 15 minutes,
00:16:02elle a tapé elle, comme ça.
00:16:04En fait c'est normal, elle pleure derrière moi.
00:16:06Petite section, jamais...
00:16:08Elle est partie ailleurs, tout le temps
00:16:10elle évoque moi, jamais elle est partie à la crèche.
00:16:12Ce que je souligne quand je parle
00:16:14de condenser de l'époque
00:16:16et qu'il n'y ait pas d'ambiguïté,
00:16:18c'est que chaque jour il y a des enfants qui meurent.
00:16:20Nous le savons.
00:16:22Au Soudan, à Gaza,
00:16:24chaque jour.
00:16:26Et ce fait-là, aujourd'hui,
00:16:28a pris tout l'espace.
00:16:30Tout l'espace depuis
00:16:32quelques heures.
00:16:34Et c'est aussi une manière d'en parler ce matin.
00:16:36Moi-même j'en parle, donc nous en parlons.
00:16:38Donc je souligne
00:16:40qu'avec les réseaux sociaux, il me semble
00:16:42que tous les événements
00:16:44sont mis
00:16:46sur le même plan.
00:16:48C'est ça que je veux vous dire.
00:16:50Et que la hiérarchie
00:16:52des événements n'existe plus tout à fait.
00:16:54Maintenant, peut-être,
00:16:56je soumets
00:16:58ça à votre...
00:17:00Si ça a pris toute la place, c'est peut-être aussi
00:17:02parce que ça va à l'encontre
00:17:04de l'évolution des mentalités et du paradigme
00:17:06de l'éducation nationale qui vit depuis une soixantaine
00:17:08d'années sur un logiciel un peu rousseauiste
00:17:10où on met l'élève apprenant au centre
00:17:12et où toute sanction est proscrite. Donc ce genre d'image
00:17:14qui en effet est inadmissible, choque d'autant plus.
00:17:16Maintenant,
00:17:18une fois qu'on a dit ça, on n'a pas dit grand-chose.
00:17:20Ce n'est pas de condamner, c'est de comprendre
00:17:22dans cette histoire comment on arrive à ce genre de craquage.
00:17:24Et moi, j'ai d'abord vu ces images
00:17:26comme un symptôme.
00:17:28Le symptôme du mal-être d'enseignants qui souvent n'ont plus les moyens
00:17:30de leur mission aujourd'hui, qui sont sous-payés,
00:17:32mal formés, qui ont des classes
00:17:34qui sont en effet les plus chargées de l'OCDE
00:17:36avec 21 élèves en moyenne en primaire,
00:17:38ce qui est énorme. Et je pense que tant qu'on n'aura
00:17:40pas réparé l'école et traité ces mots
00:17:42à la racine, on aura une multiplication de ce genre
00:17:44d'incidents. D'ailleurs, peut-être
00:17:46Edwige Antier, on peut revoir cette image parce que ça m'intéresse,
00:17:48on dit que cette femme
00:17:50craque la maîtresse.
00:17:52Mais en fait, elle est assez maître
00:17:54d'une certaine manière
00:17:56de son comportement.
00:17:58Elle est volontaire.
00:18:00Donc c'est peut-être aussi
00:18:04elle garde une forme de sang-froid.
00:18:06Et c'est peut-être ça qui aussi est glaçant.
00:18:08C'est ça, sur une petite
00:18:10fille de 3 ans. Vous savez,
00:18:12la maîtresse, elle doit être un
00:18:14exemple pour la société, un exemple
00:18:16pour ses enfants qu'on ne fait pas ça.
00:18:18Mais elle n'a jamais fait ça pendant 20 ans.
00:18:20Vous parlez des enfants du monde.
00:18:22Mais vous savez qu'en France, on estime aujourd'hui
00:18:24qu'un enfant meurt
00:18:26tous les 5 jours
00:18:28en France, sous les coups
00:18:30de ses parents.
00:18:32Ministère de l'Intérieur.
00:18:34Un enfant, tous les
00:18:365 jours, meurt.
00:18:38Mais sans doute, les enfants sont-ils
00:18:40plus protégés qu'à 50 ans.
00:18:42Mais sans doute, Edwige Antier,
00:18:44parce que moi je viens d'un autre monde,
00:18:46je sais comment ça se passait
00:18:48il y a 50 ans, je pense qu'aujourd'hui
00:18:50on est effectivement
00:18:52infiniment plus
00:18:54on fait infiniment plus
00:18:56attention aux enfants.
00:18:58Parce que vous avez parlé tout à l'heure
00:19:00d'humiliation, les enfants étaient humiliés.
00:19:02Je peux vous dire que quand tu allais à l'école,
00:19:04les professeurs t'humiliaient,
00:19:06les éducateurs t'humiliaient,
00:19:08et ça faisait partie d'une
00:19:10certaine manière de l'éducation.
00:19:12Moi j'ai des souvenirs d'humiliation.
00:19:14Mais justement c'est ça le problème, moi je fais partie d'une génération
00:19:16où à l'école, les sévices
00:19:18physiques étaient monnaie courante.
00:19:20Moi je pensais que cette époque était révolue.
00:19:22Je vois ces images, j'ai l'impression d'une
00:19:24formidable régression. Non mais il y a
00:19:26quelque chose qui me choque profondément
00:19:28parce que je suis passé par une école
00:19:30qui pratiquait ce genre de choses,
00:19:32puissance 10, parce que là ce qu'on voit c'est encore...
00:19:34Eric, quand vous rendez vos notes
00:19:36de français,
00:19:38la prof égrenait
00:19:40les notes, disait
00:19:42Nolot, 15, Lebrecht, 13.
00:19:44Et elle faisait un commentaire devant
00:19:46tout le monde. Mais ça j'ai connu ça moi aussi,
00:19:48ça n'a strictement rien à voir avec se faire verser du liquide.
00:19:50Elle faisait un commentaire devant tout le monde
00:19:52et c'était humiliant pour celui qui avait 3 ou 4.
00:19:54Ça d'accord,
00:19:56si on parle d'humiliation parable,
00:19:58c'est incomparable.
00:20:00Mais vous avez raison, mais attendez,
00:20:02il n'y a pas de discussion. Ne confondez pas
00:20:04protection de l'enfant, c'est laxisme.
00:20:06Il n'est pas question d'être raciste.
00:20:08Mais j'entends, j'entends.
00:20:10Deuxième témoignage de la mère,
00:20:12est-ce que sa fille va à l'école ?
00:20:14Aujourd'hui elle est traumatisée, elle ne va plus à l'école.
00:20:16Écoutez cette mère.
00:20:18Votre fille,
00:20:20aujourd'hui, votre petite fille,
00:20:22vous l'avez remise à l'école ou pas ?
00:20:24Non, elle ne veut pas. Elle ne veut pas sortir.
00:20:26Donc elle est traumatisée.
00:20:28Vraiment, elle ne veut pas.
00:20:30C'est le deuxième jour, c'est ça.
00:20:32Après le troisième jour,
00:20:34ce que veulent savoir aussi les spectateurs,
00:20:36qu'est-ce que vous a dit l'établissement ?
00:20:38En fait, l'établissement,
00:20:40il m'a dit, tu peux changer ta fille
00:20:42de l'école.
00:20:44C'est n'importe quoi ça.
00:20:46C'est toujours comme ça.
00:20:48A chaque fois, c'est le gamin qui doit changer l'école.
00:20:50Quand on dit qu'on marche sur la tête dans ce pays,
00:20:52ils se sont excusés ?
00:20:54Oui.
00:20:56À mon avis, il devrait être très très mal
00:20:58qu'il ait pris une telle ampleur.
00:21:00C'est ça. Parce que pour eux, c'est catastrophique.
00:21:02Et puis,
00:21:04le dernier passage que je voulais vous demander,
00:21:06c'est cette mère qui est cachée.
00:21:08Il y a une petite explication. Cette mère qui filme.
00:21:10Et là encore, la maman de cette
00:21:12petite fille a témoigné hier chez Cyril Hanouna.
00:21:14Ma maman, elle a caché
00:21:16vite fait le téléphone.
00:21:18Elle n'a rien dit. Parce qu'elle a peur
00:21:20que l'équipe de l'école vienne supprimer
00:21:22le vidéo. Elle lève le téléphone
00:21:24et tout ça. Elle est restée deux jours
00:21:26à chercher moi. Elle a trouvé moi jeudi
00:21:28à 16h30. Moi, par hasard,
00:21:30je viens pour récupérer ma fille à 16h30.
00:21:32Elle m'a dit, c'est ta fille ?
00:21:34J'ai dit oui, c'est ma fille. Elle m'a dit, venez avec moi.
00:21:36On est rentrés dans la deuxième classe.
00:21:38On a fermé la porte. Elle m'a montré
00:21:40le vidéo. En fait, moi,
00:21:42comme j'étais dans le choc,
00:21:44j'étais vraiment tremblée.
00:21:46Je n'ai rien parlé, vraiment.
00:21:48J'ai vu le vidéo, mais je n'ai pas accepté.
00:21:50Mais...
00:21:52J'ai resté un moment respiré
00:21:54dans la classe. Après, j'ai sorti.
00:21:56J'ai trouvé elle devant moi. Je n'ai pas parlé du tout.
00:21:58Ni parlé, ni rien dit.
00:22:00J'ai sorti directement. J'ai cherché la directrice.
00:22:02Je n'ai pas trouvé. Elle n'était pas dans l'école.
00:22:04J'ai monté directement au commissariat.
00:22:06Et alors, cette dame
00:22:08va être peut-être
00:22:10poursuivie, poursuite pénale, parce que
00:22:12vous allez entendre dans une seconde
00:22:14Laure Bécuaud, qui est la procureure
00:22:16de Paris.
00:22:20C'est une sirène. C'est notre fameuse
00:22:22sirène qui arrive à 9h22
00:22:24tous les jours.
00:22:26Elle est bien, non ?
00:22:28Ça nous permet
00:22:30d'être à l'heure. Alors, on n'a pas tranché
00:22:32et c'est en fait les auditeurs et
00:22:34téléspectateurs qui vont trancher. Je salue Thomas Huil.
00:22:36Hier, vous nous avez apporté
00:22:38une petite trompette.
00:22:40Vous avez fait des suggestions un petit peu plus légères.
00:22:42Plus légères. Alors, je demande.
00:22:44Je demande. Nous,
00:22:46c'est démocratique. Ce sont les auditeurs
00:22:48et téléspectateurs qui vont décider.
00:22:50Est-ce que vous préférez à 9h22
00:22:52la sirène que vous venez d'entendre ?
00:22:54On peut la réécouter. Ou est-ce que vous
00:22:56préférez la trompette du Tour de France
00:22:58qu'on a peut-être ?
00:23:00Je vais me faire un air
00:23:02de harpe.
00:23:04Ah oui, d'accord.
00:23:06C'est quand même beaucoup plus sympa
00:23:08la trompette du Tour de France que cette sirène.
00:23:10C'est la troisième guerre mondiale.
00:23:12Vous avez l'arrivée à Moulinsard
00:23:14de Séraphin Lampion.
00:23:16Franchement, entre les deux,
00:23:18il faudrait que vous choisissiez votre émission.
00:23:20Ce sont les téléspectateurs qui vont
00:23:22décider. On les fait voter avec le hashtag
00:23:24Europe1 et le hashtag CNews.
00:23:26C'est un vote démocratique.
00:23:28Tout va bien,
00:23:30Thomas Hill ?
00:23:32Tout va bien et je vous retrouve tout à l'heure à 11h.
00:23:34Avec plaisir, bien évidemment.
00:23:38Je vous propose peut-être de l'écouter
00:23:40Laure Bécuot. Elle est procureure de la République
00:23:42et cette dame, la maîtresse d'école,
00:23:44va sans doute
00:23:46comparaître devant un tribunal
00:23:48correctionnel, j'imagine.
00:23:50Je vous propose de l'écouter
00:23:52ce qu'elle a dit ce matin.
00:23:54Il s'agit
00:23:56de faits de violence. Il conviendra
00:23:58d'en déterminer l'incapacité totale de travail
00:24:00pour cet enfant. J'ai cru comprendre
00:24:02que les examens médicaux étaient en cours
00:24:04ordonnés par le parquet de Nanterre
00:24:06et ensuite, en fonction des
00:24:08circonstances aggravantes, qui peuvent
00:24:10être plurielles dans ce dossier,
00:24:12les peines peuvent s'éflonner
00:24:14entre trois et sept ans
00:24:16d'emprisonnement et des peines d'amende.
00:24:18Et vous aurez également, qui sera poursuivi,
00:24:20la dame qui a filmé. C'est ce qu'a dit
00:24:22la procureure. Je trouve ça normal.
00:24:24Bien sûr.
00:24:26Il appartient au raisonnement de chacun
00:24:28de faire sien ce qu'il doit faire,
00:24:30mais c'est vrai qu'on peut être quelque peu
00:24:32surpris de ce
00:24:34fait de filmer
00:24:36cette non-intervention.
00:24:38S'il y a des faits de violence tels
00:24:40qu'ils semblent être répercutés par
00:24:42les vidéos qui sont diffusées
00:24:44sur les réseaux sociaux sont avérés,
00:24:46l'intervention
00:24:48aurait été sans doute la meilleure
00:24:50des solutions. Mais encore une
00:24:52fois, les enquêtes sur
00:24:54ce type de faits qui sont rares,
00:24:56les plaintes
00:24:58de parents contre les enseignants
00:25:00sont très peu nombreuses.
00:25:02Bon, je vous vois
00:25:04en train de réfléchir, Vincent Herbouet,
00:25:06sur cette société. Je trouve vraiment qu'on a
00:25:08là une séquence qui montre l'époque.
00:25:10Oui, c'est assez vrai.
00:25:12Puis,
00:25:14le procureur de Paris
00:25:16qui envisage
00:25:187 ans de prison pour une enseignante
00:25:20qui a maltraité un enfant
00:25:22violemment et qui envisage
00:25:24aussi de poursuivre la mère.
00:25:26Pourquoi pas, on est dans une société complètement folle.
00:25:28Elle dit le droit.
00:25:30Oui, bien sûr.
00:25:32Elle n'a rien d'autre à faire, au fait.
00:25:34Elle a été interrogée.
00:25:36Elle a été interrogée.
00:25:38Dans quel monde on vit ?
00:25:40C'est ce que j'allais vous demander.
00:25:42On vit dans un monde où il y a un enfant qui meurt
00:25:44tous les 5 secondes.
00:25:46Tous les 5 jours ? Dans le monde ?
00:25:48Dans le monde, tous les 5 secondes.
00:25:50Et ça commence là ?
00:25:52Vincent, il y a 2000 enfants qui dorment
00:25:54dans la rue. Qu'est-ce que vous dites ?
00:25:56Il y a des enfants qui meurent à Gaza ?
00:25:58Moi, je suis absolument indigné.
00:26:00Je suis absolument indigné.
00:26:02Tout le monde supporte très bien qu'il y ait des chauffeurs,
00:26:04qu'il y ait des gosses qui soient enrôlés
00:26:06par des mafias dans les quartiers.
00:26:08Tout le monde a trouvé ça maintenant tout à fait banal.
00:26:10Oui, c'est un chauffeur.
00:26:12Il a 10 ans, il aime déjà sa vie,
00:26:14enrôlé par les mafias.
00:26:16C'est normal, c'est en France.
00:26:18Vous allez à Mayotte. J'étais à Mayotte.
00:26:20Vous voyez des gangs de gosses
00:26:22qui terrorisent la population locale,
00:26:24qui caillassent tous les jours
00:26:26les bus scolaires, etc.
00:26:28C'est la France.
00:26:30Il y a à Mayotte un maximum de fonctionnaires
00:26:32qui touchent des surprimes
00:26:34pour être là, qui engressent
00:26:36avant de rentrer chez eux.
00:26:38Et l'État est absolument impotent.
00:26:40C'est une société...
00:26:42Effectivement, je suis d'accord avec Anouda.
00:26:44Ce matin, on marche sur la tête.
00:26:46On marche sur la tête.
00:26:48On va continuer.
00:26:50On marque une pause.
00:26:52Il est 9h26. Sabrina Bidjaber qui n'a pas parlé.
00:26:54Je vous donne la parole dans une seconde.
00:26:56Et vous restez encore quelques secondes avec nous,
00:26:58Edwige Antier. C'est passionnant.
00:27:029h33. Somaya Labidi nous rappelle les titres.
00:27:04Bonjour, Somaya.
00:27:06Bonjour, Pascal.
00:27:08Bonjour à tous.
00:27:10À la une de l'actualité,
00:27:12inflation, IVG, immigration.
00:27:14Donald Trump et Kamala Harris se sont rendus
00:27:16coup pour coup lors de leur premier débat télévisé.
00:27:18Après 1h45 d'échange
00:27:20juif et parfois agressif,
00:27:22Donald Trump affirme que c'était
00:27:24son meilleur débat.
00:27:26La carte d'identité du suspect
00:27:28qui a tué un agent municipal dimanche à Grenoble
00:27:30a été retrouvée dans sa voiture.
00:27:32Le document a permis aux enquêteurs
00:27:34d'éliminer un homme de 25 ans
00:27:36comme étant le loueur du véhicule.
00:27:38De son côté, le procureur annonce
00:27:40qu'une information judiciaire va être ouverte.
00:27:42Et puis, 600 pots vendus
00:27:44et autant de consommateurs en danger.
00:27:46La préfecture d'Indre-et-Loire
00:27:48cherche à identifier toutes les personnes
00:27:50ayant consommé ou acheté
00:27:52du pesto à l'ail d'ours.
00:27:545 personnes sont en réanimation
00:27:56après en avoir ingéré.
00:27:58Des analyses sont en cours pour confirmer le botulisme.
00:28:00Merci beaucoup, Somaya.
00:28:02Vous disiez tout à l'heure que c'était un débat générationnel
00:28:04et pendant la pause, Vincent Hervé
00:28:06te racontait ses difficultés lorsqu'il est revenu
00:28:08de Guérande, peut-être ce week-end,
00:28:10où vous étiez dans un compartiment
00:28:12avec un enfant qui...
00:28:14Un enfant insupportable. La mère, c'était pathétique
00:28:16parce que sa maman était sur son portable
00:28:18et en temps en temps, elle relevait les yeux et disait
00:28:20« Mais tu vas te taire ? » Non, elle ne disait pas ça.
00:28:22Elle disait « Allez, sois gentille, sois tranquille. Allez, allez. »
00:28:24Et ça a duré 4 heures.
00:28:26Et l'enfant était insupportable.
00:28:28Quel âge avait l'enfant ?
00:28:30C'était un petit garçon. Il devait avoir 3 ans.
00:28:32Oui, c'est ça. 3-4 ans.
00:28:34Il vous est monté dessus dans le compartiment ?
00:28:36Il mettait ses pieds.
00:28:40Oui, mais c'est un enfant qui s'ennuie.
00:28:42La réalité, c'est qu'il fallait le prendre.
00:28:44Moi, j'avais du boulot. Je ne pouvais pas m'en occuper.
00:28:46Mais en fait, il fallait le prendre.
00:28:48Il fallait lui lire une histoire. Il fallait jouer avec lui.
00:28:50Il fallait l'occuper.
00:28:52C'est l'ennui quand on est enfant.
00:28:54L'ennui est tellement épais.
00:28:56Et alors, vous êtes intervenu ou pas ?
00:28:58Vous êtes intervenu auprès de cet enfant ?
00:29:00J'ai manifesté une forme de léger agacement.
00:29:02Une fois, j'ai eu passé le ment.
00:29:04Oui.
00:29:06Et la mère vous a fait une réflexion ?
00:29:08Non. Elle ne m'a pas dit qu'il y a un problème.
00:29:10J'adore quand je vous dis qu'il y a un problème.
00:29:12Oui, en général, c'est vous le problème.
00:29:14Non, mais c'est un autre débat.
00:29:18Sabrina, vous n'êtes pas intervenu.
00:29:20D'abord, c'est générationnel.
00:29:22Je vois chez Vincent Herouette, qui est d'une autre génération,
00:29:24une autre approche de ça.
00:29:26Et je vois chez nos amis...
00:29:28Je suis d'accord avec Eric.
00:29:30On n'est pas de la même génération.
00:29:32Je pourrais être son père.
00:29:34Il me semble que sur ce sujet-là,
00:29:36il y a une petite différence générationnelle.
00:29:40Je ne pense pas du tout que ce soit générationnel.
00:29:42Je pense que c'est une question de tropisme personnel
00:29:44et de perception de la violence
00:29:46qui est liée certainement à nos parcours de vie.
00:29:48En revanche,
00:29:50on parle en permanence
00:29:52de l'ultra-violence des mineurs,
00:29:54du basculement anthropologique
00:29:56de l'adolescent,
00:29:58de l'enfant, de l'adulte,
00:30:00où tout se confond.
00:30:02Et en résultat de l'ultra-violence
00:30:04notamment des mineurs,
00:30:06on sait que la violence est de plus en plus protéiforme.
00:30:08Elle frappe de plus en plus jeunes
00:30:10et de plus en plus forts.
00:30:12Si aujourd'hui, les adultes ne sont pas capables
00:30:14d'assumer un rôle d'adulte,
00:30:16de préserver les enfants de la barbarie et du sadisme,
00:30:18il ne faut pas s'étonner que les enfants,
00:30:20notamment qui sont scolarisés
00:30:22comme cette enseignante qui a l'air,
00:30:24à priori, coutumière du fait,
00:30:26préparent la société à une violence.
00:30:28Pourquoi vous dites qu'elle est coutumière du fait ?
00:30:30Parce qu'on la voit dans la vidéo,
00:30:32elle manœuvre,
00:30:34elle sait très bien ce qu'elle fait,
00:30:36elle est parfaitement consciente de l'humiliation
00:30:38et du sadisme qu'elle fait vivre
00:30:40à cet enfant qui ne cesse de hurler,
00:30:42ce qui est abominable.
00:30:44Je voudrais juste indiquer quelque chose.
00:30:46Pour tous les enfants battus,
00:30:48le marquage physique
00:30:50et psychologique
00:30:52devient une référence identitaire
00:30:54et c'est absolument difficile
00:30:56de s'en sortir lorsqu'on est un enfant battu
00:30:58au sein du foyer familial
00:31:00et à forcerie à l'école.
00:31:02Comment voulez-vous préparer une société saine
00:31:04si déjà les professeurs maltraitent les enfants ?
00:31:06Alors, ce ne sont pas tous les professeurs,
00:31:08je ne jette pas l'oppreuve sur toute une institution,
00:31:10mais il n'empêche que ça prépare, encore une fois,
00:31:12une société de plus en plus violente.
00:31:14Je retiens de ce que vous dites,
00:31:16que chacun réagit en fonction de son histoire personnelle.
00:31:18Oui, certainement.
00:31:20Oui, mais je voudrais dire pour ce qui est du générationnel.
00:31:22Oui, et puis après on va changer de sujet,
00:31:24mais c'est vrai que je ne pensais pas qu'on en parlerait autant,
00:31:26mais je vois que le débat est vivant.
00:31:28Merci d'en parler, merci Pascal.
00:31:30Parce que je voudrais dire que nous avons travaillé
00:31:32à l'Assemblée pendant neuf ans
00:31:34pour aboutir à la loi
00:31:36qui dit que l'autorité parentale
00:31:38s'exerce sans violence physique
00:31:40ni psychologique envers les enfants.
00:31:42Donc, on a des travaux
00:31:44qui montrent les dégâts
00:31:46de la violence faite dans la petite enfance
00:31:48sur les enfants.
00:31:50Donc, ce n'est pas comme ça une mode de génération.
00:31:52Mais nous sommes d'accord.
00:31:54La génération a travaillé.
00:31:56Et donc, tous les pays européens, d'ailleurs,
00:31:58votent cette loi.
00:32:00Mais il n'y a pas de discussion là-dessus,
00:32:02ça a été mes premiers mots.
00:32:04Un adulte ne frappe pas un enfant quel que soit son âge.
00:32:06Je voulais vous faire écouter
00:32:08Philippe Bilger, ce qu'il disait hier,
00:32:10pour donner, vous nous avez écouté hier,
00:32:12il est sur une position plus hervouée de sienne.
00:32:14Peut-être antirienne.
00:32:16Écoutez ce qu'il disait.
00:32:20Cette petite a des hurlements.
00:32:22C'est une crise.
00:32:24Elle a tort de la frapper, c'est une évidence.
00:32:26Elle est suspendue.
00:32:28Nicole Belloubet fait pour une fois
00:32:30quelque chose de bien.
00:32:32Ensuite, le recteur se déplace.
00:32:34Je trouve que c'est un
00:32:36Himalaya par rapport
00:32:38à ce qu'on peut comprendre
00:32:40dans une quotidienneté.
00:32:42C'est un homme qui
00:32:44probablement, à la suite
00:32:46peut-être de problèmes personnels,
00:32:48d'une impatience délétère
00:32:50a eu ses gestes sur la petite.
00:32:52C'est grave.
00:32:54Elle est suspendue, qu'on arrête.
00:32:56On investit d'autant plus
00:32:58sur les problèmes réels.
00:33:00Ou non,
00:33:02sur les enfants, qu'on n'en fait plus.
00:33:04Les gens prennent des substituts.
00:33:06Je trouve que c'est délirant
00:33:08de parler de ça depuis 24h.
00:33:10Non, ce n'est pas d'abord depuis 24h.
00:33:12D'abord, ce n'est pas délirant.
00:33:14Je pense que c'est comme ça.
00:33:16On n'a aucun sens de la mesure.
00:33:18Mais je continue
00:33:20à penser, lorsqu'on a
00:33:22des enfants, j'en ai 6,
00:33:24quand ils étaient petits,
00:33:26à un certain moment, il peut y avoir
00:33:28des crises terrifiantes.
00:33:30Vous n'avez jamais tapé vos enfants ?
00:33:32Non, mais écoutez,
00:33:34cet institut triste,
00:33:36je trouve que c'est démesuré.
00:33:38C'est démesuré.
00:33:40Moi, je connais la ligne Maginot.
00:33:42Maintenant, je fais connaissance
00:33:44avec la ligne Yervoite.
00:33:46Quel que soit le problème abordé,
00:33:48il y a plus grave dans le monde.
00:33:50Arrêtons de débattre.
00:33:52Il y a toujours plus grave dans le monde.
00:33:54Il y a des choses beaucoup plus graves
00:33:56qui se passent à Gaza, en Ukraine.
00:33:58Deuxième chose qui me trouble,
00:34:00j'observe chez les mêmes
00:34:02qui ne cessent de dénoncer la culture de l'excuse,
00:34:04cette culture de l'excuse quand il s'agit
00:34:06il faut savoir, il a peut-être des problèmes personnels, etc.
00:34:08Excusez-moi, mais à ce moment-là,
00:34:10tout est excusable.
00:34:12Mais elle est suspendue, évidemment.
00:34:14Ce qui est quand même très grave,
00:34:16c'est que là, on risque,
00:34:18moi je ne généralise pas non plus,
00:34:20parce que la plupart des profs font leur métier,
00:34:22mais on risque de rompre le lien de confiance
00:34:24entre les parents et les élèves
00:34:26et l'institution scolaire.
00:34:28Si vous n'êtes pas sûrs,
00:34:30en laissant votre enfant le matin
00:34:32qui ne va pas subir ce qu'on a vu
00:34:34on verra dans quel monde vous vivez.
00:34:36Quand vous voyez cette vidéo, ça ne change pas les choses ?
00:34:38Vous ne croyez pas que ça va apparaître
00:34:40dans la tête des gens beaucoup plus jeunes ?
00:34:42Heureusement, il faut être très attentif.
00:34:44Dernière question,
00:34:46qu'est-ce que la prof aurait dû faire ?
00:34:48Immédiatement,
00:34:50comprendre déjà pourquoi la petite fille a crié comme ça.
00:34:52Parce qu'elle a peut-être pris un petit coup
00:34:54d'un autre camarade.
00:34:56Non, c'est parce qu'elle est séparée de sa mère, c'est le deuxième jour de classe.
00:34:58Ils ont 20 enfants.
00:35:00Qu'est-ce qu'elle doit faire ?
00:35:02Se mettre au niveau de l'enfant,
00:35:04d'abord pour ne pas la dominer comme ça.
00:35:06Elle se penche,
00:35:08et elle lui dit,
00:35:10oui, c'est difficile de se séparer de sa maman.
00:35:12Je te comprends.
00:35:14Maman, elle va revenir,
00:35:16et regarde, on va faire ci, on va faire ça.
00:35:18Et l'occuper tout de suite à des choses très intéressantes.
00:35:20On fait diversion,
00:35:22et on comprend.
00:35:24Et là, ça marche ?
00:35:26Toujours.
00:35:28Une fois qu'on a dit ça, il faut aussi des solutions.
00:35:30Si l'enfant est en crise,
00:35:32même si la crise paraît sévère,
00:35:34elle hurle, elle crie,
00:35:36vous vous mettez à son niveau,
00:35:38et vous lui dites ce que vous voulez dire.
00:35:40Oui, c'est dur.
00:35:42On ne dit pas non, ne crie pas.
00:35:44On dit oui, c'est difficile.
00:35:46C'est difficile de se séparer.
00:35:48Maman, elle va revenir, et regarde ce qu'on va faire.
00:35:50Tu veux faire de la peinture ?
00:35:52Tu veux faire tout de suite quelque chose ?
00:35:54L'enfant, il est curieux, il va vers le monde.
00:35:56On ne l'abîme pas.
00:35:58Écoutez, voilà ce qu'on pouvait dire.
00:36:00Il y a beaucoup de réactions.
00:36:02Je cite simplement
00:36:04quelqu'un qui nous écoute régulièrement,
00:36:06et qui dit ce que
00:36:08dit la procureure tout à l'heure,
00:36:10et c'est scandaleux.
00:36:12L'emballement incontrôlé est une autre caractéristique de l'époque.
00:36:14C'est dingue, dit-il.
00:36:16Surpris d'ailleurs que Eric Nolot emboîte le pas,
00:36:18dit cet interlocuteur qui nous écoute.
00:36:20L'enfant est le dernier roi que la démocratie laisse subsister.
00:36:22Ça, c'est le bon prétexte.
00:36:24La bonne excuse.
00:36:26L'homme qui m'envoie ça,
00:36:28que je ne citerai pas,
00:36:30est un homme d'une autre génération.
00:36:32Bien évidemment.
00:36:34Un enfant battu à l'enfant roi,
00:36:36je trouve ça dément.
00:36:38C'est un vrai débat.
00:36:40Il faut faire attention à ne pas confondre la justice
00:36:42et l'instinct judiciaire.
00:36:44Et cet interlocuteur conclut,
00:36:46je me demande ce que je fais
00:36:48encore dans ce monde-là.
00:36:50C'est intéressant.
00:36:52Il s'occupe de ses petits-enfants.
00:36:54C'est le sketch de Pierre Arditi.
00:36:56Cet homme a mal.
00:37:08Vous feigniez de ne pas savoir
00:37:10qu'il y a des différences générationnelles
00:37:12sur ces sujets-là.
00:37:14J'en suis le contre-exemple.
00:37:16Pardonnez-moi.
00:37:18On change de sujet.
00:37:20Merci madame Antier.
00:37:22Vous n'étiez pas venue.
00:37:24C'est toujours intéressant.
00:37:26Vous êtes une pédiatre reconnue.
00:37:28Appréciez-vous.
00:37:30Vous consultez toujours.
00:37:32Vous allez au cabinet.
00:37:34J'ai mes petits patients qui m'attendent.
00:37:36Je suis allé chez le pédiatre jusqu'à 17 ans.
00:37:38C'est entre 16 et 18 ans.
00:37:40J'étais avec des petits-bébés.
00:37:42Je disais à ma mère.
00:37:44Les ados ont besoin aussi.
00:37:46Vous auriez peut-être dû prolonger.
00:37:48En septembre, j'ai le droit à un rendez-vous
00:37:50avec un docteur.
00:37:52On appelait ça des fortifiants.
00:37:54Il y avait que des petits-enfants.
00:37:56Il m'avait sauvé.
00:37:58Ce bon docteur Martouzet.
00:38:00Vous avez connu le docteur Martouzet ?
00:38:02C'est formidable de se souvenir
00:38:04de son pédiatre.
00:38:06Je m'en souviens mieux.
00:38:08Il était psychiatre.
00:38:10Comment ?
00:38:12Docteur Martouzet.
00:38:14Vous savez, il était
00:38:16à Venue des 50 otages à Nantes.
00:38:18Merci.
00:38:20On le salue.
00:38:22Là où il est, le docteur Martouzet.
00:38:24Il m'a sauvé.
00:38:26Il peut être fier de son patient.
00:38:28Régine Delfour est avec nous.
00:38:30Je la remercie grandement.
00:38:32On change de sujet.
00:38:34Cette histoire est extravagante.
00:38:36Le mot est faible.
00:38:38C'est horrible.
00:38:40On avait eu ce débat
00:38:42sur le viol.
00:38:44Le viol avec la loi française
00:38:46et la loi américaine
00:38:48qui n'est pas la même
00:38:50sur le consentement.
00:38:52Régine Delfour
00:38:54va pouvoir intervenir
00:38:56dans une seconde.
00:38:58Bonjour Régine.
00:39:00Merci d'être avec nous.
00:39:02Aujourd'hui,
00:39:04le mari de Gisèle Pellicot
00:39:06sera présent
00:39:08et répondra aux questions.
00:39:12Bonjour Pascal.
00:39:14Dominique Pellicot est présent.
00:39:16Ce n'est pas sûr
00:39:18qu'il réponde aux questions.
00:39:20Un planning a été établi
00:39:22par la cour.
00:39:24Il y a eu beaucoup de retard.
00:39:26Hier, le président de la cour nous a fait savoir
00:39:28que ce n'était pas évident
00:39:30qu'il réponde aujourd'hui.
00:39:32L'avocate de M. Pellicot,
00:39:34M. Zavaro,
00:39:36nous a fait savoir que son client
00:39:38n'était pas en forme.
00:39:40C'est un euphémisme selon elle.
00:39:42Elle demande un report.
00:39:44Il y a encore des soins.
00:39:46La cour vient juste d'arriver.
00:39:48Ça fait 45 minutes qu'on attendait
00:39:50que la cour entre.
00:39:52L'audience va reprendre.
00:39:54Il serait question qu'il y ait une expertise médicale
00:39:56entre midi et deux pour Dominique Pellicot.
00:39:58Si cette expertise conduit
00:40:00au fait qu'il n'est pas capable
00:40:02de suivre ses audiences,
00:40:04il pourrait y avoir une suspension.
00:40:06Merci Régine.
00:40:08Je vous parlais de Guillaume De Palma
00:40:10que vous allez entendre.
00:40:12C'est l'avocat des accusés.
00:40:14Ceux qu'on accuse de viol.
00:40:16Effectivement,
00:40:18ils vont plaider
00:40:20qu'ils ne savaient pas
00:40:22qu'ils étaient
00:40:24en train de violer une femme.
00:40:26Avec une loi française
00:40:28différente de la loi américaine.
00:40:30On avait parlé du consentement.
00:40:32Dans la loi française,
00:40:34on ne demande pas le consentement
00:40:36de la femme.
00:40:38C'est un problème très particulier.
00:40:40C'est tout le débat qui sera mis en place
00:40:42peut-être ces prochains mois.
00:40:44Écoutez ce que dit Guillaume De Palma.
00:40:46À partir du moment
00:40:48où il y a une intention coupable,
00:40:50à partir du moment
00:40:52où on arrive à rapporter la preuve
00:40:54du fait que la personne qui a commis
00:40:56les actes de viol
00:40:58avait conscience de commettre des actes de viol,
00:41:00il y a viol.
00:41:02Sinon, il n'y a pas de viol.
00:41:04C'est ce que l'on dit depuis le début
00:41:06C'est-à-dire qu'en France,
00:41:08il ne faut pas avoir recueilli le consentement
00:41:10de la victime pour faire en sorte
00:41:12nécessairement qu'il n'y ait pas de viol.
00:41:14Il faut, pour qu'il y ait un viol,
00:41:16que la démonstration soit faite de l'intention coupable
00:41:18de l'auteur.
00:41:20Si l'auteur s'est trompé, s'est mépris,
00:41:22la Cour de cassation dit toujours qu'il n'y a pas de viol.
00:41:24Même quand elle est dans un coma, comme disait l'expertise ?
00:41:26La question du coma, on l'examinera en détail
00:41:28pour savoir au cas par cas
00:41:30s'il y a coma ou pas.
00:41:32Nous, nous le refutons. Nous ne sommes pas les seuls avocats à le dire.
00:41:34Célia Barod, bonjour.
00:41:36Vous êtes journaliste
00:41:38police-justice. On avait eu ce débat
00:41:40et il n'est pas sûr que tout le monde
00:41:42le saisisse bien. Est-ce qu'on peut
00:41:44rappeler comment
00:41:46le viol français
00:41:48est défini, avec notamment cette
00:41:50intention et ce
00:41:52consentement qui n'est pas
00:41:54au cœur de la loi ?
00:41:56C'est vrai qu'il y a une différence entre la loi
00:41:58américaine et la loi française
00:42:00et toute la question
00:42:02aussi dans ce procès.
00:42:04On va pouvoir aussi
00:42:06interroger les législateurs
00:42:08parce que c'est un
00:42:10procès qui va prendre un tournant
00:42:12dans l'histoire de la justice
00:42:14sur ces notions de viol,
00:42:16sur ces notions aussi de consentement
00:42:18par rapport à la femme. C'est vrai que
00:42:20la Régine Elfour suit
00:42:22ce procès. Il va falloir aussi que
00:42:24l'on connaisse les détails
00:42:26et les aboutissements. Cette femme n'est pas consentante.
00:42:28Elle était dans un état. Elle était sous
00:42:30un état ou de coma ou
00:42:32en tout cas de non-consentement.
00:42:34Aux Etats-Unis,
00:42:36effectivement,
00:42:38on considérait que c'est un viol.
00:42:40Les hommes vont dire
00:42:42qu'on ne savait pas.
00:42:44C'est leur ligne de défense.
00:42:46Et nous, nous ne l'avons pas violée
00:42:48parce que nous n'avions pas l'intention de la violer.
00:42:50Vous me suivez ?
00:42:52C'est quand même
00:42:54particulier
00:42:56ce système de défense
00:42:58me semble-t-il. Mais en même temps, c'est la loi.
00:43:00C'est le seul système de défense qu'il puisse
00:43:02adopter. Il joue là-dessus.
00:43:04Il y a quand même des choses troublantes.
00:43:06Il y a des hommes qui avaient été contactés par le mari
00:43:08qui ne sont pas passés à l'acte. Il y avait quand même
00:43:10des gens qui se rendaient compte qu'il y avait quelque chose
00:43:12qui n'allait pas.
00:43:14Ça ouvre une autre question. C'est pourquoi
00:43:16ces hommes qui ne sont pas passés à l'acte n'ont pas été dénoncés
00:43:18par le mari. Ça pose encore un autre problème.
00:43:20Il joue vraiment sur une faille
00:43:22de la loi française qui est très fragile.
00:43:24Ce n'est pas une faille.
00:43:26Je trouve que c'est une faille par rapport au droit américain.
00:43:28Quand vous dites que c'est beaucoup plus que ça,
00:43:30c'est ce que je veux dire.
00:43:32C'est la loi.
00:43:34D'ailleurs, beaucoup souhaitent changer
00:43:36la loi pour que le consentement
00:43:38soit au cœur de la loi.
00:43:40À mon avis,
00:43:42je pense que cet argument
00:43:44s'entend.
00:43:46Ça s'entend parce que ça paraît du bon sens
00:43:48qu'une femme qui est en plus
00:43:50endormie, qui a un sommeil
00:43:52qui n'était pas naturel,
00:43:54qui a des difficultés.
00:43:56La difficulté, après que vous avez,
00:43:58c'est des effets pervers, c'est que vous avez
00:44:00aujourd'hui des gens qui donnent leur consentement
00:44:02et qui le retirent le lendemain.
00:44:04Et vous avez parfois aussi des femmes
00:44:06qui ont donné un consentement
00:44:08pour une pratique
00:44:10et qui, une heure plus tard,
00:44:12ne donnent pas leur consentement pour une autre pratique.
00:44:14Vous me suivez toujours.
00:44:16Ça, c'est les raffinements du wokisme.
00:44:18Il faut un consentement écrit.
00:44:20Oui.
00:44:22C'est-à-dire qu'on est au cœur
00:44:24d'une société qui évolue là-dessus.
00:44:26Donc une femme dit, moi, j'étais d'accord
00:44:28pour faire... Je ne vais pas donner d'exemples
00:44:30mais chacun les comprend. J'étais d'accord pour faire ça,
00:44:32mais je n'étais pas d'accord pour faire ça.
00:44:34Donc, dans le deuxième cas, il y a viol.
00:44:36Ou même, j'étais d'accord une première fois
00:44:38et je n'étais pas d'accord une deuxième fois.
00:44:40Ce n'est pas le débat, en l'occurrence.
00:44:42C'est le débat du consentement.
00:44:44Une fois que le consentement...
00:44:46Et vous pouvez retirer ces 10 ans
00:44:48au placard
00:44:50à cause de cette affaire-là.
00:44:52Une fois, pas deux.
00:44:54Qui ? Assange. Vous savez ?
00:44:56Ce confrère qui vit maintenant
00:44:58en Australie, enfin
00:45:00délivré.
00:45:02Et donc, il a été poursuivi par la justice
00:45:04suédoise parce que
00:45:06parmi les deux femmes avec lesquelles
00:45:08il avait passé la nuit, l'une d'entre elles
00:45:10l'accusait de l'avoir violée puisqu'elle l'avait consentie
00:45:12une fois et pas la deuxième.
00:45:16On va parler de Valoris à présent.
00:45:18Je vais continuer.
00:45:20Et je remercie Régine Delfour
00:45:22et Stéphanie Rouquet
00:45:24qui sont en direct de Mazan.
00:45:26Je vais continuer
00:45:28ce dialogue improbable avec quelqu'un
00:45:30que vous ne connaissez pas, que je n'ai pas cité
00:45:32mais qui nous écoute et qui a dit
00:45:34« Je suis la risée du plateau ».
00:45:36C'est pas mal d'ailleurs d'avoir comme ça
00:45:38un homme qui intervient, on ne sait pas qui c'est
00:45:40mais qui nourrit le plateau.
00:45:42Un quasi-gateux qui ne sait plus trop ce qu'il dit.
00:45:44C'est moi. Tous ces minus
00:45:46qui soufflent avec le vent ne se rendent même pas compte
00:45:48qu'ils façonnent peu à peu une société invivable
00:45:50et ça, ce n'est pas une affaire
00:45:52de génération.
00:45:54C'est vous le minus manifestement, peut-être,
00:45:56j'espère pas.
00:45:58Le problème, c'est qu'on est pris en étau
00:46:00entre ces deux extrêmes, c'est-à-dire
00:46:02ces raffinements du wokisme absurde
00:46:04et des représentants comme ce monsieur anonyme
00:46:06qui doit, à mon avis, m'envoyer un message aussi
00:46:08qui, eux, ne veulent que rien ne change.
00:46:10Les gens raisonnables sont pris en étau
00:46:12entre deux extrêmes et il faut absolument
00:46:14garder cette voie médiane.
00:46:16C'est ça qui fait avancer les choses, sans tomber dans le scrogneugneu
00:46:18et sans tomber dans le délire wokiste
00:46:20que je suis le premier à dénoncer.
00:46:22Valorise, dans une seconde,
00:46:24on va recevoir Sonia Mabrouk et si demain
00:46:26tout s'inversait, je vais vous laisser.
00:46:28Puisque Sonia va prendre
00:46:30votre place. Je lui laisse bien volontiers.
00:46:32Mais peut-être, avant quand même...
00:46:34On fasse un petit casting ?
00:46:36Un petit casting rapide.
00:46:38A la justice, M. Retailleau ?
00:46:40A la justice, M. Retailleau, mais il fait aussi la course
00:46:42pour succéder à Gérald Darmanin.
00:46:44Mais vu qu'il fait la course avec Laurent Wauquiez,
00:46:46forcément, il y en a un des deux qui ne l'aura pas.
00:46:48Donc oui, on parle de Bruno Retailleau,
00:46:50mais on parle aussi de François-Noël Buffet.
00:46:52François-Noël Buffet, c'est
00:46:54le président de la commission des lois
00:46:56du Sénat LR.
00:46:58Une magistrate me disait hier,
00:47:00si c'est François-Noël Buffet, on va gagner 18 mois
00:47:02puisqu'il n'y aura pas le stage d'observation
00:47:04pour comprendre comment fonctionne
00:47:06la chancellerie.
00:47:08Ensuite, vous avez Gérald Darmanin qui sort par définition
00:47:10du ministère de l'Intérieur.
00:47:12On l'a dit tout à l'heure, et il aimerait bien
00:47:14rester l'actuel ministre de l'Intérieur.
00:47:16Donc il y a deux ministères Darmanin compatibles.
00:47:18Il aimerait bien rester au gouvernement.
00:47:20Il sort de l'Intérieur, ça c'est acté.
00:47:22Les cartons sont faits, il faut une rupture
00:47:24pour donner des gages au Rassemblement national
00:47:26et faire plaisir aux Républicains.
00:47:28C'est un ministère qui va devenir LR, le ministère de l'Intérieur.
00:47:30Donc où atterrit Gérald Darmanin ?
00:47:32Il y a deux ministères Darmanin compatibles
00:47:34qu'il vise, soit les armées,
00:47:36soit le ministère des Affaires étrangères.
00:47:38Aux armées, vous avez un proche aussi d'Emmanuel Macron,
00:47:40Sébastien Lecornu,
00:47:42qui est totalement Barnier compatible.
00:47:44Donc il devrait rester. Stéphane Séjourné,
00:47:46ce n'est pas un ancien LR, c'est vraiment un Macroniste
00:47:48qui vient plutôt de la gauche.
00:47:50Si tout le monde reste, c'est ce qu'a dit Barnier,
00:47:52ce n'est plus un gouvernement.
00:47:54Il y en a entre 3 et 4 qui devraient rester.
00:47:56C'est déjà beaucoup. Ils sont dans des ministres rigaliens.
00:47:58Je vous dis, à l'Intérieur, ça change.
00:48:00Aux gardes d'Esso, ça change.
00:48:02Aux armées, ça peut rester.
00:48:04On est sûr que Dupond-Moretti...
00:48:06D'ailleurs, vous savez qu'il n'a plus de directeur de cabinet.
00:48:08Il y a une mutinerie dans une prison.
00:48:10On ne sait pas comment ça tourne.
00:48:12Place Vendôme.
00:48:14Dupond-Moretti n'existe plus médiatiquement.
00:48:16Depuis la dissolution, il ne fait plus d'intervention.
00:48:18Il est déjà parti.
00:48:20Son nom circule.
00:48:22Elle a le profil pour rester ancien LR.
00:48:24Elle a le profil pour rester. Elle n'a plus seulement quelques mois.
00:48:26C'est possible.
00:48:28Madame Vautrin, tout le monde a noté
00:48:30que Michel Barnier ne l'avait pas conviée
00:48:32lors de sa visite de l'hôpital Necker
00:48:34le week-end dernier.
00:48:36Tout le monde l'interprète comme un symbole
00:48:38dans les ministères, j'entends, qu'elle quitterait le gouvernement.
00:48:40A gauche, vous avez des personnels.
00:48:42Michel Barnier.
00:48:44C'est Gawain Royal, comme d'habitude.
00:48:46Elle envoie son CV à tout le monde et elle est prête
00:48:48à toutes les conditions pour pouvoir entrer
00:48:50du moment qu'elle a un ministère.
00:48:52Si elle est appelée, elle y va tout de suite.
00:48:54Il y en a un qui est très discret,
00:48:56qui est complètement compatible
00:48:58avec un gouvernement LR qui vient de la gauche.
00:49:00C'est Manuel Valls.
00:49:02Son secret renouvellement des cadres.
00:49:04Il n'y aura pas de grande personnalité de la gauche.
00:49:06À mon avis, Manuel Valls,
00:49:08qui dit des choses intéressantes,
00:49:10et souvent on lui dit, ici sur Toto,
00:49:12il est assez remarquable.
00:49:14Je pense qu'aujourd'hui, ça serait contre-productif
00:49:16pour Michel Barnier parce que, hélas,
00:49:18son image est un peu abîmée.
00:49:20Parce qu'il est allé en Espagne,
00:49:22parce qu'il voulait...
00:49:24Et pourtant, je trouve que ce qu'il dit
00:49:26est intéressant et souvent courageux.
00:49:28Il n'y a pas de grande personnalité de la gauche
00:49:30qu'on connaît actuellement.
00:49:32Bernard Cazeneuve, non.
00:49:34Il a déjà dit non publiquement.
00:49:36Je vous donne quand même le nom de Valérie Pécresse,
00:49:38qui devrait entrer au gouvernement.
00:49:40Éric Wörth.
00:49:42Elle va quitter la région ?
00:49:44Vous pensez que Mme Pécresse,
00:49:46pour 3 mois, va quitter sa région ?
00:49:48On n'en sait rien.
00:49:50Son nom circule pour Bercy,
00:49:52tout comme celui d'Éric Wörth,
00:49:54qui connaît très bien ces questions-là,
00:49:56qui a été ministre du budget,
00:49:58parce que Bercy, ce n'est pas le ministère
00:50:00que tout le monde a envie de prendre en ce moment.
00:50:02Vous allez être impopulaire très rapidement.
00:50:04Il faut faire 30 milliards d'économies.
00:50:06C'est comme le Nouveau Monde ressemble à l'ancien temps.
00:50:08Il est 9h56, on est en retard.
00:50:10Annie Gennevard et François-Xavier Bellamy,
00:50:12leur nom circule aussi pour l'éducation nationale.
00:50:14Ça serait bien François-Xavier Bellamy.
00:50:16Ou Annie Gennevard.
00:50:18Ça serait bien François-Xavier Bellamy.
00:50:20Ce sera sportif pour eux.
00:50:22Ça serait bien François-Xavier Bellamy.
00:50:24La question qui se pose à Matignon,
00:50:26c'est qu'on a Bercy,
00:50:28on a l'immigration,
00:50:30on a la sécurité.
00:50:32Est-ce qu'on ouvre un front
00:50:34avec les syndicats d'enseignants,
00:50:36avec François-Xavier Bellamy ou Annie Gennevard ?
00:50:38Ça serait bien François-Xavier Bellamy.
00:50:40Je trouve qu'il est intelligent, intellectuel.
00:50:42À chaque fois que vous le dites.
00:50:44Madame Mabrouk va arriver.
00:50:46D'abord, on est heureux de la retrouver,
00:50:48madame Mabrouk,
00:50:50parce qu'elle nous a manqué.
00:50:52Nous avons plein de questions
00:50:54à lui poser, bien sûr,
00:50:56sur son livre, évidemment.
00:50:58A tout de suite.
00:51:24Une enquête a été ouverte
00:51:26pour retrouver le suspect
00:51:28qui a pris la fuite.
00:51:30Il devrait être fixé
00:51:32sur son sort dans la matinée.
00:51:34La cour d'appel d'Aix-en-Provence
00:51:36examine le cas du motard
00:51:38à l'origine de la mort
00:51:40de la petite Camilia Valoris.
00:51:42La justice doit trancher
00:51:44sur son maintien sous contrôle judiciaire
00:51:46ou son placement en détention provisoire.
00:51:48Un thème que vous allez aborder
00:51:50dans un instant avec vos invités
00:51:52Somaïa réclame 50 millions d'euros au PSG
00:51:54après son départ au Real Madrid.
00:51:56Une somme qui correspondrait
00:51:58à des arriérés de paiements
00:52:00que le joueur n'aurait jamais touchés.
00:52:02Un contentieux que doit trancher
00:52:04la ligue de football professionnelle.
00:52:06Merci Somaïa, 50 millions d'euros,
00:52:08c'est beaucoup d'argent.
00:52:10Bonjour Sonia Mabrouk.
00:52:12Bonjour.
00:52:14Vous allez bien ?
00:52:16Très bien.
00:52:18La vie n'est pas trop changeante ?
00:52:20Pas du tout.
00:52:22Donc l'emploi du temps est différent peut-être ?
00:52:24Effectivement.
00:52:26La vie est différente, tout.
00:52:28La façon de voir le monde est différente.
00:52:30Pour ceux qui nous regardent,
00:52:32c'est banalement magnifique ce qui arrive.
00:52:34J'en parle parce que vous en avez parlé.
00:52:36Parce que vous m'avez posé la question.
00:52:38Et on a vu sur les réseaux sociaux
00:52:40durant cet été une petite Somaïa
00:52:42qui est née et qui en ce moment
00:52:44peut-être est chez vous.
00:52:46Oui, tout à fait.
00:52:48Je me rassure.
00:52:50Je me rassure aussi.
00:52:52Elle est en plateau, elle arrive.
00:52:54Avec cette expérience nouvelle
00:52:56qui fait que vous aviez quitté l'antenne
00:52:58au mois de mai ?
00:53:00Effectivement.
00:53:02En vous regardant évidemment.
00:53:04Et que vous nous avez manqué,
00:53:06qu'on est heureux que cette petite fille
00:53:08aille pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
00:53:10Je pense que comme tous les parents,
00:53:12c'est un déchirement de quitter le cocon
00:53:14et c'est quand même réconfortant
00:53:16ce milieu professionnel,
00:53:18cette stimulation, cette effervescence.
00:53:20Il y a un côté schizophrénique qu'il faut gérer.
00:53:22Elle est sage.
00:53:24C'est la fille de ses parents
00:53:26et de sa mère en particulier, donc je vous laisse juger.
00:53:32Beaucoup de gens m'interrogent.
00:53:34Mais je ne poserai pas les questions
00:53:36qu'ils de temps en temps me demandent.
00:53:38La manière dont Sonia répond,
00:53:40c'est qu'elle a l'habitude qu'on l'interroge
00:53:42et qu'elle connaît les bonnes réponses.
00:53:44Sonia, et nous nous voyons tous les jours,
00:53:46est très subtile.
00:53:48Vous avez un lien particulier
00:53:50avec les téléspectateurs
00:53:52parce qu'ils vous suivent
00:53:54depuis si longtemps.
00:53:56Il y a un lien intellectuel, culturel
00:53:58et affectif.
00:54:00Ils vous parlent de votre vie,
00:54:02ce qui est bien normal.
00:54:04Il y a beaucoup de femmes
00:54:06qui ont votre trajectoire.
00:54:08C'est un peu aussi la marque,
00:54:10me semble-t-il,
00:54:12de notre chaîne.
00:54:14C'est-à-dire qu'on y met beaucoup de cœur,
00:54:16de nous-mêmes,
00:54:18quitte parfois à donner un avis,
00:54:20à intervenir,
00:54:22pour animer le débat.
00:54:24Cette mise parfois en danger,
00:54:26cette générosité à l'antenne,
00:54:28quand on participe
00:54:30et qu'on donne de soi,
00:54:32c'est important pour le téléspectateur,
00:54:34crée un lien qui ne s'est pas distendu,
00:54:36je l'espère pour moi.
00:54:38Je retrouve un autre téléspectateur
00:54:40avec grand plaisir.
00:54:42On va parler de votre livre dans une seconde.
00:54:44Simplement, Valoris,
00:54:46parce qu'on a vu des images de ce jeune homme
00:54:48qui s'appelle Matteo
00:54:50et qui a comparu hier
00:54:52et qui a expliqué.
00:54:54J'ai vraiment beaucoup de mal à le croire.
00:54:56Il dit qu'il roulait
00:54:58sur la roue arrière
00:55:00par hasard.
00:55:02Franchement,
00:55:04je ne suis pas sûr
00:55:06qu'il serve son cas
00:55:08en disant quelque chose
00:55:10qui me paraît très compliqué à défendre.
00:55:12Il sert quand même son cas
00:55:14puisqu'hier, il s'est présenté
00:55:16devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
00:55:18Il aurait pu décider d'être seulement représenté
00:55:20par son avocat.
00:55:22Il masque son visage, bien évidemment,
00:55:24ce jeune homme.
00:55:26Il a expliqué que la cabrure
00:55:28de son engin motorisé
00:55:30qui a percuté la jeune Camilia
00:55:32et qui a projeté le corps de la fillette
00:55:34sur une vingtaine de mètres
00:55:36il explique qu'il a réalisé
00:55:38ce dépassement pour remonter
00:55:40la file de voiture
00:55:42qui se trouvait sur cette route,
00:55:44une route qu'il emprunte régulièrement
00:55:46et qu'il connaît très bien.
00:55:48C'est ce qu'il a déclaré.
00:55:50Il a expliqué que lorsqu'il a fait le dépassement,
00:55:52il a passé la seconde
00:55:54de son engin
00:55:56et que la moto s'est levée
00:55:58naturellement, toute seule.
00:56:00Il a freiné, il a coupé le gaz
00:56:02mais ce n'a pas suffi
00:56:04pour éviter...
00:56:06La roue arrière était involontaire, j'ai vu la petite fille traverser
00:56:08je n'ai rien pu faire, c'est traumatisant
00:56:10depuis ce jour-là je ne mange pas, je dors très peu
00:56:12ce qui se passe est très compliqué
00:56:14quand je ferme les yeux j'ai la scène dans la tête
00:56:16je n'ai jamais voulu ça, j'ai toujours été
00:56:18quelqu'un de modèle, je travaille pour aider mes parents
00:56:20me payer l'école, on partage l'émotion
00:56:22de l'opinion publique car il y en a assez
00:56:24de l'insécurité routière et de ces conquérants qui bravent les interdits
00:56:26a dit l'avocat général
00:56:28de la cour d'appel d'Aix-en-Provence
00:56:30il faut envoyer un message à tous ces conquérants
00:56:32qui pratiquent les rodéos sauvages
00:56:34c'est-à-dire qu'ils pourraient être mis en détention
00:56:36Oui, à 11h45
00:56:38en fin de matinée, on doit connaître
00:56:40la décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence
00:56:42puisque le parquet de grâce a fait
00:56:44appel de la décision du juge des libertés
00:56:46de la détention qui a placé sous contrôle
00:56:48judiciaire ce jeune homme
00:56:50le parquet de grâce a donc fait appel
00:56:52parce que pour les magistrats il faut
00:56:54que ce jeune homme soit en détention
00:56:56provisoire, l'avocat général hier
00:56:58a expliqué que le placer en détention
00:57:00provisoire permettait d'éviter
00:57:02un renouvellement de l'infraction parce que
00:57:04même si on lui a confisqué son permis de conduire
00:57:06l'avocat général craint que
00:57:08ce jeune homme reprenne une autre
00:57:10moto et reproduise ce
00:57:12comportement
00:57:14du côté de la défense on explique que
00:57:16depuis il est traumatisé, il est choqué
00:57:18par les événements, qu'il ne le remontera
00:57:20plus sur une moto
00:57:22donc chacun...
00:57:24et les parents, on est au-delà d'un traumatisme
00:57:26Oui, c'est au-delà d'un traumatisme
00:57:28Ils ont dû repartir dans
00:57:30leur pays aussi de coeur
00:57:32d'origine, ils ont fait les funérailles
00:57:34de leurs filles en Tunisie
00:57:36donc c'est compliqué
00:57:38mais en tout cas l'avocat général a salué
00:57:40aussi les mots et le comportement très
00:57:42digne du papa de Camilia qui
00:57:44lors des événements ne s'en est pas pris
00:57:46à ce jeune homme sur place puisqu'il y avait
00:57:48quand même une vindique populaire et presque un
00:57:50lâchage dans la rue
00:57:52On attend la décision à 11h45
00:57:54savoir s'il va rester libre, sous contrôle judiciaire
00:57:56ou s'il va être placé en détention provisoire
00:57:58On espère que la décision
00:58:00sera exemplaire
00:58:02de façon à éviter que des petites filles meurent
00:58:04parce que quelqu'un a mal cabré sa moto
00:58:06Surtout qu'en effet
00:58:08c'est un phénomène qui ne se termine pas toujours
00:58:10aussi tragiquement mais qui est très répandu
00:58:12il y a une logique statistique, un jour ou l'autre
00:58:14il se passe un drame, donc si vous n'envoyez pas un message
00:58:16rien ne changera. Lui ne remontera pas
00:58:18sur sa moto, dit-il, mais la petite fille
00:58:20ne remontera plus jamais dans l'appartement de ses parents
00:58:22ce n'est pas de l'insécurité routière, c'est une délinquance
00:58:24c'est une conquête de la rue
00:58:26il agit comme quelqu'un qui vient en conquérant
00:58:28il estime qu'il peut faire ce qu'il veut sur cette rue
00:58:30dont rien n'a changé
00:58:32depuis ce terrible drame
00:58:34ce que disent dans nos reportages tous les habitants, c'est rien
00:58:36donc le sursaut, on l'attend toujours
00:58:38et c'est le ras-le-bol généralisé
00:58:40Tony Amabrou est avec nous ce matin
00:58:42et si demain tout s'inversait
00:58:44c'est chez Fayard, on va parler dans une seconde
00:58:46mais évidemment, je suis un peu fatigué ce matin
00:58:48parce que j'ai veillé tard, j'ai regardé
00:58:50ce débat... Ah ben on était deux alors !
00:58:52Non, je dormais
00:58:54je dormais à cette heure-là
00:58:56bien évidemment
00:58:58et je vous propose d'écouter
00:59:00deux ou trois passages
00:59:02sur ce débat
00:59:04entre M. Trump et Mme Harris
00:59:06le premier passage
00:59:08c'est sur l'immigration
00:59:10de Donald Trump
00:59:14Ce qu'ils ont fait à notre pays
00:59:16c'est de permettre à des millions et des millions de personnes
00:59:18de venir
00:59:20qu'est-ce qu'il se passe dans les villages américains
00:59:22des petits villages dont on ne parle jamais
00:59:24pas Aurora ou Springfield
00:59:26des petits villages dont personne ne parle
00:59:28quelle honte ce qu'il se passe là-bas
00:59:30à Springfield
00:59:32les migrants mangent les chiens
00:59:34et les chats
00:59:38les chiens
00:59:40et les chats
00:59:42des américains, c'est ce qu'il se passe dans notre pays
00:59:44c'est une honte
00:59:46Est-ce que ce débat a changé quelque chose ?
00:59:48Ah oui
00:59:50la dernière fois il a tué Biden
00:59:52elle l'a
00:59:54elle l'a gagné parce qu'elle ne l'a pas perdu
00:59:56elle s'est montrée
00:59:58c'est très frappant même ces quelques images
01:00:00il parle
01:00:02il n'a pas éructé
01:00:04il n'a pas implosé
01:00:06il s'est quand même contenu
01:00:08mais elle vient de faire six jours de médiatraining et ça a été efficace
01:00:10elle le regarde
01:00:12directement alors qu'il ne la regarde pas
01:00:14elle le regarde avec une sorte de sourire narquois
01:00:16elle est un peu moqueuse
01:00:18et
01:00:20elle le reprend
01:00:22comme si c'était un vieillard
01:00:24vous me direz l'expérience
01:00:26après quatre ans avec Biden
01:00:28mais comme si c'était un vieillard qui avait
01:00:30un ancien en tout cas, qui exagérait vraiment
01:00:32qui avait un peu perdu la tête cette histoire de Springfield
01:00:34qui n'est pas un bled au fait
01:00:36Springfield c'est une grande ville dans l'Ohio
01:00:38avec cette rumeur sur
01:00:40des animaux, d'un chat qui aurait été mangé
01:00:42par des haïtiens
01:00:44c'est une histoire tellement
01:00:46outrancière, c'est du Trump
01:00:48parfait, lui il a été tel qu'en lui-même
01:00:50il s'est contenu, il ne la regardait
01:00:52jamais, il la méprisait
01:00:54mais elle, elle a été assez bonne
01:00:56non pas sur le fond, c'est juste un spectacle
01:00:58elle en regmande
01:01:00mais ça ne signifie rien pour la suite
01:01:02c'est pas le problème qu'il fasse du Trump
01:01:04parce que c'est la troisième fois, on a l'impression que c'est usé
01:01:06ses ficelles, ça marche
01:01:08beaucoup moins que la première fois et qu'elle a pris
01:01:10la mesure du personnage, après dans les sondages
01:01:12ils sont encore à touche-touche
01:01:14il reste 8 semaines, on ne sait rien
01:01:16qui est Trump ?
01:01:18Madame Harris a pris
01:01:20la parole, qui est Trump et elle
01:01:22dresse le portrait, écoutez
01:01:24Si vous voulez savoir qui est
01:01:26vraiment l'ancien président, parlez
01:01:28à des anciens collègues, son ancien
01:01:30chef of staff a dit qu'il
01:01:32avait dégradé la constitution des Etats-Unis
01:01:34son ancien conseiller en sécurité
01:01:36dit qu'il est
01:01:38dangereux et qu'il n'est pas
01:01:40prêt au poste
01:01:42d'autres ont dit que
01:01:44cette nation ne survivrait
01:01:46pas à un nouveau mandat Trump
01:01:48et quand on entend
01:01:50ce type de discours
01:01:52quand on a des problématiques
01:01:54qui concernent le peuple américain
01:01:56dont on ne parle même pas, je pense que cela
01:01:58est très clair.
01:02:00Merci
01:02:02parce que quand j'entends ça
01:02:04moi je ne suis pas
01:02:06comme eux, je les ai virés
01:02:08alors bon, je leur ai montré
01:02:10la porte, ils ont fait un mauvais travail
01:02:12eux, ils n'ont viré personne
01:02:14bon
01:02:16je les ai virés
01:02:18il est sur la défensive, mais je trouve
01:02:20que ce sont deux extraits qui sont intéressants
01:02:22très, mais qui ne sont pas forcément
01:02:24le reflet de l'ensemble de l'émission
01:02:26c'est vrai que
01:02:28elle est entièrement soutenue par le parti
01:02:30je veux dire, c'est la planche de salut
01:02:32des démocrates et vraiment
01:02:34c'était comme le bal des débutants hier
01:02:36ils étaient tous très stressés à l'idée
01:02:38qu'elle puisse se laisser intimider
01:02:40par les médias, par les artistes
01:02:42Taylor Swift après
01:02:44alors que Trump est quand même
01:02:46a une relation avec la base
01:02:48qui lui pardonne toutes ces outrances, qui les attendent
01:02:50même, mais il n'a pas
01:02:52véritablement, il a derrière lui effectivement
01:02:54le témoignage d'un nombre incroyable
01:02:56de gens qui l'ont accompagné et qui
01:02:58ensuite l'ont débiné, en ont fait
01:03:00des mémoires, des best-sellers
01:03:02du secrétaire général entre autres
01:03:04de la maison blanche
01:03:06mais c'est pas très révélateur parce que
01:03:08d'abord deux choses, la première c'est que
01:03:10Trump a perdu tous les débats
01:03:12contradictoires, quand on regarde
01:03:1448 heures après les sondages
01:03:16il perd toujours, n'empêche que celui
01:03:18qui gagne l'élection
01:03:20face à Hillary Clinton, il y avait eu trois débats
01:03:22donc il faut quand même
01:03:24se méfier de l'impression que cela donne
01:03:26la deuxième chose c'est qu'il y a un effet de nouveauté
01:03:28autour de Kamala, qu'elle n'a pas été aussi mauvaise qu'on ne l'imaginait
01:03:30parce que c'était une vice-présidente
01:03:32qui était calamiteuse
01:03:34elle avait été en 2020
01:03:36mais là elle est plutôt douée
01:03:38en 2019 elle avait fait la campagne primaire
01:03:40elle avait été très mauvaise, elle avait dit n'importe quoi
01:03:42très démagogique et à l'ultra-gauche
01:03:44donc Trump ne lui a pas ressorti
01:03:46d'ailleurs, il n'a pas été très
01:03:48efficace. Et dernière chose
01:03:50cette fois-ci, une charge de Donald Trump
01:03:52sur Mme Harris
01:03:54Pardon, pardon
01:03:56elle instrumentalise
01:03:58les instances du pays, pas moi
01:04:00j'ai failli me faire tuer
01:04:02d'une balle dans la tête à cause
01:04:04de la manière dont il parle de moi
01:04:06il me présente comme une menace
01:04:08à la démocratie, voilà la menace
01:04:10c'est eux, ils parlent de la Russie
01:04:12la Russie, la Russie, cette enquête
01:04:14n'a rien donné
01:04:16C'est vrai
01:04:18tout ce qu'il vient de dire est vrai
01:04:20l'enquête sur la Russie n'a absolument rien donné
01:04:22il y a un moment où il a été très percutant
01:04:24je trouve, c'est justement quand il a parlé
01:04:26de l'étranger et qu'il a parlé des guerres
01:04:28des guerres sans fin
01:04:30qui se sont ouvertes, il a dit
01:04:32si j'avais été au pouvoir, il n'y aurait pas eu
01:04:34l'agression de l'Ukraine, il n'y aurait pas eu Gaza
01:04:36etc. Et surtout il a dit
01:04:38si demain il y a la troisième guerre mondiale
01:04:40parce qu'il y a la bombe
01:04:42moi, commandant en chef
01:04:44ça n'existera pas, j'empêcherais cela
01:04:46et là
01:04:48il est relativement crédible
01:04:50parce qu'il est tellement imprévisible qu'il fait
01:04:52effectivement la frousse
01:04:54donne la frousse à tous ceux qui s'opposent à lui
01:04:56Sonia Mabrouk est avec nous ce matin
01:04:58et si demain tout s'inversait, Sonia
01:05:00il y a un désir de fiction chez vous
01:05:02parce que je lisais vos chroniques
01:05:04dans le journal du dimanche
01:05:06en juin et juillet
01:05:08il y avait également ce désir de fiction
01:05:10et là vous imaginez ce qui pourrait se passer
01:05:12et je me suis dit, pourquoi ce désir
01:05:14de fiction ? C'est un récit
01:05:16romancé plus qu'une fiction
01:05:18et si demain tout s'inversait, d'abord c'est une idée
01:05:20que je mûrais depuis très longtemps, moi j'étais
01:05:22très marquée par la lecture il y a quelques
01:05:24années du fameux camp dessin de Jean
01:05:26Raspail qui pour certains était prophétique
01:05:28pour d'autres tout en étant prophétique
01:05:30était extrêmement brutale avec des scènes
01:05:32très très dures voire chaotiques
01:05:34et j'ai imaginé
01:05:36mais c'est pas simplement
01:05:38de l'ordre de la fiction, Pascal, c'est aussi
01:05:40appuyé sur des déclarations
01:05:42il y a quelques mois de très hauts dirigeants
01:05:44européens ont quand même dit qu'il était tout à fait possible
01:05:46que la guerre globale se propage
01:05:48sur tout le continent européen
01:05:50il y a quelques jours le Financial Times
01:05:52a publié des documents militaires russes
01:05:54indiquant qu'il y avait des cibles potentielles sur le littoral
01:05:56français, à partir de là
01:05:58j'ai observé la Méditerranée et je me suis dit
01:06:00et si demain tout s'inversait
01:06:02dans cette Méditerranée devenue aujourd'hui
01:06:04cimetière à l'aune des naufrages
01:06:06de migrants, est-ce que demain
01:06:08le réfugié, le migrant peut être l'européen
01:06:10et j'ai donc
01:06:12écrit, en tous les cas mis en musique ce récit
01:06:14où il y a des centaines et des centaines
01:06:16de français, d'italiens, d'allemands
01:06:18d'espagnols qui sont contraints de tout
01:06:20quitter, quitter leur pays pour aller de l'autre
01:06:22côté de la Méditerranée pour s'exiler
01:06:24parce qu'il y a une guerre russo-européenne
01:06:26et ils vont être confrontés à la précarité
01:06:28des camps, ils vont être confrontés
01:06:30à la douleur de l'exil, ils vont être
01:06:32confrontés au préjugé des populations locales
01:06:34et surtout ils vont être confrontés
01:06:36à quelque chose qu'on connaît bien
01:06:38c'est-à-dire à des nations qui vont être jaloux
01:06:40et qui vont vouloir préserver
01:06:42ou sanctuariser leur identité
01:06:44sauf que dans ce récit on parle
01:06:46des pays du sud du Maghreb
01:06:48et donc cette inversion
01:06:50n'est pas seulement de l'ordre de la fiction
01:06:52elle l'est pour le moment
01:06:54mais l'inimaginable peut très bien
01:06:56devenir réalité et je me suis
01:06:58intéressée à des questions qui me semblent
01:07:00majeures, en tous les cas le sont à mes yeux
01:07:02aujourd'hui, c'est le sentiment
01:07:04d'appartenance à une nation
01:07:06face au sentiment de fidélité ou d'attachement
01:07:08à ses origines
01:07:10vous voyez la balance entre ces choses-là
01:07:12et puis une question qui me semble majeure
01:07:14et beaucoup plus importante que certains thèmes
01:07:16que nous traitons aujourd'hui quand on voit
01:07:18que le simple énoncé d'un ministère
01:07:20de l'immigration pose un souci
01:07:22mais me semble-t-il la vraie question c'est de savoir
01:07:24comment on assimile
01:07:26aujourd'hui des individus
01:07:28qui pour certains sont très
01:07:30éloignés de la culture du pays d'accueil
01:07:32sauf que dans ce livre, ces individus-là
01:07:34c'est l'européen
01:07:36c'est l'occidental, ils arrivent
01:07:38dans les pays du Maghreb
01:07:40et en l'occurrence là, un pays
01:07:42imaginaire qui est coincé
01:07:44entre la Libye et l'Egypte que j'ai appelé la
01:07:46Djalmani et ce pays dit écoutez
01:07:48moi je ne veux pas subir une submersion migratoire
01:07:50je tiens à mon identité
01:07:52arabo-musulmane, donc voilà, vous avez un choix
01:07:54vous pouvez venir, mais c'est l'assimilation
01:07:58Je vais dire quelques passages et si demain tout s'inversait
01:08:00cette question je me la pose depuis des années
01:08:02si l'inimaginable devenait réalité
01:08:04la menace très actuelle d'une guerre totale
01:08:06sur le continent européen a confirmé mon intuition
01:08:08c'est ainsi que tout a commencé
01:08:10donc vous imaginez cette guerre opposant
01:08:12la France à la Russie et leurs alliés
01:08:14et l'exil forcé comme vous l'avez dit de français
01:08:16Louise et Aurélien
01:08:20les guerres dites modernes sont aussi sales que celles d'antan
01:08:22point de tranchées boueuses ni de gueules cassées
01:08:24mais des nuages de drones tueurs
01:08:26et des canons lasers capables d'émietter
01:08:28instantanément une cible
01:08:30mais on voit bien qu'au delà de ce récit
01:08:32que vous faites et ce que vous venez de dire
01:08:34le confirme, il y a aussi un message
01:08:36entre guillemets que vous envoyez
01:08:38à ceux qui vont vous lire
01:08:40et qui sont français
01:08:42ce message, qui l'envoie, c'est vous
01:08:44Sonia Mabrouk, née en Tunisie
01:08:46je suis d'accord
01:08:48écrire pour moi c'est se regarder dans le miroir
01:08:50et voir l'autre
01:08:52donc je pense que pour imaginer et appréhender
01:08:54des sujets aussi complexes que l'immigration
01:08:56l'assimilation, il faut à un moment
01:08:58se placer justement dans, si je puis dire
01:09:00avec toutes les difficultés
01:09:02dans la situation du migrant, voilà pourquoi
01:09:04cette inversion déroule
01:09:06mais le message est un éloge
01:09:08de l'assimilation qui a été totalement déconstruite
01:09:10dont la définition a été dévoyée dans notre pays
01:09:12depuis des années. L'assimilation, voyez-vous
01:09:14c'est un processus, me semble-t-il, extrêmement complexe
01:09:16pour une définition très simple
01:09:18c'est partager les mêmes codes culturels
01:09:20et les mêmes mœurs
01:09:22que les habitants d'un pays
01:09:24sauf que dans notre pays, la définition
01:09:26a été totalement inversée
01:09:28de sorte qu'aujourd'hui, quand on demande
01:09:30l'assimilation, on est soi-même
01:09:32assimilé au pire des racistes et des xénophobes
01:09:34mais qu'est-ce qu'il y a, dites-moi
01:09:36de plus généreux que de vouloir
01:09:38que l'autre vous ressemble ?
01:09:40Qu'est-ce qu'il y a de plus universaliste que de vouloir
01:09:42que l'autre partage les mêmes mœurs
01:09:44et les mêmes codes culturels que vous ?
01:09:46On est parti d'une notion
01:09:48d'essence universaliste
01:09:50à une notion aujourd'hui
01:09:52qui est totalement teintée de racisme
01:09:54et moi, je me permets de dire que
01:09:56le véritable antiracisme aujourd'hui, c'est l'assimilation
01:09:58on ne l'a même pas essayé
01:10:00alors il y a eu l'assimilation
01:10:02il y a eu un projet assimilationniste en France
01:10:04dans la troisième république
01:10:06et les premiers assimilés sur la terre de France étaient des français
01:10:08on a demandé aux normands, aux bretons
01:10:10de s'assimiler, parfois à la dure
01:10:12c'est toute l'histoire française
01:10:14le centralisme français
01:10:16on demandait aux bretons de ne plus parler breton
01:10:18au début du siècle
01:10:20au nom précisément du vivre ensemble
01:10:22et au nom d'une unité culturelle
01:10:24chacun a gommé ses identités
01:10:26culturelles
01:10:28c'était vrai pour les Pays Basques
01:10:30pour les Corses comme pour la Bretagne
01:10:32exactement, donc nous l'avons demandé
01:10:34nous n'osons plus le demander aujourd'hui
01:10:36parce que cerné par
01:10:38ou en tout cas baignant dans cet océan
01:10:40parfois woke et indigéniste
01:10:42il nous semble que demander cela
01:10:44c'est impossible, on dit
01:10:46venez avec vos différences, venez comme vous êtes
01:10:48nous sommes passés de l'assimilation
01:10:50à l'intégration, à la société inclusive
01:10:52je pense que revenir à l'assimilation
01:10:54n'est pas un retour en arrière, c'est imaginer
01:10:56l'avenir aujourd'hui, et ce que j'ai voulu dire
01:10:58dans ce livre, c'est que les pays de l'autre côté
01:11:00de la Méditerranée, et bien
01:11:02ne s'embarassent pas de préjugés
01:11:04alors j'avoue que compte tenu de l'actualité
01:11:06je voudrais le dire, ils traitent de manière inhumaine
01:11:08les migrants, évidemment
01:11:10en les laissant dans le désert, et ça c'est une chose totalement
01:11:12à condamner, mais on ne peut pas reprocher
01:11:14un pays de vouloir défendre son identité
01:11:16de tenir à son passé, à ses héros
01:11:18à ses gloires, à ses fiertés, à sa sentimentalité
01:11:20à son enveloppe charnelle
01:11:22et ce qui est toujours intéressant
01:11:24c'est de voir le deux poids du mesure
01:11:26c'est à dire ce qu'on n'admet pas en France
01:11:28lorsqu'on parle de la Nouvelle-Calédonie
01:11:30les mêmes
01:11:32revendiquent ou mettent
01:11:34en place un système où
01:11:36les néo-calédoniens qui étaient les
01:11:38premiers sur ce sol
01:11:40doivent garder leur culture
01:11:42leur identité, mais en revanche
01:11:44les français sur le sol
01:11:46de France qui sont là
01:11:48depuis des années, on n'admet pas le même
01:11:50raisonnement. Reste deux barrières
01:11:52reste le nombre
01:11:54semble-t-il, et dire que le nombre
01:11:56les flux migratoires trop importants
01:11:58empêchent l'assimilation, c'est un fait ?
01:12:00Oui, c'est le... je crois que François Mitterrand
01:12:02avait parlé de seuil
01:12:04en se référant à Lévi-Strauss d'ailleurs
01:12:06le paradoxe, c'est qu'il y a des sociétés
01:12:08souvent j'ai cité deux communautés
01:12:10si j'ose dire, les juifs français
01:12:12et les arméniens français, il n'y a pas plus
01:12:14assimilé qu'eux, mais en même temps
01:12:16ils ont gardé
01:12:18une identité et arménienne
01:12:20et juive qui leur
01:12:22permet de vivre sans aucun
01:12:24souci dans la société française, tout en
01:12:26gardant une culture personnelle. Mais l'assimilation
01:12:28n'est pas l'effacement des autres, il faut pouvoir
01:12:30le marteler et le dire
01:12:32et d'ailleurs c'est tout à fait normal
01:12:34qu'on vienne et qu'un arrivant, qu'un étranger
01:12:36vienne avec son bagage culturel, vous pouvez pas
01:12:38lui reprocher, mais à un moment
01:12:40vous posez cette valise, sans l'éloigner
01:12:42et vous faites votre
01:12:44ces codes culturels, mais
01:12:46il reste un obstacle majeur, c'est à quoi on assimile
01:12:48aujourd'hui ? Quand un pays ne se pense plus
01:12:50comme une langue, ne se pense plus comme une culture
01:12:52ne se pense plus comme tout ce qu'ils font d'une nation
01:12:54et bien il n'y a rien de dur
01:12:56à quoi vous pouvez vous raccrocher. Là encore
01:12:58moi je vois une différence entre
01:13:00Occident et Orient, c'est à dire
01:13:02dans l'univers et en tous les
01:13:04cas dans notre Occident
01:13:06aujourd'hui contemporain
01:13:08il y a parfois un attachement à une laïcité
01:13:10je n'ai rien contre cette singularité
01:13:12française évidemment qu'il faut mettre
01:13:14en avant, mais une laïcité du vide
01:13:16et qui ne donne pas
01:13:18à aimer
01:13:20parfois, j'ose le dire peut-être que la phrase est un peu
01:13:22forte, la France fait pitié puisqu'elle ne
01:13:24donne envie pour être
01:13:26aimée, pour être désirée.
01:13:28C'est intéressant aussi ce que vous dites parce que la séquence
01:13:30des Jeux Olympiques peut montrer le
01:13:32contraire, c'est à dire qu'on a vu
01:13:34entre guillemets une France d'avant
01:13:36revenir, et c'était le public
01:13:38la France d'avant, c'était la
01:13:40France qui était par exemple
01:13:42rue Lepic lorsque les
01:13:44cyclistes sont montés, j'ai envie de dire c'est la France
01:13:46du Puy du Fou qui était là, mais
01:13:48les élites du Tour de France
01:13:50c'est la France, mais les élites
01:13:52en revanche ont un rapport avec
01:13:54cette France-là, alors les élites
01:13:56c'est qui ? C'est les journalistes, c'est les intellectuels
01:13:58Patrick Boucheron, voilà c'est bon
01:14:00et ceux-là effectivement vendent
01:14:02et on l'a vu dans la cérémonie d'ouverture
01:14:04une image différente
01:14:06mais je m'interroge
01:14:08toujours pourquoi cette différence entre
01:14:10d'un côté le public, le plus grand
01:14:12nombre, et puis cette élite
01:14:14qui est parfois dans la
01:14:16culpabilité, dans la repentance, et qui
01:14:18veut vendre une France
01:14:20On connaît la réponse, nous sommes dans un
01:14:22pays qui a été, qui a colonisé
01:14:24donc tout vient de là, d'ailleurs l'assimilation
01:14:26c'est aussi pour ça que la
01:14:28définition a été dévoyée, durant la
01:14:30colonisation, c'est ça
01:14:32qui a posé problème, dans les années
01:14:3470, quand on a une sortie
01:14:36de la colonisation, on ne voulait plus du tout
01:14:38parler de l'assimilation, parce qu'on avait parlé de l'assimilation
01:14:40pour l'Algérie française, sauf que moi j'essaye de dire
01:14:42regardez dans l'histoire, qui sont
01:14:44les plus grands racistes ?
01:14:46Qui sont les plus grands partisans de la hiérarchie
01:14:48entre les individus ? C'étaient les ennemis
01:14:50de l'assimilation, quelqu'un comme
01:14:52Gobineau
01:14:54ou Vaché de Lapouge, ils étaient contre
01:14:56l'assimilation, aujourd'hui c'est
01:14:58l'inverse, comment on peut
01:15:00arriver à un tel renversement
01:15:02de la situation, donc pour essayer de le dire
01:15:04à travers un récit romancé
01:15:06j'ai pris l'exemple de ces pays là, que je connais
01:15:08bien, puisque mon pays de naissance c'est la Tunisie
01:15:10on n'a pas peur de parler de
01:15:12ces héros, on n'a pas peur de dire
01:15:14qu'on veut préserver une unité
01:15:16culturelle, il faut le faire évidemment, jamais
01:15:18il faut s'autoriser ce qui se passe, c'est-à-dire une
01:15:20violence, une maltraitance des migrants
01:15:22mais il faut pouvoir assumer qui nous sommes
01:15:24pour préserver une unité culturelle
01:15:26Vous êtes resté combien de temps en Tunisie ces dernières
01:15:28semaines ? Longtemps
01:15:30Comment va la Tunisie ? Justement
01:15:32entre ce fameux
01:15:34discours dont on a vu
01:15:36il y a 60 ans
01:15:38avec les femmes qui n'étaient pas
01:15:40voilées à l'époque, et puis ce discours
01:15:42devant les frères musulmans qui est très célèbre
01:15:44de celui qui dirigeait la Tunisie à l'époque
01:15:46et puis la Tunisie aujourd'hui
01:15:48comment jugez-vous le pays ? Ces pays là
01:15:50je vais vous parler plus précisément de la Tunisie
01:15:52mais la Tunisie, l'Algérie, le Maroc
01:15:54un peu moins, mais ces deux pays sont devenus des
01:15:56terres d'immigration
01:15:58elles étaient des terres de transit, elles sont devenues
01:16:00des terres d'immigration, donc il faut se rendre
01:16:02compte des défis majeurs pour ce
01:16:04pays, moi j'ai entendu dire
01:16:06que c'était des pays qui menaient des politiques
01:16:08extrêmement répressives
01:16:10il est vrai par rapport aux migrants, ce qui
01:16:12n'empêche pas qu'il faut comprendre
01:16:14qu'un pays a le droit de tenir
01:16:16à son identité, qu'il veut préserver
01:16:18ce qu'il a été, ce qu'il est
01:16:20et ce qu'il sera, moi c'est ça que je veux
01:16:22essayer de faire comprendre à travers ce livre
01:16:24et que si on nous comprend ça
01:16:26eh bien on devrait s'autoriser
01:16:28Mais derrière ma question il y avait également comment va la Tunisie
01:16:30par rapport à l'islam aujourd'hui, c'était aussi ça ma question
01:16:32Eh bien écoutez par rapport
01:16:34à l'islam
01:16:36Et l'islamisme en fait
01:16:38C'est cette question là
01:16:40C'est pas ton islam
01:16:42C'est de ce que je sais de mon pays, si je peux
01:16:44parler, je ne peux pas parler au nom de mon pays
01:16:46mais de ce que je sais, parce que j'y ai vécu quand même
01:16:48une vingtaine d'années, il y a souvent une Tunisie à plusieurs
01:16:50vitesses, et il y a une Tunisie
01:16:52qui est faite avec une société
01:16:54civile, même si je n'aime pas cette expression, mais
01:16:56extrêmement
01:16:58vive, qui fait très attention à tout
01:17:00qui est une véritable barrière, garde-fou
01:17:02à tout ce qui peut se passer, et avec des
01:17:04femmes dont on connait en Tunisie le courage
01:17:06l'abnégation, et qui ne lâcheront rien
01:17:08Je veux dire, moi j'ai été élevée
01:17:10éduquée dans cet esprit là
01:17:12c'est à dire, je sais que l'homme
01:17:14parce que quand je dis les femmes, il y a toujours l'homme
01:17:16est un partenaire pour la liberté
01:17:18des femmes, et je serai toujours une
01:17:20vigie aux côtés de tous ceux
01:17:22ma grand-mère, tout le monde a combattu, c'est à dire
01:17:24que dans le biberon qu'on
01:17:26nous donne en Tunisie, il y a
01:17:28ce lait finalement de la liberté
01:17:30et puis il y a évidemment les mêmes menaces
01:17:32que nous avons en France, mais je dis
01:17:34souvent Pascale, que la première femme
01:17:36que j'ai vue
01:17:38portant une burqa, noire
01:17:40je ne l'ai pas vue en Tunisie
01:17:42je l'ai vue en France, moi en Tunisie
01:17:44j'ai le souvenir de ces femmes magnifiques qui portaient
01:17:46un voile blanc, qu'on appelle le Sefzeri
01:17:48que ma grand-mère portait quand on sortait
01:17:50quand elle sortait, l'après-midi
01:17:52qu'il faisait extrêmement chaud, c'était une sorte de voile
01:17:54pudique, moi c'est cette Tunisie là
01:17:56c'est pas une nostalgie, c'est un projet
01:17:58d'avenir, mais pour ça il faut assumer
01:18:00certains thèmes et certains concepts
01:18:02l'assimilation, c'est une nécessité
01:18:04anthropologique aujourd'hui
01:18:06me semble-t-il
01:18:08et j'aimerais que Sabrina Bedjeber
01:18:10nous partageons
01:18:12les mêmes histoires, les mêmes albums
01:18:14de photos
01:18:16absolument, il y a beaucoup de
01:18:18de concepts
01:18:20et de
01:18:22je n'arrive pas à trouver les mots
01:18:24parce que je suis même émue
01:18:26de venir parler de l'assimilation
01:18:28parce qu'il y a une réverbération
01:18:30aussi de parcours, de vie
01:18:32d'attachement à notre
01:18:34pays qui est la France et qui nous a
01:18:36permises, toutes les deux et comme d'autres
01:18:38vous parliez des hommes, chère Sonia, évidemment
01:18:40les hommes sont
01:18:42nos partenaires finalement
01:18:44dans tous ces combats
01:18:46et oui, c'est un hommage que nous rendons
01:18:48à la France, parce que la France nous a encore une fois
01:18:50permis
01:18:52à toutes et à tous, pardon, j'y arrive plus
01:18:54de pouvoir
01:18:56s'émanciper, de grandir
01:18:58et Sonia a raison
01:19:00de nier cette nécessité anthropologique
01:19:02parce qu'il y a de tels basculements
01:19:04aujourd'hui et notamment
01:19:06par rapport à la trahison
01:19:08des élites qui nous confinent
01:19:10nous enfants issus de l'immigration
01:19:12dans des
01:19:14espèces de cadenas
01:19:16identitaires desquels on ne peut pas sortir
01:19:18sinon on est axés effectivement d'islamophobes
01:19:20de racistes parce que simplement nous défendons
01:19:22entre autres la laïcité.
01:19:24L'assimilation ce n'est pas un prénom
01:19:26vous avez eu la gentillesse, d'ailleurs je lui fais un clin d'oeil
01:19:28d'appeler ma fille Soraya, c'était une évidence
01:19:30comme ma mère, on ne s'assimile pas
01:19:32par un prénom, c'est pas parce que moi j'ai donné
01:19:34un prénom arabe d'origine persane
01:19:36qui veut dire princesse, ce prénom c'est celui
01:19:38de ma mère, c'est une évidence que
01:19:40ma fille devait porter le nom de ma mère
01:19:42disparue, on ne s'assimile pas par
01:19:44un prénom, la plus belle preuve d'assimilation
01:19:46elle est partout en France
01:19:48il y a des gens incroyables, il y a Sabrina
01:19:50qui est ici, c'est ce qu'on donne
01:19:52ce qu'on donne et ce qu'on reçoit de la France
01:19:54c'est la plus belle preuve d'amour, c'est un parcours
01:19:56c'est tout, c'est pas un prénom
01:19:58c'est important de le dire aussi
01:20:00Très émouvant d'entendre
01:20:02C'est vrai que le rapport que vous aviez avec votre mère
01:20:04dont vous avez beaucoup parlé
01:20:06régulièrement et de voir
01:20:08votre fille qui reprend le
01:20:10prénom de votre mère
01:20:12est un signe
01:20:14très fort et quand vous dites
01:20:16je n'imaginais pas appeler ma fille
01:20:18d'un autre prénom
01:20:20Votre père est content ?
01:20:22Oui, il vous regarde
01:20:24Et il est heureux d'avoir une petite Soraya bien sûr
01:20:26Oui tout à fait, mais vous savez
01:20:28ça c'est aussi universel, quand vous perdez
01:20:30quelqu'un c'est une bombe à fragmentation, ça explose
01:20:32ça explose et vous remarquez qu'autour
01:20:34de vous, vos proches, vos collègues, vos amis
01:20:36n'osent même plus prononcer le nom de la personne
01:20:38disparue et moi je me suis dit comment
01:20:40faire de nouveau résonner
01:20:42ce prénom, et bien
01:20:44le ciel, la vie m'a donné le cadeau
01:20:46de pouvoir entendre de nouveau ce prénom
01:20:48associé à la vie et non plus à la
01:20:50disparition. On a le temps de poser une dernière question ?
01:20:52Je vous en prie, je vous en prie. Pour moi
01:20:54le mot le plus important du titre
01:20:56c'est si, est-ce que vous pensez qu'on
01:20:58manque d'imagination, qu'il
01:21:00peut arriver des choses que nous jugeons aujourd'hui
01:21:02inimaginables, celles que vous décrivez
01:21:04dans votre livre ou d'autres, est-ce qu'on manque un peu d'imagination ?
01:21:06Merci pour cette...
01:21:08J'ai beaucoup manqué d'imagination
01:21:10nous sommes passés par tellement de crises, nous sommes passés
01:21:12par tellement de changements, de paradigmes
01:21:14on n'est plus dans un changement d'époque, de cycle
01:21:16aujourd'hui je pense que
01:21:18l'inimaginable est tout à fait possible
01:21:20et qu'on peut se retrouver demain
01:21:22dans la peau de ces familles-là, français
01:21:24catholique et français juif
01:21:26je vous les deux familles face à des choix
01:21:28existentiels, véritablement
01:21:30et avec l'injonction
01:21:32de tout laisser de côté. Qu'auriez-vous fait
01:21:34vous Eric ? Qu'auriez-vous fait ?
01:21:36Si on vous demandait de vous assimiler à une culture
01:21:38différente, très éloignée de la vôtre
01:21:40mais vous n'avez pas le choix, sinon vous repartez
01:21:42dans un pays en guerre.
01:21:44La fonction de l'assimilation il faut l'avoir des deux côtés aussi
01:21:46mais il faut donner
01:21:48à aimer
01:21:50pour être aimé et ça vaut pour un
01:21:52pays.
01:21:54Je trouve que c'est un livre extrêmement intéressant
01:21:56bien sûr et puis qui soulève
01:21:58toutes les questions dont vous venez de
01:22:00parler à l'instant. Nous sommes le 16 août
01:22:022037 après deux ans d'exil à
01:22:04Badia-Louise et de retour en France
01:22:06la guerre entre la Russie
01:22:08de Babouchkine
01:22:10et l'Europe vient de s'achever à la
01:22:12faveur d'un cessez-le-feu signé dans la douleur
01:22:14et le sang. Vraiment ?
01:22:16Et si demain tout s'inversait
01:22:18résistance ou allégeance, lors des décroisades
01:22:20est-elle venue ? C'est chez Faya
01:22:22et c'est évidemment de notre amie
01:22:24Sonia Mabrouk qu'on retrouvera
01:22:26dès l'heure du déjeuner.
01:22:28Vous avez vu que pour votre retour
01:22:30l'interview
01:22:32que vous avez faite lundi matin
01:22:34était première chaîne info immédiatement.
01:22:36Parce que je suis portée par le travail
01:22:38de la matinale et de vous tous évidemment.
01:22:40Et peut-être que les gens aussi avaient envie de vous.
01:22:42Vous me permettez de remercier alors
01:22:44Laurence Ferrari, qui avec
01:22:46beaucoup de travail a pris
01:22:48la suite de la grande interview. Florent Tardif
01:22:50Thierry Cabane évidemment.
01:22:52Et tous ceux qui sont là.
01:22:54Et le dimanche en revanche
01:22:56l'émission sur Europe 1
01:22:58Est-ce que vous m'autorisez
01:23:00encore quelques semaines de concours
01:23:02avant de reprendre ? C'est Pierre de Villeneuve
01:23:04qui anime toujours cette grande émission.
01:23:06Sonia, c'est un bonheur d'être
01:23:08avec vous, vous le savez.
01:23:10Et dans cette rédaction.
01:23:12Et tous ceux évidemment qui
01:23:14sont avec nous autour de Serge Nedjar
01:23:16étaient tellement heureux
01:23:18de vous retrouver.
01:23:20Il est 10h35.
01:23:22Nous allons
01:23:24je salue Gérard Varman qui disait
01:23:26réécoute ce que disait Hassane Deux
01:23:28sur l'assimilation des Marocains
01:23:30brillants, dit-il.
01:23:32Et c'est vrai qu'on a souvent repassé
01:23:34ce passage de Hassane Deux
01:23:36à Laurent Sinclair
01:23:38qui explique que cette assimilation
01:23:40ne se fera pas, en tout cas
01:23:42vous n'en ferez jamais des bons français.
01:23:44Je crois que c'était ce que disait Hassane Deux
01:23:46et ce n'est pas souhaitable.
01:23:48Je ne sais pas si c'est exactement
01:23:50je ne suis pas sûr que
01:23:52ce soit exactement les mots qu'il disait
01:23:54mais c'était en tout cas l'esprit.
01:23:56Nicolas Baillet était à la réalisation
01:23:58Alice Malet était à la vision
01:24:00Rodrigue De Prado était au son. Merci à Marine Lanson
01:24:02à Hélène Charpy. Toutes ces émissions
01:24:04sont disponibles sur cnews.fr
01:24:06Jean-Marc Morandini dans une seconde
01:24:08et à quelle heure vous prenez l'antenne, chère Sonia ?
01:24:10A midi pile. Sonia Mabrouk.
01:24:12A ce soir.