Face à Philippe de Villiers (Émission du 13/09/2024)

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Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcript
00:00Il est quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour le retour, le grand retour de Philippe Devilliers.
00:07Cher Philippe, bonjour, enfin !
00:10Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:12Geoffroy est avec nous également.
00:14Quel plaisir de vous retrouver Philippe Devilliers.
00:16Je pense aux téléspectateurs qui étaient très nombreux ces dernières semaines à m'envoyer des messages,
00:21à envoyer des mails au service de communication de CNews.
00:24Mais quand reviendra Philippe Devilliers ? Ça y est, il est bien là.
00:29J'étais sur mon inventain, entre la mer et la terre, entre la mer et le bocage, et j'écrivais.
00:36D'ailleurs, je voulais vous poser une question.
00:39Vous savez, pendant toute l'année dernière, vous m'avez fait le coup, au commencement de chaque émission,
00:45d'être un formateur bien informé.
00:48Bien sûr.
00:50Je voulais vous poser une question.
00:52Allez-y.
00:53Comment vont les deux poussins ?
00:56Oh !
01:02Alors, il faut expliquer aux téléspectateurs qu'avec Benjamin Naud qui est sur la photo à ma droite,
01:07je suis venu vous voir au Puy du Fou.
01:10Ça a été un week-end extraordinaire.
01:12On a rencontré des gens merveilleux, à votre image, Philippe Devilliers.
01:15Et j'ai eu l'honneur, pour mon anniversaire, de recevoir des poussins qui vont bien, j'espère.
01:21Ils sont en pleine forme et que nous retrouverons l'année prochaine, j'en suis certain.
01:25Vous m'avez fait un zéro pour vous, en ce début de saison, Philippe Devilliers.
01:32Ce sont deux coques.
01:33Deux coques.
01:34On les a appelés Ben et Elliot.
01:36Et ils sont en pleine forme.
01:38Merci en tous les cas.
01:40Et c'est l'occasion de le dire, même si je l'avais dit en coulisse, de le dire devant tout le monde.
01:44Ça a été un week-end exceptionnel.
01:46C'était la première fois que j'allais au Puy du Fou.
01:48Je peux vous dire que ça doit être quelque chose qu'il faut faire dans sa vie.
01:52Au moins une fois.
01:53En tout cas, je vais vous dire une chose, à tous les deux.
01:56Et à tous les Français qui nous regardent, qui sont très nombreux, je le sais.
02:04Du coup, on a une grosse pression.
02:05Mais ça me fait plaisir d'être avec vous.
02:07J'ai beaucoup d'amitié pour vous.
02:09On s'entend bien.
02:11Je pense que ça se voit, que ça s'entend.
02:14Et j'arrive là vraiment complètement détendu, en me disant qu'est-ce qui va m'arriver,
02:22qu'est-ce que je vais devoir répondre aux questions qu'ils vont poser.
02:25Mais on a une belle actualité, là.
02:27Très importante.
02:28Enfin, une belle actualité.
02:30Une actualité forte.
02:32Une actualité effectivement très forte.
02:34Philippe Devilliers, nous nous sommes quittés sur le plateau de CNews.
02:37C'était un 5 juillet, le 5 juillet dernier.
02:39Ça fait tout juste 70 jours.
02:43Dans quel état retrouvez-vous le pays, Philippe Devilliers ?
02:46Vous faites un démarrage en côte, là.
02:48Oui.
02:50Je pense que le pays est dans un triste état.
02:59Un état sans doute plus grave que les gens qui nous regardent ne le pensent.
03:04J'essaie de dire pourquoi en quelques mots.
03:07D'abord parce que plus que jamais, le pronostic vital est engagé.
03:14Le 29 août dernier, j'étais impressionné par une annonce de l'INSEE, du patron de l'INSEE,
03:23qui a dévoilé les derniers chiffres en matière migratoire.
03:30Il y a 7 millions d'immigrés en France aujourd'hui.
03:34La mer monte.
03:36Au rythme de 500 000 personnes supplémentaires par an depuis plusieurs années.
03:42Le taux de natalité différentielle entre les familles françaises et les familles étrangères ne cesse de se dégrader.
03:49C'est-à-dire que la France s'en est remise aux familles étrangères pour faire des enfants qu'elle ne fait plus.
03:56Et si vous me permettez l'expression, je dirais que plus que jamais, l'enfantement est le djihad des femmes.
04:06En fait, à ce rythme-là, le peuple historique français sera minoritaire en 2050.
04:16Quand je dis que le pays est en triste état, évidemment je pense aussi aux œuvres vies, aux œuvres mortes dont j'avais déjà parlé,
04:25qui tiennent la carène du paquebot France et qui sont en péril.
04:32Le paquebot coule doucement.
04:38Nous sommes sous la ligne de flottaison.
04:40Ça fait 50 ans qu'on est sous la ligne de flottaison parce que ça fait en fait cette année le 50e anniversaire du déficit français budgétaire.
04:47Quelle famille pourrait se permettre ça ?
04:51Et on peut même parler de sabordage.
04:52Quand on voit Bruno Le Maire qui fait un cocktail pour trinquer à la lame de glace dans la coque, on se demande où ils ont la tête.
05:04Ça les amuse.
05:06Ils s'amusent.
05:10Jean-Luc Tavernier, le patron de l'INSEE, dans les échos, dit ceci, ça m'a beaucoup frappé,
05:19le climat des affaires s'est effondré en juillet.
05:24La dette est déclarée aujourd'hui par tous les spécialistes insoutenable.
05:29Cette expression a un sens.
05:31Ça veut dire que vous, moi, on doit 47 000 euros par personne, par habitant.
05:38Qui va payer ? Pas nous.
05:41Nos enfants, nos petits-enfants.
05:44Ensuite, le déficit commercial, il est de 100 milliards d'euros.
05:50Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:51Ça veut dire qu'en fait, on importe, on consomme, on ne produit plus.
05:55Les nouveaux riches, ce sont les distributeurs.
06:01On est la plus grande surface des grandes surfaces, la France, le pays de consommateurs.
06:06Ensuite, on a les impôts les plus élevés du monde occidental.
06:11Donc, où est-ce qu'on va aller chercher les ressources ?
06:17Et enfin, alors là, c'est vraiment pathétique, quelle humiliation.
06:23La France fait l'objet d'une procédure de déficit excessif à Bruxelles.
06:28Donc, il n'y a qu'une solution pour rétablir les comptes, trancher dans le vif.
06:34Rétablir les comptes, ça veut dire faire un effort colossal
06:38qui est tout à fait contradictoire avec les propositions de la plupart des partis politiques,
06:43pour en rajouter, pour vider les caisses un peu plus.
06:47Et puis enfin, je dirais que j'ai déjà utilisé cette expression,
06:51mais elle est plus vraie que jamais, les murs porteurs s'effondrent.
06:54Et quand les murs porteurs s'effondrent, la maison s'écroule.
06:57La famille, l'école, l'autorité, la sécurité, la justice.
07:03Le cri de la veuve du gendarme Comines, père de deux enfants de 12 et 16 ans,
07:14tué par un chauffard, par un OQTF multirécidiviste.
07:23Ce cri résonne dans nos cœurs meurtris, toujours.
07:28La France a tué mon mari par laxisme.
07:36Et pendant ce temps-là, pendant l'été, qu'est-ce que faisaient les leaders politiques ?
07:42Ils étaient attablés, assis sur le pont du Titanic, à faire leur partie de carte.
07:51Alors pour la gauche c'est plutôt la belote, pour la droite c'est plutôt le bridge,
07:56mais ils sont d'accord pour tirer au sort, ils ont finalement tiré au sort.
08:01Un d'entre eux, pour tenir la barre, ils ont pris un skieur de fond.
08:07Bon, ça peut marcher, peut-être qu'on en parlera.
08:12Et pendant ce temps-là, on a le Mozart de la finance qui joue de la flûte au habeau avec Edouard Philippe.
08:18On a l'impression que tout ce monde-là continue à jouer.
08:23Ils s'occupent d'eux, ils ne s'occupent pas de la France.
08:27En tout cas, pas assez de la France.
08:30La France, aujourd'hui, elle réclame des mesures de salut public pour survivre.
08:41Vous avez abordé justement le sujet Michel Barnier.
08:43Il est donc, vous le savez, le nouveau Premier ministre.
08:46Ses premiers pas à Matignon ont été bien accueillis par les Français.
08:49Mais avant de parler de l'homme politique, revenons sur l'homme Philippe de Villiers,
08:53l'homme que vous connaissez bien.
08:55Qui est Michel Barnier Philippe de Villiers ?
08:58Alors, je vais d'abord dire que j'étais comme vous, sans doute,
09:01et comme tous les Français qui nous regardent, soulagé.
09:04Parce qu'on a failli avoir un croque-méthane de la mélanchonie, quand même.
09:08Et quand vous cauchemardez, vous vous réveillez le matin, vous êtes prêt à manger des nouilles.
09:14En fait, j'ai regardé la passation de pouvoir.
09:17Elle m'a beaucoup frappé, c'était un chef-d'œuvre.
09:20Il y avait tout.
09:21D'anciens mondes, de nouveaux mondes.
09:23La presse a dit tout ça, mais je vais aller plus loin.
09:25Avec quelques images.
09:27On avait un jeune Mirly Fleur de Saint-Germain, à Communicants.
09:31Et on avait un marathon, un marathonien des neiges.
09:38Et quand ils ont commencé à parler, on avait l'impression d'avoir un caniche d'appartement
09:41qui jappait dans les jambes du chien d'Avalanche.
09:46Le chien d'Avalanche restait de gravité dans le petit Saint-Bernard.
09:50Je connais très bien Michel Barnier.
09:53Depuis longtemps, on a été président d'un conseiller général en même temps, pendant un quart de siècle.
09:59Il est aussi Savoyard que je suis Vendéen.
10:01C'est un araciné.
10:03Pour moi, c'est un compliment.
10:05Et j'ai des bons souvenirs de lui.
10:08Premier bon souvenir, les Jeux Olympiques de 1992, il m'avait invité avec mon épouse.
10:14Et là, on a fait la connaissance d'un homme extraordinaire,
10:17qui a beaucoup manqué aux Jeux Olympiques cet été,
10:19Jean-Claude Kelly, qui est devenu un ami personnel.
10:24C'était un grand succès, les Jeux Olympiques de 1992.
10:27C'est Michel Barnier et Jean-Claude Kelly.
10:29Ensuite, j'ai un deuxième souvenir où il a montré du courage.
10:33Le 14 juillet 1989.
10:35Et on découvre les photos en même temps.
10:37Le 14 juillet 1989, j'ai souhaité qu'il y ait une messe au Puy-du-Fou,
10:45dans la cour du Puy-du-Fou, dans la cour d'honneur du Puy-du-Fou,
10:48une messe de réparation pour les crimes perpétrés par l'idéologie révolutionnaire à l'endroit de la Vendée.
10:55Et j'avais invité quelques amis, ils sont venus.
10:57Il y avait Charles Millon, il y avait François Fillon,
10:59et il y avait Michel Barnier, d'ailleurs, qui est à côté de la Maréchal Delatte,
11:03une amie de ma famille.
11:06Et donc, il était là.
11:08Donc, c'est un homme courageux, qui est capable d'aller à contre-courant,
11:11comme vous pouvez le constater.
11:13Et puis, le troisième souvenir, un jour, il me dit,
11:15tiens, je viendrai bien à ta journée de l'arbre.
11:17Il est venu le 25 novembre 1993.
11:23On a planté des arbres ensemble à Saint-Fulgeon.
11:26Et en fait, là, je connaissais l'homme.
11:29C'est un homme qui est attaché à l'écologie,
11:32qui est hostile aux éoliennes,
11:34parce qu'il est très attaché au paysage.
11:36Donc, moi, je pense du bien de l'homme.
11:40L'homme, il est bienveillant,
11:42il est élégant,
11:44et je dirais autre chose,
11:47il passe ses vacances en Vendée.
11:50Donc, il a du goût.
11:53On a parlé de l'homme,
11:56on va parler à présent de l'homme politique.
11:58Vous l'avez, à plusieurs reprises, affronté, Philippe Devilliers,
12:02avec comme point de divergence majeur, l'Europe.
12:06Nous sommes en 2005,
12:08et qui dit nouvelle saison, dit nouvelles archives.
12:11Nous sommes en 2005, à quelques jours du référendum,
12:15et vous interpelez les partisans du Oui au référendum,
12:19à la Constitution.
12:21Monsieur Oui, il s'avère que l'un de ces partisans
12:23s'appelle Michel Barnier.
12:25Regardez cette séquence,
12:27très éloquente.
12:29Je dis non deux fois à cette Constitution.
12:33Non à cette Constitution qui dessine
12:37un espace mondialisé,
12:39sans limites géographiques,
12:41sans frontières, sans protection,
12:42mais dans lequel, virtuellement,
12:44il y a déjà la Turquie.
12:46Et deuxièmement, non à cette Constitution
12:49qui dessine un monstre bureaucratique
12:53qui sera dominé par des juges, des commissaires
12:55et des banquiers lointains et incontrôlables,
12:57et dans lequel, ce monstre bureaucratique,
13:00le peuple français perdra la liberté
13:03de ses choix fondamentaux,
13:05à commencer par sa politique étrangère.
13:07Et donc, je pense qu'il ne faut pas dire
13:10où c'est l'Europe, où c'est la France.
13:12Moi, je ne suis pas prêt à abrader la France.
13:14– Moi, je n'accepte pas de recevoir
13:16des leçons de patriotisme de Philippe Devilliers.
13:18– Mais ce n'est pas une leçon.
13:20– C'est un peu le ton que vous avez,
13:21de donner des leçons.
13:23Moi, je n'accepte pas de telles leçons.
13:25Et moi, je fais un choix différent.
13:26Il est entre une Europe européenne, indépendante,
13:29qui sait ce qu'elle veut, qui a ses alliances
13:31et qui les respecte.
13:32L'alliance, ce n'est pas l'allégeance.
13:34Et entre une Europe indépendante, européenne,
13:36et une Europe sous influence.
13:38Et moi, depuis que j'ai vu…
13:39J'avais 14 ou 15 ans, Philippe Devilliers.
13:41J'étais au lycée Jean Moulin d'Alberville.
13:43J'ai vu le général de Gaulle et le chancelier Adenauer
13:45se serrer la main.
13:46Je suis devenu gaulliste et européen.
13:47Je n'ai pas changé.
13:48Et j'ai fait le choix d'une Europe européenne et indépendante.
13:51– L'Europe puissance.
13:52Je fais du neuf pour répondre à Michel Barnier.
13:54Pour que l'Europe soit une puissance,
13:57il faut qu'elle ait une première caractéristique,
14:02c'est qu'elle soit indépendante, effectivement.
14:04Une Europe indépendante, une Europe européenne.
14:07Et troisièmement, vous avez cité le général de Gaulle
14:09et on peut citer le traité de Rome.
14:11Il faut une Europe qui soit protectrice
14:13de notre sécurité et de nos emplois.
14:15Et souvenez-vous, la préférence communautaire,
14:17le marché commun, des mots qui ont disparu
14:19dans cette constitution puisque toute l'idéologie
14:21de l'Europe de Bruxelles aujourd'hui,
14:23on le voit avec les déclarations des commissaires,
14:25c'est une Europe libre-échangiste qui ne se protège plus
14:28et qui pousse toutes nos entreprises à crever
14:31ou à se délocaliser.
14:33– Geoffroy Lejeune, vous avez une question.
14:35– C'est amusant que vous parlez des commissaires
14:36qui sont éloignés du peuple.
14:37Il deviendra, lui, commissaire européen.
14:40Vous avez dit tout le bien que vous pensez de l'homme.
14:43Et que pensez-vous de l'homme politique ?
14:47– Vous vous souveniez de ces débats ?
14:48– Non, pas du tout.
14:50Mais en revanche, c'est une actualité brûlante.
14:54Alors, il faut bien situer ce débat.
14:57C'est quelques jours avant le 29 mai 2005.
15:02Je me souviens de cette date du 29 mai
15:04parce que c'est la prise de Constantinople.
15:06Donc, Chirac avait eu la bonne idée,
15:09étant inculte historiquement, de mettre le référendum
15:11le jour de la prise de Constantinople.
15:13C'est tout un symbole au moment où il voulait faire entrer
15:15la Turquie dans l'Europe.
15:17Et donc, là, on s'est affrontés.
15:20Il y avait le oui avec Michel Barnier,
15:22Daniel Kohlmendieck, François Bayrou, là, qui boit un coup.
15:25Et en face, il y avait moi et quelques autres, oui.
15:29Dont Laurent Fabius, d'ailleurs.
15:31Il était pour le oui.
15:33Alors, en fait, l'homme politique Michel Barnier,
15:38il me fait penser à une médaille romaine du 1er siècle
15:44où il y avait un Janus bifront.
15:48C'est-à-dire un Janus à deux têtes.
15:51On a eu la première tête, puis la deuxième tête.
15:53On a eu la première tête, le Michel Barnier, européiste.
15:58Alors, à l'époque, il était migrationniste.
16:03Et il défavorisait des entreprises françaises,
16:09c'est eux qui me l'ont raconté,
16:12qui réclamaient la préférence européenne
16:15en disant que c'était du « old wording ».
16:19Oui, vieux jeu.
16:21Faut que je traduise, non ?
16:23Oui, de préférence.
16:25Oui, c'est affronté.
16:28C'est ça.
16:31Et ce que vous ne savez pas, ce que je vais vous apprendre,
16:35c'est que c'est le rédacteur, l'un des rédacteurs,
16:37un des principaux rédacteurs du traité de Lisbonne.
16:40Et le traité de Lisbonne est construit sur une idée simple,
16:43la supériorité juridique des décisions européennes,
16:48quelles qu'elles soient, sur toutes les décisions nationales.
16:51Donc, c'est le grand basculement.
16:55Ça, c'est le premier Michel Barnier de la médaille romaine du Jeannus Bicheron.
17:02Mais il y a une deuxième tête, un deuxième Michel Barnier,
17:05qui a fait éruption en 2021.
17:08C'est un Michel Barnier qui veut réduire l'immigration,
17:12il n'est plus migrationniste,
17:14il veut mettre un moratoire en 2021.
17:18Et il réclame un bouclier constitutionnel,
17:23c'est-à-dire, il réclame qu'on mette, avec un référendum dans la constitution,
17:28l'idée que le droit français, le droit national,
17:31sera supérieur aux droits européens.
17:33Ça s'appelle faire demi-tour.
17:37Donc, en fait, le deuxième Michel Barnier est le plus récent.
17:45Et quand quelqu'un change d'avis,
17:47il vaut mieux prendre la position la plus récente,
17:49mais ce n'est pas garanti.
17:52Et vous savez, il y a un homme politique que moi j'ai connu,
17:56qui nous donnait des leçons tous les jours de durée de vie,
18:02c'est Hudgar Ford.
18:04Et il disait, on me reproche d'être une gerouette.
18:08Je ne suis pas une gerouette.
18:10Moi, il a dit devant moi un jour, devant Alain Trampollieri,
18:12on était ensemble en Savoie justement,
18:14je ne suis pas une gerouette.
18:15Je lui ai dit, pourquoi vous dites ça ?
18:17Il m'a dit, parce que ce n'est pas moi qui tourne, c'est le vent.
18:21Et je pense que vous avez tout dit là-dessus.
18:2374% des Français considèrent que le gouvernement de Michel Barnier
18:27ne fera pas long feu Philippe de Villiers et tombera rapidement.
18:31Ils continuent de consulter, assurent que la semaine prochaine,
18:34un nouveau gouvernement sera formé.
18:36Ils ne parlent pas de remaniement, attention,
18:39mais de nouveau gouvernement, avec une politique dite de rupture.
18:42On écoute Michel Barnier et souhaite travailler avec tout le monde.
18:45Je suis maintenant le Premier ministre de tous les Français,
18:51où qu'ils habitent, où qu'ils soient.
18:53Ici, bien sûr, en métropole, outre-mer, dans les outre-mer,
18:59et puis les Français étrangers.
19:01Je vais constituer le gouvernement la semaine prochaine,
19:03avec des ministres sérieux, et un gouvernement qui sera équilibré,
19:07représentatif, pluriel.
19:09Philippe de Villiers, Michel Barnier peut-il réussir ?
19:13Alors, ma réponse, elle est simple, claire, nette.
19:18Il faut souhaiter qu'il réussisse.
19:24On ne va pas prendre du retard, les problèmes sont trop graves,
19:26je l'ai dit il y a un instant.
19:29Donc c'est mon souhait le plus cher,
19:31pour l'homme, l'homme politique, et pour la France.
19:35Pour qu'il réussisse, il y a deux conditions, en fait.
19:39Il faut qu'il ait les coups d'effranche,
19:42donc il faut qu'il se donne les coups d'effranche,
19:45et il faut qu'il tranche dans le vif.
19:49Ça veut dire concrètement qu'il ne peut réussir qu'à deux conditions.
19:54Première condition, il s'appuie sur une majorité large,
19:58donc au Parlement, il ne peut pas mettre de côté le RN,
20:01il faut faire l'Union des droites, c'est le bon mot, ou jamais,
20:04parce que ce n'est pas avec 47 députés qu'il va arriver à faire passer des lois.
20:08Sinon, ce sera des lois de compromis.
20:12Et puis deuxièmement, il faut rompre avec le macronisme,
20:16parce que c'est le macronisme qui nous a emmenés là où nous sommes,
20:20un pays qui est à volo.
20:24Le problème de Michel, c'est qu'il est coincé par le haut,
20:29par le bas, et par le milieu.
20:33Donc il faut qu'il se décoince, pardon de parler comme ça.
20:36Alors il est coincé par le haut, pourquoi ?
20:38Parce qu'il y a un Président de la République.
20:41Les institutions de la Ve, moi je me souviens,
20:43parce que quand j'ai cohabité dans le gouvernement de Jacques Chirac,
20:46on a vu comment le Président de la République reste le Président de la République.
20:49Il y a un domaine réservé, il y a des pouvoirs partagés.
20:52Ce sont nos institutions, l'article 5, l'article 20.
20:56Un qui préside, l'autre qui gouverne, mais n'empêche qu'en politique étrangère, etc.
20:59Tous les jours, il y a des occasions de conflits,
21:01parce qu'il y a des ordonnances que Chirac voulait prendre,
21:04et il n'a pas pu, parce que le Président s'y opposait.
21:07Surtout que le Président, il va devenir une puissance tribunicienne.
21:10Il va s'appuyer sur le peuple, comme il l'a fait hier,
21:12il va faire les poignées de main,
21:14et la popularité que Barnier aura,
21:17ce sera une transfusion sanguine.
21:20Malin.
21:23Deuxièmement, l'usage depuis Sarkozy,
21:25c'est que le Premier ministre soit un collaborateur.
21:29Souvenez-vous, Sarkozy disant, Fillon est un collaborateur.
21:35Un collaborateur qui va se mettre à son compte,
21:38qui va ouvrir son pas de porte.
21:41Et puis enfin, et surtout, il y a le tempérament du chef.
21:45Emmanuel Macron, tel qu'on le connaît,
21:49n'est pas du genre à suivre l'instruction des légistes
21:53qui disait « donner, retenir, ne vaut ».
21:57Il va tout retenir.
21:59Il ne peut pas s'empêcher, ça va durer au bout de trois semaines.
22:03Donc, il est coincé par le haut.
22:05Après, il est coincé par le bas.
22:07Ça, ça tombe sous le sens, puisqu'il n'a pas de majorité.
22:10Donc, quand vous ajoutez Lyott, 22 députés,
22:15les Républicains, 47,
22:21plus le bloc central, le fameux bloc central de la Macronie,
22:25on arrive à 235, souffriront de ma part.
22:29Or, la majorité absolue, elle est à 289.
22:31Donc, qu'est-ce qui risque de se passer ?
22:33Il risque qu'il va devoir faire du marivaudage politique.
22:36Vous savez ce que c'est, le marivaudage politique ?
22:38Il pèse des œufs de mouche dans des ballons de toile d'araignée.
22:41Et à la fin, il ne se passe rien.
22:43Et puis, troisièmement, il est coincé par le milieu médiatique
22:48qui va lui donner des injonctions.
22:50Vous avez vu comment il dit « Ah, vous voulez faire un ministère de l'immigration ?
22:53Voilà, fasciste, fachosphère, c'est news ! »
22:57Et là, tout le monde tremble.
23:02Et puis, la République des juges.
23:06Il y a cinq cours suprêmes qui l'attendent.
23:09Donc, la moindre mesure sur l'immigration,
23:11le recoupement familial, etc.,
23:13elle sera évidemment retoquée.
23:17Donc, ça va être très difficile pour lui.
23:20Moi, je guette trois moments, trois signes.
23:25Un signe de liberté,
23:28un signe de rupture
23:31et un signe de courage.
23:33Un signe de liberté, c'est la composition du gouvernement, la semaine prochaine.
23:38La composition du gouvernement va nous renseigner sur le périmètre de sa liberté,
23:43la liberté qu'il se donne,
23:46et aussi sur le contenu du projet.
23:48On va tout de suite comprendre.
23:51Moi, je crois que vendredi prochain, je vous dirai,
23:54voilà son périmètre,
23:56voilà le contenu du projet.
23:59Signe de liberté, signe de rupture.
24:04Personne n'en parle, mais moi, j'ai tout de suite pensé,
24:06c'est la loi sur l'euthanasie.
24:08Il va la faire ou il ne va pas la faire ?
24:10S'il la fait,
24:12il se met lui-même une piqûre létale
24:17à lui et à son gouvernement.
24:19Parce que ses électeurs ne le suivront pas.
24:21Ça voudra dire qu'en fait, il fait ce que Macron demande.
24:25Et puis, enfin, le signe de courage, ça va être le budget.
24:31Parce que là, pour le budget, il va falloir trancher dans la dépense.
24:38On a une croissance très faible.
24:40On a des recettes qui tétubent.
24:44Évidemment, la solution de facilité, c'est d'augmenter les impôts.
24:48S'il fait ça, il est mort, politiquement.
24:52Et donc, il n'y a qu'une solution.
24:54C'est la dépense publique.
24:56Et là, commence l'acte de courage.
25:02La publicité, on revient dans un instant.
25:04On a encore énormément de choses à traiter ensemble.
25:06Là, tout de suite, pour Fassa Philippe de Villiers.
25:11Un peu plus de 19h30 pour la suite de Fassa Philippe de Villiers.
25:13Toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
25:15Je reçois, Philippe de Villiers, des dizaines de messages
25:17pour savoir comment vont les poussins que les Puy Follets m'ont offerts cet été.
25:22Vous me promettez qu'ils vont bien, qu'ils sont en pleine forme.
25:26C'est l'occasion, évidemment, de saluer tous les Puy Follets qu'on a pu rencontrer.
25:29C'est une immense famille.
25:31Et on les salue chaleureusement.
25:33Retour à nos questions, vraiment, et toute cette actualité qui nous anime.
25:39Ce samedi, nos champions olympiques et paralympiques,
25:42Philippe de Villiers, vont parader sur les Champs-Élysées.
25:45Ceux qui ont participé au bon déroulement de l'événement bénévole,
25:49staff, forces de l'ordre, sécurité civile, sont eux aussi invités.
25:53Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe de Villiers à ce propos.
25:56Oui, j'ai beaucoup pensé à vous cet été en regardant les Jeux olympiques
25:59parce que vous êtes un passionné de sport.
26:00Vous nous en parlez quand même souvent ici.
26:02Et je voulais savoir si, comme d'ailleurs on l'a beaucoup entendu,
26:04vous avez, comme les Français, vibré vous aussi pendant ces Jeux olympiques.
26:07Est-ce que vous avez eu la passion pour les champions, les médailles, etc.
26:11Oui, parce qu'en fait, depuis que je suis tout petit,
26:14les Jeux, c'est ma deuxième culture.
26:17Je me souviens de la victoire de Colette Besson.
26:20J'ai eu une communication avec son mari il y a peu de temps
26:23parce qu'elle est décédée, malheureusement.
26:25C'est une fille extraordinaire.
26:26Je me souviens que j'ai pleuré lorsque Michel Jassy a perdu.
26:29Il n'était que médaille d'argent.
26:31Et je me souviens d'Alain Mosconi.
26:33Et là, du coup, je me suis souvenu.
26:35Là, j'ai vu Alain Mosconi qui était médaille d'argent.
26:38Et on pleurait de joie.
26:40Mais on ne savait pas qu'un jour, il y aurait Léon Marchand
26:42qui ferait tout exploser.
26:44Et moi, ce qui m'a frappé, c'est que finalement,
26:47c'est l'expression « la parenthèse en santé ».
26:50Et en fait, pourquoi c'est une parenthèse en santé pour les Français ?
26:53Pour deux raisons.
26:54La première, c'est que les partis politiques se sont tus.
27:00On avait comme l'impression que la politique politicienne
27:05s'était retirée sur les plages.
27:08Et puis la deuxième raison, c'est qu'on était à fond inversés
27:12par rapport à ce qu'on nous dit toute l'année, tous les jours.
27:16Là, on avait le droit d'être le meilleur.
27:19On avait le droit de ressentir l'attention vers le meilleur.
27:23Là, il y avait des notes.
27:25Le collège unique était en vacances, en grandes vacances.
27:29Il y avait un podium, une estrade.
27:32Ah, les profs ont dû revivre la hiérarchie.
27:36Et puis finalement, il y avait des médailles.
27:40Comme quand j'étais petit, moi, à l'école,
27:42il y avait des prix d'honneur à la fin de l'année.
27:45Donc on n'est plus dans l'égalitarisme victimaire.
27:48Ensuite, on a loué le travail, l'effort, la volonté, l'endurance, la patience.
27:59Autant de vertus civiques qui sont désuètes avec le nouveau monde.
28:04Ensuite, et surtout, j'allais dire, il y avait les drapeaux qui flottaient
28:10et on entendait les hymnes partout.
28:12En fait, les Jeux Olympiques célèbrent les nations, les patries, les attachements vitaux.
28:17Et enfin, et c'est sans doute le plus important,
28:21après le succès du film Un Petit Truc en Plus,
28:27il y avait l'amour de la vie par-delà le handicap.
28:32C'est-à-dire, en fait, une manière de voir la société à rebours de l'eugénisme ambiant
28:43qui vise à éliminer le plus faible au début et à la fin de la vie.
28:49Et donc, oui, c'est une parenthèse enchantée.
28:53Philippe Devilliers, nous n'avons pas eu l'occasion d'en parler ensemble,
28:56mais ceux qui ont pensé, parce que là vous avez parlé de l'aspect sportif,
29:00ceux qui ont pensé la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques le 26 juillet dernier
29:05ont affiché publiquement leur souhait de produire un spectacle à l'inverse du Puy-du-Fou,
29:10un anti-Puy-du-Fou quasiment.
29:12Et c'est ce qu'assure l'historien Patrick Boucheron, ce qu'il a assuré dans les colonnes du Grand Continent.
29:17Quand on nous pose la question de savoir si ce que nous avons fait est l'anti-Puy-du-Fou,
29:22nous répondons, pour simplifier, que oui.
29:25Parce que notre spectacle n'est pas contre-révolutionnaire,
29:28parce qu'il ne déroule pas l'histoire immobile d'une nation éternellement identique à elle-même,
29:33parce qu'il prend le pari d'une histoire en mouvement.
29:37Chauffroi le jeune.
29:38Moi ça fait deux mois que j'attends de poser cette question, qu'est-ce que vous avez à lui répondre ?
29:43D'abord il faut rafraîchir la mémoire des téléspectateurs, parce que c'est loin maintenant.
29:50Je retiens quelques images, sous vos yeux.
29:55D'abord l'image qui a beaucoup choqué, la scène parodique avec les dracoïnes qui festoient
30:06et qui profanent le tableau célèbre du dernier pas, fondateur d'une civilisation.
30:14On se permet ça avec le christianisme.
30:18Ils se sont permis ça, Macron et toute sa bande.
30:21Thomas Joly, Patrick Bouchon, le Collège de France, toutes nos élites.
30:25C'est amusant.
30:28Moi ça ne m'a pas fait rire.
30:32Ensuite, Marie-Antoinette décapitée, la tête dans les mains, le sang qui l'égoline dans la scène.
30:41On légitime de faire une samalipatie pour celles et ceux qui entravent la marche de l'histoire révolutionnaire.
30:54Et on légitime le féminicide pour l'agente résiduel des femmes de l'ancien temps.
31:06C'est horrible.
31:10Et puis alors, on passe au grotesque.
31:14Aya Nakamura qui sort de l'académie française, avant probablement d'y rentrer compte tenu de sa langue.
31:24Et qui fait chanter Tchatcha à la garde républicaine qui se contorsionne dans une danse du ventre
31:35pour célébrer la pluie qui tombe à grosses gouttes.
31:39C'est primitif, c'est somptueux, c'est la nouvelle France, la post-France.
31:48Alors vous me demandez ce que je dis à Patrick Bouchon, monsieur le professeur du Collège de France.
31:58Je voudrais vous dire merci.
32:01Merci parce que vous vous êtes vous-même défini, comme Éliott vient de le rappeler,
32:09comme un contre-modèle, un anti-modèle avez-vous dit, un anti-puis-du-fou.
32:17Et ce faisant, vous avez rendu hommage au modèle, aux yeux de beaucoup de gens qui ne nous connaissaient pas.
32:25Et qui sont venus ou qui vont venir en disant mais c'est quoi ce fameux modèle qu'on a voulu contrarier.
32:31Et donc vous nous avez érigé, vous avez érigé le puis-du-fou en une référence matriciale de l'hymne à la France de toujours.
32:42En fait, quand on voit les millions de gens qui viennent au puis-du-fou, on se dit la chose suivante.
32:48On se dit la chose suivante, le puis-du-fou est désormais, c'est une fierté, et je le dis avec beaucoup d'émotion,
32:56le puis-du-fou est devenu un des hauts lieux de la mémoire vivante du dépôt millénaire.
33:05Monsieur Boucheron, la multissénie qui nous a été administrée par vos soins,
33:14elle affichait l'allégorie de nos abaissements.
33:28La post-France que vous avez voulu représenter, elle ne va plus chercher ses prosopopées, ses romances dans nos souvenirs.
33:41Elle plastronne et s'affuble d'un mépris somptueux et grinçant de ce pourquoi on a tant aimé la France dans le monde.
33:56Et simplement, je voudrais vous dire ceci, ne salissez pas ce que vous ne comprenez plus.
34:08Cessez de déposséder le peuple français de son passé, de son patrimoine, de ses héritages.
34:15Nous voulons vivre, nous voulons survivre, nous voulons vivre dans la fierté de ce que fut la France.
34:22Pour que nous puissions dire à nos enfants et nos petits-enfants, soyez fiers d'être français.
34:28Philippe de Villiers, une dernière question, puisque dans les colonnes du Monde, ce jeudi, Thomas Joly, le réalisateur, a une nouvelle fois pris la parole concernant cette cérémonie.
34:38Cette séquence, pose le journaliste, comme celle du drag queen ou du chanteur Philippe Catherine, nus en Bacchus, ont choqué.
34:45Cette cérémonie d'ouverture se voulait-elle politique ? Pose comme question le journaliste à Thomas Joly.
34:51Voilà sa réponse. Bien sûr que c'était politique, même si je ne fais pas de prosélytisme.
34:54Ma mission était de dire qui nous sommes. Dans tous les tableaux apparaissaient des corps différents, de la diversité, des femmes et des hommes maquillés ou costumés.
35:02Le théâtre était partout. La question des genres également. Les rois français se poudraient et portaient des talons.
35:08Jeanne d'Arc, une des plus grandes travesties de notre histoire, n'a-t-elle pas été condamnée parce qu'elle était vêtue en homme ?
35:15Notre culture est faite de cette fluidité de genre.
35:19Juste avant de poser ma question, je voudrais préciser une chose que personne n'a dite, c'est que sur le fond, c'était un anti-Puy-du-Fou.
35:25Sur la forme, il y avait beaucoup d'emprunts au Puy-du-Fou. On sentait une forme d'obsession. Ils vous ont piqué beaucoup de choses.
35:30Le piano qui s'enflamme, les rails sur la scène, etc. Et au-delà de la question formelle, qu'est-ce que vous répondez à cette déclaration de Thomas Joly ?
35:37D'abord, je vais vous faire une confidence. J'ai le temps, non ? On a quelques minutes ?
35:42Il nous reste 8 minutes.
35:45Un jour, avec mon ami Laurent Albert, l'équipe du Puy-du-Fou, il me dit « on t'emmène avec nous, on va voir Starmania ».
35:54Moi, ça m'amusait de voir Starmania. C'est la reprise de Starmania. J'aurais voulu être un artiste.
36:03Vous avez la voix pour le faire.
36:05J'y vais, j'y vais. J'étais de bonne humeur. On était bien placés. Mais moi, j'ai dit incognito, je ne vois personne.
36:13Et puis, juste avant que ça commence, on voit arriver 3 personnes vers nous que je ne connais pas, évidemment.
36:19Et il y en a un, le plus jeune, qui me dit « ah là là, Philippe Dehulier, incroyable, vous êtes là, merveilleux, etc. On est touché, on est honoré, etc.
36:30Et si vous saviez, vous êtes mon modèle. J'y vais tous les ans. J'y vais, je vais voir la Cinésonie, le Grand Parc, tous les ans, j'y vais voir le Puy-du-Fou.
36:42C'est vraiment notre modèle. Vous êtes la figure idéale. »
36:48Et là, il s'en va, le spectacle commence et j'ai dit à Laurent Albert « c'est qui ? Thomas Joly ».
36:56Donc effectivement, il y a quelques emprunts. Il y a le cheval sur l'eau, le piano, etc. Mais peu importe.
37:05Non, je voudrais lui dire ceci, sans acrimonie, mais après avoir entendu le papier d'Eliott, puisqu'il parle des droits de l'homme, il n'a que ce mot à la bouche.
37:22« Au nom des droits de l'homme, devenus les droits de l'homme de sable de la société liquide, vous avez, vous et vos amis, amputé une population, une nation,
37:43de l'acquis le plus précieux des vieux peuples, le droit à la continuité historique, le droit pour chacun d'entre nous d'aller chercher dans les siècles passés les mélodies manquantes.
38:02Et puis j'ai vu que vous aviez sali Jeanne d'Arc en la traitant de travesti. Ça m'a rappelé un dialogue. J'ai vu Pierre Chounu pleurer un jour dans mon bureau.
38:22Il était comme ça. Il me dit « il faut parler de Jeanne d'Arc Philippe ». Il s'arrête, il se met à pleurer. Je lui dis « pourquoi vous pleurez ? »
38:33Il me dit « parce que je repense à ce que dit le grand historien chargé, qui était en charge de la chaire de la Révolution française, communiste, Georges Lefebvre, historien communiste.
38:46Et un jour il a dit, devant un non-fi qu'il chahutait parce qu'il parlait de Jeanne d'Arc, « le premier qui touche à Jeanne d'Arc est un salaud ».
38:56Et donc en vous entendant, je repense à ce dialogue et j'ai vu Pierre Chounu, je l'ai pris comme ça par l'épaule.
39:04Et il m'a dit « vous savez Philippe, Jeanne d'Arc, c'est le plus beau trait d'union que l'histoire ait jamais inventé entre le ciel et la terre.
39:15Touche pas à Jeanne d'Arc, c'est sacré.
39:18Monsieur Thomas Joly, pensez ce que vous pensez, pensez ce que vous voulez, pensez comme vous voulez dans votre petit cercle.
39:29La France, elle pense autrement. La France, elle veut la France.
39:37La France, elle pense que la France n'est pas la France de l'instant, l'instant de demain qui mange l'instant d'avant.
39:45La France, elle n'est pas dans ses petites lubies. La France, elle est dans le temps long. La France, elle durera plus longtemps que vous et vos lubies.
39:55Philippe Devilliers, en pleine période des Vendanges, vous souhaitez rendre hommage ce vendredi aux viticulteurs français.
40:02Cette année est une année particulièrement grave puisque le gouvernement a lancé un plan d'arrachage de 100 000 hectares dans toute la France
40:10pour donner un ordre d'idée aux téléspectateurs. 100 000 hectares, ça représente dix fois la superficie de Paris.
40:17Philippe Devilliers, nos vignes brûlent et on regarde ailleurs.
40:23Oui, c'est une déchirure.
40:30On mutile la vigne, on ampute les illustres coteaux, le vignoble souffre, le vin saigne, la France pleure les hôtes vides.
40:52Car le vin, c'est la France. La France immémoriale des premières Vendanges, des premiers millésimes, la France des vins de garde, des cépages légendaires.
41:11Cette France-là, elle vient de loin.
41:15C'est une France qui est contemporaine du grégorien, qui a été racontée par Grégoire de Tour, qui rapporte la scène fameuse de l'évêque Vigneron,
41:23qui le coute-là à la main, accueille le jeune chef de tournée et à qui il se confie en lui disant ceci.
41:31La vigne était mon destin. J'étais fait pour y vivre. Elle m'a appelé. Je suis passé du vignoble des raisins pourpres de mon père aux vignes du Seigneur.
41:53Vous savez, Clovis, dans notre religion, le vin est biblique et même christique. En fait, depuis toujours, le vin est intimement mêlé au corps de la France.
42:09La vigne et les pampres ont tissé avec notre peuple une histoire commune. Le vin est un agrément français.
42:23Il ne s'agit pas d'une culture bachique, mais il s'agit de quelque chose de plus profond.
42:38Depuis les premiers échauffements de gorge d'Aurablay jusqu'aux chansons à boire de la Madeleine, le vin, chez nous, est littéraire.
42:52On retient les verres et les verres nous retiennent. On célèbre la dix bouteilles. On est du même serment. Et chacun le jure. Si je meurs, je veux qu'on m'enterre dans une cave où il y a du bon vin.
43:08Quand j'étais petit, quand j'étais jeune, j'allais au Vendange et je suivais discrètement, entre chiens et loups, les anciens jusqu'à la cave. On buvait du Noah, c'était notre nectar, un vin interdit parce qu'il avait trop d'esprit.
43:32On le reniflait, puis on buvait du menton, du nez, de l'oeil et du palais. J'écoutais, je goûtais la petite musique de la pinette crinçante. Il y avait peu de mots, surtout des onomatopées.
43:52Et puis il y avait Eugène, le vigneron hors d'âge, qui faisait craquer ses genoux pour nous dire le temps qu'il ferait le lendemain et qui remplissait nos verres et qui énonçait une hypothèse qui convenait à la compagnie vieillissante, je me souviens de ces mots, qui porte la fin de ma vie.
44:18Il disait ceci, les gars, au chevet du vin, le temps s'endort, alors il se pourrait que quand on est à la cave, nous, les vieux, on vieillit moins vite. Voilà le secret de ma conservation.
44:48Avec modération, bien sûr. Un grand merci, Philippe Devilliers, pour cette première de la saison. Un grand merci à vous, Geoffroy Lejeune. On se retrouve bien évidemment vendredi prochain, dans un instant, c'est l'heure des pros. A tout de suite.

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