• il y a 2 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et bienvenue dans Les Informés, en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT France Info Télé.
00:15Et bonjour à Renaud Delis, et aux informés du jour, on a Alexandra Schwarzprost, directrice adjointe de la rédaction Libération.
00:23Bonjour Alexandra, à vos côtés François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
00:27Bonjour François-Xavier, et Franck Mademond, directeur de la rédaction internationale de Radio France.
00:31Bienvenue Franck, au Volo d'Ely.
00:33Bonjour, bonjour.
00:34Avant d'aller au Proche-Orient, on va parler de ce qui se passe en France, car on n'a toujours pas de gouvernement.
00:39Et en coulisses, un bras de fer se joue entre macroniste et Premier ministre.
00:43La composition du gouvernement, effectivement, est toujours en cours.
00:45C'est un processus qui a l'air assez complexe, c'est un euphémisme, et assez long donc, et puis obscur d'ailleurs.
00:50Un vrai parcours du combattant pour Michel Barnier.
00:53D'un côté, on voit les Républicains qui se montrent assez gourmands en termes de postes.
00:57Et puis, de l'autre côté, les macronistes qui posent un certain nombre de lignes rouges, disent-ils.
01:02Et notamment le refus de toute hausse d'impôts, il lie leur participation au gouvernement à cet impératif.
01:09Hier, Michel Barnier a d'ailleurs repoussé les deux rendez-vous qu'il avait prévus.
01:13D'une part avec Gabriel Attal, il est responsable du groupe Ensemble.
01:16D'autre part avec Laurent Wauquiez et les ténors des Républicains.
01:20À l'origine de cette crispation, il y a notamment le récit que Gérald Darmanin avait fait un certain nombre d'élus ensemble.
01:27Il avait raconté, il y a quelques jours, que lors d'une entrevue avec Michel Barnier,
01:31le nouveau Premier ministre lui avait fait part de son intention d'augmenter les impôts.
01:36Pas question, dit Gérald Darmanin.
01:38Voici comment il s'en expliquait hier chez nos confrères de France 2.
01:41Moi, je n'ai pas l'habitude de raconter les échanges avec qui que ce soit,
01:45ni avec mon groupe, ni avec le Premier ministre qui m'a reçu samedi dernier.
01:48Mais ce qui est sûr, c'est que nous, pour rentrer au gouvernement,
01:51c'est ce qu'a dit Gabriel Attal et c'est ce que nous disons dans l'ex-majorité.
01:55Nous avons un certain nombre de demandes.
01:57Michel Barnier a lui-même dit qu'il était pour la justice fiscale.
01:59En général, quand on est pour la justice fiscale, c'est pour l'augmentation des impôts.
02:02Il est hors de question que nous puissions rentrer dans un gouvernement
02:05ou que nous puissions soutenir à l'Assemblée nationale un gouvernement qui augmente les impôts.
02:09Gérald Darmanin n'a pas l'habitude de raconter cette tête-à-tête avec le Premier ministre à la télévision, bien sûr.
02:13Mais il l'avait fait effectivement auprès d'un certain nombre de ses proches.
02:15D'où la réaction de Michel Barnier, qui est assez agacée, voire plus.
02:19Alors, jusqu'où peut aller ce bras de fer entre Macroniste et le nouveau Premier ministre ?
02:24Est-ce que, finalement, ils sont condamnés à s'entendre ?
02:27Ou est-ce que Michel Barnier pourrait renoncer ?
02:30François-Xavier ?
02:31En fait, là, j'ai l'impression qu'on en revient au péché originel du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron.
02:36C'est-à-dire une campagne qui s'est déroulée sans programme
02:38et qu'on a retrouvé décalquée avec les élections législatives anticipées à cause de la désolution.
02:43Mais dans cette campagne des législatives, comme pendant la campagne des élections présidentielles de 2022,
02:47il n'y a pas vraiment eu de programme ou d'idée.
02:50Et Michel Barnier se retrouve aujourd'hui abuté sur cette question du programme.
02:54Dès qu'il met un pied dehors, que ce soit sur l'immigration ou sur les impôts,
02:58il se retrouve cerné par les lignes rouges.
03:00Chacun faisant valoir son programme ou ses priorités.
03:06Dans un cadre assez flou qui a été fixé par Emmanuel Macron le 23 juillet dernier,
03:11dans sa dernière intervention télévisée, où il expliquait qu'il fallait plus de sécurité,
03:15plus de justice, mieux vivre de son travail, plus de démocratie.
03:18Tout ça était des grands principes, mais pas totalement cadrés.
03:23En réalité, on a l'impression que Michel Barnier fait un peu les choses à l'envers.
03:26C'est-à-dire composer un gouvernement et ensuite dire pourquoi.
03:29Et c'est sans doute là où ça coince aujourd'hui.
03:32C'est que chacun vient le voir et lui dit
03:35« Mais moi je ne veux pas d'augmenter les impôts, l'immigration ça ne va pas assez loin. »
03:39C'est-à-dire qu'il a fait passer le casting avant le programme.
03:42Et le problème c'est que les macronistes aujourd'hui s'en servent pour fixer leurs lignes rouges
03:46et faire une sorte de chantage.
03:48Si c'est ça, on ne rentre pas dans le gouvernement, Alexandra ?
03:51Oui, alors je pense qu'il y a plusieurs choses qui se mélangent.
03:53Il y a en effet une partie de théâtre.
03:55On sait bien que pendant la composition d'un gouvernement,
03:58il y a des rapports de force qui s'instaurent.
04:00Et donc là, on fait monter la pression, soit pour entrer au gouvernement,
04:04soit pour exiger telle ou telle autre chose.
04:08Manifestement, Gérald Darmanin a cru comprendre qu'il n'entrait pas au gouvernement.
04:12Donc là, il envoie le son.
04:14Je pense quand même que tout ça, ça vient d'Emmanuel Macron,
04:18qui a été pris à son propre jeu.
04:20Il a cherché désespérément, pendant plusieurs semaines,
04:23un premier ministre ou une première ministre,
04:25enfin malheureusement plutôt un premier ministre,
04:28dont il serait sûr, dont il voulait être sûr,
04:32qu'il ne toucherait pas à son bilan,
04:37c'est-à-dire réforme des retraites, pas de hausse d'impôt, etc.
04:41Il a cru trouver en Michel Barnier,
04:44qui finalement n'avait plus grand-chose à prouver,
04:47qui était un peu oublié en sa voix,
04:50et qui n'avait pas trop d'ambition politique.
04:53Il s'est dit, je vais pouvoir en faire un peu ma chose,
04:57et garder mon bilan,
05:01et qu'il ne touche pas à tout ce que j'ai fait pendant ces dernières années.
05:05Et puis finalement, tout le monde est en train de se rendre compte
05:09que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
05:11Et il y a aussi, c'est vrai, ça je suis d'accord,
05:14Michel Barnier, personne ne sait ce qu'il veut faire,
05:17et c'est vrai que c'est compliqué d'entrer dans un gouvernement
05:21sans savoir quelle va être la politique.
05:24Donc il y a tout ça qui se mélange,
05:26à la fois le théâtre, le jeu, le rapport de force,
05:29tous ceux qui se précipitent, notamment chez LR,
05:32pour faire partie du gouvernement.
05:34Mais c'est ça en fait, si on se met deux secondes à la place de Michel Barnier,
05:37on lui demande de composer un gouvernement de coalition,
05:40donc avec des macronistes, avec des gens de droite,
05:42avec des personnalités de gauche,
05:44en pensant en même temps à un programme auquel il n'avait pas pensé avant,
05:47puisque ça arrivait comme ça, c'est assez difficile.
05:49Je pense que dans cette situation politique, ô combien complexe et obscure,
05:53il y a un concours d'irresponsables, très clairement,
05:56avec des responsabilités, si j'ose dire, partagées dans cette faillite collective.
06:00Et moi, j'épargnerais plutôt Michel Barnier dans ce chaos.
06:04Parce que Michel Barnier, certes, il n'a rien à perdre dans l'affaire,
06:07effectivement il est oublié il y a 15 jours,
06:09et si jamais il échoue, il le sera de nouveau dans 15 jours.
06:12Mais j'allais dire quasiment qu'il s'est dévoué,
06:15parce qu'on l'a appelé, il était content d'être nommé à Matignon,
06:18mais pour essayer de dénouer une situation inextricable.
06:21En revanche, qu'il s'agisse d'une part des macronistes,
06:24du groupe Ensemble, de Gabriel Attal, Gérard Darmanin,
06:27les autres, des Républicains et du chef de l'État,
06:30il semblerait qu'ils ont déjà oublié le résultat du second tour des élections législatives,
06:34la situation du pays, comme la gauche l'avait oublié
06:36quand elle prétendait avoir gagné seule et sans s'ouvrir,
06:39ni au bloc central, ni à la droite, pour essayer de former une nouvelle majorité.
06:42Donc tous ces gens-là, dont les électeurs ont eu la responsabilité, eux,
06:46de se rassembler au deuxième tour législatif pour faire barrager l'extrême droite,
06:50malheureusement, leurs chefs respectifs ne sont pas à la hauteur de cette responsabilité.
06:54En l'occurrence, effectivement, les macronistes jouent avec le feu,
06:56Gabriel Attal, Gérard Darmanin et autres.
06:58Ils n'ont pas le choix, ils n'ont pas à imposer des lignes rouges
07:02à un Premier ministre qui, effectivement, a vocation à essayer de rassembler.
07:05Si jamais ça ne fonctionne pas, il y a la motion de censure à l'Assemblée nationale.
07:08Mais ils sont obligés, en quelque sorte, entre guillemets,
07:11il y a un côté chèque en blanc, mais qui est inévitable au vu de la situation politique,
07:14des conditions dans lesquelles Michel Barnier est nommé.
07:17Effectivement, il n'avait pas travaillé depuis des mois sur un programme de gouvernement,
07:20bien entendu, il est issu d'une situation elle-même inextricable.
07:23Et je pense qu'effectivement, alors il y a un côté bluff, je rejoins Alexandre Ashford-Brode,
07:27parce que si les macronistes en particulier, Gabriel Attal et le groupe Ensemble,
07:31plombent Michel Barnier, la victime suivante, c'est Emmanuel Macron.
07:36C'est-à-dire que si jamais Michel Barnier finalement échoue et qu'il tombe tout de suite,
07:40on dira tout de suite que le responsable du blocage politique, c'est le chef de l'État,
07:44et ça attisera un peu plus le risque d'une démission avant-terme du Président de la République.
07:49En même temps, est-ce que ça embêterait les macronistes qu'Emmanuel Macron soit plombé ?
07:55On ne sait pas, parce qu'on a vu une interview de Gabriel Attal dans Le Point,
07:59dont le titre est « Succession ».
08:01Oui, c'est une interview qui est publiée une semaine après celle d'Edouard Philippe,
08:06qui lui-même expliqua qu'il était candidat à l'élection présidentielle sans préciser la date.
08:11Mais il y a un tel brouillard aujourd'hui qui flotte sur le paysage politique
08:14qu'en fait personne ne peut tirer des plans sur la comète,
08:16et tout le monde se retrouve un peu obligé de poser des marqueurs au cas où ça déraperait.
08:21Juste pour revenir sur ce que disait Renaud sur l'irresponsabilité des politiques à l'Assemblée,
08:26c'est vrai effectivement, mais ils se montrent irresponsables
08:30parce qu'ils ne savent pas faire ce qu'on leur demande.
08:32Ce n'est pas dans la culture politique française de créer une coalition,
08:36qui plus est, après avoir nommé un Premier ministre
08:39qui n'a pas dit lui-même ce qu'il allait faire.
08:43Et qui est minoritaire aussi.
08:45Oui, qui est en plus minoritaire quasiment dans tous les cas.
08:47Emmanuel Macron se retrouve dans une situation sans doute la pire qu'il ait imaginée.
08:52Au début de son engagement politique, il entre en 2016 pour lutter contre les frondeurs
08:57qui déstabilisaient le quinquennat de François Hollande.
09:00Là, aujourd'hui, il se retrouve avec une Assemblée nationale
09:03qui, quel que soit le Premier ministre qu'il choisit, à droite ou à gauche,
09:07aujourd'hui c'est à droite, mais quel que soit le Premier ministre,
09:09il va y avoir des frondeurs au sein de l'Assemblée nationale,
09:12voire au sein même du gouvernement.
09:14Il n'est pas impossible que si Michel Barnier réussisse à former un gouvernement,
09:17on se retrouve dans une ou deux semaines avec un ministre qui décide de claquer la porte
09:21parce que telle ligne portée par tel ministre concurrent ne lui conviendra pas.
09:25Donc, Emmanuel Macron entre en politique en 2016 pour lutter contre les frondeurs
09:30et se retrouve sept ans plus tard avec une sorte de mécanique des frondeurs institutionnalisée.
09:36– Et juste sur la composition du gouvernement, Alexandra,
09:38parce qu'on l'attend toujours, elle devrait tomber,
09:40c'est ce que Michel Barnier a annoncé la semaine dernière,
09:43elle devait tomber cette semaine, là, le calendrier risque un peu d'être bousculé ?
09:46– On parle plutôt du début de la semaine prochaine,
09:48et vu l'ambiance, il n'est pas impossible que ça traîne encore un peu.
09:52– Il a son mot à dire, Emmanuel Macron, là-dessus ?
09:55– Je pense qu'il dira, en tout cas il le dira, mais enfin, c'est pas lui qui…
10:01– Si vous voulez, le problème, c'est un peu ce qu'évoquait Renaud Delis,
10:04c'est-à-dire qu'on a l'impression que les macronistes n'ont pas compris
10:08qu'ils n'avaient plus la main, qu'ils avaient perdu,
10:12et donc ils font comme si c'était toujours eux qui décidaient.
10:17Et le coup de colère de Gabriel Attal hier,
10:21on a l'impression qu'il considère qu'il est toujours Premier ministre
10:24et qu'il faut continuer la politique menée,
10:27donc il ne comprend pas qu'on veuille faire autre chose.
10:30Donc je pense que c'est Michel Barnier qui va essayer…
10:35Alors Michel Barnier, que vous avez vu, qui est auréolé en plus,
10:38tout à coup, il n'a même pas dit un mot…
10:40– Personnalité politique préférée des Français.
10:43– C'est souvent le cas, c'est souvent les politiques qui parlent le moins
10:45qui sont les plus populaires.
10:46– Mais ça montre l'état, à quel point les Français sont perdus,
10:50pour qu'ils en viennent à monter au pinacle une personnalité
10:54qui, pour l'instant, n'a rien fait, n'a rien dit.
10:57Au moins, c'est mieux que de dire des carabistouilles,
11:01comme dirait le chef de l'État.
11:03– Bon, il ne faut pas qu'ils se tessent trop longtemps,
11:05on a besoin d'entendre effectivement
11:07qui seront les prochains ministres du gouvernement.
11:09Dans un instant, on va évoquer la situation au Proche-Orient,
11:12qui se tend après les attaques contre l'Hezbollah au Liban.
11:14On vient juste après le Fil Info de 9h17, Maureen Simonard.
11:18– 4 universités sur 5 risquent de terminer l'année en déficit,
11:22selon le Syndicat national de l'enseignement supérieur,
11:25alors que les facultés françaises sont déjà en difficulté.
11:27Le secteur s'inquiète de la baisse de crédits à venir.
11:30Pour le moment, celle prévue est de 500 millions d'euros.
11:33900 millions d'euros d'économies ont déjà été demandées
11:35en début d'année dernière.
11:37Deux personnes tuées la nuit dernière en Nouvelle-Calédonie,
11:39deux hommes mortellement blessés lors d'une opération de gendarmerie
11:43au sud de Nouméa.
11:44Ils étaient recherchés soupçonnés d'avoir déjà tiré sur les forces de l'ordre.
11:48Lille connaît un mouvement de contestation depuis mai dernier
11:51contre la réforme du système électoral.
11:53Quelle sera la réponse du Hezbollah ?
11:55La milice visée par une nouvelle série d'explosions hier au Liban,
11:58des toki-woki qui implosent.
12:0020 morts et plus de 450 blessés.
12:03Le mouvement chiite accuse Israël.
12:05Le chef de l'organisation prend la parole cet après-midi.
12:08Ils vont prendre la direction de la Seine-Saint-Denis.
12:11Les agithos, les trois croissants rouge, bleu et vert,
12:14les symboles des Jeux paralympiques,
12:16ont été démontés cette nuit de l'Arc de Triomphe à Paris.
12:19Direction donc maintenant le centre sportif inclusif de Bobigny,
12:22où le nouveau hub du handisport se réjouit le président du département.
12:38Et on est de retour sur le plateau des informés
12:40avec Alexandra Schwartzpros, directrice adjointe de la rédaction de Libération,
12:43avec François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'opinion,
12:47Franck Madevon, directeur de la rédaction internationale de Radio France.
12:50Puisque Renaud Delis, on va maintenant parler des attaques contre le Hezbollah au Liban.
12:54Oui, de nouvelles explosions meurtrières hier d'appareils de transmission du Hezbollah au Liban.
12:57Alors après les beepers, ça c'était mardi,
12:59hier ce sont des talkie-walkies qui ont explosé.
13:01Au total, pour l'instant, un bilan provisoire d'une vingtaine de morts,
13:04plus de 450 blessés, des dédonnations,
13:06notamment dans la banlieue de Beyrouth, mais aussi dans le sud et l'est du pays.
13:09Israël n'a fait aucun commentaire sur ces deux opérations successives.
13:13Mais évidemment, tout le monde y voit la main de l'État hébreu,
13:17qui, rappelons-le, est visé d'ailleurs par le Hezbollah,
13:19par des requêtes du Hezbollah tirées sur le nord du pays,
13:22sur le nord d'Israël depuis le 7 octobre.
13:24Quelles seront les conséquences de cette opération massive ?
13:29On parlait il y a peu, justement, encore d'un hypothétique cessez-le-feu
13:34en discussion entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
13:38Est-ce que cette opération fait entrer le conflit dans une nouvelle phase ?
13:42Voici ce qu'on disait il y a quelques minutes sur ce plateau.
13:44Jean-Paul Chagnolo, qui est le président de l'Institut de recherche et d'études méditerranéens Moyen-Orient.
13:49Il y avait encore, il y a quelques temps, la question de savoir si on allait avoir un cessez-le-feu.
13:55Cette phase-là me paraît terminée.
13:57J'espère me tromper, bien entendu, mais il n'y aura pas de cessez-le-feu.
13:59Ça veut dire que nous sommes dans une nouvelle phase de la guerre,
14:02avec sans doute une remontée de cette guerre vers le nord.
14:06Et quand je dis vers le nord, c'est à la fois du côté de Gaza, du côté de la Cisjordanie,
14:11parce que c'est au nord de la Cisjordanie que ça se passe, du côté de Génine, du côté de Toult-Karem, du côté de Toubasse.
14:16Et bien entendu, le nord, c'est la frontière avec le Liban.
14:19Alors, va-t-on vers un embrasement généralisé ? Peut-on le redouter ?
14:23Deux échéances, en tout cas, dans l'agenda aujourd'hui et demain.
14:26Aujourd'hui, un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est attendu.
14:29Et puis demain, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence pour évoquer cette série d'explosions.
14:34Franck Medevon, sur la prise de parole d'Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah ?
14:38Évidemment, ça va être une prise de parole fondamentale pour la suite des événements.
14:43Il faut bien comprendre que le Hezbollah a subi une humiliation, un camouflet sans précédent depuis sa création au début des années 90.
14:52Jamais le Hezbollah n'a subi un tel coup au moral.
14:55Donc, il va falloir d'abord que Hassan Nasrallah remobilise ses troupes, remobilise les militants,
15:00leur fasse comprendre que, oui, il est possible de gagner la guerre contre Israël.
15:05Il va aussi falloir que Hassan Nasrallah parle d'une éventuelle riposte.
15:11C'est impossible pour le mouvement chiite de ne pas annoncer une riposte.
15:16Évidemment, on ne sait pas quelle forme prendra cette riposte.
15:18Quelles qu'en soient les conséquences, c'est ce qui a été annoncé hier, mais on ne sait pas quelles sont les conséquences en vis-à-vis.
15:23En tout cas, les dernières prises de parole de Hassan Nasrallah ont été assez calibrées, assez prudentes.
15:27On a bien compris, quand même, que depuis le 7 octobre, l'Iran et ses proxys dans la région, dont le Hezbollah,
15:33ne souhaitaient pas, a priori, une escalade et entrer dans une guerre totale.
15:38Mais Hassan Nasrallah ne peut pas arriver devant ses militants aujourd'hui, devant les Libanais,
15:42et dire nous allons rester sans réaction. Ce n'est pas possible.
15:46Donc, il va falloir annoncer de toute façon quelque chose.
15:49Évidemment, on verra ensuite quelle est la suite des événements.
15:51La question du timing, quand même, de ces attaques, si c'est vraiment Israël qui se trouve derrière...
15:57Oui, je crois qu'on peut dire que c'est Israël qui se trouve derrière, de toute façon.
16:00Alors, on est vraiment entré dans une nouvelle phase de la guerre, et ce n'est pas seulement Jean-Paul Chagnolo qui le dit,
16:06ou Renaud Dely, c'est Yoav Galant, le ministre de la Défense.
16:09Il a dit hier, on est entré dans une nouvelle phase de la guerre,
16:12on va déplacer le centre de gravité de la guerre de Gaza au nord d'Israël, au sud du Liban.
16:19Il faut comprendre aussi que ça s'inscrit dans une séquence.
16:22En début de semaine, Israël a annoncé un nouveau but de guerre.
16:27C'est un point très important, un élément très important de cette séquence,
16:30à savoir la relocalisation dans le nord d'Israël de tous les déplacés israéliens
16:37qui sont partis du nord d'Israël après le 7 octobre pour fuir les requêtes du Hezbollah.
16:43Parce qu'effectivement, il y avait des requêtes lancées.
16:45À cela s'ajoutent évidemment les opérations de ces deux derniers jours,
16:51et puis des mouvements de troupes.
16:53Il y a la 98e unité d'élite qui est partie de Gaza hier pour aller vers le nord d'Israël.
17:00Donc on voit bien qu'Israël, de toute façon, s'inscrit dans une forme d'escalade.
17:05Escalade, quand on regarde effectivement les nouveaux fronts
17:08qui ont été ouverts de la part du gouvernement israélien,
17:12on a envie de se demander que fait la communauté internationale Alexandra Schwarzbrot ?
17:17Il y a une réunion, on l'a dit, à l'ONU demain.
17:21Qu'est-ce qui peut se passer après ça ?
17:22Rien. La communauté internationale est totalement impuissante.
17:25On le voit bien depuis le 7 octobre et depuis cette espèce de montée en puissance
17:31de la tension et de la guerre.
17:35Les États-Unis, qui sont quand même la puissance la plus importante au monde,
17:40la puissance militaire la plus importante au monde,
17:42qui sont le principal parrain d'Israël, sont totalement impuissants
17:46à faire cesser le feu au Proche-Orient.
17:51Et je dirais même plus, le Hezbollah a été humilié dans l'opération de ces deux derniers jours,
17:57mais aussi l'Iran, qui est le parrain du Hezbollah,
18:00qui avait déjà été humilié une première fois par Israël
18:03quand Israël est allé assassiner le chef du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran
18:08dans sa capitale.
18:11Donc deuxième humiliation pour Téhéran.
18:13Et aussi les États-Unis qui ont été humiliés,
18:15parce que pendant que les Bipers explosaient,
18:17Anthony Blinken, le secrétaire d'État, était dans la région
18:20pour essayer d'avoir un cessez-le-feu.
18:24Donc vous rendez compte, l'humiliation, ça veut dire que les États-Unis ne peuvent rien.
18:28Et là, en ce moment, il y a plusieurs fous furieux
18:32qui sont en train de mettre le feu à la région,
18:34qui sont Benjamin Netanyahou, le premier ministre israélien,
18:37Yahya Sinouar, le chef du Hamas, le chef militaire du Hamas,
18:41le cerveau du 7 octobre.
18:43Les deux ne veulent pas arrêter.
18:46Les deux ont intérêt à ce que ça continue,
18:48parce que les deux n'existent plus s'il y a la paix.
18:52Et donc, finalement, la région, le monde entier,
18:56est entre les mains de ces deux hommes
19:00qui ont tout intérêt à ce que la guerre continue.
19:03Et Benjamin Netanyahou a considéré qu'aujourd'hui à Gaza,
19:08il n'y avait plus rien à faire,
19:10ce qui d'ailleurs montre quand même qu'il a échoué totalement,
19:12parce qu'il avait des buts de guerre très précis
19:14qui étaient d'éradiquer le Hamas.
19:16Or, le Hamas n'est pas éradiqué.
19:17Yahya Sinouar est plus fort que jamais.
19:19Ramener les otages, il n'est pas parvenu à les ramener tous.
19:22Donc là, il a échoué.
19:24Mais il considère que ça y est, malheureusement,
19:26tout ce qui était à bombarder a été bombardé.
19:28C'est un champ de ruines.
19:29Et du coup, maintenant, il déporte la guerre vers le Liban.
19:36Juste un petit mot.
19:37C'est vrai que Netanyahou et le Hamas ont intérêt à ce que le conflit perdure,
19:40et on le voit effectivement depuis ce que la guerre perdure, etc.
19:43Mais le Hezbollah est lié en aussi.
19:44C'est ça qui est dramatique dans cette situation.
19:46On sait que le Hezbollah, c'est bien pour ça qu'il continue
19:48de balancer des requêtes quotidiennement sur le nord d'Israël.
19:50Alors là, l'organisation n'est pas simplement humiliée.
19:53Elle est probablement considérablement désorganisée,
19:57voire affaiblie.
19:58On verra les conséquences.
19:59Mais effectivement, comme nous disions avec Franck Madebon,
20:01forcément, Hassan Nasrallah va évoquer une riposte
20:03et elle prendra la forme qu'elle prendra.
20:05Quant à l'Iran, qui a effectivement subi aussi des échecs
20:08et des humiliations ces derniers mois,
20:10l'Iran s'est aussi efforcée,
20:12pas forcément avec le même succès sur le plan militaire,
20:14mais de montrer que le pays pouvait frapper Israël
20:18de façon beaucoup plus, en tout cas avec une ampleur
20:21beaucoup plus inédite dans l'histoire.
20:23Il faut regarder aussi évidemment ce qui va se passer du côté de Téhéran,
20:26qui a tout intérêt aussi à attiser,
20:28toujours à rebondir justement sur cette escalade.
20:32L'Iran et le Hezbollah ont en effet intérêt à ce que la guerre continue,
20:35mais à petit feu.
20:36Ils n'ont pas intérêt du tout à un embrasement,
20:38ne serait-ce que parce que l'Iran est en train...
20:40Oui, qu'une rétention persiste, mais qu'il n'y ait pas d'embrasement.
20:41Voilà, mais pas d'embrasement parce que l'Iran est en train de préparer
20:43la bombe nucléaire et il n'a pas du tout intérêt
20:45à ce que tout à coup, il y ait une guerre totale
20:47et qu'on lui bousille ses installations nucléaires.
20:49C'est bien pour ça qu'Israël a intérêt à aller plus vite.
20:52Ce qui est intéressant, c'est justement qui joue avec le temps ?
20:55Parce qu'Alexandra le disait,
20:57les États-Unis ont un rôle majeur dans ce qui se passe au Proche-Orient.
21:00Les États-Unis qui vivent en ce moment une campagne électorale.
21:04Est-ce que l'un ou l'autre Kamala Harris a pu changer ?
21:07Les États-Unis sont presque hors-jeu, c'est ce que disait Alexandra.
21:10On voit bien qu'Antony Blinken ne sert à rien,
21:13il multiplie les rendez-vous diplomatiques,
21:15ça n'aboutit absolument à rien.
21:17Bon, je pense finalement que la campagne américaine
21:20et les élections américaines jouent un rôle très secondaire
21:23dans ce qui est en train de se dérouler actuellement au Moyen-Orient.
21:25Netanyahou s'en fiche éperdument.
21:27Est-ce que le résultat de l'élection peut changer quelque chose à la suite de la guerre ?
21:31Oui, éventuellement, mais je pense que ça interviendra dans un second temps.
21:34Ce n'est pas en tout cas une réflexion du moment.
21:36Pour le moment, Netanyahou pense à sa guerre.
21:39Et le Hezbollah, de son côté, doit absolument résoudre une équation.
21:43Est-ce qu'on réagit très fortement, immédiatement,
21:46au risque de partir dans un embrasement régional
21:49dont on ne maîtrisera pas toutes les conséquences ?
21:52Ou alors, est-ce qu'on se lance à nouveau dans des représailles
21:55peut-être un peu plus ciblées, des opérations comme on a pu en voir fin août,
21:59qui était une riposte aussi à l'assassinat de Haniyeh
22:03et à l'un de ses chefs au Liban,
22:05c'est-à-dire une pluie de roquettes sur Israël, mais relativement maîtrisée.
22:09C'est vraiment une équation très difficile à résoudre aujourd'hui pour les Hezbollah
22:13qui a assis sa légitimité sur sa capacité de dissuasion.
22:18C'est-à-dire amasser un arsenal colossal,
22:21on sait que le Hezbollah dispose de plus de 100 000 roquettes et missiles aujourd'hui,
22:25pour éviter que Israël l'attaque.
22:27C'est exactement ce qui s'est produit cette semaine, Israël a attaqué.
22:31On va attendre la prise de parole du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
22:34Merci beaucoup, merci à tous les quatre pour vos informations.
22:37Franck Madevon, directeur de la rédaction internationale de Radio France,
22:40Alexandra Schwartzprod, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
22:44On en profite pour jeter un coup d'œil à la une de Libé du jour.
22:48Barnier sous pression fiscale, ça va arriver.
22:52En tout cas à la radio, on m'a entendu, c'est donc Barnier sous pression fiscale.
22:56Du côté de l'opinion, François-Xavier Bourmeau, c'est aussi une histoire d'argent.
23:00Barnier dans les réductions de charges.
23:02C'est un autre moyen de trouver des économies, c'est à lire dans l'opinion ce matin.
23:06Merci beaucoup Renaud.
23:08Les informés du soir sont de retour à 20h avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.

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