• il y a 2 mois
Écoutez "On refait le monde" avec Rokhaya Diallo, journaliste, éditorialiste et militante, Carl Meeus, rédacteur en chef au "Figaro Magazine", et Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions internationales, professeur à Sciences Po. Au sommaire :
- Une nouvelle équipe pour la Commission européenne, la France obtient le portefeuille de la Stratégie industrielle
- Dans l'attente du gouvernement Barnier...
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 17 septembre 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:0519h20, on refait le monde avec ce soir Rockaïa Dialo qui est journaliste et éditorialiste,
00:10Karl Mayus rédacteur en chef au Figaro Magazine, Patrick Martin-Jeunier spécialiste des questions
00:14internationales et professeur à Sciences Po.
00:16Bonsoir à vous trois.
00:17Bonsoir.
00:18Au lendemain de la démission de Thierry Breton, la présidente de la commission européenne
00:21Ursula von der Leyen a dévoilé un nouveau casting bruxellois.
00:24Il y a 16 hommes, 11 femmes.
00:26Patrick Martin-Jeunier, je vous cite sur X, ex-Twitter, la présidente de la commission
00:31européenne a présenté le collège ce matin.
00:33On constate un virage à droite assumé.
00:36Elle concentre le pouvoir autour d'elle, elle esquive toutes les questions gênantes
00:40et certains commissaires posent problème.
00:42Dites donc…
00:43Oui, non…
00:44J'espère jamais d'être nommé à la commission européenne parce que vous allez
00:47vous occuper de moi.
00:48C'est aussi grave que ça ?
00:50Non, vous savez Thierry Breton a critiqué une gouvernance au niveau de la commission
00:54européenne.
00:55Je ne mets pas du tout en cause les qualités de madame Ursula von der Leyen.
00:57La commission c'est très important, c'est l'exécutive de l'Union européenne.
01:01Mais effectivement, on voit bien avec cette nouvelle commission, elle prend en compte
01:07l'évolution politique et donc la droite qui est majoritaire au Parlement européen,
01:12notamment le groupe des conservateurs réformistes sur lesquels elle s'appuie.
01:17Elle l'a dit.
01:18Franchement, c'est le groupe par exemple où siège Marion Maréchal.
01:21Donc il y a un virement à droite où il y a ce vice-président italien de la commission
01:26qui va avoir un portefeuille important sur la cohésion sociale.
01:29C'est quelqu'un qui vient du gouvernement de madame Meloni, de Fratelli d'Italia,
01:33même si effectivement il apparaît parmi les plus modérés.
01:36Donc il y a effectivement un virement à droite et c'est quelqu'un…
01:38C'est extraordinaire.
01:39Peut-être qu'on n'a pas vu la façon dont elle organise sa commission.
01:42En fin de compte, elle a des vice-présidents exécutifs, mais parmi les trois commissaires,
01:46il y en a qui lui rendront compte directement,
01:48alors qu'elle voudrait une commission un peu plus transversale.
01:51Il y a des choses qui m'étonnent aussi, c'est que par exemple,
01:53elle va nommer à l'agriculture un commissaire d'un pays
01:56qui n'a absolument pas beaucoup d'agriculture, puisque c'est le Luxembourg.
01:59Donc on peut se demander pourquoi nommer un commissaire luxembourgeois à l'agriculture,
02:03alors qu'en finalement, il aurait peut-être fallu nommer…
02:05Si vous vous posez la question, c'est que vous avez certainement la réponse.
02:07Voilà.
02:08Parce qu'elle souhaite pouvoir maîtriser un certain nombre de dossiers,
02:11notamment avec ses directions générales, ses directeurs,
02:13et on voit bien qu'elle veut s'imposer.
02:15C'est normal, elle veut s'imposer comme la tête de la commission,
02:18et donc elle nomme à des postes des gens qui n'ont pas forcément
02:21ni la compétence ni l'envergure pour la concurrence.
02:24Avant de donner la parole à mes camarades,
02:26vous vous rendez compte quand même de la gravité de ce que vous êtes en train de nous dire.
02:28On parle de la présidente de la commission européenne.
02:30Oui.
02:31Non.
02:32Bah si.
02:33Oui.
02:34Bah oui, non, mais c'est normal, c'est une personnalité qui veut s'imposer.
02:37Pourquoi ? Parce qu'elle a eu des difficultés pendant son premier mandat,
02:40elle est arrivée en urgence, c'est Emmanuel Macron qui l'avait choisie au dernier moment,
02:44qui n'a pas dû être président de la commission,
02:45et donc elle n'avait pas de marge de manœuvre au sein de cette commission.
02:48Elle a pris l'expérience, elle a eu une bonne expérience,
02:50c'est une dame qui est compétente incontestablement, mais elle a eu...
02:54Là vous en faites quand même une autocrate, je suis désolé.
02:56Oui, bah oui, parce qu'elle a concentré le pouvoir.
02:59Elle a eu des critiques, par exemple, on lui a reproché de vouloir recruter
03:03des proches amis allemands sans passer par le processus de recrutement,
03:07on lui a reproché de squeezer ses partenaires, ses commissaires européens.
03:12Elle a voulu également recruter, rappelez-vous, une responsable de la concurrence
03:16qui était américaine, ou qui venait des Etats-Unis.
03:18Donc c'est sûr qu'elle a eu une sorte de pouvoir personnel,
03:21elle a été critiquée, et c'est en partie pour cela que Thierry Bouton est parti.
03:25Vous adhérez au portrait qui vient d'être fait, Rocaille Diallo,
03:28de la présidente de la commission européenne ?
03:29Je me fie à votre expertise, mais je trouve que ça va dans le sens des critiques
03:33qu'on a toujours adressées à la commission européenne,
03:35à savoir que c'est pas une instance qui est véritablement démocratique,
03:37c'est-à-dire que c'est un exécutif qui dispose de l'initiative législative,
03:42donc ça ne correspond pas à ce qui se passe généralement sur le plan national,
03:45et par ailleurs, ses membres ne sont pas nommés.
03:47La seule possibilité pour le Parlement européen de contester la formation
03:51de la commission européenne, c'est de contester l'ensemble,
03:54et pas personne par personne.
03:55Donc le fait qu'Ursula von der Leyen puisse...
04:00Ursula, ça me fait penser à la sorcière de la petite sirène,
04:04donc c'est pas très sympa.
04:06On l'habille pour les mères.
04:09Donc Ursula von der Leyen, le fait qu'elle s'octroie des pouvoirs supplémentaires
04:15alors que cette commission est déjà critiquable dans sa constitution,
04:18je trouve que c'est quand même un signal assez inquiétant
04:20par rapport à une Union européenne qui est critiquée par les citoyens.
04:23Ça pousse à droite, Karl Mayus, de fait ?
04:25Oui, de fait, ça pousse à droite, mais parce que les élections du 9 juin montraient qu'il y avait...
04:32On n'y peut rien si les Européens votent à droite.
04:34Enfin, on n'y peut rien...
04:36Nous n'y pouvons rien, mais la commission européenne est un peu obligée d'en tenir compte.
04:42Pour une autre raison, c'est qu'elle décide certes des noms qui lui sont soumis par les États,
04:49mais ensuite il y a une validation par le Parlement européen.
04:52Et rien ne dit que...
04:55Alors, il semblerait que l'Italien ait des petits soucis pour avoir une majorité au Parlement,
05:00mais est-ce que Stéphane Séjourné, qui commence à être beaucoup critiqué, aura une majorité au Parlement ?
05:07On va rappeler que Stéphane Séjourné obtient le portefeuille de la stratégie industrielle.
05:11Vice-président exécutif.
05:12Voilà, vice-président exécutif.
05:14Je ne sais pas si on doit dire Cocorico, mais en tout cas il est le plus proche collaborateur du président de la République française.
05:18C'est un gros portefeuille, et c'est plus important que celui qu'avait tiré Breton.
05:23Le plus proche collaborateur du président est-il préparé à cette charge ?
05:27En a-t-il les compétences ?
05:29C'est une excellente question.
05:31Il a quelques mois, années pour y répondre.
05:33C'est quelqu'un qui arrive assez facilement.
05:35Quelques mois, années pour y répondre ?
05:37Quelques mois, on va dire.
05:38Et dans quelques années, on verra s'il a été effectivement...
05:41Les gens peuvent se révéler dans les postes.
05:44Et Stéphane Séjourné a montré qu'il était assez souple pour pouvoir occuper un certain nombre de postes très différents.
05:50Puisque de sa jeune carrière, il a été conseiller Elysée, député européen, président du groupe Renew,
05:55c'est pas un mince poste.
05:58Au quai d'Orsay, certes, pas longtemps.
06:00Mais surtout, vous avez dit le mot le plus important.
06:02C'est qu'il est le plus proche d'Emmanuel Macron.
06:06C'est quelqu'un qui a dédié toute sa vie politique à Emmanuel Macron,
06:11puisqu'il l'a commencé à Bercy comme jeune conseiller.
06:14Sauf que Patrick Martin-Jeunier, il va falloir qu'il pèse.
06:17Et dans ce que l'on sait de son parcours pour l'instant,
06:21on imagine mal qu'il puisse le faire, en tout cas dans des délais rapides.
06:24C'est un mauvais procès qu'on lui fait ? Si vous le pensez, dites-le nous.
06:27Non, je ne pense pas que ce soit un mauvais procès, un faux procès.
06:30C'est quelqu'un qui a été député européen pendant 5 ans.
06:34Donc, il est habitué des arcanes communautaires.
06:36Vous citiez effectivement la commission, qui est un organe qui n'est pas censé être démocratique.
06:41Pourtant, elle propose des directives, elle négocie avec le Parlement européen.
06:45C'est quelqu'un qui a bien l'habitude des parlementaires.
06:47Et donc, ce sera un atout sur ce point.
06:49C'est vrai qu'il a été ministre des Affaires étrangères quelques mois.
06:52Et voilà, il n'a pas forcément l'habitude de la commission européenne.
06:56C'est un organe, vous savez, il y a, je crois, au moins 15 000 fonctionnaires à la commission.
07:00Donc, c'est quelque chose qui est extrêmement lourd.
07:02Donc, je crois qu'il est capable, mais il faut dire une chose.
07:05Et Ursula l'a dit.
07:06D'ailleurs, ce qui m'a un peu étonné, c'est que ce matin, lors de sa conférence de presse,
07:10elle a dit que c'est Michel Barnier, le Premier ministre, qui me l'a proposé,
07:13et non pas Emmanuel Macron.
07:15Donc, je ne sais pas s'il y a eu un accord entre les deux têtes de l'exécutif.
07:18Voilà.
07:19Et d'autre part, juridiquement, il faut savoir qu'un commissaire européen ne représente plus son pays,
07:24mais il défend l'intérêt général, l'intérêt européen.
07:27Et donc, effectivement, il va devoir faire ses preuves très rapidement.
07:31C'est un métier qui demande beaucoup d'exigence.
07:33Je vais être un peu plus direct.
07:35Est-ce que le propos principal dans tout ça était de trouver un emploi à M. Séjourné ?
07:38Écoutez, je pense que dès lors que Thierry Breton avait démissionné
07:44parce que les relations qu'il avait étaient exécrables...
07:46Sans préjuger, vous avez raison, de ses compétences de demain, voire d'après-demain.
07:50Il fallait trouver une solution en urgence.
07:52Et je crois que le président de la République est quelqu'un qui est fidèle en amitié politique.
07:57C'était sans doute l'un des rares à pouvoir postuler.
07:59Moi, personnellement, j'aurais proposé une femme pour ce poste.
08:03Vous avez un nom ?
08:05Il y avait Mme Pannier-Runacher.
08:10Il y avait d'autres parlementaires proches de la majorité qui pouvaient.
08:15Et vous l'avez dit, 40% de femmes sont encore en minorité.
08:20Donc peut-être que proposer une femme, c'était un geste tout à fait important de la part de la France.
08:26On va vous rappeler dans quelques instants comment ça fonctionne la Commission européenne.
08:29Ce n'est pas inintéressant, vous allez voir.
08:46Dominique Pellicot avoue et demande pardon à sa femme Gisèle, dont il a abusé, qu'il a drogué et fait violer par 50 hommes.
08:53Il nie, en revanche, avoir violé sa fille Caroline.
08:57Des photos et vidéos d'elle avaient été retrouvées dans son téléphone.
09:00Neuf morts, dont des enfants et plus de 2700 blessés.
09:04Le Hezbollah libanais accuse Israël d'une agression criminelle et d'avoir, plus précisément, piégé les Bipeurs.
09:09D'une centaine de membres du mouvement Shiites, ils ont explosé simultanément.
09:14Et dans plusieurs régions cet après-midi.
09:16Et puis la nouvelle formule de la Ligue des champions.
09:19Top départ ce soir, l'Isle-à-France.
09:21Le Sporting à Lisbonne à 21h.
09:23Émission spéciale 100% digitale.
09:25Présentée par Éric Sylvestre.
09:27Au rendez-vous dès 20h45 sur RTL.fr et sur l'appli RTL.
09:31Je n'ai toujours pas compris comment ça marche cette nouvelle formule.
09:33C'est compliqué.
09:34Oui c'est ça, tout le monde rencontre tout le monde.
09:36Oui enfin pardonnez-moi, je ne vais pas...
09:38Non mais c'est la formule qui change.
09:40Il n'y a plus de matchs aller-retour.
09:42Bon écoutez, acceptons-en l'aubure.
09:44On se retrouve à 20h vers l'autre show.
09:49Yves Calvi jusqu'à 20h.
09:51On refait le monde sur RTL.
09:53Avec Rockaïa Diallo, qui est journaliste et éditorialiste.
09:56Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
09:58Et Patrick Martin Jaunier, spécialiste des questions internationales.
10:01Et professeur à Sciences Po.
10:03Dites-moi, je suis une toute petite tangente.
10:06Vous êtes content de vos étudiants, vous à Sciences Po ?
10:09Écoutez, là je fais passer des grands oraux.
10:13Non parce que l'école est critiquée,
10:15on dit que le niveau est plus bon, gna gna gna.
10:17C'est sûr que ce n'est pas le niveau que c'était
10:19quand c'était moi, pour parler franchement.
10:21Mais bon, on n'est pas dans le passé.
10:24En revanche, je faisais passer le concours
10:26d'école nationale de la magistrature à Bordeaux au mois de septembre.
10:29J'ai trouvé des jeunes extraordinaires.
10:31On me dit toujours ça sur le NM, il paraît qu'ils sont incroyables.
10:33Enfin bon, on ne va pas faire un débat là-dessus,
10:35parce que ce n'était pas le propos.
10:37Marche bien ou pas notre commission européenne ?
10:39C'est quand même la grande question qu'on doit se poser.
10:41Au bout du compte, qu'en pensez-vous,
10:43vous les journalistes et pas le spécialiste ?
10:45Mon Carl Meus, là, il me fait des grands yeux bleus.
10:47Il fait des grands yeux.
10:49Oui, parce que moi, au-delà de Paris,
10:51la frontière française, c'est bien plus compliqué.
10:53Le journaliste que vous êtes,
10:55averti des choses politiques,
10:57a-t-il l'impression qu'on a une boutique qui tourne ?
10:59Voilà, je vous le dis simplement.
11:01Il y a une boutique qui était au ralenti,
11:03qui est normale parce qu'après les élections du mois de juin,
11:05il faut que tout ça se mette en place.
11:07Ça va prendre du temps à se mettre en place,
11:09parce qu'on l'a dit tout à l'heure,
11:11il faut une vérification par le Parlement.
11:13Donc ce n'est pas avant novembre, je crois.
11:15Je parle sous le contrôle de Patrice Martin-Jeunet,
11:17mais ce n'est pas avant novembre que tout ça va se mettre en place.
11:19Ce qui est bien, c'est qu'il y a une sorte de continuité.
11:21Ursula von der Leyen était là,
11:23elle continue.
11:25Ce qui est peut-être dommage,
11:27c'est qu'on voit bien
11:29qu'elle a voulu concentrer les pouvoirs.
11:31Et ce qui s'est passé avec Thierry Breton,
11:33c'est quand même une forte tête qui disparaît.
11:35Quelqu'un qui pouvait faire un contrepoids
11:37à Ursula von der Leyen,
11:39donc qui était utile.
11:41Ce n'est pas parce qu'il était français,
11:43ce n'est pas parce que c'était un ancien ministre français.
11:45Mais il y avait quelqu'un qui a alerté sur un certain nombre de choses.
11:47Sur Elon Musk,
11:49sur d'autres choses
11:51dont il avait la charge.
11:53Là, on ne voit pas de contre-pouvoirs
11:55outre, en dehors des chefs d'État et de gouvernement,
11:57mais qui étaient déjà là avant.
11:59– Vous voyez abonder Rocka Diallo ?
12:01– Il y a pas mal de choses qui m'interpellent
12:03par rapport à la Commission européenne.
12:05En tant que citoyen, on a l'impression qu'on n'a pas vraiment
12:07d'incidence sur sa composition.
12:09Tout à l'heure, ce que vous disiez par rapport au fait
12:11qu'Ursula von der Leyen avait décidé
12:13de faire une commission qui reflétait
12:15l'émergence,
12:17en tout cas le renforcement
12:19de la droite au Parlement européen,
12:21elle fait un peu la composition comme ça, elle-même, à vue née.
12:23C'est-à-dire qu'elle se dit qu'il y a plus de droits
12:25donc on va mettre les groupes les plus à droite
12:27parmi les commissaires européens.
12:29C'est pas vraiment une composition qui est ordonnée
12:31par le peuple.
12:33Par ailleurs, je pense qu'il y a quand même pas mal
12:35de recasages de proches
12:37de gouvernants et qu'il y a
12:39des nominations qui sont quand même liées
12:41à une forme de rétribution ou de reconnaissance.
12:43Et ça, je trouve que c'est pas très démocratique.
12:45Et ce que vous disiez tout à l'heure sur le fait que les commissaires européens
12:47sont censés refléter l'intérêt général,
12:49on est quand même, nous, en train de se réjouir du fait
12:51qu'on a un Français qui va avoir un poste important.
12:53Donc on n'est pas vraiment dans l'idée qu'on se faisait
12:55de l'Union européenne où les gens,
12:57qui sont dans les instances européennes,
12:59ne se soucient plus vraiment de simplement
13:01représenter les intérêts de leur nation.
13:03On a un vrai virage à droite, la commission européenne,
13:05Patrick-Martin Jaunier.
13:07Mais de fait,
13:09elle a pris
13:11un ministre italien,
13:13Madame Mélanie, d'extrême droite.
13:15Elle va prendre un candidat
13:17de la Hongrie, censée
13:19s'occuper du bien-être animal,
13:21et de la santé.
13:23Je pense que ce monsieur risque d'avoir des problèmes
13:25au Parlement européen.
13:27La candidate slovène posait
13:29des difficultés. Et donc on voit bien
13:31effectivement que Ursula von der Leyen,
13:33mais il faut dire une chose aux auditeurs,
13:35c'est que ce n'est pas elle
13:37qui va aller chercher ses commissaires,
13:39ce sont les chefs d'État et de gouvernement qui les proposent.
13:41Et ensuite c'est elle qui peut
13:43demander ou refuser. Et ensuite,
13:45évidemment, les gouvernements actent
13:47d'un virage à droite qui est incontestable
13:49au Parlement européen.
13:51Et c'est après qu'il doit y avoir des négociations
13:53au Parlement européen. Chaque commissaire...
13:55L'ami des animaux, elle peut dire non, ce n'est pas très sérieux ?
13:57Ce n'est pas que l'ami des animaux.
13:59Je pense qu'on doit être l'ami des animaux.
14:01Non mais j'ai bien compris. La bien-traitance des animaux
14:03est importante, mais quand il s'agit
14:05d'un commissaire proche
14:07de Viktor Orban, qui a des
14:09mots d'ordre anti-européens,
14:11ça commence à susciter un certain nombre
14:13de critiques. Elle l'a fait sur les femmes.
14:15Elle avait dit qu'elle voulait quand même
14:17tendre vers la parité, parce que je crois que la première liste
14:19s'amortissait quand même. Absolument.
14:2122% de femmes.
14:23Même pas un tiers.
14:25Elle a montré une autorité, ce en quoi
14:27elle a eu raison, puisqu'elle a demandé à certains
14:29États de reconsidérer leur commissaire.
14:31Et on arrive à 40%,
14:3360%, ce qui est déjà mieux, mais
14:35ce n'est pas encore la parité. Mais la contrepartie,
14:37c'est qu'elle a choisi parmi les six
14:39vice-présidents exécutifs,
14:41quatre femmes et deux hommes.
14:43Les questions de défense
14:45sont confiées à un Lituanien, qu'on dit
14:47très proche des Ukrainiens de Kiev. Est-ce que
14:49c'est bien le cas ? Et est-ce que ça soulève
14:51là aussi des questions ?
14:53Quelle que soit la sympathie qu'on ait pour l'Ukraine et pour son président.
14:55Oui, alors, c'est
14:57un geste politique majeur, important,
14:59symbolique, de montrer que les États baltes
15:01ont raison d'attirer notre attention sur
15:03le danger que représente la Russie
15:05Vladimir Poutine. On a toujours l'impression
15:07que nous, on n'est pas assez
15:09proche de la Russie pour prendre conscience
15:11du danger. Ceci dit,
15:13nommer un commissaire à la défense
15:15n'a pas de sens, parce que nous n'avons aucune
15:17compétence en matière de défense
15:19européenne. Il n'y a pas de défense
15:21européenne. En revanche, il faut accélérer
15:23une meilleure coopération dans l'industrie
15:25de défense. C'est ça le principal
15:27défi aujourd'hui. Comment lancer
15:29la coopération industrielle en matière de
15:31défense ? C'est notre premier défi. Et ensuite,
15:33voter le budget, par exemple, pour le
15:35Fonds européen de défense qui existe.
15:37Donc, c'est effectivement une solution
15:39politiquement et symboliquement très importante.
15:41On va marquer une nouvelle pause,
15:43mais je précise qu'ensuite, on va parler
15:45politique, parce qu'il se passe quand même beaucoup de choses dans notre pays.
15:47Pourquoi ai-je l'impression que le poids de
15:49la France a diminué dans les affaires européennes ?
15:51Si je vous dis une bêtise, dites-le moi, vous qui êtes le spécialiste.
15:53Je le ressens comme tel.
15:55Je suis journaliste, je peux me tromper
15:57aussi. Oui, l'influence,
15:59ça va, ça vient. C'est vrai que la France a eu
16:01quelques difficultés.
16:03Ça va ou ça vient ?
16:05Disons que de toute façon, la France est un grand pays.
16:07Rien ne peut se faire sans la France.
16:09Mais nos divisions politiques
16:11internes au Parlement européen
16:13ont contribué effectivement à nous affaiblir ces derniers mois.
16:15A tout de suite avec nos spécialistes.
16:17RTL,
16:19on refait le monde.
16:21Avec Yves Calvi.
16:23RTL soir, on refait
16:25le monde. Avec Yves Calvi.
16:27Ça n'est pas facile facile de former un
16:29gouvernement, et nous allons en débattre avec
16:31Patrick Martin-Genier, spécialiste
16:33des questions internationales et professeur
16:35à Sciences Po, Carl Meius, rédacteur en chef au Figaro
16:37Magazine, et Rocaïa Diallo, qui est
16:39journaliste, éditorialiste.
16:41Dites-moi,
16:43oui, ce n'est pas facile de former
16:45un gouvernement. Enfin, pas forcément.
16:47Nos confrères du monde affirment pourtant que Michel Barnier
16:49cherche à imprimer de sa marque. Alors j'avais envie de vous dire
16:51laquelle ?
16:53Non, c'est
16:55jamais facile de former un gouvernement.
16:57On le sait, même en
16:59cas de majorité absolue, parce que
17:01il y a toujours un petit grain de sable qui vient
17:03se mettre. Parce qu'il y a trop de monde qui
17:05veut y aller. Il y a trop de monde qui veut y aller.
17:07Mais là, ils font semblant de ne pas avoir envie d'y aller. Donc il y a un truc
17:09qui est bizarre, non ? Alors, ce n'est pas exactement ça.
17:11C'est-à-dire qu'il y en a qui, au début,
17:13ne voulaient pas y aller, et qui maintenant
17:15considèrent que c'est peut-être vraiment
17:17bien d'y aller. Ça, ce sont les LR. Au début,
17:19c'était on soutient, mais on ne participe pas.
17:21Et puis, il y a eu pas mal de choses qui sont passées ces dernières
17:23semaines. Michel Barnier est nommé.
17:25Nicolas Sarkozy dans le Figaro qui dit
17:27« Attendez, ils plaident pour ça depuis
17:29très longtemps en disant qu'il faut être au gouvernement
17:31et appliquer notre programme. C'est le meilleur moyen.
17:33On est un parti du gouvernement. Bon. » Et donc,
17:35oui, il y en a qui se sont dit « On y va. » Sauf que
17:37chez les macronistes,
17:39maintenant, c'est pédale sur le frein, sur le
17:41thème. Mais attendez, ça ne va pas être un gouvernement
17:43avec que des LR, ou en tout cas, les LR qui
17:45auraient, si vous me permettez
17:47l'expression, la plus grande part du gâteau, c'est-à-dire
17:49les principaux ministères. Et donc, c'est pour ça que ça
17:51coince, parce qu'il y avait
17:53une sorte de première liste faite avec pas mal de LR
17:55à des postes assez importants,
17:57Bercy, l'Intérieur et tout. Et
17:59au sein des macronistes, on se dit « Ce n'est pas possible. »
18:01Donc, ça coince à la fois sur la formation
18:03du gouvernement, sur les noms,
18:05mais aussi, et c'est là où
18:07c'est le plus embêtant,
18:09sur le fond. Parce qu'on fait l'inverse
18:11de ce que font les démocraties parlementaires.
18:13Les démocraties parlementaires, vous avez le résultat
18:15des élections, les partis
18:17le NFP, le Nouveau Front Populaire
18:19l'a tenté, ça n'a pas marché. Là, Emmanuel
18:21Macron le tente, crée une coalition qui
18:23réfléchit sur le fond, et puis ensuite, on dit
18:25« Bon, ben voilà, on s'est mis d'accord sur le fond, sur
18:27le cap, et maintenant, on
18:29va mettre les gens. Nous, on fait l'inverse, ou on fait
18:31en même temps, on cherche les gens sans donner le
18:33cap. » – Mais, ça explique quand même,
18:35Rocaïa Diallo, que Gabriel Attal demande
18:37une clarification de la ligne politique
18:39pour déterminer la participation des macronistes.
18:41– Ben, effectivement,
18:43on peut comprendre qu'ils se sentent lésés
18:45dans le sens où les républicains
18:47n'ont obtenu que 47 ou 48
18:49postes à
18:51l'Assemblée Nationale, et que finalement, ils se retrouvent dans une position
18:53quasiment
18:55à être majoritaire dans un gouvernement
18:57alors que la légitimité démocratique n'est pas
18:59nécessairement là. Et ce que j'ai
19:01l'impression de comprendre, c'est que les personnes
19:03qui sont républicains, qui étaient un petit peu rétives à
19:05rentrer au gouvernement, aujourd'hui,
19:07l'envisagent parce qu'être dans un gouvernement, c'est
19:09aussi exister médiatiquement. Et donc,
19:11pour ceux qui ont des ambitions présidentielles,
19:13le fait de se priver d'une telle
19:15fenêtre, c'est aussi potentiellement dangereux
19:17parce que c'est le risque de voir d'autres personnes émerger
19:19dans le même espace. Donc, il y a aussi la stratégie qui est
19:21de l'ordre de la communication. Et Gabriel Attal
19:23se pose aussi cette question, sans doute,
19:25avec cet objectif en tête.
19:27– Patrick Martin-Jeunier, on va quand même rappeler que pour la première fois
19:29que la Ve République, le gouvernement s'apprête
19:31à dépasser les délais légaux prévus pour l'examen
19:33du budget. C'est anecdotique
19:35ou ça nous dit quelque chose de la situation du pays ?
19:37– Vous savez, depuis le 7 juillet,
19:39la dissolution des élections, on va de bricolage
19:41institutionnel en bricolage constitutionnel.
19:43Donc, c'est pas étonnant,
19:45le gouvernement n'est pas prêt. Oui,
19:47les fonctionnaires de Bercy attendent la lettre
19:49de cadrage. Mais qui va l'envoyer ?
19:51Il n'y a pas de ministre à Bercy pour l'instant, on sait que
19:53Bruno Le Maire n'y restera pas.
19:55Oui, il y a des problèmes dans la gestion du pays.
19:57La difficulté, c'est le vote de la loi de finances.
19:59Et donc, on risque d'avoir de grandes difficultés
20:01sachant que ce gouvernement
20:03sera nécessairement minoritaire
20:05et que, vu la situation économique et financière
20:07désastreuse de la France
20:09avec son endettement et son déficit,
20:11nous sommes, encore une fois, pour revenir à l'Europe,
20:13sous la surveillance de la Commission
20:15européenne. Et donc, il faut
20:17éventuellement faire des... C'est une exigence
20:19qui est rappelée régulièrement d'ailleurs par la Cour
20:21des comptes et son président Pierre Moscovici.
20:23Et donc, il est urgent, effectivement,
20:25d'envoyer ses lettres de cadrage.
20:27Il faut comprendre que deux députés influents étaient allés
20:29à Matignon aujourd'hui
20:31et en étaient ressortis bredouilleux.
20:33Eric Coquerel et Charles Lecourson n'ont d'ailleurs pas eu accès
20:35aux documents. Ça paraît normal ?
20:37Non, c'est pas normal.
20:39Je vous parle quand même du président de la commission
20:41de l'Assemblée et de son rapporteur.
20:43Vous vous rendez compte que le président de la commission
20:45des finances de l'Assemblée nationale
20:47doit se rendre à Matignon
20:49pour exiger des lettres. Il en ressort bredouilleux sans rien avoir.
20:51Et il veut aller à Bercy maintenant ou demain
20:53et il veut aller à Bercy.
20:55C'est important. C'est une violation des droits du Parlement
20:57et je crois effectivement qu'aujourd'hui
20:59il est grand temps
21:01que le processus démocratique reprenne son cours.
21:03J'adore parce que Carl Béus ça le fait rire, il est comme moi.
21:05Je dodeline.
21:07Parce que ce qui est rocambolais, c'est quand même
21:09Plic et Ploc qui vont de l'Assemblée à Matignon.
21:11Ils savent très bien...
21:13Vous disiez...
21:15Mais voilà, c'est que de la communication.
21:17Le gouvernement n'est pas formé.
21:19Michel Barnier cherche à le former.
21:21Ils ont négocié de pouvoir déposer
21:23justement le texte à l'Assemblée
21:25ou en tout cas de l'avoir préparé pour le 10 octobre.
21:27C'est la date vraiment limite
21:29au-delà de laquelle constitutionnellement
21:31ça passera pas parce qu'il faut 70 jours
21:33pour examiner le texte.
21:35Le conseil constitutionnel là-dessus est assez clair.
21:37Donc laissons l'heure
21:39jusqu'au 10 octobre. Tout ce qui se passe avant
21:41c'est de la communication.
21:43Ce qui est un peu dommage
21:45c'est de voir Charles de Courson
21:47qui était un ancien UDF
21:49qui était généralement très
21:51soucieux des deniers publics et très strict
21:53s'incoquiner
21:55avec Éric Coquerel
21:57de LFI. Voilà, c'est ça qui est un peu dommage.
21:59C'est vraiment très rancor mollus.
22:01Vous les empêchez de s'aimer ces deux-là ?
22:03Ils font ce qu'ils veulent.
22:05Un peu de cohérence ne nuit pas.
22:07Oui, j'étais mort de rire.
22:09Non, c'est pas parce que c'est LFI.
22:11C'est parce que c'est le président de la commission des finances.
22:13Ils jouent son rôle. Ça fait deux mois
22:15que ce parlement est en congé. Il ne s'est pas réuni.
22:17On a des députés-ministres.
22:19On ne sait pas ce qu'ils font exactement. Sont-ils ministres ? Sont-ils députés ?
22:21Le parlement ne joue pas son rôle.
22:23Je pense qu'il est urgent
22:25aujourd'hui, effectivement,
22:27que ce gouvernement puisse avoir
22:29des lettres de cadrage pour commencer à travailler ce budget.
22:31Michel Barnier va vraiment transmettre
22:33le projet de loi de finances aux députés
22:35avec une semaine de retard ?
22:37Oui, ça c'est écrit.
22:39C'est acté.
22:41Je n'ai jamais vu ça.
22:43Ce n'est pas à Matignon tout seul
22:45un projet de loi de finances. Il faut aussi qu'il y ait
22:47un ministre des finances qui tienne la route, qui soit présent
22:49et qui aille négocier avec le parlement.
22:51Il y a une urgence et
22:53il est temps que ce gouvernement soit nommé.
22:55Ça s'explique aussi
22:57par des raisons très prosaïques.
22:59Bruno Le Maire et
23:01Thomas Cazenave ont fait un budget.
23:03On fait une esquisse en disant voilà ce qu'on peut faire.
23:05Michel Barnier, qui est Premier ministre,
23:07il a envie de mettre sa patte. C'est lui qui va le présenter
23:09au parlement avec ses ministres. C'est lui qui sera censuré.
23:11Il dit un peu j'ai envie de faire des choses.
23:13Et ensuite, il y a des délais.
23:15Il y a le Haut Conseil des finances publiques qui doit donner son avis.
23:17Le Conseil d'État doit donner son avis.
23:19Et ensuite, le parlement a saisi la commission.
23:21Il y a quand même un certain
23:23nombre de délais à respecter.
23:25Dans un instant, on va voir s'il faut vraiment augmenter
23:27les impôts pour tenir le pays.
23:29Jusqu'à 20h,
23:31Yves Calvi refait le monde
23:33sur RTL.
23:37Yves Calvi. On refait le monde
23:39jusqu'à 20h sur RTL.
23:41Avec Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions
23:43internationales et professeur à Sciences Po.
23:45Rokhaya Diallo, qui est journaliste, éditorialiste
23:47et Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
23:49Je vous signale que demain matin,
23:51à 7h40, c'est Yael Brown-Pivet,
23:53présidente de l'Assemblée Nationale, qui sera l'invité
23:55de la matinale d'Amandine Bégault et de Thomas Otto
23:57sur RTL. 7h40,
23:59rendez-vous demain matin avec madame Yael Brown-Pivet.
24:01Je vous cite à nouveau, Patrick Martin-Genier,
24:03toujours sur ex-Twitter.
24:05Michel Barnier rencontre des difficultés
24:07pour la formation de son gouvernement. Les personnalités
24:09de gauche ont décliné la proposition d'y entrer.
24:11Pourtant, des noms de gens de gauche,
24:13comme on a pu entendre, circulent avec assistance.
24:15Vous avez des noms ?
24:17On a cité Manuel Valls,
24:19par exemple. Alors, je ne sais pas s'il est encore de gauche, mais...
24:21C'est un bon leader comme personne de gauche.
24:23Apparemment,
24:25Organa ne donne pas son tampon
24:28pour faire de lui un homme de gauche.
24:30Un éternel débat dans la vie politique française.
24:33On a vu qu'un autre député
24:35socialiste avait refusé
24:37le poste de ministre du budget.
24:39En réalité, il veut absolument
24:41trouver des personnalités,
24:43on cite, des gens de gauche.
24:45Ça ne veut pas dire nécessairement, comme a dit Jean-Pierre Afarin
24:47récemment, ça ne veut pas dire nécessairement
24:49des parlementaires, mais ce sont des gens
24:51qui ont une sensibilité de gauche pour essayer
24:53d'équilibrer le gouvernement, qui manifestement
24:55va être quand même sous la surveillance
24:57de l'extrême droite. Donc, c'est un exercice
24:59extrêmement périlleux. Il souhaite
25:01trouver des gens qui ont une sensibilité
25:03de gauche pour montrer qu'il a compris
25:05le message qui avait été envoyé
25:07par les français. Mais ça risque d'être une tâche
25:09extrêmement délicate et on verra
25:11bien, lorsque le gouvernement sera formé,
25:13quelles sont ces personnalités
25:15si elles sont susceptibles d'influer
25:17sur la marge du gouvernement.
25:19Le scepticisme que je vois sur votre visage
25:21en cahiers de dialogue me met presque de bonne humeur.
25:23L'histoire, en tout cas
25:25récente, nous a montré que ce qu'on a appelé
25:27l'ouverture à l'époque de Nicolas Sarkozy
25:29reste de la communication,
25:31de l'affichage. Les personnes qui étaient venues
25:33dans les premiers gouvernements
25:35en 2007, donc Éric Besson à l'époque,
25:37Fadela Amara,
25:39Bernard Kouchner, etc.
25:41Ils n'ont eu absolument
25:43aucune incidence sur la direction qui était celle du gouvernement.
25:45C'est-à-dire qu'il y a eu un effet de surprise
25:47et de communication quand ils ont été nommés,
25:49mais il n'y a absolument aucune de ces personnes qui a mené
25:51une politique de gauche ou qui a même
25:53porté une empreinte,
25:55un tant soit peu de gauche. Donc, moi, j'ai l'impression que
25:57si des personnes de gauche y vont, elles iront
25:59pour peut-être répondre à des intérêts
26:01personnels de carrière, mais qu'il n'y a
26:03absolument aucune chance qu'elles
26:05infléchissent un tant soit peu
26:07la direction qui sera celle du gouvernement.
26:09Vous expliquez que pour elles, sauf à vouloir un Marocain,
26:11c'est un piège politique. C'est un piège,
26:13et c'est vraiment la disqualification
26:15en tout cas pour le...
26:17en tant que personne de gauche. Bien sûr. Carl Meus ?
26:19Vous êtes sûr ? Parce que Martin Hirsch
26:21a pu faire quelque chose, alors il n'était pas
26:23directement ministre,
26:25puisqu'il voulait un titre de haut-commissaire,
26:27et qu'une fois qu'il a réussi à mettre en place
26:29ce qu'il voulait mettre en place,
26:31il en est parti, mais la difficulté...
26:33Oui, mais c'était protégé, justement.
26:35Voilà. En acceptant uniquement ce titre de commissaire
26:37qui lui donnait une indépendance évidente
26:39par rapport à ce qu'était un
26:41ministre... Mais
26:43justement, cet exemple-là
26:45montre que quelqu'un qui ferait
26:47comme Martin Hirsch, ils sont en position
26:49de force aujourd'hui, les gens de gauche.
26:51Michel Barnier
26:53et Emmanuel Macron en cherchent, ils en ont besoin.
26:55Mais si ! Vous ne pouvez pas prendre
26:57parlementaire, pour des raisons évidentes,
26:59s'il y a une dissolution, ils seront battus.
27:01Vous ne pouvez pas prendre de maire, parce qu'il y a des élections
27:03municipales en 2026. Prenez une personnalité
27:05de gauche qui, à la manière
27:07de Martin Hirsch, dit « Moi, je viens avec un projet.
27:09Je ne suis pas ministre, je veux être haut-commissaire,
27:11comme ça, je ne dépends pas. » Et je fais
27:13ce projet. Mais on lui diroulera
27:15le tapis rouge. Donc, à la limite,
27:17c'est l'occasion, mais il faudrait que les gens de gauche
27:19se manifestent, autre que
27:21Emmanuel Macron.
27:23Vous semblez les comprendre.
27:25Écoutez, c'est un piège infernal.
27:27Lorsque vous allez voir un ministre dit
27:29de gauche qui va arriver au gouvernement et qu'on va
27:31lui faire voter une nouvelle loi sur l'asile, l'immigration,
27:33qui va sans doute avoir l'aval
27:35du Rassemblement National
27:37ou de la droite dure du Parlement,
27:39je ne vois pas comment une telle personnalité de gauche
27:41pourrait cautionner ce genre de choses.
27:43Donc, il a tout à perdre. Ou alors, il ne représentera
27:45que lui-même.
27:47La vérité, c'est que
27:49Manuel Valls, il est prêt à aller un peu
27:51partout depuis le début. Il offre ses services
27:53à toute personne sceptique de lui donner une fonction.
27:55Quelqu'un de gauche
27:57est contre une politique de fermeté
27:59sur l'immigration.
28:01Or, une partie des Français
28:03de gauche, on l'a vu au moment
28:05de la loi immigration, était pour des mesures plus fortes.
28:07On est d'accord.
28:09Mais ça ira sans doute à l'encontre des valeurs
28:11défendues par la gauche en France.
28:13Ce qui ne veut absolument pas dire
28:15que la gauche, et on le voit dans les pays nordiques
28:17ou en Allemagne, que la gauche
28:19ne va pas se saisir de cette question.
28:21Mais il y a différentes façons de se saisir
28:23de cette question migratoire.
28:25L'ONG Oxfam
28:27plaide pour taxer l'héritage
28:29des ultra-riches avant de réduire le déficit.
28:31Michel Barnier, on est bien d'accord.
28:33Son premier boulot, ça va être de trouver des sous.
28:35Oui.
28:37Je ne suis pas sûr qu'il regarde du côté
28:39d'Oxfam.
28:41Vous avez compris le sens de ma question.
28:43C'est une bonne démarche à gauche, en tout cas.
28:45Recaillable.
28:47Ce n'est pas forcément la démarche la plus rigoureuse.
28:49Où est-ce qu'on trouve l'argent ?
28:51C'est leur travail.
28:53Si c'est pour augmenter les impôts,
28:55autant mettre Lucie Castex ou le Nouveau Front Populaire
28:57au gouvernement.
28:59Dans ce cas-là, ça veut dire qu'il va réduire
29:01ce qui est considéré
29:03comme étant les besoins des différents ministères
29:05ou supprimer des postes.
29:07Je lui conseillerais, il le fait déjà,
29:09de lire le Figaro magazine de vendredi
29:11où Agnès Verdier-Mollinier lui donne des pistes
29:13pour justement essayer de diminuer la dette.
29:15Et il y a plusieurs pistes
29:17qui permettent d'éviter d'augmenter
29:19les impôts.
29:21Vous avez raison.
29:23Parmi les cinq pistes,
29:25j'essaie de trouver une,
29:27ça va faire hurler Rocaïa Diallo.
29:29Par exemple, les arrêts de travail.
29:31Si on arrive
29:33à les diminuer,
29:35ça peut faire 2 milliards d'économies.
29:37Mais elle a d'autres pistes
29:39qui sont encore plus intéressantes pour plusieurs milliards.
29:41Il y a des pistes à achat.
29:43On peut réduire le train de vie de l'État ?
29:45C'est encore possible ?
29:47Oui, je crois que c'est très très important.
29:49Depuis que je suis journaliste, honnêtement, je pense que je l'ai toujours vu augmenter.
29:51Et les impôts avec.
29:53En France, on a la tendance
29:55à toujours augmenter, par exemple, l'État.
29:57Quand on voit, par exemple,
29:59le train de vie des préfectures, des sous-préfectures.
30:01Est-ce qu'on est encore obligé, au jour d'aujourd'hui,
30:03de conserver toutes les sous-préfectures ?
30:05Le personnel dans certaines administrations ?
30:07Est-ce qu'on est obligé
30:09de remplacer systématiquement ?
30:11Ça ne se fait plus d'ailleurs.
30:13On peut faire des investissements au niveau de l'État.
30:15On peut vendre également des biens immobiliers.
30:17Et puis, également, on a parlé beaucoup du train de vie
30:19des collectivités territoriales
30:21qui ont considérablement augmenté leurs effectifs.
30:23Globalement, pour Bruxelles, quand on parle
30:25des dépenses publiques, ce sont à la fois
30:27les dépenses de l'État et des collectivités territoriales.
30:29Ma toute dernière question, réponse courte, s'il vous plaît.
30:31Il paraît que Michel Barnier
30:33pense déjà à 2027.
30:35En fait, c'est...
30:37C'est une nouvelle preuve que jamais rien n'a fini
30:39en politique, en tout cas dans la tête de nos politiciens.
30:41Oui, mais c'est vrai. De fait, quand vous êtes
30:43à Matignon, il y a un moment où vous pensez
30:45à l'Élysée. Parce que vous faites tout le travail.
30:47Matignon, c'est la gare de triage. Tout arrive. C'est vous qui prenez
30:49toutes les décisions. C'est vous qui avez l'administration.
30:51À un moment, vous vous dites, mais en face, ils font quoi ?
30:53Pas grand-chose. Et donc, vous vous dites...
30:55J'aimerais bien y aller.
30:57Oh bah, dit comme ça, c'est presque sympathique.
30:59Merci infiniment à vous trois
31:01dans un instant l'essentiel de l'actualité
31:03à 20h, bien entendu. Et Faustine Bollard
31:05pour son émission Héros. Bonsoir, Faustine.
31:07Qui est votre invité ce soir ?
31:09Bonsoir, Yves. On se retrouve ce soir
31:11sur RTL pour écouter l'histoire de notre
31:13héroïne Aurélie. Elle a vécu le pire
31:15cauchemar. À la suite d'une soirée
31:17de nouvel an, elle se réveille à l'autre
31:19bout du monde, perdue sur une table de
31:21massage. Aucune idée de ce qui a
31:23pu se passer dans les trois heures qui ont
31:25précédé. Restez avec nous, on en parle
31:27avec elle ce soir sur RTL. On vous retrouve juste
31:29après le journal, bien entendu.
31:31RTL

Recommandations