• il y a 2 mois
Mercredi 18 septembre 2024, SMART IMPACT reçoit Cécile Le Galès (fondatrice, Beeshake) , Clémence Lejeune (cofondatrice, Sorella Care) , Raphaël Curtz (expert énergie, Sia Partners) et Charlotte Briand (fondatrice, Act for now)

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Voici le sommaire. Mon invité, c'est Raphaël Kurtz, senior manager énergie et utilities chez Sia Partners.
00:19On va faire le point sur les technologies de stockage stationnaire par batterie outils indispensables pour réussir la transition écologique.
00:27Dans notre débat, on va découvrir ensemble les résultats du baromètre sur les perceptions et les attentes des salariés en matière de RSE,
00:35la responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises.
00:38Et puis, dans notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables, vous découvrirez Sorella Care, espace de santé dédié à la santé des femmes.
00:48Voilà pour les titres. C'est Smart Impact. Tout de suite.
00:58L'invité de Smart Impact, c'est Raphaël Kurtz. Bonjour.
01:02Bonjour, Thomas-Luc.
01:02Bienvenue. Vous êtes senior manager énergie et utilities chez Sia Partners.
01:06Vous avez publié en mai dernier une étude sur les technologies de stockage stationnaire par batterie.
01:11Alors, ça va peut-être effrayer une partie de nos téléspectateurs. De quoi on parle ?
01:15En fait, c'est assez simple. Le stockage stationnaire par batterie, c'est le fait de mettre une batterie dans un endroit fixe, par exemple,
01:23contrairement au véhicule électrique où la batterie va bouger avec le véhicule.
01:26C'est aussi simple que ça. Les capacités de stockage stationnaire, elles ont beaucoup augmenté ces dernières années.
01:31En préparant l'émission, on a trouvé ces chiffres multipliés par 11 entre 2018 et 2023. C'est bien, mais est-ce que c'est suffisant ?
01:39Vous voyez ce que je veux dire par rapport aux enjeux d'électrification et de baisse de CO2, d'émission de CO2 ?
01:47C'est une croissance assez forte, parce que c'est entre 1,5 et 2 chaque année de croissance.
01:53Ça s'inclut dans un cadre de flexibilité électrique beaucoup plus large.
02:01Les batteries stationnaires sont un moyen pour répondre aux enjeux de flexibilité électrique.
02:06Pour donner un ordre de grandeur, dans le monde, c'est à peu près 85 gigawatts en capacité.
02:12En France, c'est aux alentours un peu plus de 1 gigawatt. C'est l'équivalent d'une puissance d'un réacteur nucléaire.
02:181 gigawatt, c'est un réacteur nucléaire, en simplifiant.
02:22Par rapport à ces grands objectifs de neutralité carbone 2050, le rythme de croissance est rapide, mais il faudrait qu'il soit quoi ?
02:30Deux fois, trois fois, dix fois plus rapide ? On est dans quel ordre d'idée ?
02:33Si on suit ce rythme-là, on atteindra les objectifs.
02:37La question, c'est est-ce que ce rythme va être suivi pendant autant d'années à ce rythme-là ?
02:45Ça suppose des investissements importants ?
02:47Ça suppose des investissements pour financer l'ensemble de la chaîne de valeur, que ce soit les minéraux, la fabrication, les projets de développement.
02:56Vous avez publié cette étude sur les différentes technologies.
02:59Est-ce que l'objectif, c'est de se dire qu'il faut parier sur la bonne technologie ou ne pas se tromper ?
03:07C'est aussi pour ça que vous avez publié cette étude ?
03:09C'est assez complexe parce qu'il y a certaines entreprises qui vont se focaliser sur une technologie en particulier.
03:17Ça peut être un pari.
03:20La plupart des technologies majeures sont déjà développées et il y en a qui sont en développement.
03:26On va essayer de détailler un peu.
03:28La principale technologie utilisée, ça s'appelle station de transfert d'énergie par pompage.
03:33En termes de stockage électrique, globalement, oui, ce sont les STEP, station de transfert d'énergie par pompage.
03:40C'est le fait de pomper de l'eau et de la restituer sous forme d'énergie quand on en a besoin.
03:47Ça, c'est la principale. Il y en a beaucoup d'autres ?
03:49Il y a les batteries stationnaires, comme j'évoque, et il y en a d'autres aussi pour des usages un peu différents.
03:54Ça va beaucoup se diversifier si on essaie de faire un peu de prospective avec vous ?
03:58Sur les batteries stationnaires, il y aura une diversification des technologies et c'est déjà démarré.
04:05Dans quelles directions et avec quels intérêts derrière ?
04:12C'est être de plus en plus efficace, c'est gagner de nouveaux marchés, aller dans des endroits où on ne pouvait pas aller avant ?
04:18Il y a une question d'efficacité, c'est-à-dire qu'il y a le développement de technologies déjà existantes.
04:23Je vous donne un exemple, dans les technologies de batterie lithium-ion, il y a les batteries NMC, nickel, manganèse, cobalt,
04:30et les batteries LFP, lithium, fer, phosphate, qui sont les deux principales parmi d'autres.
04:37Il y a des différences en termes de performance, d'ensité énergétique, durée de vie, etc.
04:42Il y a des développements sur ce type de batterie qui sont déjà matures.
04:47Il y a également d'autres types de batteries qui sont en développement un peu moins matures,
04:52comme par exemple les batteries au sodium.
04:54Est-ce que c'est le domaine ou l'un des domaines sur lequel il y a le plus d'investissements en recherche et développement aujourd'hui ?
05:01Ce secteur des batteries en général, j'ai envie d'inclure la mobilité, mais parlons des batteries stationnaires.
05:07Les investissements sont beaucoup portés par les véhicules électriques en raison du marché énorme mondial
05:14et va influencer les investissements sur les batteries stationnaires.
05:17La recherche qui est menée sur la mobilité peut servir aussi à ces technologies qui vont être utilisées pour des batteries stationnaires ?
05:26Pour faire ces batteries, qu'elles soient en termes de mobilité ou batteries stationnaires,
05:32il y a évidemment un certain nombre de métaux critiques qui sont nécessaires.
05:36De quels métaux on parle ? Si on peut redresser un peu la liste ?
05:40On parle principalement du lithium, du nickel, du cobalt et du manganèse.
05:47Ils sont concentrés dans certaines régions du monde ou finalement assez bien répartis.
05:53Ça dépend desquelles, j'imagine ?
05:54Exactement, ça dépend desquelles.
05:55Pour le lithium, il y a moins de tensions qui peuvent être géopolitiques par rapport, par exemple, au nickel.
06:04On a vu récemment que la Russie a annoncé réfléchir à la diffusion de sa production de nickel en fonction des pays cibles.
06:12Donc il peut y avoir des impacts géopolitiques où le cobalt qui est majoritairement produit en RDC.
06:18En République démocratique du Congo.
06:19Effectivement, revenons sur cette menace brandie par Vladimir Poutine d'une guerre des métaux.
06:26Ça porte sur pas mal plusieurs métaux d'ailleurs.
06:32C'est pas sûr qu'il le fasse parce que Vladimir Poutine, ça lui arrive de brandir des menaces et de ne pas passer à l'acte.
06:37Mais qu'est-ce qui pourrait se passer ?
06:40C'est quoi la logique d'une menace comme celle-là ?
06:42Ça voudrait dire changer de destination pour ces métaux, ne plus les vendre aux pays occidentaux qui soutiennent l'Ukraine ?
06:51Pour moi, il y a plusieurs possibilités.
06:53S'il ne le vend plus aux pays occidentaux, il le vendra à d'autres pays qui eux-mêmes le revendront aux pays occidentaux.
06:59Ou les porteurs de projets peuvent se dire qu'on va s'approvisionner ailleurs pour des raisons de stabilité d'approvisionnement.
07:06Il ira sans doute vers la Chine d'ailleurs.
07:09C'est intéressant parce qu'il peut y avoir un effet boomerang d'une mesure comme celle-là.
07:15Ça peut inciter les pays occidentaux à aller chercher des sources d'approvisionnement ailleurs ou même à développer leur propre.
07:22Par exemple, si on parle de lithium, à être plus rapide et plus efficace dans la production de lithium.
07:28Oui, tout à fait. Ça peut être le cas en France d'ailleurs.
07:30Il y a des projets de lithium importants en France ?
07:32Il y en a quelques-uns.
07:34Je sais qu'Eramet en a un notamment, mais je n'ai pas étudié forcément tous les projets.
07:40On parle de quelle augmentation de la demande sur ces métaux rares dans les prochaines années ?
07:47L'augmentation est croissante.
07:49L'Agence internationale de l'énergie a fait plusieurs scénarios plus ou moins optimistes ou prudents.
07:55Quel que soit le scénario qu'ils ont prévu, il y aura une augmentation de la demande à peu près de x3, x4, x5 dans les prochaines années.
08:05Les batteries stationnaires prendront une place de plus en plus importante pour utiliser ces métaux.
08:10Ça rejoint cette guerre des métaux, cette menace brandie par Poutine.
08:13Mais est-ce qu'il y a un risque de pénurie sur certains de ces métaux ?
08:18Parce qu'on parle de métaux rares parfois.
08:20Oui, tout à fait.
08:21Là, il n'y a pas de terres rares ou de métaux rares.
08:24Un risque de pénurie, ça me paraît un peu trop fort ou exagéré comme terme.
08:30Il peut y avoir des risques de tension et des risques de volatilité des prix liés aux tensions géopolitiques.
08:36Oui, avec éventuellement un impact sur le prix des batteries.
08:39Exactement.
08:41D'où l'importance de se diversifier.
08:43Effectivement, il y a beaucoup d'investissements de diversification.
08:48Est-ce que les montants investis aujourd'hui sont à la hauteur des enjeux qu'on vient de décrire ensemble ?
08:54Les montants investis sont assez importants.
08:59Et encore une fois, ils sont portés principalement par la mobilité électrique
09:04et se ressentent dans les projets de batteries stationnaires.
09:08Est-ce qu'il y a de nouvelles technologies qui émergent aujourd'hui ?
09:12Il y a plusieurs technologies qui émergent.
09:14Tout dépend des usages.
09:15Pour les batteries stationnaires, il y a des technologies qui sont en développement depuis plusieurs années.
09:19C'est typiquement les technologies au sodium et les batteries qu'on appelle également Redox,
09:26qui sont un autre type de batterie avec des cuves.
09:29Et il y a d'autres technologies plutôt en émergence.
09:33On parle également de la technologie fer-air, de la technologie lithium-sulfure.
09:38Donc, il y a un grand nombre de nouvelles technologies qui sont en développement.
09:42Il y a les batteries solides aussi, mais tout dépend de l'usage qu'on veut en faire.
09:46Un des critères principaux, c'est la densité énergétique.
09:53Pour un véhicule électrique, la densité énergétique est importante
09:56parce qu'on ne peut pas mettre une énorme batterie dans un véhicule.
10:00Alors que pour les batteries stationnaires, il n'y a pas de problème de place.
10:03Et donc, la densité énergétique est un critère moins important.
10:05On va faire attention à la durée de vie, aux coûts, etc.
10:09– Et est-ce qu'on fait attention aux critères environnementaux dans ces innovations,
10:13c'est-à-dire faire des batteries qui finalement vont utiliser de moins en moins
10:18de ces métaux critiques et qui vont être peut-être de plus en plus efficaces,
10:24moins pour le ventre, etc. ?
10:25– Tout à fait. Au sein des batteries lithium-ion, déjà,
10:30il y a les batteries NMC, les batteries LFP.
10:33Les batteries LFP n'utilisent que du lithium en termes de matériaux
10:36qu'on peut considérer comme critiques.
10:38Contrairement aux batteries NMC qui utilisent lithium, nickel, cobalt, manganèse.
10:42– Donc c'est déjà un progrès.
10:43– C'est déjà un progrès en termes de matériaux utilisés.
10:45Il y a également une question de recyclabilité des matériaux.
10:49Est-ce qu'ils sont très recyclables ou pas ?
10:52Et une question en termes d'impact environnemental et de durabilité
10:55sur la durée de vie des batteries.
10:58Et il y a certaines technologies qui ont des durées de vie plus importantes.
11:01Typiquement, les batteries LFP ont une durée de vie plus importante que les batteries NMC.
11:06Il y a également de nouvelles technologies, par exemple, les batteries au sodium.
11:09Le sodium, c'est un élément qui est assez diversifié au sein de la planète et en abondance.
11:16Et donc, il y aurait un impact moindre en termes d'utilisation de minerais.
11:22– Merci beaucoup Raphaël Kurze, à bientôt sur Bismarck for Change.
11:26On passe à un autre débat, qu'attendent les salariés en matière de RSE ?
11:30Retrouvez le débat de Smart Impact avec Véolia.
11:35– Générique
11:39– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
11:42– C'est le débat de ce Smart Impact, on parle des attentes des salariés
11:45en matière de RSE, Responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises
11:50avec Charlotte Briand, bonjour.
11:52– Bonjour.
11:52– Bienvenue, vous êtes la fondatrice d'Act for Now et Cécile Le Gallez, bonjour.
11:56– Bonjour.
11:56– Directrice générale de BitShake, on présente vos organisations respectives
12:01en quelques mots, Act for Now.
12:03– Oui bien sûr, Act for Now qui est une agence qui propose ses services de conseil,
12:06de formation et de sensibilisation à tous les enjeux de la RSE.
12:10Donc on accompagne les structures de toute taille et de tout secteur
12:12à la structuration de leur démarche RSE, de leur stratégie de climat
12:16et puis à la mise en conformité réglementaire.
12:18– D'accord, et BitShake c'est quoi ?
12:20– Eh bien BitShake c'est une plateforme collaborative
12:22qui accompagne les entreprises, les organisations publiques
12:26dans leurs enjeux de transformation à travers la mobilisation
12:30de leurs parties prenantes, donc ce que nous on appelle plus globalement
12:33l'intelligence collective et effectivement dans les parties prenantes
12:36a fortiori sur les sujets RSE, l'interne et donc les collaborateurs
12:40sont un pilier fondamental et un axe prioritaire de mobilisation.
12:45– Et donc ça explique ce baromètre de la RSE, perception et attente des salariés.
12:53Pourquoi vous l'avez lancé, c'est un outil peut-être d'abord
12:56à destination des entreprises, qu'est-ce qui vous a poussé à le faire ?
13:00Peut-être la question pour toutes les deux, d'ailleurs Charlotte pour commencer.
13:03– Je peux en tout cas commencer à répondre, l'objectif de ce baromètre
13:07pour clarifier c'était réellement de fournir des insights
13:09et de clarifier des insights précis sur l'engagement des collaborateurs
13:16et la différence entre perception des collaborateurs
13:19quant à cette démarche RSE lancée dans leur entreprise.
13:22Si on l'a lancé ensemble aujourd'hui, c'est en profitant en fait d'une opportunité
13:27qui nous a été donnée par l'apparition de la CSRD,
13:30donc une réglementation européenne qui vous parle peut-être.
13:33– On en parle souvent dans cette émission, elle est rentrée en vigueur
13:36au 1er janvier pour les entreprises les plus importantes,
13:39on va dire ça comme ça, et puis ça va concerner tout le monde petit à petit.
13:41– L'adoption de cette CSRD, on essaye de la voir comme quelque chose de très positif
13:46en tant qu'elle pousse réellement les entreprises concernées
13:49à prendre en compte de plus en plus les attentes et les demandes
13:53de leurs parties prenantes, à commencer par les parties prenantes internes
13:57dans la mise en œuvre de leur stratégie RSE.
13:59Donc c'est sur ce point, sur le point de l'engagement
14:01des parties prenantes internes, des collaborateurs,
14:03qu'on s'est retrouvés avec Cécile.
14:05– Absolument, c'est vrai qu'on travaille par ailleurs ensemble,
14:09Bichec et Act4Now depuis quelques temps maintenant.
14:12On a réalisé toutes les deux, qu'il y avait évidemment beaucoup
14:14d'études de baromètre qui étaient réalisées depuis plusieurs années
14:18sur les sujets de la RSE, mais beaucoup par le prisme de l'entreprise.
14:21Et nous justement, on avait à cœur de se poser la question
14:24de ce que ressentaient, de ce que vivaient,
14:26de ce que percevaient les salariés dans les entreprises.
14:29Donc on a essayé d'être assez large, on a regardé les entreprises
14:33de plus de 250 salariés, donc ce n'est pas forcément celles
14:36qui sont tout de suite concernées mais qui vont l'être.
14:38– Mais rapidement, c'est dans un an.
14:39– Exactement, c'est un peu plus de 1000, je ne me rappelle plus du chiffre exact,
14:43on va dire un peu plus de 1000 salariés
14:45dans des organisations publiques et privées françaises.
14:48– Avec quel constat, quel est le principal constat
14:50ou le principal résultat de ce baromètre ?
14:52– On peut peut-être parler d'un chiffre qui est assez surprenant,
14:55le fait que 65% des salariés aujourd'hui indiquent méconnaître
15:01ce que c'est que la RSE, donc c'est un chiffre qui nous a surpris également
15:04à l'aventure des résultats du baromètre.
15:05– Et moi donc, j'avoue qu'en feuilletant votre baromètre,
15:08je ne m'attendais pas, moi je suis toujours optimiste de nature,
15:10je ne m'attendais pas à un chiffre aussi important
15:13sur ceux qui disent méconnaître totalement ou partiellement ce qu'est la RSE.
15:17C'est juste la définition même, de quoi on parle, c'est ça ?
15:21– C'est la définition, ce que ça signifie,
15:24et puis quelles sont ses implications en fait
15:27lors de la mise en œuvre dans l'entreprise.
15:29On peut peut-être justement s'arrêter sur la définition.
15:32Je considère un petit peu que le terme même de RSE
15:35est parfois trop abstrait, trop technique,
15:37et qu'il engendre une certaine méconnaissance.
15:40C'est un acronyme qui est flou,
15:41et une notion ou un concept qui au contraire est très large.
15:45Quand on parle de RSE, on parle éthique, on parle gouvernance,
15:49environnement, social, droit de l'homme,
15:51et on a peut-être besoin d'une définition qui serait plus simple
15:54et qui laisserait réellement transparaître
15:56les engagements et les initiatives de l'entreprise.
15:58– Donc pour vous, ça explique en partie cette méconnaissance.
16:02Est-ce que ça veut dire aussi qu'il y a beaucoup d'entreprises
16:05qui soit ne font pas grand-chose, soit communiquent mal ?
16:08Il y a deux façons de le voir.
16:10Je suis salarié d'une entreprise,
16:11je ne sais pas ce qu'elle fait en matière de RSE,
16:12peut-être qu'elle ne fait pas grand-chose,
16:14ou alors c'est parce qu'elle est active
16:17mais elle ne m'en parle pas assez ?
16:19Comment vous évaluez ça ?
16:20– C'est vrai qu'à la fois en préparant ce baromètre,
16:23en analysant les résultats,
16:25on a aussi souhaité, avec Charlotte,
16:27interroger des entreprises pour les faire réagir sur ce baromètre
16:32et sur ces chiffres qui d'ailleurs vous-même vous font réagir.
16:36Et on s'est rendu compte qu'il y avait probablement
16:38plusieurs éléments qui rentraient dans l'équation
16:40et qui pouvaient expliquer ces chiffres.
16:42Un des premiers éléments, effectivement,
16:45c'est un sujet de communication.
16:46Il y a eu beaucoup de communications
16:48qu'on va appeler plutôt corporate, donc vers l'extérieur,
16:50mais souvent au détriment de l'interne
16:52et au détriment d'une communication interne
16:54à destination des salariés.
16:55Et d'ailleurs, l'étude, le baromètre le révèle,
16:59les collaborateurs attendent en priorité
17:01d'être formés et informés, donc il y a un vrai enjeu.
17:0455% des salariés ne se sentent pas suffisamment informés
17:07sur ce sujet RSE.
17:08Absolument, c'est effectivement assez révélateur,
17:11finalement, d'un manque en interne de sensibilisation,
17:16d'acculturation sur les sujets de la RSE.
17:19Qu'est-ce que ça veut dire ?
17:20Qu'est-ce que ça implique pour moi en tant que collaborateur,
17:22pour mon métier, pour nos métiers en tant qu'entreprise ?
17:26Et comment est-ce que ça va potentiellement
17:28et très probablement transformer, changer ma manière de travailler,
17:32ma manière dont les équipes travaillent ?
17:34Il y a des solutions, il y a des outils d'information.
17:38On peut en citer quelques-uns.
17:40Bien sûr, l'outil d'information ou de formation principale.
17:44Plutôt que de revenir sur un outil, je commencerais par...
17:48Moi, je pense à la fresque du climat, par exemple,
17:50parce qu'on en a parlé plein de fois dans cette émission.
17:53C'est quand même souvent un outil un peu ludique,
17:57participatif, collectif, qui fonctionne bien.
17:59Que je vois plutôt comme un outil de sensibilisation
18:01qui, effectivement, est excellent,
18:03mais qui porte sur une seule partie de la RSE,
18:05la partie environnementale, et spécifiquement climatique,
18:09qui est un très bon point de départ.
18:11Mais pour nous, pour compléter cet effort de formation,
18:14il faut aller au-delà d'efforts de sensibilisation
18:17qui sont parfois trop courts,
18:19qui peuvent être vus un petit peu comme superficiels,
18:21et aller au contraire vers de la formation métier
18:23pour permettre aux personnes de s'approprier
18:25définitivement ce concept de RSE
18:27et d'en faire un sujet de tous les jours
18:29qui sont en corrélation avec leurs tâches quotidiennes.
18:31Mais est-ce qu'ils ont le temps pour ça ?
18:33C'est vrai.
18:35Le temps n'est pas extensible,
18:37donc c'est un vrai enjeu.
18:39C'est vrai qu'on a échangé
18:41avec un certain nombre d'entreprises,
18:43je vous le disais,
18:45et le sujet est arrivé notamment sur les managers.
18:47Tu te rappelles, on a eu des échanges intéressants
18:49sur soit les managers de proximité,
18:53soit le top management a fait effectivement
18:55des enjeux de distorsion
18:57entre les enjeux économiques court terme,
18:59les objectifs de budget court terme,
19:01et ces sujets-là
19:03qui sont plus prospectifs.
19:05Maintenant, pour répondre à la question
19:07est-ce qu'ils ont le temps ?
19:09En fait, il faut trouver le temps.
19:11C'est pas que l'on l'a ou l'on l'a pas,
19:13c'est qu'il faut le trouver,
19:15on n'a pas tellement le choix.
19:17Je voulais juste revenir sur le sujet
19:19de la fresque du climat.
19:21On accompagne des organisations
19:23qui sont assez larges, assez grosses,
19:25et la fresque du climat,
19:27c'est un outil formidable de sensibilisation,
19:29mais c'est difficile,
19:31ou en tout cas ça va prendre beaucoup de temps
19:33de former des entreprises,
19:35où on va avoir des équipes éclatées
19:37dans plusieurs pays, dans plusieurs zones géographiques.
19:39C'est une des pistes de solution effectivement,
19:41mais c'est clairement pas la seule,
19:43ou en tout cas on ne peut pas s'appuyer
19:45que sur cet outil-là
19:47pour sensibiliser, donc pour former
19:49et informer nos collaborateurs.
19:51Il y a un autre chiffre que j'ai trouvé intéressant,
19:5352% des salariés
19:55ne se sentent pas du tout,
19:57ou plutôt pas impliqués dans la démarche RSE
19:59de leur entreprise.
20:01Comment vous l'expliquez ça ?
20:03Est-ce que c'est lié au fait
20:05qu'ils n'arrivent pas à raccrocher,
20:07vous nous le disiez, c'est un concept
20:09ou un acronyme qui est un petit peu flou,
20:11on ne sait pas trop de quoi on parle,
20:13ou ça parle de trop de choses à la fois,
20:15donc ils n'arrivent pas concrètement
20:17à le raccrocher à leur activité ?
20:19C'est comme ça qu'on peut le comprendre ce chiffre ?
20:21C'est parfois le cas, effectivement.
20:23Le concept de RSE et toutes les initiatives
20:25qui sont portées le sont de manière
20:27très, voire trop institutionnelle.
20:29C'est-à-dire que ça va générer
20:31un manque de lien concret
20:33entre les objectifs professionnels de tous les jours
20:35et ces initiatives RSE qui restent
20:37toujours assez globales,
20:39peut-être trop globales et pas assez attachées
20:41aux métiers, aux actions quotidiennes.
20:43Pourtant, une entreprise
20:45qui est engagée sur ces questions-là,
20:47on parle souvent de recrutement
20:49ou de fidélisation des salariés,
20:51c'est quand même un atout évident.
20:53Absolument.
20:55Il y a un autre chiffre, d'ailleurs,
20:57dans l'étude, qui est intéressant.
20:5948% des salariés, vous le disiez,
21:01souhaitent être plus impliqués.
21:03La vraie question, c'est comment on passe
21:05effectivement des étapes
21:07de sensibilisation, d'acculturation
21:09qui passent avec des outils
21:11de formation et d'information,
21:13et comment on passe à l'étape suivante
21:15qui est l'étape d'implication et d'engagement.
21:17Les pistes, justement,
21:19de solutions, si vous en avez,
21:21ou s'il y en a que des managers
21:23avec qui vous avez discuté ont pu évoquer ?
21:25Il y en a pas mal. Je vais en citer
21:27quelques-unes et je te laisserai compléter.
21:29Nous, effectivement, ce qu'on constate
21:31comme étant des super pistes pour
21:33embarquer, ça va commencer par la remontée
21:35d'initiatives locales, d'initiatives de terrain
21:37qui, aujourd'hui, peuvent parfois
21:39prendre du temps dans certaines
21:41organisations. Là, justement,
21:43c'est comment est-ce qu'on accélère la remontée
21:45d'initiatives locales et qu'on
21:47peut les passer à l'échelle au niveau
21:49de l'ensemble de l'organisation.
21:51Ça peut être une bonne pratique,
21:53par exemple, une interrompe qui fonctionne
21:55dans telle ville, on se dit, partout, ça marche,
21:57donc on va le dupliquer partout.
21:59Et l'autre outil
22:01qui fonctionne bien aussi, c'est plutôt,
22:03on revient à des concepts qui sont
22:05pas tout neufs, mais les
22:07appels à idées sur des sujets
22:09particuliers où, là, on va se dire, on a
22:11un enjeu clé lié à la RSE
22:13et on va encourager nos collaborateurs
22:15pendant un laps de temps à proposer,
22:17soumettre, seul ou en équipe, puisque
22:19le collectif joue beaucoup
22:21dans la mise en mouvement des collaborateurs,
22:23et on va leur proposer pendant
22:25un laps de temps de proposer des idées,
22:27des bonnes pratiques. – Une autre idée ?
22:29Une autre solution ? – Peut-être,
22:31pour compléter et pour appuyer le propos de Cécile,
22:33j'indiquerais la nécessité
22:35de bien clarifier ce que c'est que la RSE,
22:37voire même sa RSE,
22:39pour s'approprier complètement le concept
22:41et de prioriser tous les enjeux qui sont
22:43les plus pertinents, les plus pertinents pour sa structure,
22:45en fonction de tout son contexte,
22:47donc les caractéristiques de ses collaborateurs,
22:49son secteur d'activité, la taille
22:51de sa structure, sa localisation,
22:53donc toujours selon ce concept de matérialité.
22:55Ça va permettre de se concentrer sur ce qui est
22:57le plus pertinent, le plus attendu par les salariés,
22:59et donc concrètement de placer les efforts
23:01là où il faut les placer. – Merci
23:03beaucoup, merci à toutes les deux,
23:05à bientôt sur Be Smart For Change.
23:07Voilà, c'est l'heure de Smart Ideas, tout de suite
23:09une start-up à l'honneur, comme tous les jours.
23:11Générique
23:13Générique
23:15Générique
23:17Smart Ideas,
23:19notre rubrique consacrée aux start-up
23:21éco et socialement responsable
23:23avec Clémence Lejeune, bonjour. – Bonjour Thomas.
23:25– Bienvenue, vous êtes co-fondatrice de
23:27Sorella Care qui est en 2022 avec
23:29Jeanne Theret et Youssef Benadou.
23:31Présentez-nous l'entreprise, c'est quoi Sorella Care ?
23:33– Alors Sorella, nous sommes des espaces
23:35de santé pluridisciplinaires,
23:37experts de la santé de la femme, donc dédiés
23:39aux femmes. Pluridisciplinaire,
23:41qu'est-ce que ça veut dire ? C'est une équipe d'une trentaine
23:43de professionnels de santé, rassemblés
23:45dans un même lieu et donc qui sont
23:47vraiment experts du corps de la femme,
23:49donc des gynécologues, des médecins généralistes,
23:51des sages-femmes, des kinésithérapeutes,
23:53ostéopathes, psychologues,
23:55des téticiens, tous rassemblés et qui
23:57travaillent main dans la main, donc de façon
23:59coordonnée, en pluridisciplinaire
24:01grâce à une infirmière de coordination
24:03qui est le pivot de cette équipe.
24:05– Je vais poser volontairement une question
24:07un peu machiste, mais pourquoi il y a besoin
24:09de centres dédiés aux femmes ? – Parce que le corps
24:11de la femme fonctionne de façon spécifique,
24:13il y a beaucoup de chiffres qui nous le montrent,
24:15et l'accompagnement des femmes en ville
24:17comme à l'hôpital, dans leur santé en général,
24:19est très fragmenté. On a 60%
24:21des femmes qui abandonnent un parcours
24:23de soins, on a 50% des femmes,
24:25selon une étude d'Opinion Way, qui ne savent pas
24:27vers quel professionnel se tourner
24:29lorsqu'elles ressentent un symptôme.
24:31– C'est ce qu'on appelle l'errance médicale.
24:33– L'errance médicale, des diagnostics qui peuvent
24:35nous montrer des symptômes qui pour elles
24:37sont normales, normaux, puisque ça fait
24:39des années qu'elles les ressentent,
24:41qui ne sont en fait pas normaux.
24:43– Mais ça c'est spécifique aux femmes,
24:45elles souffrent plus de cette errance médicale que les hommes ?
24:47– Prenons par exemple une phase de vie
24:49spécifique à la femme qui est la ménopause.
24:51La ménopause c'est un temps de vie que toutes
24:53les femmes vont traverser, ce n'est pas une option.
24:55Pendant cette période de vie,
24:57les hormones sont modifiées,
24:59l'équilibre hormonal est modifié.
25:01L'équilibre hormonal, ça touche à plein d'organes,
25:03c'est la partie du corps, le cœur, les os,
25:05évidemment la fertilité, le métabolisme,
25:07la santé émotionnelle, la santé mentale.
25:09Donc typiquement, un moment de vie
25:11comme ça que les femmes traversent,
25:13on a besoin d'avoir une approche 360 de la santé
25:15avec tous ces professionnels en pluridiscipline.
25:17– Et donc vous proposez un parcours
25:19de soins spécifiques sur cette question
25:21de la ménopause, c'est ça ?
25:23– Exactement, maintenant qu'on a cette structure de Sorella,
25:25la ménopause était un moment de vie
25:27qui nous semblait vraiment clé à aborder
25:29et donc c'est par cela que nous avons commencé.
25:31C'est le premier parcours que nous lançons,
25:33nous avons lancé cet été, et donc le parcours
25:35de soins pluridisciplinaires pour la ménopause,
25:37c'est une femme qui va chez le gynécologue,
25:39peut-être une cinquantaine d'années,
25:41qui vient faire un frottis pour un dépissage classique
25:43et puis chez Sorella,
25:45la gynécologue va lui poser des questions,
25:47va prendre le temps, par exemple, de la question
25:49de la sécheresse vaginale.
25:51Et puis cette femme va effectivement dire
25:53« oui, j'ai une sécheresse vaginale »
25:55et c'est ce moment-là qu'elle va être fléchée
25:57par la gynécologue mais aussi par l'infirmière
25:59en coordination vers d'autres professionnels
26:01qui sont chez Sorella, la kinésithérapeute,
26:03la psychologue, la diététicienne.
26:05Donc là, il y a une concentration
26:07des praticiens, on l'a bien compris,
26:09dans un lieu.
26:11Il y en a plusieurs en France, vous en êtes où
26:13de votre développement ?
26:14Alors c'est le premier Sorella qui a ouvert l'année dernière
26:16à ici les Moulinots, on ouvre un deuxième
26:18dans un mois à Angers, sur Seine,
26:20donc on est vraiment en Ile-de-France, on est en train de quadriller
26:22l'Ile-de-France, on a une forte ambition,
26:24une douzaine d'espaces d'ici 2026,
26:26et puis on continue à développer d'autres parcours
26:28de soins, donc sur la fertilité,
26:30la puberté, le post-cancer,
26:32et d'autres moments de vie, ou
26:34d'autres pathologies.
26:35Je voudrais quand même revenir sur l'errance médicale
26:37et la spécificité féminine,
26:39parce que je lisais
26:41qu'il y a quand même pas mal
26:43de médicaments qui sont testés
26:45d'abord, alors c'était très vrai
26:47il y a une dizaine d'années, ça l'est peut-être un peu moins aujourd'hui,
26:49mais d'abord pour les hommes, sur les hommes,
26:51et qu'il y a quand même une sorte de décalage
26:53ou d'inégalité en la matière,
26:55c'est moins vrai, c'est toujours vrai ?
26:57C'est toujours très vrai,
26:59l'inégalité est le bon mot,
27:01on a vraiment une différence
27:03dans la recherche, vous l'avez cité,
27:05les femmes ont été exclues de
27:07nombreuses recherches, de nombreux tests,
27:09de médicaments, mais aussi de plein
27:11d'autres traitements, c'était
27:13trop compliqué, une femme, ça a un cycle, une femme
27:15chaque jour du mois, elle est différente,
27:17son corps change, donc c'est vrai que ça rajoute
27:19de la complexité dans des analyses, dans des recherches,
27:21donc la femme a été vite exclue, donc les effets
27:23secondaires, souvent testés
27:25chez les hommes, les quantités
27:27de médicaments qui sont prescrits, souvent testés
27:29chez les hommes, est-ce qu'on a tous besoin
27:31de la même quantité de médicaments
27:33alors que notre métabolisme est très différent ?
27:35La réponse est dans la question,
27:37et l'accompagnement,
27:39les moments de vie, la puberté
27:41très différente chez l'homme et la femme, par exemple.
27:43Ça veut dire que ce sont des enjeux de santé publique
27:45qui ne sont pas suffisamment pris en compte par l'Etat
27:47et auxquels vous répondez, finalement ?
27:49C'est un enjeu de santé publique, ça c'est sûr,
27:51un enjeu qu'il faut vraiment prendre à bras le corps,
27:53aujourd'hui, toute la communauté médicale,
27:55la communauté scientifique et même
27:57la communauté de santé publique s'accordent à dire
27:59qu'il faut faire quelque chose,
28:01des actions sont prises, et avec Sorella,
28:03on s'inscrit vraiment en complémentarité de ce qui est fait
28:05aujourd'hui, pour travailler main dans la main
28:07avec l'écosystème local, donc
28:09toutes les institutions de santé, les hôpitaux
28:11et tous les médecins
28:13qui travaillent aujourd'hui sur ce sujet.
28:15Merci beaucoup Clémence Lejeune
28:17et bon vent à Sorella.
28:19Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact,
28:21remercier Cyrielle Chazal
28:23et Alexis Mathieu qui sont en charge de la programmation
28:25et de la production,
28:27j'avais deux réalisateurs aujourd'hui,
28:29Romain Luc pour le début
28:31et Angèle Georges Girard pour la suite,
28:33et puis au son, c'était Thibault,
28:35vous brillez à fond, salut.

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