Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce vendredi, il s'intéresse à la potentielle composition du nouveau gouvernement avec 10 ministres de plein exercice sur 16 issus de la Macronie.
Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1, jusqu'à 9h30 sur CNews, jusqu'à 10h30 en ce vendredi.
00:10La France est à droite, ce gouvernement penche à droite.
00:15Une majorité de Français se disent ce matin qu'ils ont échappé à la France insoumise,
00:19que le gouvernement Barnier ne fera pas de miracle, mais qu'au fond, bon an, mal an,
00:24l'équipe entendra l'exigence de hausser le pouvoir d'achat, d'assurer la sécurité et de contrôler l'immigration.
00:32C'est une lecture possible de la séquence qui a commencé le 7 juillet.
00:37L'autre lecture est de rappeler que 19 millions de Français ont voté lors des dernières élections législatives
00:43pour le Nouveau Front Populaire et pour le Rassemblement National,
00:46et que ces 19 millions de Français sont les cocus du 7 juillet.
00:51Ce matin, ils ne sont pas représentés, et cette absence n'est pas sans conséquence.
00:56Cette analyse mène à l'Elysée, évidemment.
01:00Emmanuel Macron a perdu les élections européennes, il a perdu le premier tour des législatives,
01:04il a perdu le deuxième tour des législatives, et les macronistes sont majoritaires dans le gouvernement Barnier.
01:12À ce niveau de passe-passe, Emmanuel Macron dépasse Houdini et David Copperfield.
01:17C'est aussi la lettre, sinon l'esprit de la Vème République.
01:21Le chef de l'État est très puissant, il y a la lettre et il y a l'esprit.
01:26Charles de Gaulle avait préféré l'esprit.
01:28Quand les urnes ont désavoué sa politique, il a quitté le pouvoir.
01:32Emmanuel Macron a une autre lecture des institutions.
01:36J'y suis, j'y reste.
01:38Il est 9h01, Chana Lousteau.
01:419h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
01:47Bonjour Pascal, bonjour à tous.
01:54L'annonce du nouveau gouvernement semble imminente.
01:57Après deux semaines de consultations laborieuses, il devrait être présenté avant dimanche, selon Matignon.
02:03L'échange entre Michel Barnier et Emmanuel Macron hier soir a été constructif.
02:07La nouvelle équipe gouvernementale devrait être composée de 38 ministres, dont 16 de plein exercice.
02:14Ce qui est sûr, c'est que Laurent Wauquiez n'en fera pas partie.
02:17Hier soir, il a annoncé aux députés Les Républicains qu'il renonçait à participer à ce gouvernement.
02:22Il voulait le ministère de l'Intérieur.
02:24On lui a proposé Bercy, il a refusé.
02:26Entrer au gouvernement n'a jamais été une obsession.
02:29C'est en tout cas ce qu'il a dit, c'est pourquoi il préfère rester à la tête de son groupe.
02:33Et puis cette nuit, en Israël, Israël a mené de nouveaux raids aériens au Liban.
02:38Tzahal a ciblé des systèmes lance-roquettes du Hezbollah.
02:41Dans le détail, environ 100 lanceurs et 1 000 canons ont été touchés.
02:45C'est la frappe la plus puissante menée par Tzahal depuis le 7 octobre dernier.
02:49Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
02:52Merci beaucoup Shana.
02:53Quand vous avez dit Laurent Wauquiez, ce n'est pas une obsession d'entrer dans le gouvernement,
02:56tout le monde a ri sur le plateau.
02:58Je ne sais pas ce que ce rire voulait dire, mais tout le monde a ri.
03:02Nous sommes...
03:03Bah oui, mais vous ne vous riez pas, ça ne vous fait pas rire.
03:06Vous connaissez la vacherie de Marine Le Pen ?
03:07Georges Fenech, je dis bonjour à nos amis, si ça ne vous ennuie pas.
03:11Eugénie Bastier est là.
03:13Fanny Marceau est avec nous.
03:15Et vous nous reparlerez de la Martinique sur un angle extrêmement intéressant.
03:18Vous y étiez hier, vous êtes journaliste à l'Europe 1.
03:22Et vous avez quelque chose à nous dire qui est assez saisissant.
03:25Et on vous écoutera vers 9h20.
03:28Joseph Macescaron, Gautier Lebret qui a déjà pris la parole.
03:32L'ex-futur ministre de la Justice finalement, qui ne l'a pas été, André Vallini.
03:35Bonjour.
03:36Bonjour.
03:37Vous avez été appelé ?
03:38Malgré le lobbying intense.
03:39Vous avez été appelé ou pas ? Non, sérieusement.
03:41Ce ne sont pas des choses qui se racontent comme ça au micro d'une émission.
03:44Je ne suis pas là pour parler de moi.
03:46On n'est pas là pour parler de soi.
03:48On m'a dit que oui.
03:49Arrêtez avec on n'est pas là pour parler de soi.
03:52On parle pas de soi, on parle de politique.
03:53Bon, est-ce que vous avez été approché ?
03:56Si souvent.
03:57Et depuis si longtemps.
03:58Non mais ne faites pas...
03:59Bah dis-le.
04:00Non mais vous avez le droit, mais c'est plutôt flatteur.
04:03Oui, j'ai été approché.
04:04Vous avez été approché par qui ?
04:05Oh, écoutez...
04:06Vous êtes approché dans la rue ou vous avez été approché par M. Barnier ?
04:09Je veux dire, c'est important.
04:11M. Barnier a-t-il pris ?
04:13On parle du gouvernement ?
04:14Non.
04:15Non, si vous me dites que vous avez été approché...
04:17C'est tout.
04:18On ne dirait pas plus.
04:19Non.
04:20Mais vous avez dit oui ou vous avez dit non ?
04:21Bah non.
04:22La preuve.
04:23Ah, vous avez dit non ?
04:24Est-ce que je suis dans la liste ?
04:26Mais pourquoi vous avez dit non ?
04:27Oh, écoutez, Pascal...
04:28Mais c'est intéressant.
04:29Le problème des hommes politiques, vous ne voulez jamais rien dire.
04:33C'est quand même intéressant de savoir, vous, qui êtes un homme plutôt de gauche,
04:36si vous êtes approché à être ministre de la Justice et que vous dites non.
04:39Je trouvais intéressant que vous me disiez pourquoi.
04:42Tout simplement parce que moi, je voulais savoir dans quelles conditions,
04:46pour quelles politiques, avec quels moyens budgétaires
04:49et qui d'autre de gauche intégrerait le gouvernement.
04:52Voilà, c'était quatre questions.
04:53On ne veut pas être ministre pour être ministre.
04:55Il faut quand même remplir certains critères, remplir certaines conditions,
04:59avoir des assurances sur la politique qu'on va mener,
05:01être d'accord sur le fond de la politique qu'on va mener,
05:04sur les moyens budgétaires et savoir qui de gauche était pressenti.
05:08Mais ces arguments, ils sont nobles.
05:10J'espère, oui.
05:11Et donc, ils sont audibles.
05:13Et c'est tout à votre honneur.
05:15Donc, vous avez raison de les dire.
05:17Puisqu'il y a des gens, effectivement, qui s'en fichent.
05:19Tu veux être ministre ? Oui, j'arrive.
05:21Bon, il y en a d'autres.
05:22Mais bon, c'est noble ce que vous dites, moi je l'entends.
05:24Vous pensez que Didier Migaud a posé ces conditions ?
05:27Monsieur Migaud ?
05:28Monsieur Migaud, ministre de la Justice.
05:29Ministre de la Justice.
05:30Est-ce que c'est pensé, André Maligny ?
05:32Il va devenir l'amigo Migaud.
05:34Peut-être du gouvernement.
05:36Non, mais moi je trouve que c'est noble.
05:38Mais bien sûr.
05:40D'ailleurs, moi je vous connais un peu maintenant.
05:42Ça vous ressemble.
05:44Il y a une forme d'éthique chez vous.
05:46Il prend peut-être même date pour l'avenir.
05:48Oui, mais on fustige tellement les hommes politiques.
05:51Quand j'entends ça, moi je suis plutôt...
05:54Je dis c'est bien.
05:56C'est bien.
05:57Si vous me permettez ce jugement.
06:00Je voulais simplement vous faire écouter.
06:02Vous vouliez dire quelque chose d'abord ?
06:04Oui, sur Laurent Wauquiez.
06:05Laurent Wauquiez, parce qu'on parlait de Laurent Wauquiez.
06:07Je trouve la phrase de Marine Le Pen assez terrible.
06:09C'est le petit taureau qui refuse d'aller à la corrida.
06:11C'est comme ça que Marine Le Pen parle de Laurent Wauquiez.
06:14Il ne peut pas prendre Bercy.
06:16Bercy, il n'y a que des mauvaises nouvelles.
06:18Il attend 2027.
06:20Tu ne peux rien faire.
06:21Ta marge de manœuvre est nulle.
06:23Tu as 3 000 milliards de dettes.
06:24Tu as 80 milliards par an.
06:25Tu ne peux rien faire.
06:26Tu dois faire 30 milliards d'économie tout de suite.
06:28Donc...
06:29Quel intérêt aurait-il eu d'intégrer un gouvernement...
06:32La France, monsieur.
06:33La France.
06:34Provisoire.
06:35La France.
06:36Un gouvernement provisoire.
06:37C'est fou de raisonner comme ça.
06:38Quel intérêt aurait-il eu ?
06:39Quel intérêt ? La France.
06:40L'intérêt de la France, quand même.
06:41Un gouvernement provisoire.
06:42Là, on se passe à chaque fois de l'intérêt personnel.
06:44C'est l'intérêt général.
06:45C'est quand même un intérêt général de raisonner comme ça.
06:46La France.
06:47Un intérêt...
06:48Un gouvernement provisoire qui va gérer les affaires courantes
06:52jusqu'à la prochaine dissolution.
06:54Quel intérêt quand vous avez une autre ambition
06:57de vouloir se mouiller dans une affaire qui ne peut pas marcher ?
07:01Elle ne peut pas marcher.
07:02Il n'y a pas de majorité.
07:04Mais c'est...
07:05Et on est à la merci d'une motion de censure.
07:07Donc, je pense que Laurent Wauquiez protège sa future position
07:12dans un paysage politique qui sera plus clair.
07:17Pourquoi avoir voulu y aller ?
07:18Je pense que c'était inhérent d'avoir pensé à y aller.
07:21Oui, ça c'est sûr.
07:22Pourquoi cette image de politicus interruptus en permanence ?
07:26Parce que pour la carrière, c'était mieux d'avoir l'intérieur
07:28et d'en faire un tremplin.
07:30C'est la réalisation d'une ambition pour la France.
07:33Arrêtez, Georges.
07:34Mais alors M. Retailleau, il n'a pas d'ambition ?
07:36Oui.
07:37M. Retailleau, moi je lui souhaite vraiment...
07:40C'est quelqu'un qu'on connaît sur le plan des idées.
07:42Très affirmé notamment sur l'immigration.
07:45Mais rappelez-vous, tous ses sorties sur la lutte
07:48contre le syndicat de la magistrature, etc.
07:51Ça va être chaud avec M. Migaud qui devra défendre cette magistrature.
07:55Non, mais je vais vous dire, Migaud, Retailleau...
07:58Ça ne colle pas.
07:59C'est l'oreille des Hardi.
08:00On va regretter Dupond-Moreti, je vous le dis.
08:02Migaud était contre les peines planchers.
08:03Il avait été contre les peines planchers quand il était député PS.
08:05Migaud, on est au cœur du macronisme.
08:08C'est-à-dire que le premier signal que tu envoies, c'est
08:10« Madame, messieurs, ça ne marchera pas. »
08:12On met deux personnes qui ne peuvent pas s'entendre
08:13et qui ne pensent pas la même chose.
08:14Ministre de l'Intérieur et ministre de la Justice,
08:16ça doit marcher ensemble.
08:17Voilà, c'est un couple.
08:22Ça renvoie à votre éditorial.
08:26Les gens n'en voulaient pas.
08:28Les personnes n'en voulaient pas.
08:30Moi, je ne pense pas qu'une majorité de Français
08:32est en train de se dire « ça va, ce n'est pas la nupes
08:35qui gouverne, ce n'est pas Lucie Castex ».
08:37Moi, je pense qu'ils ont l'impression d'être complètement floués
08:39et on prend presque les mêmes et on recommence.
08:41Sur 16 ministres de plein exercice,
08:43vous en avez 10 qui sont de l'ancienne majorité présidentielle.
08:46Ce que vous dites est possible.
08:47Moi, je n'ai pas de sondage.
08:49Mon intuition, c'est que les uns et les autres
08:54se disent aujourd'hui « bon, on a échappé au pire ».
08:58Voilà, on a échappé au pire.
09:00Les marchés, certainement.
09:03Je ne pense pas que l'opinion…
09:06Il y a quand même un élément que vous oubliez, Pascal Praud,
09:08c'est qu'il y a eu aussi des élections européennes.
09:11Oui.
09:12D'accord ?
09:13Donc, il n'y a pas eu simplement des législatives.
09:15Il y a eu aussi des élections européennes.
09:16Sur les législatives, il y a eu un premier tour.
09:17Les deux vont exactement dans le même sens.
09:19C'est possible que vous ayez raison, Eugénie Bastier.
09:21C'est-à-dire qu'il y a des gens que les Français ne veulent plus voir.
09:24Mais c'est possible que vous ayez raison.
09:25Je parle d'intuition, donc je n'ai pas de…
09:28Non, mais ce qui est frappant, c'est vrai que le résultat…
09:29Mais M. Barnier est quand même l'homme politique le plus aimé de France.
09:33Pardonnez-moi, je vous ai coupé la parole, Eugénie.
09:35Eugénie Bastier.
09:36Non, mais ce qui est frappant, c'est que le résultat des élections européennes
09:38et le résultat des législatives n'ont eu aucun impact sur la vie politique.
09:42À Bruxelles, c'est toujours Ursula von der Leyen.
09:45À Paris, c'est toujours les macronistes.
09:47Et je pense que ça va nuire à long terme sur la participation politique,
09:51le sentiment que le vote est inutile, l'abstention va grimper
09:55et le Front républicain ne fonctionnera plus la prochaine fois.
09:58Ça, c'est clair.
09:59Pour que les électeurs de gauche aillent se remunialiser
10:02contre le Rassemblement national, il va falloir…
10:04On peut prolonger votre analyse, la voir complètement différente.
10:07La prochaine fois, c'est le RN.
10:09Parce qu'en fait, la seule…
10:12L'affaiblissement du barrage du camp de sanitaire est certain dans l'avenir.
10:15Les Français comprennent une seule chose,
10:18c'est que pour renverser la table,
10:20il faut que ce soit le RN qui ait le pouvoir.
10:22Oui, enfin, s'il est prêt.
10:23C'est ça, une analyse aussi possible.
10:25S'il est prêt.
10:26C'est la tendance impossible.
10:27S'il est prêt.
10:28Parce que pour l'instant, il n'est pas prêt.
10:29Mais ce n'est pas ce que je dis, ça n'a pas de rapport.
10:32Non, mais quand on interroge…
10:33Mais non, je vous dis, c'est la seule chose.
10:36Pourquoi aller vers un parti politique qui n'est pas prêt ?
10:38Qui n'est pas prêt !
10:39C'est-à-dire quand on voit…
10:40Mais ça n'a aucun rapport avec ce que je dis.
10:42Si, c'est absolument.
10:43Quand on interroge les parlementaires RN
10:45sur quelle est leur position par rapport à la réforme des retraites,
10:48je dis au secours.
10:50Mais peu importe, ça n'a aucun rapport.
10:52Les gens vont comprendre.
10:54C'est la logique de ce que dit Jésus.
10:55La tendance impossible.
10:56C'est-à-dire que la seule chose qui puisse renverser la table,
10:59ou je pourrais dire la même chose si c'était LFI d'ailleurs.
11:02Si c'était la France insoumise qui était majoritaire,
11:05ça renverserait la table.
11:07Si c'est le Rassemblement national qui est majoritaire,
11:10ça renverse la table.
11:11Autrement, rien ne change.
11:13C'est une analyse.
11:14Oui, mais dire que le Front républicain ne fonctionnera plus jamais,
11:17c'est osé parce que…
11:19Non, je ne dis pas que ça ne fonctionnera plus jamais,
11:20ça veut dire que ça ne va pas forcément démobiliser certains électeurs
11:22qui sont allés voter la boule au ventre pour les macronistes
11:26pour se retrouver avec un…
11:28Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron
11:30parce que je faisais effectivement, je disais, la lecture des institutions.
11:34Lui, c'est j'y suis, j'y reste.
11:36Alors, je vais le repasser.
11:37J'espère que le jour où il va faire une interview,
11:40que le journaliste en face lui passera cette séquence.
11:43Je n'en suis pas sûr.
11:45Je pense même que l'Élysée dira
11:46« Surtout, vous ne passez pas cette séquence. »
11:48Parce que cette séquence, c'est l'exact contraire de ce qu'il fait.
11:50Écoutez ce qu'il disait donc il y a 5 ans.
11:54La réalité, si on allait au bout de la logique,
11:56c'est que le président de la République ne devrait pas pouvoir rester
11:58s'il avait un vrai désavent en termes de majorité.
12:00En tout cas, c'est l'idée que je m'en fais
12:02et qui est la seule qui peut accompagner
12:04le fait d'assumer les fonctions qui vont avec.
12:07Je ne doute pas que sa souplesse intellectuelle retourne ça.
12:10Vous pourriez aussi montrer la séquence où Bruno Le Maire,
12:13quand il arrive au pouvoir, dit « Oh là là ! »
12:15Il accuse les socialistes d'avoir laissé des milliards de dettes
12:18et de l'avoir caché.
12:19À chaque fois, c'est évidemment la même chose.
12:21On proclame ce qu'on n'applique pas à soi-même.
12:24C'est malheureusement la triste histoire de la politique.
12:26En fait, chez Manuel Marron, c'est le fameux « Venez me chercher ».
12:30Voilà.
12:31« Venez me chercher », c'est une ligne politique comme un autre.
12:34Quelques réactions ce matin.
12:37Écoutons Manon Aubry qui était sur l'antenne d'Europe 1 et de CNews.
12:41J'ai un peu le sentiment qu'on prend les mêmes et on recommence.
12:44Le message qui est envoyé aux Français, c'est que
12:46le meilleur moyen de gouverner dans ce pays,
12:48c'est de perdre les élections.
12:50Vous avez un gouvernement de perdants
12:52qui, en réalité, ce n'est plus un gouvernement,
12:55c'est une forme de rétrécissement
12:57avec une extrême droitisation de la Macronie.
13:00Si ce gouvernement tient, je ne sais pas pour combien de temps,
13:03pour quelques semaines ou quelques mois,
13:05c'est uniquement avec le soutien de l'extrême droite
13:08et de Marine Le Pen qui a fait le choix,
13:10non pas d'une bienveillance,
13:12mais en réalité d'un soutien à ce gouvernement.
13:14S'ils ne sont pas contents, motion de censure avec le RN
13:17et puis on change...
13:18C'est très clair.
13:19Les deux, s'ils se mettent tous les deux ensemble,
13:21la France Insoumise,
13:23s'il veut aller au bout, il le censure.
13:26Ils ne se mettront jamais dedans.
13:28Le gouvernement tombe.
13:29Imaginons, motion de censure,
13:30le RN joint ses voix à les filles
13:33et font tomber immédiatement,
13:34après le discours politique général,
13:36le 1er octobre, le 2 octobre,
13:38il n'y a plus de gouvernement.
13:39Et après ?
13:40La balle est dans le camp d'Emmanuel Macron.
13:42Il fait ce qu'il veut.
13:43C'est-à-dire ?
13:44Il y a la logique, il y a des institutions.
13:47Il n'y a plus que ça ?
13:48Oui, il n'y a plus que ça.
13:49C'est pour ça que c'est l'intérêt de tout le monde.
13:51Il peut aussi nommer un nouveau gouvernement,
13:53c'est arrivé.
13:54Marine Le Pen, par rapport à ce qu'elle a dit,
13:56pour qu'elle ne censure pas,
13:57on voit qu'on est quand même nettement plus proche
13:59de la continuité que de la fracture,
14:00avec 10 ministres macronistes sur 16 de plein exercice.
14:03Et surtout, on parle d'Agnès Pannier-Runacher
14:06pour rester au gouvernement.
14:07Agnès Pannier-Runacher, c'est la femme
14:09qui ne voulait même pas serrer la main
14:11du bajin main RN de l'Assemblée nationale.
14:14Parce que c'est un pestiféré, vous comprenez.
14:16Donc, Marine Le Pen qui accepterait...
14:18Pourquoi vous faites ce... ?
14:19Mais Mme Pannier-Runacher, il y a deux ans,
14:21elle nous a expliqué,
14:22après les chaleurs exceptionnelles d'il y a deux ans,
14:26que ça serait tous les étés comme ça en France.
14:29Et manifestement, cet été...
14:31C'est un autre sujet.
14:32Non, mais Mme Pannier-Runacher,
14:33en gros, quand elle parle,
14:35ce qu'elle dit n'est pas exact.
14:36Voilà, je vais le dire comme ça
14:37pour être gentil avec elle.
14:38Mais elle ne brille pas.
14:40C'est résubitoire.
14:42J'étais sur quelque chose de purement politique.
14:45Le RN qui...
14:47Alors, je sais que Marine Le Pen,
14:48elle a un agenda compliqué,
14:49un agenda judiciaire.
14:50Elle ne voudra pas rajouter du chaos,
14:52si j'ose dire.
14:53Donc, elle va peut-être laisser
14:54un peu de temps à Michel Barnier.
14:55Mais sur le papier, franchement,
14:56ce gouvernement devrait être censuré
14:58par le RN,
14:59si elle est dans la logique
15:00de ce qu'elle avait dit.
15:01Eh bien, qu'il le fasse ou pas.
15:03Mathilde Panot a dit,
15:05je suis en colère de voir
15:06que nous avons un gouvernement
15:07qui s'annonce prêt à recycler
15:08tous les perdants de ses élections.
15:09Je rappelle que la Macronie
15:10a été désavouée dans les urnes
15:11par trois fois.
15:12Ce qui n'est pas faux.
15:13Monsieur Retailleau,
15:14ministre qui a fait preuve
15:15de racisme à certains moments,
15:17notamment lors des révoltes urbaines
15:19après la mort de Nahel,
15:20où il a parlé de régression
15:21vers les origines ethniques.
15:23Je crois qu'il y a également
15:24Monsieur Léaumont qui a traité,
15:26Antoine Léaumont qui a traité,
15:28je ne sais pas si on l'a,
15:29Léaumont qui a traité
15:30le ministre de l'Intérieur,
15:32futur ministre de l'Intérieur,
15:34de racisme.
15:35Je ne sais pas si Marine,
15:36nous l'avons ce tweet.
15:38Je voulais vous faire écouter
15:39peut-être Franck Riester,
15:41qui lui a parlé de Monsieur Retailleau.
15:44Est-ce que vous confirmez
15:45que Bruno Retailleau,
15:46sénateur LR, président du groupe
15:49du LR au Sénat,
15:50est pressenti pour être
15:51ministre de l'Intérieur ?
15:52C'est un signe ?
15:53C'est un nom qui circule,
15:55mais l'essentiel, c'est le fond.
15:57Par exemple, on a eu des réponses
15:58sur la fiscalité.
15:59Vous savez que pour nous...
16:00Je vous parle de l'immigration.
16:01Est-ce que, par exemple,
16:02sur les questions de sécurité
16:03et d'immigration,
16:04il faut s'attendre à un coup
16:05de barre à droite,
16:06une nouvelle loi sur l'immigration,
16:07par exemple ?
16:08Il y a une loi qui vient
16:09d'être votée, je vous le rappelle,
16:10il y a quelques mois.
16:11Il y a, au niveau européen,
16:13le pacte asile-immigration
16:14qui a été voté
16:15et qui doit être mis en œuvre.
16:16On a là une modernisation
16:18du dispositif tant français
16:19qu'européen qui doit permettre,
16:20normalement,
16:21de répondre à cet impératif
16:23en matière régalienne
16:25qui est de mieux gérer
16:26notre immigration.
16:27Pour sourire, Laurent Wauquiez,
16:29effectivement, a fait un tweet
16:30qui peut nous amuser.
16:31« Chacun doit bien mesurer
16:32la difficulté et de l'ambition
16:33des premiers ministres
16:34dans un pays fracturé
16:35et miné par l'impuissance.
16:36Nous avons tous besoin
16:37qu'ils réussissent. »
16:38Il peut compter sur mon soutien.
16:40Tu parles !
16:41Et sur celui des députés.
16:43Donc, c'est ça...
16:45Le soutien, c'est...
16:46Je viens pas,
16:47mais je vous soutiens quand même.
16:48Antoine Léaumant
16:49et Bruno Retailleau
16:50est un raciste
16:51qui parlait de régression
16:52vers les origines ethniques
16:53dans les banlieues.
16:54Le peuple français a voté
16:55pour faire barrage à Le Pen
16:56pour avoir un raciste à l'intérieur.
16:58Comme tout le monde dit,
17:01je vais pas dire n'importe quoi,
17:02mais tout cela, effectivement,
17:04est un triste spectacle
17:05de la vie politique.
17:07On vient de comprendre
17:08que ça va bloquer très rapidement
17:09entre les LR et la Macronie,
17:12et l'aile gauche de la Macronie.
17:13Parce que les Républicains
17:14sont favorables à une nouvelle loi
17:15à l'immigration.
17:16Bruno Retailleau va sans doute
17:18la mettre en projet
17:19quand il va arriver
17:20au ministère de l'Intérieur.
17:21Et vous avez entendu,
17:22Franck Rister, il n'en veut pas.
17:23On continuera de parler politique,
17:24mais Fanny Marceau est avec nous.
17:25Elle était hier,
17:26Fanny Marceau, déjà avec nous.
17:27Vous pouvez l'entendre
17:28à 7h, notamment,
17:29dans le journal,
17:30à 8h,
17:31dans le journal d'Europe 1.
17:32On en parlait hier avec vous.
17:33Je rappelle que vous êtes journaliste,
17:34que vous avez né en Franche-Comté,
17:36que vous avez grandi en Martinique,
17:37et que vous avez été journaliste
17:3810 ans en Martinique.
17:40Tout à fait.
17:41Donc, on a parlé du problème
17:42de la vie chère,
17:43et c'est pour cela
17:44qu'aujourd'hui,
17:47il y a ces manifestations.
17:48Mais je voulais revenir,
17:50c'est ce que vous me disiez hier
17:51en sortant du plateau,
17:52et je vous ai dit,
17:53il faudra que vous veniez
17:54nous le dire précisément.
17:55L'identité de la Martinique
17:57dans les Caraïbes,
18:00elle est très particulière,
18:02parce que c'est une des rares îles
18:04qui n'est pas indépendante.
18:06Alors que vous voyez autour de vous,
18:08et vous vouliez parler de ça,
18:09parce qu'effectivement,
18:11pour les Martiniquais,
18:13pour les Guadeloupéens,
18:14ils ont le sentiment
18:15que toutes les autres îles
18:17ont leur indépendance.
18:18Ou presque, oui.
18:19Ou presque.
18:20Et pas eux.
18:21Mais c'est ça.
18:22C'est-à-dire qu'en Martinique,
18:23vous avez bien sûr,
18:24comme en Guadeloupe,
18:25cette question,
18:26est-ce qu'on veut être indépendant,
18:27est-ce qu'on ne veut pas ?
18:28Il y a de la Martinique,
18:29la Guadeloupe ont déjà voté,
18:30la Guyane aussi.
18:31On n'a pas voulu d'indépendance.
18:32La Martinique a demandé
18:33un peu plus d'autonomie.
18:34Ça, c'est pour le statut juridique.
18:35Après, pour tout ce qui est
18:36de la vie au quotidien,
18:37vous êtes dans un environnement
18:38caribéen,
18:40avec autour de vous
18:41des territoires caribéens
18:43qui évoluent à leur manière
18:45avec une forme d'indépendance,
18:46puisque de toute façon,
18:47ils se sont complètement émancipés,
18:48notamment de l'Angleterre,
18:50dont ils étaient les colonies
18:52pendant longtemps.
18:53Et vous avez tous ces territoires
18:54qui évoluent à leur manière
18:55et nous,
18:56on a une sorte de fil à la patte
18:58aux Antilles.
18:59C'est-à-dire que les Antilles
19:00sont attachées à la France.
19:03Et les Antilles sont françaises.
19:05C'est à la fois une chance.
19:06Oui, mais c'est souvent considéré
19:08comme ça, cette impression
19:09d'avoir un fil à la patte.
19:10Pourquoi ? Je m'explique.
19:11D'abord parce que commercialement,
19:13ça vous empêche de commercer
19:14comme vous le voudriez
19:15avec vos voisins.
19:16Il y a certaines choses
19:17qu'on ne peut pas acheter,
19:18qu'on ne peut pas importer
19:19chez nos voisins.
19:20Je pense par exemple au carburant.
19:21Si vous prenez l'exemple
19:22de la Guyane,
19:23ce serait bien moins cher
19:24de prendre du carburant
19:25à Trinidad et Tobago,
19:26c'est bien plus près,
19:27ou dans d'autres territoires
19:28d'Amérique du Sud
19:29parce que c'est à côté.
19:30Mais vous avez des normes européennes
19:31qui vous contraignent
19:32à acheter le pétrole
19:33qui a été traité
19:39Et cette problématique
19:40de la vie chère,
19:41qui est par exemple
19:42en Martinique en ce moment,
19:43mais qui est aussi une réalité
19:44en Guadeloupe et en Guyane,
19:45elle est que le trajet
19:47rajoute du prix.
19:48Si on achetait plus près,
19:49ce serait moins cher,
19:50mais on ne peut pas.
19:51J'entends ce que vous dites,
19:52mais les autres pays indépendants,
19:54ils vivent moins bien
19:55que la Martinique et la Guadeloupe.
19:56Ça dépend.
19:57C'est quand même essentiel.
19:58Ça dépend de la taille.
19:59Le niveau de pauvreté,
20:00évidemment, en Martinique,
20:02Guadeloupe, il est plus bas
20:03qu'en métropole.
20:04Bien sûr.
20:05Mais évidemment, tu vis mieux
20:06que à Trinidad.
20:07Oui, on vit mieux.
20:08On est d'ailleurs...
20:09Et Haïti, et Domingue,
20:10et la Dominique,
20:11qui sont dans un état
20:12de paupérisation incroyable.
20:13Bien sûr, bien sûr.
20:14Haïti, c'est le pays
20:15le plus pauvre au monde.
20:16Et le plus en difficulté
20:17en ce moment, d'ailleurs.
20:18Ne dites pas qu'on a
20:19un fil à la patte.
20:20Ce sont des départements
20:21qui, malgré les difficultés,
20:22veulent, et vous l'avez rappelé,
20:23rester français.
20:24Ça a été voté.
20:25Bien sûr.
20:26Ce sont des départements...
20:27Mais ça n'empêche pas
20:28d'avoir l'œil sur le voisin.
20:29Après qu'on développe
20:30le Caricom,
20:31qu'on développe
20:32les échanges commerciaux
20:33dans la caribe, bien sûr,
20:34mais on ne peut pas
20:35remettre en cause...
20:36C'est la France, hein,
20:37la Martinique et la Guadeloupe.
20:38Bien sûr que c'est la France.
20:39C'est la France,
20:40mais croyez-moi,
20:41sur place,
20:42les gens ne se sentent pas
20:43toujours traités
20:44comme des Français
20:45à part entière.
20:46Et d'ailleurs,
20:47il y a cette phrase...
20:48Une minorité.
20:49Non.
20:50Il y avait cette phrase
20:51qu'on utilise souvent
20:52qui dit
20:53on n'est pas des Français
20:54à part entière,
20:55on est des Français
20:56entièrement à part,
20:57parce que c'est comme ça
20:58que les gens se sentent
20:59sur place,
21:00ce sentiment d'être
21:01dans une population
21:02qui vit sous le seuil de pauvreté,
21:03c'est deux fois plus
21:04que dans l'Hexagone,
21:05avec cette impression
21:06qu'on paye de toute façon
21:07plus cher,
21:0840 % plus cher
21:09les denrées alimentaires,
21:10alors qu'on est,
21:11de fait, plus pauvres.
21:12Donc c'est compliqué.
21:13Vous avez cette distance,
21:14on vit à l'européenne
21:15alors qu'on est dans
21:16un bassin caribéen,
21:17on importe tout
21:18alors qu'on pourrait
21:19consommer quelque chose
21:20de plus près
21:21et on ne peut pas.
21:22Donc vous êtes à la fois
21:23européen et caribéen,
21:24c'est une double identité
21:25qui rend compliquée
21:26à la fois,
21:27si vous voulez,
21:28parce que c'est une sorte
21:29de métissage
21:30qui n'est pas toujours simple
21:31à comprendre,
21:32à assumer
21:33et à utiliser
21:34pour aller de l'avant.
21:35On a du mal
21:36à trouver cet équilibre-là.
21:37C'est passionnant
21:38d'écouter Fanny.
21:39Moi, j'ai vécu trois ans
21:40aux Antilles,
21:41j'étais procureur
21:42à Pointe-à-Pitre,
21:43je vous écoute.
21:44Je ne partage pas
21:45votre opinion.
21:46Je pense que l'Antillais,
21:47il est français
21:48à part entière.
21:49Je vous demande
21:50de vous arrêter.
21:51Je vous demande
21:52de vous arrêter.
21:53Ça a changé,
21:54c'est plus...
21:55Je vous demande
21:56de vous arrêter.
21:57C'est plus la sirène.
21:58Je vous demande
21:59de vous arrêter.
22:00Vous allez en parler
22:01dans deux secondes,
22:02mais je trouve ça passionnant.
22:03Fanny Marceau,
22:04effectivement,
22:05elle connaît bien,
22:06quand même.
22:07Oui, oui,
22:08il avait cher,
22:09vous avez raison.
22:10De l'intérieur,
22:11quand je dis
22:12qu'elle connaît bien
22:13de l'intérieur,
22:14pardonnez-moi,
22:15sans doute,
22:16elle n'a pas
22:17le même regard que vous
22:18et pour cause.
22:19Bien sûr.
22:20Et c'est pour ça
22:21que je lui ai demandé
22:22de venir.
22:23Elle était là avec nous hier,
22:24elle est là de nouveau aujourd'hui
22:25et c'est toujours pareil.
22:26Je vous demande
22:27de vous arrêter.
22:28Là, c'est quand même
22:29moins anxiogène
22:30que notre petite sirène.
22:31Oui, je précise que
22:32ce n'est pas moi
22:33qui ai un bouton
22:34et en appuyant,
22:35je vous demande
22:36de vous arrêter.
22:37Comment ça va ?
22:38Ça va très bien.
22:39Très bien.
22:40Bon, écoutez,
22:41on va vous écouter
22:42jusqu'à 11h.
22:43À tout à l'heure,
22:44Pascal.