Face à Philippe de Villiers (Émission du 20/09/2024)

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Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcript
00:00Quasiment 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:06Bonsoir, Edith, bonsoir Geoffroy.
00:08On ne change pas les bonnes habitudes, Philippe Devilliers.
00:12Vous savez qu'on a des informateurs bien informés.
00:15Vous m'avez mis une cible dans le dos la semaine dernière.
00:21Est-ce que vous pensez que les informateurs bien informés ont frappé encore cette semaine, Philippe Devilliers ?
00:28Est-ce que vous êtes la cible de ce Vendredi soir ?
00:31Regardons la photo, tiens donc.
00:33Qui est-ce ? L'informateur bien informé, vous savez qui c'est ?
00:39Qui est-ce, Philippe Devilliers ?
00:41Je pense que le tir a été dévié.
00:45Geoffroy Lejeune, bonsoir, regardez comme vous êtes beau !
00:49Je vous comprends beaucoup mieux en fait, c'est terrifiant César.
00:53C'est terrible.
00:54Il n'a pas changé.
00:56C'est le même.
00:57Regardez, c'est exactement le même, juste un peu plus de cheveux.
01:00On va remercier mes parents pour cette coupe de cheveux quand même.
01:02J'ai traité ça pendant 20 ans quand même.
01:05Il a dans le regard cette détermination.
01:08Je salue les informateurs bien informés et je les remercie chaque vendredi de nous proposer des belles photos,
01:15que ce soit de Geoffroy Lejeune ou encore de Philippe Devilliers.
01:18Peut-être que nous en aurons des nouvelles la semaine prochaine.
01:21Ce soir, je vais faire Philippe Devilliers du Philippe Devilliers.
01:24Puisque je vais reprendre une formule que vous aviez employée l'année dernière, qui vient du film Guépard.
01:30Il faut que tout change pour que rien ne change.
01:33Que vous inspire le futur gouvernement ?
01:38Je pense que nous assistons à l'effondrement de la Vème République.
01:49Ce moment de l'histoire de France restera gravé dans l'histoire institutionnelle des républiques successives depuis la Révolution.
02:00On a connu d'autres républiques.
02:04Celle-là est en train de finir sous nos yeux.
02:07Je vais vous expliquer pourquoi, à mon avis, nous sommes devant cette situation.
02:13D'abord, c'est un gouvernement, pour répondre à votre question, qui restaure le régime des partis.
02:21C'est un gouvernement dont la composition alchimique répond à l'urgence des partis plutôt qu'à l'urgence de la France.
02:32Comme disait Pierre Lelouch à l'instant, sur ce plateau, le mot France n'est jamais prononcé.
02:38Par contre, le mot qui revient, c'est post-marocain, post-ministériel, la course aux places.
02:48En fait, c'est une partitocratie qui rappelle la Quatrième République.
02:59Un ami qui a bien connu la Quatrième République, qui était mon maître de stage en Corée,
03:05je ne nommerai pas pour ne pas le gêner, mais qui me disait tout à l'heure que c'est l'UDSR.
03:10C'est exactement ça. L'UDSR, c'était un petit parti qui faisait 5%
03:15et qui, tout au long de la Quatrième République, faisait et défaisait les ministères.
03:20Naturellement, il y avait Pleven, il y avait Mitterrand, qui s'en donnaient à cœur joie.
03:28Donc, on est avec l'UDSR. L'UDSR, c'est les LR. L'UDSR, c'est la Macronie.
03:34C'est-à-dire des petits partis charnières.
03:37A l'époque, on disait, sous la Quatrième République, la tyrannie des partis charnières.
03:43Ensuite, c'est un gouvernement d'expédition des affaires courantes, comme sous la Quatrième République.
03:49Il y en a eu plein. Pourquoi des affaires courantes ?
03:54Parce que c'est un gouvernement qui, par sa composition,
04:01va répondre à ce que craignait un jour Raymond Barre à propos de la cohabitation,
04:07que le gouvernement soit tiré à hue et à dire.
04:15La composition alchimique du gouvernement est telle qu'il n'y a pas de lignes
04:21et il n'y a pas de rupture possible.
04:24Donc, il n'y a pas de ligne d'horizon s'il n'y a pas de rupture.
04:27On continue comme avant. Il y a les macronistes, il y avait les macronistes.
04:30Il y a les LR, il y avait les LR.
04:33Il y a juste une chose qui change, c'est la trahison d'une ligne à l'autre.
04:40Mais c'est un gouvernement minoritaire.
04:44Je rappelle les chiffres que j'avais donnés il y a une semaine.
04:48Ils n'ont pas changé et tout le monde les connaît dans le milieu politique.
04:52235, l'addition de ce gouvernement à l'Assemblée, 235 députés,
04:58alors que la majorité absolue est à 289.
05:02Donc, vous ne pouvez faire passer que des lois de compromis.
05:06Troisièmement, c'est un gouvernement de perdants.
05:12C'est le gouvernement des perdants.
05:16Loin du peuple. Le peuple s'est exprimé abondamment.
05:21Le peuple s'est exprimé aux élections européennes.
05:24Et qu'est-ce qu'il constate le peuple ?
05:26Que rien n'a changé à Bruxelles.
05:28Au contraire, on avait l'impératrice van der Leyen.
05:32On a l'impératrice van der Leyen qui met des fessées à monsieur Macron
05:38en lui disant reprenez votre breton
05:42et donnez-moi votre talerant de poche de la Macronie, ça me va très bien.
05:47Ces journées qui vont rester jusqu'en 2029,
05:50c'est-à-dire deux ans après la présidentielle,
05:52pour pouvoir ennuyer au passage le futur ou la future président de la République.
06:00Et donc, en fait, c'est un gouvernement de perdants,
06:04c'est-à-dire qu'on pourrait penser,
06:07en tout cas c'était le cas sous la Ve République jusqu'à présent,
06:11que le gouvernement représente le peuple,
06:14représente les sorties d'urnes par une sorte d'effet miroir, l'arithmétique.
06:23Donc on est dans un strabisme divergent,
06:27le peuple regarde d'un côté et le gouvernement regarde de l'autre.
06:34En réalité, ce gouvernement est loin du peuple,
06:40ne fera pas ce que le peuple demande, je le crains.
06:45Et le peuple a tendance à se dire à quoi ça sert de voter.
06:52Parce qu'on nous refait le coup de 2005,
06:54alors Michel Barnier il connaît le coup de 2005
06:56puisque c'est le rédacteur du traité de Lisbonne.
07:00Donc il sait comment on prend l'opinion du peuple
07:03et on la renverse pour faire un traité qui contredit le résultat des référendums.
07:08Il a cette culture, de même que beaucoup d'hommes politiques.
07:11Mais personne ne dit ce que je vous dis, c'est incroyable,
07:14mais normalement on devrait hurler en disant
07:16attendez, il faut respecter, on ne va pas recommencer 2005,
07:19le coup des référendums, on recommence le coup des référendums.
07:23Et on a un gouvernement qui va aller son chemin hors des sentiers du peuple.
07:32Alors je vais plus loin.
07:35Pourquoi je parle de l'effondrement de la Ve République ?
07:42Parce que quand j'étais jeune, j'écoutais mon père,
07:47qui était un homme expérimenté, avisé,
07:50et qui me disait en fait une crise de régime ça arrive
07:55quand un régime n'est pas capable de traiter le problème du moment
08:01et quand il s'agit d'un problème de survie.
08:04A l'époque c'était l'Algérie.
08:07Et c'est comme ça que le général de Gaulle est arrivé au pouvoir.
08:10Pas par une voie très démocratique d'ailleurs.
08:13Mais ce n'était pas possible autrement.
08:15La 4ème République est morte de ne pas avoir pu gérer le problème algérien.
08:21Et la 5ème République est en train de mourir
08:24de ne pas être capable de régler le problème de l'immigration.
08:29On y vient Philippe de Villiers.
08:31Je voudrais juste ajouter un mot.
08:34C'est que là on a un cumul parfait.
08:38On a la crise parlementaire, puisqu'il n'y a pas de majorité.
08:43On a la crise institutionnelle, puisqu'il y a un blocage,
08:47qui n'est pas dans la nature de nos institutions.
08:51On a la crise nationale,
08:55puisqu'en France aujourd'hui on n'a plus la même notion de la France.
09:01Il y a une fracture.
09:06Il y a des gens qui voient la France de l'ubérisation,
09:11les autres la France de la créolisation,
09:14les autres la France de la tradition.
09:16On n'a plus la même notion de la France.
09:18Donc il y a une crise nationale.
09:20Et j'ajouterais une crise sociétale.
09:23Pourquoi Laurent Wauquiez n'est pas allé au gouvernement ?
09:26Il l'a dit aux députés à l'air.
09:28À cause de l'affaire de l'euthanasie.
09:30Parce qu'il ne veut pas voter la loi sur l'euthanasie qui va revenir.
09:34Et pourquoi ce pataquès autour de Laurence Garnier que je connais bien ?
09:38Laurence Garnier c'est une femme absolument remarquable, exceptionnelle.
09:42Qu'est-ce qu'on lui reproche ?
09:44On lui reproche d'avoir voté non à l'avortement constitutionnel
09:48et d'avoir participé à la manif pour tous.
09:52Alors ils prétendent qu'ils rassemblent,
09:54mais ils rassemblent que les gens qui sont d'accord avec eux
09:57sur le plan des avancées sociétales, comme on dit aujourd'hui.
10:01Quand il y a une crise sociétale, une crise nationale,
10:04une crise parlementaire, une crise institutionnelle,
10:07on n'est pas loin de la fin d'un régime.
10:10On y vient justement, Philippe Devilliers.
10:12Vous avez dit que pour définir une crise de régime,
10:16c'était un gouvernement qui était incapable de régler les problèmes du moment.
10:22Et on va prendre les problèmes un par un
10:24en fonction de l'ossature du prochain gouvernement.
10:27Prenons la question migratoire, vous l'avez dit.
10:29À l'heure où l'Allemagne décide de contrôler ses frontières,
10:31où 77% des Français veulent que la France fasse de même,
10:36où l'Italie de Mélanie sert de référence pour la Grande-Bretagne,
10:39Geoffroy Lejeune a une question pour vous sur cette question migratoire.
10:44La comparaison entre la crise migratoire et l'Algérie est assez éloquente.
10:48Si vous y croyez, comment pensez-vous que le gouvernement
10:52doit régler cette question aujourd'hui ?
10:53Qu'est-ce que vous attendez de ce nouveau gouvernement sur la question migratoire ?
10:58Pour rester en altitude, sur les points hauts,
11:03la première chose à faire, c'est de couper les pompes aspirantes.
11:11Pour dire au monde entier, la France ne peut plus accueillir,
11:17nourrir, héberger, soigner la misère du monde.
11:21500 000 personnes qui rentrent chaque année, c'est plus possible, on arrête.
11:25Deuxièmement, il faut imposer, par la voie référendaire,
11:33il n'y a pas d'autre voie possible,
11:36il faut imposer le primat de la législation française, du droit français,
11:41de la constitution de la France, sur les lois européennes,
11:45pour éviter que Latogne et Lermine, la République des juges,
11:51soient tentés de continuer à prendre le pouvoir, sur le plan migratoire.
11:58Et troisièmement, je ne savais pas qu'un jour je pourrais dire ça
12:03avec autant d'assurance et de jovialité.
12:09Merci de m'avoir donné l'occasion.
12:11Il faut suivre l'Allemagne.
12:14C'est la première fois que je dis ça.
12:17Et ce qu'il se passe en Allemagne, la presse française ne le voit pas,
12:25les hommes politiques français encore moins, c'est un séisme.
12:30Et je vais vous dire pourquoi.
12:31D'abord parce que c'est l'Allemagne qui donne le ton en matière migratoire,
12:37en Europe, depuis le début, depuis Maastricht en tout cas,
12:42et que là c'est une décision souveraine allemande,
12:46sans concertation avec les voisins.
12:49Ensuite, deuxièmement, deuxième élément clé,
12:55ce ne sont pas les ultranationalistes au pouvoir en Allemagne qui ont fait ça,
12:59ce sont les sociodémocrates.
13:02Donc ça veut dire que ce n'est pas une réponse à un programme ou à un fantasme,
13:07c'est le réel qui prend ou coller l'idéologie d'un social-démocrate
13:12qui s'appelle Scholz, qui n'est pas un marrant.
13:17Et troisièmement et surtout, j'ai écrit un livre,
13:21les cloches sonneront-elles encore demain, dans lequel je m'étends sur le
13:25« wir schaffen das » d'Angela Merkel,
13:31qui veut dire en français « nous y arriverons tous », « nous allons y arriver ».
13:37Et en fait, elle a fait rentrer 1 400 000 migrants au moment de la crise de Syrie.
13:46Et toute l'Europe était en extase,
13:49et toute la presse était en pamoison devant la « motor courage ».
13:55Et puis voilà que son successeur, social-démocrate, dit « on ferme les frontières ».
14:03Ce séisme allemand n'est pas qu'allemand, il est européen.
14:08Parce qu'il y a des pays qui commencent à regarder,
14:11qui vont faire la même chose, qui commencent à faire la même chose,
14:14surtout parce que c'est une rupture,
14:20une rupture majeure et inattendue,
14:26avec deux éléments clés de la doxa européenne.
14:32J'entendais Franck Fiester qui disait « voilà ce qu'il faut faire sur le plan migratoire », etc.
14:36Et il disait « on ne touche pas au pacte migration-asile ».
14:40Or justement, le pacte migration-asile, ça consiste à répartir les demandeurs d'asile dans toute l'Europe.
14:47Et c'est ce que vient de refuser M. Scholz, en disant « c'est fini, on ferme les frontières,
14:53vous débrouillez avec les demandeurs d'asile ».
14:56Donc fini le pacte migration-asile.
14:59Et deuxièmement, et c'est plus important encore,
15:03l'idéologie européenne, appuyée sur le patronat européen,
15:09c'est l'idée d'une recréation anthropologique.
15:15Il faut écouter Mme Johansson, le commissaire européen, qui disait
15:19« l'agence Frontex est une agence d'accueil ».
15:23C'est-à-dire qu'en fait, la migration vient compenser notre défaillance démographique.
15:32C'est ça, l'idée européenne.
15:34C'est-à-dire que le changement de peuplement, il est programmé.
15:37Et là, tout à coup, il y a l'Allemagne qui dit « non, stop, on arrête, on remet les frontières ».
15:43Alors, qu'est-ce que ça veut dire, en fait ?
15:46C'est une rupture majeure.
15:48Parce que depuis le traité de Schengen, qui s'est appliqué en 1995,
15:55moi je me souviens, je me suis élevé avec mes amis Georges Berthu,
15:59Dominique Souchet et Bruno Retailleau, qui étaient mon porte-parole à l'époque,
16:03on s'est élevé contre ce traité en disant « quand vous faites des trous dans une bouilloire,
16:12dans une casserole plutôt, ça devient une passoire ».
16:17Bon, c'était simple, mais les gens à l'époque disaient « on ne comprend pas ce qu'ils disent ».
16:24En fait, pendant longtemps, jusqu'à la décision de Faults,
16:29il était entendu que l'Europe, ça voulait dire le démantèlement des frontières
16:36et ça voulait dire l'avènement du marché comme régulateur exclusif
16:44des pulsions humaines et des tensions du monde.
16:48C'est-à-dire une Europe post-politique, il n'y a plus d'élections, des commissaires,
16:54une Europe post-historique, on passe au marché de masse, il n'y a plus d'histoire, il n'y a plus de politique,
17:00et une Europe post-territoriale, l'espace sans frontières.
17:04Et c'est ça qui est remis en cause par l'Allemagne.
17:07Vous savez, une nation, comme disait Régis Debray, il faut des contours et des compteurs.
17:14Quand vous n'avez plus les deux, vous mourez.
17:17Autre priorité, Philippe Devilliers, pour les Français,
17:20on a parlé de ce nouveau gouvernement, on a parlé de la question migratoire, il faut parler de la sécurité.
17:26Comme lors du précédent gouvernement, c'est un duo, à résumer, police-justice aux idéologies
17:34qui sembleraient être différentes et qui devraient prendre la main.
17:38Regardons, après Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti, place désormais, potentiellement,
17:45on va prendre des précautions, à Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur
17:49et Didier Migaud, socialiste, à la justice.
17:53Geoffroy Lejeune.
17:54On pourrait ajouter d'ailleurs, il y a quelques années, Manuel Valls et Christiane Taubira,
17:58c'était la même dichotomie.
17:59Qu'est-ce que ça vous inspire, ce potentiel tandem intérieur-justice,
18:02et le fait qu'il y ait toujours cette opposition entre les idées du premier flic de France et du premier magistrat de France ?
18:11Moi, je connais les deux.
18:15Je connais le militant socialiste, Didier Migaud, qui est favorable au syndicat de la magistrature,
18:23qui n'est pas pour les pleines planchers, etc.
18:25C'est un vrai militant.
18:27Je reconnais ce mérite.
18:29Il a des convictions, il n'en a jamais changé.
18:31Et puis il y a Bruno Retailleau.
18:33Il se trouve que Bruno Retailleau, je le connais bien mieux que Didier Migaud.
18:39On a tout fait ensemble pendant 30 ans, non seulement en Vendée, mais sur le plan national.
18:46Il était cofondateur de Combats pour les valeurs,
18:50où on défendait les repères de la société de l'ancien monde,
18:56sur la question de la vie, sur la question de l'école, de la famille, contre le mariage, etc.
19:05Le PAX, on le manifestait ensemble.
19:08Ensuite, il a été cofondateur du Mouvement pour la France.
19:12Ensuite, on s'est battus ensemble contre Maastricht, pour le nom à Maastricht,
19:18puis pour le nom à la Constitution européenne.
19:21On s'est battus ensemble au moment de la présidentielle.
19:24Il était mon porte-parole à la présidentielle de 1995.
19:30Un porte-parole précis, chirurgical, brillant.
19:35C'est un garçon intelligent, travailleur, et qui a des convictions.
19:39Je peux vous dire que la loi sur l'euthanasie, ils ne savent pas à qui ils ont affaire.
19:43Ça m'étonnerait qu'ils la votent.
19:46Et il a une culture historique.
19:53Et quand je vois le tandem Retailleau-Migaud,
19:57si c'est ça, parce que pour l'instant, ce n'est pas confirmé,
20:00ça ne va pas être Bouvard et Pécuché,
20:03ce sera plutôt Jean Valjean et Javert.
20:07Peut-être qu'il faut dire pourquoi.
20:11C'est qu'en fait, Bruno Retailleau va essayer de faire ce qu'a fait Darmanin,
20:16mais à mon avis, en plus précis, en moins politique, en plus technicien.
20:26C'est un compliment dans ma bouche.
20:29Parce qu'il n'y aura pas Mathéo et Kévin.
20:34J'espère que ça, c'est fini, la rhétorique du déni.
20:39Et puis, il y aura Didier Migaud qui, lui, va continuer à dire,
20:43avec le syndicat de la magistrature, la prison est un facteur de récidive, etc.
20:47Il faut relâcher les délinquants, etc.
20:51Sur la question de la justice, qui commande tout,
20:56je dirais ceci, en prenant de la hauteur et du recul.
21:03Quand j'étais en première année de droit,
21:07j'entendais mon professeur de droit pénal qui expliquait la défense sociale nouvelle.
21:15C'est la nouvelle théorie pénale qui a inspiré tout le droit pénal,
21:19y compris avec Badinter.
21:22Badinter, quand il abolit la peine de mort,
21:25il choisit le criminel plutôt que la victime,
21:28parce que la peine de mort a été abolie pour les criminels,
21:32mais pas pour les innocents.
21:34D'où ça vient, cette idéologie ?
21:37C'est la justice rousseauiste.
21:41L'homme n'est bon, c'est la société qui le déprave.
21:45Conscience, conscience, instinct divin, immortel, céleste voie,
21:50guide assuré d'un être libre,
21:55juge infaillible du bien et du mal.
21:59Juge infaillible du bien et du mal.
22:01Ça veut dire que je suis juge du bien que je fais et du mal que je fais.
22:06Et l'eurosoïsme a donné la fameuse théorie de la défense sociale nouvelle
22:13qui, en fait, quitte la victime pour aller vers la réorientation, je cite,
22:20du délinquant, la réorientation sociale, la réadaptation sociale, la réinsertion.
22:27Et donc, en fait, il y a deux solutions.
22:30Soit on ne fait rien, et ça va continuer comme avant, les QPF, etc.
22:35Soit on change de doctrine pénale.
22:38Changer de doctrine pénale, ça veut dire
22:41sortir de l'idéologie de l'excuse absolutoire,
22:46remettre la victime au centre du débat
22:51et surtout, requalifier la peine.
22:55Dans le temps, avant la théorie de la doctrine sociale nouvelle,
23:05on disait que la peine, c'était la dissuasion, la réparation,
23:13la neutralisation et la réinsertion.
23:17Et aujourd'hui, avec les ministres de gauche successifs,
23:20ça n'est plus que la réinsertion.
23:23Et pour la gauche judiciaire, la prison est un crime.
23:27Mettre les gens en prison, c'est un crime.
23:29Et pourquoi je dis ça ?
23:30Parce que je pense en cet instant à la loi du 15 août 2014, la loi Taubira.
23:36Injonction est faite au juge de ne plus envoyer en prison les délinquants.
23:42Voilà.
23:43On va parler de la question de la sécurité après la publicité.
23:47Comment le gouvernement peut répondre à une demande
23:50qui est partagée par bon nombre de Français,
23:52même par tous les Français,
23:53c'est de retrouver une certaine sécurité au quotidien.
23:57Parce qu'on a eu un ministre du sentiment d'insécurité à la justice.
24:01Mais aujourd'hui, on essaie de comprendre
24:03comment on a cette faillite sécuritaire en France.
24:06On voit cela juste après la publicité.
24:08On revient dans un instant avec Geoffroy Lejeune et Philippe Devilliers, bien sûr.
24:15Quasiment 19h30 sur CNews de retour face à Philippe Devilliers,
24:19toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
24:21On parlait de ce tandem au ministère de l'Intérieur
24:25et au ministère de la Justice.
24:27Pourquoi ces deux postes devaient marcher et parler à l'unisson.
24:32Et que ça devenait difficile quand on avait un ministre de l'Intérieur de gauche
24:35et un ministre de la Justice.
24:37Richard Burton et Lee Stellar.
24:38Voilà.
24:39Exactement.
24:40Parlons de la question de la sécurité qui est l'une des priorités des Français.
24:43Et cette semaine, on a été confrontés à plusieurs affaires
24:47intimement liées aux questions de police et de justice.
24:51D'abord, cette décision qui a fait polémique.
24:5318 mois de prison avec sursis pour un délinquant
24:55qui a violemment attaqué les forces de l'ordre lors d'une manifestation.
24:59Cet homme qui a été condamné d'or pas en prison pour s'en être pris,
25:02pourtant a des forces de l'ordre.
25:04Et puis l'image choc au Chénet, en région parisienne,
25:07d'un policier percuté par un chauffard refusant d'obtempérer.
25:12Comment Philippe Devilliers, le nouveau gouvernement,
25:14peut-il répondre à la demande des Français de vivre en sécurité ?
25:19Là, je me concentrerai sur une énumération.
25:21La justice d'abord, donc une justice équilibrée
25:24en remettant les deux plateaux de la balance.
25:26Victimes, agresseurs agressés dans un équilibre qui n'existe plus.
25:32Ensuite, il y a la question du narcotrafic.
25:36Elle est vraiment d'actualité.
25:39La France est peut-être en train de glisser vers le statut d'un narco-État.
25:45Vous savez, au moment du drame d'Incarville,
25:48on a parlé de sud-américanisation de la France.
25:52Et que ça veut dire un narco-État ?
25:54Ça veut dire, en fait, premier élément, toutes frontières ouvertes.
26:00Dans les ports d'Amsterdam et de Rotterdam et d'Anvers
26:05arrivent 200 tonnes de cocaïne chaque année.
26:09Ça arrive chez nous.
26:11Donc il n'y a pas de frontières.
26:13Le narco-État joue des frontières.
26:15Ensuite, le narco-État s'appuie sur l'ubérisation et la cartélisation.
26:21Il y a plus de responsables de la drogue en France
26:25que de salariés des centres Leclerc,
26:29avec la même implantation, y compris en campagne.
26:33Troisièmement, la consommation de masse.
26:35Il y a 600 000 consommateurs de cocaïne.
26:38J'entendais récemment sur une autre chaîne,
26:41Ségolène Royal et Gérald Longuet, qui parlaient de la drogue.
26:46Ségolène Royal parlait du fléau.
26:49Elle parlait comme dans les années 70.
26:52Mais depuis, les magistrats de Marseille nous ont dit
26:55que ce n'est pas un fléau, c'est une guerre.
26:58Et ils ont ajouté, devant le Sénat, sous serment,
27:02peut-être que cette guerre est perdue.
27:05Donc c'est une guerre.
27:06La guerre, on ne la mène pas, c'est le moins qu'on puisse dire.
27:09Ensuite, il y a la principale question
27:12qui surplombe tous les problèmes de la sécurité.
27:15C'est le déni, la rhétorique du déni.
27:19Récemment, Sonia Mabouk a reçu, ici même,
27:22Marie-Hélène Thoraval, qui a dit qu'on n'a toujours pas retrouvé.
27:26Et ça m'a rappelé, avec vous, il y a un an,
27:30le déni, c'est-à-dire qu'on n'osait pas dire
27:33que c'était une expédition punitive,
27:36qu'il y a eu une conquête territoriale.
27:38Ensuite, on n'osait pas dire, qu'on avait entendu sur les bandes,
27:42nous on l'a entendu, on va frapper des Blancs.
27:46On va planter du Blanc.
27:49Donc, en fait, c'est du racisme anti-Blanc.
27:51Et pendant ce temps-là, on entendait Darmanin,
27:53qui expliquait, oh là là, il y a un truc très grave,
27:56il y a une manifestation, un roman, de l'ultra-droite,
27:59sont 30, de l'ultra-droite, la fachosphère,
28:03et on a appris, le lendemain,
28:06que le chef de la manif s'appelait Gros Lardon.
28:12Et on a entendu le ministre de l'Intérieur
28:14mettre en garde la France entière,
28:16en disant, attention, il y a Gros Lardon qui guette.
28:19Et après, la gauche s'en est mêlée,
28:22en disant, oui, mais il y a aussi CNews,
28:25qui protège Gros Lardon, qui le sponsorise,
28:27et qui, et qui sponsorise des petits lardons.
28:32Donc la France est envahie par des petits lardons,
28:35la France a peur de Gros Lardon.
28:37Voilà ce que disait le ministre de l'Intérieur.
28:39Non, ils se foutent de notre gueule.
28:41Donc la culture du déni, ça suffit.
28:44Les spectateurs anglais, Mathéo, Kevin,
28:47il n'y a pas de lien entre les émeutes et l'immigration, etc.
28:51Il faut que, moi c'est ce que j'attends du gouvernement,
28:55enfin, qu'on dise les choses.
28:58Qu'en matière de sécurité, on ose dire les choses,
29:01et qu'on dise plus n'importe quoi.
29:03Quand le président de la République a dit,
29:05l'année prochaine, il y aura 100% des OQTF qui seront exécutés,
29:08on est à 7%.
29:11On est remonté un peu depuis, mais oui.
29:14Philippe Devillers, vous avez d'ailleurs parlé de Sonia Mabrouk
29:18il y a quelques instants, qui a écrit un ouvrage,
29:21Et si demain tout s'inversait ?
29:24Il s'avère que pour le prochain gouvernement,
29:26il pourrait y avoir un portefeuille
29:29sur la question de la laïcité,
29:31la lutte contre les discriminations.
29:33Il a été question ces derniers jours,
29:35il a été envisagé que soit créé un ministère de l'immigration.
29:41Là, la question centrale dans le livre de Sonia Mabrouk,
29:46brillant livre de Sonia Mabrouk,
29:48c'est la question de l'assimilation.
29:49Le creuset de l'assimilation est en panne,
29:51on parle même d'assimilation à l'envers.
29:54Qu'en pensez-vous Philippe Devillers ?
29:56D'abord, j'ai lu ce livre,
29:59il est percutant, passionnant, brillant,
30:02et on le lit comme un thriller.
30:06En fait, ce sont des familles européennes,
30:09je ne vais pas raconter le livre, mais quand même le début,
30:12parce que c'est du raspail à l'envers, c'est génial.
30:16Des familles européennes qui quittent l'Europe,
30:19qui vont se réfugier dans les pays du Sud,
30:23surprise, les pays du Sud imposent l'assimilation à marche forcée.
30:29Alors l'assimilation, c'est quoi ?
30:31C'est le thème filigrane de son livre.
30:35L'assimilation, c'est une notion juridique
30:39qui définit la naturalisation.
30:41Le code civil est dicte, je cite,
30:45nul ne peut être naturalisé
30:51s'il ne justifie pas de son assimilation à la communauté française.
30:57L'assimilation, c'est faire de l'autre un autre soi.
31:03Et pour ça, il y a deux conditions à réunir.
31:07La première condition, c'est que celui qui arrive
31:10accepte une triple greffe, une greffe de mémoire,
31:13du pays d'accueil, une greffe d'art de vivre
31:18et une greffe de langue et donc d'imaginaire.
31:22Il faut avoir envie de ressembler au pays dans lequel on va vivre.
31:27Et puis, la deuxième condition, c'est pas pour celui qui arrive,
31:30c'est pour celui qui reçoit.
31:32Il faut que celui qui reçoit, qui accueille, ait envie de se faire aimer,
31:37c'est-à-dire envie qu'on aime la France
31:40et donner l'impression qu'on a du feu pour ce pays.
31:46Parce qu'on n'arrêtera jamais une lame de feu
31:50avec les valeurs de la République, la laïcité, le code de la route
31:55et je ne sais quel code des droits de l'homme.
31:57Non, on répond à une lame de feu par une lame de feu.
32:00Et si on n'a pas en soi-même le feu intérieur pour la France,
32:03si les Français d'héritage ne sont pas les Français de passion,
32:09il n'y aura pas de Français de désir.
32:11Or, le drame que nous vivons aujourd'hui,
32:14et qui est sans doute le filigrane du livre de Sonia Mabrouk,
32:18c'est que ceux qui arrivent transportent avec eux leur manière d'habiter le monde,
32:26leur culture, leur mémoire, leur art de vivre,
32:29et personne ne leur dit rien,
32:32le code civil est oublié,
32:34l'assimilation, on n'en parle plus,
32:36ceux qui les accueillent en fait répudient leur histoire,
32:40répudient et salissent la mémoire.
32:45Nous vivons, j'utilise un mot d'avenir, un véritable mémoricide.
32:53Alors que chacun devrait chercher à ajouter son sonnet au poème national,
33:01chaque enfant devrait y forger l'anneau de sa mémoire.
33:07C'est ou la francisation, ou la fin de l'aventure.
33:12Ceux qui parlent d'intégration sont des menteurs, des affabulateurs,
33:19parce que ce n'est pas l'intégration que nous vivons,
33:21c'est la désintégration, y compris à l'école.
33:24L'école, Philippe Devilliers, justement.
33:27On a parlé de la question de l'assimilation,
33:29je voudrais qu'on parle d'un des piliers de notre société,
33:34aux fondations aujourd'hui très fragiles, secouées par des changements de lignes.
33:38Voyons les derniers ministres de l'éducation nationale,
33:41depuis 2017, Jean-Michel Blanquer, Pape Ndiaye, Gabriel Attal,
33:46l'éphémère Amélie Oudé Akastera, Nicole Belloubet,
33:50et alors il y a plusieurs noms qui sont présentés pour prendre le poste,
33:56et ce ne sera peut-être pas elle, Violette Spibout ou encore Rachida Dati.
34:00Geoffroy Lejeune, vous avez une question.
34:02C'est vrai que Jean-Michel Blanquer lui-même a des mots très durs
34:04sur les changements de lignes depuis quelques années à ce ministère.
34:08On sait que pour vous c'est une question essentielle,
34:10au-delà de la question des personnes,
34:12quel doit être le cap du prochain ministre de l'éducation nationale ?
34:14L'excellence française.
34:17L'excellence, il faut faire les Jeux olympiques.
34:23Il y avait des notes, il y avait une sélection,
34:25il y avait des premiers prix, il y avait des prix d'honneur, les médailles, etc.
34:28Il faut copier sur les Jeux olympiques.
34:33Il ne faut pas oublier l'impromptu du professeur Maurice Ravel,
34:39qui s'est enfui parce qu'il a été menacé.
34:43Il s'appelle les profs démis dans les pays orientaux.
34:48Les demi-profs, c'est-à-dire le prof qui s'excuse d'être prof,
34:52parce que dans sa classe, il y a des gens qui lui disent
34:54attention à ce que tu dis.
34:56L'excellence, ça veut dire remonter les notes
35:01et retrouver les matières fondamentales qu'on a perdues par démagogie.
35:10Ensuite, l'excellence française, il faut que l'école se fraye un chemin
35:17entre les deux pays qui sont en train de nous occuper,
35:21au sens idéologique du terme, le Wauquistan et l'Islamistan.
35:26Donc le prof a peur.
35:29Un ministre qui réussit, ça voudrait dire qu'à la fin de son mandat,
35:33les profs de France n'auraient plus peur.
35:35C'est déjà pas mal.
35:37Prenons un cas pratique, puisqu'on parle de l'éducation nationale.
35:40Philippe Devilliers, il s'appelle Christian Espezo.
35:42Il a 61 ans, désormais ex-directeur de l'établissement l'Immaculée Conception,
35:47un ensemble scolaire privé catholique sous contrat,
35:50suspendu trois ans par le rectorat de Bordeaux,
35:52notamment pour atteinte à la laïcité,
35:54soutenu par une immense majorité de professeurs et de parents d'élèves.
35:58Il conteste un rapport à charge et se dit victime d'une cabale médiatico-politique.
36:03Il s'est livré dans les colonnes du journal du dimanche.
36:06Et Eugénie Bastier lui a parlé de cette éviction.
36:12Sur Europe 1, je vous propose une partie, un extrait de sa déclaration.
36:17Eugénie Bastier.
36:19L'enseignement privé ne constitue en rien une menace envers la République,
36:23mais devient le point de fixation d'une gauche catophobe par obsession et par lâcheté.
36:28Après l'affaire Stanislas l'an dernier, vous vous en souvenez ?
36:31D'où vient un tel acharnement ?
36:33D'abord d'une laïcité aveugle qui met au même niveau la menace du séparatisme islamiste
36:38et un prétendu intégrisme catholique.
36:40On n'a pourtant jamais vu un élève radicalisé par un cours de catéchisme
36:44donner un coup de couteau à un professeur.
36:46Ensuite, un ressentiment croissant envers le succès de l'école privée.
36:50Philippe de Villiers, on poursuit notre fil rouge, à savoir ce nouveau gouvernement.
36:55Que dites-vous au futur ministre sur cette guerre scolaire qui peut être relancée ?
37:00J'ai bien connu Michel Debré, c'était un ami.
37:05Il m'a accompagné dans mes combats, notamment en 1995 à l'élection présidentielle.
37:13Et il m'a dit, attention Philippe, le contrat pour les écoles sous contrat,
37:19c'est le respect du caractère propre.
37:21Je lui ai dit, c'est quoi le caractère propre ?
37:23Il m'a dit, c'est le caractère catholique.
37:25Donc là, il y a un évêque catholique qui vient dans une école catholique.
37:33Il y a des moines de la grâce qui viennent dans une école catholique.
37:37Des moines catholiques dans une école catholique.
37:41Comme disent les jeunes, ça craint.
37:44Il y a Arinal Secher qui vient parler d'une révolte catholique,
37:49de catholiques qui ont été massacrés par la révolution.
37:52Arinal Secher, docteur d'État, qui est reconnu, même à la Sorbonne,
37:56comme celui qui a le premier mis l'accent sur le génocide vendéen.
38:00Ça craint.
38:02Alors en fait, le problème, il est simple.
38:04Nous sommes, depuis Stanislas, devant un procès de l'école catholique.
38:08Pourquoi ? Il y a trois charges.
38:10La première charge, c'est une école qui n'est pas assez ouverte
38:16aux avancées sociétales, aux doctrines inclusives et totalitaires,
38:21à l'endoctrinement qui consiste à dire à l'enfant,
38:23tu sais, tu n'es peut-être pas une fille, tu n'es peut-être pas un garçon,
38:26et puis il y a toutes sortes de familles, etc.
38:28Voilà.
38:29Donc là, il y a une réticence de l'école catholique.
38:32Deuxièmement, c'est un séparatisme rampant, l'école catholique.
38:37Parce que le catéchisme est beaucoup plus dangereux que la charia.
38:40Et il se pourrait bien qu'un jour, il y ait des élèves de l'école catholique
38:44qui se livrent à des Samuel Paty.
38:47On ne sait jamais, vous voyez.
38:49Le séparatisme catholique est extrêmement dangereux dans ce pays de la table rase,
38:56vu que le catholicisme ne dure dans ce pays que depuis 2000 ans.
39:00Et puis la troisième chose, la troisième charge, on n'y peut rien,
39:06c'est la proposition pastorale de l'école catholique,
39:10c'est l'ancienne France, c'est l'ancien monde,
39:12c'est les saints, les héros, c'est l'imaginaire français.
39:15Voilà.
39:18Donc en fait, aujourd'hui, nos élites préfèrent le minaret au clocher
39:25et le muezzin aux sonorités natales.
39:30– Philippe Devilliers, tout au long de l'émission,
39:34on a parlé du nouveau gouvernement, du chef du gouvernement, Michel Barnier,
39:39et pas une seule fois, ou quasiment pas, vous avez prononcé son nom.
39:44Et pourtant, son avenir s'écrit en pointillés.
39:47Emmanuel Macron est isolé, la procédure de destitution
39:49voulue par la France insoumise n'aboutira pas,
39:52bien qu'elle sera débattue à l'Assemblée nationale.
39:55Plus inquiétant encore pour le Président de la République,
39:57c'est qu'un Français sur deux considère qu'il n'ira pas au bout de son mandat.
40:02Geoffroy Lejeune, pour la dernière question.
40:04– Vous l'avez très bien connu au tout début, Emmanuel Macron.
40:07Alors, à votre avis, on en est à quel moment de son parcours
40:09et quel avenir vous lui imaginez ?
40:15– Écoutez, voilà, il a tout perdu.
40:20Et il n'était pas habitué à ça, parce qu'il gagnait toujours,
40:22sauf au casino du Touquet.
40:27Il n'était pas habitué à perdre.
40:30Alors d'abord, il a perdu ses amis.
40:33Vous savez, il y a un aphorisme de Marie-France Gareau,
40:36que je vous soumets,
40:38un pouvoir raccourci dans sa durée et diminué dans sa nature.
40:45Quand vous êtes partant, vous êtes parti.
40:50Et à ce moment-là, ça s'agite dans les rangs.
40:53On a vu Édouard Philippe qui lui doit tout.
40:58Faire du cabotage dans le port du Havre,
41:01en faisant donner la sirène.
41:05Il a suivi l'exemple de Georges Pompidou,
41:08qui était allé à Rome pour expliquer
41:11que je suis en réserve de la République.
41:13Ça n'avait pas plu au général en 1969.
41:18Il y a le jeune Gabriel Attal,
41:22qui à la une du point a dit quoi ?
41:27Il a dit quoi ?
41:28– Succession.
41:29– Succession, c'est ça, succession.
41:32Donc lui, il gratte le sabot, il ouvre les naseaux,
41:36et il explique, c'est bientôt à moi.
41:40Et si ça peut d'ailleurs durer moins longtemps que trois ans,
41:44ce sera peut-être bon à prendre.
41:48Vous savez, la trahison, c'est la matière première de la politique.
41:53La politique, voilà comment je la définis,
41:56c'est une piscine sanguinolente
41:58dans laquelle les petits caïmans mangent les grands crocodiles,
42:02les vieux crocodiles.
42:05Donc, il n'a plus d'amis, ils sont tous partis.
42:12Ensuite, il n'a plus de majorité.
42:16Or, la Vème République,
42:18elle est établie sur l'alignement des planètes,
42:21l'Elysée, Matignon, Palais-Bourbon.
42:24Quand il n'y a plus cet alignement des planètes,
42:26on revient à l'extrême-république,
42:28et là on a en fait, on l'a vu cet après-midi à Chartres,
42:32il a fait sonner les cloches,
42:35il entre dans le patrimoine de son vivant,
42:37peut-être un monument classé demain.
42:40Mais c'est tout.
42:41C'est d'ailleurs René Coty moins les chrysanthèmes.
42:46Et enfin, non seulement il a perdu ses amis,
42:49il a perdu sa majorité, mais il a perdu sa légitimité.
42:53Il souffre d'une relation toxique avec les Français.
42:56On appelait ça chez les Romains, justement, l'odium plobis.
42:59La haine du peuple.
43:01Parce qu'il a voulu faire une France,
43:03il avait dit, ce que je vais faire,
43:05ce que je vais transformer en France
43:07sera plus important que l'imprimerie et la Renaissance.
43:09Il avait dit ça dans son livre Révolution.
43:12Incroyable.
43:13Et en fait, il a fait une France post-nationale,
43:18une France post-familiale,
43:20une France post-morale.
43:23Et je parlais tout à l'heure de l'ubérisation,
43:26de la créolisation et de la tradition.
43:29Il a fracturé la France.
43:31Il y a aujourd'hui trois Frances qui se regardent en chien de faïence.
43:36Alors, son avenir.
43:39Vous savez, il y a des présidents qui ont été renversés.
43:43Mac Mahon, Alexandre Miron, Deschanel.
43:47On l'a même retrouvé en pyjama dans un arbre.
43:51Il est tombé d'un train.
43:54À Rome, il y a Augustule, le petit César Augustule.
43:59Et je vous rappelle un souvenir dont on avait parlé, Eliott.
44:04Quand il était allé au Kazakhstan, il a dit, je vais...
44:09Alors, il y a un élève, un étudiant qui dit,
44:12qu'est-ce que vous ferez après, quand vous ne serez plus président ?
44:16Oh, après, je ferai toute autre chose.
44:19Moi, ça m'a beaucoup choqué.
44:21Pourquoi ? Parce que quand vous êtes président de la République française,
44:24vous êtes l'héritier des rois, vous habitez le corps du roi.
44:27Et donc, il vous reste accroché à l'âme un peu du régalien que vous avez quitté.
44:33Vous ne pouvez pas quitter tout à fait la fonction.
44:35Parce qu'on vient vous voir.
44:37Vous imaginez Louis XIV qui, à la fin de sa vie,
44:42demande à devenir tapissier à la Manufacture des Gobelins.
44:48Je ferai toute autre chose.
44:50Tapissier ? Il a envie d'être tapissier ?
44:52Ou il demande à Lenoz, vous n'avez pas une petite place pour moi, pour l'orangerie ?
44:55Et puis Napoléon qui deviendrait jardinier à Sainte-Hélène.
44:58Non. Quand on est président de la République,
45:01on incarne la France et on l'incarne pour le meilleur et pour le pire de sa propre vie.
45:09Vous m'avez coupé.
45:12Merci beaucoup Philippe Devilliers.
45:15Je me suis étouffé en vous écoutant.
45:18Je vais essayer de retrouver mon souffle.
45:20Merci à vous Geoffroy Lejeune.
45:22Quand Eliott Deval est enroué, c'est tous ces news.
45:29Mais tous.
45:31Je vais prendre un petit verre d'eau pendant la publicité
45:34pour retrouver les téléspectateurs à 20h pour leur dépôt.
45:37Merci à vous Philippe Devilliers et merci Geoffroy Lejeune.
45:39Rendez-vous vendredi prochain.

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