• il y a 3 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00Quasiment 19h, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:06Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:08Habituellement, nous commençons ces émissions avec une respiration, un sourire,
00:13on a souvent cette séquence des informateurs bien informés,
00:16mais Philippe, l'actualité est tellement lourde ce vendredi
00:20que nous allons entrer directement dans cette émission avec ce drame,
00:26Philippine, 19 ans n'est plus, tuée, violée, le principal suspect est un Marocain de 22 ans
00:32sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
00:34Les obsèques de la jeune fille ont été célébrés ce vendredi à Versailles.
00:38Plusieurs milliers de personnes se sont réunies pour lui rendre hommage.
00:41Le silence, la dignité de la famille, avec énormément de monde, une foule immense, plus de 3000 personnes.
00:48Je vous propose cette séquence lorsque le cercueil de Philippine quitte la cathédrale,
00:55au pied justement de cette cathédrale à Versailles.
01:18J'offre le jeûne. Vous avez une question pour Philippe ?
01:43Philippe, c'est souvent très compliqué de prononcer des paroles devant une telle douleur
01:48et pourtant j'ai envie de vous demander, si vous aviez été là,
01:50qu'est-ce que vous leur auriez dit à ces parents et à cette famille ?
01:57Quelle dignité, quel silence, la qualité du silence, quelle grandeur.
02:11Si j'avais été là et que j'avais eu l'occasion évidemment de les approcher,
02:19je pense que j'aurais fait comme tous les gens qui étaient là autour d'eux,
02:25sans les connaître, comme tous les anonymes, comme tous les êtres humains.
02:33Écartez-les entre le feu de la colère et le poids des larmes.
02:43Face à l'abeillance, les mots sont dérisoires, sont presque des intrus.
02:53Les mots ne pèsent rien, ils sont trop pauvres.
02:58À vue humaine c'est l'abîme.
03:02Je pense que je me serais approché d'eux, je les aurais pris dans mes bras, sans les connaître,
03:10comme m'auraient fait n'importe quel père de famille,
03:14et j'ajouterais n'importe quel français, voisin de détresse, voisin de cœur qui saigne,
03:22en pensant à toutes les blessures françaises de ce vieux pays recru d'épreuves et couturées de partout.
03:31Quand la douleur est trop forte, après un long silence,
03:38il arrive qu'on aille chercher en soi un mot d'enfance,
03:45un ongant du corps intime, une oblation de rimes.
03:56Et je pense en cet instant à ce poète terrassé sur la tombe de sa fille, l'Ode à Véliquée.
04:07Je viens à vous Seigneur, Père auquel il faut croire,
04:11je vous porte apaisé, les morceaux de ce cœur rempli de votre gloire, que vous avez brisé.
04:21Philippe de Villiers, vous l'avez dit, il y a la détresse, la peine, la colère,
04:25et puis il y a la même machine médiatico-politique qui entend faire un fait divers,
04:29qui sonne une sorte d'alerte, gare aux déclarations qui feraient le jeu de l'extrême droite.
04:36Je vous avais posé cette question après Arras, après Crépole,
04:41de quoi le drame de Philippines est-il le nom Philippe de Villiers ?
04:45La faillite abominable de l'État qui s'abandonne et qui nous abandonne.
04:58Vous savez, moi j'ai suivi ce drame depuis vendredi,
05:06et je pense que le déroulement des événements est chargé d'une puissance symbolique inouïe.
05:24D'abord les faits, le tout début,
05:32on a la sœur de Philippine qui appelle à 23h le commissariat du 16ème arrondissement
05:41pour signaler que Philippine a disparu.
05:45Pendant toute la nuit la famille veille, la famille attend,
05:51et décide au petit matin, tenez-vous bien, de faire une battue.
05:59Un mot a un sens terrible en cet instant, une battue familiale.
06:06On va chercher les cousins, on va chercher les parents, on va chercher les voisins,
06:09et on commence la battue, et la battue a lieu dans le bois de Boulogne,
06:15et c'est la famille qui découvre le corps à peine enterré de Philippine.
06:22Et quand j'ai appris ça, j'ai pensé spontanément,
06:31et je dis ça sans mauvais esprit, mais c'était irrépressible.
06:38J'ai pensé à la déclaration du président de la République, le 8 octobre 1919,
06:49quand il avait inventé un nouveau concept, une nouvelle sémantique pour la sécurité des Français,
06:56qu'il avait appelée la société de vigilance.
07:01La société de vigilance, il l'a définie dans ce discours.
07:06Il a dit voilà, il faut que chacun ait l'œil, il faut que chacun apprenne à se retourner,
07:12il faut que chacun apprenne à regarder autour de soi,
07:17bref, il faut que chacun apprenne à se protéger, en d'autres termes.
07:23C'est un transfert de responsabilité.
07:27Comme l'État n'est plus capable de vous protéger, alors vous faites des battues,
07:33vous avez l'œil, vous faites attention à vos horreurs de sortie,
07:37bref, vous prenez en charge la majeure partie de la sécurité qu'on ne peut plus vous assurer.
07:43C'est un transfert, c'est-à-dire on passe de la puissance publique à l'impuissance, à l'impuissance publique.
07:50Et quand je dis portée symbolique, il y a un deuxième élément qui m'a encore plus remué.
08:01Et quand je dis ça, je me suis le porte-parole de millions de Français
08:07pour qui ce qui s'est passé avec le meurtre de Philippine n'est pas un fait comme les autres.
08:18C'est sans doute un événement et un avènement pour beaucoup de naïfs
08:24qui commencent à comprendre ce qui se passe dans notre pays.
08:28Donc le deuxième élément, c'est ce qu'on appelle maintenant depuis quelques mois le narratif officiel.
08:38Ça rappelle l'Union soviétique.
08:41Alors il y a un narratif officiel, notamment des médiagogues et du ministre Garde des Sceaux.
08:54Alors le narratif officiel s'établit sur trois, quatre points forts.
09:04Premièrement, il ne faut pas céder à l'émotion.
09:09Il faut revenir à la rationalité.
09:11C'est ce qu'a dit ce matin sur France Inter le garde des Sceaux, M. Migaud.
09:19On n'aurait pas le droit de s'émouvoir.
09:24Ensuite, deuxièmement, l'état de droit a fonctionné.
09:31Bon, donc c'est un accident, c'est un fait divers.
09:35Troisièmement, c'est un fait divers.
09:38Ce n'est pas un fait de société.
09:40Contrairement à Amazon, contrairement au féminicide,
09:44contrairement à tous les événements qui marquent la toute-puissance du patriarcat.
09:51Et enfin et surtout, pas de récupération.
09:56Donc on n'a pas le droit de commenter.
09:59Et en fait, en écoutant ça, je repense toujours à une conversation que j'ai eue avec Alexandre Solzhenitsyn,
10:09qui me parlait de son discours de Harvard.
10:13Je lui disais, votre discours est prophétique.
10:16Et il me dit, non, non, je ne fais que transcrire ce que j'ai vu.
10:22Transcrire, pourquoi transcrire ?
10:24Je pensais que c'était un interprète qui traduisait mal.
10:27Transcrire, ça veut dire qu'en fait, et là il a eu ce mot qu'on a souvent entendu dans sa bouche,
10:34le système s'auto-raconte.
10:38C'est-à-dire qu'en fait, le système qui s'effondre ne veut pas qu'on le voie qui s'effondre, alors il ment.
10:46Le système ment aux gens qui savent qu'il ment.
10:51Les gens savent que le système ment, le système sait que les gens savent que le système ment, mais il ment encore.
11:00Venons-en à une autre problématique, celle des frontières,
11:05puisque le suspect est entré en 2019 par la frontière espagnole.
11:10Il a été pris en charge du fait de sa minorité par la France.
11:15Il a été, je le rappelle, interpellé en Suisse.
11:19Et vous vouliez parler ce vendredi soir du système Schengen.
11:23Est-il, selon vous, intouchable ?
11:28C'est une bonne question, Elliot.
11:32J'écoute les radios, je regarde les télévisions, je lis les journaux.
11:38À ma connaissance, je n'ai pas vu une seule personne parler de Schengen.
11:48On est dans le Sanhedrin, on est dans le sanctuaire, on est dans l'Arche d'Alliance.
12:00On n'a pas le droit de parler de Schengen.
12:03Alors moi, je vais vous parler de Schengen.
12:08On a donc un jeune Marocain qui arrive en 2019 à la frontière espagnole,
12:17qui franchit la frontière espagnole sans encombre avec un visa de tourisme.
12:23Il est mineur et quelques semaines après, il sera donc en situation irrégulière.
12:33Dans un rapport du Sénat, il est question de 700 000 OQTF,
12:39c'est-à-dire 700 000 personnes qui sont sous OQTF en France aujourd'hui.
12:45Et il en rentre 130 000 par an, sachant qu'on en renvoie 7%, 6,9%.
12:53Par où rentre-t-il ? Par les frontières extérieures de l'Europe.
12:56Qu'est-ce que ça veut dire Schengen ?
12:59Ça veut dire que la frontière de la France n'est plus à la frontière du territoire français.
13:06Je pense que les gens ne sont pas assez sensibles à ça.
13:11Régis Debray disait qu'un pays qui n'a plus de compteur et qui n'a plus de contour meurt.
13:17On n'a plus de compteur, il n'y a plus de renom national et il n'y a plus de contour.
13:21C'est-à-dire qu'on a confié le soin de répondre à notre sécurité aux Espagnols, aux Grecs, aux portes du Piret.
13:32Notre frontière, c'est l'Empedouza, c'est les îles Canaries.
13:37Je connais bien l'Espagne, très bien l'Espagne, et pour cause.
13:41Et je peux vous dire que la frontière espagnole, elle n'est pas gardée, elle n'est pas contrôlée.
13:48Donc la promesse de Schengen n'a pas été tenue.
13:50On nous a dit qu'il n'y aura plus de frontière intérieure, mais vous aurez une frontière extérieure.
13:57En matière de drogue, quelle est la frontière de la France ?
14:01C'est Rotterdam et Anvers, où arrivent 200 tonnes de cocaïne par an.
14:08Et pourquoi je dis ça ? Pourquoi c'est notre frontière ?
14:11Parce qu'ensuite la drogue, elle arrive, il n'y a pas de frontière intérieure.
14:16Et donc on a des policiers avec des épuisettes pour ramasser la cocaïne.
14:23Voilà.
14:24Si vous me permettez une métaphore, un instant.
14:30Dans l'émission qui précède, avec Thierry Cabane, il était question d'un syndicat de propriété à Échirol.
14:44Et ça m'a fait penser à cette métaphore.
14:46Je me suis dit au fond, voilà ce qu'on peut dire.
14:50Vous avez un immeuble dans lequel Eliott Geoffroy vous habitez, vous êtes voisin.
14:58Et moi je suis le syndic de propriété.
15:03Et en fait, par souci d'économie et pour respecter des normes européennes,
15:08je vous convoque et je vous annonce la chose suivante.
15:12Avec la mine réjouie parce que c'est pour votre sécurité.
15:16Vous allez voir, vous allez être content.
15:18Donc désormais, il n'y aura plus de concierge.
15:25Puisque vous êtes le bâtiment C et qu'il y a plusieurs bâtiments,
15:29il y aura une ronde extérieure.
15:31Donc vous serez toujours protégé.
15:33Le concierge sera à l'extérieur et il sera multiple.
15:37Et on vous demande simplement de garder vos clés, laisser vos portes ouvertes.
15:44Vous allez les fermer à clé et de laisser vos fenêtres ouvertes.
15:48Et on se revoit dans 6 mois.
15:50Je pense que 6 mois après, vous allez protester
15:54et vous allez déposer le syndic de propriété que je suis.
15:59Et je vous raconte une autre anecdote.
16:02En 1990, après l'arrivée du premier Vendée Globe,
16:07où on a failli avoir des drames, on en a eu après,
16:11on a fait un constat, c'est qu'en fait les bateaux étaient conçus comme le Titanic.
16:17Avec une coque d'un seul tenant, les bateaux des skippers.
16:22Et la Fédération mondiale de la voile a dit, il ne faut pas faire comme le Titanic.
16:26Je me souviens, j'étais là à la Réunion.
16:28Parce que dans le Titanic, il y a eu une lame de glace qui est rentrée dans la coque
16:32et toute la coque a coulé.
16:35Et on a décidé d'édicter un nouveau règlement
16:40sur lequel les bateaux, dans leur construction, dans leur conception,
16:44doivent avoir sept compartiments.
16:48Comme ça, s'il y a une lame de glace dans les mers du Sud qui rentre dans la coque,
16:53la coque se maintient.
16:55Il n'y a qu'un compartiment qui est inondé.
16:58Alors vous me direz, mais pourquoi vous prenez cet exemple ?
17:02Voilà, j'arrive à la conclusion.
17:05Les compartiments de la mondialisation, ce sont les nations.
17:10Vous savez, Philippe de Villiers, que cette métaphore que vous avez employée,
17:13il y a quasiment 32 ans, jour pour jour,
17:16lors d'un débat avec Jacques Lang et Alain Juppé
17:20sur le traité de Maastricht,
17:22vous aviez pris quasiment ce même exemple,
17:26signe que ce requisitoire que vous faites sur Schengen
17:30et sur ces frontières passoires,
17:32vous n'avez jamais dévié de cette ligne-là.
17:35Il y a 32 ans, vous alertiez.
17:37Il s'avère qu'il y a un an et demi,
17:39on avait passé une courte séquence de ce débat-là
17:42et j'ai retrouvé la partie où vous interpellez Alain Juppé
17:49sur la question des frontières
17:52et finalement de ce quartier où vous laissez les portes ouvertes.
17:58Alain Juppé ne nous a pas dit s'il était pour le démantèlement,
18:01au-delà des querelles juridiques à Thunig, à Schengen, etc.,
18:04s'il était pour le démantèlement des contrôles aux frontières internes ou non.
18:08Mais moi, ce que j'ai sous les yeux...
18:10Si, je l'ai dit. Je peux vous répondre, M. Bélier.
18:13Vous m'avez interpellé sur ce point, je vais vous dire.
18:16Moi, je suis pour l'application des accords de Schengen
18:19négociés par le gouvernement de Jacques Chirac
18:21et pour l'application du traité de Maastricht
18:23qui nous permettra d'avoir des moyens supplémentaires
18:26de lutter contre l'immigration irrégulière
18:29en provenance de l'extérieur de la communauté.
18:31Le malheur, c'est que les accords de Schengen que j'ai ici
18:33disent ceci, les frontières intérieures
18:36peuvent être franchies en tous lieux
18:38sans qu'un contrôle des personnes soit effectué.
18:41C'est-à-dire que c'est la fin des contrôles aux frontières.
18:45Et la circulaire, le projet de directive
18:48qui va être discuté par le Conseil dans quelques jours
18:51dit ceci, l'abolition de tous les contrôles,
18:54formalité, procédure, vérification, examen, inspection,
18:59appelé s'il y a un contrôle aux frontières intérieures,
19:02à l'instar de l'absence des contrôles aux frontières
19:05entre les régions à l'intérieur d'un marché national.
19:08En d'autres termes, pour m'adresser aux téléspectateurs,
19:11vous prenez un quartier et puis on vous dit
19:14à partir de ce soir, on va boucler le quartier,
19:17il y aura des îlotiers en vélos moteurs
19:19qui font le tour et qui contrôleront
19:21que vraiment les gens qui viennent sont des gens sans problème
19:24et puis vous, vous défaites vos serrures.
19:26Il n'y a aucun problème.
19:28Moi je dis que ce n'est pas raisonnable.
19:31Le problème de l'insécurité, le problème de la drogue
19:33qui est en vente libre sur le marché libre d'Amsterdam,
19:36eh bien avec les trains transnationaux,
19:39il n'y aura même pas de contrôle dans les bagages.
19:41Vous laissez la goutte d'or, M. de Vellier.
19:43La drogue y est déjà aussi en vente quasiment libre
19:46parce que le gouvernement français ne fait pas son travail.
19:49Un Libyen qui entre en Sicile le 2 janvier 1993,
19:56c'est comme s'il était en France.
19:59Mais avant Maastricht, Philippe de Villiers,
20:02il n'a pas de visa.
20:04Après Maastricht, il lui faut un visa.
20:06Il faut dire la vérité.
20:07C'est-à-dire qu'à partir du 2 janvier 1993,
20:10il ne se passera rien parce que le 2 janvier 1993,
20:12Maastricht ne sera pas appliqué.
20:14Vous êtes en train de nous dire que Maastricht ne s'appliquera pas.
20:16Plus tard.
20:18Plus tard, mais pas du tout.
20:20Il ne faut pas tout mélanger.
20:22D'abord, il faut avoir une histoire.
20:24Et ensuite, c'est ce qu'on appelle de l'amalgame.
20:28C'est malhonnête intellectuellement.
20:30C'est malhonnête moralement de mélanger tout et de tromper.
20:33Vous cherchez à tromper et à faire peur.
20:37C'était il y a 32 ans.
20:39Vous vous rendez compte ?
20:40Alors, ils se sont mis à deux.
20:42Ils avaient travaillé la veille d'ailleurs.
20:44Ce qu'ils ont raconté dans un livre qui s'appelle Venise.
20:47Ils avaient travaillé pour me prendre en tonaille.
20:51Et là, ils mentent.
20:53Mais aujourd'hui encore,
20:55la plupart des Français croient que Schengen, ça marche.
21:01Moi, ce que je suggère à nos hommes politiques,
21:03et notamment au ministre de l'Intérieur et au garde des Sceaux,
21:07mais surtout d'abord au premier ministre
21:09qui va faire sa déclaration de politique générale,
21:11il faudrait qu'il annonce mardi, je crois.
21:15J'ai regardé ce qui se passe en Allemagne.
21:18Mon collègue, Scholz,
21:20j'ai décidé de rétablir les frontières françaises.
21:24Pourquoi ?
21:25Parce que si on rétablit les frontières françaises,
21:28avant de gérer le stock des OQTF,
21:31on va pouvoir gérer les flux.
21:33Et si on diminue par deux les flux,
21:36peut-être que les futures Philippines ne seront pas assassinées.
21:41Laufrave, vous aviez une question après la séquence, justement.
21:43Oui, je vous ai posé la question avant l'antenne,
21:44mais comme on ne cache rien aux téléspectateurs,
21:46je vous la pose pour eux.
21:48C'est une élection que vous avez perdue
21:49avec Jean-Pierre Chevènement,
21:51Philippe Séguin, Charles Pasqua, etc.
21:53De peu, mais malgré tout, elle a été perdue.
21:55Et je vous demandais si ça ne vous rendait pas fou
21:57de voir ces images 32 ans après,
21:59ce degré à la fois d'un côté d'erreur,
22:02dans l'analyse de ce qui allait se passer,
22:04et puis vous, d'avoir eu raison
22:06et de ne pas avoir été entendu à l'époque.
22:08Oui, mais en fait, pendant tout ce temps-là,
22:12il m'a été donné de réfléchir,
22:15de prendre à la hauteur son laventin.
22:18Et en fait, je me suis toujours posé
22:21la question suivante,
22:23pourquoi raisonne-t-il comme ça ?
22:27Et la réponse est la suivante,
22:31il ne croit plus à la nation.
22:35Tout à l'heure, on a vu une image de la nation,
22:38à Saint-Louis de Versailles.
22:41On a vu des gens qui étaient là, dehors,
22:43à l'aveugle, tête baissée.
22:46Ils pensaient, ils donnaient une image de la France.
22:52Une nation, c'est quand ce qui nous sépare
22:56est moins important que ce qui nous unit.
22:59Et ce qui nous unit, c'est en profondeur
23:04ceux dont nous sommes les héritiers
23:07et ce que nous avons à dire au monde.
23:10C'est ça une nation.
23:12Aujourd'hui, le mot nation est complètement désuet.
23:17Et nos hommes politiques, quels qu'ils soient,
23:20obéissent à une nouvelle doxa,
23:22la doxa européenne.
23:24Et là, je peux vous dire une chose,
23:26c'est que si on ne résout pas le problème de l'Europe,
23:28peut-être qu'on va en parler dans un instant,
23:30si on ne résout pas le problème du droit national
23:33par rapport au droit européen,
23:35on n'a aucune chance de résoudre le problème.
23:37Donc, on va faire comme d'habitude,
23:39des coups de com'.
23:41Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Taillon,
23:44je le connais très bien, mais très très bien.
23:49Et on a travaillé ensemble pendant 30 ans.
23:53Donc, il connaît la musique par cœur.
23:59Et là, en fait, il s'est dit,
24:03voilà, ça ne va pas durer,
24:05donc je fais de la com'.
24:07Et il est bon.
24:09Et donc, je l'encourage à faire ce qu'il fait.
24:11Il fait de la com'.
24:12C'est-à-dire qu'en fait, il fait du symbole.
24:14Mais derrière, il va falloir que ça suive.
24:16Et pour que ça suive, à un moment donné,
24:18on arrive à l'os.
24:19Et l'os, c'est la sécurité nationale.
24:23La sécurité ne sera jamais européenne.
24:26Elle est nationale ou elle ne sera pas.
24:28La publicité, on revient dans un instant,
24:30Philippe Devilliers, Geoffroy Jelejeune.
24:32On se posera aussi la question de la faillite ou non
24:35de la justice à travers le drame de Philippines.
24:38Juste après la publicité.
24:4319h30 sur CNews.
24:44La suite de Face à Philippe Devilliers.
24:46Toujours avec Philippe et Geoffroy Jelejeune, bien sûr.
24:48Durant toute la première partie,
24:50nous sommes revenus sur ce drame absolu
24:53qui a touché Philippines et sa famille.
24:56À travers ce drame, Philippe Devilliers,
24:58parlons également de la justice.
25:00Notre politique pénale est pointée du doigt.
25:03Tous les Français se demandent comment un homme
25:05condamné pour viol au QTF
25:08a pu s'en prendre à Philippines.
25:11Philippe Devilliers, peut-on parler d'une faillite de la justice ?
25:15Je pense qu'on peut parler, pour être plus précis,
25:18d'une faillite de ce qu'on appelle l'état de droit.
25:23Je m'explique.
25:25D'abord, les faits.
25:27On peut les résumer ainsi.
25:30Un prédateur sexuel importé
25:38est ensuite libéré et lâché dans la nature.
25:45Ensuite, comment qualifier la situation de la justice ?
25:52C'est une chaîne de dysfonctionnement
25:57qui fonctionne dans la légalité.
26:04J'ai écouté ce matin Brigitte Brugère.
26:07Remarquable.
26:08Béatrice Brugère.
26:09Béatrice.
26:10Elle a tout dit.
26:12En fait, une chaîne de dysfonctionnement.
26:15On a une illustration majeure des dysfonctionnements
26:18dont toute la presse a parlé
26:20quand le juge des libertés
26:23reconnaît le risque d'une recréation...
26:32Comment elle dit ça ?
26:34Elle dit qu'il y a un vrai risque de...
26:36Réitération.
26:37...de réitération des faits délicteux.
26:41En d'autres termes,
26:44le présumé criminel est dangereux.
26:47Donc, il est dangereux, mais je le libère.
26:50Donc, il y a une contradiction dans les motifs.
26:57Cette chaîne de dysfonctionnement,
27:01elle fonctionne dans la légalité.
27:04Pourquoi ?
27:05Parce que beaucoup de gens l'ont souligné.
27:07Tout était légal.
27:09C'est l'État de droit.
27:11Et d'ailleurs, le garde des Sceaux vient de le dire.
27:13C'est l'État de droit.
27:14Il dit, je serai le garant de l'État de droit.
27:16L'État de droit, c'est quoi ?
27:17C'est l'État du droit.
27:19C'est l'État des lois.
27:21Les lois, c'est quoi ?
27:23Les lois, c'est le Parlement,
27:25le Conseil d'État,
27:27le Conseil constitutionnel
27:30et les Cours européennes.
27:33La République des juges.
27:35Donc, les juges, en fait,
27:38ce n'est pas qu'ils sont en soi tous laxistes.
27:43C'est qu'on leur demande de l'être.
27:46Et donc, si on veut faire quelque chose d'utile,
27:53il faut changer l'État de droit.
27:55Il faut changer le socle de l'État de droit.
27:59Parce qu'aujourd'hui, l'État de droit en question,
28:02il est nourri par un poison au curare.
28:05C'est-à-dire une idéologie qui met la victime au second plan.
28:10Il faut donc un nouvel État de droit
28:13dont le socle serait le suivant.
28:15On met la victime au premier rang.
28:19Et pour ça, par exemple,
28:21on s'appuie sur l'article 2 de la CEDH.
28:25L'article 2 qui dit
28:27la protection de la vie est au-dessus de tout.
28:32La protection de l'intégrité de la personne humaine.
28:35Si on met en haut du socle de l'État de droit
28:39la protection de l'intégrité de la personne humaine,
28:43alors notre État de droit sera toujours notre État de droit,
28:47mais ce sera un nouvel État de droit.
28:50Et à ce moment-là, les juges,
28:52qui sont les bouches de la loi, comme disait Montesquieu,
28:55appliqueront l'État de droit.
28:58Mais il n'y aura plus d'OQTF sur notre sol.
29:02Petite parenthèse,
29:04j'ai vécu le 13 octobre 1986
29:08avec Charles Pasqua.
29:10Je me souviens très bien, j'étais avec lui,
29:12on déjeunait ensemble,
29:14et il était sur le point
29:16de partir à Roissy
29:18pour lancer son opération
29:21des charters
29:23avec 100 Amaliens
29:25qui sont partis dans la nuit
29:27depuis Roissy
29:29pour le Mali.
29:31Voilà une du Parisien.
29:34Moi, c'est ce que je suggère au ministre de l'Intérieur,
29:38puisqu'il est dans le symbole,
29:40allons-y, faisons des actions symboliques comme celle-là.
29:42Alors la gauche va hurler,
29:44mais n'empêche que, vous vous rendez compte,
29:46moi, en 1986, il n'y avait pas d'OQTF.
29:50Et ce que je veux dire, simplement,
29:52c'est une chose simple,
29:54à la portée d'un élève de 6ème,
29:59obligation de quitter le territoire,
30:02il faut appliquer la sémantique.
30:04Un pays qui dit obligation de quitter le territoire
30:07et qui n'exécute pas cette obligation,
30:10c'est un pays qui n'est plus respectable.
30:12C'est un pays qui n'a plus de souveraineté.
30:15C'est un pays qui ne compte plus.
30:18Philippe de Villiers, je vous propose qu'on écoute
30:20le chef de l'État qui a réagi ce jeudi
30:24à la disparition, à la mort,
30:27à l'assassinat de Philippine.
30:31Je vais simplement y répondre en vous disant
30:33l'émotion de toute la nation,
30:35je crois, de toutes les Françaises
30:39et de tous les Français devant
30:41ce crime odieux et atroce
30:44et la douleur de toute une famille
30:47qu'il faut respecter, accompagner.
30:51Il faut, chaque jour, mieux protéger les Français.
30:54Mais le faire, le faire, le faire.
31:00Et moins dire.
31:02Le faire, le faire et moins dire.
31:04Philippe de Villiers, Emmanuel Macron
31:07et cette même personne qui, il y a quelques années,
31:10expliquait qu'il allait exécuter 100% des OQTF.
31:14Donc, que lui répondre ce soir ?
31:18Je lui réponds la chose suivante.
31:20Il est chargé de la souveraineté.
31:23La souveraineté, c'est la souveraineté des frontières
31:25pour qu'on fasse baisser le flux
31:28d'immigrants et clandestins.
31:31C'est la souveraineté du peuple par rapport aux juges.
31:35Aujourd'hui, c'est la République des juges qui commande.
31:39La souveraineté nationale par rapport à Bruxelles.
31:41Donc, il faut une loi constitutionnelle
31:44qui prévoit la supériorité du droit français
31:46sur le droit européen.
31:48Et enfin, la souveraineté diplomatique.
31:51C'est-à-dire, il faut dire à l'Algérie ou au Maroc,
31:53soit vous nous donnez les laissés-passer consulaires,
31:55soit on arrête les visas,
31:57on arrête Western Union
31:59et on arrête l'aide au développement.
32:03C'est tout ce qu'il n'a pas voulu faire au moment
32:05de la loi immigration, en fait.
32:07Oui, mais la question majeure
32:11qui dépasse toutes les autres,
32:14c'est la question de la souveraineté nationale
32:17par rapport à l'Europe.
32:19Je vous donne un exemple.
32:21J'ai vu qu'il y avait une proposition de loi de Wauquiez
32:26qui veut augmenter le nombre des jours.
32:28Mais c'est l'Europe, ça.
32:30C'est l'Europe.
32:31Donc, on dépend d'un nombre de jours
32:33qui est défini par l'Europe.
32:35On est beaucoup plus faible qu'au niveau européen.
32:37Mais on est entre les mains de garde-chourme.
32:42C'est l'impératrice van der Leyen
32:44qui nous commande.
32:46Et si demain, on veut rétablir la sécurité en France,
32:48il faut reprendre le pouvoir.
32:50Lorsque le pouvoir n'a plus le pouvoir,
32:53il ne peut plus rien pour vous.
32:55Vous savez qui a dit ça ?
32:58De Gaulle ?
32:59C'est moi.
33:01Philippe de Villiers, Actualité judiciaire en France à présent
33:04non sans lien avec l'Europe,
33:06puisque ce lundi s'ouvre le procès
33:08de 27 responsables du Rassemblement national,
33:11dont Marine Le Pen,
33:12pour des soupçons de détournement de fonds publics européens.
33:16La présidente du groupe Hérène à l'Assemblée nationale
33:19conteste les faits qui lui sont reprochés.
33:22Quels sont les éléments du débat ?
33:25Et que pensez-vous de ce procès, Philippe de Villiers ?
33:29Je vais être très précis.
33:31D'abord, la justice est devenue
33:34le quatrième partenaire de l'élection présidentielle.
33:38Il y a le peuple, premier partenaire.
33:40Il y a les candidats, deuxième partenaire.
33:43Ensuite, il y a le magistère moral médiatique.
33:48Et maintenant, il y a la justice.
33:50En 2017, il y a dix ans,
33:53la justice a éliminé, disqualifié un candidat,
33:55François Fillon, pour des histoires de corne-cul.
33:58Et pour 2027, la justice se propose,
34:02au nom de l'arc républicain,
34:04de faire le ménage, par anticipation.
34:08La justice prévoit d'ailleurs un supplice chinois,
34:12puisque le procès de Marine Le Pen
34:15va durer deux mois.
34:18Et je m'en voudrais ne pas évoquer
34:21ce qu'a été le supplice chinois de François Bayrou,
34:24que je connais bien, c'est un honnête homme.
34:26On a des accords profonds,
34:28notamment sur la question européenne,
34:30lui et moi, mais c'est un honnête homme.
34:32Et d'ailleurs, il a été reconnu comme honnête
34:34puisqu'il a été relaxé, mais ça a duré sept ans.
34:37Alors maintenant, entrons dans le fond de l'affaire.
34:39Il y a une grande différence, il y a un écart énorme
34:42entre le vacarme médiatique qui va être fait
34:45à partir de lundi autour de ce procès
34:47et la réalité des reproches, de l'accusation.
34:50Quelle est la charge ?
34:52La charge, ce n'est pas d'avoir mis de l'argent dans la poche.
34:55Aucun député n'est attaqué pour ça.
34:58La charge, ce n'est pas que les assistants
35:01aient mis de l'argent dans la poche.
35:03Il n'y a aucune accusation de détournement,
35:06de conflit d'intérêt, d'enrichissement personnel.
35:09C'est simplement, non pas le travail
35:12des assistants parlementaires du Rassemblement national
35:15qui est en cause, mais c'est la nature de leur travail.
35:18Et la question qui se pose, et là je parle d'aise
35:21parce qu'avec mon expérience, j'étais député national
35:24et député au Parlement européen.
35:26Est-ce que l'assistant parlementaire,
35:29voilà la question centrale à laquelle la justice
35:32va devoir répondre, est-ce que l'assistant parlementaire
35:35est l'employé de Bruxelles
35:38ou est-ce qu'il est le collaborateur du député ?
35:42S'il est l'employé de Bruxelles, alors à ce moment-là,
35:45il ne peut faire que des amendements,
35:47il ne peut faire que de la présence là-bas.
35:49Mais quand vous êtes dans l'opposition,
35:51vous tournez en rond, donc il n'y a plus besoin
35:53même d'assistant.
35:55Et avec mon expérience, je dis ceci,
35:58ça va arriver au niveau national,
36:00les députés ne se rendent pas compte ça,
36:02avec la jurisprudence.
36:04C'est en fait une dichotomie entre
36:07la partie parlementaire de la fonction du député
36:11et la partie politique.
36:13Et si vous dites, les assistants n'auront le droit
36:15de s'occuper que de la fonction parlementaire
36:17mais pas de la fonction politique,
36:19mais c'est une aberration et une hypocrisie.
36:23Cet procès, je le disais, qui débute la semaine prochaine.
36:27Vous vouliez également, Philippe de Villiers,
36:29qu'on parle de culture.
36:30Vous, l'ancien secrétaire d'État,
36:33comment protéger, magnifier, développer
36:35la culture française ?
36:37Geoffroy Lejeune.
36:38Rachida Dati vient d'être confirmée à son poste.
36:40Vous avez occupé ce poste, vous connaissez ce ministère.
36:43Quel est votre conseil à Rachida Dati
36:45pour entamer une rupture
36:47dans la politique culturelle de la France ?
36:49I have a dream.
36:52J'ai un rêve.
36:55Mon premier rêve, ce serait que
36:58Paul Valéry disait
37:00il faut serrer les mots comme une tinique de Nessus.
37:03Sinon, ils prennent du volume
37:07à mesure qu'ils perdent leur sens.
37:10Le mot culture est à la dérive.
37:14Le loisir des jeunes français
37:17est de plus en plus souvent,
37:19de plus en plus largement
37:21imprégné de symboles et de mythes
37:24puisés aux sources d'un imaginaire
37:26qui n'est plus le nôtre.
37:28Et depuis le fameux slogan
37:30« Tout est culturel » de Jacques Lang,
37:32on a glissé de l'esthétique à l'anthropologie.
37:35Moi, quand j'étais secrétaire d'État à la Culture,
37:37en 1986, on m'a fait inaugurer
37:39un musée de la sécherie de Moruru,
37:41un musée du bouchon de Liège.
37:43C'est-à-dire qu'on glissait
37:47du chef-d'œuvre au témoignage,
37:49de l'idée de pérennité
37:51à l'idée de la chaleur fusionnelle de l'instant
37:54festif et déjanté.
37:57C'est-à-dire qu'en fait,
37:59un rappeur vaut mieux que Beethoven
38:02et Ayana Kamura vaut mieux que la calasse.
38:06Qu'est-ce que la culture ?
38:08Avant de savoir ce que serait
38:10une grande politique culturelle,
38:12la culture, c'est l'esprit de finesse des sociétés.
38:14Et donc, le défi
38:16que nous avons tous ensemble,
38:18tous les Français,
38:20et en particulier le musée de la culture,
38:22le défi à relever,
38:24retrouver le goût français.
38:26Faire du peuple français
38:30un peuple amateur d'art.
38:32Faire du peuple français
38:34un peuple qui retrouve le goût.
38:36Et pour ça, il y a deux axes.
38:39Le premier, c'est une grande politique
38:41du patrimoine régalien qui est en train de mourir.
38:44Et le deuxième axe,
38:46c'est une grande politique d'éducation artistique.
38:48Il faut faire,
38:51pour les disciplines de la sensibilité,
38:53ce que Jules Ferry a fait
38:55pour les disciplines de la connaissance.
38:57Ça veut dire trois grandes directions.
39:00L'enseignement d'histoire de l'art
39:02pour donner aux jeunes Français
39:04des connaissances élémentaires
39:06de la sédimentation de la civilisation.
39:08Ensuite, l'apprentissage
39:10d'une ou plusieurs disciplines
39:12pour éveiller les enfants à l'émotion.
39:14Et enfin,
39:16la fréquentation des chefs-d'oeuvre
39:18pour qu'ils apprennent le discernement.
39:22Philippe de Villiers est né le 28 septembre 1841
39:26en Vendée, on le surnomme le tigre,
39:29souvent considéré comme l'homme politique
39:31qui a façonné la France sous la Troisième République.
39:33Quand je vous ai eu au téléphone cette semaine,
39:35vous m'avez dit, tu sais,
39:37qu'il est enterré à trois kilomètres de là où je te parle.
39:39D'ailleurs, le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
39:41se réclame de lui.
39:43Philippe de Villiers, pouvez-vous nous parler de Georges Clémenceau,
39:45l'enfant du pays ?
39:47Comme vous l'avez dit,
39:49dans une petite commune de Vendée,
39:51à Mouiron-en-Paré,
39:53dans la même rue que le maréchal
39:55Jean Delattre de Tassigny.
39:57Il se destinait à la politique ordinaire
39:59où il offrait
40:03sa verve,
40:05sa goye,
40:07ses habiletés féroces
40:09et aussi ses griffes
40:11cruelles
40:13sous la moustache.
40:15D'ailleurs,
40:17il s'en nommait le tigre.
40:19Et puis l'histoire, la grande histoire, est venue le chercher.
40:21Il a changé de son nom.
40:23Plus tard, on l'appellera
40:25le père à la patrie.
40:27Et l'histoire, la grande histoire,
40:29commence pour lui
40:31à 77 ans.
40:33Je vous ai souvent dit,
40:35et je répète ici,
40:37la phrase de Saint-Ignion,
40:39la politique, c'est un sport de vieux.
40:41Le 17 novembre,
40:43donc 1917,
40:47il s'avance vers le lutrin.
40:49On entend
40:51la parole
40:53l'état-monsieur
40:55Georges Clémenceau,
40:57président du Conseil.
40:59Les tribunes sont bondées.
41:01Il y a un immense silence.
41:05Il titube.
41:07Il monte à la tribune.
41:09Il est
41:11cassé,
41:13tordu, blanchi.
41:15Il tient le dos.
41:17Et soudain, brusquement,
41:19sa voix
41:21de métal dur
41:23emplit l'arène
41:27et résonne comme une détonation.
41:29Nous sommes
41:31là, devant vous,
41:35dans l'unique pensée d'une guerre intégrale.
41:37Nous avons,
41:39mes chers collègues,
41:41deux grands soldats
41:45issus d'une grande histoire.
41:49Ces Français
41:51que nous avons été contraints
41:53de jeter
41:55dans la bataille,
41:57ils ont des droits sur nous.
41:59Un jour,
42:01de Paris au plus humble village,
42:07nous attendraient
42:09les rafales d'acclamations,
42:11les salves d'acclamations
42:13qui viendront accueillir
42:15nos étendards vainqueurs
42:17trempés dans le sang
42:19et les larmes.
42:21Mes chers collègues, ce jour-là,
42:23il est en notre pouvoir
42:25encore aujourd'hui de le faire.
42:27Alors, je vous le dis,
42:29politique intérieure,
42:33je fais la guerre.
42:35Politique extérieure,
42:37je fais encore la guerre.
42:39Je fais
42:41toujours la guerre. Celui qui gagnera
42:43la guerre, c'est celui qui tiendra
42:45le dernier quart d'heure.
42:47La suite, vous la connaissez.
42:49La tranchée victorieuse
42:51écloche l'armistice.
42:53Il est enterré
42:55au Colombier, à un vol de
42:57Chapon du Puy-du-Fou.
42:59Et souvent, le soir,
43:01ils viennent jusqu'à
43:03chez moi.
43:05Quelques échos
43:07d'une voix qui a compté
43:09et qui dit tout.
43:11C'est la voix de Winston
43:13Churchill.
43:15Dans la mesure où un simple mortel
43:17dit-il, dans la mesure
43:19où un simple mortel a pu incarner
43:21un grand pays.
43:23Alors, Clemenceau
43:25a été la France.
43:29Elle est née aussi un
43:318 septembre. Philippe de Villiers,
43:33elle va fêter ses 90 ans.
43:35C'est une militante de la cause animale.
43:37Brigitte Bardot.
43:39Et on va terminer, il nous reste une petite minute,
43:41cette émission, avec une surprise,
43:43une déclaration surprenante.
43:45Elle vous rend hommage
43:47dans un entretien,
43:49à nos confrères de Valeurs Actuelles.
43:51Voilà ce qu'elle dit.
43:53Vous n'avez plus beaucoup d'espoir,
43:55pas beaucoup d'espoir en lui.
43:57Elle parle en Michel Barnier.
43:59En pas grand monde.
44:01Philippe de Villiers.
44:03Je l'aime beaucoup. Malheureusement, il ne fait plus de politique.
44:05Je crois qu'il en est dégoûté.
44:07A jamais. Mais c'est un homme d'une sagesse
44:09et d'une qualité formidable.
44:11La seule personne, à mon avis, qui pourrait
44:13sauver la France, c'est lui.
44:15Brigitte Bardot.
44:17Brigitte Bardot vous rend
44:19hommage, Philippe de Villiers.
44:21J'en suis très touché.
44:23Vous me donnez combien de temps pour lui répondre ?
44:25Allez-y, Geoffroy.
44:27On l'a interviewé aussi pour le JD News
44:29à l'occasion de son anniversaire. Elle regarde l'émission avec Philippe
44:31tous les vendredis.
44:33Elle regarde l'émission. Ce sera à découvrir, évidemment,
44:35dans les colonnes du JD News.
44:37Vous avez 30 secondes.
44:39J'aime beaucoup Brigitte Bardot.
44:41Pour moi, elle incarne l'élégance française.
44:43Elle incarne la France la douce
44:45dans toute
44:47notre grande tradition.
44:49Elle a fait le choix des animaux parce qu'elle a connu
44:51les hommes et elle a considéré que les animaux
44:53étaient plus fidèles que les hommes et qu'ils trahissaient
44:55souvent, sur quoi je la rejoins.
44:57Et je voudrais simplement lui dire,
44:59Brigitte,
45:01restez
45:03comme vous êtes. Vous avez
45:05toujours une parole vraie.
45:07Vous savez cultiver
45:09les vraies hiérarchies
45:11distinctives des vraies valeurs.
45:13Je
45:15vous...
45:17Je dépose moralement
45:19devant le Porsche
45:21de Notre-Dame de la Garigue
45:23pour votre anniversaire.
45:25Une enluminure
45:27de lavande
45:29dans un concert de cigales.
45:31Bon anniversaire, Brigitte.
45:33Merci beaucoup, Philippe Devilliers. Merci à vous,
45:35Geoffroy Lejeune. À vendredi prochain, bien sûr.
45:37Dans un instant, c'est l'heure
45:39des pro 2.

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