Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Face à Michel Longfray. Michel Barnier, en deux mots, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:05Pas grand-chose. C'était très attendu.
00:09Il est arrivé tard quand même dans la liste, la valse des noms.
00:13Ce qui était inattendu, c'était le nom de Michel Barnier.
00:16Ce n'est pas mon propos. Il me paraît sympathique, le personnage.
00:20Il est de la Savoie.
00:21Oui, Savoyard.
00:23Donc, je n'ai rien à dire sur Michel Barnier.
00:25J'ai à dire sur l'homme politique, c'est-à-dire sur le personnage qui se trouve là.
00:28Moi, je dis depuis des années que, de toute façon, les dés sont pipés.
00:32Parce que, quoi qu'on fasse, quels que soient les votes, on a toujours un Mastrichien au pouvoir.
00:36Que ce soit le chef de l'État, de droite et de gauche, ça a été Mitterrand-Chirac,
00:41ça a été Sarkozy-Hollande, ça a été qui l'on voudra.
00:44Mais, à chaque fois, on a à faire quelqu'un qui défend cette même idéologie.
00:48Donc, moi, je savais que ce serait un Mastrichien.
00:51Quel que soit le nom. Vous l'aviez dit la semaine dernière.
00:54Oui, oui. C'est ainsi fait.
00:56La démocratie s'est effondrée depuis très longtemps.
00:58Depuis qu'effectivement, tout est fait pour qu'à chaque fois, on ait la même idéologie.
01:02Après, on change le ruban.
01:03On a un petit jeune et un personnage avec de la maturité.
01:07On a des gens sympathiques et des gens qui sont moins.
01:10On a des gens nerveux, excités, et puis d'autres qui sont des petites boules, etc.
01:14Et donc, après, on fait semblant.
01:16On se dit, ah, c'est lui, c'est pas lui. Oh là là, c'est lui.
01:18Ah là là, c'est lui, c'est formidable.
01:20C'est la même chose. On change juste le paquet.
01:23On n'avait pas besoin de consulter aussi longtemps
01:26quand Emmanuel Macron a consulté une fois les Français avec les Européennes et qu'il a perdu.
01:31Donc là, on entend.
01:32Il ne fallait pas refaire une discussion et reconsulter, c'est ça ?
01:34Mais il est sourd, ce monsieur.
01:35C'est-à-dire qu'il est sourd parce qu'il y a un moment donné,
01:37quand on consulte le peuple, on écoute le peuple et le peuple vous dit quelque chose.
01:40C'est une manie de toute façon depuis bien longtemps, au moins 2005.
01:43Et le traité contre lequel les Français ont voté, massivement, ils ont dit non.
01:47On leur a dit, traité de Lisbonne, vous aurez la même chose.
01:49Et puis voilà, c'est comme ça que ça se passe.
01:51Il y a un moment donné, je n'ai pas les dates en tête.
01:52De toute façon, je n'ai pas la mémoire des dates.
01:54Mais Macron nous avait dit, si Marine Le Pen devait gagner, ce serait une catastrophe.
01:57Aux Européennes, pas dernière, mais celle d'avant.
02:00Elle a gagné.
02:01Il a dit, on a gagné de si peu que ça ne s'appelle pas perdre.
02:04Non, on a perdu de si peu que ça ne s'appelle pas perdre.
02:06On s'y perd nous-mêmes.
02:07Oui.
02:08Et donc, il fait ça à chaque fois.
02:09C'est-à-dire que quand les gens disent, on ne veut pas,
02:11il met quelqu'un qui est très exactement le contraire de ce que les gens souhaitent, etc.
02:14Donc là, moi, je savais qu'on n'aurait évidemment pas la France insoumise
02:19et qu'on n'aurait évidemment pas le Rassemblement national.
02:21Voilà quelqu'un qui veut rassembler tout le monde, sauf 10 millions de gens et 7 millions de gens.
02:25Voilà quelqu'un qui nous dit, je prends tout le monde, sauf ceux qui sont mes adversaires.
02:29Donc, je prends uniquement moi.
02:30Je ne sais plus si c'est Marine Tondelier qui a dit une chose juste
02:33ou Mathilde Panot en disant qu'il allait nommer un clone.
02:36Elle avait raison.
02:37C'était évident.
02:39C'était bien vu.
02:40Le chef de l'État aurait dû comprendre.
02:42Et là, il a dit, comment puis-je faire pour passer par-dessus la tête des Français ?
02:45Il a dit, je vais chercher quelqu'un qui va défendre Maastricht.
02:47Et Michel Barnier est formidable pour ça.
02:49C'est un européiste convaincu qui nous dit qu'il est gaulliste depuis toujours.
02:52Et qui nous dit qu'il est souverainiste.
02:54Et ça, on va y revenir dans un instant, Michel.
02:56Parce qu'on va tirer le fil des prises de position de Michel Barnier.
02:59On va aussi tirer le fil de toutes les déclarations politiques.
03:02Mais d'abord, j'avais envie de commencer avec cette séquence assez succulente
03:05qui s'est déroulée dans la cour de Matignon au moment de la passation des pouvoirs
03:08entre Gabriel Attal, Premier ministre sortant, et Michel Barnier, Premier ministre entrant.
03:13Puisque Michel Barnier a dû patienter pendant plus de 20 minutes
03:17que son prédécesseur veuille bien lui donner la parole.
03:20Écoutez cet échange, vous allez me dire ce que vous en pensez, entre les deux hommes.
03:24Je peux dire quelques mots, là ?
03:26Rires
03:29Mesdames, Messieurs, d'abord, merci à toutes les équipes du service du Premier ministre d'être là,
03:37autour de Gabriel Attal.
03:41J'ai bien aimé, cher Gabriel, la manière dont vous avez remercié ces équipes,
03:45les membres de votre gouvernement.
03:48J'ai bien aimé la manière dont vous avez salué le courage, l'honneur
03:54avec lequel partout en France, métropolitaine et Outre-mer,
04:00les forces de sécurité assument au prix parfois de leur vie la sécurité des citoyens.
04:06J'y reviendrai.
04:08J'ai bien aimé la manière dont vous m'avez donné des... non pas des leçons.
04:14Rires
04:19Enfin, les enseignements, même si ça n'a duré que huit mois,
04:23que l'on apprend quand on est Premier ministre.
04:26Quelle leçon qu'elle lui donne à Gabriel Attal ?
04:29Michel Barnier, à votre avis ? Michel Offray ?
04:31Oui, d'abord, vous savez, il y a eu la querelle des anciens et des modernes au XVIIe siècle.
04:34On y a droit, là, l'ancien et le moderne.
04:36Dans cette aventure.
04:38Et on voit l'insolence de ce garçon à qui tout sourit, Gabriel Attal.
04:42Je parle de Gabriel Attal, bien sûr.
04:44Vous avez une vidéo qui a été montrée. C'est un petit garçon.
04:46Il faisait du théâtre et son père lui a dit
04:48« Mais si tu veux réussir, il faut faire du théâtre. »
04:50Il a entendu ce que dit son père.
04:52Il a fait du théâtre et il a réussi.
04:54Mais il a réussi courtement, brièvement.
04:56Le voilà à la porte.
04:59Il est au chômage, Gabriel Attal.
05:01Pas vraiment, parce qu'il est député.
05:03Bien sûr.
05:04Et puis il attend son heure.
05:07Quand on était Premier ministre, il y a juste une marche au-dessus.
05:10Et là, pour le reste, vous êtes obligés de faire tapisserie.
05:14Vous attendez, quoi.
05:15Et dans ce que dit Michel Barnier ?
05:16Beaucoup d'ironie, beaucoup de subtilité, beaucoup de délicatesse.
05:19Le contraire de l'insolence.
05:20C'est-à-dire une façon française de manier la langue.
05:23On n'a pas l'impression que c'est une espèce de clone avec quelqu'un qui...
05:27Je ne vais pas parler d'oreillette, mais quelqu'un qui serait le ventriloque
05:29d'un communicant qui lui aurait fait savoir ce qu'il fallait dire.
05:32On sent bien que c'est improvisé.
05:33C'est du coup, humain.
05:34C'est fait sur mesure.
05:35Et il répond à l'insolence qu'on lui a faite avec, non pas de l'insolence,
05:38mais une légère ironie très française.
05:40Et une façon assez distinguée de montrer, effectivement,
05:44que ça fait un petit moment que les insolents sont au pouvoir.
05:46À un moment donné, dans ce discours, Michel Barnier dit,
05:48nous, on ne va pas trop parler, on va agir.
05:50Ça aussi, c'est une insolence majeure.
05:52Mais c'est joliment enveloppé, c'est joliment dit.
05:54Et c'est tellement vrai.
05:55Donc bon, sur le reste, après, je ne fais pas d'illusions.
05:58On sait à quelle sauce on va être mangé.
06:00On connaît le plat.
06:01Le menu est unique.
06:02Encore un tout petit mot pour écouter Michel Barnier.
06:05Ce qu'il veut faire à Matignon.
06:07Une période utile pour la France, dit-il.
06:09Et surtout, il dit qu'il veut entendre les souffrances,
06:11le sentiment d'abandon.
06:13Il dit aussi qu'il veut agir plutôt que parler.
06:17Écoutez cet extrait qui a beaucoup fait réagir à gauche,
06:19parce qu'il évoque les gens d'en bas.
06:21Il dit, il faut respecter les gens d'en bas.
06:23Et ça a beaucoup fait réagir à gauche.
06:25Le gouvernement n'aura pas la prétention de croire
06:28que la science infuse vient seulement de lui.
06:31J'ai appris dans ma longue vie publique
06:34que les bonnes idées venaient de partout, d'ailleurs.
06:38Souvent des gens les plus modestes, les plus simples.
06:40Quand on prend le soin de les écouter.
06:43J'ai bien des exemples en tête de progrès, petits ou grands,
06:48qui ont été accomplis grâce à des idées,
06:51de bonnes idées, de bonnes solutions
06:53apportées par les gens d'en bas.
06:56Ça vous choque, le fait qu'il dise les gens d'en bas.
06:59C'est une expression que vous utilisez aussi.
07:01Vous dites qu'il y a beaucoup de sagesse dans le peuple.
07:03Ça ne vous choque pas parce que ça a fait bondir la gauche ?
07:05Oui, les gens d'en bas, la gauche n'aime pas beaucoup.
07:08Ça se sait depuis un petit moment.
07:10Ça fait longtemps qu'elle a laissé tomber le peuple.
07:11Vous trouvez que c'est méprisant ?
07:12Oui, non, mais puis même.
07:13On a laissé tomber le prolétariat, on a laissé tomber le peuple.
07:16Quiconque défend le peuple pour quelqu'un de gauche est un populiste.
07:18Eux, ils ont choisi un néo-peuple,
07:20fabriqué avec les créolisés, les métisses,
07:22les homosexuels, les transsexuels.
07:24Ils l'ont dit depuis très longtemps.
07:26C'était Théranovin d'ailleurs qui avait fait savoir
07:28que les prolos laissaient les partir.
07:30Moi, je veux bien, mais ce que j'attends,
07:31c'est que Michel Baragné passe à l'acte,
07:33qu'il veut écouter les gens simples et les gens modestes,
07:35qu'il fasse des référendums, qu'il obtienne des référendums
07:37et qu'il demande au peuple ce qu'il en pense véritablement.
07:40C'est une occasion de sortir de la crise.
07:42Alors voilà quelqu'un qui nous dit, il faut écouter le peuple,
07:44il nous dit des choses sensées, etc.
07:46Je veux bien, je ne veux pas l'attaquer,
07:48mais ça fait 50 ans qu'il fait de la politique.
07:50Il nous dit qu'il est gaulliste, mais qu'il est chiracien,
07:52qu'il est pompidolien, qu'il est sarcosiste,
07:54si on veut, mais pas gaulliste.
07:55Le gaulliste est celui qui dit moins.
07:57C'est ce qu'il dit quand il parle gaulliste.
07:59Il agisse gaulliste.
08:01Et je ne suis pas sûr que quand il ait agi, il ait vraiment agi gaulliste.
08:03Je pense même, c'est une façon d'être ironique moi aussi,
08:06parce que je pense qu'il n'a pas été gaulliste depuis 50 ans.
08:08S'il veut le devenir, pourquoi pas ?
08:10Les conversions sont toujours bienvenues.
08:12Mais à ce moment-là, il demande au peuple.
08:13Et il se débrouille avec le chef de l'État
08:15pour obtenir un certain nombre de référendums.
08:17Et ces fameuses petites gens que j'aime,
08:20qu'il aille les solliciter en disant,
08:22puisqu'elles sont pleines de bon sens, ce que je crois,
08:24puisqu'elles disent la vérité quand on les écoute,
08:26ce que je crois aussi, puisqu'il faut les écouter
08:28parce qu'on les méprise beaucoup, ce que je crois aussi,
08:30alors qu'on ne les méprise pas, qu'on les écoute
08:32et qu'on s'appuie beaucoup là-dessus.
08:34Plutôt que d'aller chercher 10 voix par-ci, 5 voix par-là,
08:36en disant on va essayer de faire des bricolages.
08:38Demandez au peuple que n'est-il gaulliste,
08:41que ne sera-t-il.
08:43Il est gaulliste quand il sera vraiment au pouvoir.
08:45Et qu'il aura formé son gouvernement.
08:47Voilà.
08:48On est sur CNews et Europe 1 avec Michel Onfray.
08:50Michel Barnier, en l'occurrence, avait en 2021,
08:54alors qu'il tentait sa chance lors de la primaire de la droite
08:57en vue de concourir pour 2022,
08:59demandé l'organisation d'un moratoire sur l'immigration
09:03avec un bouclier constitutionnel
09:06introduit par référendum
09:08pour sécuriser notre politique migratoire
09:10et décider de quota annuel de visa.
09:13C'est une forme de sombranisme, ce qu'il demandait à l'époque.
09:16Oui, mais ça s'appelle une profession de foi.
09:18Chez des gens qui ne croient pas beaucoup,
09:20les professions de foi, ça compte pas beaucoup.
09:22Ça avait beaucoup surpris à Bruxelles.
09:23Comment ?
09:24Beaucoup à Bruxelles ont énormément reproché
09:25cette prise de position.
09:26Mais il y a Bruxelles et il y a Paris.
09:28Vous savez, c'est loin, on ne s'entend pas, on ne s'écoute pas.
09:30Et vous pouvez dire à Paris des choses, puis faire le contraire.
09:32À Bruxelles, il y en a beaucoup qui font ça.
09:34Quand on est vraiment très au courant de ce qui se passe à Bruxelles,
09:36on se dit ah tiens, c'est drôle, à Paris,
09:40mais je rappelle que ce propos, comme si c'était taillé dans le marbre,
09:42comme dit Michel Barigny, il avait écrit ça quand il avait 17 ans,
09:45après avoir rencontré l'oeuvre complète du général de Gaulle,
09:47et qu'il avait passé sa vie entière sur ce sujet-là.
09:49Non, sa vie entière n'est pas sur ce sujet-là.
09:51Je précise à nos deux auditeurs téléspectateurs
09:53qu'on entendra le général Gaulle.
09:54C'est une petite séquence rituelle.
09:56Oui, et que ce texte est à contextualiser.
09:59C'est ce que nous faisons, vous et moi.
10:00C'est-à-dire effectivement d'être dans les longues distances,
10:02dans les longues périodes pour essayer de comprendre,
10:05et de contextualiser, c'est-à-dire de mettre dans le contexte
10:08de ce discours qui est un discours de propagande,
10:12mais pour amener à lui-même un certain électorat des Républicains,
10:16en disant il y a une aile droite, il y a une aile gauche,
10:18il y a des centristes, il y a des gens qui pensent la même chose que le PS,
10:21il y a des gens qui sont très opposés à la gauche,
10:23donc il y a des gens divers et multiples, et ils font un créneau.
10:25Et il a occupé ce créneau, mais qui est un créneau,
10:27que je dirais, médiatique ou électoraliste.
10:29Ça n'a pas marché.
10:30Je crois que savoir qu'il est arrivé troisième,
10:32il n'a pas été candidat, et il s'est resté l'être mort.
10:35Alors aujourd'hui, c'est présenté, je vous le dis,
10:37comme une espèce de profession de foi qui aurait 50 ans d'âge.
10:40Non, c'est juste un texte qui, dans le contexte,
10:43a servi à ramener à lui un certain nombre d'électeurs des Républicains
10:47qui n'ont pas été assez nombreux pour qu'il soit candidat au présidentiel.
10:50Donc c'est quelqu'un de désavoué, si je puis me permettre.
10:52C'est quelqu'un de désavoué qui vient d'un parti...
10:54C'est-à-dire qu'il n'a pas été choisi par son camp,
10:56il était sans doute plus à droite encore.
10:58Les Républicains ont fait 5%,
11:00et il n'a pas pu porter la Kazakh des Républicains au présidentiel,
11:04donc il était minoritaire dans un parti minoritaire,
11:06et il est devenu le patron de Matignon.
11:09Donc ?
11:10Eh bien donc, ça confirme ce que je disais tout à l'heure,
11:12c'est-à-dire qu'on va chercher non pas des représentants du peuple,
11:15mais des minoritaires pourvu qu'ils incarnent Maastricht.
11:18On va parler du Rassemblement national.
11:20Est-ce qu'à vos yeux, c'est Marine Le Pen
11:22qui en fait a été l'arbitre de cette nomination ?
11:24Elle avait porté un certain nombre de conditions.
11:26On sait que Michel Barnier n'avait jamais insulté
11:28les électeurs du Rassemblement national.
11:30Elle a aussi demandé un certain nombre de choses.
11:33Vous pensez que c'est elle qui est satisfaite de cette nomination ?
11:37Elle ne dit pas de censure du gouvernement de Michel Barnier,
11:40a priori, mais elle précise que le RN
11:42ne participera pas à ce gouvernement.
11:44C'est la preuve que Mélenchon a eu tort de dire
11:46qu'il avait gagné 10 minutes après l'annonce à 20h.
11:49Deux minutes.
11:50Je ne savais pas si c'était deux, vous avez raison.
11:52Deux minutes après l'annonce à 20h.
11:53Voilà, immédiatement.
11:54Évidemment, la chose était préparée, etc.
11:56Et donc, la plupart des médias, j'allais dire tous les médias,
12:00mais la plupart des médias ont repris cette fake news.
12:03Et ça traîne encore aujourd'hui.
12:04De la victoire de la gauche, c'est ça.
12:06Que la gauche avait gagnée.
12:07Pas gagnée.
12:08Il y a un bloc qui est fait avec un certain nombre de partis
12:11qui ne pensent pas du tout la même chose
12:12et qui se mangent le nez en permanence
12:14sur l'écologie, sur l'immigration, sur le Hamas, etc.
12:17L'aile droite du PS ne pense pas la même chose
12:19que les gens du Hamas, de la France insoumise
12:22qui défendent le massacre que le Hamas a perpétré à Jérusalem.
12:25Donc ces gens-là nous font croire qu'il y a une idéologie commune
12:29à des gens qui n'ont qu'une idéologie.
12:30C'était la haine du Rassemblement national
12:32et surtout la haine des votants, des gens qui votent.
12:34Surtout les électeurs, absolument.
12:36Le mépris pour 10 millions de gens.
12:38Et là, d'un seul coup, Mélenchon fait savoir,
12:40et toute sa bande fait savoir qu'il a gagné ses élections.
12:43Et là, d'un seul coup, dans son coin, Marine Le Pen dit
12:45vous avez peut-être gagné, mais c'est moi qui décide.
12:46Ce n'est pas Mélenchon qui est faiseur de roi,
12:48parce que Mme Castet, tout le monde a compris.
12:50Mme Castet, voilà.
12:51Oui.
12:52Mais là, on voit bien qu'effectivement, dans son coin,
12:55elle, elle dit, comme l'empereur romain, vous savez,
12:58elle dit, ce monsieur...
13:00M. Bertrand, non.
13:01M. Bertrand, voilà.
13:02Elle dit, lui, oui.
13:03M. Cazeneuve, non.
13:04En libération, elle dit, voilà, le fascisme est marié
13:06avec Macron qui dit depuis très longtemps
13:09que Marine Le Pen est fasciste
13:11et qui fait savoir qu'il faut un arc républicain, etc.
13:13Simplement, les Français comprennent tout ça.
13:15Ils entendent tout ça.
13:16Et ils en ont assez de tout ça.
13:17J'ai vu un sondage, on n'aurait plus d'ailleurs en parler,
13:19mais un sondage qui montrait que, je crois,
13:21je n'ai pas la mémoire des chiffres,
13:23mais que 62% des gens qui avaient voté
13:25au nom du barrage républicain
13:27regrettaient le vote qui a été le leur.
13:29Eh oui.
13:30Bon, si les gens ont besoin de quelques leçons
13:32pour comprendre le fonctionnement de toute cette clique,
13:35c'est très bien.
13:36Il finira, à un moment donné,
13:37par se faire un consensus sur l'idée
13:39que peut-être Maastricht n'est pas l'horizon indépassable de la France.
13:41Un tout petit mot sur un député du RN,
13:43M. Tanguay, qui a fustigé M. Barnier
13:46en disant qu'il était un fossile de la vie politique,
13:49qu'il était connu dans tout Paris,
13:50qu'il était l'un des hommes politiques les plus stupides de la Ve,
13:53ne reprenant rien en dehors d'une fiche.
13:55Un certain nombre de bonnes âmes le rappelaient
13:58qu'il n'avait pas le quart de la carrière de M. Barnier.
14:00Est-ce que l'âge du capitaine,
14:02ce n'est pas vraiment se tromper complètement de débat, Michel ?
14:05Oui, bien sûr.
14:06Non, mais c'est Brassens qui dit
14:08que l'âge ne fait rien à l'affaire.
14:09Quand on est con, on est con.
14:10On est 20 ans, qu'on soit grand-père.
14:11J'aime bien ça.
14:12On est con, on est con.
14:13Entre nous, plus de controverses, etc.
14:15C'est une belle chanson de Brassens.
14:17Oui, je ne regarde jamais à l'âge.
14:19D'abord, tous ces gens qui regardent à l'âge
14:21devraient ne pas commettre l'erreur de Dersila Soudé
14:24qui s'en vient parler d'un dinosaure,
14:26alors que le dinosaure,
14:28c'est le plus dinosaure de toute la bande politique,
14:30c'est Jean-Luc Mélenchon,
14:32qui lui est septuagénaire.
14:33Il est le dinosaure en chef
14:35et on devrait éviter de faire de la géologie
14:37en parlant de fossiles et de dinosaures.
14:39Je pense qu'il suffirait de faire un peu d'histoire.
14:41Peut-être une archéologie.
14:42Oui, ces gens-là, l'histoire, ça n'existe pas.
14:45Il y a un moment donné où il y a un peu d'ironie.
14:47Vous avez montré des images où il dit
14:48« Ma longue expérience m'a permis d'eux », etc.
14:51C'est-à-dire qu'on transforme l'inconvénient
14:52qui vous est présenté comme tel, l'âge,
14:54en avantage, en disant « Moi, j'ai de l'expérience,
14:56j'ai appris des choses ».
14:57Vous, peut-être, vous êtes en train d'en apprendre
14:58dans votre jeune âge
14:59et un jour, peut-être, quand vous aurez mon âge
15:01et que vous aurez de l'expérience,
15:02direz-vous moins de sottises.
15:03Il y a aussi ça de plaisant
15:04dans la revanche des anciens sur les modernes,
15:06au moins sur la forme.
15:07On va juste écouter Jean-Luc Mélenchon
15:08qui dénonce, bien sûr, une élection volée,
15:10qui estime que Michel Barnier sera dans les mains
15:12de l'extrême droite, on l'a évoqué,
15:14et qui surtout estime qu'il va poursuivre
15:16la politique de la Macronie.
15:18Écoutez Jean-Luc Mélenchon.
15:20Nous ne croyons pas un instant
15:23qu'il se trouvera ensuite une majorité
15:25à l'Assemblée nationale
15:27pour accepter un tel déni de la démocratie.
15:32Et je ne veux pas croire que les Françaises des Français
15:35acceptent d'être traités de cette façon
15:38aux yeux du monde.
15:39Ils votent d'une manière et ont choisi d'une autre
15:42un Premier ministre qui n'a rien à voir
15:44avec le résultat des élections.
15:46– Michel Onfray.
15:47– La guerre des fossiles.
15:48– Non.
15:49– Non mais il a raison, je vais vous décevoir.
15:51– Mon Dieu.
15:52– Mélenchon a raison.
15:53– Qu'est-ce qui se passe Michel Onfray ?
15:54– Il a raison parce qu'il a dit que l'élection
15:56avait été volée au peuple.
15:57Elle a été volée par Macron et par lui.
15:59Donc il y a un moment donné où il peut dire des choses justes
16:01et des choses vraies.
16:03Emmanuel Macron parce qu'il a dit effectivement…
16:05– Mais à son insu là.
16:06– Il y a trois blocs, personne n'a gagné il y a trois blocs.
16:08Donc ça c'est une façon de voler l'élection.
16:10Il y a une autre façon de voler l'élection,
16:12c'est de dire j'ai gagné quand je n'ai pas gagné
16:14ou quand il dit nous avons gagné alors qu'il n'a pas gagné.
16:16Et puis après ça continue, c'est-à-dire
16:18il y a une autre façon de voler l'élection des Français
16:20et surtout de ceux qui ont voté pour le Rassemblement national,
16:22c'est de leur dire quand on va se partager le gâteau
16:24à l'Assemblée nationale, vous n'aurez aucune part.
16:26Jadis, précédemment, dans la Seine-Assemblée nationale,
16:29il y avait des postes qui étaient distribués équitablement
16:32comme ça se faisait avec des présidences, des vice-présidences
16:34et ça faisait partie effectivement peut-être du texte,
16:37mais du moins de l'esprit.
16:39Si ce n'est pas la lettre, c'est probablement l'esprit.
16:41Je ne suis pas constitutionnaliste, je ne suis pas juriste,
16:44mais ça se faisait comme ça à une époque.
16:46Et là on a dit vous n'aurez rien du tout.
16:48Donc l'élection du peuple a été volée
16:50parce que les 10 millions de gens qui ont voté pour Marine Le Pen,
16:53on leur a dit on va faire un bloc contre vous.
16:55Donc il y a eu une première élection aux Européennes,
16:57Marine Le Pen l'a gagnée.
16:58Il y a eu une deuxième élection, premier tour après la dissolution,
17:01Marine Le Pen l'a gagnée.
17:02Puis la troisième, on a dit il faut vraiment qu'on y aille.
17:04Et Mélenchon a dit nous allons voter pour Darmanin.
17:06Mathilde Panot a dit nous allons voter pour Gabriel Attal.
17:09Les écologistes ont dit nous allons voter pour la droite et les macronais.
17:14Édouard Philippe a dit je vais voter pour les communistes.
17:16Absolument.
17:17La même chose, Xavier Bertrand qui faisait savoir.
17:19Les communistes, oui, il n'y a aucun problème,
17:21mais le Rassemblement national, sûrement pas.
17:23Et tous ces gens reviennent après en disant tout ce qu'ils disent.
17:26C'est-à-dire que les Français comprennent bien qu'il y a de la magouille politique,
17:29qu'il y a du bricolage de partis,
17:31que le général De Gaulle parlait des fameux politiciens,
17:33du retour de la classe politique, du retour des partis.
17:36Nous y sommes.
17:37Macron a détruit la Ve République.
17:39Il y a un deuxième qui a détruit la Ve République.
17:41Oui.
17:42Elle tient encore debout.
17:44Grâce à la force des institutions.
17:47On va parler tout à l'heure des institutions.
17:49Le septennat a disparu, le quinquennat l'a remplacé.
17:52L'ordre des présérences entre les législatives et les présidentielles a disparu.
17:57On a supprimé le service militaire.
18:00Et puis, il y a l'esprit à la lettre.
18:02Jamais le général De Gaulle n'aurait consenti à une cohabitation.
18:07Jamais il n'aurait consenti à perdre des élections et à dire
18:10d'abord je reste et ensuite en restant, je vais vous en remettre un coup
18:13et je vais vous punir de votre vote en vous imposant ce que vous avez refusé.
18:16Ça, c'est quand même le principe de la dictature,
18:18de dire au peuple, on vous consulte pour faire bonne mesure
18:22mais quand on vous aura consulté après vous avoir gavé, gavé, gavé
18:25en vous disant voilà ce qu'il va falloir régurgiter,
18:27il y a un moment donné où, de fait, les élections ont été volées
18:29mais pas par qui ils croient.
18:31Dernière séquence que je veux vous faire écouter et voir Michel
18:34pendant cette première partie de Face à Michel Onfray.
18:36C'est Arcelia Soudel, de la France Insoumise, drapée dans un keffier
18:39qui traite M. Barnier de dinosaure, de raciste réactionnaire.
18:42Écoutez.
18:44Alors madame la députée, il paraît qu'on a un nouveau Premier ministre.
18:46Il est de votre majorité, j'espère ?
18:47Ah ben non, pas vraiment.
18:49C'est un vieux dinosaure qui est, en fait, l'enfant du RN et de la Macronie
18:54parce que vous savez qu'ils se sont mariés tout récemment avec la loi immigration.
18:58Quelle chance, c'est beau.
18:59Et voilà.
19:00Ils ont fait un bébé.
19:01Eh oui, bon c'est un vieux dinosaure.
19:03On dirait plutôt un vieux papy qu'un petit enfant.
19:05Mais voilà, c'est comme malgré tout l'enfant du RN et de la Macronie.
19:09C'est un homme obsédé par la question migratoire,
19:11un homme avec des idées racistes, réactionnaires,
19:15un homme qui aime l'autoritarisme.
19:17C'est bien.
19:18C'est une belle réponse au vote des électeurs de cette dissolution.
19:23Ah ouais, je sens votre enthousiasme.
19:25Pour cette séquence intéressante, voire confondante, Michel Offray.
19:29C'est les tuches.
19:30On a vraiment l'impression d'un best-of des tuches, vous savez, ou des chiens.
19:34C'est sidérant, quoi.
19:36On a vraiment l'impression qu'ils ont fait un guignol ou c'est une plaisanterie.
19:39Pas du tout.
19:40Pas du tout.
19:41Le keffier, d'abord.
19:42Le keffier.
19:43À Caen, là, par exemple, dans la circonscription où j'habite,
19:45il y a une candidate du RN qui s'est faite photographier avec une casquette nazie.
19:49Et effectivement, elle a jarté.
19:51C'était très bien.
19:52C'est ce qu'il faut faire pour avoir cette femme, quoi.
19:55Mais là, le keffier, quoi.
19:57C'est un arbre, le keffier.
19:59Très précisément, on dit un certain nombre de choses avec ça.
20:02C'est-à-dire que tout le monde est en train de nous expliquer
20:04que le moindre signe vestimentaire signifie quelque chose.
20:07La baïa, le foulard, la casquette nazie.
20:09Et je suis d'accord.
20:10Le keffier aussi.
20:11C'est-à-dire que nous portons le costume des gens du Hamas
20:14qui ont massacré plus de 1000 personnes
20:16et qui veulent rayer Israël de la carte.
20:18Elle est enseignante, je rappelle, en dehors de son métier de député, là.
20:21Elle est enseignante.
20:22C'est-à-dire qu'elle a charge d'âme dans des cours de l'éducation nationale.
20:25Elle est payée par l'argent du contribum pour enseigner probablement le keffier,
20:28la langue française fleurie,
20:30et plus un certain nombre des choses qu'elle enseigne habituellement.
20:33Michel, la droite se retrouve au centre du jeu,
20:35avec Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau,
20:38et bien sûr Michel Barnier, qui est nommé à Matignon.
20:41C'était inespéré pour cette formation politique
20:44qui a vu le nombre de députés réduire comme pot de chagrin
20:46dans les dernières législatives ?
20:48Oui.
20:49Vous savez, j'ai fait des mathématiques modernes,
20:52comme on disait à une époque.
20:53On avait les ensembles, les inclusions, etc.
20:55En fait, on est dans un même ensemble.
20:57C'est-à-dire que tous ces gens défendent Maastricht,
20:59donc je ne suis pas étonné de voir un républicain.
21:01Je n'aurais pas été étonné de voir l'ancien Premier ministre socialiste,
21:05dont j'ai oublié le nom.
21:06M. Cazeneuve.
21:07M. Cazeneuve, je n'aurais pas été étonné non plus.
21:09Vous avez entendu M. Hollande aussi.
21:10Voilà.
21:11Il a dit qu'il était certain que M. Barnier, étant nommé,
21:16c'était un quitus de la part d'Emmanuel Macron au RN.
21:19Oui.
21:20C'est des gens qui auraient pu être dans un gouvernement Hollande.
21:22C'est ça qui me fait rire.
21:23Tous ces gens-là pensent exactement la même chose.
21:25Ils font de la cuisine politicienne.
21:27C'est quand même assez honteux.
21:28Jusqu'à Ségolène Royal.
21:30Jusqu'à Ségolène Royal, qui a fait des appels d'offres
21:32en disant « je suis libre, je suis disponible, vous savez,
21:34si vous voulez, je peux donner mon numéro de portable. »
21:36Pour le rassemblement.
21:37Après, elle était en train de lire une feuille en disant
21:39« lui pourrait rester ministre ».
21:41Et puis, à tel poste, je pensais à M. Machin.
21:44Toutes les bonnes volontés sont nécessaires, Michel.
21:46C'est tout.
21:47Avançons.
21:48Je réponds à votre question sur cette idée que je ne suis pas étonné
21:51par le fait que, dans cet ensemble, on aille prélever l'un ou l'autre.
21:55Marine Le Pen a dû dire « on veut juste quelqu'un
21:57qui ne nous crache pas dessus. »
21:58Vous nous crachez dessus déjà depuis un certain temps.
22:00Donc voilà.
22:01Michel Barnier faisant l'affaire, parce qu'il était élégant,
22:03le vu, et qu'il est capable de parler à des gens.
22:06Je crois savoir que, quand il négocie à Bruxelles,
22:08il recevait les gens du RN et il les respectait comme des élus.
22:12En ce sens, c'est un républicain à l'ancienne.
22:14Il a peut-être beaucoup de choses à l'ancienne,
22:15il a peut-être les valeurs du septuagénaire,
22:17mais c'est pas mal qu'il soit capable de considérer que,
22:20même s'il n'aime pas personnellement le RN,
22:23il y a des électeurs, il y a des gens, qu'on les reçoit, etc.
22:26Donc que Marine Le Pen ait pu dire « de toute façon,
22:29on a le pouvoir de nuire, et on nuira aux gens qui nous nuisent »,
22:32ça me paraît être de bonne guerre.
22:34À propos des institutions, justement,
22:36Marine Le Pen nous demande la proportionnelle,
22:39l'instauration de la proportionnelle en cas de nouvelle dissolution dans un an.
22:42Est-ce que c'est une solution,
22:44ou est-ce que ça peut encore fragiliser la Ve République ?
22:48Une proportionnelle intégrale permet à n'importe qui d'y aller
22:52et d'avoir plus ou moins un poste.
22:54C'est pourquoi il y a eu une vingtaine de listes aux européennes.
22:57Vous vous souvenez ?
22:58On a parlé de quatre ou cinq listes, c'est à peu près tout.
23:00Comme à la rentrée, il y a 600 romans,
23:02on choisit 10 en disant les 10 romans qu'il y a, etc.
23:04Et là, il y avait plein de gens qui s'y trouvaient en tête de liste.
23:07Alors, on nous a dit, nous, à Front Populaire, il faut y aller,
23:09il y a de l'argent à récupérer, etc.
23:10On n'ira pas.
23:11Mais il y a un moment donné où on ne peut pas dire à tout le monde
23:14qu'on peut être candidat aux présidentielles.
23:15Et c'est pour ça que le général De Gaulle avait imaginé qu'il fallait des signatures, etc.
23:20Donc on a vu après qu'avec Hollande,
23:21tout a été fait pour que les signatures empêchent un certain nombre de candidats.
23:24Donc une proportionnelle intégrale, si ça permet à tout le monde d'y aller,
23:27ça va permettre à plein de gens d'être élus et ce sera extrêmement difficile.
23:30Donc ça, ça ne règle pas les choses.
23:32Oui, mais ça veut dire que quand même le principe de la proportionnelle est bon
23:35parce qu'il n'est pas normal que 10 millions de gens qui ont voté aujourd'hui
23:40comptent pour rien dans les représentations aujourd'hui.
23:43Ce n'est pas possible, ce n'est pas normal.
23:44C'est-à-dire que 51, ce n'est pas 100 % et 49, ce n'est pas 0 %.
23:48Ce n'est pas ça, la démocratie.
23:49Et le gaullisme, ce n'est pas ça.
23:50C'est de dire 51, on a gagné, mais les 49 ne sont pas morts.
23:54Même Mitterrand, sur le papier, quand il a été élu,
23:56a fait savoir qu'il devenait le président de tous les Français.
23:59Et que les 49 qui étaient minoritaires, à l'époque, c'était des grosses minorités,
24:03eh bien ces 49-là, il fallait gouverner pour eux.
24:05C'est ça que les Français veulent.
24:06C'est-à-dire non pas quelqu'un qui dit, j'ai compté, là les députés,
24:09donc ceux-là, on va leur donner ça, ceux-là, on va leur donner ça,
24:11on fait un total, ça va finir avec une calculette.
24:13Pas du tout.
24:14Il faut un grand projet national auquel les gens,
24:16je ne suis pas candidat, mais il faudrait un grand projet national
24:19au-delà des partis qui permettraient de dire, mais il y a des urgences.
24:22Qu'a-t-il consulté Emmanuel Macron pendant plus de 50 jours ?
24:27Alors qu'on sait très bien ce que les Français pensent.
24:29Il y a un nombre de sondages incroyables qui ont été faits sur l'immigration,
24:33sur l'insécurité, sur la pauvreté, sur le pouvoir d'achat,
24:35sur la politique étrangère, etc.
24:37On n'a pas besoin de consulter qui, d'ailleurs, pour savoir ce qu'il faut faire.
24:43La même chose à l'époque des Gilets jaunes, où Macron disait,
24:45ah, je sors, je voudrais savoir ce que pense la France.
24:47Un chef d'État, il a une vision.
24:49Et le général de Gaulle avait une vision.
24:51Alors justement, vous faites la liaison absolument rêvée, Michel Onfray.
24:55On va écouter le général de Gaulle.
24:56C'était en 1969, deux jours avant le référendum sur la réforme du Sénat et des régions,
25:01qu'il a perdu.
25:02Écoutez ce qu'il dit, ce qui était évidemment prémonitoire.
25:06Votre réponse va engager le destin de la France,
25:13parce que, si je suis désavoué par une majorité d'entre vous,
25:25solennellement, sur ce sujet capital,
25:32et quel que puisse être le nombre, l'ardeur de l'armée,
25:40de ceux qui me soutiennent et qui, de toute façon, détiennent l'avenir de la patrie,
25:48ma tâche actuelle de chef de l'État deviendra évidemment impossible
25:56et je cesserai aussitôt d'exercer mes fonctions.
26:02Autre conception de la fonction, évidemment.
26:05Évidemment, vous avez vu le mot ?
26:06Évidemment.
26:07Vous avez entendu le mot ?
26:08Il a dit évidemment.
26:09L'évidence.
26:10C'est-à-dire, on ne va pas faire une thèse là-dessus.
26:11Il y a des gens qui nous disent aujourd'hui, oui mais non, il aurait dit que non.
26:14Il n'a pas dit dans la Constitution, parce qu'il y a l'esprit à la lettre,
26:17mais il l'a dit, je ne sais plus si c'est d'ailleurs...
26:20Non, c'est en 1964, je crois, il a dit très précisément
26:22qu'un pouvoir bicéphale n'était pas possible ou n'était pas pensable.
26:26Et quand il dit, si je perds, je m'en vais.
26:29Et il parle du destin de la France, de l'avenir de la patrie.
26:32Qui a parlé du destin de la France et de l'avenir de la patrie depuis 50 jours ?
26:36Personne.
26:37C'est je veux pouvoir gouverner.
26:39Michel Barnier l'a évoqué lors de la passation des pouvoirs.
26:41Oui, il est placé là.
26:43Maintenant, une fois qu'on est placé, on ne peut pas faire autrement.
26:45Au minimum, donner le change quand même.
26:47Ce serait le minimum pour un gaulliste,
26:50du moins qui se prétend gaulliste, de ne pas faire cette petite référence.
26:53Mais on verra.
26:54Et puis, on a vu.
26:55Je pense qu'il y a des gens, on n'a pas besoin de savoir ce qu'ils feront.
26:57On sait ce qu'ils ont fait.
26:58Ça suffit pour savoir ce qu'ils feront.
26:5950 ans de passé, c'est parfois un passif.
27:01Et un passif, ça permet de savoir ce qu'est l'avenir chez les gens.
27:03Mais c'était plutôt une critique d'Emmanuel Macron que vous évoquiez
27:07à propos du général de Gaulle.
27:09Oui, mais non.
27:10Pour moi, c'est une critique de tous ceux qui se prétendent gaullistes.
27:12Parce que c'est ça, le gaullisme.
27:13C'est de dire, il y a un contrat entre moi, chef d'État, et vous, le peuple.
27:17Et c'était le principe de la Ve République.
27:20C'était de dire, on garde la monarchie et on garde la République.
27:23La monarchie, c'est un homme, un individu qui appuie sur un bouton atomique.
27:27Et la République, c'est que vous avez la possibilité de couper la tête du roi.
27:31Et donc, l'élection au suffrage universel direct,
27:34c'est ce qui permet de dire, on garde la monarchie.
27:36C'est-à-dire que dans un homme se concentre la souveraineté nationale et populaire.
27:40Et puis, si vous voulez me couper la tête, vous en avez la possibilité.
27:42La guillotine, ça s'appelle un référendum, ça s'appelle des élections.
27:45Je perds des élections, vous me coupez la tête, je m'en vais.
27:48Ma tête tombe.
27:49Ceux-là disent, ah ben non, si je perds les élections, évidemment, je reste.
27:53Et ce que je ne supporte pas, ce sont tous ces gens qui,
27:56Mitterrand, Chirac, mais Giscard avant lui,
27:59qui lui avait pensé que peut-être il pourrait ne pas gagner les législatives,
28:02il les a gagnées, mais avait envisagé de rester et de se replier.
28:07Alors, j'ai dit d'ailleurs une erreur à une époque, j'avais parlé de Versailles, je crois.
28:11Et Jean-Frédéric Poisson m'avait dit, non, ce n'est pas Versailles, c'est Vincennes.
28:15Je pense qu'il est élu là-bas.
28:18Il m'avait dit, c'est ponctuel, mais enfin.
28:20Donc, il avait raison de me faire remarquer.
28:23Mais les régis cardestins avaient imaginé qu'ils resteraient comme une espèce de monarque.
28:27Ils gardaient le monarque, mais finalement, ils supprimaient la République.
28:30Alors que là, le monarque dit, la République ne voulant plus de moi,
28:33puisque la République, c'est vous et c'est la souveraineté.
28:35Évidemment, dit-il, je m'en vais.
28:36Et eux disent, évidemment, je reste.
28:38Eh bien, évidemment, tous ceux qui pensent que quand ils ont perdu les élections, ils restent,
28:42et que quand ils ont perdu les élections, ils vont imposer quand même leur vision des choses,
28:45d'abord sont des dictateurs, en herbe ou pas, mais des dictateurs, mais sûrement pas des gaullistes.
28:50On est sur CNews et sur Europe 1 avec Michel Lomfrey.
28:5212 millions d'élèves ont fait leur rentrée, Michel, cette semaine.
28:55Michel Barnier a d'ailleurs affirmé que l'école resterait la priorité du gouvernement,
29:00avec d'autres, évidemment, grands chantiers.
29:02Il y a beaucoup de nouveautés en cette rentrée scolaire,
29:04la mise en place des groupes de besoins en français et en mathématiques.
29:07Il ne faut pas dire les groupes de niveaux.
29:08C'est Madame Belloubet qui a rebaptisé ces groupes de niveaux qui étaient souhaités par Gabriel Attal,
29:13le téléphone portable interdit dans certains collèges,
29:16l'uniforme qui est testé dans certains établissements,
29:19la réforme du brevet, de nouvelles évaluations en CE2 et CM2
29:23et, évidemment, un préavis de grève de certains syndicats pour le 10 septembre.
29:28Est-ce que ça vous étonne ?
29:29Est-ce qu'il n'y a pas une grande inquiétude, au fond, à la fois du côté des professeurs,
29:33on peut l'entendre, ils sont menacés, ils sont en première ligne, du côté des parents d'élèves aussi ?
29:37Est-ce que vous comprenez cette inquiétude ?
29:39Oui, bien sûr.
29:40Déjà, quand on regarde les signaux, ils sont terribles.
29:43C'est-à-dire qu'on lit de moins en moins, on est de plus en plus illettrés.
29:46Quand on arrive en sixième, on a de moins en moins le goût des livres.
29:49Et moi, je le vois comme auteur.
29:51Effectivement, on a perdu un lectorat.
29:53Ça fait depuis le temps que j'existe sur le marché du livre, je dirais.
29:56Plus de 50 ans ?
29:58Non, pas 50 ans, mais 89, on dirait.
30:01Moins que Michel Barnier.
30:03Non, mais je suis plus proche de lui que d'Attal en termes d'âge.
30:06Et ça structure aussi une façon d'être, de faire.
30:09C'est une façon de manier la langue française, avec de l'ironie, avec de la drôlerie, avec de l'humour, avec de la distance.
30:13Du vocabulaire.
30:14Du vocabulaire, bien sûr.
30:16Non, il y a les anciens et les modernes dans cette aventure.
30:18Et il y a une école moderne, pour le coup, et une école ancienne.
30:21Je pense que les politiques ne travaillent pas.
30:23Quand ils sont tous en train de se bouffer le nez sur des histoires,
30:25on va présenter machin, mais non, c'est plutôt bidule, etc.
30:28Juste pour avoir les voitures avec les gyrophares et ce genre de choses.
30:31Ils n'ont pas le souci de la France.
30:33Avoir le souci de la France, c'est de dire qu'il y a des problèmes en matière de justice.
30:36Il y a des problèmes en matière d'hôpitaux, en matière d'éducation, etc.
30:40Pour le coup, en matière d'éducation, il faut tout refondre du début jusqu'à la fin, tout reprendre.
30:44Il ne s'agit pas de dire qu'on reprend une école avec les instituteurs, les vieux hussards de la République, etc.
30:49Encore que, il y a tellement de choses intéressantes à voir qu'il vaut mieux plutôt aller voir de ce côté-là.
30:53Il ne s'agit pas non plus de dire que tout ce qui est moderne, ce n'est sûrement pas.
30:57On laissera ça de côté.
30:58Non, c'est de dire, travaillons avec des gens qui sont susceptibles de faire un projet.
31:01Pour la France en général, le destin de la nation, l'avenir de la patrie.
31:05Ce n'est pas ce qu'on va faire pour la rentrée prochaine.
31:07Ce n'est pas non plus l'objectif de dire, est-ce que je vais pouvoir laisser mon nom à une réforme de l'éducation nationale ?
31:14Une petite réforme.
31:15Oui, il faut vraiment un gros projet de société sur ce sujet-là.
31:19Un gros projet de société sur la prison, un gros projet de société sur la santé,
31:22un gros projet de société sur la province, un gros projet de société écologique, etc.
31:26Ce sont des gros travaux qu'il faut faire.
31:28Pas seulement avec des technos qui vont faire des rapports que personne ne lira.
31:31On présentera à la télévision un gros rapport de 1 500 pages, puis on mettra à la poubelle.
31:34Non, un chef d'État qui a vraiment le souci du plus tard, je dirais, de l'après-lui.
31:38C'est ça un grand chef d'État.
31:39C'est quelqu'un qui dit, je ne durerai pas éternellement comme chef de l'État,
31:42mais même physiquement et personnellement, au-delà de moi-même, dans 100 ans, dans 500 ans,
31:46que restera-t-il de la France ?
31:47Et si effectivement, on n'a pas fait ce qu'il fallait pour apprendre à lire, à écrire, à compter, à penser,
31:51aux enfants qui viennent dans les écoles aujourd'hui,
31:54on fabrique de la chair à canon contemporain.
31:58Michel, on va écouter juste Jean-Michel Blanquer, qui publie un livre en cette rentrée
32:02qui s'appelle « La citadelle au cœur du gouvernement » chez Alban Michel,
32:05qui revient sur les réformes qu'il a menées.
32:07Il était notre invité cette semaine sur CNews et Europe 1.
32:10Il affirme aussi que de changer trop régulièrement de ministre, évidemment, rend la tâche compliquée.
32:14On l'écoute.
32:16Ce qui est très intéressant, si on se reporte à 2017, c'est que quand ces chantiers arrivaient,
32:20c'est-à-dire on disait « le bac est à bout de souffle », on disait « APB ne marche pas »,
32:23on disait « mais est-ce que ce nouveau ministre va avoir le courage de prendre ça à bras-le-corps ?
32:29Est-ce qu'il va avoir le courage de rester 5 ans ?
32:31Est-ce qu'il va avoir le courage d'affronter toutes les oppositions qu'il y a dans ce cas-là,
32:34qui viennent de gauche, de droite, de partout ? »
32:365 ans plus tard, je l'ai fait.
32:39Mais les gens qui disaient ça, peut-être vous-mêmes,
32:425 ans plus tard ont comme oublié que c'était ça le contrat,
32:45c'est-à-dire qu'il fallait traverser…
32:46Parce que dans la matière d'éducation, si c'est tous les ans un nouveau ministre,
32:49on ne changera jamais rien.
32:51C'est un peu le cas, c'est tous les ans…
32:54Lui, il a eu une vraie longévité, mais après il y a eu un turnover sur les ministres de l'éducation nationale
32:58qui donne le tournis, Michel Onfray.
33:00Oui, écoutez, moi j'ai dit du bien de Jean-Michel Blanquer tout au départ,
33:03quand il a dit des choses extrêmement simples,
33:05« les gens, il faut apprendre à lire, à écrire, à compter, à penser ».
33:07Jusqu'ici, tout va bien ?
33:10Oui, mais ça devrait être le programme minimum.
33:12Pour le coup, quand je parlais tout à l'heure d'une vraie refondation,
33:14c'est « comment apprend-on à lire, comment apprend-on à compter, à penser, etc. ? »
33:18Et il me sollicite en me disant « écoutez, j'aimerais bien vous rencontrer,
33:21j'aimerais qu'on puisse parler ensemble, etc.
33:23Je voudrais vous inviter, tel jour, telle date, etc. »
33:25Et je lui dis « écoutez, moi, les trucs avec douze personnes, ça ne m'intéresse pas.
33:28S'il s'agit juste de dire « je suis invité au ministère » et puis…
33:31Non, ça ne m'intéresse pas. »
33:33Et il me dit « non, non, on déjeune tous les deux, tête à tête. »
33:35Et j'ai dit « bon, dans ce cas-là, je veux bien. »
33:37Je suis allé au ministère, nous avons déjeuné.
33:39Il est très sympathique, très aimable, très cultivé, très gentil, c'est un homme charmant.
33:44Et puis après, il m'a dit « comment voyez-vous les choses ? »
33:47Et je lui parle d'un certain nombre de choses, dont la philo au primaire.
33:50Je lui dis « mais on peut démarrer ? »
33:52On avait fait un atelier de philosophie pour enfants avec l'université populaire.
33:54Je lui dis « on pourrait démarrer la philosophie très tôt. »
33:57Il me dit « mais quand ? »
33:58Je lui dis « dès la scolarisation. »
33:59Mitterrand, qui était un grand révolutionnaire, avait dit
34:01« on pourrait commencer en première. »
34:03Je lui dis « non, commençons dès la scolarisation, dès l'école.
34:05J'ai un petit-fils, j'ai une petite-fille, je vois bien comment on peut faire de la philo. »
34:08Sur les grandes notions, voilà.
34:09Non, pas forcément les grandes notions.
34:11Sur l'art de répondre aux questions, ou sur l'art de formuler les questions
34:14pour les enfants qui se posent des questions majeures.
34:16Pourquoi on meurt ? Pourquoi on aime ?
34:18Qu'est-ce que c'est que le temps ? Toutes ces choses-là.
34:21Il m'a dit « formidable, vous pourriez me faire une note là-dessus ? »
34:23Je lui dis « pas de problème, je fais une note. »
34:25Et il me donne ses coordonnées personnelles.
34:28Et puis on parle un peu d'autres choses.
34:30Et puis je lui envoie ça dans la foulée.
34:32Jamais répondu, jamais rien du tout.
34:34Donc il y a eu ce blanquer.
34:35Il y a eu ensuite...
34:36Alors non, il a été formidable, tant qu'il a cru qu'il ne serait que ministre
34:39et qu'il avait des idées, etc.
34:40Et puis après, je pense qu'il s'est mis dans la tête qu'il pouvait être Premier ministre.
34:44Et ça a changé les perspectives chez ce monsieur qui est devenu un autre homme.
34:47Et là, il a commencé à faire des concessions au wokeisme.
34:50Je me suis dit « on perd un homme dans cette aventure, on gagne un homme. »
34:53Jean-Michel Blanquer, vous êtes sûr que vous ne parlez pas de son successeur ?
34:56Non, justement, justement.
34:58Et puis, on a bien vu, au deux moments, comment ça se joue, surtout avec Macron.
35:03Ça vous passe sous le nez.
35:04Et il y a des gens qui ont fait savoir, probablement, en agitant un peu la cloche sous le nez,
35:08en disant « je pense à toi ».
35:10D'ailleurs, il le dit.
35:11Je n'ai pas lu Jean-Michel Blanquer, mais je l'ai entendu en parler.
35:13Il dit à un moment donné « non, j'ai lu des bonnes feuilles ».
35:15Ou il dit à un moment donné que Emmanuel Macron lui a fait savoir qu'il fallait qu'il se prépare.
35:20S'est entendu préparer à plus et mieux.
35:23Et puis, ça lui est passé sous le nez.
35:25Et je pense qu'à deux ou trois reprises, il l'a cru, etc.
35:27Il ne faut jamais humilier un homme.
35:29Et là, il y a le troisième Blanquer qui écrit dans ses mémoires, là, que...
35:33Bon, d'accord, très bien.
35:35Tout ça est très humain.
35:36Moi, j'avais bien aimé le premier.
35:37Le deuxième m'affordait plus.
35:39Et le troisième est quand même assez peu sympathique.
35:41Mais il peut redevenir un quatrième où il reprendrait un peu le dessus en disant
35:46« bon, allez, au-delà du ressentiment, faisons les choses ailleurs ou autrement ».
35:50Après, je ne sais pas ce qu'est son avenir.
35:52Je ne sais même pas ce qu'est son présent.
35:53Mais il a été un grand ministre de l'Éducation nationale dans quelques mois ou quelques années.
36:00Deux ans, ça a dû durer, deux ou trois ans.
36:02Et oui, c'était un...
36:04Quatre années.
36:05Quatre années.
36:06Et il parle aussi beaucoup d'Emmanuel Macron, des dessous comme ça du pouvoir,
36:11en disant que l'étoile d'Emmanuel Macron s'est assombrée au fil des quinquennats,
36:16du deuxième quinquennat.
36:17Écoutez, moi, j'ai dit depuis très longtemps que la Ve République, c'est un caractère,
36:21c'est un tempérament, c'est un style, c'est un homme.
36:24Et que quand on a le style, le caractère, le tempérament d'Emmanuel Macron,
36:27c'est assez problématique.
36:29J'avais utilisé des mots que vous m'aviez modérés.
36:31Comme toujours, je suis modératrice.
36:33Je ne les reprendrai pas.
36:34Mais je veux dire qu'il y a effectivement un problème de nature psychologique.
36:37C'est un personnage qui est à la tête d'un État puissant.
36:40Et pour mener un État puissant, il faut avoir soi-même une puissance.
36:43Quand on n'a pas cette puissance, effectivement, c'est catastrophique.
36:46Et c'est catastrophique parce que ça touche ponctuellement la défense, la police,
36:50l'armée, la culture, enfin tous les domaines, vous contaminez.
36:54Si vous êtes un grand homme, vous faites un grand État, vous faites un grand peuple.
36:57Si vous êtes un petit homme, vous faites un petit État et un petit peuple.
36:59Encore un sujet, Michel, que je voulais aborder avec vous,
37:01c'est la montée de l'antisémitisme partout en Europe.
37:05Alors qu'on a commémoré la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich
37:08les 5 et 6 septembre 1972, une attaque a eu lieu cette semaine devant le consulat d'Israël à Munich.
37:14Est-ce que c'est une nouvelle manifestation de l'antisémitisme
37:19liée à ce qui se passe entre Israël et le Hamas ?
37:23Écoutez, je travaille sur un livre qui s'est un peu imposé à moi depuis le 7 octobre
37:28parce que je ne savais pas à quel point j'avais raison.
37:30J'avais fait un papier pour Le Figaro sur l'antisémitisme de la gauche.
37:33Cette histoire du « la résistance a toujours été de gauche, la collaboration a toujours été de droite », c'est faux.
37:37Il y a eu de la droite et de la gauche dans la résistance et il y a eu de la droite et de la gauche dans la collaboration.
37:41C'est la même chose avec la question de l'antisémitisme.
37:43L'antisémitisme, c'est de droite et de la gauche, etc.
37:45J'ai dit non, ce n'est pas vrai. Il y a des antisémites à droite et à gauche.
37:49Et ce n'est pas parce qu'il y a eu Pétain qu'il n'y a pas eu un certain nombre de gens qui, à gauche, étaient antisémites.
37:53Et j'ai donné un certain nombre de noms.
37:55Et j'ai été moi-même étonné par ce que je trouvais en travaillant.
37:58Et je me suis dit, mais en philosophie, ça donne quoi ?
38:00Et je vous assure que je tombe des nues de Alain à Jean-Luc Nancy, ou même Alain Badiou, s'il faut parler de vivant.
38:08Alain Badiou dit quand même à un moment donné, il invite les Israéliens à oublier l'Holocauste.
38:13À oublier l'Holocauste.
38:15En passant par Beauvoir, par Sartre, par Garaudy, négationniste de gauche, lui aussi, communiste, etc.
38:21Et il y a donc effectivement une espèce d'antisémitisme de gauche qui imbibe, ou qui pourrit plutôt, la gauche culturelle.
38:29Qui, elle, est au pouvoir depuis au moins 1968.
38:31Donc ça veut dire effectivement que, là vous parlez de 1972, Yves Plenel a écrit des lignes...
38:3611 athlètes israéliens assassinés par l'organisation palestinienne Septembre Noir.
38:40Défense de cet assassinat par Yves Plenel.
38:43Défense de cet assassinat, à l'époque, par Jean-Paul Sartre.
38:46Et par un certain nombre d'intellectuels qui ont estimé tout ça tout à fait défendable.
38:50Et d'autres aujourd'hui qui portent le keffier.
38:52Là même, Mme Vercidia-Soudé, qui est solidaire de ces gens-là.
38:55C'est ça qu'il faut dire tout de même.
38:56Le danger de la démocratie aujourd'hui, c'est le Rassemblement National.
38:59Pendant que des gens nous disent que, finalement, cette cause-là était juste.
39:02Et qu'en 1972, ils ont bien fait de tuer des athlètes israéliens.
39:05Qu'ils peuvent continuer aujourd'hui à en massacrer plus de 1000.
39:08Et que c'est tout à fait défendable aussi.
39:10– Et en détenir en otage et les abattre.
39:12– Mais absolument.
39:13Et donc il y a un moment donné où il faut se dire que...
39:15Je ne crois pas, moi, que les Français soient antisémites.
39:18Je pense qu'effectivement, il y a un fond d'antisémitisme
39:20dans la gauche culturelle qui domine.
39:22C'est-à-dire, vous voyez, on l'a dit cette semaine aussi,
39:24un professeur à Toulouse qui a été un sympathisant du Front de Gauche.
39:28Je crois, un militant du Front de Gauche ou du Parti de Gauche.
39:31Mais qui a tenu un discours tout à fait pro-Hamas dans son cours.
39:34Vous avez à Sciences Po exactement la même chose aujourd'hui.
39:36C'est-à-dire qu'on voit bien qu'il y a une espèce de corruption intellectuelle.
39:40Enfin, une corruption chez les intellectuels de gauche.
39:43Et qui est une corruption antisémite.
39:45Et que, d'une certaine manière, s'il y a quelqu'un aujourd'hui
39:47qui défend les Juifs, c'est Marine Le Pen.
39:49Oui, son père était d'extrême droite, était pétiniste, était vichyste.
39:53J'ai lu les deux tomes de ses mémoires et c'est clair.
39:55Sur mille pintes, Jean-Marie Le Pen est effectivement un homme d'extrême droite.
39:59Marine Le Pen, ce n'est pas le cas.
40:00Elle a même très exactement dit le contraire.
40:02Donc quand on voit aujourd'hui qu'il y a des actes antisémites équins,
40:07Jean-Luc Mélenchon n'est pas au tribunal
40:09après avoir dit que l'antisémitisme était résiduel.
40:12Les chiffres sont en expansion.
40:14Et lui, il nous dit que c'est résiduel.
40:16C'est-à-dire qu'il ne reste pas grand-chose.
40:18Il n'est pas au tribunal, il n'est pas interdit de médias.
40:20Il n'y a pas de plainte qui soit portée contre lui
40:23après qu'il lui dit une chose pareille.
40:25Donc oui, je pense que 1972 est l'occasion de nous souvenir
40:29que ça a eu lieu et qu'il y a quelque temps,
40:32le 7 octobre, ça continuait exactement sur le même principe.
40:35Et qu'il y a aujourd'hui des gens,
40:36il y a un certain nombre de gens de la France insoumise.
40:39Et je rappelle que tous ceux du Nouveau Front Populaire
40:42qui n'ont pas vu grand-chose à dire
40:44quand il a fallu faire barrage sous prétexte
40:46de faire barrage à une anti-républicaine
40:48qui, eux, ne sont pas gênés du tout par le fait
40:50d'être anti-républicain quand il faut l'être.
40:52Merci beaucoup Michel Onfray.
40:53C'est passé à la vitesse de la lumière,
40:54cette première émission face à Michel Onfray.
40:57La deuxième de la saison, pardon.
40:58La deuxième, oui.
40:59Rendez-vous la semaine prochaine
41:00pour la suite des péripéties politiques.
41:02Merci beaucoup Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.