Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Et on se retrouve dans Face à Michel, on ferait sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:04Bonjour Laurence.
00:04Ravi de vous retrouver pour une heure d'échange à la fois philosophique mais aussi politique,
00:08car l'actualité est très dense en ce début du mois de juillet.
00:12Emmanuel Macron a adressé une lettre aux Français,
00:15qui est d'ailleurs plutôt une lettre aux partis politiques en réalité,
00:17pour demander aux forces républicaines de s'accorder
00:21afin de bâtir une majorité solide capable de gouverner.
00:25On va voir ce que vous en pensez.
00:26Vous estimez que le président a en réalité lancé une ou plutôt plusieurs grenades dégoupillées
00:32dans les jambes de la France.
00:34Vous allez nous expliquer pourquoi.
00:36La gauche de son côté a elle aussi une responsabilité dans ce qui se passe à vos yeux,
00:40en acceptant de s'associer à la France insoumise notamment
00:43et d'accepter une forme d'hystérisation de la vie politique.
00:46Là aussi j'attends votre avis.
00:47La droite Les Républicains, elle tente de retrouver des couleurs
00:50après avoir survécu aux législatives.
00:52Elle envisage, à certaines conditions, d'accepter une coalition de projet
00:56avec Emmanuel Macron sur certains textes.
00:58Enfin la vraie question Michel, qu'ont compris au final nos élites politiques
01:02du message que l'auront envoyé les Français,
01:04aussi bien aux européennes qu'au premier tour des législatives,
01:07en votant massivement pour le Rassemblement National ?
01:10Pas grand chose peut-être.
01:11Votre analyse, c'est dans un instant.
01:13On va commencer Michel par Emmanuel Macron que vous n'épargnez pas,
01:17cela ne m'étonne pas,
01:18notamment après cette décision de dissoudre l'Assemblée Nationale
01:21qui a plongé le pays dans une grande incertitude.
01:23Aujourd'hui on a un sondage, ça c'est le News pour Europe 1 et le JDD,
01:27qui dit que 77% des Français sont inquiets.
01:30C'est beaucoup les deux tiers des Français inquiets.
01:32C'est la résultante pour vous du climat politique ?
01:35Il y a un lien évident ?
01:37Oui bien sûr mais depuis 7 ans.
01:39Moi j'ai écrit il y a très longtemps un livre qui s'appelait Foutre Iqué.
01:41Je n'ai pas attendu ce qui se passe pour savoir qui était le personnage,
01:43comment il fonctionnait, ce qu'il était,
01:45et la promesse que c'était pour la France.
01:47Promesse c'est une façon de plaisanter évidemment.
01:50C'est un personnage quand même très égocentré, très narcissique.
01:53Et quand il dit Aura d'ours sur glane, tout est symbole et tout fait signe,
01:57qu'il a lancé une grenade dégoupillée
02:00pour voir ce que ça allait produire comme effet, c'est terrible.
02:02Alors c'était en off évidemment, c'était des propos rapportés du Président,
02:06il ne les a pas dit publiquement.
02:07Il n'y a pas de off pour un Président de la République.
02:10Un Président de la République c'est quelqu'un qui est 24h sur 24 Président de la République,
02:14c'est-à-dire qu'il ne peut pas dire là c'est en off,
02:15j'ai le droit d'être en bermuda, en survêtement,
02:18j'ai le droit de je ne sais pas quoi.
02:19Non, il y a un moment donné où quand on est devenu chef de l'État,
02:23on porte la souveraineté nationale, c'est-à-dire on a l'onction du peuple,
02:26et il y a des choses qu'on ne fait plus, il y a des choses qu'on ne fait pas
02:28et on sait très bien qu'alors qu'il y a des téléphones portables partout,
02:31quand on parle, quand on est filmé, quand on est enregistré,
02:35et c'est toujours le Président de la République qui s'exprime.
02:37Bon, on va juste l'écouter parce qu'il était au sommet de l'OTAN à Washington cette semaine,
02:41il n'a pas souhaité s'exprimer sur la politique française,
02:45mais néanmoins il a dit quelques mots, écoutez-le.
02:47Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai pu confirmer
02:51à l'ensemble de mes homologues et alliés
02:53que la France aurait une approche de continuité de ses engagements internationaux,
02:57qu'il s'agisse de l'Europe, de l'Alliance ou du soutien à l'Ukraine,
03:01car les forces politiques qui constituent une majorité à l'Assemblée
03:08sont en faveur de ces lignes et qu'en aucun cas ce sont les forces
03:12qui les remettaient en cause qui ont dégagé une majorité.
03:16Ça les a rassurés.
03:17Par ailleurs, la France a une constitution claire en ces domaines
03:20qui permet d'assurer la continuité de sa politique étrangère
03:24et sa crédibilité internationale.
03:26Voilà pour ce que dit Emmanuel Macron depuis Washington.
03:28Michel Onfray, est-ce qu'il a raison de dire
03:31que la crédibilité de la France n'est pas entachée à l'international ?
03:35Depuis Louis XIV, personne ne nous a fait le coup de l'État c'est moi, à ce point.
03:39L'État c'est moi, la France c'est moi.
03:41Le peuple n'existe pas.
03:42Quand le peuple s'exprime, l'expression du peuple n'existe pas.
03:45Le désir du peuple n'existe pas.
03:47La volonté du peuple n'existe pas.
03:48Quand le peuple, ce sont les gilets jaunes, ça n'existe pas.
03:51Quand le peuple, ce sont les paysans dans la rue, ça n'existe pas non plus.
03:54Quand le peuple, ce sont tous les gens qui descendent dans la rue.
03:56Et il y en a eu beaucoup.
03:58Des notaires, j'ai un copain notaire dans mon village
04:00qui m'explique le bazar que c'est dans le notariat depuis lui
04:02en passant par les dentistes et tout le monde a des raisons d'être mécontent.
04:06Cette façon de ne pas entendre le peuple est assez sidérante.
04:09Ça procède de l'autisme.
04:10Je sais qu'il faut utiliser ce mot-là avec précaution.
04:12Disons que de manière métaphorique, il n'entend pas.
04:16Il n'entend pas ce qu'on lui dit.
04:18C'est-à-dire qu'il a gagné deux fois les présidentielles.
04:20On ira pour le coup sur des malentendus,
04:22c'est-à-dire sur l'hysterisation de la vie politique française
04:25en disant vive Marine Le Pen au second tour.
04:27Et quand elle est au second tour, oh là là, c'est une fasciste, une nazie.
04:30Il va falloir quand même un grand barrage contre le nazisme.
04:32Ça a marché depuis Mitterrand.
04:34C'est la jurisprudence Mitterrand, tout ce qui vient d'avoir lieu.
04:36D'où il est, il nous regarde et il doit bien se marrer.
04:39Parce qu'effectivement, cette façon de dire,
04:41on va utiliser le Front National comme justement des grenades des goupillets.
04:45Le Front National, c'était évidemment l'appellation de l'époque.
04:47Oui, c'est ça.
04:48Et puis, il y a un moment donné où ça monte tellement
04:50qu'il est obligé d'instrumentaliser Carpentras, François Mitterrand.
04:53Enfin, pour ceux qui connaissent un peu l'histoire,
04:54on sait que ça a marché depuis les années 80.
04:58Ça fait 40 ans que ça fonctionne, qu'on nazifie, qu'on instrumentalise,
05:02qu'on prend des paroles, qu'on dit des choses très précises.
05:04Ahoradour sur Glane, qu'on dit des choses au musée de la Shoah
05:07pour nous faire savoir que le danger est grand.
05:10Mais il n'entend rien.
05:11C'est-à-dire qu'il a perdu, je ne sais combien d'élections.
05:14Dernièrement, il a perdu deux tours des législatives.
05:17Il a perdu les européennes.
05:18Il avait perdu précédemment les européennes, déjà.
05:20Quand on perd autant d'élections, bon, on n'est pas gaulliste.
05:23Ça, c'est évident.
05:24Quand il ajoute, je ne sais quoi, une croix de Lorraine aux armes de l'Élysée,
05:28c'est pour faire drôle, c'est pour rigoler,
05:29c'est pour plaisanter le général de Gaulle.
05:31Il s'en va.
05:32Il ne dit pas, vous avez voté.
05:34Mais finalement, il n'y a pas de gagnant.
05:36Bien sûr que si, il y a un gagnant.
05:37Mais ça pose la question quand même des institutions de la Ve.
05:39Est-ce qu'elles sont faites pour ça, Michel Onfray ?
05:41Les institutions de la Ve, elles sont faites pour un homme normal.
05:44C'est-à-dire pour quelqu'un qui est capable de comprendre ce qu'on lui dit.
05:47Elles ne sont pas faites pour quelqu'un qui se prend pour Louis XIV.
05:50Et je ne dis même pas Louis XVI, Louis XIV.
05:52C'est-à-dire une espèce d'État totalitaire, au sens second du terme,
05:57qui permet au chef de l'État de dire, c'est moi la France.
05:59Et moi, j'ai décidé qu'eux.
06:01Vous avez voté ça, vous voudriez ça.
06:03Le bon sens voudrait que le Rassemblement national soit à Matignon.
06:08Puisque finalement, en termes de voix, c'est le premier parti.
06:10En dessous, vous avez le Nouveau Front Populaire.
06:13Et en dessous, vous avez...
06:14Oui, mais ce n'est pas en nombre de sièges, évidemment.
06:15Et là, tout est la nuance, la différence.
06:17L'esprit de la Ve République, c'est ça aussi.
06:19C'est de se dire que quand le général de Gaulle, il fait des scores qui sont comme 60 %,
06:24il n'est pas content parce qu'il estime que ce n'est pas assez.
06:26C'est-à-dire, il ne se dit pas, moi, j'ai 50,01 %, ça me suffira.
06:30L'esprit de la Constitution, ce n'est pas ça du tout.
06:32L'esprit de la Constitution, d'ailleurs, même pour les législatives,
06:35c'est qu'on peut se dédier, bien sûr, on peut faire des alliances, bien sûr,
06:38qui sont des majorités de gouvernement, pas des majorités de haine.
06:42C'est-à-dire, qu'est-ce qu'avaient de commun tous ces gens-là
06:45qui ont pu être élus massivement, si ce n'est la haine d'un Rassemblement national
06:48fâchisé, nazifié, antisémitisé, etc.
06:51Alors que l'antisémitisme est du côté de ceux qui s'allient à la France insoumise.
06:55Je trouve ça extraordinaire qu'on nous dise,
06:56attention à l'antisémitisme de Jordan Bardella ou de Marine Le Pen,
07:00zéro condamnation pour antisémitisme.
07:02Alors que de l'autre côté, des vrais antisémites, on en a.
07:04Pas des gens putatifs.
07:06On nous dit, attention, il y a deux antisémitismes.
07:09Il y en a un qui est bon, c'est l'antisémitisme de gauche,
07:11parce qu'il permet d'arriver au point.
07:12Puis il y en a un qui est mauvais, c'est l'antisémitisme de droite.
07:14Sauf qu'il y en a un qui est vrai, qui est l'antisémitisme de gauche,
07:17puis il y en a un qui est faux.
07:18C'est-à-dire que je ne sache, Marine Le Pen n'a jamais été condamnée.
07:21Alors son père, les deux volumes de mémoire,
07:23montrent un homme antisémite.
07:24Ça, c'est sûr. Ça, c'est clair.
07:25Et à gauche, ils disent qu'il n'y a pas eu de condamnation
07:27par antisémitisme.
07:28Mais parce que personne ne va au tribunal.
07:31Quand vous êtes en train de dire que...
07:33Je ne prends qu'un exemple.
07:34Quand Jean-Luc Mélenchon nous dit,
07:35alors que tous les crimes antisémites sont en train de grimper,
07:38il dit que c'est résiduel.
07:39Vous vous rendez compte ?
07:40L'antisémitisme résiduel.
07:41L'antisémitisme, quand je dis crime,
07:42c'est au sens juridique du terme,
07:44c'est-à-dire toutes les attaques contre...
07:46Mais c'est considérable.
07:47Il nous dit que c'est résiduel.
07:48Vous avez aujourd'hui des Juifs en France,
07:50des Juifs français,
07:51qui sont en train de nous dire qu'ils vont faire leur alia,
07:53c'est-à-dire qu'ils vont partir en Israël.
07:55C'est-à-dire qu'ils sont plus en sécurité
07:57dans un pays en guerre,
07:58bombardé par l'Hezbollah,
08:00ou par l'Iran tout entier,
08:02qu'en France.
08:03Et ça, ça n'attire l'attention de personne.
08:05Alors évidemment,
08:06comme on ne touche pas à cette vache sacrée
08:07qu'est la gauche culturelle,
08:09eh bien, on estime que non, non,
08:10il n'y a pas d'antisémitisme.
08:11On ne va pas porter plainte.
08:12Puis même si on porte plainte,
08:13c'est sous le dossier qui est sous le dossier
08:15qui est sous le dossier.
08:16Donc évidemment, ça n'aboutit jamais,
08:17puisque la mythologie veut que l'antisémitisme
08:20soit dans une extrême droite fantasmée.
08:22De la même manière que la même mythologie
08:24estime que la résistance était de gauche
08:25et que la collaboration était de droite,
08:27quand en fait, la collaboration,
08:28elle est au Parti communiste pendant deux ans,
08:30pendant le pacte germano-soviétique.
08:32Ça, c'est une mythologie à détruire aussi.
08:33Et on en a souvent parlé dans cette émission.
08:35Michel Onfray,
08:36revenons juste un instant
08:37sur ce que demande Emmanuel Macron.
08:38Il demande aux forces politiques républicaines
08:40de s'accorder pour bâtir une majorité solide
08:42capable de gouverner.
08:43On va juste écouter Gérald Darmanin,
08:45ministre de l'Intérieur,
08:46lui poser des conditions sur une alliance
08:49et une majorité de projets.
08:51Écoutez-le.
08:52Je pense que l'important, c'est la ligne politique
08:54et que les gens doivent se retrouver
08:55sur cette ligne politique.
08:56Je pense que nos critères sont assez simples.
08:58On ne peut pas créer de nouveaux impôts,
09:00on ne peut pas augmenter les impôts en France.
09:02Donc toute solution économique
09:03qui passerait par l'augmentation de la fiscalité,
09:05ce ne serait pas possible.
09:06Donc nous pouvons travailler
09:07avec tous ceux qui ne veulent pas augmenter les impôts,
09:09tous ceux qui ne veulent pas créer de nouveaux impôts.
09:11Nous pensons que la redistribution,
09:12le pouvoir d'achat, ça passe par le travail
09:14et pas par l'assistanat.
09:16Ça, je pense que c'est une chose
09:17sur laquelle on peut se retrouver.
09:19Et puis que nous devons garantir
09:20une fermeté extrêmement forte.
09:21Il faut réformer sans doute la justice
09:23pour une réponse pénale beaucoup plus ferme.
09:24C'est ce qu'ont dit les électeurs
09:25pendant la campagne,
09:26qui viennent de la droite ou de la gauche d'ailleurs.
09:27Il faut continuer à réguler
09:29très fortement l'immigration,
09:30tout en permettant à intégrer
09:32les personnes qui se comportent bien
09:33sur notre territoire.
09:34Et il faut soutenir nos forces de l'ordre.
09:36Voilà pour Gérald Darmanin,
09:37avec une plateforme d'idées
09:39sur lesquelles, effectivement,
09:40il pourrait se mettre d'accord
09:42quelques élus de droite,
09:43quelques élus de gauche modérée
09:45et quelques élus du centre.
09:46On est d'accord, Michel Onfray ?
09:47Il se qualifiait, ce monsieur.
09:48Il a été élu avec les voix
09:49de la France insoumise.
09:50Ça ne gêne pas l'antisémitisme
09:52quand il s'agit d'être élu ou réélu.
09:54Ça ne gêne pas Ruffin non plus, d'ailleurs,
09:55d'être réélu avec ce genre de voix.
09:57Alors évidemment, maintenant,
09:58il se sépare de Mélenchon.
09:59Ça lui a été utile.
10:00Un temps, quand Mélenchon
10:01ne lui est plus utile,
10:02il n'est plus mélenchoniste
10:03ou mélenchonien, c'est comme on voudra.
10:04Moi, je ne vote pas pour le Hamas.
10:07Voilà le sens de mes votes
10:09les deux dernières fois.
10:10Je n'ai pas voté pour le Hamas,
10:11quels que soient les gens
10:13qui se sont associés.
10:15J'aurais voté pour un candidat macronien,
10:18même si, effectivement,
10:19la chose avait été claire.
10:20Le problème,
10:21ce n'est pas de faire barrage
10:22à un hypothétique fascisme
10:24qui viendrait d'une hypothétique
10:25extrême droite,
10:26c'est de faire barrage
10:27à la réalité d'un antisémitisme
10:29qui est revendiqué par Mélenchon.
10:31On peut aussi prendre Rima Hassan
10:33qui arrive avec un keffier
10:35en disant « Vous avez vu ? »
10:37C'est ça.
10:38Il y a eu également récemment
10:40un dialogue, je crois,
10:41qui a fait savoir que...
10:43Sur la photo de famille,
10:44de la gauche.
10:45Ça lui faisait mal aux yeux
10:46parce qu'il y avait trop de blancs.
10:47Il n'y avait pas de diversité.
10:48Et pas assez de noirs.
10:49Elle a estimé ça en présence
10:51d'Emmanuel Bompard
10:52qui ne disait rien du tout.
10:53Je ne sais pas si Emmanuel Bompard
10:54a compris qu'à un moment donné,
10:55il faudra qu'il laisse la place aussi.
10:57Je ne parle pas de Jean-Luc Mélenchon
10:58qui, en plus de ça,
10:59a l'inconvénient de son âge.
11:00C'est un vieux blanc,
11:01sceptuagénaire.
11:02Et à un moment donné,
11:03on lui dit déjà un peu
11:04« Il va falloir que tu laisses la place. »
11:05Donc les gens qui ont voté pour ça,
11:07il faut qu'ils assument.
11:08C'est-à-dire que ces gens
11:09qui viennent nous dire
11:10les républicains,
11:11les pas républicains,
11:12ils ont accepté
11:13le discours ethniciste,
11:14ils ont accepté
11:15le discours racial,
11:16le discours racialiste,
11:17le discours antisémite
11:18qui a été tenu
11:19par le Nouveau Front Populaire.
11:20Et ils viennent nous expliquer aujourd'hui
11:22qu'il y a un danger
11:23pour la démocratie
11:24chez Jordane Bardella.
11:25On est en face
11:26à Michel Onfray
11:27sur CNews et sur Europe 1.
11:28Michel, on va écouter maintenant
11:29Marine Le Pen
11:30qui, elle, dénonce
11:31un bourbier
11:32où personne ne sait
11:33de quel rang
11:34sera issu
11:35le futur Premier ministre
11:36et surtout,
11:37quelle politique
11:38sera menée par le pays.
11:39Écoutons Marine Le Pen.
11:40Aujourd'hui,
11:41on se retrouve
11:42avec un bourbier
11:43puisque personne
11:44n'est capable
11:45de savoir
11:46de quel rang
11:47sera issu
11:48le Premier ministre,
11:49quelle politique
11:50sera menée
11:51pour le pays.
11:52Il faut dire
11:53que c'est,
11:54le moins qu'on puisse dire,
11:55c'est que ça n'est pas
11:56une grande réussite
11:57de la part
11:58d'Emmanuel Macron
11:59et de son mouvement.
12:00Voilà pour la réaction
12:01de Marine Le Pen
12:02qui s'est félicitée
12:04du fait qu'il y ait eu
12:05près de 10 millions de Français
12:06qui aient mis un bulletin dans l'urne
12:07au premier tour
12:08pour ses candidats.
12:09Ça ne s'est pas traduit
12:10en nombre de sièges,
12:11évidemment,
12:12parce que le Rassemblement
12:13international a fortement baissé
12:14en nombre de sièges
12:15selon après les prévisions.
12:16Qu'est-ce que vous en pensez ?
12:17Est-ce que vous croyez
12:18ceux qui disent
12:19on a volé le vote des Français ?
12:20Les Français,
12:21ils ont voté.
12:22Bien sûr qu'on leur a voté le vote.
12:23Non mais ils ont voté.
12:24Ils ont voté
12:25massivement, Michel.
12:28Ils ont voté vraiment.
12:29Quand on vous dit
12:30votre vote va compter
12:31pour rien du tout,
12:32quand on vous dit
12:33votre vote,
12:34si c'est un vote
12:35Rassemblement national,
12:36ce sera un vote nazi,
12:37ce sera un vote fasciste,
12:38ce sera un vote antisémite,
12:39il y a plein de gens
12:40qui n'osent pas.
12:41Moi j'entends des gens
12:42qui me disent des choses
12:43et qui me disent
12:44mais je ne le dis pas autour de moi,
12:45je perds mon boulot,
12:46je perds mes amis,
12:47je perds mes copains,
12:48etc.
12:49parce qu'il y a
12:50une espèce de criminalisation
12:51de ce parti politique.
12:52Ce n'est pas le mien,
12:53je dis qu'il est chiraquien
12:54et qu'il se chiraquise
12:56Je ne suis pas jacobin,
12:57je suis girondin.
12:58Moi je suis pour une gauche
12:59autogestionnaire,
13:00ce n'est pas mon monde.
13:01Mais il y a un moment donné
13:02où elle aurait pu faire
13:03aussi autrement Marine Le Pen
13:04en disant
13:05le soir où Mélenchon arrive
13:06dix minutes après
13:07les estimations,
13:08même pas les résultats,
13:09après les estimations.
13:10Vous étiez sur le plateau,
13:11vous savez bien
13:12qu'à 8h05,
13:13on ne sait pas très bien.
13:14Et là d'un seul coup
13:15il arrive et dit
13:16on a gagné,
13:17c'est normal maintenant,
13:18le pouvoir,
13:19tout le pouvoir,
13:20rien qu'à nous, etc.
13:21Elle aurait pu faire savoir
13:22que pas du tout,
13:23que ça pouvait se discuter.
13:24Ils ont laissé faire Mélenchon
13:25et tout le monde
13:26a laissé faire Mélenchon.
13:27Jusqu'à aujourd'hui,
13:28on découvre que
13:29ce n'est peut-être pas
13:30exactement vrai,
13:31ce coup d'état médiatique
13:32qu'a pu faire Mélenchon
13:33quand il a pris la parole
13:34pour dire qu'il avait gagné.
13:35En revanche,
13:36le front républicain,
13:37soi-disant républicain,
13:38a fonctionné.
13:39Et personne ne l'avait
13:40anticipé à ce point-là,
13:41ni les sondeurs,
13:42ni les observateurs
13:43de la vie politique.
13:44Personne ne se doutait
13:45que le RN
13:46aurait 140 sièges,
13:47à peu près.
13:48Ça existe,
13:49ce front républicain.
13:50D'abord,
13:52Moi, je fais savoir
13:53que quand il y a quelque chose
13:54d'important,
13:55ils ne le voient pas.
13:56Ils n'avaient pas vu
13:57Le Pen au second tour.
13:58Ils n'avaient pas vu
13:59Jospin non plus.
14:00En 2002.
14:01En 2002.
14:02Ils n'ont pas vu grand-chose,
14:03des choses essentielles.
14:04Après, ils sont capables
14:05de vous dire
14:06il y a ceci,
14:07mais en même temps,
14:08c'est deux points au-dessus,
14:09deux points en dessous,
14:10on n'est pas très sûr,
14:11etc.
14:12Donc, d'abord,
14:13constatez ce genre de choses.
14:14Mais il y a eu
14:15un tel matraquage,
14:16un tel matraquage idéologique
14:17qui fonctionne,
14:18c'est ce que j'ai appelé
14:20Culturelle, médiatique,
14:21associative.
14:22Tout le monde.
14:23C'est-à-dire, vous trouvez
14:24les libre-penseurs athées,
14:25et puis en même temps,
14:26vous avez les véchés.
14:27Vous avez le MEDEF,
14:28et puis en même temps,
14:29vous avez la CGT.
14:30Enfin, tout le monde, quoi.
14:31Tout le monde y va
14:32en nous disant
14:33ce qui importe,
14:34c'est quand même
14:35de faire un barrage républicain.
14:36C'est-à-dire qu'il n'y a aucun problème,
14:37on peut voter pour le Hamas.
14:38Il n'y a aucun problème.
14:39Voter pour le Hamas,
14:40ça, c'est vraiment anti-républicain.
14:41C'est faire barrage républicain
14:43contre le danger.
14:45C'est-à-dire qu'on est en train
14:46d'inventer un danger
14:47qui n'existe pas
14:48pour pouvoir se jeter
14:49dans le danger
14:50qui, lui, existe véritablement.
14:51Quand, effectivement,
14:52les décolonialistes
14:53vont commencer à compter
14:54les Noirs et les Blancs
14:55et faire savoir
14:56que les Blancs vont pouvoir
14:57laisser leur place,
14:58y compris Bompard, Mélenchon,
14:59Garrido, etc.,
15:00enfin, tous ces gens-là,
15:01ils vont faire quoi,
15:02ces gens-là ?
15:03Ils vont dire
15:04on n'avait pas vu venir les choses.
15:05Moi, ça fait 20 ans
15:06que je suis en train de dénoncer
15:07le Robespierreisme
15:08de Jean-Luc Mélenchon.
15:09Je me souviens, à l'époque,
15:11j'oublie même son nom,
15:12c'était le patron de Libération,
15:13enfin, peu importe,
15:14il était chroniqueur
15:16sur CNews un temps.
15:17– Laurent Geoffray.
15:18– Laurent Geoffray.
15:19Qui disait
15:20où sont les morts ?
15:21Où sont les morts ?
15:22On les verra, assez probablement.
15:23C'est-à-dire que quelqu'un
15:24qui nous dit
15:25vive Robespierre,
15:26il nous dit vive la terreur.
15:27Vive la loi sur les suspects.
15:28Vous êtes révolutionnaire
15:29mais vous n'avez pas manifesté
15:30assez de zèle.
15:31C'est ça, quand même.
15:32Le gouvernement de la terreur.
15:35Le tribunal révolutionnaire,
15:36c'est-à-dire vous êtes accusé,
15:37vous n'avez pas le droit
15:38à la défense.
15:39Un homme qui nous dit
15:40c'est mon modèle,
15:41il ne faut pas s'attendre
15:42à ce qu'il devienne
15:43un gentil garçon
15:44quelque temps plus tard,
15:45qui de plus est,
15:46quand on lui dit
15:47vive Castro, vive Chavez,
15:48vive la Chine
15:49qui a envahi le Tibet en 1959,
15:50enfin, vive le Venezuela
15:51qui est effondré, etc.
15:52Je dis depuis longtemps
15:53faites attention.
15:54Et les gens qui auront besoin
15:55vraiment de se faire
15:56mettre à la porte
15:57par les décolonialistes
15:58qui diront
15:59on s'est bien servi de vous,
16:00prise de guerre
16:01comme il a été dit
16:02de Jean-Luc Mélenchon
16:03maintenant,
16:04aux poubelles de l'histoire,
16:05eh bien il sera trop tard
16:06pour pleurer.
16:07– Michel Onfray,
16:08vous avez parlé de Jean-Luc Mélenchon
16:09exactement le soir
16:10du second tour des législatives,
16:11ce que vous évoquiez à l'instant.
16:12– Le président de la République
16:14doit ou bien s'en aller
16:16ou bien nommer
16:17un premier ministre dans nos rangs.
16:19Il y a déjà eu une fois
16:21un président
16:22qui ne voulait rien savoir.
16:24Eh bien, pour finir,
16:26on lui a opposé une formule
16:28il faut vous soumettre
16:29ou vous démettre.
16:30Voilà.
16:32C'est pourquoi
16:34il doit reconnaître sa défaite.
16:37Je crois que, sagement,
16:39il est rentré en lui-même
16:41et il a renoncé à bavarder ce soir
16:43à la télévision publique.
16:45– Voilà pour Jean-Luc Mélenchon,
16:46Michel Onfray.
16:47Il doit se soumettre
16:48ou se démettre,
16:49le président de la République.
16:50– C'est même,
16:51c'est Darmanin et son copain.
16:52Depuis quelques temps,
16:53quand même,
16:54ils ont fait la même chose.
16:55Si Darmanin a été élu,
16:56c'est grâce à lui.
16:57Si Ruffin a été élu,
16:58c'est grâce à lui.
16:59Si Madame Borne a été élu,
17:00c'est grâce à lui.
17:01Donc, ils sont plus crédibles,
17:02ces gens-là.
17:03Quand ils nous disent
17:04que j'ai des ennemis,
17:05j'ai des ennemis,
17:06mais votons pour mes ennemis,
17:07ce sont des gens pas crédibles.
17:08Moi, j'ai souvenir,
17:09on aurait pu mettre l'archive
17:10parce qu'elle est très belle aussi,
17:11d'un Mélenchon
17:12rencontrant Macron
17:13sur le port à Marseille.
17:14Foireux !
17:15– En tout cas,
17:16très très bienveillant.
17:17– Le matamor,
17:18en temps normal,
17:19le matamor,
17:20il faudrait, etc.,
17:21le tchatcheur total.
17:22Et quand il est en présence
17:23du chef de l'État,
17:24c'est là qu'on voit les grands hommes.
17:25On peut dire à ce moment-là,
17:26Monsieur le président de la République,
17:27j'ai des choses à vous dire.
17:28Il a dit,
17:29mais on est des copains,
17:30on s'entend très bien,
17:31n'est-ce pas ?
17:32Il y avait une une de match
17:33qui présentait Nicolas Sarkozy,
17:34François Hollande,
17:35on les voyait ensemble comme ça.
17:36On pourrait faire une une aussi,
17:37on les verrait,
17:38copains comme cochons,
17:39en disant,
17:40bon ça se fait sur le dos du peuple,
17:41tout ça,
17:42nous on fait partie
17:43de la France d'en haut,
17:44la petite France d'en bas,
17:45de toute façon,
17:46on va la fasciser
17:47et puis dès qu'elle s'exprime,
17:48on dira que c'est Adolf Hitler
17:49et puis nous on s'entend.
17:50Et puis finalement,
17:52l'important,
17:53c'est qu'on soit élu
17:54et qu'on sauve nos postes.
17:55C'est ça la leçon,
17:56c'est ça la leçon
17:57de ce qui s'est passé
17:58et les Français
17:59qui ont été 10 millions
18:00à voter
18:01pour que tout ça cesse,
18:02je pense qu'ils ont
18:03de bonnes raisons
18:04d'être en colère,
18:05d'être désespérés.
18:06En colère peut-être,
18:07le désespoir
18:08n'est pas forcément la colère
18:09mais si un jour
18:10la colère devait advenir,
18:11on comprendrait pourquoi
18:12le désespoir la prépare.
18:13C'est-à-dire qu'ils se disent,
18:14même le vote ne sert à rien.
18:15A quoi bon voter ?
18:16Depuis,
18:17moi pendant très longtemps,
18:19je dis ça ne sert à rien
18:20donc ce n'est pas la peine d'y aller.
18:21Là j'y suis allé en disant
18:22si vraiment il y a
18:23quelques possibilités
18:24pour que le chef d'État
18:25entende ce qui se trouve dit,
18:26alors disons
18:27ce que nous avons à dire.
18:28Moi j'avais à dire
18:29que je ne voulais pas
18:30du Hamas en France.
18:31J'avais ça à dire très précisément
18:32et j'aurais voté,
18:33y compris pour un âne,
18:34s'il y avait eu quelqu'un
18:35qui aurait incarné cette idée
18:36qu'il ne fallait pas
18:37que le Hamas
18:38puisse progresser en France
18:39ou que les affidés du Hamas
18:40puissent faire des petits
18:41en France.
18:42Je l'ai dit,
18:43j'aurais voté
18:44pour un candidat macronien
18:46s'il y avait vraiment eu
18:47cette association
18:48vraiment républicaine.
18:49Alors qu'on arrête
18:50de nous parler aujourd'hui
18:51de la République,
18:52de n'importe quel
18:53référendum républicain
18:54parce que la République
18:55a bon dos
18:56quand elle permet
18:57juste des petites
18:58magouilles de partis
18:59en disant
19:00on se déteste
19:01mais tu votes pour moi,
19:02je te déteste
19:03mais je vote pour toi
19:04et puis etc.
19:05On se retrouve tous là
19:06en train de donner
19:07des leçons de démocratie,
19:08de république,
19:09de droit de l'homme
19:10et surtout de fascisme
19:11en nous expliquant
19:12où il se trouve
19:13pour ne pas savoir
19:14qu'il y a des appels
19:15à manifester,
19:16Michel,
19:17la semaine prochaine
19:18autour de l'Assemblée nationale.
19:19Ils émanent de la CGT,
19:20ils émanent aussi
19:21de la France Insoumise,
19:22Adrien Quatennens
19:23a dit qu'il fallait
19:24faire une marche
19:25sur Matignon,
19:26Sophie Binet de la CGT
19:27dit il faut faire
19:28pression sur l'exécutif,
19:29mettre l'Assemblée nationale
19:30sous surveillance.
19:31Ça recouvre quoi pour vous ?
19:32Le fascisme.
19:33C'est-à-dire que ces gens
19:34qui utilisent les mots
19:35mal à propos,
19:36n'importe comment,
19:37qui voient de l'extrême droite
19:38partout,
19:39je rappelle que le propre
19:40de l'extrême droite
19:41c'est un certain nombre
19:44c'est le refus de la démocratie,
19:45c'est le refus
19:46du parlementarisme,
19:47c'est le refus des élections,
19:48c'est l'idée que la politique
19:49peut se faire dans la rue,
19:50c'est le négationnisme
19:51et le révisionnisme.
19:52Je renvoie à Roger Garody,
19:53communiste, négationniste,
19:54grand ami du Hamas,
19:55de Gaza et de l'Iran
19:56qui sont tous des gens,
19:57l'extrême droite,
19:58la véritable extrême droite,
19:59qui disent qu'effectivement
20:00il n'y a pas eu
20:01de chambre en Gaza.
20:02Comme par hasard,
20:03vous avez des gens
20:04qui nous disent
20:05il n'y a pas eu
20:06de 7 octobre.
20:07C'est exactement la même chose.
20:09Vous vous trompez.
20:10Ce ne sont pas des terroristes,
20:11ce sont juste des combattants
20:12de la liberté, etc.
20:13Et puis d'ailleurs,
20:14ils n'ont fait jamais
20:15que répondre à des barbares
20:16qui eux sont les Israéliens,
20:17etc.
20:18C'est ça qui se trouve dit
20:19aussi dans cette aventure.
20:20Donc je pense qu'il y a
20:21un moment donné
20:22où il faudrait
20:23qu'on puisse vraiment
20:24faire de l'histoire
20:25pour que les gens
20:26puissent savamment juger.
20:27D'accord, de l'histoire,
20:28mais à la lumière
20:29de quelle expérience,
20:30de quelle république
20:31je dirais,
20:32même quasiment ?
20:33Il n'y en a qu'une,
20:34je dirais.
20:35Il y a plusieurs.
20:36Non, au sens étymologique,
20:38c'est la chose publique.
20:39La chose publique,
20:40ça passe par le peuple.
20:41La démocratie,
20:42pouvoir du peuple,
20:43par le peuple,
20:44pour le peuple.
20:45Le chef de l'État,
20:46dans la Vème République,
20:47mais Macron a tué
20:48la Vème République.
20:49Il l'a tué, définitivement.
20:50Il a restauré
20:51la IVème République,
20:52c'est-à-dire qu'il a restauré
20:53la VIème République de Mélenchon.
20:54Mélenchon n'a pas compris
20:55que sa VIème République
20:56c'était la IVème.
20:57Mais c'est ce que
20:58le général De Gaulle
20:59appelait le régime des partis,
21:00des politiciens.
21:01On va en parler dans un instant.
21:02Et le régime des partis,
21:03vous avez vu ce que ça donne.
21:09Ah mais moi,
21:10je ne veux pas des deux autres.
21:11Ils sont de toute façon
21:12anti-républicains.
21:13Les anti-républicains
21:14sont ceux qui pensent
21:15que la politique
21:16ne se fait pas
21:17dans les urnes,
21:18dans la rue.
21:19Ceux dont vous avez parlé,
21:20c'est-à-dire ceux qui nous disent
21:21qu'il faut marcher sur Matignon.
21:22Ceux qui nous disent
21:23qu'on va arrêter la France.
21:24Ceux qui nous disent
21:25qu'on va bloquer les trains.
21:26Ceux qui nous disent
21:27qu'on va refuser
21:28la décision du peuple souverain.
21:29Je veux dire,
21:30quand tous les sondages
21:31nous disaient
21:32que Jordan Bardella
21:33sera probablement élu Premier ministre,
21:34la question de sa majorité absolue
21:35ou majorité relative,
21:36il y avait des gens
21:37qui disaient
21:38qu'on refusera
21:39le résultat des urnes.
21:40Qu'est-ce que refuser
21:41le résultat des urnes ?
21:42Être un anti-démocrate.
21:43Ne sûrement pas
21:44être un républicain.
21:45C'est même très exactement
21:46être un anti-démocrate
21:47et être un anti-républicain.
21:48Donc tous ceux
21:49qui refusent les urnes
21:50sont des anti-républicains.
21:51Macron est un anti-républicain.
21:52Dans la mesure où
21:53il n'écoute pas
21:54ce que le peuple lui a dit
21:55en disant
21:56personne n'a gagné.
21:57Sous-entendu,
21:58je n'ai pas gagné
21:59donc personne n'a gagné.
22:00Il a aussi dit
22:01c'est la responsabilité
22:03Le résultat de l'élection.
22:04Mais les Français
22:05ont dit des choses
22:06et il ne veut pas les écouter.
22:07Il y a un moment donné
22:08où on lui dit
22:09mais regardez
22:10il y a un podium
22:11avec trois places.
22:12Il y a le Rassemblement National
22:13en termes de voix.
22:14Il y a le Rassemblement National,
22:15il y a le Nouveau Front Populaire
22:16et il y a lui.
22:17Il est troisième.
22:18Donc il y a un moment donné
22:19le troisième ne peut pas dire
22:20je serai le premier.
22:21Faites de telle sorte
22:22que tout le monde puisse s'entendre
22:23pour que je sois le premier.
22:24Les gens lui disent
22:25depuis très longtemps
22:26qu'ils ne le veulent pas
22:27comme premier.
22:28Donc il y a un moment donné
22:29où quand on est un bon
22:31Alors on fait une petite pause
22:32mon cher Michel Onfray.
22:33On va se retrouver dans un instant
22:34sur CNews et Europe 1.
22:35On écoutera aussi
22:36ce que disait De Gaulle à l'époque
22:37sur le régime des partis.
22:38Très intéressant.
22:39Et on va poursuivre sur cette idée
22:40que vous avez
22:41que cette grenade
22:42a blessé les Français.
22:44Cette grenade
22:45qui a été envoyée par le pouvoir.
22:46A tout de suite
22:47dans Face à Michel Onfray.
22:48Et on se retrouve
22:49pour la seconde partie
22:50de Face à Michel Onfray
22:51sur CNews et Europe 1.
22:52Michel,
22:53on va revenir sur l'idée
22:54que vous avez
22:55que cette dissolution
22:56c'était une grenade
22:57qui a blessé les Français
22:58mais aussi la Vème République
22:59qui avait déjà été amputée
23:00comme vous le dites
23:01par les Maastrichtiens.
23:02Expliquez-nous un peu.
23:03Oui parce qu'on a
23:04une espèce de culte
23:05de ce rouleau sacré
23:06qu'est la Constitution de 58
23:07en disant
23:08il ne faut pas y toucher
23:09il ne faut pas y toucher
23:10aux mêmes des gens
23:11qui sont payés
23:12très chers d'ailleurs
23:13pour nous dire
23:14ce qui est constitutionnel
23:15et ce qui ne l'est pas.
23:16Et on sait très bien
23:17que ce n'est pas
23:18le respect de la Constitution
23:19qui les anime.
23:20Cette Constitution
23:21c'est une dentelle aujourd'hui.
23:22On a coupé,
23:23on a taillé,
23:24on a enlevé.
23:25Alors parfois
23:26on rajoute des choses importantes
23:27quand le général De Gaulle
23:28avait dit
23:29dans son suffrage universel direct
23:30en 1962
23:31on pouvait estimer
23:32que s'il s'agit
23:33d'ajouter des choses
23:34à la Constitution
23:35pour la constitutionnaliser
23:36plus encore
23:37c'est bien.
23:38Quand il s'agit
23:39de détruire,
23:40de détricoter ou de défaire
23:41ce n'est pas très intéressant.
23:42Et effectivement
23:43pour moi Maastricht
23:44c'était l'argument
23:45des gens qui à l'époque
23:46étaient les souverainistes
23:47de droite ou de gauche
23:48Philippe de Villiers
23:49à droite
23:50et puis Jean-Pierre Chevènement
23:51à gauche
23:52et puis moi
23:53compagnon des deux
23:54dans cette aventure
23:55pour dire qu'il y avait
23:56une souveraineté nationale
23:57et qu'à un moment donné
23:58une Europe supranationale
23:59la Constitution est morte.
24:00C'est-à-dire qu'on arrache
24:01le cœur de la Constitution.
24:02On peut vous enlever un bras
24:03on peut vous enlever un pied
24:04ou je ne sais quoi
24:05ce n'est même pas le cœur
24:06c'est le cerveau.
24:07C'était le cerveau même
24:08de la Constitution
24:09qui a disparu déjà.
24:10Le quinquennat
24:11destruction de la Vème République
24:12donc là il y a un moment donné
24:13on se dit
24:14arrêtez de faire référence
24:15à la Vème République
24:16et puis tâchez
24:17ou alors tâchez
24:18d'y obéir.
24:19C'est ce que je disais
24:20tout à l'heure
24:21le général De Gaulle
24:22nous disait
24:23que le chef de l'État
24:25il est là
24:26parce qu'il porte l'onction du peuple.
24:27Le peuple a voté
24:28et il est
24:29ce que le peuple lui demande.
24:30Il n'est pas là
24:31parce qu'il aurait gagné
24:32en montant
24:33en trahissant
24:34en trompant etc.
24:35et en disant
24:36maintenant j'ai tous les droits
24:37je suis le 14.
24:38On est au service du peuple
24:39et on ne se sert pas du peuple.
24:40Alors vous savez quoi
24:41on va écouter Michel Onfray
24:42le général De Gaulle
24:43qui expliquait
24:44l'intérêt
24:45de la Vème République
24:46loin du régime
24:47des partis qu'il onissait.
24:48Bien sûr.
24:49On écoute le général De Gaulle.
24:51Comment on peut marcher
24:52la Constitution de 58
24:53et comment marche-t-elle ?
24:54Elle marche-t-elle très bien
24:55je crois depuis 7 ans.
24:57Elle marche grâce
24:58à un chef d'État
24:59qui n'appartient pas
25:00aux partis.
25:02S'il y a la place
25:03de ce chef d'État
25:04qui est fait
25:05pour empêcher
25:06que la République
25:07ne retombe
25:08à la discrétion
25:09des partis
25:10et on met un chef d'État
25:11qui n'est que
25:12l'émanation des partis
25:14alors je vous le répète
25:15on n'aura rien fait du tout
25:16et tout ce qu'on aura écrit
25:17dans la Constitution
25:18ne changera rien à rien.
25:20On en reviendra
25:21à ce qu'il était avant
25:23avec peut-être
25:24quelques formes
25:25légèrement différentes
25:27mais on en reviendra
25:29au gouvernement
25:31si tant est qu'on puisse
25:32l'appeler comme ça
25:33des partis
25:35et ce serait
25:36j'en suis sûr
25:38comme j'en ai toujours
25:39été sûr
25:41une catastrophe nationale.
25:43Une catastrophe nationale.
25:44Est-ce qu'on est en pleine
25:45catastrophe nationale
25:46Michel Rouvray ?
25:47Complètement.
25:48La France est ingouvernable
25:49la chose est dite.
25:50Je pense que peut-être
25:51le vœu secret
25:52de tout le monde
25:53sauf les macroniens
25:54bien sûr
25:55et encore
25:56peut-être les macroniens
25:57pensent exactement
25:58la même chose
25:59sauf Emmanuel Macron
26:00pour le coup
26:01c'est que le Président
26:02démissionne.
26:03On va le pousser
26:04vers la sortie
26:05c'est-à-dire
26:06c'est ingouvernable
26:07pendant un an.
26:08Ça changerait quoi
26:09qu'il démissionne ?
26:10Eh bien qu'il y aurait
26:11peut-être une élection
26:12avec un Président de la République
26:13ou une Présidente de la République
26:14qui incarnerait véritablement
26:15la souveraineté nationale
26:16et qui pour le coup
26:17pourrait mener sa politique.
26:18Et s'il y avait
26:20ce serait le résultat des votes
26:22et moi je respecte
26:23le résultat des votes.
26:24Je peux expliquer
26:25que le résultat des votes
26:26s'est effectué avec des mensonges
26:27avec des travestissements
26:28avec de l'hystérie
26:29plutôt que de l'histoire.
26:30Je peux expliquer
26:31qu'il y a eu un tas d'arguments
26:32qui ont été faux etc.
26:33Et puis après
26:34si les gens veulent être abusés
26:35eh bien ils sont abusés
26:36mais ceci dit
26:37ceux qui les abusent
26:38on les connaît.
26:39Ce sont ceux que j'appelle
26:40les mastrichiens
26:41ils ont juste envie
26:42de rester au pouvoir.
26:43Moi j'ai longtemps gagné
26:44des caisses de champagne
26:45à chaque fois qu'il y avait des élections
26:46disons je peux vous dire
26:47qui sera élu.
26:49Alors un mastrichien de droite
26:50un mastrichien de gauche
26:51un mastrichien sympathique
26:52monté sur ressort
26:53un autre plutôt lymphatique
26:54un mastrichien etc.
26:56Mais finalement
26:57c'est comme ça depuis 1992.
26:59D'ailleurs je ne pense pas
27:00que Marine Le Pen
27:01ne serait une anti-mastrichienne.
27:02Je pense qu'elle arriverait au pouvoir
27:03elle s'est déjà
27:04chiraquisée suffisamment
27:05elle se chiraquiserait
27:06plus encore
27:07enfin le problème
27:08le problème n'est pas là.
27:09Je pense qu'il y a un moment donné
27:10où le général de Gaulle
27:11nous le dit
27:12si on veut clarifier
27:13c'était le mot utilisé
27:14par Emmanuel Macron
27:15clarifier c'est faire le contraire
27:16de ce qu'il fait.
27:17Si on clarifie
27:18on dit je demande au peuple
27:19le peuple me dit
27:20j'écoute le peuple.
27:21Lui il dit je demande au peuple
27:22vous avez dit quoi ?
27:23Vous avez dit ça ?
27:24Ça ne me convient pas
27:25donc je fais comme si
27:26je n'avais rien entendu.
27:27C'est pas possible
27:28c'est sûrement pas gaullien
27:29c'est très exactement
27:30le contraire du gaullisme.
27:31Le général de Gaulle
27:32aurait dit moi je remets
27:33mon mandat en jeu
27:34soit je démissionne
27:35et je m'en vais
27:36soit je démissionne
27:37et je me représente
27:38et on refait un contrat
27:39un véritable
27:40et puis voilà
27:41on est vraiment dans l'esprit
27:42et dans la lettre
27:43de la Ve République.
27:44Alors il y a un moment donné
27:46Elle n'est pas non plus prévue
27:47dans les textes.
27:48Parce qu'elle n'est pas prévue
27:49parce qu'elle n'est pas pensable
27:50pour le général de Gaulle.
27:51Il n'est pas question
27:52d'écrire un article
27:53en disant si vous perdez
27:54les élections
27:55vous vous en allez.
27:56C'est du bon sens
27:57on dit si vous perdez
27:58les élections
27:59vous les perdez
28:00et donc vous remettez
28:01votre mandat
28:02puisque finalement
28:03on ne vous l'a pas donné
28:04on ne vous l'a pas prolongé
28:05et il le dit
28:06alors c'est 64 ou 65
28:07cette conférence ?
28:0865 celle-là.
28:0965 je ne sais pas
28:10si dans celle-ci
28:11ou dans la précédente
28:12de 64.
28:13Sur la répartition
28:14sur la répartition
28:15entre le rôle
28:16du premier ministre
28:17et la diarchie.
28:18Alors on va écouter
28:19parce qu'on a ressorti
28:20cet archive
28:21de 1964 cette fois-ci
28:22où il explique un peu
28:23la diarchie
28:24c'est-à-dire
28:25l'équilibre entre
28:26le président de la République
28:27et le premier ministre.
28:28Ecoutez le général toujours.
28:29Je ne crois pas non plus
28:30qu'il soit normal
28:31ici
28:32de confondre
28:33dans la même personne
28:34le président
28:35de la République
28:36et le premier ministre
28:37en naturel
28:38parce que
28:39il n'y a pas
28:40d'équilibre
28:41entre le président
28:42de la République
28:43et le premier ministre.
28:44Naturellement
28:45il ne faut pas
28:46qu'il y ait
28:47de diarchie
28:48au sommet
28:49mais il n'y en a pas.
28:50Le président
28:51est naturellement
28:52le seul détenteur
28:53de l'autorité
28:54de l'État.
28:55Il serait foncièrement
28:56mauvais
28:57que dans les temps
28:58ordinaires
28:59la fonction
29:00et le champ
29:01d'action
29:02du président
29:03de la République
29:04soient confondus
29:05avec ceux
29:06du premier ministre.
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