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Samedi 28 septembre 2024, SMART WOMEN reçoit Dominique Carlach (fondatrice des Femmes du MEDEF & présidente, D&Consultants;)

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Transcription
00:00Bonjour Dominique Arlacq. Bonjour. Merci d'avoir accepté mon invitation, sachant que connaissant vos convictions et votre engagement pour la place des femmes dans l'économie, j'avais aucun doute sur le fait que vous acceptiez.
00:15Merci pour cette invitation. Merci. Alors je vous ai demandé de venir dans le rôle du grand témoin, mais j'aurais tout aussi bien pu vous demander de venir pour faire votre portrait, puisque vous êtes chef d'entreprise.
00:24Vous dirigez depuis 20 ans le cabinet des consultants qui fait du conseil de l'innovation et de l'ingénierie industrielle 4.0. Vous êtes également connue pour avoir été athlète de haut niveau, vous êtes chroniqueuse, vous vous êtes présentée pour la présidence du MEDEF.
00:42Bref, vous avez un parcours à la fois très diversifié, très complet, très successeux d'ailleurs. Donc finalement, première question, comment avez-vous vécu votre position de femme dans ces différents univers, le sport, la politique, le syndicat, le journalisme ?
00:58Pendant longtemps, je n'ai pas vécu de manière singulière ma position de femme. Pendant longtemps, j'ai été dégenrée, c'est-à-dire que je faisais du sport parce que je courais vite, j'ai créé mon entreprise parce que j'avais envie d'indépendance, j'étais engagée dans mon syndicat professionnel parce que j'avais une idée sur la question de ma profession.
01:16Mais pendant longtemps, je n'ai pas considéré que je le faisais parce que j'étais une femme et que j'avais une pratique différente. Et puis, j'ai eu un déclic un jour où, vous avez rappelé que j'ai été candidate à la présidence du MEDEF, et puis un jour, pendant la phase de candidature où on avait une audition, un homme a posé une question dans l'assistance en posant la question à son voisin en disant, mais est-ce que tu connais Dominique Carlac ? J'étais peu connue.
01:42Et j'ai un prénom homme-femme, et j'étais peu connue, je ne faisais pas encore de médias, et la personne à qui on a posé la question dit non, je ne connais pas Dominique Carlac, et celui qui avait posé la question lui répond, tu vas voir, c'est une femme, mais elle est pas mal.
01:58Et là, je me suis dit, c'est bizarre, j'ai 49 ans, depuis que je suis née, je travaille pour être bonne à l'école, pour être bonne sur les stades, pour être bonne dans mon entreprise, pour faire les choses bien, je n'ai jamais considéré que parce que j'étais une femme, ça pouvait être moins bien ou différent.
02:16Et là, je me suis dit, il y a des stéréotypes qui sont intériorisés, j'avais affaire à une personne qui était lettrée, qui était éduquée, qui était chef d'entreprise, j'avais aucun reproche a priori à lui faire, le fait qu'il réponde ça, je me suis dit, ah c'est marrant, il y a l'air d'avoir quelque chose dans la société qui traîne, et qui fait qu'en 2018, c'était en 2018, on pense encore que c'est une performance que la femme là, elle soit candidate à la présidence du MEDEF.
02:42Et qu'elle soit bien en plus. Et donc là, j'ai pris conscience que jusque là, et j'ai vécu cette campagne comme quelque chose qui était très compliqué, non pas parce que j'étais une mauvaise candidate, mais parce que j'étais tout le temps enfermée dans ma singularité de j'étais la femme candidate, ou la sportive candidate, mais je n'étais pas la candidate comme ces messieurs.
03:04Et moi je veux faire part du fait que moi j'ai une vision de l'économie, j'ai une vision du social, j'ai une vision de la géopolitique, et pas simplement parce que je suis une femme. Donc j'ai une décèse dégenrée.
03:16– C'est cette fameuse question de l'essentialisation. – Exactement. – Et c'est vrai que les choses ont quand même beaucoup évolué par rapport il y a une vingtaine d'années, mais néanmoins, il y a encore beaucoup de chemin à faire. Alors vous vous êtes engagée, et donc de ce fait, ça a été l'une des raisons qui a fait que quand vous avez été en position 2, vous avez proposé le lancement des femmes MEDEF.
03:34– Oui, parce qu'à l'issue de cette campagne, Geoffroy Roux-de-Bézieux a été élu président du MEDEF, il m'a nommé vice-présidente et porte-parole, et donc il m'a dit qu'est-ce que tu proposes ? J'ai dit, écoute, créons Femmes du MEDEF, parce que moi j'ai détecté des choses qui font qu'on ne met pas assez en avant nos femmes.
03:52Que ce soit Laura, qui a fait son témoignage de créatrice d'entreprise, ou Cécile, ou toutes les Hélènes, les Marie-Claire que j'ai rencontrées, il y a du talent dans notre réseau, donc il faut mettre en avant ce talent dans notre réseau MEDEF, dans notre réseau patronal, et pour dire qu'en fait, la place des femmes, elle est évidente, non pas pour être une réserve d'indiennes, moi je suis une militante patronale pour défendre l'entreprise,
04:18mais pour défendre les chefs d'entreprise, qu'ils soient hommes ou femmes, mais pour dire que si on veut être performant, que ce soit dans l'entreprise ou dans un réseau patronal, il faut être exemplaire. Il faut être exemplaire dans le travail qu'on apporte, mais aussi, on ne peut pas lutter contre le politique en disant, ils veulent nous faire des lois, ceci, cela, si nous-mêmes, à l'intérieur du MEDEF, on n'est pas exemplaires.
04:42Donc, Femmes du MEDEF, c'était pour être exemplaire en disant, nous aussi, on féminise nos instances, nous aussi, on a des talents, mais par ces biais, un petit peu, qu'on a à l'intérieur, on ne passe pas spontanément, on dit qu'il y a besoin peut-être d'une école de formation, non, il y a des femmes, elles sont prêtes, simplement, il faut les lancer, les mettre en piste et les mettre surtout en visibilité.
05:02Alors, aujourd'hui, les résultats au sein des Femmes du MEDEF, qu'est-ce que ça donne ?
05:32qui ont créé des réseaux Femmes du MEDEF, et puis, on en a 20 en gestation, et donc, à la fin de l'année 2024, on aura 50 Femmes du MEDEF sur tout le territoire.
05:40D'accord, 50 réseaux.
05:42Ces réseaux qui, justement, vont chercher la compétence des femmes pour représenter le monde de l'entreprise, le monde patronal, et puis, proposer des actions pour défendre l'entreprise.
05:52D'ailleurs, j'ai reçu, il n'y a pas très longtemps, Émilie Lefebvre, qui a créé Femmes du MEDEF.
05:56Tout à fait, dans l'ordre, non.
05:58Absolument. On est venue, elle dirigeait l'entreprise, on s'est dit, mais en fait, c'est des personnes comme ça qui peuvent défendre l'entreprise.
06:06C'est aussi un signe, je dirais, non seulement d'égalité de traitement par rapport à nos 35% de femmes chefs d'entreprise, mais c'est surtout une question de modernité et d'image.
06:16Et puis, après, de performance.
06:18Et de performance, avant tout.
06:20Très bien. Écoutez, merci beaucoup, Dominique, pour ce témoignage, pour la sincérité qui vous a toujours caractérisée.
06:26Donc, on l'a bien retrouvée là.
06:28Et là, maintenant, je vais recevoir, justement, une patronne d'entreprise, d'ETI.
06:32C'est Sylvie Contrel, et elle va nous parler de son métier, trois générations.
06:37Formidable.
06:38Le beau tissu économique français, qu'il faut préserver avant tout.
06:41Absolument. Merci.
06:42Merci, Dominique.

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