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Samedi 19 octobre 2024, SMART WOMEN reçoit Florence Sandis (entrepreneure et présidente, médiaclub'Elles)

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00:00Bonjour Florence Sandis. Bonjour. Merci pour votre présence. Alors Florence, bon, votre engagement en faveur de la juste place des femmes est ancien, mais enfin il a vraiment pris corps finalement en 2017, puisque c'est l'année où vous avez notamment créé le Médiaclub L, alors c'est une année importante pour vous, parce que dans le même temps, vous avez cette même année créé également votre propre entreprise, vous avez brisé le plafond de verre,
00:29donc toujours sur la thématique de l'accompagnement des femmes, mais dans un mode d'exercice différent. Alors commençons par la place des femmes dans les médias, parce que c'est un sujet qui est dans les sphères de pouvoir que je citais, je disais économique, politique, médiatique.
00:45Donc qu'en est-il, qu'est-ce que vous observez, comment ça évolue, les femmes dans les médias ?
00:50Alors quand on voit par exemple les présentateurs-présentatrices, on est à peu près à la parité, on a des têtes de fils comme Anne-Sophie Lapix, Anne-Claire Coudray, Babette Lemoyne, donc on se dit tout va bien.
01:01Quand on gratte un peu, on voit que sur les femmes, si on prend toutes les femmes présentes sur les plateaux, on a 43% de femmes, donc c'est déjà plus de 10% par rapport à il y a 10 ans, mais elles n'occupent que 34% du temps de parole.
01:14Et quand on va après dans les détails, on voit que par exemple sur tous les sujets de technologie, elles sont que 21% de femmes à être invitées, on les retrouve beaucoup plus sur les sujets de santé, de société, en sport on en a que 33%, et même quand on parle que de sport féminin, elles ne sont qu'un tiers à commenter le sport à l'antenne.
01:32Oui, ça correspond finalement bien à ce que l'on peut observer en règle générale, mais c'est vrai que noter le temps de parole versus le pourcentage de représentativité est quand même assez flagrant.
01:46Et puis plafond vert aussi, puisqu'elles sont 48% des personnes qui ont les cartes de presse, mais seulement 20% aux postes de direction.
01:53Oui, il y a les deux aspects, il y a l'aspect post-occupé au sein des médias, et puis il y a l'aspect intervention, et donc les expertes, on en parlait en disant que c'est vrai que les femmes interviennent sur des sujets, mais dans les positions vraiment d'expertise sur des sujets en plus pointus, là on les trouve beaucoup moins.
02:09Et puis dès qu'il y a une guerre, une crise Covid, etc., le nombre d'experts baisse, par exemple après le 7 octobre, on est passé de 37% à 30% de femmes experts, c'est-à-dire des sujets régaliens sur lesquels on va inviter d'abord des hommes.
02:19Alors vous avez créé Mediaclub L en réponse, donc c'est quoi exactement Mediaclub L, comment ça fonctionne ?
02:27Alors Mediaclub L c'est une association de professionnels des médias, tous médias, radio, télé, cinéma, qui œuvrent pour plus de parité dans les médias, donc plus de parité à l'antenne ou dans les journaux, dans ce qu'on voit, et également pour aider les carrières féminines au sein des entreprises, des médias.
02:43Et comment ça fonctionne, le dispositif repose sur quoi ?
02:47On organise beaucoup d'événements, des événements où on fait rencontrer des femmes inspirantes, des tables rondes, on est très terrain, donc on fait beaucoup de mentoring aussi à Paris, de mentoring aussi de femmes, par exemple pour être réalisatrice de flux, parce que c'est encore vraiment un buzz club.
03:01On a du mentoring international aussi à Cannes, au MIPCOM, là la semaine prochaine on va faire notre 12e édition du mentoring, voilà, donc on est très terrain, on a aussi des trophées Mediaclub L, une grande cérémonie chaque année où on remet des trophées à des femmes.
03:15Et je suis fière d'avoir, depuis maintenant 7 ans, créé le premier prix de l'homme féministe, voilà, on a récompensé des hommes comme par exemple Augustin Trappenard, parce qu'on pense que c'est hyper important en effet, c'est l'affaire de tous la parité, et donc c'est important de mettre à l'honneur ces hommes-là aussi.
03:29C'est toujours une question d'équilibre, le sujet n'est pas d'être les femmes contre les hommes, contrairement à ce qu'on peut entendre parfois, pas du tout, c'est avec, mais c'est avec, à parité, parce qu'il n'y a aucune raison qu'il en soit différemment.
03:41— Alors donc, ok, donc on voit bien au niveau des médias ce que ça peut donner. Bon, comme vous êtes également au niveau des entreprises, puisque vous faites du coaching, donc sans parler de l'activité en tant que telle, mais qu'est-ce que vous observez au niveau des positions des femmes dans les instances des entreprises avec cette évolution sur les 7 ans que vous venez de passer ?
04:01— Alors ce que j'observe, c'est... Merci les quotas, parce que même si les femmes, elles sont déjà très diplômées, ça permet justement qu'on aille les chercher. Donc voilà, on est passées de 11 à 45 % de femmes dans les instances d'administration dans les entreprises cotées. Avec la loi Marie-Pierrick-Sein, eh bien on commence à regarder, il y a beaucoup plus de femmes dans les COMEX.
04:18Donc elles commencent à vraiment monter de façon plus importante dans les hiérarchies. Maintenant, je vois toujours un problème dans la notion de gouvernance. Et elles n'ont pas envie forcément de ces postes-là, parce qu'elles n'ont pas envie de ressembler à l'homme ou à la femme qui est à ces postes, en se disant qu'elles vont sacrifier une partie de leur vie.
04:39Et donc je pense que quand elles seront plus nombreuses à avoir les clés de la maison, elles pourront aussi changer les serrures et l'architecture pour qu'on ait une autre idée de la gouvernance et qu'elles puissent donner une autre couleur. Parce qu'on voit aussi, par exemple, quand on a des femmes à la tête d'entreprise, au PDG, elles virent beaucoup plus vite. On le voit par exemple dans le CAC 40. Donc comment faire pour qu'elles restent et comment le faire pour qu'elles se sentent bien ?
05:04Alors sur les temps, il faut valoriser effectivement... Parce que le CAC 40, c'est très visible. Mais il y a toutes ces femmes qui sont dans des TPE, dans des PME, dans des ETI et qui font un superbe travail dans toutes ces activités, mais qui, effectivement, on ne connaît pas suffisamment.
05:20Donc ça rejoint l'idée que vous avez quand vous dites qu'il faut qu'elles puissent s'identifier, la fameuse question du rôle modèle. Et c'est vrai qu'il y en a, en fait. Mais on ne les voit pas assez.
05:28Et créer leur propre leadership avec leur singularité, qui elles sont, oser affirmer qu'elles sont vraiment...
05:34Oui, ça c'est une... Je sais que c'est un des thèmes qui vous tient à cœur, qui est de dire la singularité est un atout.
05:40Oui. Quand on est soi-même, on est forcément bon. Donc oser être vous-même, pas changer les autres, pas essayer de copier. Mais vraiment être vous-même, ça paie toujours l'authenticité aussi.
05:50Écoutez, très bien. Merci pour cette action. Alors, sur l'état, je pense que vous avez encore quelques temps devant vous à pouvoir exercer votre métier et accompagner des femmes,
06:00parce qu'on n'est pas encore au niveau... Bon, mais ceci dit, c'est une plaisanterie. Là, vous allez voir, je vais recevoir une femme que vous connaissez, d'ailleurs, je crois, et qui est une chef d'entreprise.
06:08C'est formidable.
06:09Et alors, elle a tout compris des atouts de la singularité.
06:12Oui.
06:14Merci beaucoup, Florence.
06:15Merci à vous.

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