Alex Darmon: "la guerre ce n'est pas Israël contre l'Hamas, c'est Israël contre 7 fronts"

  • il y a 19 heures
Avec Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, Alexandra Szpiner, Enseignante, Eric Revel, Journaliste - éditorialiste Sud Radio et Jean Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication.

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Transcription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:05Avec vous sur SUDRADIO pour commenter l'actualité.
00:07Cette actualité, vous l'entendez évidemment depuis le début de la matinée sur SUDRADIO,
00:13lundi 7 octobre, un an depuis cette attaque meurtrière, cet attentat,
00:20ce pogrom perpétré par le Hamas il y a un an, plusieurs milliers de morts,
00:25des détenus, des otages qui sont toujours détenus, 7 octobre, pardon, un an après.
00:32Le monde a changé, la France a changé, on va revenir sur les déclarations d'Emmanuel Macron il y a deux jours,
00:37et puis sur d'autres sujets bien évidemment.
00:42Je voulais qu'on commence peut-être tout de suite, on fera vos coups de cœur et vos coups de gueule après,
00:47mais certains sont en lien avec ce sujet.
00:51Alex, on va commencer peut-être avec vous, vous vouliez revenir sur ce qui s'est passé dans un des kiboutes.
00:58Oui, effectivement, il y a un an, vous avez dit que c'était le 7 octobre,
01:02on célèbre, on commémore ce triste anniversaire aujourd'hui,
01:07et moi ce matin, pas que ce matin en fait, pour être tout à fait transparent avec vous,
01:11un peu tous les matins de toute cette année, je pense ce matin très fort à deux jeunes gens
01:16qui s'appellent Sivan et Nahor, dont on m'a raconté l'histoire il y a quelques mois,
01:21puisque j'avais, voyageant en Israël, dans le cadre de la réalisation d'un documentaire
01:25que j'ai du mal à pousser sur les antennes,
01:28parce que c'est un sujet qui est compliqué à convaincre les dirigeants d'antenne.
01:32Oui, pardon, j'entendais Arthur ce matin sur CNews qui disait qu'il n'y a que CNews qui a diffusé son documentaire
01:39qui le rediffuse ce soir, enfin qui est le documentaire tiré des images, des images même des terroristes,
01:47donc il disait, voilà, c'est la vérité brute, aucune chaîne n'a voulu le diffuser à part CNews.
01:52Mais c'est pas le seul, je peux vous dire que tous les producteurs de Paris qui essayent de parler de ce sujet,
01:56on se cogne la tête contre un mur, mais bon, ça c'est encore un autre sujet.
01:59Non, moi je pense à eux, parce que j'avais effectivement filmé des images dans ce kibbutz de Kfaraza,
02:03vous savez Kfaraza, c'est un kibbutz qui est à la frontière de Gaza,
02:07vous voyez Gaza, d'ailleurs quand j'avais voyagé là-bas, on entendait le bruit des combats,
02:11parce que Gaza est située vraiment à quelques mètres derrière ce kibbutz,
02:15et j'avais été reçu par une jeune fille qui s'appelait Ron, qui avait 25 ans, qui était en études d'architecture,
02:20et qui était revenu dans ce kibbutz pour pouvoir quitter son kibbutz d'origine,
02:25pour pouvoir le faire visiter et raconter ce qui s'était passé,
02:28et elle m'avait accueilli pendant quelques heures, et elle m'avait fait visiter ce kibbutz et toutes ses histoires,
02:32et une m'avait particulièrement marqué, c'était au bout d'une allée qu'ils appelaient le quartier des jeunes,
02:40elle m'avait amené devant une maison, enfin une maison, une maisonnette, c'était 15-20 mètres carrés maximum,
02:45et devant vous aviez la photo de deux jeunes gens de 23 ans, Nahor Elkabet,
02:50Nahor Asidim et Sivan Elkabet, qui étaient deux jeunes de 23 ans qui s'étaient rencontrés à 17 ans,
02:55ils étaient venus vivre dans ce kibbutz parce que les parents de Nahor habitaient là,
02:58ils voulaient être rapprochés de ses parents, et ils avaient perdu la vie ce 7 octobre au retour de Nahor dans sa maison,
03:05je pense à eux très fort parce que je pense aussi à leur maman qui n'avait pas pu remettre les pieds avant un mois dans cette maison,
03:12et qui l'avait transformée en mémorial, et j'ai pu visiter cette maison, j'ai même pu filmer,
03:17j'ai les images, j'espère pouvoir les montrer un jour, je pense à eux parce que tous les matins je me dis qu'ils ont vécu l'horreur,
03:24pourquoi je vous dis ça, c'est parce qu'en pensant à eux je pense aussi au plafond que j'ai vu, et le plafond était criblé de balles,
03:30c'est-à-dire que ce jour-là on les a pas tués, on les a hachués, on a cherché à leur faire mal, à leur faire vivre l'enfer,
03:36dans cette maison il y avait les messages projetés, les derniers messages que Sivan avait envoyés à son papa pour lui raconter l'horreur qu'elle vivait,
03:44et les derniers messages de son papa qui restaient sans réponse sur WhatsApp,
03:48voilà, donc ce matin je pense à eux, je pense à tous les habitants d'Israël, tous ces gens qui étaient finalement dans les kibbouts,
03:54il faut le savoir ce sont des gens de gauche qui sont souvent pas d'accord avec Benyamin Netanyahou,
03:58il faut savoir aussi qu'à Gaza ce 7 octobre il n'y avait plus aucun Israélien qui était dans Gaza,
04:02et qu'ils ont envahi ces kibbouts pour tuer, et je pense à eux parce que j'essaie de me mettre en perspective le fait que,
04:10dites-vous que c'est comme si 30 000 terroristes étaient rentrés en France ce jour-là, 30 000, et que 12 000 français avaient été tués,
04:16comment les français, comment l'état français, comment la république française auraient pris ça, est-ce que ce n'était pas une déclaration de guerre ?
04:21Voilà, et je ne dis pas que ça excuse tout, qu'il ne faut pas parler, qu'il ne faut pas arrêter la guerre, bien évidemment,
04:27et puis d'ailleurs je suis dans mon fauteuil bien tranquillement ici à vous raconter tout ça,
04:29mais simplement je veux avoir une pensée pour ces deux jeunes gens ce matin, je répète leur prénom, Nahor et Sivan, et tous les autres,
04:35et les otages français, vous voyez je porte ce pin's, je ne le porte jamais, mais ce matin ça m'a semblé logique de le porter,
04:39et tous les autres, je veux avoir une pensée pour eux, et ces deux français, Ohrad Yalomi et Ofer Calderon, dont on ne parle pas non plus,
04:46et qui sont franco-israéliens, voilà, on ne parle pas d'eux.
04:48Il y a 43 français qui ont, franco-israéliens, qui ont perdu la vie,
04:53une question que l'on se posait ce matin, c'est dans les écoles, alors je ne vous ai pas présenté, j'étais un peu perturbée ce matin,
04:59Alexandre Aspina, vous êtes enseignante déléguée générale en charge contre la lutte contre le décrochage scolaire,
05:07est-ce qu'il n'y aurait pas dû y avoir aujourd'hui dans les écoles peut-être un mot, une commémoration,
05:12plutôt qu'un communiqué du ministère de l'Intérieur, ministère de l'Education, qui recommande aux enseignants d'être prudents ?
05:18On aurait tous aimé qu'il y ait un hommage dans les écoles, parce que ce qui s'est passé le 7 octobre, ces pogroms,
05:26c'est en réalité une attaque contre chacun d'entre nous, c'est une attaque contre nos valeurs, c'est une attaque contre l'Occident,
05:36c'est une attaque contre tout ce qui fait le socle de notre nation, et oui, moi j'aurais aimé un hommage, une minute de silence, quelque chose dans les écoles,
05:48mais nous savons tous ici que ça n'était pas possible et que c'était faire prendre des risques à la communauté éducative.
05:57Je crois qu'on est dans un moment où effectivement, dans le monde dont on parlait hors plateau, les boussoles sont totalement affolées,
06:08et donc pourquoi je fais le lien avec ça, c'est qu'à l'école, dans le sanctuaire normalement de l'école, et en particulier républicaine en France,
06:17publique, laïque, dit-on, l'idée de fixer des points de repère, c'est intéressant.
06:24Moi-même encore, je pense que c'est au-delà de l'hommage, si vous voulez un moment donné, sur l'hommage, c'est de l'émotion,
06:34c'est quelque chose qui ne fait pas partie de l'histoire encore, mais qui est encore là, présent, tout de suite.
06:39Moi je ne parle pas d'un hommage qui relève de l'émotion.
06:42Oui, oui, mais quand je dis, pour moi, hommage c'est relié à l'émotion.
06:45Précisément, il ne faut pas que ce soit de l'hommage à l'émotion.
06:47Non, c'est ça, absolument, c'est ce que vous dites.
06:49Moi je pense que le point de repère, c'est juste pour préciser juste là-dessus.
06:51C'est d'expliquer ce qui s'est passé.
06:53Il y a évidemment que tout ce qui est bien ou mal peut être contesté, selon d'où on aimait, ainsi de suite.
06:57Là quand même, il faut que, et c'est aider des jeunes gens, qui pour beaucoup sont environnés par d'autres versions,
07:07non pas seulement de l'histoire, mais de l'actualité, du vécu ici et ailleurs, de ce qu'on leur raconte en permanence.
07:15Et l'école, quelle qu'elle soit, et c'est pour ça que moi j'en veux beaucoup, ça aurait pu être mon coup de gueule si vous voulez aujourd'hui,
07:22je vous le dis, c'est qu'on doit être certain de ce qu'on aimait, et à l'école aussi.
07:28On doit être certain de son courage, et à l'école aussi.
07:31On doit être en capacité de dire, là il y a une ligne, là il y a ça, là c'est bien.
07:36Ce n'est pas simplement un message du Président de la République, du Premier ministre, je ne sais qui.
07:39Il faut savoir dire, même quand on aimait, depuis le ministère de l'éducation nationale, à la présidence de la République, en passant par Matignon,
07:46dire aussi une vérité. Et cette vérité-là aujourd'hui, c'est de dire qu'il y a des choses qui sont bien, des choses qui sont mal.
07:52Il y a des endroits où finalement les choses se sont passées.
07:54Et quand vous parlez d'universalité, c'est ça dont on parle, c'est ce qui s'est passé évidemment ce jour-là,
08:00et là c'est important, mais ça permet effectivement d'évoquer, de le situer dans un contexte beaucoup plus large.
08:04Et je crois que ça, l'école, si vous voulez, elle ne peut pas...
08:08Vous voyez, ce qui se passe encore, vous vous rendez compte, c'est qu'on a détourné le regard.
08:11On a encore détourné le regard.
08:13Il faut qu'on marque une pause, c'est l'heure du journal, et on se retrouve dans un instant.
08:24Avec vous sur Sud Radio pour commenter l'actualité, on est ensemble jusqu'à midi,
08:28cette actualité du 7 octobre, il y a un an, le monde a changé, la France a changé.
08:39On entend aujourd'hui des propos qu'on n'imaginait pas entendre, nous en parlions justement pendant le journal.
08:45On voit des manifestations pro-palestiniennes à Sciences Po, on voit un certain nombre de choses à Paris,
08:51mais évidemment aujourd'hui on pense, comme vous le disiez Alex Darmand, à ceux qui ont perdu la vie,
08:55à ces otages qui sont toujours retenus, et à cette guerre contre le Hamas.
09:01On en parle avec vous ce matin, avec Alex Darmand, journaliste politique,
09:06votre chaîne Youtube Les Indécis, une chaîne de débats politiques, et tous les vendredis matins,
09:11vous êtes face à Éric Tegner, dans La Vérité en face, chez Patrick Roger, à 9h sur Sud Radio.
09:16Alexandra Spiner, vous êtes déléguée spéciale en charge de la lutte contre le décrochage scolaire,
09:22vous êtes également enseignante. Éric Revelle, journaliste, éditorialiste à Sud Radio,
09:27on vous retrouve les lundis, mardis et mercredis à 7h25 dans Le Grand Matin Sud Radio,
09:31et parfois dans Les Vraies Voix, et parfois chez moi, merci.
09:36Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication évidemment,
09:42émission largement consacrée à ce qui s'est passé le 7 octobre, il y a un an,
09:47à ses répercussions, à la fois politiques et sociétales.
09:51On va continuer le tour de table de ce qui retient votre attention dans ce cadre-là,
09:58aux uns et aux autres, Jean-Christophe Gallien, ça concerne le président algérien ?
10:05Oui, qui lui, dans un contexte, voilà, on est dans un moment méditerranéen particulier,
10:11mais plus largement, globalement particulier, les relations entre le Sud et le Nord,
10:15entre l'Europe et l'Afrique, et lui vient mettre une pièce supplémentaire
10:19dans la difficulté relationnelle que nous avons autour de cette Méditerranée,
10:22qui est la nôtre finalement, que nous partageons, dans lequel il y a un destin évidemment commun,
10:27et il monte d'un cran dans l'affirmation de quelque chose qui est anti-français,
10:31dans une conversation qu'il a lors d'une émission politique en Algérie ce week-end,
10:37il déclare que la France a commis un double génocide en Algérie,
10:41le premier étant de dire que quand les Français sont arrivés,
10:45allés au XIXe siècle, il y avait 60 millions d'Algériens,
10:48quand ils sont repartis, il n'y en avait plus que 9 millions,
10:51et qu'en plus, il voudrait maintenant qu'on aille chercher au cœur du désert de l'Algérie,
10:56qui n'était pas tout à fait l'Algérie à ce moment-là,
10:57puisque ce n'était pas configuré de cette manière en termes de pays,
11:00eh bien, comme dans le Pacifique, les Français ont génocidé à partir du nucléaire.
11:06Alors, je pense qu'aujourd'hui, si vous voulez, je ne sais pas ce qu'il fait,
11:10je ne sais pas s'il parle aux Algériens, s'il fait de la pression diplomatique,
11:13et j'enchaîne en disant qu'il refuse de venir en France,
11:16parce qu'il y a un voyage officiel qui était prévu, une visite importante.
11:19On se rappelle d'un match, on ne peut plus organiser de matchs entre la France et l'Algérie,
11:23de football au stade de France, parce que ça avait été une difficulté la dernière fois.
11:28On est face à quelque chose qui n'est pas serein,
11:31tout ça est lié évidemment aux prises de position,
11:33notamment au choix diplomatique de la France de considérer le Sao-Oriental comme marocain.
11:38Ça n'est pas responsable, parce que, je vous le redis, les destins sont liés,
11:43il y a une communauté, une diaspora, et des franco-algériens,
11:46on va dire ça comme ça, parce qu'on est obligé de le dire comme ça,
11:48ça devrait être des Français, mais qui sont franco-algériens dans ce pays,
11:51qui sont très nombreux, qui continuent à venir.
11:53Quand on a un président algérien dont on voit que la jeunesse,
11:56et même quand lui-même le fait dire à ses ministres
11:58que si vous n'êtes pas content, partez, même partez en France,
12:01parce qu'il n'y a pas d'espoir à 20 piges, excusez-moi de le dire comme ça, en Algérie aujourd'hui,
12:05alors que c'est un pays qui est potentiellement un des plus riches du bord de la Méditerranée,
12:09parce que pétrole, parce que gaz, parce que capacités agricoles, touristiques,
12:12qui n'ont que très peu été développées.
12:14Moi je m'en veux beaucoup, parce que je pense que notre destin est plus large et commun,
12:18et que cette histoire doit suffire, doit s'arrêter.
12:20C'est une autre histoire, si vous voulez, là aussi, complexe,
12:24qui si on ne prend pas garde, non pas de venir ce qui est en train de se passer,
12:27et que nous malheureusement c'est à l'ébran aujourd'hui,
12:30mais qui quand même, qui quand même, agité autour en plus du phénomène religieux,
12:34là aussi, peut provoquer de graves difficultés,
12:37non pas en Algérie, mais ici aussi, en relation avec les événements dont nous parlons notamment.
12:42– Ça nous amène sur la diplomatie française, peut-être Éric qu'on peut évoquer ce sujet avec vous,
12:47je vous propose d'écouter Emmanuel Macron, c'était il y a deux jours, le 5 octobre.
12:53– Nous essayons aussi d'être cohérents, et lorsque nous demandons des cessez-le-feu,
12:57c'est le cas pour Gaza, ça a aussi été le cas pour le Liban la semaine dernière,
13:02eh bien nous tâchons de ne pas demander un cessez-le-feu
13:05tout en continuant à livrer les armes de la guerre.
13:07Et je pense que c'est simplement de la cohérence.
13:10– Alors, Benjamin Netanyahou lui a répondu…
13:14– Comme jamais on a répondu à un président de la République,
13:18en disant que la honte de cette déclaration poursuivrait le chef de l'État français
13:22bien après la victoire d'Israël sur les groupes terroristes.
13:25Juste un mot quand même sur l'Algérie, parce que ça nous renvoie aussi à Emmanuel Macron.
13:28– Absolument.
13:29– Vous savez, il y a une très bonne interview dans le magazine d'Elisabeth Lévy-Coser d'Alain Fickelkraut,
13:35qui pour parler des allers-retours incohérents d'Emmanuel Macron en matière diplomatique
13:41parle d'une démarche titubante.
13:43L'Algérie c'est typiquement ça.
13:45Vous vous souvenez, quand il fait campagne,
13:48Macron explique que la guerre d'Algérie était un crime contre l'humanité,
13:51puis quelques années plus tard il explique que la junte militaire au pouvoir,
13:56M. Théboune n'est que la marionnette des militaires algériens au pouvoir,
14:00que cette junte militaire utilise la guerre d'Algérie comme une rente mémorielle.
14:04Vous voyez, donc il a une espèce de démarche titubante sur des sujets qui sont extrêmement avifs,
14:10et pour le coup, c'est la même chose sur sa déclaration concernant le désarmement,
14:16enfin le fait, d'abord, la France ne fournit pas d'armes à Israël,
14:19les États-Unis et Israël en produisent en interne,
14:22alors on en voit quelques composants, paraît-il, bon très bien,
14:25mais surtout, comment est-ce que vous voulez qu'on ait une colonne vertébrale diplomatique
14:29sur le sujet de la guerre au Moyen-Orient,
14:32quand vous avez le même Président de la République qui, le 23 octobre 2023,
14:36donc quelques jours après le pogrom du 7 octobre,
14:39explique qu'il faut monter une grande coalition contre le Hamas.
14:41Si vous montez une coalition contre le Hamas pour poursuivre ces terroristes,
14:45il faut forcément des armes.
14:46Et puis, pardonnez-moi, on peut comprendre la logique qu'essaie d'installer le Président de la République.
14:51Si vous voulez un cessez-le-feu, il faut arrêter les armes,
14:53mais sauf que la guerre a été déclarée par le Hamas à Israël,
14:58et que si, à mon sens, Israël ne va pas au bout des choses avec le Hamas ou le Hezbollah,
15:03d'ici 6 mois, 1 an, 2 ans,
15:05vous laisserez le Hamas ou le Hezbollah réconstituer leur force
15:09grâce aux milliards d'euros que l'Iran verse chaque année au Hezbollah,
15:14et de nouveau, il y aura une attaque sur Israël.
15:16Donc, je veux dire, ces deux logiques s'opposent,
15:19mais pardonnez-moi, qui déclenche la guerre le 7 octobre puisqu'on commémore ce pogrom ?
15:23C'est le Hamas ! Enfin, c'est le Hamas qui massacre
15:26des jeunes enfants qu'on a vus se faire tirer dessus comme des animaux dans un safari en Afrique
15:31qu'on n'oserait même plus montrer. C'est quand même le Hamas !
15:34C'est assez incompréhensible, alors Alex ?
15:37Non, c'est incompréhensible, mais il faut quand même dire les choses.
15:40Aujourd'hui, la guerre, ce n'est pas Israël contre le Hamas.
15:43La guerre, c'est Israël contre 7 fronts.
15:46Il y a 7 fronts face à l'état d'Israël aujourd'hui, d'accord ?
15:48La guerre, plus globalement, c'est Israël contre l'Iran.
15:51Et moi, je ne comprends pas qu'un président de la République comme Emmanuel Macron,
15:54un président de la République française aujourd'hui, ne se rende pas compte de ça.
15:57Si Israël perd la guerre aujourd'hui, il n'y a plus d'Israël.
16:01Si l'Iran perd la guerre aujourd'hui, c'est la fin du régime iranien.
16:05C'est complètement différent, quand même.
16:07Il y a quand même un combat pour l'Occident aujourd'hui.
16:09On sait qu'on n'est pas amis, normalement, l'Occident avec le régime des Ayatollahs en Iran.
16:13Enfin, je crois, je ne sais pas.
16:14Et donc, si on ne se rend pas compte...
16:16On pourrait presque en douter.
16:17Non, mais attendez, on est quand même une démocratie comme l'état d'Israël aujourd'hui.
16:20Si on ne se rend pas compte de ça, c'est qu'on n'a rien compris à la diplomatie.
16:22Et j'aimerais rajouter une chose, excusez-moi.
16:24C'est quand même incroyable de dire, quand on est président de la République française,
16:27qu'on ne doit plus livrer d'armes à l'état d'Israël,
16:30et que dans le même temps, on en livre sans aucun problème aux Qatar,
16:33sans aucun problème à l'Arabie Saoudite, qui mène des guerres.
16:36Mais on en vend, on en livre, et on fait tout ce qu'on veut avec,
16:40on fait du commerce avec eux, et que tout le monde trouve ça normal.
16:43C'est franchement une faute politique et une faillite morale de la République française.
16:48Comment vous l'expliquez, cette sortie d'Emmanuel Macron, qui se reprend d'ailleurs le lendemain ?
16:52C'est bien plus que ça.
16:54En réalité, on s'aperçoit qu'avec Emmanuel Macron, au fond, une fois sur deux, on est d'accord avec lui.
17:00Puisqu'il dit tout et son contraire.
17:02Donc tout le monde peut y trouver à boire et à manger.
17:06Non, ce qui est terrible quand même, c'est évidemment le peu de sens du timing, je dirais,
17:13deux jours avant ce qui a été le plus grand massacre de juifs au monde,
17:22de dire des propos depuis la Shoah,
17:26d'oser dire une chose pareille pour finalement après se reprendre,
17:34mais au fond, en disant cela, il a quand même nourri tous ceux qui haïssent Israël.
17:41C'est de l'opportunisme.
17:43La politique, c'est du clientélisme.
17:45C'est pour flatter un électorat.
17:49Et la France insoumise est d'accord avec Macron.
17:51C'est quand même à Neuville pour la première fois.
17:53Et puis moi, je trouve quand même la honte quand même d'être salué par Rima Hassan, par Mélenchon,
18:01qui d'autre à saluer ?
18:03Dominique de Villepin, sans doute.
18:05Il faudra écouter son interview sur France Info ce matin.
18:07On va marquer une pause.
18:09Je vous donne la parole Jean-Christophe Gallien, tout de suite après.
18:11Sud Radio.
18:13Parlons vrai.
18:15Sud Radio.
18:17Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
18:19Valérie Expert.
18:21Et nous sommes ensemble jusqu'à midi, pour le 10h midi, 7 octobre, un an après.
18:25Le monde a changé, la France a changé.
18:27Emmanuel Macron, lui, n'a pas changé.
18:29Il dit tout et son contraire.
18:31Et puis la gauche, qui peine à trouver sa place,
18:37mais c'est important de parler aujourd'hui du 7 octobre.
18:39On l'a fait avec Valérie Abbé-Cassis,
18:41dont on vous recommande vraiment le livre,
18:43Place des otages,
18:45paru aux éditions du Serre,
18:47où elle raconte pendant un an
18:49ce qu'elle a vécu à Tel Aviv.
18:51Jean-Christophe Gallien,
18:53on parlait d'Emmanuel Macron,
18:55qu'on cesse de livrer des armes à Israël.
18:57Benjamin Netanyahou lui a répondu dans une très grosse colère.
19:03Du coup, Emmanuel Macron a dit non,
19:05mais ce n'est pas exactement ce que j'ai voulu dire.
19:07C'est l'Élysée qui a dit ça, ce n'est pas lui.
19:09Oui, c'est l'Élysée, absolument, vous avez raison.
19:11En même temps, juste préciser le contexte,
19:13il était à un sommet de la francophonie,
19:15et il avait devant lui des chefs d'État africains.
19:17On connaît la francophonie,
19:19on sait que c'est majoritairement représenté
19:21et composé de pays africains et arabes.
19:23Oui, et quand on aimait vers ce sud global,
19:25c'est vraiment là pour le coup.
19:27C'est pour ça que je voulais juste,
19:29pour avoir préparé pour des acteurs
19:31qui sont dans cette assemblée,
19:33les sommets de la francophonie,
19:35qui pourraient revenir en France.
19:37C'est clair que quand on regarde
19:39comment ils votent à l'ONU,
19:41comment ils se comportent de manière diplomatique,
19:43je vais vous dire, politiquement et géopolitiquement,
19:45ce n'est pas des amis d'Israël.
19:47Très concrètement.
19:49Par contre, quand on les connaît bien,
19:51je veux dire qu'ils achètent aussi
19:53de la technologie, que quand vous allez
19:55chez eux, il y a des cartes de visite
19:57de grandes compagnies israéliennes de sécurité,
19:59de défense, qui traînent et que vous voyez partout.
20:01Donc on est dans ce monde-là.
20:03Donc reprocher à Emmanuel Macron,
20:05effectivement, sa diplomatie titubante,
20:07louvoyante,
20:09ça existe en diplomatie.
20:11Parfois, mais c'est jamais le même
20:13homme qui le fait. C'est pas le chef d'État qui change
20:15de voix et qui slalome. On utilise
20:17plusieurs voix. On a un ministre des Affaires étrangères
20:19très important, pas M. de Villepin,
20:21mais d'autres. M. Kissinger,
20:23avec ses présidents, il jouait de cette manière-là.
20:25Mais souvent,
20:27il y a de la diplomatie et du silence.
20:29En l'occurrence, c'était parti comme ça parce qu'on avait demandé
20:31à la France d'intervenir,
20:33soi-disant, parce que la France fait croire
20:35qu'elle avait des liens assez encore,
20:37en tout cas, clairs, que c'était la seule qui
20:39pouvait parler au Hezbollah, donc en partie à l'Iran,
20:41pour ce qui est le monde occidental.
20:43Les Américains ne le parlent plus. Israël, évidemment,
20:45continue à parler au Hezbollah,
20:47contrairement à ce qu'on pense. Avec Nasrallah,
20:49il y avait des conversations. C'était une réalité.
20:51Mais la France était l'acteur extérieur,
20:53la puissance extérieure qui pouvait parler au Hezbollah.
20:57Et puis, il y a eu l'élimination de Nasrallah
20:59et la France s'est retrouvée un peu en difficulté
21:01dans ce contexte. Et donc, c'est vrai que
21:03on sait qu'Emmanuel Macron n'a pas tellement
21:05été un peu choqué, ou en tout cas
21:07embêté par rapport à ce truc-là.
21:09Donc, ce n'est pas pour légitimer sa position.
21:11C'est pour dire que, un, il parlait à des pays
21:13qui, effectivement, géopolitiquement, même s'ils
21:15commercent avec Israël, ne sont pas des amis d'Israël.
21:17Donc, il voulait avoir une parole.
21:19La France est en difficulté par rapport à l'Afrique
21:21et à d'autres parties du monde. Ce n'est pas très
21:23efficace non plus parce que les gens n'attendent pas ça de lui,
21:25d'ailleurs, entre parenthèses. Et puis, de l'autre côté,
21:27il y a eu cet épisode d'Osbola
21:29qui fait qu'on croyait
21:31de ceux qui pouvaient, anciens protecteurs
21:33du Liban, tu connais mieux
21:35que moi cette zone-là.
21:37C'est Emmanuel Macron qui a abîmé la relation
21:39de la France avec l'Afrique. C'est lui
21:41qui a commencé à abîmer cette relation.
21:43Et moi, je trouve que, précisément, au sommet
21:45de la francophonie, c'eût été
21:47l'honneur de la France
21:49de dire des choses clairement.
21:51Et cette parole,
21:53elle est
21:55dégradante pour notre pays.
21:57– Et Éric Sandra, elle n'est pas audible, je peux vous assurer, pour bien connaître ceux qui étaient en face,
21:59qu'ils n'attendent pas ça. C'est pas un message
22:01qu'ils n'ont pas envie qu'on parle d'Israël
22:03ou d'Alistair, mais qu'on parle de leur relation.
22:05– Il y avait d'autres sujets.
22:07Surtout que la France,
22:09il l'a ajouté, ne vend pas d'armes.
22:11– Est-ce qu'il a demandé
22:13en même temps au Hezbollah,
22:15à l'Iran, au Hamas
22:17de se désarmer ? Pardon, excusez-moi, mais est-ce qu'il a
22:19fait ce message-là ?
22:21– Éric, il est tout de même désavoué
22:23d'avoir un certain nombre
22:25de proches, dont Yael Broun-Privé
22:27qui dit qu'il ne faut pas désarmer Israël.
22:29– Donc ça, ça témoigne quand même
22:31d'une chose, c'est l'affaiblissement considérable
22:33de la parole du Président de la République
22:35à la fois en interne et en externe.
22:37La façon dont Netanyahou a renvoyé,
22:39si j'ose dire, le Président de la République dans ses buts,
22:41à mon sens, c'est du jamais vu officiellement.
22:43On sait par exemple que ça s'était très mal
22:45passé sur un autre sujet entre Poutine et Sarkozy,
22:47que Sarkozy était ressorti
22:49un peu tremblant d'un entretien
22:51avec Poutine, mais là, si vous voulez,
22:53c'est public, donc ça veut dire que la parole
22:55du chef de l'État est considérablement
22:57affaiblie pour que à la fois
22:59en extérieur mais en intérieur des proches
23:01d'Emmanuel Macron, Madame Broun-Privé
23:03doit tout au Président de la République
23:05dans sa carrière politique.
23:07Mais si vous voulez, ce qui est quand même
23:09inexcusable, pardonnez-moi,
23:11c'est que
23:13le Président de la République avait
23:15refusé de s'associer, vous vous en souvenez,
23:17juste après le 7 octobre, à une marche contre l'antisémitisme.
23:19Le Président de la République,
23:21chef des armées,
23:23n'a même pas salué
23:25la mémoire de nos 58 parachutistes
23:27tués par le
23:29Hezbollah au Liban.
23:31Évidemment que moi j'ai une pensée quand même forte
23:33pour les populations civiles à Gaza,
23:35au Liban, que je connais un peu,
23:37parce que le Liban est un pays martyr, faut jamais l'oublier.
23:39Le Liban, il a vu le Hezbollah
23:41mettre en coupe réglé ce pays.
23:43Vous avez 3 millions de Syriens
23:45qui occupent, qui sont
23:47sur le sol libanais. Vous n'avez plus
23:49de gouvernement au Liban, vous n'avez plus de Président.
23:51Vous avez des députés du Hezbollah qui sont
23:53au Parlement libanais.
23:55Vous avez un système bancaire qui ne fonctionne plus.
23:57Le pays est à genoux. Il faut aussi
23:59penser à la population libanaise.
24:01Faut pas l'oublier, il faut le dire.
24:03Mais pardonnez-moi, ce qui me rend un peu
24:05pardonnez mon ton,
24:07mais un peu fou, c'est que le chef des armées,
24:09le Président de la République, n'a même pas
24:11au moment de la
24:13fin de M. Hassan Nasrallah,
24:15eu un mot public pour dire
24:17il a quand même tué
24:1958 de nos soldats.
24:21Et puis l'attentat à Rudren.
24:23Quand un civil a tué Rudren, c'est pareil.
24:25Excusez-moi, c'est des Français aussi qui ont été assassinés
24:27par le Hezbollah.
24:29Mais ça, qu'est-ce que ça veut dire ?
24:31Est-ce qu'il y a des intérêts qui nous passent ?
24:33Il est dépassé lui-même.
24:35Est-ce qu'il y a une peur de voir de nouveau une vague
24:37d'attentats se perpétrer sur le
24:39sol français ? C'est un aveu de faiblesse
24:41incroyable si c'est ça.
24:43Le nôtre peut montrer qu'il a peur.
24:45Non, ça n'est pas possible.
24:47J'essaie de trouver une réponse à la incohérence
24:49des propos du chef de l'OTAN.
24:51On parlait de l'école tout à l'heure, ne pas avoir,
24:53c'est un marqueur essentiel.
24:55Détourner le regard à l'école, mettre ça
24:57sous le tapis, avoir peur d'évoquer
24:59dans le sanctuaire républicain, on fabrique
25:01demain les petits français
25:03et les grands français de demain.
25:05C'est quand même triste.
25:07Là, l'absence de courage, pour moi, elle est plus grave
25:09à cet endroit-là que ne pas dire que
25:11je suis d'accord avec Jean-Christophe
25:13mais ça ne date pas du 7 octobre.
25:15À l'école, on a peur de parler
25:17des juifs, de la région juive,
25:19que les juifs se cachent à l'école.
25:21Je vous rappelle que les territoires perdus
25:23de la République, ça n'est pas le 7 octobre, malheureusement.
25:25Il y avait une occasion de revenir.
25:27Oui, mais est-ce que l'occasion
25:29est vraiment en risque ?
25:31Parce qu'on est en pleine crise politique
25:33aussi en France. C'est l'une des raisons
25:35pour lesquelles la parole du chef de l'État
25:37est tellement abîmée et
25:39dévalorisée dans notre pays.
25:41Ce qui va être intéressant, c'est de voir ce soir
25:43la prise de position
25:45de la déclaration de Michel Barnier
25:47devant le CRIF. Ça va être très intéressant
25:49parce que Michel Barnier, on l'a oublié,
25:51il ne s'est pas gêné de critiquer
25:53c'était en creux mais assez net
25:55le président de la République dans son discours
25:57devant l'Assemblée nationale sur un sujet
25:59qui n'était pas celui-ci. Mais comment
26:01est-ce qu'aujourd'hui,
26:03un homme politique français ne peut pas prendre position
26:05de manière claire sur ce sujet ?
26:07Alors je rappelle quand même,
26:09parce qu'il faut avoir un peu de mémoire, que Netanyahou
26:11n'a jamais vraiment été la tasse de thé
26:13des présidents de la République.
26:15Vous vous souvenez que Chirac...
26:17Non mais je vous le dis,
26:19c'est important.
26:21Je pense que si le président de la République
26:23était resté cohérent
26:25avec lui-même, il n'aurait pas eu
26:27cette réponse cinglante de Netanyahou.
26:29Netanyahou, il fait de la politique.
26:31Netanyahou devra expliquer le pogrom
26:33du 7 octobre. On attend
26:35qu'une commission d'enquête soit mise sur pied
26:37en Israël, pays de la démocratie.
26:39Tout ça viendra en son temps, si vous voulez.
26:41Mais c'est vrai que cette sortie
26:43d'Emmanuel Macron à deux jours
26:45de la commémoration du pogrom, pardonnez-moi,
26:47mais il est complètement hors-sol.
26:49Mais hors-sol !
26:51Julien Drey tweetait,
26:53il était ce matin chez Jean-Jacques Bordin,
26:55qui sont les maîtres d'Emmanuel Macron, pour le savoir, lisez
26:57le communiqué du Qatar. Le Qatar salue
26:59l'appel du président français à cesser d'ouvrir des armes
27:01à l'occupation d'Israël.
27:03Et il dit, j'accuse la diplomatie française
27:05d'être sous influence.
27:07Ça, c'est le point de vue de Julien Drey.
27:09Mais effectivement, quand on a le Qatar
27:11qui soutient une déclaration
27:13sur un sujet aussi grave
27:15du président de la République,
27:17on peut se poser des questions.
27:19Quand on voit la petite télégraphiste du Hamas saluer
27:21la déclaration du président de la République,
27:23on peut aussi s'interroger.
27:25Quand Rima Hassan se réjouit d'une déclaration
27:27d'Emmanuel Macron,
27:29je pense que là,
27:31c'est le moment de s'inquiéter
27:33de notre politique étrangère.
27:35Mais vous savez ce qui est terrible,
27:37c'est qu'à aucun moment, le président de la République
27:39n'a pu dire que...
27:41J'entends ce mot toujours,
27:43le cessez-le-feu, le cessez-le-feu, le cessez-le-feu.
27:45Mais le cessez-le-feu, il a été rompu
27:47le 7 octobre par le Hamas.
27:49Et ça, je crois que c'est important
27:51de le dire.
27:53Israël est en guerre
27:55contre les terroristes,
27:57mais qui sont nos ennemis
27:59également.
28:01Et ce serait tellement simple de l'expliquer
28:03de cette façon-là.
28:05Vous avez aujourd'hui
28:07une parole qui...
28:09C'était très bien dit par Éric.
28:11Michel Barnier, aujourd'hui, c'est une sorte
28:13de président du Conseil
28:15du néo-4ème République.
28:17Je n'ai aucun doute sur ses déclarations ce soir.
28:19Je suis certaine qu'il sera...
28:21Mais justement,
28:23ce qui est intéressant dans cette affaire,
28:25c'est qu'il y a eu un affaissement
28:27temporaire, on ne sait pas combien de temps,
28:29peut-être jusqu'à un départ, en tout cas on ne sait pas trop,
28:31du président de la République et de l'institution éliséenne.
28:33C'est-à-dire que dans l'édifice institutionnel français,
28:35quand je dis président du Conseil, c'est-à-dire qu'il est
28:37un peu plus qu'un Premier ministre, alors même qu'il est très fragile.
28:39Alors même qu'il est très fragile. Donc on attend
28:41une parole qui soit aussi forte
28:43que celle de quelqu'un qui est finalement
28:45à ce moment-là incarnant de la politique française.
28:47Qui a émis une parole claire ce week-end ?
28:49Je vais vous le dire. J'ai commenté
28:51l'actualité du week-end, des déclarations
28:53de Glucksmann, de Marine Le Pen.
28:55Marine Le Pen, c'était très clair sur cette affaire.
28:57En termes de candidature,
28:59hier elle était candidate,
29:01non seulement en législative anticipée potentielle,
29:03mais une présidentielle qui arrive forcément en 2027
29:05et anticipatoire potentiellement.
29:07Il y a besoin que chez les Républicains,
29:09que chez les socialistes,
29:11que chez les gens d'Ensemble pour la République
29:13et ainsi de suite, on ait une parole claire.
29:15Et pourquoi aujourd'hui, je suis désolé,
29:17pendant le week-end, seule et claire,
29:19Marine Le Pen sur ce sujet ?
29:21On va y revenir.
29:23Elle est très très claire.
29:25On peut attendre évidemment.
29:27Tous les responsables
29:29politiques LR
29:31sont je crois très très clairs
29:33sur ce sujet. Il n'y a aucune ambiguïté.
29:35Est-ce qu'il y a eu une parole
29:37claire ? Est-ce qu'il y a eu quelqu'un
29:39au nom de LR qui s'est exprimé ?
29:41Vauquier, qu'est-ce qu'il a dit ce week-end là-dessus ?
29:43On est le 7 octobre, où est la parole ?
29:45Je ne dis pas ça pour faire la promotion de quelqu'un.
29:47Je le regrette en tant que Français,
29:49dans un contexte où on dit que le président de la République lui-même
29:51est louvoyant. Donc on attend Michel Barnier ce soir,
29:53j'espère, j'en doute pas.
29:55Mais j'espère qu'il le fera pour son président
29:57de groupe et aussi pour le président du Sénat.
29:59Et puis on parlera avec vous dans un instant, Alexandra
30:01Spiner aussi, de la France insoumise.
30:03A tout de suite.
30:11Et on continue de parler du 7 octobre.
30:13On va parler un peu d'économie aussi avec vous, Éric Revelle,
30:15dans un instant, avec les déclarations
30:17de Gérald Darmanin. Mais Alexandra Spiner,
30:19on va parler de la France insoumise
30:21avec vous, c'était votre coup de gueule.
30:23Oui, la France insoumise
30:27qui n'en finit pas
30:29de nous écoeurer, puisque
30:31Mélenchon a appelé
30:33à arborer les drapeaux palestiniens
30:35dans les universités.
30:37Ça n'est finalement que le
30:39point d'orgue d'un an
30:41d'inversion des valeurs à la France insoumise.
30:43Mélenchon, c'est comme dans Orwell,
30:45la guerre c'est la paix,
30:47il glorifie le bourreau.
30:49Mais ce n'est pas qu'un an
30:51d'électoralisme, c'est un an
30:53d'une doctrine qui consiste à tout mettre
30:55au nom d'une dialectique qui assimile l'existence
30:57même d'Israël à une œuvre
30:59coloniale. Et ça,
31:01c'est une telle irresponsabilité
31:03quand on voit les dégâts
31:05monstrueux dans nos universités
31:07qui sont censées être le lieu
31:11de la lumière, de l'universalisme,
31:13du débat, de la connaissance.
31:17Mélenchon, c'est nier
31:19tout ce qui devrait faire le combat
31:21d'une gauche humaniste, qui transforme
31:23des lieux de savoir en lieux de
31:25propagande, qui nie
31:27la tragédie d'un massacre
31:29dont, vous l'avez dit Valérie,
31:31est le pire massacre
31:33depuis la Shoah.
31:35Et quand il s'agit
31:37de juifs, d'un viol quand il s'agit
31:39de femmes juives,
31:41il est toujours là pour le nier.
31:43Nier l'antisémitisme qui déferle
31:45en France, en partie aussi
31:47à cause de lui, pour s'attirer
31:49les bonnes grâces
31:51d'un électorat
31:53qu'on imagine
31:55très friand,
31:57de paroles pleines de haine.
31:59On a laissé
32:01sa bande
32:03transformer
32:05en ZAD,
32:07l'Assemblée nationale, au point
32:09de la souiller.
32:11Moi, je salue évidemment la fermeté
32:13de Patrick Hartzell,
32:15ministre de l'enseignement supérieur,
32:17qui ne souhaite pas
32:19et qui combat
32:21pour que l'université
32:23ne devienne pas
32:25l'incubateur
32:27du cancer islamiste.
32:29Mais je redis ici
32:31que le danger est tout prêt
32:33et nous ne sommes pas loin de basculer.
32:35Il y avait un sondage
32:37de la Fondapol qui révélait
32:39une progression importante des préjugés
32:41antisémites chez les musulmans de France.
32:43Plus ils sont pratiquants, plus ils sont antisémites
32:45et les chiffres sont assez effrayants.
32:47C'est un phénomène massif
32:49et on parlait hors antenne de cette libération
32:51de la parole qu'on a tous constaté.
32:53Je disais précédemment,
32:55j'ai une amie qui a été traitée de sale juif,
32:57qui n'était pas juive d'ailleurs, elle a porté plainte.
32:59Il y a eu une condamnation.
33:0120% des actes antisémites où les juifs
33:03osent aller porter plainte.
33:05Elle est allée porter plainte.
33:07Ça a été jugé en comparution immédiate.
33:09Il y a eu 5000 euros d'amende
33:11qu'elle a reversé à une association.
33:13Et 3 mois de prison avec sursis.
33:15C'était important de le dire.
33:17Mais il y a cette libération de la parole.
33:19Et moi j'ai une pensée émue
33:21pour la jeunesse juive
33:23qui,
33:25à cause de Mélenchon,
33:27va être à nouveau ciblée,
33:29harcelée et devra raser les murs.
33:31Parce que c'est ça la réalité dans les universités
33:33françaises aujourd'hui.
33:35On a quand même une petite raison d'espérer
33:37parce que l'excellent Frédéric Dhabi
33:39nous dit
33:41dans un de ses sondages
33:43que désormais cette éléphie
33:45qui apparaît comme un parti repoussoir
33:47puisse-t-il l'être
33:49jusque dans les urnes.
33:51On a l'assistant parlementaire d'Hercilia Soudé
33:53qui appelle à l'entifada dans les rues de Paris
33:55et partout.
33:57La préfecture de police assérit le procureur.
33:59Mais Hercilia Soudé elle-même
34:01est une insulte
34:03à la démocratie.
34:05Je trouve très optimiste parce que
34:07l'université, pour bien la connaître et pour l'avoir quittée à quelques temps,
34:09ça remonte
34:11à quelque chose qui est beaucoup plus fondateur
34:13et beaucoup plus ancien.
34:15C'est-à-dire que si vous allez notamment dans tout ce qui est l'univers
34:17des sciences sociales, dont Sciences Po
34:19se trouve au cœur en partie, mais vous pouvez aller
34:21à l'école des hautes études en sciences sociales et ailleurs
34:23où on fabrique non seulement l'élite politique
34:25potentiellement, mais aussi une partie de ceux
34:27qui travaillent sur les sujets. Ça veut dire que même
34:29quand vous faites un travail doctoral ou post-doctoral
34:31aujourd'hui, vous n'avez aucune chance
34:33d'ouvrir les lumières,
34:35le curseur vers quelque chose qui est différent
34:37de ce qu'il y a de pensée qui aujourd'hui infuse
34:39pratiquement partout, si vous voulez,
34:41l'université et pas simplement les étudiants,
34:43les enseignants, le corps administratif,
34:45tout ce qui fonctionne autour de ça. Et qu'est-ce
34:47qui s'est passé ? Pourquoi on a abandonné ? Parce que
34:49si vous regardez une chose qu'il y a avec Emmanuel Macron, il y a eu
34:51combien de ministres d'éducation, combien de ministres d'enseignement
34:53supérieur, dans la durée, avant,
34:55il n'y a pas de continuité, il n'y a aucune prise
34:57de contrôle à l'université aujourd'hui. Et c'est bien
34:59normal sur la liberté des
35:01universités, chère à Valérie Pécresse en particulier,
35:03mais en réalité, on se retrouve face
35:05à quelque chose qui est là depuis très longtemps.
35:07C'est comme une inception, si vous voulez, ça remonte
35:09aujourd'hui parce qu'il y a eu cet événement et que parce
35:11qu'il y a des gens qui travaillent aussi politiquement.
35:13Et les filles ne croyaient pas que c'est juste
35:15on s'est accoquinés avec une bulle d'antisémitisme.
35:17On a travaillé en profondeur sur une population
35:19qu'ils appellent la France créolisée. Quand ils travaillent
35:21plus que Frédéric Dhabi, au fond,
35:23sur les études Cali et Cantier à l'intérieur de cette
35:25population, ils savent qu'antisémitisme, ça résonne.
35:27Antijuif, ça résonne. Anticatholique,
35:29ça résonne. Antiblanc, ça résonne.
35:31Il faut le dire clairement. Et donc, quand vous le faites
35:33et que vous faites du développement politique en profondeur,
35:35ça donne ça à la sortie. Mais c'est
35:37pas innocent et c'est du gain
35:39terrain politique. De la mobilisation
35:41politique aujourd'hui, c'est 15, 20, 30%
35:43de mobilisation de cet électorat. Mais quand
35:45vous serez à 50, 60, vous verrez qu'à ce moment-là,
35:47oui, les étudiants juifs pourront se poser quelques
35:49questions. Et ce qui est inquiétant, c'est qu'il faut bien
35:51comprendre qu'on forme
35:53les élites de demain et qu'une partie
35:55de ces élites a pris
35:57le parti des tueurs.
35:59Enfin, quand on parle
36:01de Sciences Po, c'est une centaine d'étudiants.
36:03Il y a rien qui
36:05prend le pouvoir. On laisse agir.
36:07C'est l'enseignement qui est concerné.
36:09Il y a eu un ministre de l'éducation nationale
36:11qui a duré 5 ans, qui était Jean-Michel Blanquer
36:13et qui, à mon avis, a payé justement le fait
36:15de vouloir être un peu dur avec...
36:17Il est en double discours.
36:19C'est pas vrai.
36:21Il n'était pas dans un...
36:23C'est très difficile d'avoir employé ces armes-là.
36:25Juste, j'aimerais répondre.
36:27Ce qu'il y a de plus terrible dans tout ça,
36:29c'est que moi, je me suis habitué
36:31aux outrances de la France insoumise,
36:33à cet inversement des valeurs. Je me suis
36:35habitué au fait qu'il faut toujours aller
36:37plus loin pour toujours plus choquer.
36:39Mais je me suis aussi habitué au rôle de l'ONU,
36:41qui est quand même l'organisation internationale
36:43qui sanctionne le plus les
36:45Alisraëls, qui est l'un des pays les moins peuplés au monde
36:47qui appartient à l'ONU, avec 20
36:49résolutions chaque année adoptées contre Israël
36:51et aucune contre les autres dictatures.
36:53Je me suis habitué à entendre que
36:55l'État d'Israël...
36:57Justement, et les autres dictatures
36:59qui sont des dictatures, alors qu'Israël est une démocratie.
37:01Je me suis aussi habitué à entendre que l'État d'Israël
37:03est un État génocidaire.
37:05À retourner, l'inversement des valeurs,
37:07un génocide quand même, où vous prévenez
37:09les gens avant de bombarder, et c'est horrible.
37:11Et je vous le dis franchement, sincèrement, j'ai le cœur
37:13qui saigne, vraiment, pour le Liban aujourd'hui
37:15parce que moi, mon meilleur ami, il est libanais, je vais vous dire,
37:17et qu'il n'arrive pas à me parler au téléphone
37:19et je peux le comprendre.
37:21Et c'est pas que je peux le comprendre, c'est que je dois le comprendre. C'est terrible.
37:23J'ai le cœur qui saigne pour ces enfants gazaouis
37:25comme pour les enfants israéliens, parce que la guerre
37:27c'est horrible. Mais il faut quand même dire une chose,
37:29c'est pas un génocide ce qui se passe aujourd'hui
37:31à Gaza. Quand vous avez des couloirs
37:33humanitaires créés
37:35et adaptés par Israël, c'est pas un génocide.
37:37Quand vous avez des vaccins qui sont distribués
37:39sous le contrôle de l'État d'Israël, qui est en guerre
37:41avec le Hamas et pas avec les Palestiniens,
37:43ce n'est pas un génocide. Et en fait, on s'est habitué
37:45à plein de choses, parce que souvent, le nombre
37:47est plus important que le fond et que la
37:49vérité des choses. Et ça, c'est très
37:51très très grave. C'est la fin, même
37:53je pense, d'un système, d'une démocratie
37:55mondiale et d'une échelle
37:57de valeurs qu'on ne respecte plus.
37:59Éric, sur cette
38:01libération de la parole,
38:03le fait qu'on soit habitué
38:05à entendre des choses
38:07comme celle-là.
38:09Oui, c'est tout à fait juste.
38:11Ce qui est
38:13frappant, c'est que
38:15on a l'impression
38:17parfois d'être dans un cauchemar.
38:19Si on nous avait expliqué il y a encore
38:21quelques mois, quelques années
38:23que
38:25l'antisémitisme le plus vil
38:27renaîtrait de cette manière
38:29dans un
38:31pays comme le
38:33nôtre.
38:35Moi, c'est ça qui me bouleverse
38:37le plus, c'est de voir que
38:39au-delà de l'alimentation politique de certains
38:41qui sont bien montrés du doigt, et c'est normal,
38:43vous le disiez tout à l'heure,
38:45mais c'est la deuxième ou troisième fois
38:47publiquement que des gens sur le sol français
38:49à Paris appellent à l'intifada
38:51dans les villes françaises.
38:53Donc là, on n'est même plus
38:55à se poser la question de savoir si on
38:57importe intellectuellement ou
38:59idéologiquement le conflit
39:01Gaza ou Liban en France.
39:03Là, en fait, ce que veulent ces gens, c'est déclencher
39:05une guerre. En fait, l'intifada, c'est
39:07une guerre, avec des
39:09pierres à l'origine, mais ça veut dire que
39:11ces gens appellent à ce que
39:13une partie des musulmans
39:15ou des islamistes
39:17prennent les armes contre...
39:19Et tout ça,
39:21évidemment, il y a la justice qui suit son cours,
39:23mais est-ce que vous pouviez
39:25imaginer, il y a encore quelques années, que
39:27certains appelleraient dans des meetings
39:29publics dans les rues de Paris à l'intifada
39:31en France ? Moi, ça me
39:33choque profondément.
39:35On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant
39:37avec vous sur Sud Radio.
39:39Sud Radio, votre attention est notre
39:41plus belle récompense. Sud Radio,
39:43le 10h midi, mettez-vous d'accord.
39:45Valérie Expert.
39:47Et on continue de commenter
39:49l'actualité. L'actualité, c'est aussi
39:51cette interview aux échos.
39:53Éric Reuvel, c'est votre coup
39:55d'interrogation, on va dire.
39:57Interview de Gérald Darmanin
39:59ce matin. D'abord,
40:01on parlait du timing du président de la République sur cette
40:03déclaration à la veille
40:05des commémorations du 7 octobre.
40:07Et là, de la même manière, je m'interrogeais
40:09enfin, je m'interroge depuis ce matin
40:11pour cette
40:13interview de Gérald Darmanin dans les échos
40:15alors qu'on est le 7 octobre,
40:17alors qu'il a été ministre de l'Intérieur,
40:19alors qu'il sait ce que c'est que la lutte contre le terrorisme
40:21pour lancer une idée
40:23qui n'est pas du tout sur ce thème-là,
40:25qui est sur le thème de l'abrogation des 35 heures.
40:27J'avoue que le timing, là aussi, est assez
40:29surprenant.
40:31D'abord,
40:33je lui ferai remarquer que
40:35s'il était ministre de l'Intérieur pendant X années,
40:37membre d'un gouvernement, si cette idée lui tient
40:39très à cœur, il pouvait la mettre en place
40:41ou l'évoquer bien avant.
40:43Maintenant, sur la mesure elle-même, le constat est juste,
40:45les Français ne travaillent pas assez. Je regardais
40:47si vous prenez le
40:49nombre d'heures travaillées, alors c'est un peu large
40:51en Europe, il y a quasiment que la Finlande
40:53qui travaille moins bien, moins que nous.
40:55On est le seul pays à avoir mis de manière légale
40:57les 35 heures en place, quand même.
40:59C'était une idée de Strauss-Kahn,
41:01soi-disant il ne voulait pas que ça aille si loin,
41:03elle a été mise en place par Martine Aubry.
41:05Après, Gérald Darmanin,
41:07j'aimerais bien l'avoir là, sous la main, pour lui poser
41:09une ou deux questions.
41:11Vous lui demanderiez quoi ?
41:13Comment est-ce que les PME ou les TPE vont pouvoir
41:15payer 38 heures, alors que souvent,
41:17elles ont des trésoreries compliquées ?
41:19Il dit qu'il faut payer avec la participation et l'intéressement.
41:21M. le ministre, ce n'est pas fait du tout pour ça,
41:23la participation et l'intéressement. Ce n'est pas une hausse
41:25de salaire. De la même manière, dans la fonction publique,
41:27j'adore le jeu de bonneteau
41:29des hommes politiques.
41:31Je vous prends le rapport de la Cour des comptes,
41:33qui dit qu'il y a 100 000 fonctionnaires de trop dans la territoriale.
41:35Bon, ça rapporterait, à partir de 2030,
41:374 milliards d'euros. Bon, très bien.
41:39Du coup, je fais passer la fonction publique
41:41à 37 heures, je la paye
41:4337 heures avec les 4 milliards d'euros
41:45que j'aurais récupéré quand j'aurais supprimé 100 000.
41:47Mais attendez, ça ne marche pas. La seule chose
41:49sur laquelle on peut être d'accord, et qui est un vrai sujet,
41:51et on va voir comment Barnier s'en sort
41:53jeudi prochain pour la présentation de son budget,
41:55c'est que si vous mettez en place des impôts
41:57qui, au passage, d'après certains,
41:59ça serait beaucoup plus de 20 milliards d'euros,
42:01on verra, vous cassez la croissance
42:03et vous cassez l'emploi. Ça, c'est certain, certain, certain.
42:05Quant à jeter en pâture
42:07ceux qui gagnent plus de 500 000 euros
42:09par foyer par an, je veux bien,
42:11mais ça concerne 0,3% des Français.
42:13Vous pensez que c'est là-dessus qu'on va faire
42:1520 milliards ? Non, ça n'a pas de sens.
42:17Donc voilà. Donc, Darmanin,
42:19M. le ministre, pourquoi est-ce que vous lancez cette idée là,
42:21alors que vous ne l'avez pas lancée avant,
42:23le 7 octobre, journée importante,
42:25s'il en est ? Deuxièmement,
42:27qu'est-ce que vous faites pour financer
42:29l'augmentation des salaires des fonctionnaires,
42:31l'abrogation des 35 heures ?
42:33Vous imaginez ce que ça représente ?
42:35Pour les chefs d'entreprise, c'est un enfer.
42:37Alex Armand, vous êtes chef d'entreprise,
42:39vous avez une société de production.
42:41Moi, j'ai des employés, aujourd'hui, on s'est calé sur les 35 heures.
42:43Et effectivement, peut-être que les Français ne travaillent pas assez.
42:45Il faut peut-être qu'il y ait un débat autour du travail,
42:47qu'on en parle, qu'on prenne le temps,
42:49mais qu'on ne balance pas des idées à l'emporte-pièce.
42:51Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, le cadre légal
42:53pour nous, employeurs, c'est de se caler
42:55sur les 35 heures et d'évoluer par rapport à ça.
42:57Vous imaginez demain s'il faut tout changer ?
42:59Déjà, excusez-moi, mais ça ne passera pas
43:01auprès des fonctionnaires, premièrement.
43:03Ils ne voudront jamais travailler plus de 35 heures.
43:05C'est leur idée.
43:07Ça sera encore les gens dans la rue
43:09pendant des semaines et des mois.
43:11Ça, c'est une première chose. On a besoin un peu de calme social,
43:13je pense, dans ce pays, premièrement.
43:15Et deuxièmement, je vous le dis, pour des employeurs
43:17et pour des patrons, entre guillemets,
43:19allez réorganiser tout votre modèle de travail,
43:21votre modèle de performance, d'efficacité.
43:23D'ailleurs, il faut qu'on s'en sorte avec le télétravail
43:25qui est venu à s'instaurer dans les entreprises
43:27aujourd'hui. Balancer, il faut revenir
43:29sur les 35 heures.
43:31C'est un gros débat
43:33en entier dans l'entreprise.
43:35Je ne me prononcerai pas.
43:37C'est une catastrophe en termes de liens sociaux.
43:39Le télétravail, c'est parfois, souvent,
43:41la télé et peu le travail.
43:43En tout cas, ce que je veux dire, c'est que par rapport
43:45aux 35 heures, c'est compliqué.
43:47Moi, je trouve que
43:49là aussi, peut-être pris
43:51par l'émotion du jour
43:53et de la période,
43:55ça veut dire pour moi que Gérald Darmanin
43:57hiérarchise aussi, finalement,
43:59cette problématique.
44:01Soit il regarde à courte vue,
44:03c'est-à-dire qu'il est à Tourcoing, à Paris,
44:05mais il ne va pas plus loin, ce qui est quand même
44:07terrible pour un ex-ministre de l'Intérieur et quelqu'un qui veut
44:09devenir président de la République, parce qu'il s'agit de ça
44:11et qu'il voulait être ministre d'affaires étrangères.
44:13C'est quand même un peu dommage.
44:15Et après,
44:17sur le reste, oui, il ne faut pas s'interdire
44:19à le questionnement.
44:21Mais dans un contexte où il n'y a plus de boussole du tout,
44:23rajouter un truc
44:25qui est à peine audible, parce que plus personne ne comprend
44:27ce qu'il raconte. D'ailleurs, dans son déclaration,
44:29il y a même des gens qui lui répondent
44:31tout de suite, oui, mais 35 heures dans l'administration,
44:33dans le service public, il faudrait déjà qu'on arrive à 35 heures.
44:35Et c'est déjà une mobilisation très forte.
44:37Je ne parle même pas du télétravail
44:39qui a été très bien décrit comme télé
44:41et moins travail. Après, ça, c'est une autre affaire.
44:43Rappelons quand même pour les Français.
44:45Les Français,
44:47à l'heure travaillée,
44:49pour le coup,
44:51ils se rattrapent dans le classement.
44:53On est plus productifs que d'autres à l'heure travaillée.
44:55Les Finlandais, ils sont pas mal,
44:57parce qu'évidemment, ils ont un autre rythme, un autre contexte.
44:59Mais nous, on n'est quand même pas si mauvais
45:01sur l'heure travaillée. Ça, c'est quand même intéressant.
45:03C'est toujours quelque chose qu'il faut rappeler.
45:05Moi, j'ai l'employé du mois pour vous,
45:07Lucie Castex.
45:09Écoutez,
45:11écoutez,
45:13moi, je me consacre pleinement
45:15à la tâche. Je n'ai pas démissionné
45:17de la fonction publique. Je suis toujours fonctionnaire,
45:19mais je me suis retirée de mes fonctions
45:21à la Ville de Paris et je vais me mettre en dispo.
45:23Je cherche un autre travail quand même,
45:25parce que, comme beaucoup de gens, j'ai besoin d'un salaire pour vivre.
45:27– Vous avez besoin de bouffer. J'allais vous demander si vous aviez des revenus.
45:29Vous êtes mise en dispo. – Là, je suis encore sur la toute fin
45:31de la période de préavis,
45:33l'équivalent de la période de préavis pour les fonctionnaires.
45:35Et ouais,
45:37après, je vais chercher un travail.
45:39– Elle est sur sa période de préavis, mais elle ne travaille pas.
45:41Elle est nettement moins, elle est en dessous des 35 heures.
45:43Donc, par semaine, elle est sponsorisée par la Ville.
45:45Elle est sponsorisée par la Ville.
45:47Elle devrait mettre un autocollant, c'est-à-dire qu'en fait, c'est ça, sur son maillot.
45:49C'est comme le foot.
45:51– Non, normalement, le préavis…
45:53– Le naturel avec lequel elle nous explique ça, c'est-à-dire que…
45:55– Elle fait un préavis non travaillé.
45:57C'est un préavis non travaillé, ce qui existe
45:59en privé, mais je ne sais pas si ça existe
46:01dans la fonction publique.
46:03– Un petit arrangement entre amis.
46:05Voilà, c'est tout.
46:07– C'est quand même assez énorme, on est d'accord.
46:09– Ça m'a proprement sidéré
46:11d'entendre ça.
46:13Mais pour revenir à Gérald Darmanin,
46:15pourquoi cette interview ?
46:17– Il faut qu'il existe.
46:19– Ce qui est incroyable,
46:21c'est que parmi cette bande
46:23de petits jeunes,
46:25Gérald Darmanin, Gabriel Attal.
46:27Vous savez, Gabriel Attal qui a quand même dit, il y a 15 jours,
46:29dans Le Point, j'ai une histoire à écrire avec les Français.
46:31Pardon, Gabriel Attal, il était 6 mois
46:33Premier ministre.
46:35Il a un bilan carbone qui est très très bon
46:37puisqu'il a toujours habité le 7ème.
46:39Il était à l'école alsacienne, il était à Matignon,
46:41c'est vrai qu'il a un bilan carbone qui est bon.
46:43Mais enfin, comment ces gens peuvent se permettre
46:45de donner des leçons et dire, j'ai une histoire
46:47à écrire avec les Français ? Vous savez, Barnier,
46:49il fera ce qu'il pourra. Moi j'aime bien la façon
46:51dont il incarne Matignon aujourd'hui.
46:53Mais alors Barnier, il a quand même,
46:55pardonnez-moi pour les boomers, un énorme
46:57avantage, c'est qu'il a donné un sacré
46:59coup de vieux à cette jeunesse.
47:01Il a donné un sacré coup de vieux à cette
47:03jeunesse un peu arrogante
47:05et un peu tenitruante.
47:07Vous diriez que Barnier a donné un coup de jeune à cette...
47:09Mais ça ne vous va pas comme formule ?
47:11C'est très bien.
47:13On adore la formule.
47:15Il y a quand même une différence de génération, Eric, entre Gérald Darmanin
47:17et Gabriel Attal.
47:19C'est quand même considérable. Je crois qu'ils ont 15 ans d'écart.
47:21Il y en a un qui a fait de la politique
47:23depuis plus longtemps que l'autre. Mais là où je suis d'accord
47:25avec vous, c'est qu'au lieu d'avoir...
47:27Il a été ministre et compublique pendant 2 ans.
47:29Darmanin, maintenant, ça y est,
47:31il s'est rendu économiste.
47:33J'allais dire l'intelligence,
47:35et c'est un peu violent comme terme, donc je vais dire l'esprit
47:37de la part de Gabriel Attal de se mettre un petit peu en retrait.
47:39De se dire, voilà, j'ai quand même
47:41accepté un poste de Premier ministre bien trop tôt.
47:43Moi, c'est ma vision des choses. Bien trop tôt,
47:45qui m'a un peu plombé, un peu cramé.
47:47Là, je vais prendre un peu de recul et je vais me faire un peu oublier les radars.
47:49C'est vrai qu'on a l'impression qu'il veut toujours se montrer
47:51à la caméra, toujours donner son avis sur tout.
47:53Or, s'il a vraiment une histoire à écrire
47:55avec les Français, ce qu'il regarde, je pense que
47:57c'est bien de se mettre un peu en retrait et de faire une traversée du désert,
47:59comme certains l'ont fait avant.
48:01Michel Denisot, notre confrère, dit
48:03« Quand tu n'es plus ministre, du jour au lendemain, tu as les bonnes idées
48:05pour régler les problèmes que tu n'as pas réglées. »
48:07C'est plus facilité dans l'opposition que dans la majorité.
48:09La blague la plus formidable, c'est que
48:11en fait, quand tu n'es plus ministre,
48:13tu la prends parce que tu t'assoies à l'arrière de la voiture
48:15et elle démarre pas.
48:17C'est un peu ça.
48:19Et puis,
48:21les impôts qui vont
48:23augmenter aussi, Eric.
48:25Je disais à un très bon papier
48:27dans le monde qu'il se serait
48:29procuré des documents et en fait,
48:31il y aurait une inversion totale.
48:33Sur les 60 milliards de prévus,
48:35ce ne serait pas 40 milliards
48:37de dépenses publiques au moins
48:39et 20 milliards de prélèvements supplémentaires
48:41fiscaux. Ce serait le contraire.
48:43Alors, si c'est ça, je vais vous dire, ça risque
48:45d'être quand même très chaud. Et puis, regardez ce qui est en train
48:47de se passer sur la facture d'électricité des Français.
48:49C'est que la facture,
48:51après avoir beaucoup augmenté, refluait,
48:53dans les cartons, il y aurait l'idée
48:55de compenser cette baisse du mégawattheure
48:57en augmentant les taxes, c'est-à-dire
48:59en rendant pratiquement le mégawattheure
49:01aussi cher qu'il l'était pendant la crise.
49:03Donc, si c'est ça, la France peut devenir
49:05jaune. Toute couleur jaune.
49:07Oui, c'est ce qui peut se passer.
49:09Oui, parce que là, on est sur quelque chose de très facile, effectivement, de très efficace
49:11sur la facture d'électricité. C'est comme une...
49:13C'est la TVA. Là, c'est de l'efficacité
49:15fiscale. Moi, je ne suis pas contre. À ce moment-là, il faut baisser
49:17ailleurs, si vous voulez. Quand on parle de l'impôt sur le revenu
49:19qui est très peu performant
49:21en termes de capacité... On pense
49:23prélever, mais en fait, en ligne, on perd beaucoup.
49:25Là, sur l'électricité, sur la TVA,
49:27ça marche très fort. Donc, finalement, personne
49:29va se priver de le faire. L'électricité, c'est déjà annoncé.
49:31C'est-à-dire que pour le coup, c'est tellement simple.
49:33On a besoin d'éclairer chez soi, on a besoin de chauffer,
49:35on a besoin de tout ce qu'on veut. On ne va pas contester.
49:37Mais par contre, ça va avoir un impact
49:39très clair sur le pouvoir d'achat et sur ce qui a été
49:41dit. C'est-à-dire que c'est cet hiver
49:43qui est déjà... Alors, on a besoin de calme,
49:45oui, on a besoin de se poser, mais
49:47quand L'Orel va revenir dans votre poche
49:49ou ce qui monte dans votre poche
49:51et par rapport à votre quotidien, là, pour le coup,
49:53on aura d'autres situations, avec M. Barnier,
49:55M. Attal ou qui que ce soit.
49:57Juste pour revenir sur Darmanin, ce qu'on lit en creux,
49:59quand même, c'est qu'il ne votera pas
50:01le budget recette...
50:03Enfin, le volet budget...
50:05Le volet recette du budget.
50:07C'est ça qu'on comprend.
50:09C'est quand même assez inquiétant.
50:11Oui.
50:13Et moi, par contre, je regrette
50:15quand même qu'un Premier ministre
50:17de droite soit contraint
50:19de porter des hausses
50:21d'impôts.
50:23Non, mais ce qui est inacceptable,
50:25pardonnez-moi, c'est la déclaration de Darmanin,
50:27c'est-à-dire qu'il ne veut pas de hausse d'impôts,
50:29et il propose, le coup de baguette magique,
50:31de passer les fonctionnaires
50:33à 37 heures, 38 heures. Mais il a vu jouer
50:35ça où ? Ça ne me compensera jamais.
50:37On a besoin d'argent tout de suite.
50:39Donc, ils vont le trouver où ?
50:41Wörth dit qu'il faut trouver 120 milliards dans les 4 ans qui viennent.
50:43Ou d'augmentation d'impôts
50:45ou de réduction des dépenses publiques.
50:47Donc, si vous voulez, ils sont bien gentils à faire de la politique.
50:49Mais c'est nous qui allons payer.
50:51Ils ont mal géré, c'est nous qui allons payer.
50:53C'est très concret.
50:55Vous avez ça, c'est très facile et ça va marcher très fortement.
50:57Mais effectivement, je suis d'accord.
50:59Moi, je ne comprends pas que les Républicains
51:01émettent une solution
51:03d'augmentation de la fiscalité, qui déplait
51:05d'ailleurs étonnamment au bord gauche
51:07de cette association gouvernementale.
51:09C'est quand même assez étonnant. Les gens de droite
51:11de ce gouvernement veulent ça, alors que c'est tout à fait incroyable.
51:13En tout cas, si Eric le dit,
51:15c'est encore plus vrai, puisqu'on a
51:17une augmentation de l'imposition plus grosse
51:19que ce qu'on pensait.
51:21Et de l'autre côté, la gauche de cette association n'en veut pas.
51:23Merci à tous les quatre.
51:25Merci, bonne journée.

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