Les Vraies Voix De l'Emploi - Émission du 15 octobre

  • il y a 13 heures
Les Vraies Voix de l'emploi avec Claire Flin, cofondatrice des Rebondisseurs Français ; Audrey Lecoq, fondatrice de Pharmazon ; Charles-Henri Carboni, administrateur judiciaire ; Bénédicte Perrot, fondatrice de la poussette Vidiamo Stroller ; Fabrice Develay, fondateur de Spero ; Albert Szulman, fondateur de Scale-up Booster ; Typhaine Fox, fondatrice de Eizhy ; Olivier Kerr, fondateur de S-Pace.


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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2024-10-15##

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Transcription
00:00Sud Radio, 19h20, Les Vraies Voix de l'Emploi.
00:04Bienvenue dans Les Vraies Voix de l'Emploi, une émission consacrée aujourd'hui à la
00:07journée du rebond entrepreneurial, on aime bien, parce que ça c'est du positif.
00:10Après-demain, c'est le 17 octobre qu'il y aura lieu cette deuxième édition de cet
00:15événement de l'association Les Rebondisseurs au ministère de l'Economie.
00:18L'objectif, montrer donc qu'il est possible de rebondir, même si on a tout perdu, quand
00:24on est en difficulté, tour d'horizon avec nos invités, on va en parler dans quelques
00:27instants et puis nous ferons un petit focus avec une jeune femme qui s'appelle Audrey
00:31Lecoq, fondatrice de PharmaZone, Xit, qui propose des livraisons de produits de santé
00:35en pharmacie et qui se bat pour sauver son entreprise menacée par les règles de Google.
00:39On en parlera dans un instant et puis avant de rebondir, beaucoup d'entreprises ont connu
00:42des échecs, petit état des lieux avec Charles-Henri Carboni qui sera avec nous, administrateur
00:46judiciaire et après, c'est que du bonheur.
00:50Allez, bienvenue dans Les Vraies Voix de l'Emploi.
00:52Les Vraies Voix Sud Radio.
00:54Et puis d'abord, Claire Flin est avec nous, cofondatrice des rebondisseurs français,
00:59pour parler de cette journée du 17 octobre.
01:02Merci d'avoir accepté notre invitation, Claire.
01:04Avec plaisir.
01:05Deuxième édition de cet événement avec le ministère de l'Économie, nécessaire
01:10dans une période qui est un peu morose pour les entreprises et pour tout le monde en
01:15général.
01:16Rappelons comment est née cette perception de l'échec qu'il a fallu à un moment
01:23donné transformer ?
01:24Alors, les rebondisseurs, c'est une association qui est née de l'idée de quatre entrepreneurs
01:29où on en avait un peu marre d'entendre sans arrêt dire que les entrepreneurs pour
01:34lesquels ça ne marche pas sont des losers.
01:36En fait, ce n'est pas du tout le cas.
01:38On rencontre tous des hauts et des bas quand on se lance dans une aventure entrepreneuriale.
01:42Ça fait partie du parcours et on avait envie de changer le regard qu'on peut porter
01:47sur ces histoires, sur ces aventures et montrer qu'à la fin, il y a toujours une issue
01:52et on crée de la richesse quelle qu'elle soit, de la richesse humaine, de la richesse
01:55économique, etc.
01:56Alors, si on regarde aux Etats-Unis, le fait de « faillir » c'est une stratégie aussi.
02:03C'est une stratégie et c'est extrêmement valorisé sur un CV.
02:06On considère que quelqu'un qui s'est planté une fois ne le fera pas une deuxième fois
02:10de la même manière et qu'il en aura appris quelque chose.
02:12Ce n'est pas du tout la culture française.
02:13Mais donc, on s'est dit que ce qui est le plus important, c'est de le faire par l'exemple.
02:21Plus on prendra la parole, plus on montrera que ça fait partie du parcours, ça fait
02:27partie de l'histoire et alors les choses changeront.
02:30Et déjà, je trouve qu'on parle de plus en plus de rebonds, beaucoup plus que d'échecs
02:33quand on compare à ce que c'était il y a cinq ans où on parlait de l'entrepreneur
02:38qu'a joué, etc.
02:39Aujourd'hui, on parle de l'entrepreneur qui rebondit.
02:41Voilà, c'est ça.
02:42En revanche, il faut qu'il y ait quand même un côté un peu dramatique dans sa situation
02:47pour qu'on s'intéresse à lui et s'il est vraiment au bord du gouffre, c'est encore
02:52mieux.
02:53On va en parler tout au long de cette émission et on voulait donner la parole à Audrey Lecoq
02:57qui est avec nous, fondatrice de Farmazone.
02:59Bonsoir Audrey, merci d'avoir accepté notre invitation.
03:03Alors, aujourd'hui, vous vous trouvez face à un problème important.
03:08Je voulais vous prendre aussi, puisque vous vous sortez de l'agroalimentaire, c'est peut-être
03:14une nouvelle vie qui s'est offerte à vous en créant Farmazone, comme quoi on peut aussi
03:19changer de métier et changer de trajet.
03:22Et aujourd'hui, vous vous trouvez, d'abord on va expliquer ce qu'est Farmazone, face
03:27à un gros problème, face à Google, ce qui n'est pas une mince affaire.
03:30Merci beaucoup de me recevoir et de me laisser la parole sur ce sujet parce qu'effectivement,
03:36il va falloir un gros rebond à Farmazone, puisqu'on a effectivement une activité
03:41qui est double.
03:42J'ai une activité historique il y a dix ans, qui est une activité de centrale d'achat
03:45aux prix des pharmaciens.
03:46Et depuis trois ans, j'ai lancé un site internet qui est le site grand public farmazone.fr
03:51avec un modèle totalement innovant qui est un modèle au soutien de la pharmacie française.
03:57C'est-à-dire qu'à chaque fois que vous commandez sur ce site, vous choisissez la
04:00pharmacie de proximité à laquelle vous allez donner la transaction.
04:03Et c'est dans ce cadre-là que je me retrouve aujourd'hui bloquée avec Google qui ne reconnaît
04:08pas la pharmacie comme un point de livraison valide selon ses règles.
04:12Alors qui ne reconnaît pas, qui ne reconnaît plus parce que ça fonctionne, jusqu'ici
04:16ça fonctionnait.
04:17Exactement.
04:18S'il reprend l'expression de l'un des dirigeants de Google lors d'un échange que j'ai eu
04:23avec eux en août, pas vu, pas pris.
04:25Donc pendant trois ans, je n'ai pas été prise, comme ils disent.
04:29Et puis le rebond, un beau jour, est passé sur le site et a considéré que Farmazone
04:33ne livrait nulle part.
04:34D'accord.
04:35J'imagine que vous les avez rencontrés, ces gens de Google, qu'est-ce qu'ils vous
04:39disent aujourd'hui ?
04:40Effectivement.
04:41On y est depuis début août sur ce sujet puisque j'ai un warning qui s'est allumé
04:47sur mon compte Google me disant de ne pas respecter ces règles.
04:50Donc vous avez 30 jours pour vous mettre en conformité avant que votre compte soit coupé
04:53et que vous ne puissiez plus diffuser du tout.
04:56Donc on a d'abord beaucoup cherché, parce que vous n'avez pas de contact humain, vous
04:59n'avez qu'une messagerie interne qui vous donne à peu près le problème de vous trouver
05:03dans les méandres des règles Google quel est le problème.
05:06Et donc c'est pour ça que j'ai alerté la presse fin août, puisqu'effectivement
05:11je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ma pharmacie n'était pas reconnue.
05:14Ce qui m'a permis d'avoir une visio avec la direction France de Google et de comprendre
05:19qu'en fait la pharmacie n'était pas intégrée dans leurs règles.
05:22En fait, ils ne reconnaissent que la livraison en point relais ou à domicile.
05:26Donc ils préfèreraient qu'un médicament ou en tout cas un complément alimentaire
05:31soit livré en bureau de travail plutôt qu'en pharmacie.
05:33Autant vous dire que ça ne peut pas être compatible avec le modèle de PharmaZone.
05:38Donc on a essayé parce qu'on n'a jamais envie de se battre contre un géant américain
05:43comme celui-ci.
05:44Donc j'ai fait preuve de souplesse et on a trouvé un compromis qui alliait deux solutions
05:50sur lesquelles on a beaucoup travaillé parce que ça demandait des développements techniques
05:53importants pour PharmaZone.
05:54Et fin septembre, on a déployé ces nouveaux fonctionnements et à ma grande surprise entre
06:00ce qu'on s'est dit et ce qu'on s'est écrit et le résultat n'est pas du tout au résultat
06:06puisqu'aujourd'hui, il s'affiche sur mes communications 29 euros minimum d'achat.
06:10Or bien sûr, dès le premier euro sur PharmaZone, on peut être livré en pharmacie et à partir
06:17de 29 euros, je livre effectivement en point relais ou à domicile.
06:19Donc ils ne considèrent que mon montant de 29 euros et pas avant, sachant que nous, nous
06:24livrons la majorité de nos commandes en pharmacie et que c'est tout l'enjeu.
06:27Je voulais allier le physique et le digital pour en faire qu'un et qu'il soit le solidaire
06:32l'un de l'autre.
06:33Donc, si on me retire cette partie-là, on me retire des innovations.
06:36Audrey Lecoq, aujourd'hui, il y a un référé qui va tomber le 26 octobre.
06:46Le 24 octobre, dans neuf jours, je compte les jours et je compte les nuits qui vont
06:52avec pour retrouver le sommeil.
06:55Mais effectivement, j'ai obtenu un référé.
06:57C'est déjà une première victoire parce que ça veut dire que la justice a entendu
07:01le caractère d'urgence de la situation de PharmaZone.
07:04Et si on ne trouve pas de solution avec Google, moi, je demande simplement que le compromis
07:08soit appliqué.
07:09Je ne demande rien d'autre que ça pour pouvoir continuer mon activité.
07:11S'ils me coupent mon compte Google, c'est 50% de mon activité en moins.
07:15Donc, ça remet en question le maintien de mon...
07:18Tout le modèle économique, en fait.
07:20Exactement.
07:21Tout mon modèle économique, toute ma vision, tout ce pourquoi j'ai créé ce site.
07:26Est-ce qu'on peut être optimiste ? Claireflun dit oui, on peut être optimiste.
07:36Il faut, il faut ! Ce serait énorme parce que personne ne veut se battre contre un géant
07:42comme Google.
07:43Vous l'avez fait, Audrey Lecoq.
07:45Ça veut dire que si vous arrivez à faire ça, ça veut dire que derrière, il va y
07:48avoir peut-être une jurisprudence sur les prochains.
07:51Donc, ce serait énorme.
07:52J'espère que je serai entendue.
07:53En tout cas, depuis maintenant deux mois, j'ai mis beaucoup d'énergie à la fois avec
07:58les politiques, avec les médias et maintenant avec la justice.
08:01J'ai été élevée.
08:02Mon père me disait toujours, Audrey, quand tu échoues, ce n'est pas grave.
08:07Par contre, quand tu regardes ton chemin jusqu'à l'échec, tu ne dois pas avoir de regret et
08:11tu dois avoir déployé tout ce qui est possible.
08:13Je pense que j'ai fait ça.
08:16Voilà, on est dans cette voie.
08:18En tout cas, vous le savez, Audrey, on vous a toujours accompagnée dans cette belle aventure
08:24de Farmazone.
08:25Vous avez besoin de nous.
08:26Nous sommes là.
08:27C'est comme Claireflin.
08:28Elle soutient en tout cas tous ces entrepreneurs.
08:30Vous restez avec nous.
08:32Merci.
08:33Et puis, on prendra des nouvelles et bien sûr, vous entendrez parler de Farmazone encore
08:35très longtemps.
08:36Merci beaucoup Audrey Lecoq d'avoir été avec nous.
08:38Dans un instant, on reviendra sur le nombre d'entreprises aujourd'hui qui ferment entre
08:44leurs boîtes.
08:45On va en parler parce que c'est important de le dire.
08:47Mais aussi des entrepreneurs qui, j'espère, retrouveront en tout cas la foi et la possibilité
08:52de monter autre chose.
08:53Allez, on en parle dans un instant.
08:54A tout de suite.
08:55Sud Radio.
08:56Parlons vrai.
08:57Parlons vrai.
08:58Sud Radio.
08:59Parlons.
09:00Sud Radio.
09:0119h20.
09:02Les vraies voies de l'emploi.
09:03Les vraies voies de l'emploi avec cette journée du 17 octobre, la deuxième édition
09:09de cet événement, l'association Les Rebondisseurs, un rebond entrepreneurial avec Claireflin
09:14qui est avec nous.
09:15C'est l'une des cofondatrices de cette association, cette belle association.
09:19Et puis, forcément, l'actualité nous rattrape puisqu'aujourd'hui, beaucoup de défaillances
09:24d'entreprises après le Covid, deuxième trimestre de 2024, près de 16 000 défaillances d'entreprises.
09:31On voulait en parler avec Charles-Henri Carboni qui est avec nous, administrateur judiciaire.
09:35Merci, bonsoir, d'avoir accepté notre invitation pour faire un petit état des lieux effectivement
09:41à cette presque fin d'année 2024.
09:45D'abord, le nombre, ensuite, qui sont-elles et quelles sont les filières aujourd'hui
09:49les plus touchées ?
09:53Bonjour, merci de votre invitation avant toute chose.
09:56Bonjour à tous.
09:57Avec plaisir.
09:58Vous m'interrogez sur la volumétrie du sujet, sur sa typologie ?
10:04À peu près, oui, pour qu'on comprenne et comment on l'explique surtout.
10:10Alors, d'abord, on l'explique par deux phénomènes qui viennent se conjuguer.
10:15Le premier, c'est un rattrapage de retard parce qu'en fait, depuis le Covid, avec le
10:21sujet des PGE, alors c'est peut-être un peu mystérieux pour certains d'entre vous,
10:26mais les prêts garantis par l'État et d'une façon générale…
10:29Que certains imaginaient ne jamais rembourser, je rappelle quand même à un moment donné.
10:34Certains pays ont pratiqué l'exercice sous cette forme-là.
10:37Chez nous, ce sont des prêts… Alors, on y reviendra parce que ça a quelques impacts
10:41négatifs d'ailleurs.
10:42Mais en tout cas, le quoi qu'il en coûte a fait qu'il y avait des instructions pendant
10:47plusieurs années données, en particulier aux administrations publiques, CURSAF, trésors
10:52publics, de ne pas mettre en recouvrement des créances qui commençaient un peu à
10:57s'accumuler.
10:58Et donc, on a eu un certain nombre de dossiers qui ne sont pas allés vers les tribunaux
11:03de commerce alors qu'ils auraient dû y aller.
11:06Et s'ils n'avaient pas été maintenus un peu artificiellement en vie.
11:09D'accord.
11:10Et donc, si vous regardez les statistiques, si on est un peu en macro, vous avez eu beaucoup
11:14moins de défaillances qu'une année normale avant le Covid et ce retard est juste simplement
11:20en train de se rattraper.
11:21Donc là, on parle finalement de sociétés qui ont eu finalement, indirectement grâce
11:25au Covid, un sursis et fin du sursis parce que maintenant, on est reparti sur les assignations
11:31CURSAF, etc.
11:32Et puis, il y a une deuxième conjonction, conjoncture qui vient.
11:37Alors là, c'est plus serrié par secteur.
11:40C'est l'inflation aussi peut-être ?
11:41Oui, absolument.
11:42Il y a l'inflation et il y a certains secteurs qui sont très impactés par les modifications
11:51du tissu économique, en particulier ce qu'on appelle le retail, tout ce qui est magasins.
11:55Le développement d'Internet fait qu'on a toute une branche.
11:59Vous avez un nombre infini de grandes enseignes, y compris prestigieuses, dont on a vu à
12:06connaître certaines, qui se retrouvent en grande difficulté.
12:09Et là, pour le coup, c'est la faute au monde qui change.
12:12Donc là, il n'y a rien de particulier.
12:15Et ensuite, vous avez, en région parisienne aussi, il y a eu les Gilets jaunes, les Jeux
12:23olympiques.
12:24Donc là, on a eu les pauvres commerçants parisiens.
12:26Là, pour le coup, on est très région parisienne.
12:29On a eu beaucoup de successions de sujets différents qui sont tous venus quand on sortait
12:33la tête de l'eau.
12:34Vous voyez le jeu que vous avez dans les fêtes foraines avec les petites taupes qui
12:38sortent la tête et il faut un petit marteau pour taper sur la tête.
12:41Quand vous êtes chef d'entreprise depuis quelques années, vous avez l'impression
12:44que vous sortez la tête et clac, il y a un petit coup et donc il faut la ressortir à
12:48un autre endroit.
12:49C'est complètement ça l'économie en ce moment pour les entreprises en difficulté.
12:52On parle de quelle catégorie d'entreprise ? C'est une TPE, de la PME ou même carrément
12:58le TI aujourd'hui ?
12:59Alors, il y a de tout, vraiment, puisque vous avez eu aussi, alors il y a eu Orpea.
13:04Moi, j'ai un dossier très important dans le domaine en ce moment, donc on est sur les
13:08résidences pour personnes âgées parce qu'on sait qu'on a une courbe démographique qui
13:14amène à un besoin de beaucoup d'infrastructures et qu'on a envisagé un peu trop tôt l'arrivée
13:21des baby boomers.
13:22Et donc, il y a beaucoup de grandes entreprises qui se sont équipées pour faire face à ça
13:27et ça arrive un peu plus tard que prévu et donc ça crée des difficultés.
13:30Mais là, on est vraiment sur un domaine très particulier et il y a eu aussi, si la guerre
13:35en Ukraine a amené un enchérissement du coût de l'énergie, de l'électricité en particulier
13:42et là, vous avez une Kyrielle aussi.
13:43Là, j'ai une soupe d'un groupe important qui opère des piscines en délégation de
13:50services publics pour plein de communes et là, ça a été multiplié par 5, 6 les factures
13:55d'électricité.
13:56C'est une catastrophe et là, ça impacte aussi l'industrie.
13:59Pour répondre à votre question, certaines parties de l'industrie qui sont consommatrices
14:04d'énergie sont impactées par ça aussi.
14:06Merci beaucoup en tout cas d'avoir répondu à nos questions, Charles-Henri Carboni, administrateur
14:12judiciaire.
14:13Merci beaucoup et sur une note un peu plus positive, bien entendu, avec nos invités
14:20aujourd'hui, Bénédicte Perrault est avec nous, Claire, grâce à vous, fournitrice
14:24de la poussette Vidiamo Stroller, merci d'avoir accepté notre invitation.
14:29On parlait d'entreprises qui tombent, qui dérapent et tout à coup, telle que vous,
14:36vous décidez de repartir, de remonter sur le cheval et on y retourne.
14:40L'image de la fête foraine est plutôt pas mal parce qu'en fait, à chaque fois qu'on
14:45a l'impression qu'on sent la tête de l'Oma, il y a quelque chose qui nous enfonce à nouveau.
14:49J'ai eu l'idée il y a à peu près dix ans, je me suis lancée donc il y a neuf-dix ans
14:55et j'ai l'impression que c'est dix ans de montagnes russes et que ça ne s'arrêtera
15:00jamais.
15:01Mais bon, après, maintenant je vois les choses de manière plus sereine, c'est que je suis
15:05mieux équipée pour affronter justement les catastrophes qui tombent quasiment quotidiennement.
15:12Ça c'est le lot des entrepreneurs, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que vous
15:16avez monté une boîte, que vous avez fermé ?
15:18Alors, oui, presque en fait, j'aurais dû, j'aurais dû, mais j'ai fait quelque chose
15:23que peu de gens pensent à faire, c'est-à-dire que j'ai anticipé la chute pour justement
15:28éviter d'arriver au point de non-retour où ils allaient venir me chercher en disant
15:33« Madame Perrault, maintenant ça suffit, on est en liquidation, on arrête tout ».
15:36Donc j'avais contacté plusieurs fois un administrateur judiciaire pour justement savoir
15:40un peu si j'arrivais à ce point-là, comment je devais faire et pour anticiper.
15:45Donc en fait, entre le démarrage où malheureusement j'ai fait appel à un bureau d'études qui
15:52ne m'a pas arnaqué, mais qui a fait un travail qui malheureusement ne tenait pas la route
15:56et donc j'ai perdu un an de développement, et donc là il a fallu trouver à nouveau
15:59de l'argent et des solutions.
16:01Ensuite...
16:02Mais c'est vrai que quand on monte une boîte, personne ne nous apprend à monter une boîte.
16:06Le truc c'est que l'anticipation, la stratégie, en fait on apprend sur le terrain.
16:12C'est ce qui fait que finalement c'est intéressant Claireflin.
16:15C'est pour ça que l'échec est important.
16:17L'échec est important et ce qui manque, en fait quand on veut se lancer une boîte,
16:21on trouve pléthore de documentations, de conseils, de formations sur la gestion, le
16:28management, le business plan, etc.
16:31Mais alors sur comment on s'y prend et comment on développe sa capacité à rebondir, pas
16:35du tout.
16:36Et c'est toujours le sujet qu'on met de côté en disant « non mais c'est pas là-dessus,
16:41pour l'instant on est vraiment en train de travailler sur la croissance.
16:43»
16:44Ça n'arrivera pas.
16:45Non mais d'ailleurs c'était une chose que j'ai dit l'autre jour où pour le coup j'aurais
16:49bien aimé connaître ou avoir une espèce de formation rebondir, rebondir dès le départ
16:55au niveau de l'ACRE par exemple, quand on fait les premières étapes pour créer son
16:59entreprise.
17:00C'est-à-dire, bon ben voilà, vous voulez la créer mais on va déjà vous expliquer
17:02si jamais ça ne se passe pas, ce que vous devez faire et qui vous devez appeler.
17:07On va poser la question à Charles-Henri Carbonic.
17:10Est-ce qu'il n'y a pas un problème justement au monde des sociétés et finalement on n'est
17:14pas très à l'aise sur les montages, sur la stratégie, l'anticipation ? Est-ce que
17:20là il devrait y avoir un peu plus de formation ? Même si l'échec encore une fois apporte
17:26des choses.
17:27Moi-même j'en ai plein.
17:28Oui bien sûr, on sait bien tous, c'est connu aux Etats-Unis, si on n'a pas fait trois
17:32faillites on n'est pas un bon chef d'entreprise.
17:35Moi j'aurais juste une recommandation, il y a quand même une typologie que j'aimerais
17:38faire entre les sociétés qui perdent de l'argent en exploitation, et donc là on comprend parce
17:44que le marché s'est retourné, parce qu'ils ont perdu un gros client, que sais-je, mais
17:48donc chiffre d'affaires, charge, résultat, le résultat est négatif.
17:51Et là le ou la chef d'entreprise comprend pourquoi elle est impactée, alors elle le
17:55vit plus ou moins bien, mais en tout cas elle fait face et elle comprend.
17:58Vous avez aussi la moitié des entreprises défaillantes qui le sont pour des sujets
18:02de trésorerie.
18:03Et là, d'une certaine façon, c'est beaucoup plus injuste et beaucoup moins facile à comprendre.
18:07C'est-à-dire que vous avez chiffre d'affaires, charge, résultat très positif, sauf que
18:12besoin en fonds de roulement, donc là c'est un sujet de trésorerie, et donc pour faire
18:16simple, vos clients vous payent à 90 jours quand ils ne respectent pas la loi LME, si
18:21ce n'est pas à 120 jours, et vous, si vous êtes une société de service, vous payez
18:25vos salariés et votre loyer tous les mois à la fin du mois, et donc vous avez beau
18:29être bénéficiaire en théorie sur le papier, en trésorerie, c'est la catastrophe, vous
18:34avez besoin des banquiers, il n'y a plus de banquiers pour les PME, on vous envoie tous
18:38ces infracteurs qui commencent à constituer un fonds de garantie et qui vont vous assècher
18:43la trésorerie pour commencer, et vous avez un problème, et encore quand vous trouvez
18:47un facteur.
18:48Et donc, si j'ai une recommandation à dire pour éviter les problèmes après, il y en
18:51a mille, mais une déjà, réfléchir avant de se lancer au flux de trésorerie, quand
18:56est-ce que mes clients vont me payer, quand est-ce que moi j'aurai à payer les autres,
19:00et s'il y a un décalage entre les deux, ce qu'on appelle le besoin en fonds de roulement,
19:04il faut avoir une solution pour le financer, soit des fonds propres, il n'y en a pas assez,
19:08soit un banquier.
19:09Allez, la petite réponse de Bénédicte Perrault et puis ensuite on part en pub.
19:12Je disais que pour le coup, nous on avait un peu préparé ça et on avait fait appel
19:16à de la facturage pour pouvoir être payé tout de suite, les factures qui auraient pu
19:21être payées à 90 jours, donc ça en effet c'est une solution qui existe assez facilement,
19:26mais après il y a d'autres choses, il y a d'autres facteurs, on va en parler dans un
19:31instant, allez vous bougez pas, merci beaucoup en tout cas Charles-Henri Carboni d'avoir
19:35été avec nous, merci beaucoup pour vos informations administrateurs judiciaires.
19:39On passe au positif maintenant, dans un instant, on fait une petite pause, on revient dans
19:42un instant, à tout de suite.
19:56Cette journée du 17 octobre pour des rebondisseurs, alors des rebondisseurs, il y en a énormément,
20:02alors on est aujourd'hui avec Claire Flin qui a initié ce côté positif, pas seule
20:08puisque cette association, vous êtes plusieurs, vous êtes quatre, Claire Flin, et c'était
20:12important pour vous en tout cas de partager peut-être des réflexions avec des gens qui
20:17ont réussi.
20:18Ah, il n'y a pas de micro, Claire, merci, non c'était important en fait, on s'est
20:24dit qu'il y avait, pour voir les choses autrement, il fallait qu'on apporte aussi
20:29d'autres choses.
20:30Les entrepreneurs sont souvent seuls dans leurs réflexions quand il leur arrive quelque
20:35chose, donc on a voulu créer une communauté et on pense que c'est vraiment en échangeant
20:38avec des pairs, avec des gens qui sont dans la même position, qu'on osera parler de
20:41ce qui est difficile et trouver ensemble des solutions et c'est typiquement l'esprit
20:46de la journée de jeudi où, en se rencontrant, sans être forcément exactement dans la même
20:51configuration chacun, par l'échange et par le partage d'expériences, il y a certainement
20:56des pistes qui vont se dégager pour les uns et les autres.
20:57La volonté des entrepreneurs avec qui on a lancé les rebondisseurs est aussi de proposer
21:02des outils pratiques à chacun parce qu'on ne sait pas forcément comment s'y prendre
21:09et avoir des repères, savoir pourquoi, quand on lance des procédures collectives, à quoi
21:14ça sert, à quel moment c'est intéressant, comment on peut être accompagné, qui sont
21:17les bons interlocuteurs, c'est des outils mais il ne faut pas attendre d'être confronté
21:20au problème pour s'y intéresser.
21:22Il faut le faire avant.
21:23Alors autour de la table il y a Fabrice Develay qui est avec nous, fondateur de Spero, on
21:28va revenir avec vous dans quelques instants, Tiffen Fox est avec nous, fondatrice d'AZ,
21:34et Albert Schulman qui est fondateur de Scalab Booster, merci en tout cas tous d'être là.
21:39Albert Schulman, vous, le rebond, c'est quoi, c'est-à-dire c'était combien de fois, c'était
21:45quand et qu'est-ce qui s'est passé ?
21:47Alors le rebond c'était combien de fois, c'était plusieurs fois, c'était parfois
21:51très très douloureux, mais en fait c'est lors de ces multiples rebonds que j'ai trouvé
22:00que j'avais en fond de moi une énergie mais pas grâce à moi, c'est-à-dire qu'il y a
22:04une chose qu'on oublie beaucoup dans le rebond, et c'est pour ça que les rebondisseurs sont
22:07si importants, c'est que la solitude de l'entrepreneur c'est ce qui le tue en premier, d'abord parce
22:12qu'avant de faire du rebond il ferait bien de s'accompagner bien avant, on sait pas tout,
22:17et en fait il y a plein de signaux faibles, j'ai découvert ça un peu en tapant les murs
22:21un peu tard, et ces signaux faibles les autres peuvent les décoder pour vous, donc c'est
22:26la première chose.
22:27Et puis la deuxième chose c'est qu'une fois que l'on apprend à rebondir, on apprend
22:31à détecter chez les autres les stigmates de ce qui va probablement mener à quelques
22:36difficultés, ces fameux signaux faibles, et c'est à ça que je crois qu'on sert aussi
22:40nous les rebondisseurs, c'est une communauté d'entrepreneurs qui ont rebondi, donc qui
22:45permettent à un entrepreneur d'abord d'affronter une chose qui est très simple, c'est la honte,
22:51parce qu'en fait la plupart des entrepreneurs ont honte de parler de leurs problèmes, et
22:55le fait de se rendre compte, ou même d'avoir réussi puis raté, et ils se rendent compte
23:00qu'on est nombreux à avoir raté, réussi, recommencé, rebondi, et finalement ils sont
23:06pas tout seuls, et comme on est pas tout seuls on commence à parler, et comme on commence
23:09à parler on trouve des solutions, et comme on trouve des solutions on ne tombe pas jusqu'en
23:12bas, et l'idée c'est que si on ne tombe pas jusqu'en bas, on rebondit.
23:15Fabrice Debelay est avec nous, fondateur d'OSPERO, c'est pareil, alors vous, vous avez un parcours
23:20aussi atypique, huissier de justice, à la base, donc vous faites peur, ne me regardez
23:25pas comme ça, vous faites peur, huissier de justice, ne venez pas chez moi s'il vous
23:28plaît.
23:29Je voulais rebondir sur ce que tu as dit Albert, et sur ce qu'a dit l'administrateur judiciaire
23:37effectivement aujourd'hui le monde va tellement vite que la capacité à rebondir c'est ce
23:41qui fait qu'on peut se sortir d'un pas de situation très compliquée, et je pense qu'à
23:47la différence des aînés, comme tu l'as dit, fail fast pour redémarrer plus rapidement,
23:56on stigmatise systématiquement en France l'échec, quel qu'il soit.
24:01Au lieu en matière d'entreprenariat de stigmatiser et de mettre en avant le courage, la résilience,
24:09la capacité d'adaptation, et c'est ça qui fait qu'Albert a pu rebondir, et nous tous
24:17on a pu rebondir, c'est qu'effectivement ce courage nous permet de rebondir sans cesse
24:24et quand vous posiez la question Albert, vous avez répondu plusieurs fois, je pense qu'on
24:28rebondit tous les jours et plusieurs fois par jour.
24:31Stéphane Fox est avec nous, fondatrice d'AZ, merci d'avoir accepté notre invitation, vous
24:35aussi vous avez rebondi, aujourd'hui vous produisez de la litière pour chat à partir
24:40de résidus de chauffage, quand on dit que vous avez rebondi, ça veut dire que vous
24:45avez subi des échecs, est-ce que vous avez rebondi dans le même secteur d'activité
24:49ou totalement différemment ?
24:50Déjà je vais compléter effectivement, pour moi le rebond c'est tous les jours maintenant,
24:56on parle de rebond, de pivot, bref je suis un kangourou breton là, tout le temps, tous
25:03les jours.
25:04Donc le premier vrai grand rebond dans ma carrière professionnelle c'est d'abord que
25:08je suis passée d'être salariée à créer ma boîte, donc là grand saut dans le vide,
25:15et pour revenir à AZ, effectivement l'idée d'origine c'était de créer du chauffage,
25:20du pelet, du granulé de chauffage, du granulé de bois sans bois, et en fait on n'a pas
25:26réussi, on est toujours en cours, sauf que ça fait 4 ans, et quand on est à la tête
25:30d'une boîte on ne peut pas être en cours pendant 4 ans, donc on a rebondi dans un secteur
25:34complètement différent, puisqu'aujourd'hui on fait des litières pour les animaux de
25:38compagnie mais aussi des absorbants de toilettes sèches, donc le grand écart on l'a fait,
25:44par contre on a essayé de garder quand même une ligne directrice, et notamment on est
25:47toujours sur la notion de ce qu'on appelle nous les végétaux délaissés, donc tout
25:51ce dont personne ne fait rien d'habitude, et ça nous permet quand même de garder le
25:55cadre de je fais, je ne fais pas, et d'avancer assez rapidement dans les prises de décision.
26:00Mais ça veut dire que ce que vous n'avez pas pu faire pendant 4 ans, c'est quoi, c'est
26:05un problème de législation, c'est quoi, c'est quelque chose que du coup vous allez
26:08totalement abandonner, on est d'accord, ou pas du tout ?
26:10On n'a pas abandonné, parce que mon idée elle est toujours là, mais par contre ma
26:15question c'est comment on contourne la montagne, c'est un problème effectivement de certification
26:19de poêle à granulé qui n'accepte que des granulés de bois, moi je suis persuadée
26:24que le bois ce n'est pas une ressource indéfinissable et que de toute façon à
26:28un moment on va être en pénurie et il faut qu'on cherche aussi d'autres solutions,
26:32donc on n'a pas abandonné mais on contourne, on continue nos tests et on voit comment on
26:36peut avancer avec des fabricants de poêle, avec des revendeurs, avec des clients qui
26:41nous accompagnent et qui testent notre produit pour savoir si ça marche, mais en attendant
26:45il faut que la boîte elle vive, elle survive et donc on a d'autres produits à côté.
26:50Bénédicte Perrault, vous ce rebond aussi c'est pareil, c'est le même secteur d'activité
26:55ou vous vous êtes carrément changée ?
26:56Moi j'ai complètement changé de vie, j'ai travaillé dans la mode et après par contre
27:01j'ai eu des enfants et donc les enfants ont forcément inspiré la création de nombreuses
27:05idées et dans ce produit là, donc je me suis lancée mais complètement dans une aventure
27:11que je n'imaginais pas, je savais que ça allait être dur.
27:14Est-ce que ça veut dire que vous avez démissionné de votre métier parce que vous vouliez devenir
27:18entrepreneur ? Ou alors c'est parce que...
27:20Non, c'était juste en congé maternité et en plus de ça je bénéficiais d'un licenciement
27:24économique d'une entreprise qui venait de fermer, donc c'était le moment propice, sauf
27:30qu'en fait je n'avais jamais créé d'entreprise avant et encore moins dans un secteur industriel
27:35et c'est vrai que malgré le fait d'avoir essayé de me protéger un peu dans tous les
27:39sens pour aller chercher le maximum d'informations, j'étais quand même très très loin d'imaginer
27:45à quel point ça serait dur en effet d'industrialiser, de fabriquer sur un autre continent et d'être
27:53c'est horrible à dire mais bon aussi une femme dans un milieu quand même très très
27:57masculin.
27:58En fait je me suis lancée...
27:59En même temps vous vous êtes mis des pièges.
28:00La création d'une pousselle, je n'avais pas réalisé que c'était limite le secteur automobile
28:04quoi.
28:05On va en parler dans un instant, ne vous bougez pas, si vous avez des questions 0826-300-300
28:11bien entendu ils sont passionnants parce qu'ils sont passionnés en fait, c'est ça qui est
28:15incroyable et j'espère qu'ils sont inspirants pour vous, en tout cas ils le sont pour moi.
28:20On revient dans un instant avec les rebondisseurs, j'adore ce mot.
28:24Sud Radio, votre avis fait la différence.
28:27J'adore vos débats.
28:28On entend des choses qui changent un peu de la doxa généraliste qu'on entend trop partout.
28:33Sud Radio, parlons vrai.
28:35Sud Radio, 19h-20h, les vraies voies de l'emploi.
28:39Les vraies voies de l'emploi sur le rebond des entrepreneurs avec Claire Flin, cette
28:44belle association le 17 octobre.
28:46Ce sera en tout cas la deuxième année avec de nombreux entrepreneurs qui régulièrement
28:51dans cette association se parlent, discutent, échangent et se rendent compte que beaucoup
28:55de points communs et on se nourrit finalement les uns les autres, Claire Flin.
28:59Et on a besoin de se voir et c'est pour ça qu'on s'est donné rendez-vous ici à Sud
29:04Radio.
29:05Ici à Sud Radio ce soir à Bercy, au ministère dans deux jours parce que c'est essentiel
29:10et que c'est extrêmement riche.
29:12Donc on a cette journée qui normalement devrait donner plein de pistes à chacun, plein d'outils
29:19pratiques, plein de contacts, plein de réseaux et on espère que ça sera bénéfique pour
29:25tous et on attend tous les entrepreneurs qui ont envie de nous rejoindre pour échanger
29:29parce que dans tout entrepreneur, sommeil est un rebondisseur.
29:32Absolument.
29:33Fabrice Develay, alors vous, aujourd'hui vous êtes fondateur de Spero.
29:38Alors déjà, j'ai besoin de savoir ce que c'est.
29:40Spero, c'est une start-up qui va rendre accessible au plus grand nombre la data dans les grandes
29:51entreprises en fonction de ce qu'on appelle la data-gouvernance et mettre la data à la
29:55portée de tous.
29:56Ah ben ça c'est une bonne idée, je vous remercie en tout cas de l'avoir proposé,
30:00de l'avoir mis en place.
30:01Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné avant Spero et pourquoi ? Est-ce que vous avez l'impression
30:08d'avoir quelque part une petite responsabilité ? Et qu'est-ce qui a changé chez vous ?
30:13Je ne le vis pas comme un échec, je le vis comme une transition et les raisons ou la
30:20raison pour laquelle ça n'a pas marché avec mon associé, ce n'est non pas un problème
30:28de confiance mais plus la peur aussi d'échouer qui, dès l'instant où on a peur, on perd
30:36un petit peu de ses moyens et quand on est en face d'un financier qui, dès l'instant
30:40où il vous fait comprendre qu'il peut couper les vivres d'un associé très rapidement
30:45et se retrouver dans une situation que l'on vient d'évoquer, on fait de mauvais choix.
30:50J'ai fait de mauvais choix que je ne referai pas et que je n'ai pas fait aujourd'hui en
30:58prenant des associés.
30:59A la pause, on parlait des entrepreneurs et il y a ce qu'on appelle les doueurs, ceux
31:05qui font et ceux qui vont réfléchir, qui vont apporter une vision et ceux qui vont
31:12faire en termes de techno, qui sont au quotidien les mains dans le développement, dans la
31:19data, dans l'assistance artificielle et je pense que c'est cette combinaison d'entrepreneurs
31:25qui fait que le succès est au rendez-vous peut-être plus tôt.
31:28A la pause, on parlait aussi de l'âge des entrepreneurs, j'ai 59 ans, je crois que je
31:34fais partie des 1% de start-upers qui ont plus de 55 ans.
31:37Vous ne les faites pas en tout cas ! Olivier Caret avec nous, fondateur de S-Space, direction
31:43de La Rochelle.
31:44Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
31:46Alors vous, c'est pareil, carrière forcément coupée par certains, peut-être une petite
31:53chute pour finalement rebondir derrière, racontez-nous un tout petit peu votre histoire.
31:57Alors en deux mots, j'allais dire que le rebond, il a commencé dès l'école, puisque
32:02j'ai choisi de faire une formation hôtelière pour finir dans le conseil en ressources humaines.
32:05Ah oui, effectivement, on est loin.
32:08Et donc la question du rebond, pourquoi je dis ça ? Parce qu'elle se pose à mon sens
32:12dès l'éducation, le fait de dire comment est-ce qu'on explique aux jeunes, dès l'école,
32:17il va y avoir des rebonds dans ta vie de tous les jours et finalement le choix que tu fais
32:19de l'orientation, ce n'est peut-être pas le métier que tu feras demain, parce que c'est
32:22exactement, si je fais l'analogie, ce qui se passe sur mon parcours d'entrepreneur.
32:25Je suis rentré dans une logique entrepreneuriale, j'ai rencontré quelqu'un qui m'a recruté
32:29en apprentissage et je suis devenu son associé, mais personne ne m'a jamais dit « tu vas
32:33avoir l'entrepreneuriat, c'est un peu plus compliqué que tu imagines et ce n'est pas
32:36juste prendre des décisions, c'est tous les jours se poser la question de, il se passe
32:39quelque chose que vous avez dit en début d'émission et comment on fait pour rebondir
32:43avec ce qui arrive qui n'était pas prévu, qui n'était pas le plan de départ ? »
32:45Donc moi, j'ai choisi de ne pas reprendre ce cabinet conseil qui est un projet qu'on
32:49avait construit pendant 15 ans et je suis allé à l'encontre de ce que tout le monde
32:53autour de moi attendait en disant « non, c'est trop dangereux de reprendre ce cabinet
32:57pour moi et pour les équipes et ce sera mettre l'entreprise en péril ». Et donc, j'ai repris
33:01une structure qui fait de la location de bureau et de salle de réunion, donc rien à voir,
33:05une opportunité de rebond dans laquelle je m'éclate tous les jours, mais je rebondis
33:09tous les jours.
33:10Albert Schulman, vous aujourd'hui, vous aidez ces startups, vous les conseillez, vous avez
33:17pris de la hauteur si je puis dire et vous envoyez des informations qui sont très importantes
33:23pour les startups.
33:24J'aime bien l'idée d'avoir pris de la hauteur, en fait, je pense que j'ai pris
33:27les baffes avant eux, donc je les vois arriver plutôt qu'eux.
33:29Je crois que l'intérêt de l'accompagnement, c'est effectivement de se faire accompagner
33:33de personnes qui ont vécu les choses et qu'on manque beaucoup de personnes expérimentées
33:38dans l'accompagnement des startups ou des PME.
33:40Pourquoi ? Parce que quand on a vécu les choses, c'est comme quelqu'un qui a été
33:44battu, il sent que le coup va arriver.
33:46Nous, c'est pareil.
33:47Un petit signal et on se dit « là, il y a un truc qui ne va pas bien ». Et c'est
33:50à ça que l'on se sert.
33:51En fait, j'aurais dû me faire accompagner dans mes différentes sociétés si j'avais
33:54été accompagné.
33:55Ce ne serait peut-être pas passé comme ça non plus.
33:57Et aminiez-vous dans chacune des entreprises.
34:00Oui, c'est ça.
34:02Tiffany Fox, à quel moment, finalement, cette société qui n'a pas fonctionné ? J'imagine
34:07que comme beaucoup ici autour de cette table, vous étiez peut-être salarié à un moment
34:11donné.
34:12Et la bascule de devenir entrepreneur, c'est quoi en fait ?
34:15Or, c'est l'envie de voler de ses propres ailes, c'est sans doute la crise de la quarantaine,
34:22c'est le fait d'être une femme et d'avoir envie d'aller se frotter un peu à l'industrie
34:24aussi et de montrer que c'est possible.
34:26Donc, c'était un mélange de tout et c'est une super aventure, mais qui force à rebondir
34:35tous les jours.
34:36Après, l'avantage d'avoir été salarié avant et notamment salarié dans des grands
34:40groupes, c'est que ça donne des armes quand même, donc on ne part pas de zéro.
34:44En tout cas, moi, je m'appuie beaucoup sur ça.
34:46Et une des choses dont je me suis appuyée énormément, c'est du coup de m'être entourée
34:51dès le démarrage.
34:52Moi, j'ai autour de moi des gens que j'appelle mes coachs, qui sont des gens que régulièrement,
34:57quand je sens qu'il y a un mur en train d'arriver, je prends mon téléphone et je crie au secours
35:02en fait.
35:03Et est-ce qu'aujourd'hui, vous regrettez ?
35:05Ah non, mais pas du tout.
35:08A 3000%, etc.
35:11Alors, j'adorais ma vie d'avant aussi, il n'y a pas du tout de question là-dessus,
35:15mais j'apprends tellement plus aujourd'hui, c'est absolument incroyable.
35:18Par contre, il faut être un peu prêt à ne pas toujours être stable sur ses appuis.
35:24Et vous, Albert Schumann, vous ne vous regrettez pas aujourd'hui ?
35:28Vous êtes l'homme le plus heureux du monde, vous avez l'air épanoui.
35:31Tout va très bien, j'adore ce que je fais.
35:33En fait, c'est le prix de la vraie liberté, d'accepter la responsabilité de ses erreurs,
35:39de les affronter, de les reconnaître et de dire, je me suis planté, ce n'est pas grave,
35:43j'avance, je continue.
35:44Et ce que ça offre derrière, c'est une liberté, on dort très très bien.
35:47Bénédicte, vous aussi, c'est pareil, on vous sent plutôt épanouie ?
35:52Épanouie aujourd'hui, mais honnêtement, je ne vous cache pas que j'ai pris un bon
35:58gros nombre de murs qui m'ont coûté assez cher, sur tous les plans.
36:02Le fait d'être une femme, peut-être aussi, dans l'entreprenariat, c'est toujours un peu
36:08compliqué, peut-être.
36:09Oui, c'est sûr que ça, c'est compliqué, même si aujourd'hui, on dit que les femmes
36:13ont autant leur place que les hommes, ça reste quand même dans certains secteurs peut-être
36:16un peu difficile, mais oui, je pense que c'est tout un tas de choses, où de temps en temps,
36:22en effet, je m'étais quand même dit à un moment donné, si je pouvais revenir 7 ans
36:26en arrière, quand j'étais justement en procédure de sauvegarde, en train de trouver
36:29tous les moyens de sauver mon entreprise, pour pas qu'elle soit mangée par un concurrent.
36:34Je me disais, si je pouvais revenir 7 ans en arrière avec une baguette magique, je
36:37changerais tout, et je ne le ferais pas, parce que c'est votre entreprise en fait, c'est
36:42un peu votre bébé, j'imagine.
36:43C'est un peu un bébé, mais pour le coup...
36:46C'est un bébé, un gros bébé quand même, comme quand il y a toujours du rebond.
36:51De voler, le petit mot de la fin.
36:53Il y a un mot qu'on n'a pas super employé, c'est la résilience, et c'est pour nous,
36:59c'est un défi quotidien, et c'est surtout, si on arrive à développer cette capacité
37:05d'être résilient, c'est s'assurer, je pense, un bien-être et un avenir relativement confortable.
37:11Est-ce que ce n'est pas la voie de la sagesse ?
37:13C'est inné, non ?
37:14Je ne sais pas.
37:15Je pense que c'est inné.
37:16Oui, c'est inné.
37:17Je pense que c'est inné.
37:18C'est un sujet philosophique pour l'émission d'après, qui est une émission philosophique.
37:22Je pense que les rebondisseurs autour de cette table, on l'a dès le départ.
37:27Absolument.
37:28Olivier Caire, peut-être le mot de la fin avec vous, avant de donner le petit mot à
37:33Claire.
37:34Je dirais que la force qu'on a chez les rebondisseurs, c'est justement de rompre la solitude dans
37:38ces moments-là où il n'est pas toujours simple de lever le doigt et dire « là, j'ai
37:42un sujet, j'ai une difficulté dans son entourage », d'aller voir son banquier de proximité
37:46et lui dire « là, j'ai un problème, c'est le meilleur moyen de le faire fuir objectivement
37:49». Malheureusement, et heureusement, les rebondisseurs sont là, on peut lever le doigt
37:54et trouver des solutions ensemble parce que certains sont passés par là et comme le
37:57disait Albert, il y en a qu'on est pour dire « là, le truc qui est en train d'arriver,
38:01Olivier, c'est une grosse erreur, fais attention » et on bénéficie de cette expérience-là
38:05pour rebondir beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.
38:08Merci en tout cas à vous tous d'avoir été avec nous.
38:11Merci Claire Flin, le 17 octobre prochain.
38:15Et puis si vous êtes un entrepreneur, l'association vous attend, c'est ça ?
38:19Exactement, l'association et surtout, on entend beaucoup parler de défaillance, on
38:23entend beaucoup toutes ces choses-là dans l'actualité en ce moment.
38:25N'attendez pas d'être acculé à des décisions très difficiles, n'attendez pas de vous planter
38:31pour rebondir, rebondissez avant.
38:33Merci en tout cas d'avoir participé à cette émission.
38:36Philippe David est arrivé avec du football, il y a du rebondissement pour la fois.
38:41Il y a du football mais il y a quand même des annexes, oui, parce qu'évidemment, on
38:46va commencer par ce qui s'appelle désormais l'affaire Mbappé puisque l'avocate de la
38:50star du Real Madrid, l'équipe de France, va faire le 20h de TF1 tout à l'heure suite
38:55aux accusations de viol à Stockholm qui planent sur lui et on va en parler évidemment sur
39:01Sud Radio avec Alexandre Corbose, rédacteur en chef du site butfootballclub.fr.
39:07Ensuite, on va parler vraiment de football avec le bilan des Bleus qui ont gagné quand
39:12même leurs deux matchs contre Israël et contre la Belgique, alors un sur terrain neutre
39:15et l'autre à l'extérieur et vous voulez que je vous fasse rajeunir pour la dernière
39:19partie de 38 ans ? 21 juin 86, allez Louis, allez mon petit bonhomme, allez mon petit
39:25bonhomme, ça ne vous rappelle rien ? Le tir au but de Louise Fernandez, absolument, face
39:30au Brésil, parce qu'on aura Louise Fernandez avec nous pour parler de ce qu'il y a de
39:33la place pour deux clubs professionnels à Paris, parce que vous savez que le Paris
39:37Football Club va être acheté par la famille Arnaud et Red Bull et Louise a porté le maillot
39:41du Paris Saint-Germain et du Matra Racine qui était le club de Jean-Luc Lagardère
39:45à l'époque.
39:46Je m'en fiche, je reste, je vous préviens, jusqu'à demain ! Moi j'ai encore des frissons
39:49quand je repense à ce tir au but, désolé mais là je me revois ce soir-là !
39:53Allez, on vous embrasse les rebondisseurs, merci à tous d'avoir fait votre expérience
39:59On se retrouve demain à 17h pour les vrais voix, merci à notre équipe formidable, je
40:02vous embrasse, salut, à demain !

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