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Un meurtrier sous mon toit S02E01 Pas mon garçon !
George et Margaret Keller découvrent que leur fils cache un terrible secret. Ils sont alors confrontés à un terrible dilemme : doivent-ils trahir leur propre enfant ?
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Transcription
00:00Notre Père qui êtes aux cieux, vous savez ce que nous allons raconter.
00:14Vous nous avez fait traverser de terribles épreuves durant toutes ces années pour en
00:22arriver ici aujourd'hui.
00:24Merci.
00:25Nous vous demandons de nous donner la force nécessaire.
00:29Au nom de Jésus, Amen.
00:40Il a fait la une, cet article titrait « Connaissez-vous cette personne ? ». Cet article a bouleversé
00:53toute notre vie.
00:54Un simple article.
01:00J'ai regardé les portraits robots et j'ai dit « C'est mon fils Paul ».
01:05J'ai regardé les portraits robots et j'ai dit « C'est mon fils Paul ».
01:30Quand on vit une telle tragédie, on n'en ressort pas indemne.
02:00J'ai une pensée pour les victimes.
02:04Toute notre vie, nous souffrirons et nous serons désolés.
02:13Cherchons dans notre foi le courage de guérir, la résilience et la paix.
02:22Que Dieu Tout-Puissant nous vienne en aide.
02:25Merci.
02:26Merci.
02:30Je suis profondément chrétien.
02:34Je pense que le diable existe réellement et le diable a œuvré à travers mon fils.
03:00Il n'y a pas de mots pour décrire le moment où on tient son fils aîné dans ses bras
03:17pour la première fois.
03:18Un bonheur intense, de la curiosité.
03:25J'ai pleuré de joie le jour où Paul Keneskeller est venu au monde.
03:32On a vérifié qu'il avait tout, des petites mains, des petits orteils.
03:38Je l'ai regardé et je me suis dit « C'est un cadeau tombé du ciel ».
03:44J'étais jeune à l'époque, je pensais qu'on serait heureux jusqu'à la fin des
03:52temps.
03:53C'était très naïf de ma part.
03:55Je n'avais aucune idée de ce que le bébé que je tenais dans mes bras allait nous faire
04:08endurer.
04:09Presque dès le début, quelque chose a cloché.
04:24Je me rappelle d'un incident particulier.
04:30Il neigeait ce jour-là.
04:32Ruth savait déjà marcher et ils ont été tous les deux dans la cour pour jouer.
04:38Et là, je l'ai vu la pousser.
04:41Il l'a poussée dans la neige, comme ça ! Et évidemment, je lui ai dit immédiatement
04:49qu'il ne fallait jamais faire ça.
04:50Paul n'a eu aucune réaction, si ce n'est de la frustration.
05:02Il n'a pas apprécié que je le dispute et que quelqu'un lui dise ce qu'il faut
05:09ou ne faut pas faire.
05:11Il m'a regardé l'air de dire « Ne te mets pas en travers de mon chemin ».
05:15J'ai eu très peur.
05:19Quand on a eu notre troisième enfant, les choses ont considérablement empiré.
05:29Il est devenu de plus en plus agressif.
05:34Paul s'en prenait surtout à ses frères et sœurs.
05:39Il faisait tout pour leur faire du mal, physiquement et verbalement.
05:48Combien de fois j'ai retrouvé ben ou route en larmes à cause de Paul ?
06:03J'ai essayé de discuter avec Paul, de le raisonner.
06:08Lui, il riait à gorge déployée si quelqu'un était blessé ou souffrait.
06:13Il était hilare ! Quelque chose n'allait pas, clairement.
06:17Mais nous n'arrivions pas à mettre le doigt dessus.
06:20Paul prenait un certain plaisir à faire des choses méchantes.
06:28Il n'était pas un monstre, à proprement parler, mais il faisait des choses monstrueuses.
06:34Nous l'avons emmené voir plusieurs spécialistes.
06:37Il a suivi un traitement.
06:39Parfois, quand je n'avais plus de solution, j'étais forcé de lui mettre une fessée.
06:43Mais il n'a jamais compris la leçon.
06:47Quand on a tout essayé et qu'on est à court de moyens,
06:51qu'on essaie d'élever notre enfant mais qu'on n'y arrive pas,
06:54qu'est-ce qu'il nous reste ?
06:57C'était l'enfer.
07:11J'ai immédiatement su que c'était grave.
07:15Il tremblait comme une feuille.
07:18Dès que j'essayais de le toucher, peu importe où, il hurlait de douleur.
07:24J'ai eu une peur bleue.
07:28On l'a emmené en urgence voir un médecin.
07:31Ce n'était pas de simples égratignures.
07:33C'était très grave.
07:35Le médecin nous a dit que notre petit garçon avait le fémur fracturé à la verticale.
07:42Ben, c'était vraiment grave.
07:45Le médecin nous a dit que notre petit garçon avait le fémur fracturé à la verticale.
07:51Ben, c'était vraiment grave.
07:55Ben a dû avoir un plâtre qui allait de la cheville jusqu'au milieu de la poitrine,
08:01alors que c'était un tout petit bébé.
08:08J'aimerais bien vous dire que j'ai senti Paul empli de remords
08:11et coupable d'avoir causé autant de souffrance à son petit frère,
08:15mais je suis son père.
08:17Et je peux vous dire que ce n'a pas été le cas.
08:20Que pensais-tu ?
08:24Rien ne laissait transparaître du remord.
08:39On a vite compris que Paul avait un problème.
08:43Je ne saurais pas l'expliquer.
08:46Il prenait un certain plaisir.
08:48C'est très douloureux pour moi de dire ça,
08:51mais il prenait un certain plaisir à voir les autres souffrir.
08:58Ce que je vais dire va peut-être choquer,
09:01mais j'avais l'impression qu'il venait carrément d'une autre planète.
09:08J'ai vu Paul mettre la tête de route sous l'eau.
09:14Mon cœur s'est arrêté.
09:38Sur cette photo, Georges et moi, on sourit.
09:43Mais il y avait beaucoup de peine derrière tout ça.
09:47À nous voir comme ça, on pourrait croire à une famille parfaitement heureuse.
09:54Mais c'est très loin de la réalité.
09:58On s'est dit que des vacances nous feraient du bien.
10:03On avait une maison avec piscine.
10:05Les enfants ne savaient pas nager, mais ils restaient là où ils avaient pied.
10:12J'étais toujours sur le qui-vient.
10:15J'étais toujours sur le qui-vient.
10:18J'étais toujours sur le qui-vient.
10:21J'étais toujours sur le qui-vient.
10:25J'étais toujours sur le qui-vive,
10:28quand je voyais Paul interagir avec ses frères et soeurs.
10:37J'étais à cran.
10:39Un drame pouvait arriver à tout moment.
10:43Là, j'ai vu Paul mettre la tête de route sous l'eau.
10:48J'ai été envahi par un sentiment de terreur.
10:51Mon cerveau s'est mis en mode action et j'ai réagi au quart de tour.
10:59Paul !
11:00J'étais terrorisé.
11:03Ruth est sortie de l'eau, traumatisée et en pleurs.
11:07C'était terrible.
11:09Elle hurlait.
11:16Cet événement a encore un impact sur elle aujourd'hui.
11:22Elle a une peur panique de l'eau depuis.
11:25Paul ne comprenait pas ce qu'il avait fait de mal.
11:28C'est ça le pire, à mon sens.
11:30Il n'a jamais compris.
11:32Il n'a jamais réalisé la gravité et les conséquences de ses actes.
11:39Jamais.
11:42Le manque d'empathie est le meilleur moyen d'expliquer
11:45toutes les actions de Paul.
11:49Quand on a fait de son mieux en tant que parent
11:52et que son enfant n'est réceptif à rien,
11:56c'est très douloureux.
12:00Je souffre énormément
12:02car j'ai le sentiment d'avoir été un mauvais père.
12:07Si j'avais été beaucoup plus sévère,
12:09je n'aurais pas eu le temps de lui parler.
12:12J'ai le sentiment d'avoir été un mauvais père.
12:16Si j'avais été beaucoup plus sévère,
12:19peut-être que Paul aurait changé de comportement
12:22et que les horreurs qui étaient à venir n'auraient pas eu lieu.
12:38Paul était comme une bombe à retardement,
12:41prête à exploser à tout moment.
12:44On ne savait jamais quel dommage il allait causer.
12:47C'est comme ça qu'on vivait au quotidien.
12:53J'étais constamment bouleversée.
13:00J'avais le cerveau qui bouillonnait,
13:03je faisais attention à tout,
13:06j'avais le cœur qui battait à tout rompre.
13:10Je me rappelle que le matin, je refusais de quitter mon lit,
13:14j'agrippais les drages.
13:17Je devais me lever,
13:19mais je n'arrêtais pas de pleurer et d'implorer le ciel.
13:23S'il vous plaît, pas une autre journée comme celle-là,
13:26je vous en supplie.
13:40Je l'ai emmenée consulter un neurologue.
13:45J'y allais pleine d'espoir.
13:48Quelqu'un allait peut-être pouvoir enfin aider mon fils.
13:51Paul a dû passer une cinquantaine d'examens différents.
13:57Le neurologue m'a dit,
13:59« Votre fils est hyperactif, j'en suis presque sûre. »
14:05J'étais déçue.
14:09« Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ? »
14:14Il a répondu rien.
14:18Point final.
14:34Il était fasciné par les camions de pompiers,
14:37les gyrophares, les sirènes, tout ça.
14:40Il était passionné, il pouvait en parler pendant des heures.
15:05Il s'est acheté une radio
15:08qui captait le canal des pompiers.
15:15Dès qu'il y avait un appel,
15:17il arrêtait tout ce qu'il faisait,
15:19il prenait son vélo et se revêt sur les lieux
15:22avant même l'arrivée des pompiers.
15:26Il adorait ça.
15:28Il adorait le bruit des sirènes, tous boucants.
15:31C'était agréable pour lui.
15:33Ce n'était pas si curieux, ça ne m'a pas alarmée.
15:52Je lui ai acheté un superbe appareil photo.
15:55Il a pris des milliers de clichés de scènes d'incendie.
15:59Il passait littéralement des heures
16:02à me montrer des photos de camions de pompiers.
16:06Je trouvais ça drôle,
16:08sans danger et divertissant.
16:10Un hobby comme un autre.
16:12C'était innocent.
16:21L'amour que je porte à Paul
16:24n'a jamais diminué
16:27et ne diminuera jamais.
16:32Je souffre.
16:34Je suis terriblement triste.
16:36Je ne peux même pas l'exprimer,
16:38mais j'aime mon fils sans concession.
16:42Parfois, j'espère que tout ça n'est qu'un mauvais rêve,
16:45un cauchemar, et que je vais me réveiller.
16:50Mais non.
16:58J'ai travaillé dans la publicité pendant 50 ans.
17:02J'ai fini par monter ma propre agence de pub.
17:05J'étais très heureux à l'époque et j'avais beaucoup de succès.
17:09Ma fille travaillait pour moi
17:11et j'avais besoin de quelqu'un de confiant et de compétent
17:14pour nous représenter auprès des clients.
17:27George m'a appelée.
17:31Et il m'a dit qu'il avait embauché quelqu'un
17:34et que c'était Paul.
17:37J'ai failli faire un malaise.
17:41C'était mon fils.
17:44Je voulais investir dans ma progéniture.
17:47Je voulais qu'il réussisse.
17:49C'est ce que j'ai toujours voulu.
17:51Qu'il réussisse.
17:54Je ne lui ai pas dit ce que j'en pensais,
17:57mais pour moi, c'était une énorme erreur.
18:05Il s'en sortait très bien avec les clients.
18:08Au bout d'un certain temps, il était devenu évident
18:11que j'allais le laisser à la tête de cette entreprise un jour.
18:14Elle serait tout à lui.
18:17Il avait beaucoup de colère en lui.
18:19Si quelqu'un bougeait un stylo d'un millimètre
18:22sur son bureau,
18:24la moindre petite chose,
18:27il entrait dans une colère noire.
18:38La simple présence de Paul me mettait mal à l'aise.
18:44Très honnêtement, à cette époque,
18:48j'étais au bord de la crise de nerfs.
18:53Un jour,
18:56je me promenais dans les couloirs de l'entreprise
19:01quand je l'ai surpris
19:03avec les mains autour du cou de route.
19:11Je n'en croyais pas mes yeux.
19:15Quand je suis arrivée, il a lâché prise.
19:18Pour lui,
19:21ce n'était pas si grave.
19:25Mais elle, elle était terrorisée.
19:38J'ai dit à George qu'il fallait renvoyer Paul.
19:42Il ne pouvait pas rester là.
19:45Ça ne pouvait pas continuer.
19:47Il devait partir immédiatement.
19:51C'était inconcevable pour moi de virer Paul.
19:56J'ai toujours essayé de le sauver, dans un sens.
20:02Je pensais que si je l'aidais encore une fois,
20:05je pourrais être le dernier à le sauver.
20:08Je pensais que si je l'aidais encore une fois,
20:11il changerait et que toutes ses mauvaises actions
20:14seraient mises aux oubliettes,
20:16qu'il retrouverait la raison et que tout rentrerait dans l'ordre.
20:26Mais j'étais aveugle.
20:30Je n'aime pas me remémorer tout ça.
20:33Mais elle avait raison.
20:39C'était une belle soirée d'été, en août 1992.
20:43Paul m'a appelé.
20:45Il m'a dit,
20:47« Papa, regarde les magnifiques couleurs dans le ciel. »
20:53Je regardais les infos à la télévision
20:56et le journaliste disait,
20:58« Il semblerait qu'un pyromane s'évise dans le nord de Seattle. »
21:03La simple idée d'avoir un pyromane dans le quartier nous a terrifiés.
21:08Tout le monde avait peur.
21:11Les incendies se multipliaient
21:13et les afflux de chaleur et de feu se dégressaient.
21:17Je me suis dit, « Qu'est-ce qui se passe ? »
21:20Je peux pas me remémorer.
21:22Je peux pas me remémorer.
21:24Je peux pas me remémorer.
21:26Je peux pas me remémorer.
21:28Je peux pas me remémorer.
21:30Les incendies se multipliaient et commençaient à se rapprocher de chez nous.
22:00Pour moi, un pyromane est forcément un malade mental, quelqu'un d'instable psychologiquement.
22:14La personne qui avait fait ça était folle.
22:20N'importe qui aurait pu y rester, n'importe qui.
22:29Soudain Ruth me dit d'un air détaché, Papa, tu ne penses pas que c'est Paul?
22:36Non chéri, bien sûr que non, il n'irait pas aussi loin, c'est ce qu'on pensait.
22:45Un beau matin, vers 10h30, j'étais assis dans mon fauteuil.
23:04Le soir précédent, il y avait eu une édition spéciale à la télé.
23:08La brigade des pompiers avait tenu une conférence pour dévoiler de nouvelles informations.
23:13Ces informations étaient en une du journal le lendemain matin.
23:17L'article titrait « Connaissez-vous cette personne ? ».
23:24Il y avait trois portraits robots en haut à gauche qui étaient censés représenter le pyromane.
23:29Un des portraits a attiré mon regard.
23:32Je me suis dit, c'est mon fils Paul.
23:37Mon cœur s'est arrêté.
23:39Et je vous le dis honnêtement, il ne bat plus de la même façon depuis.
24:04Il fallait bien que ça arrive un jour.
24:07Sur la une du journal local que j'ai encore, un article titrait « Connaissez-vous cette personne ? ».
24:17Cet article a bouleversé toute notre vie.
24:24Un simple article.
24:32J'ai observé les portraits robots.
24:34L'un d'eux ressemblait énormément à Paul.
24:43Soudain, j'ai eu un déclic.
24:47Il décrivait sa psychologie, c'était tout lui.
24:49J'ai lu la description et ça correspondait.
24:54Il était de type caucasien, très propre sur lui.
24:57Il était grand et mince.
24:59Il présentait bien.
25:01Tout correspondait.
25:02J'ai su immédiatement que c'était Paul.
25:09Arrêtez, s'il vous plaît.
25:21Les minutes semblaient durer une éternité.
25:27J'ai dit à ma femme qu'il fallait prier.
25:33Nos prières se sont transformées en pleurs.
25:39Ma femme et moi, on ne pouvait que pleurer.
25:42C'était terrible.
25:45Je ne pouvais pas croire que c'était Paul.
25:49Je ne voulais pas.
25:52C'était un cauchemar devenu réalité.
26:02On a immédiatement réagi.
26:05On ne pouvait pas protéger Paul.
26:07On ne pouvait pas cacher la vérité.
26:10J'ai fait ce qu'il me semblait le plus juste au nom de Dieu.
26:18J'ai dit, il faut absolument prévenir les autorités.
26:24J'ai fait ce qu'il me semblait le plus juste au nom de Dieu.
26:27J'ai fait ce qu'il me semblait le plus juste au nom de Dieu.
26:32J'ai fait ce qu'il me semblait le plus juste au nom de Dieu.
26:36J'ai fait ce qu'il me semblait le plus juste au nom de Dieu.
26:46J'ai dit à l'enquêteur, voilà une photo de mon fils, Paul.
26:51Il est devenu blanc comme un linge.
26:57Ils ont dit qu'ils voulaient rassembler plus de preuves.
27:02On ne pouvait pas en parler à Paul, sinon, il allait s'enfuir immédiatement.
27:08On marchait constamment sur des oeufs.
27:17Il fallait qu'on fasse comme si de rien n'était, qu'on soit normaux.
27:22C'est ce qu'ils nous ont dit.
27:24Pendant dix jours, ils ont enquêté dans l'ombre.
27:28Et nous, on coopérait secrètement avec la police criminelle.
27:45C'était très dur de faire comme si tout allait bien.
27:50Comment se comporter normalement dans ces cas-là ?
27:54Ça nous a demandé énormément d'efforts pour ne rien dire,
27:57pour se taire, alors que Paul n'était qu'à quelques mètres de nous.
28:23Je m'en rappelle comme si c'était d'hier.
28:39Georges m'a dit, il faut absolument que tu appelles Paul.
28:44Tu dois le convaincre de rester par tous les moyens,
28:48de revenir à la maison.
28:50Il ne doit pas s'enfuir.
28:54J'ai appelé Paul et je lui ai dit, c'est maman, s'il te plaît,
29:04ne t'en vas pas, reste avec nous.
29:08C'est ce que je lui ai dit mot pour mot.
29:11On a besoin de toi ici.
29:15Tu dois rester.
29:16J'avais le sentiment de le trahir.
29:25Il m'a dit, d'accord, maman, je rentre.
29:33Je me sentais terriblement coupable d'avoir fait ça,
29:38mais je n'avais pas le choix.
29:40Même si c'était mon fils, c'était très douloureux et très cruel de ma part.
30:06Il était constamment sous surveillance policière.
30:09Le dimanche avant son arrestation,
30:11je me rendais en voiture à l'église avec lui.
30:14Il ne se doutait de rien.
30:16C'était quand même mon frère, après tout.
30:22J'avais une envie répressible de sortir de la voiture et de lui dire,
30:26Paul, tu ne dois pas t'arrêter.
30:31Crois-moi, pars et ne te retourne pas.
30:34Vide le réservoir d'essence, arrête-toi, fais le plein et repars.
30:38Ça me démangeait.
30:50Je ne l'ai pas fait pour une seule raison,
30:52parce que j'aurais été à l'encontre de mon père.
31:09Nous avons partagé notre dernier repas ensemble, le 8.
31:13Nous étions déjà à table, Paul était en retard.
31:16Ça ne lui ressemblait pas.
31:22On ne disait rien, mais on le pensait tous.
31:25On détenait tellement d'informations et il ne se doutait de rien.
31:30On espérait qu'il n'était pas au courant.
31:38Quand il est arrivé, on voyait bien qu'il n'était pas serein.
31:48Il a sangloté pendant tout le dîner.
31:51Il n'arrêtait pas, il pleurait à chaudes larmes.
31:59Paul savait, au fond de lui, que sa vie allait changer ce jour-là.
32:03Et en même temps, j'étais emplie d'un sentiment de trahison.
32:20Je suis restée muette.
32:28À la fin du repas, il m'a pris dans ses bras.
32:34Oh !
32:38Ce soir-là, il ne m'a pas repoussé.
32:41Il m'a serré de toutes ses forces.
32:45Il savait que rien ne serait plus comme avant.
32:48Je n'oublierai jamais ce moment, on ne l'oubliera jamais.
33:03Ils l'ont arrêté.
33:14C'était la première fois que je le voyais comme ça, menotté.
33:20Je reste son père.
33:22Je l'ai pris dans mes bras.
33:24Je l'ai serré très fort et je lui ai dit, Paul, ils sont au courant pour tout.
33:31Pour une fois dans ta vie, tu dois dire la vérité.
33:33C'était un moment de pérassis.
33:52Je ne suis pas un criminal, par ailleurs.
33:54Je ne le suis pas, je le crois, mais...
33:55Le 6 avril, tu as passé un peu à l'autre côté de la ville, et il y avait une église qui s'appelait L'Homme de la Loire, et tu t'es rassemblé à l'église ?
34:09Oui, je l'ai fait. Je vais vous dire comment je l'ai fait, mais je ne suis pas le type de criminel.
34:20Je me sens peur, car je sais ce genre de personne que je suis, et je sais que je suis un homme amoureux, et j'ai fait une série de mauvais jugements ici.
34:38Merci.
34:39Merci.
34:40Ça va se passer très bientôt ici, car je me sens si mal pour la famille, et pour moi.
34:50Le plus perturbant pour moi, ça a été de voir ces vidéos d'interrogatoires, où Paul avait l'air très décontracté et nonchalant.
35:05Il disait « Ah oui, c'est vrai, j'ai fait ça, et voilà comment je m'y suis pris ». Il était totalement déconnecté de l'horreur de ses actes.
35:19Il ne s'en rendait pas compte.
35:31Totalement déconnecté.
35:47Le seul point positif dans tout ça, et on s'en réjouissait, c'est qu'il n'y avait eu aucun mort.
36:01En 1992, trois femmes âgées meurent dans un feu à une maison de retraite au nord de Seattle.
36:06Maintenant, les arsonistes confiés pour terroriser le Nord-Ouest seront chargés de leurs meurtres.
36:11On se met à imaginer le pire.
36:34Ces vieilles femmes avaient probablement du mal à marcher.
36:41Et elles étaient prises au piège.
36:44J'ai toujours du mal à croire que Paul a fait ça.
36:50Je sais que c'est le cas, mais j'aimerais croire le contraire.
37:10Quand j'ai été testifiée au courant, j'ai regardé les gens dans la salle de court très attentivement.
37:17Et je pense que tout le monde était très touché, sauf une seule personne, et c'était Paul Keller.
37:23Il n'a pas répondu.
37:25Il n'y a pas de bonne conscience que j'aie pu entrer une sentence qui vous mettait sur les rues où vous pourriez jamais allumer un autre feu.
37:40Georges et Ruth étaient dévastés.
37:55C'est très dur pour moi de les voir comme ça.
38:00Ça me fait du mal.
38:04Je ne sais pas quoi dire.
38:11C'était horrible.
38:24Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais imaginé être assis là des années plus tard à contempler le vide et la douleur qu'il a infligé à des victimes, à des innocents.
38:42Je peux vous assurer que Dieu m'en soit témoin que toutes ces années, que nous avons tenté de faire de notre mieux autant que possible.
39:12Pourquoi les gens m'ont-ils abandonné ?
39:25Alors qu'on a agi et fait ce qu'il fallait, j'ai senti le désespoir et la noirceur m'envahir littéralement.
39:39Tout le monde nous a abandonnés, même les gens les plus proches, nos amis chrétiens.
39:49C'était très dur.
39:51Je suis devant vous en tant que chrétien, en tant qu'ancien pasteur.
39:58Je ne suis pas du genre à montrer les pêcheurs du doigt.
40:03Mais certains de nos proches auraient été d'une grande aide et d'un grand soutien à cette époque-là.
40:10Si on avait été soutenu, compris et pas laissé à l'abandon, on s'en serait remis sûrement plus vite.
40:18Beaucoup de gens nous ont lâchés.
40:34En lisant son dossier médical, on a appris que le cordon ombilical de Paul s'était détaché.
40:41Trois minutes de plus et il y restait.
40:45Il a fait une hémorragie.
40:50Notre médecin ne nous a jamais parlé de cet incident, de toute notre vie.
40:58On s'est sentis terriblement trahis.
41:03Que se serait-il passé si on avait su ?
41:06Vous savez, s'il y a bien un criminel dans l'histoire, c'est ce médecin qui n'a pas divulgué une information qui aurait pu nous être d'une grande aide.
41:29J'ai sombré de plus en plus dans un trou noir d'angoisse, de dépression.
41:35Je souffrais de stress post-traumatique.
41:39J'étais en deuil.
41:44J'avais des crises de panique.
41:46La totale.
41:47J'ai demandé au Seigneur de m'en reprendre.
41:50Je ne voulais plus souffrir.
41:52Je ne supportais plus.
42:04Et un beau matin, je me suis réveillée.
42:09Je suis sortie du lit, je me suis levée.
42:18Et là, j'ai senti que j'étais différente.
42:24Quelque chose avait changé.
42:36La douleur, la dépression, l'angoisse, tout avait disparu.
42:43D'un coup, je n'avais plus peur.
42:46Je me sentais aussi légère qu'une plume.
42:51C'était incroyable.
42:54Oh, je ne remercierai jamais ainsi le Seigneur.
42:57Jamais.
43:02Il m'a donné la force de guérir.
43:09Seigneur Tout-Puissant, nous vous remercions...
43:13Oui.
43:14...de nous avoir permis...
43:16Oui.
43:17...de surmonter cette épreuve.
43:21Nous prions pour que ceux qui nous regardent
43:23et qui souffrent tellement qu'ils souhaitent en finir,
43:27que ces gens dont l'âme est en peine aient un peu de réconfort.
43:32En votre nom, nous nous engageons à leur dédier tout notre temps
43:36jusqu'à notre dernier souffle.
43:38Oui.
43:40À travers vous et grâce à vous.
43:43Nous prions au nom de Jésus.
43:45Amen.
43:46Amen.

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