Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00Alors depuis, ça fait une semaine à peine, un médicament anti-obésité qui est autorisé en France sous certaines conditions.
00:12Alors avant de vous en parler, expliquez-nous comment fonctionne cette... Je crois que c'est une famille de médicaments, on peut dire ?
00:17Les familles de médicaments sont des médicaments qui existent depuis un petit moment, qui étaient réservés et qui sont toujours d'ailleurs indiqués dans le traitement du diabète.
00:26Le diabète, c'est quand on a trop de sucre dans le sang et donc quand on a instauré ces traitements pour traiter les personnes diabétiques,
00:35on s'est aperçu que ces personnes perdaient du poids, perdaient du poids, perdaient du poids. On s'est dit tiens...
00:39C'est intéressant.
00:40Quand même, quand on connaît le nombre de personnes en situation d'obésité et surtout leur augmentation, on a cherché à comprendre ce qui se passait.
00:48Alors ces médicaments, on va... Je vais déjà vous rappeler le fonctionnement. En fait, ils vont mimer l'action d'une hormone naturelle que nous avons tous.
00:56Lorsque nous faisons un repas, notre intestin va sécréter une hormone que l'on appelle l'incrétine et qui agit à plusieurs niveaux, sauf que l'incrétine, elle n'agit que très peu de temps.
01:07Là, ils ont été malins, ils se sont dit ah bah tiens, hop hop hop, on va faire un médicament qui, lui, va durer longtemps et va avoir les mêmes actions que l'incrétine
01:15et qui va agir essentiellement à trois niveaux, comme on va le voir tout de suite sur cette image.
01:21Donc ils vont agir. Le pancréas, vous savez, c'est un organe qui se trouve là et qui va sécréter de l'insuline. L'insuline, c'est l'hormone qui fait baisser le taux de sucre dans le sang.
01:33Donc là, on le voit comme ça, mais sur le schéma, on va le voir. Au niveau du pancréas, ça va augmenter la sécrétion d'insuline, donc ça va faire baisser le taux de sucre dans le sang.
01:45Ce que je vous disais, donc, c'était le traitement des diabétiques, c'est formidable, ça fait baisser le taux de sucre dans le sang.
01:51– Mais en quel rapport avec l'obésité, pour l'instant, rien ?
01:53– Si, parce que les personnes obèses souffrent aussi beaucoup, on verra après les complications de l'obésité, souffrent beaucoup aussi de diabète.
02:01Après, ça va ralentir la vidange gastrique, c'est-à-dire que, en fait, votre estomac, il va être plein, mais longtemps.
02:09Au lieu de se vider naturellement, il va rester plein longtemps.
02:12– Alors quand l'estomac…
02:13– Quand vous avez l'estomac plein…
02:14– Vous ne mangez pas, vous arrêtez ?
02:16– Voilà, ça vous est jamais arrivé de dire… Voilà. Ensuite, au niveau du cerveau, il va agir aussi.
02:23– C'est dingue, ça.
02:24– Voilà, ça va augmenter la satiété, donc vous n'aurez plus faim.
02:29Donc les patients vous racontent qu'en fait, ils n'ont plus faim.
02:32– Voilà.
02:33– Donc voilà les trois principaux.
02:35– Ah oui, c'est énorme.
02:36– Ah oui, les trois principaux.
02:37En plus, là, j'ai mis les trois principaux pour le poids, mais il y a aussi d'autres actions sur les organes, notamment sur les articulations, bref.
02:44Mais là, aujourd'hui, on s'intéresse à l'obésité.
02:46– D'accord. Alors donc, effectivement, quand on voit ce tableau-là, ça aide à perdre du poids, c'est très clair.
02:51Mais on perd combien en moyenne ? Et qui peut prendre ce traitement ?
02:55Est-ce qu'il y a des effets secondaires ? Oui ? Non ?
02:58– Alors, ça fait beaucoup de questions, mais on va essayer d'y répondre.
03:00– Oui, excusez-moi.
03:01– Ce traitement, en fait, il a été à l'étude, on l'appelle le Végovie, on peut dire son nom,
03:11il a été à l'étude sur 7000 patients.
03:15Quand on a commencé cette étude, là, il était donné gracieusement, ça faisait partie d'un protocole, si vous voulez,
03:20il fallait que ces patients aient ce qu'on appelle un indice de masse corporelle,
03:25c'est un indicateur du degré d'obésité, il fallait qu'ils aient un indice de masse corporelle,
03:31qui est le poids sur la taille au carré, supérieur à 40, et avoir déjà,
03:36et avoir aussi associé déjà une comorbidité, soit un diabète, soit de l'hypertension,
03:41soit d'autres facteurs de risque, vous voyez, d'autres maladies.
03:44Ça, ça a été fait comme ça, et après, là, dans l'indication, donc depuis le 8 octobre,
03:50en fait, il est délivré maintenant sur le marché, mais il n'est pas pris en charge par la sécurité sociale,
03:59contrairement à ce qui avait été fait dans l'étude, et pour répondre à votre question,
04:02dans l'étude, ils perdaient en moyenne 15% de leur poids, 15% du poids en 15 mois.
04:09– C'est énorme.
04:10– Mais c'est très variable, c'est-à-dire que vous avez des patients qui vont perdre beaucoup plus,
04:14beaucoup plus rapidement, il y en a d'autres pour lesquels ça va être au contraire plus long,
04:18il s'agit d'une moyenne, les 15% en 15 mois, mais nous, on a vu certains patients,
04:23et donc maintenant, ce nouveau, celui qui est mis sur le marché depuis 8 octobre,
04:27c'est quand même entre 250 et 360 euros.
04:30– Alors, c'est la question que j'allais vous poser.
04:32– Il n'est pas pris en charge par la sécurité sociale, oui, madame.
04:35– Par mois.
04:36– C'est une boîte de combien ?
04:37– 4 injections, un mois, donc ça, il vous en coûtera de 260 à 370 euros pour un mois,
04:44il faut que la première prescription soit faite par un spécialiste,
04:48soit un endocrinologue, soit un diabétologue, un spécialiste,
04:52non mais pour éviter qu'on aille voir son médecin généraliste,
04:55et il faut que l'indice de masse corporelle, là, il est un petit peu plus inférieur,
05:00une obésité avec un indice de masse corporelle à 35.
05:04– Attends, pour que vous sachiez, il faut peut-être le rappeler, Brigitte,
05:07pour nous tous, un indice moyen entre, c'est quoi, c'est 30 ?
05:10– Vous êtes à 20, vous.
05:11– Non, non, non, mais c'est quoi ?
05:13– On commence à parler d'obésité à partir de 30.
05:15– Et quand on dira…
05:17– Regardez, vous voyez, vous avez tout ça, là.
05:19– Ah, ben voilà, voilà, c'est ça que je voulais dire.
05:21– Donc là, ça concerne vraiment au-dessus de 35 pour le Végovit.
05:25– On est là-bas.
05:26– Voilà, donc ça, c'est le médicament, mais qui va pouvoir…
05:31– Se payer ça ?
05:32– Voilà, surtout qu'on sait que les personnes qui souffrent d'obésité,
05:38généralement, sont des personnes dans un état de précarité important.
05:42Comment vous pouvez sortir 12 euros par jour pour vous traiter ?
05:45Mais surtout, ce qui est fou, c'est que…
05:49Évidemment, moi, je comprends très bien,
05:51on n'a pas envie que la personne qui veut perdre 3, 4 kilos
05:55demande à son médecin de lui prescrire ce traitement.
05:58Pourquoi ?
05:59Parce que, d'abord, il y a des effets secondaires.
06:02C'est quand même 10% d'effets secondaires à titre de nausées.
06:05Boris Johnson l'avait fait.
06:07Il avait été obligé d'arrêter parce qu'il vomissait tout le temps.
06:10– Le Premier ministre britannique, oui.
06:13Et ça lui avait réussi.
06:14– Pardon ?
06:15– Il avait maigri.
06:16– Oui, mais enfin…
06:17– À quel prix ?
06:18– Il y a des résultats incroyables.
06:20– Et avec aussi ce qu'on appelle…
06:22Il y a des calculs de la vesicule biliaire.
06:2410% d'effets secondaires, 1% d'effets graves.
06:28Avec des paralysies de l'estomac,
06:30puisque ça ralentit la vidange gastrique, c'est plein.
06:33Avec aussi des pancréatites, puisque ça fait travailler le pancréas,
06:37ça fait sécréter l'insuline.
06:39Des pancréatites.
06:40– Attendez, est-ce que pour l'instant, il y a tout ça ?
06:42Autrement dit, est-ce que si on attend un peu,
06:44si les chercheurs continuent, ça va se calmer tous ces effets secondaires ?
06:47– Non, c'est pas ça le problème.
06:49Le problème, c'est que l'obésité,
06:51c'est la cinquième cause de mortalité dans le monde.
06:54L'obésité, c'est toutes, on va le voir là,
06:56toutes les complications de l'obésité sont terribles.
06:59On a parlé du diabète tout à l'heure,
07:01quand vous êtes obèse, une augmentation de 44% de diabète.
07:04– Vous voulez dire qu'il faut absolument traiter ?
07:06– C'est ça.
07:07– Il faut traiter, même s'il y a des effets ?
07:09– Non, c'est pas il faut traiter, c'est il faut peser les bénéfices.
07:12– Oui.
07:13– Oui, mais quand vous êtes obèse,
07:14vous avez une augmentation de 23% des maladies cardiovasculaires,
07:17de 15% des risques de cancer.
07:19– Il faut trouver un compromis.
07:20– Voilà, il faut expliquer aux patients,
07:23vous finalement, avec vos risques liés à votre obésité,
07:26est-ce qu'on prend le risque d'avoir des effets secondaires et de traiter ou pas ?
07:30Et c'est comme ça.
07:32Le problème, c'est que ces médicaments, c'est la première fois,
07:34c'est une révolution pour traiter l'obésité.
07:36Il ne faut pas oublier que l'obésité, c'est un fléau.
07:39Donc c'est une révolution, mais si on en fait un mésusage,
07:43si on l'utilise mal, ça va se retourner contre nous
07:45et surtout contre les patients obèses.
07:47– Est-ce qu'on peut doser selon l'obésité ?
07:50C'est-à-dire qu'on peut avoir un protocole pour celui-là
07:52parce qu'il est très ou celui-là il n'est pas assez ?
07:54Le protocole peut changer selon les indices.
07:57– C'est ce qu'ils ont commencé à faire déjà,
07:59puisque les indications, c'était avant à 40, une obésité à 40,
08:03là on est déjà passé à 35.
08:05Mais ce qui est important, c'est de comprendre.
08:07Moi je trouve, quand on voit ce que coûte l'obésité,
08:11en termes de santé et en termes de coût aussi,
08:15quand vous voyez ces patients qui ont été traités,
08:18moi j'ai discuté avec certains qui vous disent
08:20que ça leur a changé la vie.
08:22C'est-à-dire quand vous ne pouvez plus marcher,
08:24parce que vous êtes obèse.
08:26Ils vous racontent, j'ai enfin pu attacher mes chaussures,
08:30mettre mes chaussures.
08:31– Quand vous lui posez la question à cette personne
08:33que vous avez rencontrée, en lui disant,
08:35les effets secondaires ça vous a gêné,
08:37la personne vous répond, moi je m'en fiche,
08:39parce que ma vie a changé en bien.
08:41– J'ai dit 10% d'effets secondaires, ça veut dire qu'il y en a 90%,
08:45ils n'en ont pas.
08:47Non, ce que je veux dire par là,
08:48c'est qu'il faut que ce soit surveillé médicalement.
08:50Et quand on voit ces influenceurs qui s'injectent partout,
08:54qui font des vidéos sur TikTok, des trucs,
08:57en train de s'injecter, c'est n'importe quoi.
09:00On ne va pas mettre sa vie en jeu pour quelques kilos en trop.
09:04Ça doit vraiment être suivi, mais c'est franchement,
09:07pour les personnes qui souffrent d'obésité,
09:09c'est un apport compliqué.
09:10– Donc globalement, c'est plutôt satisfaisant.
09:14– Mais on se demande aussi pourquoi c'est pas pris en charge.
09:17– Il y a des mets, oui.
09:19Ça sera peut-être pris en charge.
09:20– On espère, mais vous savez, les médicaments
09:22qui ont commencé à ne pas être pris en charge,
09:24on a dit on verra après, comme le Viagra par exemple,
09:26pour rien avoir, mais on avait dit…
09:29– Ah bah oui !
09:30– Et après, il n'a jamais été pris en charge.
09:33– On cherche tous la pilule qui fait maigrir.
09:35– Le fait de ne pas être remboursé, ça peut créer un marché noir aussi.
09:39– Bien sûr, bien sûr.
09:41– Ça veut dire que ceux qui ont de l'argent vont pouvoir maigrir
09:44et ceux qui n'en ont pas.
09:45– Bien sûr, bien sûr.
09:46– Bon, à suivre.
09:47– Oui.
09:48– Merci.
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