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Anne Fulda reçoit Charles Consigny pour son livre «Le grand amour» dans #HDLivres

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Transcription
00:00Bienvenue à l'heure des livres Charles Pansini, on vous connaît, vous êtes avocat,
00:05avocat pénaliste, vous êtes journaliste, vous êtes chroniqueur, vous avez écrit déjà quelques livres
00:11et vous venez de publier Le Grand Amour, tout un programme, un livre qui est paru chez Plon,
00:15un livre dans lequel vous parlez d'amour, certes, enfin dans tout cas de la recherche de l'amour,
00:20mais pas que, c'est aussi une espèce de journal un peu mélancolique, un peu désabusé,
00:26non dénuée d'autodérision et d'humour sur votre propre personne et qui se lit très aisément et avec plaisir.
00:35Alors vous nous faites voyager dans le temps, vous nous faites à partir des années 2000 à peu près jusqu'à aujourd'hui,
00:40puis un peu partout en France, dans le Jura, dans des endroits très lancés, très chics, à Lille-Lieu, à Belle-Île, à Speronne, en Corse,
00:48mais aussi dans des salles d'audience ou à Fleury-Mérogis,
00:53cet air de contraste avec vous, c'est ce que vous cherchez, c'est ce que vous aimez ?
00:57Non, d'abord merci beaucoup de votre invitation et de ce que vous dites sur ce livre,
01:02c'est de ma part une démarche littéraire, c'est un livre qui est pour partie autobiographique,
01:09qui s'inscrit dans la tradition assez française de l'autofiction,
01:13mais c'est aussi de ma part une œuvre littéraire avec une part d'hommage à des écrivains que moi j'aime beaucoup,
01:22comme Brett Estone-Eddis ou Michel Houellebecq,
01:26qui sont les deux auteurs que je cite en épigraphe du livre et qui donnent le ton de ce livre.
01:32Donc par exemple, quand j'évoque des lieux comme les lieux que vous avez cités un peu show-off,
01:40pour moi c'est une espèce de clin d'œil, si vous voulez, à la littérature de Brett Estone-Eddis,
01:47et c'est une manière de raconter les choses d'une certaine époque aussi que j'essaye de décrire.
01:56Par exemple, c'est vrai que je travaille comme avocat pour partie à Dubaï.
02:01Dubaï est aujourd'hui un endroit qui attire des gens du monde entier, un endroit très spécial, très particulier.
02:07En même temps qu'il y a sa poésie, derrière ses grattes-ciel et son côté très clinquant,
02:13il y a des très belles couleurs, il y a une mer magnifique, tout un tas de choses
02:19que j'essaye de raconter dans ce livre comme c'est, en ayant une approche littéraire de tout ça.
02:26C'est vraiment, de ma part, une démarche littéraire et quant à Edura, c'est cité aussi,
02:32pour le coup peut-être plutôt pour la mélancolie, justement.
02:37Il est quand même aussi question d'amour, d'amour parfois naissante, parfois balbutiante,
02:46parfois qui se réalise, avec aussi une évocation de votre homosexualité,
02:51à propos de laquelle vous dites qu'elle n'a pas toujours été évidente.
02:55Vous parlez à un moment d'homophobie généralisée, vous l'avez vraiment ressentie ?
03:01Vous avez aussi parfois hésité entre hétérosexualité et homosexualité ?
03:08Non, je ne sais pas si j'hésite, en tout cas je ne crois pas.
03:11En revanche, je pense que c'est un sujet sur lequel, et c'est aussi ce que je voulais raconter dans mon livre,
03:20la société a énormément évolué en l'espace d'à peine dix ans.
03:24Je pense qu'aujourd'hui, ça n'est plus du tout la même chose qu'il y a dix ans.
03:29Et il y a un thème fort dans ce livre, auquel je tiens aussi, c'est le thème des amours manquées.
03:37Je pense que c'est un thème assez universel.
03:40Je pense que ça nous est tous arrivé de passer à côté d'histoires d'amour,
03:43de savoir qu'elles étaient possibles et que tels ou tels facteurs ont fait qu'elles n'ont pas eu lieu.
03:48Et pour ce qui me concerne, les facteurs qui ont fait que certaines n'ont pas eu lieu,
03:52c'est parce que la société d'il y a dix ans était une société que moi je trouvais très homophobe,
03:57et que j'ai vécu comme telle, et qui, à mon avis, a pu avoir cet effet destructeur sur les amours.
04:04C'est quelque chose qui a changé beaucoup aujourd'hui, c'est vrai.
04:07Je pense que quelqu'un qui grandit maintenant en France n'écrirait peut-être pas le même livre sur ses jeunes années.
04:13Moi, je raconte les choses comme je les ai vécues.
04:16Alors, vous évoquez aussi votre amour pour les questions de musique, pas mal,
04:19des variations de Goldberg, de Bach, de Glenn Gould ou pas, de Brahms, Richter, Gainsbourg, de votre famille,
04:28de politique aussi, avec quelques portraits, notamment Jean-François Copé, assez sympathique.
04:35Est-ce que vous pensez, ça sera ma dernière question, comme l'a écrit Frédéric Bechbédé dans le magazine,
04:41que, finalement, derrière la tête à claques de la droite médiatique, vous laissez voir un écorché vif, un primeur tendre, un provocateur romantique ?
04:51Ça vous ressemble ? Ça vous convient ?
04:53Non, ça, c'est beaucoup. Je pense que ça n'est pas un livre que j'aurais publié si je menais une carrière très rectiligne et très robotique.
05:05Moi, je place la littérature au-dessus de tout.
05:08J'ai donc fait le choix, j'écris ce que j'écris parce que je ressens le besoin de le faire, parce que je ressens le besoin d'écrire ça,
05:14de témoigner de ce dont je témoigne et de publier ça.
05:18Et je le fais à peu près à n'importe quel prix.
05:22Donc, si ça doit dévoiler je ne sais quoi de moi, etc., je m'en fiche un peu.
05:27Mais ça ne m'empêche pas de continuer à penser des choses sur la vie politique française, sur mon pays
05:36et à continuer à tracer ma route.
05:39Mais voilà, pour moi, c'est quelque chose qui est comme irrépressible d'écrire ça, de le publier, de le partager.
05:47En tout cas, c'est à lire, ça s'appelle Le Grand Amour, c'est paru chez Plon. Merci beaucoup, Charles Constan.
05:52Merci beaucoup.

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